- TFSFidèle du forum
Article de Paul Devin dans Médiapart:
https://blogs.mediapart.fr/paul-devin/blog/010120/se-mefier-des-voeux-de-bonheur-pour-l-ecole?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67
Extrait:
Jean-Michel Blanquer nous promet le bonheur d'enseigner ... Pourtant, force est de constater que la politique mise en œuvre jusque-là par le ministre est loin d’avoir apporté le bonheur pas plus que ne l'apporteraient les transformations envisagées.
(Paul Devin est secrétaire national du SNPI-FSU.)
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Extrait:
Jean-Michel Blanquer nous promet le bonheur d'enseigner ... Pourtant, force est de constater que la politique mise en œuvre jusque-là par le ministre est loin d’avoir apporté le bonheur pas plus que ne l'apporteraient les transformations envisagées.
(Paul Devin est secrétaire national du SNPI-FSU.)
- kensingtonEsprit éclairé
Je me méfie de quelqu'un qui critique des " injonctions méthodologiques sur la lecture" quand le ministre essaie uniquement de faire utiliser les méthodes qui fonctionnent.
La politique du ministre est largement critiquable sur certains points (mais est-ce vraiment la sienne? n'est-ce pas la même qu'on a subie pendant des années avant lui?) mais cette remarque est décevante de la part d'un syndicaliste, à notre époque, après tous les constats alarmants qui ont déjà été faits sur la question de la lecture et de la maîtrise de l'écrit.
La politique du ministre est largement critiquable sur certains points (mais est-ce vraiment la sienne? n'est-ce pas la même qu'on a subie pendant des années avant lui?) mais cette remarque est décevante de la part d'un syndicaliste, à notre époque, après tous les constats alarmants qui ont déjà été faits sur la question de la lecture et de la maîtrise de l'écrit.
- OlympiasProphète
Mais c'est vrai qu'utiliser des méthodes à la noix qui font de mauvais lecteurs, c'est tellement mieux.
Ce qui est hallucinant, c'est le refus de comprendre que les injonctions ont toujours été là. Mais quand elles préconisent des méthodes consternantes et nocives, ce n'est jamais grave ? Et ce sont les enfants qui arrivent en 6e sans maîtriser la lecture, l'écriture et le calcul qui rencontrent de grosses difficultés au collège.
Ce qui est hallucinant, c'est le refus de comprendre que les injonctions ont toujours été là. Mais quand elles préconisent des méthodes consternantes et nocives, ce n'est jamais grave ? Et ce sont les enfants qui arrivent en 6e sans maîtriser la lecture, l'écriture et le calcul qui rencontrent de grosses difficultés au collège.
- frimoussette77Guide spirituel
Et ce sont des enfants qui bien souvent ne sont pas heureux à l'école ! Mais comment être heureux quand on comprend qu'on ne comprend pas grand chose et que les gommettes reçues ne sont pas de la bonne couleur ….:triste4:Olympias a écrit:Et ce sont les enfants qui arrivent en 6e sans maîtriser la lecture, l'écriture et le calcul qui rencontrent de grosses difficultés au collège.
- ArminGNiveau 4
La dernière étape que ce discours de construction du bonheur scolaire nous propose de franchir, c’est celle de la transformation du métier[16] et de son cadre statutaire pour créer l’enseignant du XXIème siècle. Le discours gouvernemental se contente pour l’instant d’en découvrir quelques fragments : changement des règles d’affectation, formation continue pendant les vacances, annualisation des obligations de service, modulation des obligations de service en fonction de l’ancienneté, rémunération au mérite, heures supplémentaires, augmentation du recours aux contractuels, …
- RendashBon génie
kensington a écrit:Je me méfie de quelqu'un qui critique des " injonctions méthodologiques sur la lecture" quand le ministre essaie uniquement de faire utiliser les méthodes qui fonctionnent.
Mouais. On a là très exactement le genre d'argument sorti par les thuriféraires de Vallaud-Belkacem du temps de la réforme du collège : "il faut imposer les bonnes pratiques", terme repris très exactement par Blanquer et ses lampions. Hé bien, dans les deux cas, ça m'emmerde, moi. Que les ministres ferment leur mouille sur les questions pédagogiques, pour lesquelles ils n'ont pas une once de compétence, et qu'ils nous laissent bosser ; mal, s'il le faut, mais qu'ils nous laissent faire. Qu'il y ait un sérieux coup de balai à donner dans les ESPE, les rectorats et le ministère, et qu'il faille en dégager un certain nombre de fumistes pour pouvoir notamment instituer une formation initiale sérieuse, c'est autre chose ; mais les injonctions ministérielles sur telle ou telle façon de travailler, c'est bon comme suppositoire, à l'extrême rigueur.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- kensingtonEsprit éclairé
Je suis d'accord avec toi, je rejette tous les "bons" conseils et autres recommandations qu'on nous donnent en LV, je me "forme" à d'autres sources et je travaille comme je veux en cours mais je crois que la question de la lecture est tout de même à part et qu'après toutes ces années de gâchis lamentable, on ne devrait plus pinailler
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- OlympiasProphète
Ça, ça ne fait sauter personne de joie.ArminG a écrit:La dernière étape que ce discours de construction du bonheur scolaire nous propose de franchir, c’est celle de la transformation du métier[16] et de son cadre statutaire pour créer l’enseignant du XXIème siècle. Le discours gouvernemental se contente pour l’instant d’en découvrir quelques fragments : changement des règles d’affectation, formation continue pendant les vacances, annualisation des obligations de service, modulation des obligations de service en fonction de l’ancienneté, rémunération au mérite, heures supplémentaires, augmentation du recours aux contractuels, …
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
L’enjeu est de transformer les représentations et notamment celles des personnels eux-mêmes. La flexibilité, la précarité, le contrat plutôt que le statut sont vantées comme les conditions idéales d’une liberté nouvelle et d’une progression des revenus. Sans doute suffirait-il de confronter ces promesses à la situation actuelle des contractuels pour déchanter rapidement mais parfois le discours parvient à imposer ses rhétoriques contre l’évidence de la réalité.
