- lypNiveau 4
Bien sûr qu'il faut demander un arrêt, et avant qu'il ne soit trop tard, un burn-out on en garde des séquelles.
C'est aussi important pour mettre notre employeur face à ses responsabilités (peu d'arrêt = tout va bien = je peux encore charger la barque).
C'est aussi important pour mettre notre employeur face à ses responsabilités (peu d'arrêt = tout va bien = je peux encore charger la barque).
- DesolationRowEmpereur
Il faut être arrêté avant un burn-out. C'est le travail d'un médecin que de ne pas attendre la catastrophe pour arrêter son patient.
- OudemiaBon génie
Ne pas hésiter à aller voir un psychiatre plutôt qu'un généraliste, ils savent qu'il faut de longs arrêts.maldoror1 a écrit:C'est clair, c'est n'importe quoi. Mon médecin m'a arrêtée un mois et demi l'an dernier, pour grosse dépression. Courage Blackmail !!!Zagara a écrit:@BlackMail : Change de médecin, elle te dit n'importe quoi. Tout médecin peut prescrire une interruption de plus d'une semaine pour burn out, ce n'est pas la compétence exclusive de la médecine du travail (qui de toute façon, chez nous, est évanescente).
- LefterisEsprit sacré
Je ne reprends pas tout ce long fil, mais ce qui ressort quand même, c'est le syndrome du bon élève doublé du sentiment de culpabilité qu'on vous a injecté dans l'oeuf.
Les plus malheureux -malheureuses surtout sur ce fil, sont les perfectionnistes, qui se sont placé une barre assez haut, et veulent s'y tenir. Qui ont aussi gobé le discours institutionnel sur ce qui est soi-disant indispensable. En fait, ils craquent pour les mêmes raisons de fond que les stagiaires que je vois, qui subissent une foule d'injonctions extérieures : faire des jolis tableaux de progression avec "dominante" "compétences" "notions " est plus important que le contenu, par exemple,et ça leur prend un temps fou. Exactement les mêmes causes, mais pour des injonctions désormais profondément intégrées psychologiquement. Et ça ne m'étonne pas, car moi-même, bien qu'ayant eu un fort recul suite à des années d'exercice d'un autre métier, à responsabilités assez élevées, et un esprit critique dès l'IUFM, une fois dans le bain, j'avais du mal à établir des priorités. La tête dans le guidon, je ne voyais plus par où prendre les choses. Mais je l'ai compris assez rapidement, et quand j'ai préparé l'agreg (que j'ai eue avec un service complet, hein Blackmail, et en externe) j'ai été obligé d'aller à l'essentiel. Evidemment, sans aucune incidence sur mon quotidien d'enseignant. Un plan, de cours griffonné sur une feuille fonctionne aussi bien, ne pas être PP est une excellente chose, ne pas se croire investi d'une mission divine également.
Si je résume Iphigénie en quelques mots, ça donne : "lâchez du lest". Votre métier n'est pas votre vie, il n'est pas vous-même non plus. C'est une chose extérieure, qu'il faut maintenir à distance respectable, un gagne-pain (de plus en plus mauvais, certes) . Surtout maintenant qu'il n'y a plus rien à en attendre. A chaque mesure hostile, chaque agression contre votre métier, reculez d'un pas, n'allez pas prendre un coup de plus dans la tête, y laisser la santé ou la vie. Je suis aussi écoeuré que vous, je subis le même massacre, mais je l'encaisse mieux, car j'ai trouvé l'antidote.
Les plus malheureux -malheureuses surtout sur ce fil, sont les perfectionnistes, qui se sont placé une barre assez haut, et veulent s'y tenir. Qui ont aussi gobé le discours institutionnel sur ce qui est soi-disant indispensable. En fait, ils craquent pour les mêmes raisons de fond que les stagiaires que je vois, qui subissent une foule d'injonctions extérieures : faire des jolis tableaux de progression avec "dominante" "compétences" "notions " est plus important que le contenu, par exemple,et ça leur prend un temps fou. Exactement les mêmes causes, mais pour des injonctions désormais profondément intégrées psychologiquement. Et ça ne m'étonne pas, car moi-même, bien qu'ayant eu un fort recul suite à des années d'exercice d'un autre métier, à responsabilités assez élevées, et un esprit critique dès l'IUFM, une fois dans le bain, j'avais du mal à établir des priorités. La tête dans le guidon, je ne voyais plus par où prendre les choses. Mais je l'ai compris assez rapidement, et quand j'ai préparé l'agreg (que j'ai eue avec un service complet, hein Blackmail, et en externe) j'ai été obligé d'aller à l'essentiel. Evidemment, sans aucune incidence sur mon quotidien d'enseignant. Un plan, de cours griffonné sur une feuille fonctionne aussi bien, ne pas être PP est une excellente chose, ne pas se croire investi d'une mission divine également.
Si je résume Iphigénie en quelques mots, ça donne : "lâchez du lest". Votre métier n'est pas votre vie, il n'est pas vous-même non plus. C'est une chose extérieure, qu'il faut maintenir à distance respectable, un gagne-pain (de plus en plus mauvais, certes) . Surtout maintenant qu'il n'y a plus rien à en attendre. A chaque mesure hostile, chaque agression contre votre métier, reculez d'un pas, n'allez pas prendre un coup de plus dans la tête, y laisser la santé ou la vie. Je suis aussi écoeuré que vous, je subis le même massacre, mais je l'encaisse mieux, car j'ai trouvé l'antidote.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- oxaNiveau 9
Ce fil est plombant.
La charte du forum (et un semblant d'éducation) m'interdit de dire ce que je pense de ce qu'est devenu le métier.
Salaire de m.., mépris, maltraitance institutionnelle, parents arrogants ou insultants...et j'en passe.
Ce boulot n'est pas ma vie. Si la salaire ne s'adapte pas au travail, j'adapte le travail au salaire.
Si on me traite avec mépris, je méprise à mon tour.
La charte du forum (et un semblant d'éducation) m'interdit de dire ce que je pense de ce qu'est devenu le métier.
Salaire de m.., mépris, maltraitance institutionnelle, parents arrogants ou insultants...et j'en passe.
Ce boulot n'est pas ma vie. Si la salaire ne s'adapte pas au travail, j'adapte le travail au salaire.
Si on me traite avec mépris, je méprise à mon tour.
