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- Anonyme0Niveau 2
Bonjour à tous,
Je suis néotitulaire en lettres modernes cette année. Je suis TZR dans un collège au sein duquel j'ai été affectée à l'année.
Pendant mon année de stage l'année dernière, j'ai eu quelques soucis de gestion de classe avec une classe de 4ème (mon autre classe, de 5ème, était en revanche très mignonne). Le souvenir de cette classe et de cette année de stage est assez douloureux, j'en ai vraiment bavé avec les 4ème. Il n'y avait pas d'incivilités à proprement parler (l'établissement était très favorisé), mais le manque de respect se manifestait sous d'autres formes : bavardages incessants, élèves de TRÈS mauvaise foi, contestation du travail donné, contestations incessantes... bref.
Aujourd'hui je suis dans un nouvel établissement avec des élèves que je trouve beaucoup plus sympas (et pourtant cet établissement est beaucoup moins favorisé). Ça se passe beaucoup mieux que mon année de stage, mais j'ai quand même quelques difficultés qui perdurent.
Je dirais que mes relations avec chacune de mes classes sont excellentes : j'aime énormément mes élèves et je pense être aussi appréciée d'eux, du moins c'est le sentiment qu'ils me renvoient.
Seulement voilà les difficultés qui persistent : les élèves, même s'ils sont très sympas, ont un peu tendance à me prendre pour leur copine. Par exemple, j'ai droit, en plein cours, à des questions que j'estime être déplacées : "madame, vous avez quel âge ?", "madame, vous aimez bien tel manga / film", "madame, est-ce que vous jouez à la Play ?"... bref, bien sûr je les recadre et je ne réponds pas à leurs questions, d'ailleurs quand une question de ce genre m'est posée je réponds "aucun rapport avec le cours", et je reprends ce que j'étais en train de dire juste avant.
Suite à cela, les élèves comprennent et ne reviennent généralement pas à la charge, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'ils n'auraient jamais osé poser de telles question à leur prof principale par exemple, qui a une poigne d'enfer et qui est très respectée... et j'aimerais bien avoir ce charisme des profs qui arrivent à imposer une certaine "crainte", un respect des élèves qui se tiennent à carreau pendant tout leur cours.
Je constate aussi que certains garçons posent des questions pour faire les intéressants, pour "troller" même je dirais, et ça aussi, je pense qu'ils n'oseraient pas le faire avec d'autres collègues. Du coup, je me dis automatiquement qu'il doit y avoir une sorte de faille dans mon "autorité".
Je précise que je n'ai pas une très grosse autorité et j'en ai bien conscience. Ce qui me sauve en général avec mes classes, c'est le relationnel. J'ai l'impression que comme ils m'aiment bien, ils n'ont pas envie de trop m'embêter, mais parfois c'est plus fort qu'eux, ils le font ! Et ils le font parce qu'ils n'ont absolument pas peur de moi, et ça par contre je pense que ça doit venir de moi. Il y a probablement quelque chose que je fais mal pour que les élèves aient ce sentiment de pouvoir tout se permettre.
Bref, êtes-vous passés par là et avez-vous des conseils à me donner, notamment pour obtenir le silence directement en arrivant en classe, car généralement je dois batailler pendant quelques minutes pour avoir un silence complet et les laisser s'asseoir.
Merci beaucoup et bonnes vacances à tous !
Je suis néotitulaire en lettres modernes cette année. Je suis TZR dans un collège au sein duquel j'ai été affectée à l'année.
Pendant mon année de stage l'année dernière, j'ai eu quelques soucis de gestion de classe avec une classe de 4ème (mon autre classe, de 5ème, était en revanche très mignonne). Le souvenir de cette classe et de cette année de stage est assez douloureux, j'en ai vraiment bavé avec les 4ème. Il n'y avait pas d'incivilités à proprement parler (l'établissement était très favorisé), mais le manque de respect se manifestait sous d'autres formes : bavardages incessants, élèves de TRÈS mauvaise foi, contestation du travail donné, contestations incessantes... bref.
