Les meilleurs livres lus récemment ?

Je suis plongée dans la trilogie Mille femmes blanches de Jim Fergus; j'attaque le tome 2 depuis midi.
J'aime beaucoup la description du mode de vie Cheyenne, de beaux paysages et personnages. Le côté "journal" d'une femme me plaît aussi (alors que d'habitude je ne suis pas fan).

Si je oeux me permettre, j'aurais un conseil d'un auteur de SF (qui est pourtant loin d'être mon genre favoris) : René Barjavel !
Sinon du théâtre contemporain... Pourquoi pas Sarah Kane ? Ou du policier avec des auteurs qui sortent un peu des chantiers battus comme Émile Gaboriau.

J'ai lu L'île du diable; j'avais adoré le Cri et le Complot, ce 3ème opus m'a moins plu; toujours du suspense mais j'ai trouvé un peu tiré par les cheveux ce qu'il peut arriver à une seule inspectrice quand même! Et complètement beurk cette île (même si visiblement c'est un épisode historique)! Je ne développe pas pour ne pas spoiler.

Les commentaires enthousiastes que j'ai lus ici sur Lambeau de Lançon m'avaient donné très envie de m'y plonger.
Je viens de tourner la dernière page et je crois pouvoir dire que je n'avais pas trouvé de livre aussi beau depuis longtemps.
C'est un texte d'une infinie délicatesse, une ode à la littérature, à la musique, à la famille, aux amis, aux médecins, ... à la vie. Et quelle belle plume!

Je vais le faire lire autour de moi, l'offrir, ça c'est sûr!

Satellite a écrit:Les commentaires enthousiastes que j'ai lus ici sur Lambeau de Lançon m'avaient donné très envie de m'y plonger.
Je viens de tourner la dernière page et je crois pouvoir dire que je n'avais pas trouvé de livre aussi beau depuis longtemps.
C'est un texte d'une infinie délicatesse, une ode à la littérature, à la musique, à la famille, aux amis, aux médecins, ... à la vie. Et quelle belle plume!

Je vais le faire lire autour de moi, l'offrir, ça c'est sûr!

A vous lire ça m'a tentée aussi; je l'ai acheté et il est en attente dans ma pile; j'attaque demain si je me sens mieux (8 jours de grippe et de maux de tête n'aidant pas à la lecture).

Pour quelqu'un qui voudrait découvrir M. Atwood, je conseille fortement son roman Graine de sorcière. C'est son avant-dernier je crois et quelle jubilation ! C'est une réécriture de la pièce La tempête de Shakespeare.

Le bruit des trousseaux, de Philippe Claudel. La prison vue, sentie et ressentie par le narrateur qui y vient régulièrement mais a la chance de pouvoir en sortir quand il veut. Comme toujours, j'ai trouvé chez P. Claudel la puissance de ses évocations, son acuité, son empathie et sa distance tout à la fois vis-à-vis de ce qu'il raconte. Tout est fort, nommé ou suggéré à point, l'univers carcéral au plus près. Un court roman dévoré cette nuit pendant une heure d'insomnie!

Et aussi: l'Ami, de Sigrid Nunez. La narratrice perd son meilleur ami, et doit désormais s'occuper du grand chien, un danois, qui n'a plus de maître. D'abord à son corps défendant, puis en toute connaissance de cause, enfin avec bonheur. Défilent les existences mêlées, présentes et passées, des protagonistes, leurs joies, leurs peines, la vie avec le deuil aussi. J'ai beaucoup aimé ce roman, j'aime les chiens (!), j'aime beaucoup en général l'écriture des femmes new-yorkaises quand elles ne sont pas passées par des ateliers d'écriture où l'on voit toutes les ficelles du style, et j'aime encore plus quand la traduction rend bien les atmosphères et se tient au plus près du texte original, sans anglicisme (les "ils sont supposés rentrer" ou "ils supportaient leur équipe" m'énervent de plus en plus).

Je n'ai pas grand chose à conseiller ces temps-ci, n'ayant plus trop le temps de me plonger dans la littérature contemporaine depuis deux ou trois ans, je me permets juste d'ajouter ma pierre à l'édifice Bolaño qui me semble un auteur essentiel du tournant du millénaire.

