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- ShajarVénérable
J'ai cette année dans ma TL un élève qui me rappelle l'autisme : il se met systématiquement tout seul dans le fond près de la fenêtre, ne parle à aucun camarade (alors que c'est une classe plutôt sympathique et soudée), voire les met mal à l'aise (réticence s'asseoir à côté de lui pour partager un manuel). Il passe son cours à regarder par la fenêtre et si je me mets à côté de lui pour l'aider, j'arrive très difficilement à lui arracher un mot au bout de parfois une à deux minutes de sollicitation. Ce mot est parfois réfléchi, parfois une simple manière de répondre n'importe comment pour se débarrasser de la question, et il faut remouliner 2 minutes pour qu'il réfléchisse à nouveau.
C'est par ailleurs un grand échalas qui paraît assez mal dans son corps (je ne sais pas comment le dire autrement, ses gestes, sa posture sont un peu bizarres). Il n'est vraiment pas ennuyeux en classe et se laisse très facilement oublier, mais scolairement, il est moyen et redouble sa terminale cette année. Je ne crois pas qu'il y ait de réelle déficience intellectuelle, car il arrive à faire les exercices demandés et se situe autour de la moyenne pour l'instant. Le temps limité risque d'être un obstacle pour lui, pour l'instant les notes sont celles de DM.
Je ne suis évidemment pas médecin pour savoir si ça relève vraiment de l'autisme, mais des signalements ont été faits en maternelle, sans prise en charge. J'ai été voir un peu tout le monde au lycée (infirmière, profs des anciens niveaux, CPE notamment), et il ressort qu'on ne peut rien faire sur le plan social ou médical car sa famille est très particulière, avec une mère très agressive qui refuse toute démarche. Le lycée accueille aussi la soeur, qui, paraît-il, est encore plus compliquée (passée en S avec 1 de moyenne en maths sur pression de la mère). On m'a clairement dit "on ne peut rien faire, on attend qu'il rate son bac pour la 2e fois et qu'il parte du lycée". Il est majeur.
Malgré tout, c'est mon élève et je voudrais l'aider à progresser, histoire qu'il ne perde pas une deuxième fois son année. Cependant, je ne sais pas du tout comment faire et j'ai peur de commettre des impairs. Faut-il le solliciter à l'oral, ou plutôt le laisser dans son coin avec des exercices écrits (il met un temps infini à se mettre au travail) ? Aménager les contrôles, mais comment et dans quelle perspective ? Faire une demande d'aménagement pour le bac, mais sans avis médical ? Ne rien faire et le traiter comme les autres, ni plus ni moins ? Me mettre à côté de lui pendant les exercices pour le faire avancer (je peux me le permettre dans une certaine mesure, le reste de la classe travaille plutôt sérieusement en autonomie) ? Y a-t-il des choses, des paroles, des démarches, à ne surtout pas faire face à un élève potentiellement autiste ?
C'est par ailleurs un grand échalas qui paraît assez mal dans son corps (je ne sais pas comment le dire autrement, ses gestes, sa posture sont un peu bizarres). Il n'est vraiment pas ennuyeux en classe et se laisse très facilement oublier, mais scolairement, il est moyen et redouble sa terminale cette année. Je ne crois pas qu'il y ait de réelle déficience intellectuelle, car il arrive à faire les exercices demandés et se situe autour de la moyenne pour l'instant. Le temps limité risque d'être un obstacle pour lui, pour l'instant les notes sont celles de DM.
Je ne suis évidemment pas médecin pour savoir si ça relève vraiment de l'autisme, mais des signalements ont été faits en maternelle, sans prise en charge. J'ai été voir un peu tout le monde au lycée (infirmière, profs des anciens niveaux, CPE notamment), et il ressort qu'on ne peut rien faire sur le plan social ou médical car sa famille est très particulière, avec une mère très agressive qui refuse toute démarche. Le lycée accueille aussi la soeur, qui, paraît-il, est encore plus compliquée (passée en S avec 1 de moyenne en maths sur pression de la mère). On m'a clairement dit "on ne peut rien faire, on attend qu'il rate son bac pour la 2e fois et qu'il parte du lycée". Il est majeur.
Malgré tout, c'est mon élève et je voudrais l'aider à progresser, histoire qu'il ne perde pas une deuxième fois son année. Cependant, je ne sais pas du tout comment faire et j'ai peur de commettre des impairs. Faut-il le solliciter à l'oral, ou plutôt le laisser dans son coin avec des exercices écrits (il met un temps infini à se mettre au travail) ? Aménager les contrôles, mais comment et dans quelle perspective ? Faire une demande d'aménagement pour le bac, mais sans avis médical ? Ne rien faire et le traiter comme les autres, ni plus ni moins ? Me mettre à côté de lui pendant les exercices pour le faire avancer (je peux me le permettre dans une certaine mesure, le reste de la classe travaille plutôt sérieusement en autonomie) ? Y a-t-il des choses, des paroles, des démarches, à ne surtout pas faire face à un élève potentiellement autiste ?
