- mafalda16Modérateur
Après 4 ans de lycée j'ai fait ma rentrée en collège en septembre. Du côté pédagogique, ça va je prends mes marques. Mais il y a un aspect que j'avais oublié ou qui a évolué en 4 ans : les faits de violence quasi quotidien. Je suis pourtant dans un collège tranquille.
Cependant depuis la rentrée j'avais l'impression que les élèves passaient beaucoup de tempsà essayer à se castagner. Souvent ils disent que "c'est pour s'amuser" mais bien entendu régulièrement ça tourne mal. L'impression que j'avais vient d'être confirmé par Pronote. Je regardais l'onglet "incidents" pour retrouver une bêtise faite par un élève dont je suis PP, et là j'ai pu voir que la vie scolaire signale au moins un acte de violence entre élèves par jour depuis le 12 septembre
Est-ce que cet état de faits de violence quotidiens vous parle ? Est-ce que vous avez remarqué une évolution ? Et surtout quelles solutions ?
Cependant depuis la rentrée j'avais l'impression que les élèves passaient beaucoup de temps
Est-ce que cet état de faits de violence quotidiens vous parle ? Est-ce que vous avez remarqué une évolution ? Et surtout quelles solutions ?
- JennyMédiateur
Plusieurs incidents par jour ici, mais mon collège est tout sauf tranquille.
Pour "ma" classe, les parents sont systématiquement convoqués en cas de violence (et vu par le PA, la CPE ou moi). Je vois aussi individuellement les élèves en cas de dérapage. Le chef les exclut en interne ou dans un centre, avec travail pénible. :diable: Je préviens l'équipe et leur demande de me prévenir très vite en cas de nouvelles violences. Les élèves savent que l'info circule et que je suis sur leur dos. On arrive à maintenir un climat de classe correct.
Pas de solution miracle, mais les élèves détestent quand les infos circulent bien.
Édit : je suis en REP dans un établissement qui correspond plus à un REP+ d’après pas mal de collègues.
Pour "ma" classe, les parents sont systématiquement convoqués en cas de violence (et vu par le PA, la CPE ou moi). Je vois aussi individuellement les élèves en cas de dérapage. Le chef les exclut en interne ou dans un centre, avec travail pénible. :diable: Je préviens l'équipe et leur demande de me prévenir très vite en cas de nouvelles violences. Les élèves savent que l'info circule et que je suis sur leur dos. On arrive à maintenir un climat de classe correct.
Pas de solution miracle, mais les élèves détestent quand les infos circulent bien.
Édit : je suis en REP dans un établissement qui correspond plus à un REP+ d’après pas mal de collègues.
- PoupoutchModérateur
Je suis en lycée mais depuis cette année dans une cité scolaire et je vois donc beaucoup de collégiens. Et effectivement, ils sont plutôt violents entre eux. Mais je suis dans un établissement qui devrait être classé en REP (mais ne l'est pas pas à cause du lycée qui perdrait en réputation-pour ce qu'il a comme réputation...).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- IlianaGrand sage
Etablissement classé REP pour moi, et la violence est quotidienne : hurlements, coups, bousculades, insultes, harcèlement, racket...
La vie scolaire fait comme elle peut, il y a beaucoup de sanctions, mais leur monde est violent, ils le reproduisent au collège.
Comme Jenny, on essaie de ne pas les lâcher, et le fait de leur montrer qu'on est informé, qu'on parle entre adultes les défrise, mais c'est très usant.
Je ne constate pas d'évolution depuis 9 ans que j'y suis, c'était déjà bien hard quand je suis arrivée, ça l'est toujours, mais pour la première fois, depuis 2 ans on a une direction au top. A voir sur le long terme.
La vie scolaire fait comme elle peut, il y a beaucoup de sanctions, mais leur monde est violent, ils le reproduisent au collège.
Comme Jenny, on essaie de ne pas les lâcher, et le fait de leur montrer qu'on est informé, qu'on parle entre adultes les défrise, mais c'est très usant.