- Spoiler:
- Pour le reste, je les em...
- IphigénieProphète
Je dirais même qu’il est sain que l’on cesse comme aux urgences de faire avec, ou plutôt sans, par dévouement ( hein, les LC: si on n’avait pas joué le jeu à tout prix pour sauver Willy il y a trente ans peut-être que...): je fais ce que je peux ou dois mais pas au delà: pas meilleure que MontaigneLefteris a écrit:Je ne reprends pas tout ce long fil, mais ce qui ressort quand même, c'est le syndrome du bon élève doublé du sentiment de culpabilité qu'on vous a injecté dans l'oeuf.
Les plus malheureux -malheureuses surtout sur ce fil, sont les perfectionnistes, qui se sont placé une barre assez haut, et veulent s'y tenir. Qui ont aussi gobé le discours institutionnel sur ce qui est soi-disant indispensable. En fait, ils craquent pour les mêmes raisons de fond que les stagiaires que je vois, qui subissent une foule d'injonctions extérieures : faire des jolis tableaux de progression avec "dominante" "compétences" "notions " est plus important que le contenu, par exemple,et ça leur prend un temps fou. Exactement les mêmes causes, mais pour des injonctions désormais profondément intégrées psychologiquement. Et ça ne m'étonne pas, car moi-même, bien qu'ayant eu un fort recul suite à des années d'exercice d'un autre métier, à responsabilités assez élevées, et un esprit critique dès l'IUFM, une fois dans le bain, j'avais du mal à établir des priorités. La tête dans le guidon, je ne voyais plus par où prendre les choses. Mais je l'ai compris assez rapidement, et quand j'ai préparé l'agreg (que j'ai eue avec un service complet, hein Blackmail, et en externe) j'ai été obligé d'aller à l'essentiel. Evidemment, sans aucune incidence sur mon quotidien d'enseignant. Un plan, de cours griffonné sur une feuille fonctionne aussi bien, ne pas être PP est une excellente chose, ne pas se croire investi d'une mission divine également.
Si je résume Iphigénie en quelques mots, ça donne : "lâchez du lest". Votre métier n'est pas votre vie, il n'est pas vous-même non plus. C'est une chose extérieure, qu'il faut maintenir à distance respectable, un gagne-pain (de plus en plus mauvais, certes) . Surtout maintenant qu'il n'y a plus rien à en attendre. A chaque mesure hostile, chaque agression contre votre métier, reculez d'un pas, n'allez pas prendre un coup de plus dans la tête, y laisser la santé ou la vie. Je suis aussi écoeuré que vous, je subis le même massacre, mais je l'encaisse mieux, car j'ai trouvé l'antidote.
- HORAHabitué du forum
Iphigénie a écrit:Un nombre considérable de professeurs disent leur épuisement sur ce forum et c'est très alarmant!Orlanda a écrit:Sansara, je n’ai pas été très loin de l’état dans lequel tu te trouves, par perfectionnisme, par fierté aussi. Je m’efforçais de donner de la valeur ajoutée à ce métier, quand plus personne n’en exige, quand beaucoup de collègues s’économisent. Je crois que je voulais justifier par là le fait qu’on m’ait recrutée, moi, et pas une autre, à un certain degré de qualification. Alors j’ai tapé des cours bien trop léchés que 10% d’élèves lisaient, corrigé bien trop de copies, en les tartinant de remarques détaillées, sans amélioration nette. Je les ai gavés: de références, de tableaux, de beaux films...Certains m’en remercient encore, mais combien s’en moquaient? Je me suis investie bien trop pour certains élèves, qui à moi aussi, venaient se confier, et c’était un sac lourd.
L’inspecteur m’a l’an passé reproché de travailler beaucoup trop, et de ne pas assez m’adapter au niveau de mes élèves. Moi, je croyais juste bien faire mon travail. C’est ce que j’attendais de mes professeurs, à l'époque. J’ai eu envie de l’insulter.
Je suis vaccinée, désormais, car tout ce travail s’est évaporé sans gain pour moi, si ce n’est du dégoût et de la fatigue. Comme toi, j’ai des parents qui vieillissent et qui vivent loin, un conjoint qui frôle lui aussi, dans le privé, le surmenage, car il veut une promotion pour me permettre de prendre un congé tant je le peine parfois, des travaux en cours, et des envies de reconversion, mais rien de précis: il me faut des forces, je ne peux pas donner tout mon sang à l’EN, surtout pas avec la tête qu’elle a aujourd’hui.
Passer des moitiés de nuit à corriger de mauvaises copies - en lettres, c’est une catabase, les copies...-, je ne le ferai donc plus jamais.
J’ai encore plus de peine en constatant que ma lassitude est si courante.
Mais qu’est-ce qu’ils nous font?
Alors d'abord, priorité à votre santé: Sansara, arrête-toi quelques jours, c'est nécessaire!
Au-delà de tout ce que les autres ont bien dit, je crois qu'il est urgentissime aussi de déconstruire le discours prégnant depuis des années de "la réussite pour tous" qui a mis sur les épaules des professeurs tout le poids des échecs: non, je ne veux pas dire qu'il faut abandonner des élèves. Ce qu'il faut abandonner c'est cette conviction accablante que vous êtes responsables de tout, et qu'en conséquence aussi, il vous faut tout maîtriser (jusqu'aux confidences que les élèves viennent vous faire comme au psy: non, je ne suis pas psy. Tu me dis des choses que je prends en considération, mais tu te trompes d'interlocuteur, je peux te conseiller X ou Y, te réconforter à l'occasion, mais.).
Orlanda, je partage très souvent ce que tu dis mais pas là:
Ce n'est pas le bon mot. Ils ne s'économisent pas (pour la plupart) ils ont la "bonne" économie". Si je peux me permettre de parler avec le recul (mais tout le monde autour de moi n'est pas en "recul", je vois bien les conceptions actuelles qui régissent le métier) je crois que le travail est véritablement miné par l'idée (l'idéologie") que le professeur doit tout programmer, tout baliser, tout préparer, sinon il est désinvolte.Je m’efforçais de donner de la valeur ajoutée à ce métier, quand plus personne n’en exige, quand beaucoup de collègues s’économisent.
Non.