- JennyMédiateur
Éviter de se rapprocher trop physiquement, les autistes ont besoin de garder leur espace.
Être patiente, il faut parfois du temps pour établir un contact.
J’éviterais de le solliciter à l’oral.
Relire avec lui les consignes, l’aider à se reconcentrer, à gérer son temps. Pour le bac, je ne connais pas les démarches. A voir avec l’infirmière ?
Être patiente, il faut parfois du temps pour établir un contact.
J’éviterais de le solliciter à l’oral.
Relire avec lui les consignes, l’aider à se reconcentrer, à gérer son temps. Pour le bac, je ne connais pas les démarches. A voir avec l’infirmière ?
- Dadoo33Grand sage
+1 Jenny
Pour le bac, normalement, je crois qu’il faut qu’il y ait un document de son médecin traitement pour justifier un aménagement.
A confirmer...
Pour le bac, normalement, je crois qu’il faut qu’il y ait un document de son médecin traitement pour justifier un aménagement.
A confirmer...
- mrlNiveau 10
Ce que tu peux faire de mieux, c'est demander à ton élève ce qui lui convient pour progresser (canal écrit, canal oral, utilisation de couleurs, etc.). S'il sait, il te répondra franchement. Et lui demander si des choses le gênent sur le plan sensoriel.
Il faut bien savoir qu'il peut être difficile d'écouter une consigne en regardant l'interlocuteur dans les yeux en même temps. Lui imposer cela, ça peut le mettre mal à l'aise et l'empêcher de comprendre. De même que s'approcher trop, surtout si tu portes un parfum fort.
S'il est hypersensible sur le plan auditif, il ne faut pas t'étonner qu'il mette deux minutes avant de réagir à une consigne. Ça peut être le temps nécessaire pour distinguer ce que tu as dit de tous les stimuli environnants. Lui répéter trop vite la consigne peut l'embrouiller. Peut-être qu'il faut passer par l'écrit. Il peut même être envisageable de lui proposer de faire les DS avec des boules quiès.
Ceci dit, la règle générale est d'éviter l'implicite. Expliquer la consigne, ça peut être simplement indiquer quel est l'implicite de celle-ci.
Il faut bien savoir qu'il peut être difficile d'écouter une consigne en regardant l'interlocuteur dans les yeux en même temps. Lui imposer cela, ça peut le mettre mal à l'aise et l'empêcher de comprendre. De même que s'approcher trop, surtout si tu portes un parfum fort.
S'il est hypersensible sur le plan auditif, il ne faut pas t'étonner qu'il mette deux minutes avant de réagir à une consigne. Ça peut être le temps nécessaire pour distinguer ce que tu as dit de tous les stimuli environnants. Lui répéter trop vite la consigne peut l'embrouiller. Peut-être qu'il faut passer par l'écrit. Il peut même être envisageable de lui proposer de faire les DS avec des boules quiès.
Ceci dit, la règle générale est d'éviter l'implicite. Expliquer la consigne, ça peut être simplement indiquer quel est l'implicite de celle-ci.
- henrietteMédiateur
Pour les aménagements, les demandes doivent être faites en ce moment, cela risque d'être trop juste pour monter le dossier, et cela ne peut se faire sans certificat médical, et doit être sinon à l'initiative des parents, du moins avec leur accord.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- OlympiasProphète
Shajar comme mon zozo autiste ne m'a pas été livré avec le mode d'emploi, pas plus qu'une fois le diagnostic établi, on ne m'a expliqué clairement les particularités, j'ai appris empiriquement les particularités de mon fils.
Dans le désordre :
- hypersensibilité au bruit (= bouchons d'oreille si nécessaire. Au début je pensais que c'était juste pour les bruits de l'orage...grosse erreur !). https://buzzly.fr/video-comprendre-enfant-autiste.html
Les autistes filtrent mal les bruits et tout leur arrive en rafale !
- sensible au stress : je lui évite les situations trop stressantes mais je l'y confronte de temps en temps en l'accompagnant et ça marche. Résultat c'est le roi des transports en commun...et des itinéraires ! Un champion car il a un GPS naturel.
