- CeladonDemi-dieu
Mais pourquoi ne suis-je pas surprise ?
- User17095Érudit
La suspension de fonctions ("mise à pied") est prononcée par le recteur dans le cadre d'une enquête disciplinaire ou d'une procédure pénale ; c'est une mesure conservatoire, donc selon le cas, c'est avec ou sans traitement.
La seule mesure que peut prendre le chef d'établissement seul, c'est l'interdiction d'accès à l'établissement au nom de l'ordre public - c'est rarissime, et ça se décide en concertation avec les services juridiques pour être sûr de ne pas se planter.
Pour que l'une de ces mesures soit prononcée, il faut d'autres éléments que ceux que décrit @Pofekko : soit sa relation est incomplète, soit c'en est une toute autre qui a été faite à la direction académique.
Quant aux parents qui portent plainte, il y a une blessure dans un contexte de violence donc ils sont fondés à le faire... reste à voir si ça aboutit ou pas.
La seule mesure que peut prendre le chef d'établissement seul, c'est l'interdiction d'accès à l'établissement au nom de l'ordre public - c'est rarissime, et ça se décide en concertation avec les services juridiques pour être sûr de ne pas se planter.
Pour que l'une de ces mesures soit prononcée, il faut d'autres éléments que ceux que décrit @Pofekko : soit sa relation est incomplète, soit c'en est une toute autre qui a été faite à la direction académique.
Quant aux parents qui portent plainte, il y a une blessure dans un contexte de violence donc ils sont fondés à le faire... reste à voir si ça aboutit ou pas.
- CassiusNiveau 6
Ça ne s'est pas arrêté là j'espère.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
pogonophile a écrit:Quant aux parents qui portent plainte, il y a une blessure dans un contexte de violence donc ils sont fondés à le faire... reste à voir si ça aboutit ou pas.
Pour ma part, j'entends dans ce que tu dis: ils y sont fondés “en droit”, “formellement” — et je ne pense pas que tu approuves “moralement” leur attitude lorsqu'ils renversent les positions de la victime et de l'agresseur?
_________________
Si tu vales valeo.
- User17095Érudit
epekeina.tes.ousias a écrit:pogonophile a écrit:Quant aux parents qui portent plainte, il y a une blessure dans un contexte de violence donc ils sont fondés à le faire... reste à voir si ça aboutit ou pas.
Pour ma part, j'entends dans ce que tu dis: ils y sont fondés “en droit”, “formellement” — et je ne pense pas que tu approuves “moralement” leur attitude lorsqu'ils renversent les positions de la victime et de l'agresseur?
Tout à fait.
Je serais bien en peine de me prononcer "moralement" sur un épisode que je ne connais pas vraiment...
Par ailleurs, si on se met à place des parents, imaginons la scène : tu travailles ou tu es chez toi, le téléphone sonne, "oui il y a eu un accident au lycée votre fille est à l'hôpital", ça pose le cadre. Ensuite tu vois ta fille, en larmes, qui hurle "ouais c'est la prof elle est tarée elle m'a tapée j'ai trop mal"... je pense que tous les parents ne gardent pas le sang-froid nécessaire pour essayer d'obtenir une description complète, beaucoup filent au commissariat pour porter plainte - quand ils ne vont pas demander des comptes à l'enseignante.
- CassiusNiveau 6
Nous ne sommes vraiment pas assez payés!
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Je pense que tu as raison — même si ce peut être le plus difficile à “entendre” pour les enseignants, surtout dans le moment même où ils sont victimes d'une agression, plus encore lorsqu'ils sont dans la terreur d'être “lâché” par une hiérarchie qui, des rectorats au ministère ne semblent pas briller particulièrement par leur sens de la solidarité…
_________________
Si tu vales valeo.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Cassius a écrit:Nous ne sommes vraiment pas assez payés!
Oui, sans doute. Mais je ne crois pas que, quand bien même on doublerait le salaire des enseignants, des CPE, des Proviseurs et proviseurs adjoints, de tous les personnels qui travaillent dans des lieux comme celui de Sarcelle, ça résoudrait le problème ou rendrait quoi que ce soit plus “acceptable”… Je ne suis même pas certain que cela soit seulement une question de moyens et de personnels (même si je suis certain que c'est aussi une question de cet ordre).