D'abord parce que cela enlève tout le plaisir du "métier" d'élève: ce qu'on découvre par soi-même. Oui je sais, tous ne sont pas en état de le faire, il faut les y pousser un peu plus lourdement, mais pas forcément en s'imposant à soi une surcharge de travail. Certes certains ont besoin de plus d'attention, mais attention ne veut pas dire travailler à leur place, au contraire. "N'oubliez jamais que vous devez faire travailler les élèves et non vous-mêmes" était le très vieil et très sensé adage des EN d'instituteurs d'antan, et ces instituteurs n'étaient pas plus mal formés que maintenant, si j'ose la litote.
Le pédagogisme (dans le mauvais sens du terme) est une énorme hypocrisie politique: il s'agit de faire penser que la seule faute de l'inégalité incombe au professeur: on a un coupable, c'est magique, ça déresponsabilise tous les autres, hiérarchie, élèves, parents: ne vous étonnez pas du succès du concept!
J'ai longtemps été frappée par une phrase des Mémoires d'Outre-Tombe où il constate que son éducation a fait de lui Chateaubriand, et de sa sœur une dépressive: ça laisse à l'individu élève sa part de personnalité, et de mystère. Peut-être aurait-il été de toute manière Chateaubriand d'ailleurs, et sa soeur dépressive: on ne manipule pas un tempérament, au mieux on l'aide à se contenir.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas du tout de pédagogie.
Il ne faut pas investir dans la partie pédagogique (les polycops, les interro, les schémas, les arbres et les machins) ce qui réside essentiellement dans le rapport individu à individu qu'on instaure avec l'élève: l'élève qui a confiance, qui se sent "pris en main" aura envie de s'investir. Et cette prise en main ne passe pas par Power Point, pas nécessairement en tout cas. Et sûrement pas par la dépression du professeur.
Essayez d'aller en classe (un jour où vous êtes en forme, sur un sujet bien maîtrisé) sans avoir tapé votre cours, ni préparé à l'avance ( autrement qu'en vous disant "je vais leur montrer ça ou ça...) et vous verrez que le cours sera peut-être plus chouette encore que les cours tout balisés, vous serez plus disponibles pour entendre réellement les élèves, pour les guider sans la pression du but obligatoire que vous vous seriez imposé.
Parfois une simple anecdote inscrit mieux un fait dans l'esprit des élèves qu'un truc *compliquamment élaboré: les élèves retiennent très bien l'athéisme de Diderot quand ils savent que son fils est mort sur les fonts baptismaux, parce que son parrain (ou sa marraine, je ne sais plus) l'a malencontreusement fait tomber pendant la cérémonie de son baptême: ça n'aide pas à croire, M'dame!...Et c'est plus simple à comprendre que la Lettre sur les aveugles. Ce qui ne veut pas dire de ne pas la faire lire: mais au contraire, ça ouvre autant à la lecture que le cours théorique et savant sur les crises religieuses du XVIIIe. Ce à quoi l'élève qui le voudra ira s'intéresser, c'est sa part de chemin, pas la vôtre.
Bon voilà, ce sont les idées que m'inspirent vos témoignages d'épuisement, pardon si le ton vous paraît "la leçon du vieux bon qui n'a plus les classes à gérer, je crois suivre encore de très près (pour diverses occupations) ce qui se passe aujourd'hui, mais au pire, vous ne tiendrez pas compte de mon propos, au mieux, certains y trouveront peut-être un encouragement à vraiment lâcher du lest, comme le dit très bien SdSS plus haut, sans pour autant penser qu'il ne remplit pas ses obligations: je dirais même plus comme Dupondt: au contraire! c'est là que vous y répondrez le mieux!
Je ne développerai pas autant ni aussi bien que toi, Iphigénie, mais je pense que tu pointes la source historique du sort qui nous est fait, à nous, les enseignants en France.
Une des valeurs cardinales de la société française depuis très longtemps est l'égalité (voir E Todd et son Origine des systèmes familiaux), à laquelle s'adjoint une politique nataliste, qui ne fonctionne pas trop mal mais amène chaque année en proportion plus de jeunes sur le marché de l'emploi qu'en Allemagne par exemple, d'où un taux de chômage mathématiquement plus difficile à faire baisser que dans des pays à la population vieillissante.
Dans les pays occidentaux, l'ouverture du secondaire puis du supérieur aux classes moyennes et populaires dans les années 60 a initié une cascade de situations inédites à traiter : il a fallu accueillir beaucoup plus de personnes dans des établissements à construire, avec plus d'enseignants, d'où l'instauration du capes (travailler plus pour gagner moins). Dans le contexte français, parallèlement à cette massification sur le terrain, s'est développée une idéologie égalitariste de plus en plus prégnante, avec à terme la création des iufm par le ps (ce parti champion de l'égalité pour tous sauf nos enfants qui iront à l'école alsacienne parce que faut pas déconner). Dans ces instituts trustés par les auto proclamées sciences de l'éducation, a battu son plein la culpabilisation des enseignants sur le thème du "vous êtes d'anciens bons élèves qui ne comprenez rien aux souffrances des élèves en difficulté et vous êtes à l'origine de la perpétuation des écarts de capital culturel, donc du chômage, donc des inégalités qui minent la société française". Dans une sorte de conjonction harmonieuse, les politiques ont eu tout intérêt à exploiter ce filon : s'il y a chômage, c'est parce que nos jeunes ne sont pas assez formés, on va les garder le plus longtemps à l'école, et vous allez voir, il y aura 80 % d'une classe d'âge de niveau bac / s'il y a inégalités, c'est parce que les pédagogies ne sont plus adaptées, ne sont pas assez différenciées, on va redresser tout ça grâce aux iufm. On arrive à la situation présente, où, pour prendre un exemple parmi tant d'autres, dans mes classes de 6e se retrouvent des élèves qui ont très officiellement un niveau CE2 en français : un système scolaire cruel où les vrais niveaux ne sont jamais pris en compte, et des enseignants dont le rôle est double : ils ont une fonction statistique, celui de réaliser le ratio adultes-flux d'élèves le moins coûteux possible ; ils ont aussi un statut de responsables en dernier ressort tellement pratique, responsables des inégalités, du chômage, etc.