Aujourd'hui je suis dans un nouvel établissement avec des élèves que je trouve beaucoup plus sympas (et pourtant cet établissement est beaucoup moins favorisé). Ça se passe beaucoup mieux que mon année de stage, mais j'ai quand même quelques difficultés qui perdurent.
Je dirais que mes relations avec chacune de mes classes sont excellentes : j'aime énormément mes élèves et je pense être aussi appréciée d'eux, du moins c'est le sentiment qu'ils me renvoient.
Seulement voilà les difficultés qui persistent : les élèves, même s'ils sont très sympas, ont un peu tendance à me prendre pour leur copine. Par exemple, j'ai droit, en plein cours, à des questions que j'estime être déplacées : "madame, vous avez quel âge ?", "madame, vous aimez bien tel manga / film", "madame, est-ce que vous jouez à la Play ?"... bref, bien sûr je les recadre et je ne réponds pas à leurs questions, d'ailleurs quand une question de ce genre m'est posée je réponds "aucun rapport avec le cours", et je reprends ce que j'étais en train de dire juste avant.
Suite à cela, les élèves comprennent et ne reviennent généralement pas à la charge, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'ils n'auraient jamais osé poser de telles question à leur prof principale par exemple, qui a une poigne d'enfer et qui est très respectée... et j'aimerais bien avoir ce charisme des profs qui arrivent à imposer une certaine "crainte", un respect des élèves qui se tiennent à carreau pendant tout leur cours.
Je constate aussi que certains garçons posent des questions pour faire les intéressants, pour "troller" même je dirais, et ça aussi, je pense qu'ils n'oseraient pas le faire avec d'autres collègues. Du coup, je me dis automatiquement qu'il doit y avoir une sorte de faille dans mon "autorité".
Je précise que je n'ai pas une très grosse autorité et j'en ai bien conscience. Ce qui me sauve en général avec mes classes, c'est le relationnel. J'ai l'impression que comme ils m'aiment bien, ils n'ont pas envie de trop m'embêter, mais parfois c'est plus fort qu'eux, ils le font ! Et ils le font parce qu'ils n'ont absolument pas peur de moi, et ça par contre je pense que ça doit venir de moi. Il y a probablement quelque chose que je fais mal pour que les élèves aient ce sentiment de pouvoir tout se permettre.
Bref, êtes-vous passés par là et avez-vous des conseils à me donner, notamment pour obtenir le silence directement en arrivant en classe, car généralement je dois batailler pendant quelques minutes pour avoir un silence complet et les laisser s'asseoir.
Merci beaucoup et bonnes vacances à tous !
- keroGrand sage
Il m'arrive que des élèves me demandent mon âge. Ou d'autres questions personnelles. Je crois qu'en général, s'il le font, c'est parce qu'ils aiment bien l'enseignant (sinon, ils s'en ficheraient de sa vie). Je crois pas en tout cas qu'il soit nécessaire d'y voir nécessairement un manque de respect.
Pour les élèves qui prennent la parole pour troller, c'est pas bien compliqué: à la première tu leur fais comprendre qu'à la seconde tu sanctionneras. Et à la seconde, tu sanctionnes.
Pour les élèves qui prennent la parole pour troller, c'est pas bien compliqué: à la première tu leur fais comprendre qu'à la seconde tu sanctionneras. Et à la seconde, tu sanctionnes.
- berzekoNiveau 8
je te rassure bon établissement ou non, la plupart sont comme tu les décris un peu partout
- scot69Modérateur
Anonyme0 a écrit:
Seulement voilà les difficultés qui persistent : les élèves, même s'ils sont très sympas, ont un peu tendance à me prendre pour leur copine. Par exemple, j'ai droit, en plein cours, à des questions que j'estime être déplacées : "madame, vous avez quel âge ?", "madame, vous aimez bien tel manga / film", "madame, est-ce que vous jouez à la Play ?"... bref, bien sûr je les recadre et je ne réponds pas à leurs questions, d'ailleurs quand une question de ce genre m'est posée je réponds "aucun rapport avec le cours", et je reprends ce que j'étais en train de dire juste avant.