L'effacement de l'autorité morale, à laquelle se substitue la désinhibition des pulsions les plus agressives, la détruit totalement, puisqu'elle ne tient qu'à la condition d'une reconnaissance préalable de la légitimité des lois et de ceux qui les appliquent. De ce fait, lorsque des agressions se produisent, ni la “discussion” ni des “arrangements” matériels ne peuvent “réparer” les dégâts sur le plan de la symbolique de l'autorité morale. Il ne reste guère alors que la répression — ce qui n'est pas forcément la meilleure des nouvelles, car même si je tiens qu'elle est absolument nécessaire, il n'est pas du tout évident qu'elle suffise à reconduire des rapports d'éducation et de respect des éducateurs.
_________________
Si tu vales valeo.
- PofekkoNiveau 7
Pour répondre à l'action collective entrepris par ses collègues: Nous n'avons rien fait. Voilà.
Pas très glorieux...
Pas très glorieux...
- MathadorEmpereur
epekeina.tes.ousias a écrit:Cassius a écrit:Nous ne sommes vraiment pas assez payés!
Oui, sans doute. Mais je ne crois pas que, quand bien même on doublerait le salaire des enseignants, des CPE, des Proviseurs et proviseurs adjoints, de tous les personnels qui travaillent dans des lieux comme celui de Sarcelle, ça résoudrait le problème ou rendrait quoi que ce soit plus “acceptable”… Je ne suis même pas certain que cela soit seulement une question de moyens et de personnels (même si je suis certain que c'est aussi une question de cet ordre).
L'effacement de l'autorité morale, à laquelle se substitue la désinhibition des pulsions les plus agressives, la détruit totalement, puisqu'elle ne tient qu'à la condition d'une reconnaissance préalable de la légitimité des lois et de ceux qui les appliquent. De ce fait, lorsque des agressions se produisent, ni la “discussion” ni des “arrangements” matériels ne peuvent “réparer” les dégâts sur le plan de la symbolique de l'autorité morale. Il ne reste guère alors que la répression — ce qui n'est pas forcément la meilleure des nouvelles, car même si je tiens qu'elle est absolument nécessaire, il n'est pas du tout évident qu'elle suffise à reconduire des rapports d'éducation et de respect des éducateurs.
Comment l'institution peut-elle avoir la moindre autorité morale lorsqu'au titre de l'article L122-2 du Code de l'éducation elle s'oblige à garder les pires saboteurs jusqu'à ce qu'ils obtiennent le CAP ou le bac en les faisant au plus naviguer entre les établissements ? Les collégiens qui ont montré leur incapacité à se comporter comme des élèves ne devraient pas mettre les pieds dans un lycée quel qu'il soit.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- PofekkoNiveau 7
@Pogo: Rebienvenue!
Je n'ai pas l'appellation exacte de sa "sanction". Je sais qu'elle ne pouvait plus faire cours le temps que certains éléments soient précisés: ce que j'ai appelé "mise à pied".
En effet, d'autres gamins se sont plaints de son comportement à d'autres occasions et il y avait une certaine tension. J'imagine, qu'il alors été décidé (par qui, je ne sais pas), de la sortir de là pour un temps.
C'était en fin d'année il y a deux ans, et j'ai changé d'établissement justement cette année-là. Donc, je n'ai pas suite de cette histoire...
Je n'ai pas l'appellation exacte de sa "sanction". Je sais qu'elle ne pouvait plus faire cours le temps que certains éléments soient précisés: ce que j'ai appelé "mise à pied".
En effet, d'autres gamins se sont plaints de son comportement à d'autres occasions et il y avait une certaine tension. J'imagine, qu'il alors été décidé (par qui, je ne sais pas), de la sortir de là pour un temps.
C'était en fin d'année il y a deux ans, et j'ai changé d'établissement justement cette année-là. Donc, je n'ai pas suite de cette histoire...
- User17095Érudit
C'est parfois le plus raisonnable si le climat est insupportable - dans ce cas il s'agit d'une suspension dans l'intérêt du service, avec traitement.