Il est vrai que dans un tel contexte nous ne pouvons plus inspirer du respect et nous ne pouvons pas être payés à hauteur de notre qualification. Ce que nous pouvons faire, c'est de ne surtout plus intérioriser ce discours avilissant. La très haute estime dans laquelle notre pays tient le principe de l'égalité est bien entendu louable et en fait la dignité, mais nous n'avons pas à payer la profonde hypocrisie qui accompagne cette célébration de l'égalité. Ou plutôt, nous l'avons trop payé, il est temps de ne plus l'accepter. Si on veut vraiment une égalité des chances, il faut y mettre vraiment les moyens.
- slynopHabitué du forum
J'ai fait un burn out il y a de ça plusieurs années, c'est long pour s'en remettre, et pour ma part ce furent 17 mois de congé maladie et longue maladie puis une année de disponibilité. Heureusement que ma famille était là pour m'aider. Maintenant cela va bien mieux, surtout depuis que j'ai choisi de m'en foutre; et paradoxalement c'est depuis lors que je fais mes meilleurs cours et prends du plaisir en classe (pas à chaque fois, évidemment). Une année ne fait pas l'autre, mais pour cette année, malgré 5 classes, je savoure.
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"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans Kaamelot.
- SeiferÉrudit
J'ai lu tous les messages (sauf l'avant-dernier que je lirai plus tard). C'est assez inquiétant. Hier j'ai fait une tournée des écoles de ma ville (journée de décharge syndicale), je peux dire que ça craint sévèrement. Quand je suis rentré j'ai eu les larmes aux yeux. Toutes les directrices d'école m'ont dit qu'en salle des classes, lorsqu'elles se réunissent, elles ont toutes parlé du fait que Christine Renon, ça aurait pu être l'une d'entre elles. Que la quasi totalité des collègues songe à la démission/reconversion (je parle, dans ce cadre, exclusivement du premier degré). Pour avoir fait quelques tournées l'année dernière (je n'étais pour le coup pas déchargé, donc sur temps libre) et on ne se livrait pas comme ça à une personne d'un syndicat qui passait... On peut au moins dire, malheureusement, que l'acte de Christine Renon aura permis une grande libération de la parole sur les souffrances quotidiennes qu'on doit gérer. Pour le reste, l'avenir de l'Education Nationale est sombre, très sombre.
Protégez vous les ami.es. Ne mettons pas notre vie en danger pour un système et une institution qui ne nous méritent pas.
Protégez vous les ami.es. Ne mettons pas notre vie en danger pour un système et une institution qui ne nous méritent pas.
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De tout cimetière naît un champ de fleurs.
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Un peu à bout aussi, je dois gérer le laboratoire et faire des TP avec parfois 33 élèves. Mais enseigner la physique sans manipulation, c'est à mon sens une aberration :|
Donc je prépare le laboratoire pour 12 classes (petit collège) et les copies attendrons les vacances
Au passage, je n'ai même pas la décharge laboratoire.
Professeur principal de 5ème, je laisse tomber l'année prochaine (3 PAP et un MDPH l'année dernière)
Vivement vendredi, je suis épuisé :missT2:
Donc je prépare le laboratoire pour 12 classes (petit collège) et les copies attendrons les vacances
Au passage, je n'ai même pas la décharge laboratoire.
Professeur principal de 5ème, je laisse tomber l'année prochaine (3 PAP et un MDPH l'année dernière)
Vivement vendredi, je suis épuisé :missT2:
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- NeyrelleNiveau 6
J'ai été très émue par certains des témoignages sur ce fil.
Je suis moi-même lasse. C'est ma septième année en tant que professeur, la cinquième en tant que TZR. Je suis sur un remplacement en collège, qui se passe plutôt bien, mais je ne sais pas où je serai envoyée une fois celui-ci terminé, en janvier. J'ai vraiment peur d'un remplacement du jour au lendemain en lycée (alors que jusqu'ici, j'étais ravie lorsque j'étais affectée en lycée).
Chaque année, j'ai fait au moins 3 établissements différents. Parfois en AFA, parfois les uns après les autres. Cette forme de précarité, d'instabilité, m'épuise. Je n'ai jamais pu préparer quoi que ce soit durant les grandes vacances, alors je suis toujours à flux tendu.
Vivement vendredi, oui...
Je suis moi-même lasse. C'est ma septième année en tant que professeur, la cinquième en tant que TZR. Je suis sur un remplacement en collège, qui se passe plutôt bien, mais je ne sais pas où je serai envoyée une fois celui-ci terminé, en janvier. J'ai vraiment peur d'un remplacement du jour au lendemain en lycée (alors que jusqu'ici, j'étais ravie lorsque j'étais affectée en lycée).
Chaque année, j'ai fait au moins 3 établissements différents. Parfois en AFA, parfois les uns après les autres. Cette forme de précarité, d'instabilité, m'épuise. Je n'ai jamais pu préparer quoi que ce soit durant les grandes vacances, alors je suis toujours à flux tendu.
Vivement vendredi, oui...
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Neyrelle a écrit:J'ai été très émue par certains des témoignages sur ce fil.
Je suis moi-même lasse. C'est ma septième année en tant que professeur, la cinquième en tant que TZR. Je suis sur un remplacement en collège, qui se passe plutôt bien, mais je ne sais pas où je serai envoyée une fois celui-ci terminé, en janvier. J'ai vraiment peur d'un remplacement du jour au lendemain en lycée (alors que jusqu'ici, j'étais ravie lorsque j'étais affectée en lycée).
Chaque année, j'ai fait au moins 3 établissements différents. Parfois en AFA, parfois les uns après les autres. Cette forme de précarité, d'instabilité, m'épuise. Je n'ai jamais pu préparer quoi que ce soit durant les grandes vacances, alors je suis toujours à flux tendu.
Vivement vendredi, oui...
Je suis titulaire et 11ème échelon ... je suis toujours a flux tendu après 27 ans dans l'EN ! Réformes sur réformes !
Bon courage à tous
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- SphinxProphète
Moi ce n'est pas le travail professoral en soi qui me dérange. J'ai des classes qui n'avancent guère et avec lesquelles ça devient compliqué d'arriver au bout d'un chapitre, alors les évaluations, hein, bon. J'ai enfin réussi à obtenir le niveau (français 4e) que je n'ai jamais eu, pour changer un peu et éviter de m'encroûter, donc j'ai tout un niveau à préparer de zéro, mais ça j'y trouve plutôt du plaisir d'autant que pour l'instant ça fonctionne bien. J'ai des élèves sympathiques (peu), pas mal d'élèves déplaisants, feignants, nombrilistes et bruyants, mais je n'arrive pas à savoir si ça me fait encore quelque chose.