Suite à cela, les élèves comprennent et ne reviennent généralement pas à la charge, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'ils n'auraient jamais osé poser de telles question à leur prof principale par exemple, qui a une poigne d'enfer et qui est très respectée... et j'aimerais bien avoir ce charisme des profs qui arrivent à imposer une certaine "crainte", un respect des élèves qui se tiennent à carreau pendant tout leur cours.
Alors là, on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans les cours des autres. Les collègues ne montrent que ce qu'ils veulent montrer.
Concernant les questions HS, j'ai une technique qui est peut-être transférable dans ta matière: je leur réponds: ENGLISH PLEASE et je les reprends tant que la question n'est pas parfaitement formulée. Je reprends la structure des questions...(et souvent ça les gonfle vite!) Puis je réponds une aberration (genre sur mon âge, je dis que j'ai 372 ans, que je suis protégé par l'UNESCO). L'autre jour, ils me demandaient mes jeux vidéos préférés, j'ai dévié sur le comparatif. (I think Super Mario est better than Sonic, but more difficult than The Smurfs...) Peut-être peux-tu trouver toi aussi des subterfuges: genre faire reformuler la question, la mettre à tel temps, leur répondre un truc en rapport avec ce que tu es en train de dire...
Courage en tous cas!
- Dadoo33Grand sage
kero a écrit:Il m'arrive que des élèves me demandent mon âge. Ou d'autres questions personnelles. Je crois qu'en général, s'il le font, c'est parce qu'ils aiment bien l'enseignant (sinon, ils s'en ficheraient de sa vie). Je crois pas en tout cas qu'il soit nécessaire d'y voir nécessairement un manque de respect.
Pour les élèves qui prennent la parole pour troller, c'est pas bien compliqué: à la première tu leur fais comprendre qu'à la seconde tu sanctionneras. Et à la seconde, tu sanctionnes.
Pareil ici et même avis que kéro.
Je crois pas également que cela soit un signe d’insolence vu ce que tu racontes. Ils t’apprécient et sont donc curieux et veulent un peu plus te connaître.
Cela m’est souvent arrivé.
Si tu estimes que ces questions sont déplacées, tu recadres.
C’est toi qui vois mais franchement il n’y a pas mort d’hommes.
Pour le scrolling, tu préviens que la question est hs et que la prochaine fois tu puniras.
Je ne vois vraiment rien de dramatique dans les problèmes de gestion de classe que tu soulèves.
- BaldredSage
Un effet à ne pas négliger : le syndrome de la première année. Je l'ai ressenti à chaque mutation, même en passant de la REP à un établissement plus favorisé, même en étant de plus en plus expérimenté. Je l'ai observé chez la plupart des collègues qui arrivent. La pression qu'on se met à soi-même est sans doute ce qui explique le mieux cette sensation de perte de contrôle, souvent pour une seule classe. L'impression de se regarder enseigner, d'être en décalage permanent est très déstabilisant ; le syndrome de l'imposteur frappe facilement les profs les plus investis. Cela passe en général dès la 2e année dans le même établissement ( Le TZR doit évidemment trouver une parade plus efficace...)
Le vocabulaire que tu utilises "classe très mignonne" élèves très sympas" "j'aime énormément mes élèves" " je pense être apprécié d'eux" "ils m'aiment bien " "peur de moi".. montre que tu réagis d'abord sur le mode affectif, ce n'est pas une critique, ça fonctionne mais cela a un gros coût émotionnel qu'il faut apprendre à gérer. Cela montre aussi que ce qu'est la "relation pédagogique" demanderait une analyse plus approfondie à l'INSPE.