- les changements : déstabilisent et stressent. Même méthode. Le rassurer et progressivement lutter contre les routines envahissantes. Mais garder des habitudes rassurantes (aller au café) qui l'ont aidé à se socialiser
- parle tout seul : il sait qu'il peut le faire dans certains endroits mais pas partout.
- a de l'humour et fait des blagues mais il faut être très explicite dans les consignes. Les autistes ont du mal à traiter hiérarchiser les informations.
Une fois que les mécanismes sont compris et intégrés, ça roule comme sur des rails.
- manque d'initiative : à force il a acquis des automatismes. Faire ça ça et ça parce que c'est nécessaire.
- difficulté à dire, à demander
- hypersensibilité émotionnelle : si tu t'énerves contre un élève il peut croire que c'est aussi contre lui.
Ne pas être brusque, ne pas s'énerver. Il ne le fait pas exprès.
Sa mère agressive ne lui rend pas service. Je ne sais pas quel est son but. Le mien est simple : que le monde extérieur s'adapte à lui et qu'il s'adapte un peu au monde extérieur.
Dans le désordre :
- hypersensibilité au bruit (= bouchons d'oreille si nécessaire. Au début je pensais que c'était juste pour les bruits de l'orage...grosse erreur !). https://buzzly.fr/video-comprendre-enfant-autiste.html
Les autistes filtrent mal les bruits et tout leur arrive en rafale !
- sensible au stress : je lui évite les situations trop stressantes mais je l'y confronte de temps en temps en l'accompagnant et ça marche. Résultat c'est le roi des transports en commun...et des itinéraires ! Un champion car il a un GPS naturel.
- les changements : déstabilisent et stressent. Même méthode. Le rassurer et progressivement lutter contre les routines envahissantes. Mais garder des habitudes rassurantes (aller au café) qui l'ont aidé à se socialiser
- parle tout seul : il sait qu'il peut le faire dans certains endroits mais pas partout.
- a de l'humour et fait des blagues mais il faut être très explicite dans les consignes. Les autistes ont du mal à traiter hiérarchiser les informations.
Une fois que les mécanismes sont compris et intégrés, ça roule comme sur des rails.
- manque d'initiative : à force il a acquis des automatismes. Faire ça ça et ça parce que c'est nécessaire.
- difficulté à dire, à demander
- hypersensibilité émotionnelle : si tu t'énerves contre un élève il peut croire que c'est aussi contre lui.
Ne pas être brusque, ne pas s'énerver. Il ne le fait pas exprès.
Sa mère agressive ne lui rend pas service. Je ne sais pas quel est son but. Le mien est simple : que le monde extérieur s'adapte à lui et qu'il s'adapte un peu au monde extérieur.
- ShajarVénérable
Merci à tous pour ces conseils utiles !
- JennyMédiateur
Shajar : bravo à toi en tout cas.
Je t’envoie un mp.
Je t’envoie un mp.
- KilmenyEmpereur
Le mieux est aussi d'en parler à l'infirmière, aux parents et au CPE.
_________________
Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- mrlNiveau 10
Kilmeny a écrit:Le mieux est aussi d'en parler à l'infirmière, aux parents et au CPE.
L'infirmière n'est pas toujours ni très ouverte ni compétente. Celle de mon établissement, par exemple, croit encore que l'autisme est la conséquence d'une mère frigidaire.
Cela peut être très dur d'être mère d'un enfant autiste, d'ailleurs, en fonction des interlocuteurs rencontrés lors des différentes étapes du développement de l'enfant, car la psychanalyse culpabilise la mère en la rendant responsable. Dans ces conditions, il est très facile pour elle de se fermer.
Et elle peut elle-même être autiste, ce qui ne l'aide pas à bien gérer la situation..
Edit : Pour la filtration des bruits, cette petite vidéo permet de faire l'expérience des difficultés rencontrées par certains autistes :
https://autisme.tv5monde.com/#serious-games
(mais les autistes peuvent être hyper ou hyposensibles, il n'y a pas de règles)
- OlympiasProphète
Swald a raison : certaines infirmières scolaires sont totalement incompétentes en plus d'être absentes et de geindre parce que les élèves viennent pour des riens. Moi j'ai la totale !