Pour dire notamment : si on est intimidé par les pavés que sont Les détectives sauvages et 2666, commencer par le court et excellent Nocturne du Chili.

Oh ! Ce fil m'avait échappé. Pour le suivre, je copie ici une très belle découverte faite à la faveur du défi lecture.

Le Passage de Vénus, de Robert Hasz (écrivain hongrois). C'est un vrai petit bijou que je vous recommande, une de ces pépites de la littérature d'Europe de l'Est, comme Le Pont sur la Drina ou Épépé, pour ne citer que ces deux chefs d'oeuvre (mais je crois que cette littérature parle tout particulièrement à ma sensibilité).
L'Histoire se passe au milieu du XVIIIe siècle. Deux jésuites, l'astronome de l'impératrice d'Autriche et son jeune acolyte, Janos, partent observer dans les régions polaires un aspect particulier de Vénus utile à leurs travaux. Pour cela, ils traversent la moitié de l'Europe, font toutes sortes de rencontres et, d'étape en étape, sont accueillis dans les salons où se côtoient les scientifiques les plus brillants de l'époque. Ils atteignent enfin l'île où ils sont attendus pour mener leurs observations et découvrent un monde du bout du monde, âpre et sauvage. Le jeune Janos médite sur toutes ces découvertes et lui, le religieux, s'interroge en traversant le siècle à un moment où les lumières de la Raison semblent vouloir en finir avec la superstition.
C'est un roman fascinant, riche de réflexion mais jamais pédant ni ennuyeux, et d'où émerge une profonde humanité. Une très belle découverte.

@*Ombre*  ton compte rendu m'a incité à l'acheter et je l'ai reçu hier !

J'ai réservé le livre de Philippe Lançon mais il semble y avoir une liste d'attente aussi longue que ma PAL !

"Aux animaux la guerre", de Nicolas Mathieu.

Je ne l'avais pas lu à sa sortie, je l'ai acheté en collection Babel Noir Poche ;

J'ai beaucoup aimé : c'est une étude sociale (que deviennent les gens quand leur usine ferme ? ) et une étude sociologique (on comprend bien que pour la plupart des jeunes, cela ne va pas être facile d'échapper au déterminisme) , mâtinée de polar (ben oui, quand on se compromet dans des trafics, pas facile d'échapper aux conséquences...)
La France d'en bas, comme disait Raffarin.
Les personnages sont intéressants (le syndicaliste, l'inspectrice du travail, les jeunes...).

J'ai dévoré ce livre, qui n'est pas gai-gai, mais qui donne à réfléchir. J'y repense pour rédiger cette contribution, et le mot qui me vient est qu'il est empreint de "gravité".

France 3 a diffusé la série tirée du livre. Pas mal mais elle ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.
Je n'ai pas lu le bouquin.

nicole 86 a écrit:@*Ombre*  ton compte rendu m'a incité à l'acheter et je l'ai reçu hier !

Tu me diras ce que tu en as pensé, Nicole ? Pour ma part, c'est un coup de coeur.

*Ombre* a écrit:

nicole 86 a écrit:@*Ombre*  ton compte rendu m'a incité à l'acheter et je l'ai reçu hier !

Tu me diras ce que tu en as pensé, Nicole ? Pour ma part, c'est un coup de coeur.

Si tu insistes vraiment, je risque de laisser de côté les lectures universitaires pour m'y plonger ! Promis, je mettrai un compte-rendu pour le défi.

J'ai découvert ces dernières années les auteurs francophones des Antilles (au sens large) : Maryse Condé et Dany Laferrière (un régal, une plume d'une poésie exquise et en même temps un réalisme sombre).
Je viens de finir de pierre et d'os de Bérangère Cornut que j'ai beaucoup aimé.
J'ai aussi beaucoup aimé les plumes de Zadie Smith (de la beauté), de Maya Angelou (je sais pourquoi chante l'oiseau en cage) et de Chimamanda Ngozie Achichie (j'y pense car tu faisais référence à Toni Morrison).
J'ai bizarrement été touchée par le texte de Danièle Sallenave (la vie fantôme). Je dis bizarrement car tout y était pour que je m'y ennuie mais c'est un livre qui me revient souvent en mémoire, qui a une forme de résonance en moi.
Mes deux gros coups de coeur de cette année : dans la forêt de Jean Hegland et Circé de Madeline Miller

(et sinon, je me rends compte qu'à part Laferrière, les auteurs dont je parle sont des autrices, chouette alors ! )

*Ombre* a écrit:Oh ! Ce fil m'avait échappé. Pour le suivre, je copie ici une très belle découverte faite à la faveur du défi lecture.