Mes premières années ont toutes été sur le même modèle : premier trimestre : " le /la prof de l'année dernière était bien mieux que vous " ; troisième trimestre : " on vous aura l'année prochaine, hein ? " . L'idéal étant de rester de marbre dans tous les cas...
Le vocabulaire que tu utilises "classe très mignonne" élèves très sympas" "j'aime énormément mes élèves" " je pense être apprécié d'eux" "ils m'aiment bien " "peur de moi".. montre que tu réagis d'abord sur le mode affectif, ce n'est pas une critique, ça fonctionne mais cela a un gros coût émotionnel qu'il faut apprendre à gérer. Cela montre aussi que ce qu'est la "relation pédagogique" demanderait une analyse plus approfondie à l'INSPE.
Mes premières années ont toutes été sur le même modèle : premier trimestre : " le /la prof de l'année dernière était bien mieux que vous " ; troisième trimestre : " on vous aura l'année prochaine, hein ? " . L'idéal étant de rester de marbre dans tous les cas...
- CathEnchanteur
De toute façon et par la force des choses, ça leur passera : tu vas inéluctablement prendre de l'âge, du coup ils auront de moins en moins envie de le connaitre !
- AmauryNiveau 5
Je confirme ce que disent les collègues. Quinze ans d'expérience pour ma part et j'ai ces questions de la part des élèves. Ce n'est pas désagréable, d'ailleurs, même s'il faut alors veiller à conserver sa posture d'enseignant. Quant au fait d'idéaliser les collègues, je l'ai fait pendant des années mais sincèrement j'en suis revenue. Même s'il y a de bonnes choses à prendre partout et qu'il est intéressant de s'inspirer des autres, c'est rarement aussi parfait et génial chez les autres qu'on se l'imagine.
- User20159Esprit éclairé
Baldred a écrit:Mes premières années ont toutes été sur le même modèle : premier trimestre : " le /la prof de l'année dernière était bien mieux que vous " ; troisième trimestre : " on vous aura l'année prochaine, hein ? " Smile. L'idéal étant de rester de marbre dans tous les cas...
Pas mieux !
Anonyme0 a écrit:Bref, êtes-vous passés par là et avez-vous des conseils à me donner, notamment pour obtenir le silence directement en arrivant en classe, car généralement je dois batailler pendant quelques minutes pour avoir un silence complet et les laisser s'asseoir.
Nan mais ça, ça s'apprend, c'est tout un art !
- Spoiler:
- en fait c'est hyper simple de jouer le dragon
Les élèves de collège ont généralement en tête une typologie, pas très variée, des profs qui atterrissent devant eux : le cool, le faux cool, celui qui essaie de faire ami (le pire selon moi ), le j'm'en fous, le rigide, le maniaco-dépressif, le dragon....
Le dernier modèle, celui qui obtient le silence d'un regard (et encore ), l'obtient par la maîtrise de détails cruciaux :
- Le plan de classe
- L'entrée en classe
- La sortie de classe
- La distribution ou la non-distribution de la parole ( ce qui évite les questions JV.com, ceci dit au passage)
- L'organisation
- La maîtrise de sa matière
Après, il est absolument nécessaire :
- De travailler son regard noir dans le miroir le soir
- De bosser son air renfrogné
- De travailler l'exclusion de cours théâtrale pour des peccadilles (du genre l'élève répond au prof sans faire exprès) :sourit:
- De maîtriser à la perfection son je dis ce que je fais, je fais ce que je dis
- La phrase : " votre carnet devrait déjà être sur mon bureau"
- L'autre phrase culte : "la cloche c'est moi" , après avoir fait rasseoir le tiers levé de la classe à la sonnerie, car votre cours était déjà terminé, que vous rangiez vos affaires, que les élèves avaient déjà rangé les leurs, mais que vous avez par plaisir sadique, choisi de les garder 15 secondes de plus. Au trimestre 3, généralement, le regard, noir, bien sûr, suffit.