Ça non plus ça ne fait pas rêver. Au delà de la petite phrase sur la lecture contestée plus haut, l'ensemble du texte en tant que déconstruction du discours de Blanquer sur le bonheur est très intéressant.
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- VerduretteModérateur
Je ne critique ni les injonctions méthodologiques sur la lecture (car on enjoint précisément d'utiliser des méthodes réellement meilleures que beaucoup d'errements à la mode ces dernières années), ni les CP ou CE1 à 12, ni même la musique, et pas que pour la rentrée, loin de là ... mais est-ce suffisant ? L'école du bonheur par la confiance, dit-il ? Mais qu'il commence donc par nous montrer sa confiance à notre égard, NOUS les enseignants, sans nous fliquer, affirmer à tout va que nous refusons tout changement et essayons d'en faire le moins possible, que tout ce qui dysfonctionne vient de nos inaptitudes ...
Je défie n'importe lequel de ces technocrates, de ces IEN, de ces IPR de faire fonctionner correctement sur le long terme les classes qu'on nous attribue aujourd'hui, avec ses disparités, ses élèves à besoins particuliers sans aide, ces "dys" qu'on ne nous a pas appris à gérer, mais ces derniers clament que nous sommes nuls quand nous n'y arrivons pas, quand nous nous épuisons pour cela, quand nous nous rongeons de culpabilité de ne pas y arriver, quand rien ni personne ne vient nous donner ne serait-ce qu'un petit signe de reconnaissance.
Cette année, je n'ai pas une classe trop nombreuse ni trop difficile, pas de ces "cas" que j'ai pu avoir les années précédentes, et pourtant, voila trois nuits que je ne dors plus, que j'ai mal au dos et à l'estomac, que je ressens une angoisse diffuse à l'idée de retourner à l'école ... pour moi ce n'est plus l'école du bonheur, depuis une dizaine d'années maintenant. Et on ne prend pas le chemin d'y retourner.
Je défie n'importe lequel de ces technocrates, de ces IEN, de ces IPR de faire fonctionner correctement sur le long terme les classes qu'on nous attribue aujourd'hui, avec ses disparités, ses élèves à besoins particuliers sans aide, ces "dys" qu'on ne nous a pas appris à gérer, mais ces derniers clament que nous sommes nuls quand nous n'y arrivons pas, quand nous nous épuisons pour cela, quand nous nous rongeons de culpabilité de ne pas y arriver, quand rien ni personne ne vient nous donner ne serait-ce qu'un petit signe de reconnaissance.
Cette année, je n'ai pas une classe trop nombreuse ni trop difficile, pas de ces "cas" que j'ai pu avoir les années précédentes, et pourtant, voila trois nuits que je ne dors plus, que j'ai mal au dos et à l'estomac, que je ressens une angoisse diffuse à l'idée de retourner à l'école ... pour moi ce n'est plus l'école du bonheur, depuis une dizaine d'années maintenant. Et on ne prend pas le chemin d'y retourner.
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Rendash a écrit:kensington a écrit:Je me méfie de quelqu'un qui critique des " injonctions méthodologiques sur la lecture" quand le ministre essaie uniquement de faire utiliser les méthodes qui fonctionnent.
Mouais. On a là très exactement le genre d'argument sorti par les thuriféraires de Vallaud-Belkacem du temps de la réforme du collège : "il faut imposer les bonnes pratiques", terme repris très exactement par Blanquer et ses lampions. Hé bien, dans les deux cas, ça m'emmerde, moi. Que les ministres ferment leur mouille sur les questions pédagogiques, pour lesquelles ils n'ont pas une once de compétence, et qu'ils nous laissent bosser ; mal, s'il le faut, mais qu'ils nous laissent faire. Qu'il y ait un sérieux coup de balai à donner dans les ESPE, les rectorats et le ministère, et qu'il faille en dégager un certain nombre de fumistes pour pouvoir notamment instituer une formation initiale sérieuse, c'est autre chose ; mais les injonctions ministérielles sur telle ou telle façon de travailler, c'est bon comme suppositoire, à l'extrême rigueur.
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- ErgoDevin
Je ne crois pas être la seule à me méfier a priori de toute institution qui souhaite mon bonheur. Surtout quand la même avait décrété ma confiance.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
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« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
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