Ce n'est pas non plus la situation de la profession : salaire, retraites... Oh, je me tiens au courant, je me rends bien compte que ça ne va pas, je fais grève quand je peux, je n'ai plus beaucoup d'espoir pour l'EN, mais je n'ai plus la capacité de m'indigner ou de m'investir émotionnellement pour ça.
En fait ça se passe tellement mal dans mon collège (je ne peux pas rentrer dans les détails ici) que tout le reste passe au second plan... Et j'ai l'impression, bien qu'on ait fait appel plusieurs fois à la hiérarchie au-dessus, qu'ils nous aient reçus, assurés de leur compréhension, promis des choses, que rien ne change, rien ne s'améliore, tout ne fait qu'empirer. Je me sens écrasée, rongée, désespérée, abandonnée. Et je suis une de ceux qui tiennent encore le mieux le coup dans mon collège... Je n'ai plus tellement envie de m'investir dans mon travail, d'ailleurs j'en fais de moins en moins, je dors peu ou très mal, je suis tout le temps fatiguée, j'ai des bouffées de stress quand je dois parler à la direction ou consulter mes mails pro (voire des crises d'angoisse quand quelque chose de passe mal), je suis au bord des larmes à la moindre remarque de travers d'un collègue (et pourtant dieu sait qu'ils sont adorables et qu'on se serre les coudes). J'ai développé de l'asthme depuis un an et demi, aucun rapport je suppose, mais la fatigue et le stress provoquent des crises de toux sifflante qui me lâchent de moins en moins souvent en dehors des vacances. Cette semaine le sentiment d'écrasement devient vraiment fort et je tiens parce que là il me reste deux demi-journées avant les vacances. Je n'hésiterai pas à aller chez le médecin si je ne tiens pas les prochaines périodes, et alors sans culpabilité aucune : ce ne sera pas moi qui abandonne les élèves mais l'EN qui m'aura lâchée.
Mon seul horizon c'est que je ne serai plus là (dans l'EN je veux dire) l'an prochain : mon conjoint a eu un poste très bien payé à l'étranger, donc dès la fin de l'année scolaire dispo de droit, et ensuite je ne retrouverai pas mon poste, ce qui est un crève-cœur quand je pense à la super équipe que je vais laisser mais un soulagement aussi. D'ailleurs beaucoup de collègues commencent à parler mutation ou reconversion.
(Je précise aussi que, toute tentative de mutation hors REP ultra dure étant à peu près exclue, j'entame ma huitième année à 1h/1h30 de transports de chez moi, que j'ai toujours latin à 8h alors que je ne supporte pas de me lever tôt, et que mon délicieux edt de cette année me prévoit 10h de présence le lundi pour 5h de cours suivies de 7h de présence le mardi pour 5h de cours ; mes posts du mardi fin de journée sont donc nécessairement assez peu joyeux, et je verrai sans doute les choses moins en noir d'ici deux jours.)
Ce n'est pas non plus la situation de la profession : salaire, retraites... Oh, je me tiens au courant, je me rends bien compte que ça ne va pas, je fais grève quand je peux, je n'ai plus beaucoup d'espoir pour l'EN, mais je n'ai plus la capacité de m'indigner ou de m'investir émotionnellement pour ça.
En fait ça se passe tellement mal dans mon collège (je ne peux pas rentrer dans les détails ici) que tout le reste passe au second plan... Et j'ai l'impression, bien qu'on ait fait appel plusieurs fois à la hiérarchie au-dessus, qu'ils nous aient reçus, assurés de leur compréhension, promis des choses, que rien ne change, rien ne s'améliore, tout ne fait qu'empirer. Je me sens écrasée, rongée, désespérée, abandonnée. Et je suis une de ceux qui tiennent encore le mieux le coup dans mon collège... Je n'ai plus tellement envie de m'investir dans mon travail, d'ailleurs j'en fais de moins en moins, je dors peu ou très mal, je suis tout le temps fatiguée, j'ai des bouffées de stress quand je dois parler à la direction ou consulter mes mails pro (voire des crises d'angoisse quand quelque chose de passe mal), je suis au bord des larmes à la moindre remarque de travers d'un collègue (et pourtant dieu sait qu'ils sont adorables et qu'on se serre les coudes). J'ai développé de l'asthme depuis un an et demi, aucun rapport je suppose, mais la fatigue et le stress provoquent des crises de toux sifflante qui me lâchent de moins en moins souvent en dehors des vacances. Cette semaine le sentiment d'écrasement devient vraiment fort et je tiens parce que là il me reste deux demi-journées avant les vacances. Je n'hésiterai pas à aller chez le médecin si je ne tiens pas les prochaines périodes, et alors sans culpabilité aucune : ce ne sera pas moi qui abandonne les élèves mais l'EN qui m'aura lâchée.
Mon seul horizon c'est que je ne serai plus là (dans l'EN je veux dire) l'an prochain : mon conjoint a eu un poste très bien payé à l'étranger, donc dès la fin de l'année scolaire dispo de droit, et ensuite je ne retrouverai pas mon poste, ce qui est un crève-cœur quand je pense à la super équipe que je vais laisser mais un soulagement aussi. D'ailleurs beaucoup de collègues commencent à parler mutation ou reconversion.
(Je précise aussi que, toute tentative de mutation hors REP ultra dure étant à peu près exclue, j'entame ma huitième année à 1h/1h30 de transports de chez moi, que j'ai toujours latin à 8h alors que je ne supporte pas de me lever tôt, et que mon délicieux edt de cette année me prévoit 10h de présence le lundi pour 5h de cours suivies de 7h de présence le mardi pour 5h de cours ; mes posts du mardi fin de journée sont donc nécessairement assez peu joyeux, et je verrai sans doute les choses moins en noir d'ici deux jours.)
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- VoltaireNiveau 10
Je lis ce fil avec un immense chagrin. Un burn-out, quand on s'en remet, c'est long et difficile. Sinon, comme Christine Renon, quand on ne voit pas d'issue à sa souffrance et son épuisement, on y met fin pour soi-même et on envoie directement ses proches en enfer. Tenez bon, les ami(e)s, et restez loin des fenêtres.