Non mais sinon, jouer Cruella c'est très marrant.
- Spoiler:
- Et les élèves adorent au demeurant....quand ils reviennent te voir des années après avec des étoiles plein les yeux
Après il faut trouver son propre rôle : c'est un métier de la scène.
- EnglishTidsearNiveau 9
Oui, moi on ne me demande plus mon âge, sniff ... si tes élèves travaillent bien parcequ'ils t'aiment bien, eh bien ma fois tant mieux! Le relationnel est important, ta manière de travailler évoluera peut-être mais l'essentiel est de ne pas se forcer à jouer un rôle impossible à tenir et en contradiction avec ta personnalité.Cath a écrit:De toute façon et par la force des choses, ça leur passera : tu vas inéluctablement prendre de l'âge, du coup ils auront de moins en moins envie de le connaitre !
- User20159Esprit éclairé
EnglishTidsear a écrit:Oui, moi on ne me demande plus mon âge, sniff ...
ça c'est pour les jeunes profs', quand tu dépasses les 10 ans de carrière tu es considéré comme une entité immatérielle qui est rangée dans les armoires pendant les vacances et qui ressort quand les élèves reviennent.
- Anonyme0Niveau 2
Bonsoir et merci pour vos réponses variées !
Vos réponses me rassurent un peu. Je pense que depuis l'année dernière, je diabolise un peu la gestion de classe car j'avais une tutrice vraiment très à cheval là-dessus. On entendait les mouches voler pendant ses cours, les élèves se taisaient immédiatement dès qu'ils la voyaient arriver dans un couloir... et elle me disait sans cesse que si on ne savait pas gérer sa classe on ne pouvait rien faire.
Je pense aussi à mes bons élèves qui sont là pour travailler, je me dis que ne serait-ce que pour eux je devrais être capable d'obtenir un silence "parfait" dans ma classe.
C'est vrai que je fonctionne beaucoup à l'affectif avec mes classes (j'étais moi-même une élève qui fonctionnait à l'affect) et le profil des élèves de mon établissement actuel sont beaucoup plus réceptifs que mes élèves de l'année dernière à cette relation basée sur l'affectif. Je ne suis pas leur "amie", mais je trouve très important d'avoir de bons rapports avec eux, qu'ils se sentent à l'aise dans mon cours, sauf que je ne maîtrise pas encore le point de rupture entre ce sentiment d'aisance et le moment où ça risque de dégénérer.
Il ne m'est rien arrivé de fâcheux cette année avec mes élèves mais parfois je me sens un peu débordée par le bruit, même si c'est beaucoup moins souvent que l'année dernière. Cette année je peux faire cours la porte ouverte, chose impossible l'année dernière avec ma classe de 4ème.
Après mon gros problème aussi c'est que j'ai énormément de mal à punir. Je le fais bien sûr car c'est parfois vraiment nécessaire, mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir de la "peine" pour l'élève, et parfois j'ai l'impression que certains élèves le ressentent et il m'est arrivé plusieurs fois que certains élèves viennent me voir pour que j'annule une heure de colle, une punition. Chose à laquelle je n'ai bien évidemment pas cédé.
En fait, je pense ne pas être assez ferme encore, et j'aimerais améliorer ma fermeté, avoir moins de scrupules à punir. Le problème aussi c'est que je ne sais pas crier, il m'en faut beaucoup pour être énervée, ce qui fait que j'ai une patience assez extensible dont certains élèves profitent un peu.
Vos réponses me rassurent un peu. Je pense que depuis l'année dernière, je diabolise un peu la gestion de classe car j'avais une tutrice vraiment très à cheval là-dessus. On entendait les mouches voler pendant ses cours, les élèves se taisaient immédiatement dès qu'ils la voyaient arriver dans un couloir... et elle me disait sans cesse que si on ne savait pas gérer sa classe on ne pouvait rien faire.
Je pense aussi à mes bons élèves qui sont là pour travailler, je me dis que ne serait-ce que pour eux je devrais être capable d'obtenir un silence "parfait" dans ma classe.