J'ai l'air pragmatique et détachée mais quand mon fils était petit j'ai eu droit à tous les discours à la noix psychologisants et culpabilisants...qui ne font en rien progresser un enfant autiste. Si mon fils est au stade où il est actuellement ce n'est pas grâce aux niaiseries de l'hôpital de jour ou aux séances avec les psychologues du CMP aussi savantes en autisme que moi en mécanique des fluides. Le discours psychanalytique a fait (et continue à faire) des dégâts énormes. Ensuite la mode de ne voir dans l'autisme que les Aspergers et autres haut niveau fait oublier les autres...ceux qui ont non pas "une autre intelligence" (expression très à mode ça aussi!) .mais des retards mentaux, des troubles associés tellement importants que ce n'est pas avec la poudre de perlimpinpin saupoudrée par le gouvernement que les mères des autistes lourds qui sont ados et adultes vont s'en sortir ! Alors des bonnes pratiques, des dépistages plus précoces oui mais il ne faut pas oublier que le bébé autiste sera un enfant autiste puis un ado autiste et un adulte autiste et pour certains totalement dépendants.
J'ai l'air pragmatique et détachée mais quand mon fils était petit j'ai eu droit à tous les discours à la noix psychologisants et culpabilisants...qui ne font en rien progresser un enfant autiste. Si mon fils est au stade où il est actuellement ce n'est pas grâce aux niaiseries de l'hôpital de jour ou aux séances avec les psychologues du CMP aussi savantes en autisme que moi en mécanique des fluides. Le discours psychanalytique a fait (et continue à faire) des dégâts énormes. Ensuite la mode de ne voir dans l'autisme que les Aspergers et autres haut niveau fait oublier les autres...ceux qui ont non pas "une autre intelligence" (expression très à mode ça aussi!) .mais des retards mentaux, des troubles associés tellement importants que ce n'est pas avec la poudre de perlimpinpin saupoudrée par le gouvernement que les mères des autistes lourds qui sont ados et adultes vont s'en sortir ! Alors des bonnes pratiques, des dépistages plus précoces oui mais il ne faut pas oublier que le bébé autiste sera un enfant autiste puis un ado autiste et un adulte autiste et pour certains totalement dépendants.
- ShajarVénérable
L'infirmière ne peut pas le prendre en charge, le CPE a lâché l'affaire quand la mère lui a craché au visage en le traitant de tous les noms. Elle est connue comme le loup blanc dans l'établissement. Je vais tenter la psy-EN, mais elle n'est pas là souvent.Kilmeny a écrit:Le mieux est aussi d'en parler à l'infirmière, aux parents et au CPE.
- KilmenyEmpereur
Il n'est pas question que l'infirmière le prenne en charge. Mais il faut qu'elle le mette en contact avec le médecin scolaire.
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- Occitane sur cielNiveau 6
Mon avis personnel: vu ce que tu décris, il y a une possibilité autre que l'autisme. Un dysfonctionnement au niveau familial (parfois ce ne sont pas des choses extrêmes mais simplement un fonctionnement malsain, ou une privation de liberté, ou un parent défaillant) qui se répercuterait sur le comportement de ces deux jeunes... J'ai rarement vu deux autistes dans une fratrie. La réaction de la mère est très suspecte si je peux me permettre. Parfois c'est un des parents ou les deux qui ont des difficultés non prises en charge et qui vont impacter les gamins qui se sentent plus que mal dans leur peau. Jusqu'à l'adolescence, le jeune encaisse, après avec le chamboulement hormonal, affectif et corporel, il peut décompenser ou se murer dans une attitude autistique pour moins souffrir et ne pas craquer. Ils se sentent exclus et ont déjà vécu des formes de rejet ou ont peur de l'être en raison justement de ce qui se passe chez eux
Essaye peut être de voir si le courant passe mieux avec un des collègues. Parfois c'est le cas, et on peut s'inspirer de leur mode de fonctionnement si le jeune est réceptif, ou il va se confier sur ses difficultés ou sur son mal être. Si ça bloque avec tout le monde (avec ceux qui ont essayé) et tout type d'approche, il n'y a pas de miracle...
Sinon, si c'est bien de l'autisme, il y a autant de formes d'autismes que d'individus. Je veux dire que la personnalité et le vécu du jeune interviennent aussi. J'ai travaillé avec des ado autistes en niveau CAP -diagnostiqués- même si parfois tardivement. Avec la plupart, on arrive à bien avancer. Un était ingérable et dérangeant, asperger rabaissant ses camarades en permanence, mentant, trichant avec la vie scolaire pour "rater les cours et échapper dès que possible" et ses problèmes sensitifs (intolérance au bruit, à la lumière, maux de tête) l'obligeaient à aller se reposer régulièrement à l'infirmerie. Il avait été détecté tardivement donc mal orienté avec des jeunes avec moins de capacités et cela compliquait les choses. Les soucis de santé se gèrent en général. Pour le reste, ces jeunes ont besoin de calme et de concentration. Souvent ils peuvent être très forts dans un type de tâche de donné, perfectionnistes mêmes. Avec ceux ne posant pas de problèmes de comportement: douceur, patience et établissement d'un lien de confiance fonctionnent en général. Une AVS est une aide utile! Souvent qui dit TSA, dit DYS associé souvent. As-tu repéré quelque chose? Si oui, pour l'aider, lui donner des outils de méthodo à ce niveau. Teste la sollicitation orale sur le groupe en général pour ne pas "braquer" ton élève peut être dans un premier temps, après s'il y répond cela peut être un bon biais. Ne pas le brusquer, le heurter et l'autoriser -si besoin est- à gérer son stress. Certains jeunes ont besoin de manipuler parfois un objet (stylo, gomme...). Un de ces jeunes au tout début avait besoin de faire le tour de la cour avant d'aller en classe, certainement pour faire baisser "ses tensions internes". Si le jeune intéragit bien avec toi, contrôle l'organisation du cahier/ classeur, et encourage le!