Lâcher du lest, c'est bien beau, mais pourquoi fait-on ce métier ? On aime la matière que l'on enseigne - et que l'on ne peut plus enseigner correctement, pour ma part mes (gentils) élèves ne comprennent presque plus ce que je dis (M'dame, c'est quoi un quotient ? en seconde. Alors l’irrationalité de racine(2), c'est au programme, mais mission impossible). Parce qu'on aime enseigner, et là non plus on ne peut pas le faire, en lycée du moins ; chez nous les ados n'ont aucune idée des devoirs des élèves (par contre ils maitrisent assez bien leurs droits, et leurs parents encore mieux), ponctualité, assiduité, écoute, travail, etc. Parce qu'on aime travailler avec des jeunes, les accompagner sur "les chemins de la connaissance", mais eux n'ont pas envie de faire ce chemin, ou pas avec nous (qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, le prof !). On leur a tellement dit qu'ils étaient meilleurs que nous (les vieux). Alors, avant de craquer moi aussi (je fais partie de ceux qui travaillent aussi le dimanche, sans repos compensatoire, et par nécessité, c'est le seul moment où je suis assez "fraiche" pour être productive), je vais faire valoir mes droits à la retraite (pour échapper à toutes les réformes), et ce, en plein milieu d'année, ce qui est pour moi un crève coeur. Mais après tout, les cimetières étant déjà plein de gens irremplaçables, je vais plutôt profiter encore un peu de ma nouvelle (et que j'espère belle) vie ! Quand je vois mes collègues retraités qui s'épanouissent comme des épinards sous la pluie loin des élèves et de l'EN, je les envie bien plus que tous ceux qui errent hagards et dépressifs dans la salle des profs de mon établissement. Et si j'étais plus jeune, je me reconvertirais.
Lâcher du lest, c'est bien beau, mais pourquoi fait-on ce métier ? On aime la matière que l'on enseigne - et que l'on ne peut plus enseigner correctement, pour ma part mes (gentils) élèves ne comprennent presque plus ce que je dis (M'dame, c'est quoi un quotient ? en seconde. Alors l’irrationalité de racine(2), c'est au programme, mais mission impossible). Parce qu'on aime enseigner, et là non plus on ne peut pas le faire, en lycée du moins ; chez nous les ados n'ont aucune idée des devoirs des élèves (par contre ils maitrisent assez bien leurs droits, et leurs parents encore mieux), ponctualité, assiduité, écoute, travail, etc. Parce qu'on aime travailler avec des jeunes, les accompagner sur "les chemins de la connaissance", mais eux n'ont pas envie de faire ce chemin, ou pas avec nous (qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, le prof !). On leur a tellement dit qu'ils étaient meilleurs que nous (les vieux). Alors, avant de craquer moi aussi (je fais partie de ceux qui travaillent aussi le dimanche, sans repos compensatoire, et par nécessité, c'est le seul moment où je suis assez "fraiche" pour être productive), je vais faire valoir mes droits à la retraite (pour échapper à toutes les réformes), et ce, en plein milieu d'année, ce qui est pour moi un crève coeur. Mais après tout, les cimetières étant déjà plein de gens irremplaçables, je vais plutôt profiter encore un peu de ma nouvelle (et que j'espère belle) vie ! Quand je vois mes collègues retraités qui s'épanouissent comme des épinards sous la pluie loin des élèves et de l'EN, je les envie bien plus que tous ceux qui errent hagards et dépressifs dans la salle des profs de mon établissement. Et si j'étais plus jeune, je me reconvertirais.
- EuphémiaNiveau 10
À la lecture de tous ces témoignages, je me dis que si nous avons un moyen d'action, c'est bien l'arrêt maladie. Et je me prends à rêver... Ne serait-ce pas le meilleur moyen de marquer notre épuisement tant physique que moral que d'être les plus nombreux possible à en faire part à nos médecins afin qu'ils nous arrêtent ? Et pas seulement une semaine, car la journée de carence, il faut la rentabiliser, mais trois semaines, un mois, voire plus.
L'arrêt maladie est un acte militant, peut-être le seul qu'il nous reste pour dire stop à l'état de déliquescence dans lequel se trouvent l'école et notre profession.
L'arrêt maladie est un acte militant, peut-être le seul qu'il nous reste pour dire stop à l'état de déliquescence dans lequel se trouvent l'école et notre profession.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- PoupoutchModérateur
Je comprends l'idée mais... D'une part, un AM n'est pas un acte militant, il acte l'impossibilité pour l'agent d'effectuer son travail. Même si je suis sûre que beaucoup d'entre nous aurait de bonnes raisons de demander un arrêt, je ne crois pas qu'il fale le faire pour ces raisons mais seulement pour se préserver. Par ailleurs, il est si courant d'entendre critiquer le bien-fondé d'un arrêt (parfois jusque sur ce forum) que cela ne ferait que prêter le flanc à cette idée que les profs, quand ils ne sont pas en vacances ou en grève, se mettent en AM.
En revanche, si nous n'avons pas de médecine du travail, nous avons des CHSCT à qui il appartient de faire remonter ce mal être de plus en plus ample des profs.
En revanche, si nous n'avons pas de médecine du travail, nous avons des CHSCT à qui il appartient de faire remonter ce mal être de plus en plus ample des profs.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- Dame JouanneÉrudit
Pas d'heure de vaisselle ???? Tu es en collège il me semble, donc normalement elle est d'office...Monsieur_Tesla a écrit:Un peu à bout aussi, je dois gérer le laboratoire et faire des TP avec parfois 33 élèves. Mais enseigner la physique sans manipulation, c'est à mon sens une aberration :|
Donc je prépare le laboratoire pour 12 classes (petit collège) et les copies attendrons les vacances
Au passage, je n'ai même pas la décharge laboratoire.