C'est vrai que je fonctionne beaucoup à l'affectif avec mes classes (j'étais moi-même une élève qui fonctionnait à l'affect) et le profil des élèves de mon établissement actuel sont beaucoup plus réceptifs que mes élèves de l'année dernière à cette relation basée sur l'affectif. Je ne suis pas leur "amie", mais je trouve très important d'avoir de bons rapports avec eux, qu'ils se sentent à l'aise dans mon cours, sauf que je ne maîtrise pas encore le point de rupture entre ce sentiment d'aisance et le moment où ça risque de dégénérer.
Il ne m'est rien arrivé de fâcheux cette année avec mes élèves mais parfois je me sens un peu débordée par le bruit, même si c'est beaucoup moins souvent que l'année dernière. Cette année je peux faire cours la porte ouverte, chose impossible l'année dernière avec ma classe de 4ème.
Après mon gros problème aussi c'est que j'ai énormément de mal à punir. Je le fais bien sûr car c'est parfois vraiment nécessaire, mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir de la "peine" pour l'élève, et parfois j'ai l'impression que certains élèves le ressentent et il m'est arrivé plusieurs fois que certains élèves viennent me voir pour que j'annule une heure de colle, une punition. Chose à laquelle je n'ai bien évidemment pas cédé.
En fait, je pense ne pas être assez ferme encore, et j'aimerais améliorer ma fermeté, avoir moins de scrupules à punir. Le problème aussi c'est que je ne sais pas crier, il m'en faut beaucoup pour être énervée, ce qui fait que j'ai une patience assez extensible dont certains élèves profitent un peu.
- AmauryNiveau 5
EnglishTidsear a écrit:Oui, moi on ne me demande plus mon âge, sniff ... si tes élèves travaillent bien parcequ'ils t'aiment bien, eh bien ma fois tant mieux! Le relationnel est important, ta manière de travailler évoluera peut-être mais l'essentiel est de ne pas se forcer à jouer un rôle impossible à tenir et en contradiction avec ta personnalité.Cath a écrit:De toute façon et par la force des choses, ça leur passera : tu vas inéluctablement prendre de l'âge, du coup ils auront de moins en moins envie de le connaitre !
Tout à fait. A un moment, pour que cela fonctionne, il faut s'accepter tel qu'on est, aussi. Moi je sais que je ne serai jamais un dragon. Une année, pour tenter de rattraper une classe qui commençait à me bordéliser, j'ai tenté d'appliquer les méthodes des dragons, résultat : ils m'ont haïe et m'ont pourrie jusqu'à la fin de l'année, exprès, pour me faire suer. Un calvaire. Depuis je tente d'en rester aux méthodes que je sais appliquer, et qui marchent à-peu-près avec moi.
- scot69Modérateur
Totalement, si on se force à jouer un rôle qui ne nous correspond pas, les élèves le sentent et repèrent vite nos failles. On perd toute crédibilité.
- JennyMédiateur
Ha@_x a écrit:EnglishTidsear a écrit:Oui, moi on ne me demande plus mon âge, sniff ...
ça c'est pour les jeunes profs', quand tu dépasses les 10 ans de carrière tu es considéré comme une entité immatérielle qui est rangée dans les armoires pendant les vacances et qui ressort quand les élèves reviennent.
J’avais réussi à faire croire aux élèves que le jeune collègue de maths avait 50 ans.
- EnglishTidsearNiveau 9
Un cours où les élèves ne parlent pas du tout, ce n'est pas bon non plus. Il faut différencier bruit pédagogique et bavardages.Anonyme0 a écrit:parfois je me sens un peu débordée par le bruit
Le problème aussi c'est que je ne sais pas crier, il m'en faut beaucoup pour être énervée, ce qui fait que j'ai une patience assez extensible dont certains élèves profitent un peu.