Autre idée: voir avec le médecin scolaire? Par contre, si c'est bien un trouble du spectre autistique, dys ou autre problème lié à l'élève, sans reconnaissance pas de PAI, pas d'aménagement d'examen et donc le jeune devra compenser ou s'adapter de lui-même et sans aménagement particulier. :|
Je ne veux pas être négative, mais si la famille bloque et que le jeune ne se livre pas, ce sera compliqué d'avancer et je comprends la position de ta direction.
En tout cas c'est très généreux de ta part d'essayer de comprendre et de faire ton maximum.
Essaye peut être de voir si le courant passe mieux avec un des collègues. Parfois c'est le cas, et on peut s'inspirer de leur mode de fonctionnement si le jeune est réceptif, ou il va se confier sur ses difficultés ou sur son mal être. Si ça bloque avec tout le monde (avec ceux qui ont essayé) et tout type d'approche, il n'y a pas de miracle...
Sinon, si c'est bien de l'autisme, il y a autant de formes d'autismes que d'individus. Je veux dire que la personnalité et le vécu du jeune interviennent aussi. J'ai travaillé avec des ado autistes en niveau CAP -diagnostiqués- même si parfois tardivement. Avec la plupart, on arrive à bien avancer. Un était ingérable et dérangeant, asperger rabaissant ses camarades en permanence, mentant, trichant avec la vie scolaire pour "rater les cours et échapper dès que possible" et ses problèmes sensitifs (intolérance au bruit, à la lumière, maux de tête) l'obligeaient à aller se reposer régulièrement à l'infirmerie. Il avait été détecté tardivement donc mal orienté avec des jeunes avec moins de capacités et cela compliquait les choses. Les soucis de santé se gèrent en général. Pour le reste, ces jeunes ont besoin de calme et de concentration. Souvent ils peuvent être très forts dans un type de tâche de donné, perfectionnistes mêmes. Avec ceux ne posant pas de problèmes de comportement: douceur, patience et établissement d'un lien de confiance fonctionnent en général. Une AVS est une aide utile! Souvent qui dit TSA, dit DYS associé souvent. As-tu repéré quelque chose? Si oui, pour l'aider, lui donner des outils de méthodo à ce niveau. Teste la sollicitation orale sur le groupe en général pour ne pas "braquer" ton élève peut être dans un premier temps, après s'il y répond cela peut être un bon biais. Ne pas le brusquer, le heurter et l'autoriser -si besoin est- à gérer son stress. Certains jeunes ont besoin de manipuler parfois un objet (stylo, gomme...). Un de ces jeunes au tout début avait besoin de faire le tour de la cour avant d'aller en classe, certainement pour faire baisser "ses tensions internes". Si le jeune intéragit bien avec toi, contrôle l'organisation du cahier/ classeur, et encourage le!
Il faudrait que tu sois sûr du "diagnostic". C'est le coeur du problème. Peut être tout simplement n'aime-t-il pas l'école et est-il forcé de venir à cause de ses parents? Essaye de discuter avec lui peut être sur une fin de cours en lui disant que tu veux l'aider pour son bac et que tu vois bien qu'il n'est pas toujours à l'aise pour savoir ce qui le bloque dans les exercices, ou quelles sont ses difficultés. Après c'est le rôle un peu du PP mais très vite, laisser quelqu'un prendre le relai...Shajar a écrit: Il passe son cours à regarder par la fenêtre et si je me mets à côté de lui pour l'aider, j'arrive très difficilement à lui arracher un mot au bout de parfois une à deux minutes de sollicitation. Ce mot est parfois réfléchi, parfois une simple manière de répondre n'importe comment pour se débarrasser de la question, et il faut remouliner 2 minutes pour qu'il réfléchisse à nouveau.