Peut-être aura-t-elle "perdu ses nerfs" et, s'il y a eu d'autres difficultés, convenu que c'était préférable ? Peut-être ne voulait-elle pas revenir et on lui a proposé cette solution ? Dans ce cas, elle n'aura pas été "lâchée" par l'institution, mais protégée.
Peut-être aura-t-elle "perdu ses nerfs" et, s'il y a eu d'autres difficultés, convenu que c'était préférable ? Peut-être ne voulait-elle pas revenir et on lui a proposé cette solution ? Dans ce cas, elle n'aura pas été "lâchée" par l'institution, mais protégée.
- PofekkoNiveau 7
Oui, elle était payée en effet. Mais, j'ai trouvé alors le discours dans ma salle de classe par le proviseur adjoint totalement déplacé. J'imagine que c'était pour calmer le jeu mais bon...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Mathador a écrit:Comment l'institution peut-elle avoir la moindre autorité morale lorsqu'au titre de l'article L122-2 du Code de l'éducation elle s'oblige à garder les pires saboteurs jusqu'à ce qu'ils obtiennent le CAP ou le bac en les faisant au plus naviguer entre les établissements ? Les collégiens qui ont montré leur incapacité à se comporter comme des élèves ne devraient pas mettre les pieds dans un lycée quel qu'il soit.
C'est peut-être plus hypocrite encore: des responsables politiques exploitent une loi conférant des droits aux mineurs (ce qui, en soi, est une bonne chose, en particulier le droit à l'étude), pour refuser d'assumer des mesures à prendre avec des délinquants ou des pré-délinquants, en prétendant que ça doit nécessairement relever, et ne relever que de l'éducation — et en entendant pas là “en milieu ordinaire”. Ce qui a pour effet de placer en face de transgressions graves (certes pas les “plus graves”, celles qui constituent en elles-mêmes, des délits ou des crimes) un système de sanction en partie défaillant, et ce dans le temps même où est envoyée, à grand renfort de discours et d'idéologie, une exigence de bienveillance qui tient de l'injonction paradoxale (qui a jamais voulu être malveillant?) et d'un préchi-précha moralisateur inefficace.
_________________
Si tu vales valeo.
- MathadorEmpereur
Et encore, cela est optimiste: je doute que la plupart des délits commis en milieu scolaire soient traités au pénal. Ceux qui ne le sont pas sont donc eux aussi traités par le système des sanctions scolaires soumis au #pasdevague.epekeina.tes.ousias a écrit:Ce qui a pour effet de placer en face de transgressions graves (certes pas les “plus graves”, celles qui constituent en elles-mêmes, des délits ou des crimes) un système de sanction en partie défaillant, […]
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- CassiusNiveau 6
En somme , on garde les délinquants mineurs pour ne pas faire augmenter les statistiques judiciaires. En plus de garderie, on fait office de centre de rétention pour ne pas dire plus?
- roxanneOracle
En l'occurrence, la situation, je l'ai vécue, il y a un an, avec une surveillante qui vient me voir en plein cours pour me dire que le SAMU cherchait à me joindre. Bon, c'était un "accident" survenu dans la cour de l'école mais avec beaucoup de zones de flous. Et non, je n'ai pas "filé au commissariat" pour porter plainte, j'ai essayé de comprendre, de savoir. Et on ne parle pas d'un ado de 17 ans mais d'un enfant de 6 ans et demi qui a tout de même eu une double fracture du crâne. Mais bon, je comprends bien que certaines familles, la meilleure défense, ce soit l'attaque. Ca me rappelle un reportage sur France 2 sur les profs attaqués. Et une famille qui avait porté plainte pour harcèlement contre une prof , expliquait doctement que connaissant leur fils, sachant qu'il était capable de "péter u câble" ils avaient en quelque sorte pris les devants en signalant la prof pour ..rien.pogonophile a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:pogonophile a écrit:Quant aux parents qui portent plainte, il y a une blessure dans un contexte de violence donc ils sont fondés à le faire... reste à voir si ça aboutit ou pas.
Pour ma part, j'entends dans ce que tu dis: ils y sont fondés “en droit”, “formellement” — et je ne pense pas que tu approuves “moralement” leur attitude lorsqu'ils renversent les positions de la victime et de l'agresseur?
