[Première] Quelle quantité de travail personnel à la maison pour préparer l'EAF ?

La question est dans le titre : que donnez-vous généralement comme travail personnel à vos premières pour préparer l'EAF ?
Je me pose cette question car, en congé maternité, ma remplaçante m'a envoyé au début des vacances, à titre d'information, le programme de travail qu'elle a donné à mes élèves pour les vacances de Noël. Je n'avais pas pris le temps de regarder, je viens de le faire, j'ai un peu halluciné et du coup je me demande si j'ai fait correctement jusqu'à présent.
Pour résumer, elle leur a donné :
- des questions à préparer sur les deux prochaines EL
- une cursive à lire
- le début de la prochaine OI à lire + des notes à prendre dans un carnet de lecteur (je n'en avais pas fait) + la biographie de l'auteur à faire
- un écrit d'appropriation à faire dans le carnet de lecteur et qui porte sur l'EL qu'ils ont faite en classe avant les vacances.

Pour moi, c'est beaucoup trop, mais je m'interroge tout de même sur la façon dont j'ai préparé les élèves jusqu'à présent. Quand je suis arrivée au lycée, une amie m'avait dit de ne pas surcharger les premières avec trop de recherches à faire à la maison, car il faut leur laisser le temps de travailler et d'apprendre leurs textes, et j'avais trouvé que c'était un conseil plutôt judicieux. Bien sûr, je faisais préparer les EL un minimum à la maison, mais pas systématiquement. Pour gagner du temps, je n'ai jamais fait chercher aux premières la biographie d'un auteur (pas même à la maison, je préfère qu'ils fassent autre chose) : je leur donnais généralement une fiche toute faite, qu'ils lisaient tout seuls ou qu'on lisait ensemble, et je leur demandais de l'apprendre, ce qu'ils faisaient pour la plupart. De la même façon, je ne me suis jamais amusée à faire trouver aux élèves le "découpage" du texte depuis le début de l'année, puisqu'ils n'auront pas à le faire tout seuls (ce n'est pas ce qu'on leur demande à l'écrit, et à l'oral, il ne faut pas se leurrer, ils apprennent par coeur le plan du cours) : je leur donnais le découpage tout fait, et ils devaient en revanche systématiquement donner un titre aux différentes parties, pour montrer qu'ils avaient compris la cohérence du découpage. Ma remplaçante leur fait découper le texte.

Bon, je sais que vous allez me dire de ne plus me préoccuper de ça parce que je suis en congés, et qu'en plus, "la réforme va être réformée", mais j'aimerais bien des retours sur ce que j'ai écrit. Merci.

C'est bien le problème des réformes précédentes où il ne fallait plus donner de questionnaires de préparation : on avait même inventé la post-paration (parfois utile, tout n'est pas à jeter.) 
Avec le nouveau programme, on est obligé de donner bien plus de travail à la maison. On n'a trop à faire et l'élève doit retrouver sa part dans le travail : l'étude linéaire le permet) Ce n'est pas un mal : on peut le stéréotyper ou pas. La principale différence avec notre époque est la copie d'internet.
Préparer un texte : les élèves doivent être à présent, en cette époque de l'année, capables de le faire (avec ou sans questionnaire). Un élève passe et on corrige (Appelle cela classe inversée sinon tu seras pendue par les pieds).
Cette pratique de préparation des textes était commune il y a 15 ans, même par des formatrices qui aujourd'hui crient haro. 

Pour la biographie, ce n'est un travail intéressant que pour un nombre restreint d'auteurs. 
Pour la dissertation, les élèves risquent de confondre l'exercice de réflexion avec la restitution de connaissances avec des pages entières de biographie. Pour l'oral, rien n'est plus pénible que d'entendre une longue biographie en guise d'introduction.

Notre Ipr ne jure que par l'écrit d'appropriation et les GT complémentaires hors liste qui sont le véritable esprit des programmes, lequel doit être lu entre les lignes. 
J'aimerais le voir à l'œuvre avec le programme imposé.

marjolie.june a écrit:La question est dans le titre : que donnez-vous généralement comme travail personnel à vos premières pour préparer l'EAF ?

Bien sûr, je faisais préparer les EL un minimum à la maison, mais pas systématiquement. Pour gagner du temps, je n'ai jamais fait chercher aux premières la biographie d'un auteur (pas même à la maison, je préfère qu'ils fassent autre chose) : je leur donnais généralement une fiche toute faite, qu'ils lisaient tout seuls ou qu'on lisait ensemble, et je leur demandais de l'apprendre, ce qu'ils faisaient pour la plupart.


De la même façon, je ne me suis jamais amusée à faire trouver aux élèves le "découpage" du texte depuis le début de l'année, puisqu'ils n'auront pas à le faire tout seuls (ce n'est pas ce qu'on leur demande à l'écrit, et à l'oral, il ne faut pas se leurrer, ils apprennent par coeur le plan du cours) : je leur donnais le découpage tout fait, et ils devaient en revanche systématiquement donner un titre aux différentes parties, pour montrer qu'ils avaient compris la cohérence du découpage. Ma remplaçante leur fait découper le texte.

Bon, je sais que vous allez me dire de ne plus me préoccuper de ça parce que je suis en congés, et qu'en plus, "la réforme va être réformée", mais j'aimerais bien des retours sur ce que j'ai écrit. Merci.