Autre idée: voir avec le médecin scolaire? Par contre, si c'est bien un trouble du spectre autistique, dys ou autre problème lié à l'élève, sans reconnaissance pas de PAI, pas d'aménagement d'examen et donc le jeune devra compenser ou s'adapter de lui-même et sans aménagement particulier. :|
Je ne veux pas être négative, mais si la famille bloque et que le jeune ne se livre pas, ce sera compliqué d'avancer et je comprends la position de ta direction.
En tout cas c'est très généreux de ta part d'essayer de comprendre et de faire ton maximum.
- JennyMédiateur
Occitane sur ciel a écrit:J'ai rarement vu deux autistes dans une fratrie.
Il me semblait qu'au contraire, il y avait une dimension génétique.
- DalvaVénérable
La réaction de la direction est un peu... regrettable : au contraire, quand cet élève sera majeur, il pourra prendre des décisions le concernant sans en référer à ses parents. Il pourra donc accepter de procéder à des tests, d'aller voir un médecin, etc. Cependant il aura besoin d'être accompagné pour cela, et le lâcher dans la nature pour qu'il se retrouve confronté à des personnes ne le connaissant pas encore, c'est la pire solution qui soit.
Par ailleurs, si le problème est vraiment criant et qu'on s'inquiète pour lui, il y a un truc qui s'appelle le défaut de soin...
Et enfin, la mère n'a pas à cracher (si c'est à prendre au premier degré) sur un personnel EN, pas plus qu'à l'insulter. Parfois on arrive à ses fins par un chemin détourné : par exemple, ici, faire intervenir la justice à propos des insultes, parce qu'on a autre chose derrière la tête. Mais bon, il est un peu tard, et puisque, après tout, ce jeune homme ne gêne personne, pourquoi l'administration ne l'abandonnerait-elle pas à son avenir souriant ?
Par ailleurs, si le problème est vraiment criant et qu'on s'inquiète pour lui, il y a un truc qui s'appelle le défaut de soin...
Et enfin, la mère n'a pas à cracher (si c'est à prendre au premier degré) sur un personnel EN, pas plus qu'à l'insulter. Parfois on arrive à ses fins par un chemin détourné : par exemple, ici, faire intervenir la justice à propos des insultes, parce qu'on a autre chose derrière la tête. Mais bon, il est un peu tard, et puisque, après tout, ce jeune homme ne gêne personne, pourquoi l'administration ne l'abandonnerait-elle pas à son avenir souriant ?
- DalvaVénérable
Tu as conscience du côté hautement scientifique de cette remarque pour le moins... maladroite ?Occitane sur ciel a écrit:J'ai rarement vu deux autistes dans une fratrie.
Je te rejoins sur le reste, mais franchement, on peut trouver tellement de raisons pour que tu n'aies pas vu souvent deux autistes dans une fratrie... C'est à se taper la tête contre les murs.
- KilmenyEmpereur
Jenny a écrit:Occitane sur ciel a écrit:J'ai rarement vu deux autistes dans une fratrie.
Il me semblait qu'au contraire, il y avait une dimension génétique.
En effet, je connais deux familles dont les 3 enfants sont autistes.
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- JennyMédiateur
Je me demande si tu ne peux pas aller voir le PA pour lui en toucher un mot.
Il est déjà majeur, Dalva.
Il est déjà majeur, Dalva.
- ElyasEsprit sacré
S'il est autiste, je rajoute deux choses à tout ce qui est dit :
- la possibilité du flapping ou d'une autre manifestation physique pour extérioriser son stress. Comme il n'est pas suivi, il doit y avoir des signes (le flapping est le fait qu'il agite ses mains pour faire passer son stress, certains spécialistes ou personnes "bien intentionnées" forcent les autistes à ne plus faire ce genre de manifestation en public... cela résulte en des manifestations violentes en privé, mon élève autiste de cette année a rencontré un PE qui lui a appris à ne plus faire de flapping... résultat : il s'auto-mutile à la maison !).
- Un autiste avec des capacités cognitives normales ou exceptionnelles apprend. Il suffit qu'on lui explique les trucs qu'il trouve insensé ou ne comprend pas (par exemple, une de mes meilleures amies diagnostiquée Asperger a appris à 13 ans ce qu'était l'ironie et depuis elle adore manipuler l'ironie et le sarcasme).
Pour certains autistes, se souvenir des visages est compliqué.
Après, il y a autant de formes d'autisme que d'autistes.