Professeur principal de 5ème, je laisse tomber l'année prochaine (3 PAP et un MDPH l'année dernière)
Vivement vendredi, je suis épuisé :missT2:
Bon courage à toi de toute manière
- EuphémiaNiveau 10
Combien d'entre nous tirent sur la corde jusqu'à n'en plus pouvoir, par scrupule, par honte, par peur des critiques ? Combien d'entre nous carburent aux antidépresseurs ou aux anxiolytiques pour tenir le coup ?Poupoutch a écrit:Je comprends l'idée mais... D'une part, un AM n'est pas un acte militant, il acte l'impossibilité pour l'agent d'effectuer son travail. Même si je suis sûre que beaucoup d'entre nous aurait de bonnes raisons de demander un arrêt, je ne crois pas qu'il fale le faire pour ces raisons mais seulement pour se préserver. Par ailleurs, il est si courant d'entendre critiquer le bien-fondé d'un arrêt (parfois jusque sur ce forum) que cela ne ferait que prêter le flanc à cette idée que les profs, quand ils ne sont pas en vacances ou en grève, se mettent en AM.
En revanche, si nous n'avons pas de médecine du travail, nous avons des CHSCT à qui il appartient de faire remonter ce mal être de plus en plus ample des profs.
Quand je parle d'acte militant, ce n'est pas pour prôner des arrêts maladie indus, mais pour aider ceux qui n'y parviennent pas à sortir de la culpabilité. Nous avons le droit d'exercer notre métier autrement qu'en étant sur les rotules. Exerçons simplement ce droit.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- TrinityEsprit éclairé
Dame Jouanne a écrit:Pas d'heure de vaisselle ???? Tu es en collège il me semble, donc normalement elle est d'office...Monsieur_Tesla a écrit:Un peu à bout aussi, je dois gérer le laboratoire et faire des TP avec parfois 33 élèves. Mais enseigner la physique sans manipulation, c'est à mon sens une aberration :|
Donc je prépare le laboratoire pour 12 classes (petit collège) et les copies attendrons les vacances
Au passage, je n'ai même pas la décharge laboratoire.
Professeur principal de 5ème, je laisse tomber l'année prochaine (3 PAP et un MDPH l'année dernière)
Vivement vendredi, je suis épuisé :missT2:
Bon courage à toi de toute manière
Elle est certes d'office mais est devenue une HSA fléchée dans la DHG et plus une décharge horaire.
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"Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue." Albert Einstein
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Euphémia a écrit:Combien d'entre nous tirent sur la corde jusqu'à n'en plus pouvoir, par scrupule, par honte, par peur des critiques ? Combien d'entre nous carburent aux antidépresseurs ou aux anxiolytiques pour tenir le coup ?Poupoutch a écrit:Je comprends l'idée mais... D'une part, un AM n'est pas un acte militant, il acte l'impossibilité pour l'agent d'effectuer son travail. Même si je suis sûre que beaucoup d'entre nous aurait de bonnes raisons de demander un arrêt, je ne crois pas qu'il fale le faire pour ces raisons mais seulement pour se préserver. Par ailleurs, il est si courant d'entendre critiquer le bien-fondé d'un arrêt (parfois jusque sur ce forum) que cela ne ferait que prêter le flanc à cette idée que les profs, quand ils ne sont pas en vacances ou en grève, se mettent en AM.
En revanche, si nous n'avons pas de médecine du travail, nous avons des CHSCT à qui il appartient de faire remonter ce mal être de plus en plus ample des profs.
Quand je parle d'acte militant, ce n'est pas pour prôner des arrêts maladie indus, mais pour aider ceux qui n'y parviennent pas à sortir de la culpabilité. Nous avons le droit d'exercer notre métier autrement qu'en étant sur les rotules. Exerçons simplement ce droit.
Évitons alors de parler d'acte militant. L'arrêt maladie est décidé par le médecin, ce n'est pas quelque chose que l'on décrète pour "marquer" son ras-le-bol.
- FenrirFidèle du forum
Lefteris a écrit:Je ne reprends pas tout ce long fil, mais ce qui ressort quand même, c'est le syndrome du bon élève doublé du sentiment de culpabilité qu'on vous a injecté dans l'oeuf.
Les plus malheureux -malheureuses surtout sur ce fil, sont les perfectionnistes, qui se sont placé une barre assez haut, et veulent s'y tenir. Qui ont aussi gobé le discours institutionnel sur ce qui est soi-disant indispensable. En fait, ils craquent pour les mêmes raisons de fond que les stagiaires que je vois, qui subissent une foule d'injonctions extérieures : faire des jolis tableaux de progression avec "dominante" "compétences" "notions " est plus important que le contenu, par exemple,et ça leur prend un temps fou. Exactement les mêmes causes, mais pour des injonctions désormais profondément intégrées psychologiquement. Et ça ne m'étonne pas, car moi-même, bien qu'ayant eu un fort recul suite à des années d'exercice d'un autre métier, à responsabilités assez élevées, et un esprit critique dès l'IUFM, une fois dans le bain, j'avais du mal à établir des priorités. La tête dans le guidon, je ne voyais plus par où prendre les choses. Mais je l'ai compris assez rapidement, et quand j'ai préparé l'agreg (que j'ai eue avec un service complet, hein Blackmail, et en externe) j'ai été obligé d'aller à l'essentiel. Evidemment, sans aucune incidence sur mon quotidien d'enseignant. Un plan, de cours griffonné sur une feuille fonctionne aussi bien, ne pas être PP est une excellente chose, ne pas se croire investi d'une mission divine également.
Si je résume Iphigénie en quelques mots, ça donne : "lâchez du lest". Votre métier n'est pas votre vie, il n'est pas vous-même non plus. C'est une chose extérieure, qu'il faut maintenir à distance respectable, un gagne-pain (de plus en plus mauvais, certes) . Surtout maintenant qu'il n'y a plus rien à en attendre. A chaque mesure hostile, chaque agression contre votre métier, reculez d'un pas, n'allez pas prendre un coup de plus dans la tête, y laisser la santé ou la vie. Je suis aussi écoeuré que vous, je subis le même massacre, mais je l'encaisse mieux, car j'ai trouvé l'antidote.
Et comment on fait quand on a lâché tout le lest possible et qu'on flirte avec le burn-out depuis la réforme du collège ?