Le Passage de Vénus, de Robert Hasz (écrivain hongrois). C'est un vrai petit bijou que je vous recommande, une de ces pépites de la littérature d'Europe de l'Est, comme Le Pont sur la Drina ou Épépé, pour ne citer que ces deux chefs d'oeuvre (mais je crois que cette littérature parle tout particulièrement à ma sensibilité).
L'Histoire se passe au milieu du XVIIIe siècle. Deux jésuites, l'astronome de l'impératrice d'Autriche et son jeune acolyte, Janos, partent observer dans les régions polaires un aspect particulier de Vénus utile à leurs travaux. Pour cela, ils traversent la moitié de l'Europe, font toutes sortes de rencontres et, d'étape en étape, sont accueillis dans les salons où se côtoient les scientifiques les plus brillants de l'époque. Ils atteignent enfin l'île où ils sont attendus pour mener leurs observations et découvrent un monde du bout du monde, âpre et sauvage. Le jeune Janos médite sur toutes ces découvertes et lui, le religieux, s'interroge en traversant le siècle à un moment où les lumières de la Raison semblent vouloir en finir avec la superstition.
C'est un roman fascinant, riche de réflexion mais jamais pédant ni ennuyeux, et d'où émerge une profonde humanité. Une très belle découverte.

Si on peut papoter hors défi (?):
Je suis en train de le lire avec plaisir. Ce périple me fait beaucoup penser à un livre que j’ai bien aimé également de Arturo Perez-Reverte, Deux hommes de bien : le périple de deux Espgnols envoyés à Paris par l’Academie Royale de Madrid pour venir, malgré la censure espagnole, chercher un exemplaire de l’Encyclopédie.

Une partie de l'ɶuvre de Colette ! Certes peut-être pas parmi "les meilleurs", superlatif que je préfère réserver à un nombre restreint de livres m'ayant sensiblement impacté, mais parmi les grosses surprises, oui !
J'ai longtemps pensé qu'elle avait écrit des romans s'adressant plutôt à un jeune public, et donc peu riche littérairement parlant. Or, après avoir visionné récemment le film de Westmoreland à son sujet, j'ai été frappé par la vie de cette femme et je me suis résigné à lire Claudine à l'école. Et là, c'est le coup de foudre : pendant que le cœur de Claudine battait pour sa maîtresse d'école, le mien vibrait pour celle qui avait écrit (et merveilleusement bien !) cette histoire folle. Folie amoureuse, folie passionnelle, folie des examens, folie d'une administration plus qu'hypocrite, folie stylistique aussi (comment un livre allant autant à l'encontre des bonnes mœurs a-t-il pu se retrouver entre les mains de tant de jeunes filles ?!).

Parmi les meilleurs livres lus :

Récits de Kolyma, de Varlam Chalamov (mémoires d'un déporté dans les camps du paradis des travailleurs)

Les bâtisseurs du ciel, de J.P. Luminet (superbe fresque historique sur les aventures des astronomes qui ont bâti nos connaissances sur l'univers)

Kyoto, de Kawabata
La mer de la Fertilité, de Mishima
Le peintre d'éventail, de H. Haddad. (J'en lis un extrait ici

Ces trois derniers romans étant chroniqués sur mon site consacré à la littérature classique japonaise.

Et, dans un autre registre, les dispensables romans "Et il neigeait sur le Japon", histoire d'amour et de littérature franco-nipponne, et "La substitution", où un professeur (tiens...) doit investir une vie nouvelle, devant se substituer à un "alter ego" haut en couleurs  dans un univers parallèle (qui n'en est pas vraiment un) *

* Par un extraordinaire hasard, je suis l'auteur de ces deux derniers romans...