- la possibilité du flapping ou d'une autre manifestation physique pour extérioriser son stress. Comme il n'est pas suivi, il doit y avoir des signes (le flapping est le fait qu'il agite ses mains pour faire passer son stress, certains spécialistes ou personnes "bien intentionnées" forcent les autistes à ne plus faire ce genre de manifestation en public... cela résulte en des manifestations violentes en privé, mon élève autiste de cette année a rencontré un PE qui lui a appris à ne plus faire de flapping... résultat : il s'auto-mutile à la maison !).
- Un autiste avec des capacités cognitives normales ou exceptionnelles apprend. Il suffit qu'on lui explique les trucs qu'il trouve insensé ou ne comprend pas (par exemple, une de mes meilleures amies diagnostiquée Asperger a appris à 13 ans ce qu'était l'ironie et depuis elle adore manipuler l'ironie et le sarcasme).
Pour certains autistes, se souvenir des visages est compliqué.
Après, il y a autant de formes d'autisme que d'autistes.
- DalvaVénérable
Effectivement, Jenny. Pardon, j'ai mal lu, j'ai cru qu'on attendait qu'il rate le bac une deuxième fois et soit majeur pour le "mettre dehors" sans scrupules.
Du coup, il me semble qu'il n'y a plus obligation de passer par la mère. C'est à ce jeune homme qu'il faut demander son avis et suggérer un suivi. En lui disant bien que sa mère peut n'être pas d'accord, il a le droit quand même.
Du coup, il me semble qu'il n'y a plus obligation de passer par la mère. C'est à ce jeune homme qu'il faut demander son avis et suggérer un suivi. En lui disant bien que sa mère peut n'être pas d'accord, il a le droit quand même.
- ShajarVénérable
Occitane, merci pour ce message détaillé.
Nettement, c'est un élève pour lequel les collègues (profs et non-profs) ont déjà tenté beaucoup de choses et ont fini par baisser les bras étant donné le comportement de la mère. Je ne m'attends donc pas à faire des miracles, d'autant qu'ils sont 35 dans la classe. Autisme ou réaction à un contexte familial toxique, aucun moyen de le savoir malheureusement. Il ne présente pas de comportement "dérangeant" en cours, il est juste tout seul, ailleurs, dans son monde, tout le temps. Il ne parle pas, ni à moi, ni à ses camarades, ni aux autres profs. Si j'essaye de discuter avec lui d'autre chose que du cours, il va rester silencieux ou couper à la conversation par un "non", et je n'ai pas beaucoup de temps pour essayer d'en sortir quelque chose de plus - je ne veux pas le brusquer non plus. J'ai été voir le dossier, on a tous les bulletins depuis la maternelle : il y a eu une demande d'AVS par les instit de maternelles, puis plus grand chose dans les bulletins, où les professeurs ont simplement noté des efforts et une absence de participation, avec des notes moyennes. Ca s'effondre un peu dans les bulletins de lycée, il était à 6-7 l'an dernier, et pour l'instant, il est autour de 10.
Comme il est très silencieux et gentil, c'est facile de laisser dans son coin se débrouiller, malheureusement, et il ne sollicitera jamais. Je ne sais pas s'il a conscience d'être "différent", pour autant que ce mot soit adapté. Je doute qu'il ait de lui-même envie d'un suivi médical, mais c'est évidemment difficile à savoir.
La seule étincelle que j'ai eue avec lui, c'est après lui avoir fait écrire une problématique (en reformulant très simplement un sujet), je lui ai demandé de la redire à haute voix devant tout le monde, il l'a fait, je l'ai félicité et il a eu l'air content - pour peu que je sois capable de déchiffrer une émotion sur son visage, ce qui n'est pas évident.
Dalva, "cracher" est bien ici à prendre au sens premier du terme, si j'ai bien compris. L'administration n'a pas voulu aller plus loin et a décidé de baisser les bras, de laisser la famille faire ce qu'elle veut et les enfants se planter - ce qui semble assuré pour la soeur, mais pas forcément pour mon élève. Je ne connais pas personnellement les parents.
Parmi ce qui a été dit plus haut, je retiens en particulier la possibilité qu'il soit hypersensible au bruit ; je vais essayer de voir avec lui dans ce sens là. Pas de Dys à priori, même s'il fait des fautes d'orthographe. Il a une grosse écriture assez enfantine, mais pas choquante.