Je ne constate pas d'évolution depuis 9 ans que j'y suis, c'était déjà bien hard quand je suis arrivée, ça l'est toujours, mais pour la première fois, depuis 2 ans on a une direction au top. A voir sur le long terme.
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Minuit passé déjà. Le feu s'est éteint et je sens le sommeil qui gagne du terrain.
Je vais m'endormir contre vous, respirer doucement, parce que je sais où nous allons désormais.
Fauve - Révérence
- HocamSage
Tout comme Iliana. C'est particulièrement criant cette année, la petite violence du quotidien est très bien installée, y compris à proximité des enseignants voire sur les enseignants, et la grande violence fait de petites incursions régulièrement. C'est ma cinquième année en REP, je n'avais jamais été autant épuisé par cela.
- oreHabitué du forum
Hocam a écrit:Tout comme Iliana. C'est particulièrement criant cette année, la petite violence du quotidien est très bien installée, y compris à proximité des enseignants voire sur les enseignants, et la grande violence fait de petites incursions régulièrement. C'est ma cinquième année en REP, je n'avais jamais été autant épuisé par cela.
Idem ici sauf que je n'enseigne pas en REP. Les cas de violence se sont démultipliés depuis la rentrée.
- 1opaleNiveau 3
Hocam a écrit:Tout comme Iliana. C'est particulièrement criant cette année, la petite violence du quotidien est très bien installée, y compris à proximité des enseignants voire sur les enseignants, et la grande violence fait de petites incursions régulièrement. C'est ma cinquième année en REP, je n'avais jamais été autant épuisé par cela.
J'enseigne en Rep+ depuis 6 ans. La violence y est quotidienne.
Mais j'ai l'impression que c'est encore pire cette année.
Pour info, en une semaine, j'ai vécu: insultes et menaces, vol de matériel, violence physique (avec un collègue et quelques élèves, nous avons essayé de protéger une élève d'un autre élève qui venait de se jeter sur elle, et nous avons pris des coups).
Bref, j'attendais les vacances avec impatience. Je suis moralement épuisée. Et pourtant, ça se passe bien avec mes classes.
- KimberliteExpert
Chez nous, pas de grande violence, mais énormément de petites castagnes ("pour jouer" comme ils disent). Dans une de mes classes de 6ème, un conflit entre famille se répercute par contre de façon beaucoup plus poussée entre élèves...
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- Spoiler:
- HocamSage
Oui, ça ne m'étonne pas. Ces deux dernières semaines ici, des coups dans l'épaule d'un collègue d'HG en plein milieu de la cour, une prof d'EPS enfermée dans les vestiaires par une élève qui lui a pris les clés, la CPE traitée de « *** » à plusieurs reprises suivi d'un « tu vas voir, toi », un élève exclu de cours qui balance une chaise et hurle des horreurs en partant, des œufs lancés dans un escalier, des élèves retardataires chroniques qui font un tennis (sans les raquettes mais avec une vraie balle) dans un couloir dix minutes après le début des cours, de multipes bagarres entre élèves dont une nouvelle tentative d'étranglement mutuel, et surtout une sévère agression sur un membre du personnel (mais je n'en dirai pas plus, le cas ayant été médiatisé...). C'est assez ahurissant.1opale a écrit:Hocam a écrit:Tout comme Iliana. C'est particulièrement criant cette année, la petite violence du quotidien est très bien installée, y compris à proximité des enseignants voire sur les enseignants, et la grande violence fait de petites incursions régulièrement. C'est ma cinquième année en REP, je n'avais jamais été autant épuisé par cela.
J'enseigne en Rep+ depuis 6 ans. La violence y est quotidienne.
Mais j'ai l'impression que c'est encore pire cette année.
