Le Monde : Orientation des élèves, gestion des absences, statistiques... Le trop-plein de numérique des chefs d’établissement

Face à l’inflation des tâches numériques dans leur quotidien et aux dysfonctionnements des logiciels servant à l’administration des collèges et lycées, les chefs d’établissement sortiront début 2020 un Livre noir du numérique.

Santorin, Cyclades, Agora, Sirhen, Ocean, Arena, Asie… : si ces mots évoquent pour beaucoup rêverie, détente et destinations paradisiaques, c’est beaucoup moins évident pour les principaux de collège et proviseurs de lycée. Pour eux, ils sont synonymes d’applications et de logiciels servant à l’administration des établissements scolaires.

Inscription des élèves, gestion des examens et des cours, temps de service des enseignants, carrières, réponses aux enquêtes du ministère, etc. : à chaque tâche son application informatique. Les chefs d’établissement y passent une bonne partie de leur quotidien, « cloués » derrière leur écran d’ordinateur. Trop à leur goût. II faut au moins cela pour administrer une éducation nationale de plus d’un million d’agents et de près de 13 millions d’élèves, leur explique-t-on parfois.

La suite ici (je n'ai pas accès à tout, mais ça a l'air bien): https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/12/16/le-trop-plein-de-numerique-des-chefs-d-etablissement_6023071_4401467.html

Un ami cde m' dit qu'il utilisait près de 30 programmes numériques différents. Quand un seul plante...comment perdre sa journée alors que l'humain attend ? Une technologie chronophage en fait.

Je ne m'inquiète pas pour eux, on va bien leur trouver une prime pour les calmer.
Comme les 500 € pour les E3C.

Quand on regarde les tutos pour l'organisation des E3C, c'est une usine à gaz aussi pour les CdE ... et c'est apparemment très chronophage.

Les AED et CPE passent aussi une grande partie de la journée les yeux rivés à leur écran (je suis au lycée, c'est moins le cas au collège).

et tout cela permet au rectorat de se décharger sur nos directions. Notre directeur adjoint s'écroule sous toutes ces tâches. Il nous a expliqué que depuis quelques années le rectorat déléguait énormément sans, bien sûr aucune contre-partie : humaine ou financière....
Nous avons d'ailleurs eu une discussion sur la nécessité d'avoir un 2ème directeur adjoint ou de trouver une autre organisation avec des profs en charge de certains niveaux pour soulager un peu notre directeur adjoint...

Firefly a écrit:et tout cela permet au rectorat de se décharger sur nos directions. Notre directeur adjoint s'écroule sous toutes ces tâches. Il nous a expliqué que depuis quelques années le rectorat déléguait énormément sans, bien sûr aucune contre-partie : humaine ou financière....
Nous avons d'ailleurs eu une discussion sur la nécessité d'avoir un 2ème directeur adjoint ou de trouver une autre organisation avec des profs en charge de certains niveaux pour soulager un peu notre directeur adjoint...

Comme si la coupe n'était pas déjà pleine pour nous !

Et ce n'est pas une pri-prime qui va résoudre le problème de surcharge cognitive, ni les burn-outs en série.

Caspar a écrit:Les AED et CPE passent aussi une grande partie de la journée les yeux rivés à leur écran (je suis au lycée, c'est moins le cas au collège).

Chez nous les AED passent leur temps les yeux rivés sur le téléphone portable personnel à naviguer toute la journée. Je ne sais pas si c'est partout pareil, mais pour des adultes, bel exemple donné aux élèves !


Quand je vois le nombre d'enquêtes bidons que l'on demande à nos chefs de nous transmettre pour qu'ils fassent des synthèses (je suppose) puis des remontées au rectorat (ou ministère, je ne sais pas) qui ne serviront strictement à rien car à la fin l'EN dira que si cela ne va pas (je parle des réformes pro en cours) c'est de notre faute car nous n'avons pas su nous "saisir" des "opportunités" d'une réforme aussi ambitieuse... que de temps perdu.
J'ai résolu le problème. Mon chef n'aura déjà pas à analyser mes données puisque je ne réponds à aucune sachant que, quoi que l'on dise, on fera l'inverse de ce que les gens du terrain estimeraient utile pour les élèves et le bon fonctionnement de nos enseignements.

pogonophile a écrit:Et ce n'est pas une pri-prime qui va résoudre le problème de surcharge cognitive, ni les burn-outs en série.

Non. Mais au mois, dès que vous râlez un peu, on vous débloque une prime. Les profs, eux, n'ont droit qu'aux burn-out et à la surcharge de travail. Sans aucune compensation.

(Elle a été renouvelée, la prime de Noël de 750€ que le ministère avait versé en 2008 aux perdirs (et moitié aux adjoints) ?)

amalricu a écrit:Un ami cde m' dit qu'il utilisait près de 30 programmes numériques différents. Quand un seul plante...comment perdre sa journée alors que l'humain attend ? Une technologie chronophage en fait.

Oui, enfin, il y a des perdirs qui en confient une partie à leur secrétaire.

Et quand le ou la secrétaire mouline, c'est tout autant chronophage pour l'équipe administrative. Un code qui snoberait ces programmes informatiques se met d'emblée HS pour le "pilotage" de son bahut.

Jamais de demandes d'enquêtes chez nous, Jacq, malgré plusieurs cde...