Nettement, c'est un élève pour lequel les collègues (profs et non-profs) ont déjà tenté beaucoup de choses et ont fini par baisser les bras étant donné le comportement de la mère. Je ne m'attends donc pas à faire des miracles, d'autant qu'ils sont 35 dans la classe. Autisme ou réaction à un contexte familial toxique, aucun moyen de le savoir malheureusement. Il ne présente pas de comportement "dérangeant" en cours, il est juste tout seul, ailleurs, dans son monde, tout le temps. Il ne parle pas, ni à moi, ni à ses camarades, ni aux autres profs. Si j'essaye de discuter avec lui d'autre chose que du cours, il va rester silencieux ou couper à la conversation par un "non", et je n'ai pas beaucoup de temps pour essayer d'en sortir quelque chose de plus - je ne veux pas le brusquer non plus. J'ai été voir le dossier, on a tous les bulletins depuis la maternelle : il y a eu une demande d'AVS par les instit de maternelles, puis plus grand chose dans les bulletins, où les professeurs ont simplement noté des efforts et une absence de participation, avec des notes moyennes. Ca s'effondre un peu dans les bulletins de lycée, il était à 6-7 l'an dernier, et pour l'instant, il est autour de 10.
Comme il est très silencieux et gentil, c'est facile de laisser dans son coin se débrouiller, malheureusement, et il ne sollicitera jamais. Je ne sais pas s'il a conscience d'être "différent", pour autant que ce mot soit adapté. Je doute qu'il ait de lui-même envie d'un suivi médical, mais c'est évidemment difficile à savoir.
La seule étincelle que j'ai eue avec lui, c'est après lui avoir fait écrire une problématique (en reformulant très simplement un sujet), je lui ai demandé de la redire à haute voix devant tout le monde, il l'a fait, je l'ai félicité et il a eu l'air content - pour peu que je sois capable de déchiffrer une émotion sur son visage, ce qui n'est pas évident.
Dalva, "cracher" est bien ici à prendre au sens premier du terme, si j'ai bien compris. L'administration n'a pas voulu aller plus loin et a décidé de baisser les bras, de laisser la famille faire ce qu'elle veut et les enfants se planter - ce qui semble assuré pour la soeur, mais pas forcément pour mon élève. Je ne connais pas personnellement les parents.
Parmi ce qui a été dit plus haut, je retiens en particulier la possibilité qu'il soit hypersensible au bruit ; je vais essayer de voir avec lui dans ce sens là. Pas de Dys à priori, même s'il fait des fautes d'orthographe. Il a une grosse écriture assez enfantine, mais pas choquante.
- mrlNiveau 10
Le flapping est l'un des gestes possibles, et facilement identifié, parce que connu du grand public. Mais on parle plus généralement de stimming, qui peut être beaucoup moins voyant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Auto-stimulationElyas a écrit:S'il est autiste, je rajoute deux choses à tout ce qui est dit :
- la possibilité du flapping ou d'une autre manifestation physique pour extérioriser son stress. Comme il n'est pas suivi, il doit y avoir des signes (le flapping est le fait qu'il agite ses mains pour faire passer son stress, certains spécialistes ou personnes "bien intentionnées" forcent les autistes à ne plus faire ce genre de manifestation en public... cela résulte en des manifestations violentes en privé, mon élève autiste de cette année a rencontré un PE qui lui a appris à ne plus faire de flapping... résultat : il s'auto-mutile à la maison !).
.
(c'est triste ce que tu racontes de ton élève, Elyas, j'espère qu'il va trouver un autre moyen de faire baisser les surcharges)
Shajar, pour rebondir sur ce que tu dis sur la difficulté à déchiffrer le visage de ton élève, j'ajoute que dans ce qui a été dit de l'autisme, il manque la notion d'alexithymie, c'est-à-dire la difficulté à identifier les émotions (les siennes et celles des autres), ce qui nuit à la communication avec autrui : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexithymie
J'ajoute pour finir qu'à mon avis ton élève, s'il est autiste, ne doit pas savoir en quoi il est différent des autres. On parle de "handicap invisible", et il peut l'être à ses propres yeux. Ton élève vit tel qu'il est depuis toujours et doit sûrement penser que tout le monde fonctionne de la même manière. Souvent, c'est même cause d'une dévalorisation intériorisée (je suis fait comme les autres mais je ne parviens pas à faire comme eux, donc je dois être nul)
- mrlNiveau 10
Elyas a écrit:
Pour certains autistes, se souvenir des visages est compliqué.
On pourrait en effet leur distribuer un trombinoscope des élèves de leur classe, ça aiderait vraiment la communication avec les pairs.
- mrlNiveau 10
Dalva a écrit:Tu as conscience du côté hautement scientifique de cette remarque pour le moins... maladroite ?Occitane sur ciel a écrit:J'ai rarement vu deux autistes dans une fratrie.
Je te rejoins sur le reste, mais franchement, on peut trouver tellement de raisons pour que tu n'aies pas vu souvent deux autistes dans une fratrie... C'est à se taper la tête contre les murs.
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