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À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- PoupoutchModérateur
Voilà. Merci.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Euphémia a écrit:Combien d'entre nous tirent sur la corde jusqu'à n'en plus pouvoir, par scrupule, par honte, par peur des critiques ? Combien d'entre nous carburent aux antidépresseurs ou aux anxiolytiques pour tenir le coup ?Poupoutch a écrit:Je comprends l'idée mais... D'une part, un AM n'est pas un acte militant, il acte l'impossibilité pour l'agent d'effectuer son travail. Même si je suis sûre que beaucoup d'entre nous aurait de bonnes raisons de demander un arrêt, je ne crois pas qu'il fale le faire pour ces raisons mais seulement pour se préserver. Par ailleurs, il est si courant d'entendre critiquer le bien-fondé d'un arrêt (parfois jusque sur ce forum) que cela ne ferait que prêter le flanc à cette idée que les profs, quand ils ne sont pas en vacances ou en grève, se mettent en AM.
En revanche, si nous n'avons pas de médecine du travail, nous avons des CHSCT à qui il appartient de faire remonter ce mal être de plus en plus ample des profs.
Quand je parle d'acte militant, ce n'est pas pour prôner des arrêts maladie indus, mais pour aider ceux qui n'y parviennent pas à sortir de la culpabilité. Nous avons le droit d'exercer notre métier autrement qu'en étant sur les rotules. Exerçons simplement ce droit.
Évitons alors de parler d'acte militant. L'arrêt maladie est décidé par le médecin, ce n'est pas quelque chose que l'on décrète pour "marquer" son ras-le-bol.
Accessoirement, on ne carbure pas avec des AD ou des anxio. J'ai les deux, et le mot adéquat serait plutôt on tient. Sans ces médicaments, je ne suis pas capable de me lever ni de sortir de chez moi (pour le coup, rien à voir avec le boulot en particulier, ce sont les fameux restés du burn out s'il y a six ans...). D'ailleurs, mon seul bémol de cette année, c'est d'avoir des journées qui commencent à 13h30. Au contraire de Sphinx, plus j'ai le temps de me poser des questions, plus il est difficile pour moi de sortir de la maison. Les cours à 8h, c'est parfait car je suis trop au radar pour cogiter.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- Fesseur ProGuide spirituel
On lest tomber...Fenrir a écrit:Et comment on fait quand on a lâché tout le lest possible et qu'on flirte avec le burn-out depuis la réforme du collège ?
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Pourvu que ça dure...
- AsarteLilithBon génie
On se fait arrêter. Et on ne culpabilise pas : on ne peut pas être dans soi et hors de soi. C'est un métier, pas un apostolat ou une mission.
J'ai me mon métier, mon compagnon, ouvrier, respecte énormément mon parcours d'études, mes diplômes, mon savoir. mais j'ai l'impression de moins en moins savoir et j'ai de plus en plus le sentiment que quelque part, sauf quelques exceptions, nous ne pouvons rien face à, pêle-mêle : les familles, la société, l'EN, les motivations de chacun, les réformes, voire les collègues.
J'ai me mon métier, mon compagnon, ouvrier, respecte énormément mon parcours d'études, mes diplômes, mon savoir. mais j'ai l'impression de moins en moins savoir et j'ai de plus en plus le sentiment que quelque part, sauf quelques exceptions, nous ne pouvons rien face à, pêle-mêle : les familles, la société, l'EN, les motivations de chacun, les réformes, voire les collègues.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- EuphémiaNiveau 10
Fenrir a écrit:Lefteris a écrit:Je ne reprends pas tout ce long fil, mais ce qui ressort quand même, c'est le syndrome du bon élève doublé du sentiment de culpabilité qu'on vous a injecté dans l'oeuf.
Les plus malheureux -malheureuses surtout sur ce fil, sont les perfectionnistes, qui se sont placé une barre assez haut, et veulent s'y tenir. Qui ont aussi gobé le discours institutionnel sur ce qui est soi-disant indispensable. En fait, ils craquent pour les mêmes raisons de fond que les stagiaires que je vois, qui subissent une foule d'injonctions extérieures : faire des jolis tableaux de progression avec "dominante" "compétences" "notions " est plus important que le contenu, par exemple,et ça leur prend un temps fou. Exactement les mêmes causes, mais pour des injonctions désormais profondément intégrées psychologiquement. Et ça ne m'étonne pas, car moi-même, bien qu'ayant eu un fort recul suite à des années d'exercice d'un autre métier, à responsabilités assez élevées, et un esprit critique dès l'IUFM, une fois dans le bain, j'avais du mal à établir des priorités. La tête dans le guidon, je ne voyais plus par où prendre les choses. Mais je l'ai compris assez rapidement, et quand j'ai préparé l'agreg (que j'ai eue avec un service complet, hein Blackmail, et en externe) j'ai été obligé d'aller à l'essentiel. Evidemment, sans aucune incidence sur mon quotidien d'enseignant. Un plan, de cours griffonné sur une feuille fonctionne aussi bien, ne pas être PP est une excellente chose, ne pas se croire investi d'une mission divine également.
Si je résume Iphigénie en quelques mots, ça donne : "lâchez du lest". Votre métier n'est pas votre vie, il n'est pas vous-même non plus. C'est une chose extérieure, qu'il faut maintenir à distance respectable, un gagne-pain (de plus en plus mauvais, certes) . Surtout maintenant qu'il n'y a plus rien à en attendre. A chaque mesure hostile, chaque agression contre votre métier, reculez d'un pas, n'allez pas prendre un coup de plus dans la tête, y laisser la santé ou la vie. Je suis aussi écoeuré que vous, je subis le même massacre, mais je l'encaisse mieux, car j'ai trouvé l'antidote.
Et comment on fait quand on a lâché tout le lest possible et qu'on flirte avec le burn-out depuis la réforme du collège ?
On va voir un médecin.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- EuphémiaNiveau 10
Certes, mais encore faut-il aller consulter un médecin, ce que beaucoup ne parviennent pas à faire.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Euphémia a écrit:
Combien d'entre nous tirent sur la corde jusqu'à n'en plus pouvoir, par scrupule, par honte, par peur des critiques ? Combien d'entre nous carburent aux antidépresseurs ou aux anxiolytiques pour tenir le coup ?
Quand je parle d'acte militant, ce n'est pas pour prôner des arrêts maladie indus, mais pour aider ceux qui n'y parviennent pas à sortir de la culpabilité. Nous avons le droit d'exercer notre métier autrement qu'en étant sur les rotules. Exerçons simplement ce droit.
Évitons alors de parler d'acte militant. L'arrêt maladie est décidé par le médecin, ce n'est pas quelque chose que l'on décrète pour "marquer" son ras-le-bol.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
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