Tout à fait.
Je serais bien en peine de me prononcer "moralement" sur un épisode que je ne connais pas vraiment...
Par ailleurs, si on se met à place des parents, imaginons la scène : tu travailles ou tu es chez toi, le téléphone sonne, "oui il y a eu un accident au lycée votre fille est à l'hôpital", ça pose le cadre. Ensuite tu vois ta fille, en larmes, qui hurle "ouais c'est la prof elle est tarée elle m'a tapée j'ai trop mal"... je pense que tous les parents ne gardent pas le sang-froid nécessaire pour essayer d'obtenir une description complète, beaucoup filent au commissariat pour porter plainte - quand ils ne vont pas demander des comptes à l'enseignante.
- pseudo-intelloSage
pogonophile a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:pogonophile a écrit:Quant aux parents qui portent plainte, il y a une blessure dans un contexte de violence donc ils sont fondés à le faire... reste à voir si ça aboutit ou pas.
Pour ma part, j'entends dans ce que tu dis: ils y sont fondés “en droit”, “formellement” — et je ne pense pas que tu approuves “moralement” leur attitude lorsqu'ils renversent les positions de la victime et de l'agresseur?
Tout à fait.
Je serais bien en peine de me prononcer "moralement" sur un épisode que je ne connais pas vraiment...
Par ailleurs, si on se met à place des parents, imaginons la scène : tu travailles ou tu es chez toi, le téléphone sonne, "oui il y a eu un accident au lycée votre fille est à l'hôpital", ça pose le cadre. Ensuite tu vois ta fille, en larmes, qui hurle "ouais c'est la prof elle est tarée elle m'a tapée j'ai trop mal"... je pense que tous les parents ne gardent pas le sang-froid nécessaire pour essayer d'obtenir une description complète, beaucoup filent au commissariat pour porter plainte - quand ils ne vont pas demander des comptes à l'enseignante.
Ça ressemble assez au début de l'affaire Jean Willot.
Il faut bien comprendre que quand on conjugue les mentalités anti-prof de la société au "il n'y a pas de fumée sans feu", même si la plainte est classée sans suite, de la calomnie, il reste toujours quelque chose.
- User17095Érudit
Je comprends qu'on puisse voir une similitude, mais comment éviter ça ? Comment peut-on attendre de parents qui ont confié leur gamin à l'école le matin et doivent le récupérer à l'hôpital le soir qu'ils réagissent tous de manière rationnelle comme @roxanne l'a fait ?
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Mathador a écrit:Et encore, cela est optimiste: je doute que la plupart des délits commis en milieu scolaire soient traités au pénal. Ceux qui ne le sont pas sont donc eux aussi traités par le système des sanctions scolaires soumis au #pasdevague.epekeina.tes.ousias a écrit:Ce qui a pour effet de placer en face de transgressions graves (certes pas les “plus graves”, celles qui constituent en elles-mêmes, des délits ou des crimes) un système de sanction en partie défaillant, […]
C'est moins de l'optimisme que de l'ignorance (donc de la prudence). Je t'avoue que j'ai cherché des études sur les délits (au sens pénal) commis par les élèves en milieu scolaire: je n'en ai pas trouvé (sur la délinquance juvénile, oui, évidemment, mais en milieu scolaire, non). Ou bien j'ai mal cherché (très possible: ça n'est pas ma discipline), ou bien personne n'est pressé d'étudier ce phénomène…
Mais il me semble assez évident que si des délits sont commis (ce dont je ne doute pas), et qu'ils ne sont pas signalés, c'est un dysfonctionnement (et un dysfonctionnement grave, car je crois me rappeler que tout fonctionnaire a le devoir de signaler les crimes et délits dont il a connaissance — ça doit encore figurer au moins formellement quelque part, je pense)……
Mais quand bien même il y en aurait “peu”, le fait qu'un délit pourrait être commis en milieu scolaire sans être signalé, sans tomber sous le coup du code concerné et des autorités concernées par un délit, voire ne recevoir qu'une sorte de “sous-traitement”, forcément inadapté (une sanction éducative ne peut pas porter sur un comportement délictueux), a forcément un effet “symbolique” de type démoralisant. Ça signifie, publiquement ou presque, une forme d'impunité qui ne peut que répandre la peur chez les victimes et renforcer les transgressions chez les fautifs… Une fois qu'on en est là, je vois mal comment en sortir, en tout cas “en douceur”, facilement…
_________________
Si tu vales valeo.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
pogonophile a écrit:Je comprends qu'on puisse voir une similitude, mais comment éviter ça ? Comment peut-on attendre de parents qui ont confié leur gamin à l'école le matin et doivent le récupérer à l'hôpital le soir qu'ils réagissent tous de manière rationnelle comme @roxanne l'a fait ?