Je ne crie jamais mais je me fais respecter. En cas de problème, j'explique posément et calmement comment je punirai et m'y tiens.
- User20159Esprit éclairé
EnglishTidsear a écrit:Un cours où les élèves ne parlent pas du tout, ce n'est pas bon non plus. Il faut différencier bruit pédagogique et bavardages.
Merci,
Tu as fait ma soirée.
- Spoiler:
- Perso, un cours où j'ai un silence absolu, ça me va aussi parfaitement bien, et je ne vois pas où est le problème dans les élèves ne parlent pas, mais les arguments en faveur du "bruit pédagogique", je les connais hélas par cœur, mes IPRs en sont spécialistes.
et heureusement qu'on est pas sur un fil stagiaire ....
- LilypimsGrand sage
Crier n'est pas une nécessité ; punir, quand des règles clairement établies ont été transgressées, si. Une punition bien appliquée ne dégrade pas la relation pédagogique. Il faut que tu trouves ton "style" et que tu croies en ce que tu fais.Anonyme0 a écrit:Bonsoir et merci pour vos réponses variées !
Vos réponses me rassurent un peu. Je pense que depuis l'année dernière, je diabolise un peu la gestion de classe car j'avais une tutrice vraiment très à cheval là-dessus. On entendait les mouches voler pendant ses cours, les élèves se taisaient immédiatement dès qu'ils la voyaient arriver dans un couloir... et elle me disait sans cesse que si on ne savait pas gérer sa classe on ne pouvait rien faire.
Je pense aussi à mes bons élèves qui sont là pour travailler, je me dis que ne serait-ce que pour eux je devrais être capable d'obtenir un silence "parfait" dans ma classe.
C'est vrai que je fonctionne beaucoup à l'affectif avec mes classes (j'étais moi-même une élève qui fonctionnait à l'affect) et le profil des élèves de mon établissement actuel sont beaucoup plus réceptifs que mes élèves de l'année dernière à cette relation basée sur l'affectif. Je ne suis pas leur "amie", mais je trouve très important d'avoir de bons rapports avec eux, qu'ils se sentent à l'aise dans mon cours, sauf que je ne maîtrise pas encore le point de rupture entre ce sentiment d'aisance et le moment où ça risque de dégénérer.
Il ne m'est rien arrivé de fâcheux cette année avec mes élèves mais parfois je me sens un peu débordée par le bruit, même si c'est beaucoup moins souvent que l'année dernière. Cette année je peux faire cours la porte ouverte, chose impossible l'année dernière avec ma classe de 4ème.
Après mon gros problème aussi c'est que j'ai énormément de mal à punir. Je le fais bien sûr car c'est parfois vraiment nécessaire, mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir de la "peine" pour l'élève, et parfois j'ai l'impression que certains élèves le ressentent et il m'est arrivé plusieurs fois que certains élèves viennent me voir pour que j'annule une heure de colle, une punition. Chose à laquelle je n'ai bien évidemment pas cédé.
En fait, je pense ne pas être assez ferme encore, et j'aimerais améliorer ma fermeté, avoir moins de scrupules à punir. Le problème aussi c'est que je ne sais pas crier, il m'en faut beaucoup pour être énervée, ce qui fait que j'ai une patience assez extensible dont certains élèves profitent un peu.
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- EnglishTidsearNiveau 9
Il faut bien que les élèves échangent lors de pair work. J'ai une classe de BTS vraiment amorphe et c'est de loin ma classe la moins agréable.Ha@_x a écrit:EnglishTidsear a écrit:Un cours où les élèves ne parlent pas du tout, ce n'est pas bon non plus. Il faut différencier bruit pédagogique et bavardages.
Merci,
Tu as fait ma soirée.
- Spoiler:
Perso, un cours où j'ai un silence absolu, ça me va aussi parfaitement bien, et je ne vois pas où est le problème dans les élèves ne parlent pas, mais les arguments en faveur du "bruit pédagogique", je les connais hélas par cœur, mes IPRs en sont spécialistes.
et heureusement qu'on est pas sur un fil stagiaire ....