Pour info, en une semaine, j'ai vécu: insultes et menaces, vol de matériel, violence physique (avec un collègue et quelques élèves, nous avons essayé de protéger une élève d'un autre élève qui venait de se jeter sur elle, et nous avons pris des coups).
Heureusement que les parents ont été absolument adorables lors de mes réunions parents-professeurs.
- ZagaraGuide spirituel
Et ben ça donne vachement envie d'y retourner.
- 1opaleNiveau 3
Hocam a écrit:
Oui, ça ne m'étonne pas. Ces deux dernières semaines ici, des coups dans l'épaule d'un collègue d'HG en plein milieu de la cour, une prof d'EPS enfermée dans les vestiaires par une élève qui lui a pris les clés, la CPE traitée de « *** » à plusieurs reprises suivi d'un « tu vas voir, toi », un élève exclu de cours qui balance une chaise et hurle des horreurs en partant, des œufs lancés dans un escalier, des élèves retardataires chroniques qui font un tennis (sans les raquettes mais avec une vraie balle) dans un couloir dix minutes après le début des cours, de multipes bagarres entre élèves dont une nouvelle tentative d'étranglement mutuel, et surtout une sévère agression sur un membre du personnel (mais je n'en dirai pas plus, le cas ayant été médiatisé...). C'est assez ahurissant.
Heureusement que les parents ont été absolument adorables lors de mes réunions parents-professeurs.
Courage !
Ce que tu décris est ahurissant, en effet (et je pourrais presque en faire un copier-coller pour parler de mon collège depuis la rentrée).
Mais ce que je trouve encore plus ahurissant, c'est que toute cette violence soit de plus en plus banalisée, au point que les élèves la trouvent normale.
C'est chouette que les parents te soutiennent; ça redonne un peu d'espoir.
- mafalda16Modérateur
Je lis vos réponses avec intérêt. Il y a un phénomène de violence généralisée qui me désole
_________________
"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- Volo'Neoprof expérimenté
Idem ici aussi. Établissement REP : violences entre les élèves (bagarre, étranglements et insultes assez fortes). Un public très hétérogène est accueilli (ITEP, SEGPA, ULIS) et ce ne sont pas toujours ceux dont on pense benoîtement être capable de violence qu’elle vient.
La semaine dernière, je me suis fait insulter de « fils de ... » par un sixième par exemple parce que je lui ai pris sa copie alors qu’il était en flagrant délit de triche. Après débriefing avec lui et la CPE, c’est quotidien pour lui les insultes. C’est son langage. (Rien n’excuse son acte mais il peut être compris)
Et ça c’est un épiphénomène. À partir de la troisième semaine de septembre, on a eu un CD par semaine.
La semaine dernière, je me suis fait insulter de « fils de ... » par un sixième par exemple parce que je lui ai pris sa copie alors qu’il était en flagrant délit de triche. Après débriefing avec lui et la CPE, c’est quotidien pour lui les insultes. C’est son langage. (Rien n’excuse son acte mais il peut être compris)
Et ça c’est un épiphénomène. À partir de la troisième semaine de septembre, on a eu un CD par semaine.
- jeromebrNiveau 6
mafalda16 a écrit:Je lis vos réponses avec intérêt. Il y a un phénomène de violence généralisée qui me désole
Il est tout sauf nouveau ce phénomène malheureusement
- Fesseur ProGuide spirituel
La société est de plus en plus violente.
Le collège aussi, forcément.
Et ça ne va pas s'arranger.
Le collège aussi, forcément.
Et ça ne va pas s'arranger.
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Pourvu que ça dure...
- FenrirFidèle du forum
Le pays des lumières.
Je suis en REP+, je confirme ce qu'ont dit les collègues. Mais toujours pas de conseil de discipline à l'horizon malgré au moins deux incidents qui l'auraient mérité.
Je suis en REP+, je confirme ce qu'ont dit les collègues. Mais toujours pas de conseil de discipline à l'horizon malgré au moins deux incidents qui l'auraient mérité.
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À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
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