Mon fils s'est cassé le bras (il y a longtemps, environ 20 ans je crois) quand il était en CE2: évidemment que les instits de l'école étaient embêtés, mais comme je leur faisais totalement confiance, quand je suis arrivé à l'école (après avoir accompagné mon garçon pour qu'il se fasse plâtrer), ça n'était pas pour “demander des comptes”, plutôt pour leur donner des nouvelles et qu'ils me disent ce qui s'était passé (en fait rien: une bousculade près des marches et une chute inopportune). Évidemment que ça n'est pas plaisant — mais des deux côtés (OK, il y a peut-être des instits ou des profs “sadiques”: mais je n'en ai pas croisé).
Toute la question, c'est que la confiance, ça ne se décrète pas par discours ministériel (sans compter l'effet désastreux d'un tel discours sur les profs: ah bon, parce qu'avant il n'y avait aucune confiance? en qui? etc.)… Les parents, dans les cas que j'ai pu observer, ça n'est pas tellement qu'ils n'ont pas confiance dans les profs: c'est surtout qu'ils n'ont pas confiance dans les institutions, donc dans ceux qui “sont dedans”, quels qu'ils soient. D'ailleurs, ça m'étonnerait qu'ils aient a priori plus confiance en un Proviseur ou un Principal qu'en un prof… Et s'il n'y a pas de confiance dans l'institution, ni des parents pour l'institution, ni de la hiérarchie institutionnelle envers les profs (car je n'ai pas du tout cette impression, sous les différents gouvernements qui se sont succédé au moins depuis 98, sinon avant: c'est même tout à fait le contraire à mon avis), ni des profs vis-à-vis de “l'administration” (a priori, comment pourrait-il se faire qu'elle soit “l'ennemi”), il est peu étonnant qu'il n'y en ait pas non plus chez les élèves.
Alors je connais bien un certain type de discours, qui consiste à dire que “tout le monde est responsable” (et juste après: “c'est tous ensemble que, etc.”) — mais j'ai quand même la faiblesse d'estimer que la responsabilité est avant tout politique.
_________________
Si tu vales valeo.
- User17095Érudit
epekeina.tes.ousias a écrit:D'ailleurs, ça m'étonnerait qu'ils aient a priori plus confiance en un Proviseur ou un Principal qu'en un prof…
Un peu, si, tout de même. Quand je reçois des parents qui ont une mauvaise relation avec un enseignant (que ce soit leur faute ou la sienne importe peu, le dialogue est rompu), ça a tendance à les calmer. Déjà, je les fais plus ou moins attendre juste pour qu'ils s'apaisent, éventuellement je leur ai fait prendre rendez-vous, tout ça pose un cadre un peu solennel qui peut les aider à prendre un peu de distance, et à mieux entendre ce qu'on leur dit.
C'est beaucoup plus facile dans le second degré que dans le premier, où le directeur qui joue ce rôle là, est un interlocuteur du quotidien, donc moins impressionnant.
Après, c'est malheureusement loin de marcher à tous le coups, et je ne compte plus les parents qui sont partis de mon bureau en hurlant qu'on allait voir ce qu'on allait voir... L'essentiel étant qu'ils s'en prennent à l'établissement (donc l'institution en général) plutôt qu'à l'enseignant (qui est un individu).