Tout à fait! Le congé maternité n'est pas fait pour ça mais voici toute de même quelques réponses :
Je leur demande de faire des recherches sur l'auteur ou l'oeuvre ( pour le parcours) et on fait le point en classe. Ça me permet de gagner du temps et ça évite surtout  qu'ils aient tous la même introduction.

Ils réfléchissent au découpage en classe. On fait le point, on échange et on garde ce qui est pertinent. En général, ils s'en sortent plutôt  bien.

Les seuls devoirs que je donne sont :
- lire les livres
- apprendre des citations (au moins les trois obligatoires que je sélectionne pour chaque livre + encouragement à se faire un carnet de citations)
- commencer déjà à établir des fiches de révision
Dans ma notation des dissertations, je valorise beaucoup la présence de citations ; les élèves le savent, la plupart les apprennent donc (mais ils ne les utilisent pas toujours à bon escient )

The Paper a écrit:Les seuls devoirs que je donne sont :
- lire les livres
- apprendre des citations (au moins les trois obligatoires que je sélectionne pour chaque livre  + encouragement à se faire un carnet de citations)
- commencer déjà à établir des fiches de révision
Dans ma notation des dissertations, je valorise beaucoup la présence de citations ; les élèves le savent, la plupart les apprennent donc (mais ils ne les utilisent pas toujours à bon escient )

Tu fais faire toutes les dissertations et tous les commentaires en classe ?

Kilmeny a écrit:

The Paper a écrit:Les seuls devoirs que je donne sont :
- lire les livres
- apprendre des citations (au moins les trois obligatoires que je sélectionne pour chaque livre  + encouragement à se faire un carnet de citations)
- commencer déjà à établir des fiches de révision
Dans ma notation des dissertations, je valorise beaucoup la présence de citations ; les élèves le savent, la plupart les apprennent donc (mais ils ne les utilisent pas toujours à bon escient )

Tu fais faire toutes les dissertations et tous les commentaires en classe ?

Je ne sais pas ce que va répondre The paper, mais pour ma part oui, j'essayais de faire ces exercices en classe car sinon ils récopient Internet ou se copient dessus --> aucun intérêt.
Un autre collègue m'a aussi dit qu'il faisait en sorte de privilégier l'oral quand il prépare ses élèves, car après tout c'est le même coefficient que l'écrit et souvent, la marge de progression est plus grande à l'oral.

Cela signifie qu'ils ne rédigent jamais de devoirs complets ? Ou que tu prends des heures à tes collègues ? Comment t'organises-tu ?

Je leur fais parfois rédiger des devoirs partiels, mais ce n'est pas tout à fait représentatif de l'examen.

Oui, en classe, et incomplets : pas d'introduction, pas de conclusion (pour compenser, je vais consacrer un accompagnement personnalisé à l'introduction) ; en deux heures. Il y aura quand même un bac blanc avec les quatre heures.
Lors de la correction, ils voient tout ce qui leur manque et ont l'impression qu'ils n'y arriveront jamais, et ils s'étonnent de leurs bonnes notes ; je leur rappelle qu'ils n'ont eu que deux heures alors que la correction est celle d'un devoir qu'on peut attendre en quatre.


Le problème c'est que certains estiment qu'ils avaient tout donné en deux heures, qu'ils n'auraient pas fait mieux avec quatre. Je m'attends donc à une baisse des résultats au bac blanc.

Ca a été évoqué plus haut, mais déjà, il faut absolument penser le travail en lien avec "C'est disponible avec internet", donc l'anticiper.
Pour ma part :

- Lecture linéaire enregistrée de manière plus ou moins facultative : je leur annonce que j'en veux une au choix parmi les tant de textes à venir, qu'ils m'envoient donc sur un texte au choix. Ca m'évite de leur dire "Vous préparez tous ce texte" pour n'en interroger qu'un, ou alors pour avoir tout un paquet à corriger, ce que je ne peux pas faire à chaque fois. Si jamais ils s'aident d'internet, comme on y trouve encore peu de lectures linéaires, ils sont obligés de faire un véritable travail d'appropriation donc je pense que c'est utile.
- Comme je les ai deux heures de suite, je leur annonce à l'avance qu'on fera un commentaire sur un texte travaillé en début d'année. Ils peuvent donc réfléchir à des problématiques et plans pour chaque texte, ce qui les oblige à les apprendre à mesure, et ce qui me permet de faire un travail vraiment surveillé en classe.
- Petites questions de grammaire de temps en temps. Ca prend peu de temps, ça les fait travailler à leur rythme là-dessus
- Carnet de lecture : je leur propose quelque-chose de semi-ouvert : suggestions de choses à faire, mais pas obligatoires. Je note ensuite ce carnet : c'est assez rapide, plutôt divertissant en correction, et je trouve que ça leur fait vraiment un bon travail d'appropriation étonnamment soigné pour pas mal d'élèves. Je leur permets de faire des illustrations, et dans leur tête ça sort un peu du travail scolaire "lecture linéaire commentaire littéraire gnagnagna" et ils s'investissent bien.

Si je peux me permettre, je pense que cette année est tellement intense, avec véritablement beaucoup de travail, et peu de place pour des activités variées qui nous sortent un peu la tête des analyses linéaires que tout ce qui peut redonner un peu de motivation et de dimension ludique aux élèves est le bienvenu. Je me dis que si j'avais été à leur place à ne bouffer quasiment que des analyses linéaires pendant un an, ça m'aurait lassé.