- User20159Esprit éclairé
EnglishTidsear a écrit:Il faut bien que les élèves échangent lors de pair work. J'ai une classe de BTS vraiment amorphe et c'est de loin ma classe la moins agréable.
Le pair work c'est ta zone, et on est pas tous profs de langue !
- Spoiler:
- Mais par contre tu remballes le "bruit pédagogique" s'il te plait , :sourit: j'ai l'impression d'être en face d'un ipéere.
- ElaïnaDevin
Oui voilà. Personnellement je ne supporte pas qu'on parle en même temps que moi et mon cours est un chasse-taupe perpétuel (d'ailleurs apparemment ils s'en plaignent beaucoup à leurs autres profs, pour au final reconnaître que c'est pas mal que madame Elaina, cette vieille emm*rdeuse, fasse régner, ou au moins essaie, le silence).
Après, l'autorité naturelle, hein, c'est un peu un concept fumeux, et le pire dragon du monde n'est pas à l'abri de la classe déchaînée contre laquelle il ne pourra rien.
Après, l'autorité naturelle, hein, c'est un peu un concept fumeux, et le pire dragon du monde n'est pas à l'abri de la classe déchaînée contre laquelle il ne pourra rien.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- BaldredSage
[/quote]
Crier n'est pas une nécessité ; punir, quand des règles clairement établies ont été transgressées, si. Une punition bien appliquée ne dégrade pas la relation pédagogique. Il faut que tu trouves ton "style" et que tu croies en ce que tu fais. [/quote]
C'est exactement ça. La classe silencieuse est une longue construction, pas une situation de départ. Après notre rôle est souvent de calmer les excités et d'exciter les calmes. Enseigner est une dynamique pas un état.
Quant à la peur de punir... Les élèves sont aussi, en collège en tout cas, des enfants, et les enfants comme les élèves vont jusqu'où on les laisse aller. Ils ne t'en voudront jamais de marquer une limite claire et explicite, certains en ont même besoin.
Je te propose une métaphore du prof , je serais heureux de connaître les vôtres.
Un prof est un mur, ceux qui en ont envie peuvent s'y cogner aussi longtemps qu'ils veulent. Un mur, mais un mur d'escalade dont les prises pour se hisser et le franchir sont à la portée de ceux qui veulent bien faire l'effort d'essayer.
Crier n'est pas une nécessité ; punir, quand des règles clairement établies ont été transgressées, si. Une punition bien appliquée ne dégrade pas la relation pédagogique. Il faut que tu trouves ton "style" et que tu croies en ce que tu fais. [/quote]
C'est exactement ça. La classe silencieuse est une longue construction, pas une situation de départ. Après notre rôle est souvent de calmer les excités et d'exciter les calmes. Enseigner est une dynamique pas un état.
Quant à la peur de punir... Les élèves sont aussi, en collège en tout cas, des enfants, et les enfants comme les élèves vont jusqu'où on les laisse aller. Ils ne t'en voudront jamais de marquer une limite claire et explicite, certains en ont même besoin.
Je te propose une métaphore du prof , je serais heureux de connaître les vôtres.
Un prof est un mur, ceux qui en ont envie peuvent s'y cogner aussi longtemps qu'ils veulent. Un mur, mais un mur d'escalade dont les prises pour se hisser et le franchir sont à la portée de ceux qui veulent bien faire l'effort d'essayer.
- User20159Esprit éclairé
Elaïna a écrit:Après, l'autorité naturelle, hein, c'est un peu un concept fumeux, et le pire dragon du monde n'est pas à l'abri de la classe déchaînée contre laquelle il ne pourra rien.
1- On a jamais cessé de le dire
2- Une classe de première STMG pour un prof qui débarque en janvier.
Bonheur et sérénité assurés
- Spoiler:
- y a HG-EMC en 1ere STMG ?
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