- pseudo-intelloSage
pogonophile a écrit:Je comprends qu'on puisse voir une similitude, mais comment éviter ça ? Comment peut-on attendre de parents qui ont confié leur gamin à l'école le matin et doivent le récupérer à l'hôpital le soir qu'ils réagissent tous de manière rationnelle comme @roxanne l'a fait ?
Oui, enfin normalement, quand on est assez mature pour élever un enfant, on est aussi assez mature pour considérer qu'a priori, un prof ne tape pas l'élève ; d'ailleurs, si l'ado est violent à l'école, on peut imaginer qu'il n'est pas non plus un ange de douceur à la maison.
D'ailleurs, nombre de parents de nos élèves, quelque soit leur milieu social, serait surtout, et à juste titre, morts de honte par rapport au comportement de leur enfant...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
pogonophile a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:D'ailleurs, ça m'étonnerait qu'ils aient a priori plus confiance en un Proviseur ou un Principal qu'en un prof…
Un peu, si, tout de même. Quand je reçois des parents qui ont une mauvaise relation avec un enseignant (que ce soit leur faute ou la sienne importe peu, le dialogue est rompu), ça a tendance à les calmer. Déjà, je les fais plus ou moins attendre juste pour qu'ils s'apaisent, éventuellement je leur ai fait prendre rendez-vous, tout ça pose un cadre un peu solennel qui peut les aider à prendre un peu de distance, et à mieux entendre ce qu'on leur dit.
C'est beaucoup plus facile dans le second degré que dans le premier, où le directeur qui joue ce rôle là, est un interlocuteur du quotidien, donc moins impressionnant.
Après, c'est malheureusement loin de marcher à tous le coups, et je ne compte plus les parents qui sont partis de mon bureau en hurlant qu'on allait voir ce qu'on allait voir... L'essentiel étant qu'ils s'en prennent à l'établissement (donc l'institution en général) plutôt qu'à l'enseignant (qui est un individu).
Je ne doute pas du tout que ça se passe bien comme tu le dis, mais je ne suis pas du tout certain qu'il s'agisse réellement de confiance: ça ressemble plutôt à du respect de l'autorité (ce qui me semble différent: par ex. je peux respecter l'autorité d'un médecin qui dirige un service, sans lui faire confiance pour autant). Mais il me semble tout à fait vrai que la position institutionnelle d'un proviseur ou d'un principal lui confère une certaine autorité.
Ça n'est pas le cas, ou beaucoup moins, pour les directeurs et directrices d'écoles primaires — pour autant, d'ailleurs, c'est réellement ne rien connaître et ne rien comprendre (voire: ne rien vouloir connaître, ne rien vouloir comprendre) à ce que sont les écoles primaires (en particulier au fonctionnement des équipes pédagogiques) que de répondre, comme le fait l'actuel ministre Blanquer, qu'il faudrait justement en profiter pour revoir leur statut…
_________________
Si tu vales valeo.
- MathadorEmpereur
Oui, c'est dans le Code de procédure pénale.epekeina.tes.ousias a écrit:Mais il me semble assez évident que si des délits sont commis (ce dont je ne doute pas), et qu'ils ne sont pas signalés, c'est un dysfonctionnement (et un dysfonctionnement grave, car je crois me rappeler que tout fonctionnaire a le devoir de signaler les crimes et délits dont il a connaissance — ça doit encore figurer au moins formellement quelque part, je pense)……
Article 40
Modifié par Loi n°2004-204 du 9 mars 2004 - art. 74 JORF 10 mars 2004
Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner conformément aux dispositions de l'article 40-1.
Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Merci beaucoup pour la référence (je dois avoir stocké l'info dans un coin de mon ordi, mais je ne sais plus où)… Il me semble qu'il y aurait là une possibilité d'action (à la condition qu'elle soit collective ce qui, je sais…)…
_________________
Si tu vales valeo.
- Marseille : mort d'un lycéen agressé devant son lycée
- Un enseignant agressé au lycée Oberlin de Strasbourg
- Lycée Victor Hugo / Colomiers : un lycéen agresse sa prof d'EPS
- Rilleux-la-Pape (69) : un lycéen agressé et grièvement blessé par un autre à la sortie du lycée Georges Lamarque.
- Dieppe : Un enseignant du lycée Pablo Neruda agresse son proviseur.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum