- beaverforeverNeoprof expérimenté
Je crois que c'est là que vient la difficulté de communication. Un argument, ça sert plutôt à montrer qu'une idée est vraie et non qu'elle a du sens.Nitnelav a écrit:Je réaffirme donc :
1. le problème des enseignants réside moins dans leur rémunération que dans leurs conditions de travail.
2. le problème de la rémunération réside moins dans l'équilibre entre bas salaires et hauts salaires que sur la masse salariale globale.
3. notre système de prestation sociale doit prendre en compte certaines particularités pour qu'un sentiment de déclassement n'arrive pas en cours de carrière.
C'est simple, j'ai apporté les arguments pour montrer que ces idées avaient du sens, et n'ai évité aucun point de l'argumentation.
Tu dis : "le problème des enseignants réside moins dans leur rémunération que dans leurs conditions de travail", et cela fait clairement sens pour toi, car tu penses que le monde devrait être basé sur la satisfaction que l'on trouve dans son travail et non dans le salaire qu'on en retire. Cela fait sens pour toi, mais pas pour les autres, qui ont d'autres visions du monde, d'autres contraintes et d'autres valeurs que toi. Pour que ta phrase soit vraie, il faudrait prouver qu'une grande majorité des enseignants préféreraient une amélioration de leurs conditions de travail à de l'argent en plus. C'est peut-être vrai, mais où sont les données ?
De manière générale, j'ai l'impression que tu confonds le monde tel qu'il est et le monde tel que tu voudrais qu'il soit. Dire "Dans un monde idéal, la vie professionnelle serait tellement satisfaisante qu'on n'aurait pas besoin d'augmenter les salaires pour l'améliorer." c'est magnifique; mais dans la vie réelle augmenter les salaires augmente la satisfaction que les gens retirent de leur vie (jusqu'à un certain niveau de revenu) Kahneman Deaton 2010.
- pseudo-intelloSage
Voilà. Et je réitère, tu n'as jamais argumenté sur le prétendu bien-fondé à ne pas avoir de profs sensiblement plus riches que les élèves.
Comme la plupart du reste. Tu dis ""il vaudrait mieux tout changer de A à Z pour que notre métier soit moins difficile plutôt que de nous augmenter", mais ça, c'est une assertion, pas un argument. Tu remplaces les arguments par des professions de foi telles "j'aime le parler-vrai" ou du mépris "vous avez tous tort et j'ai raison, oh, que je m'inquiète pour l'Education nationale si elle est pleine de profs qui comme vous ne savez pas penser".
On est encore supposément en démocratie, donc si la majorité des profs veux d'abord le pognon et le reste on verra après ; en principe, c'est la majorité qu'il convient d'écouter (sauf qu'on aura ni pognon, ni meilleure conditions de travail, faut pas rêver).
Je pense que le message de Beaver est très clair.
Comme la plupart du reste. Tu dis ""il vaudrait mieux tout changer de A à Z pour que notre métier soit moins difficile plutôt que de nous augmenter", mais ça, c'est une assertion, pas un argument. Tu remplaces les arguments par des professions de foi telles "j'aime le parler-vrai" ou du mépris "vous avez tous tort et j'ai raison, oh, que je m'inquiète pour l'Education nationale si elle est pleine de profs qui comme vous ne savez pas penser".
On est encore supposément en démocratie, donc si la majorité des profs veux d'abord le pognon et le reste on verra après ; en principe, c'est la majorité qu'il convient d'écouter (sauf qu'on aura ni pognon, ni meilleure conditions de travail, faut pas rêver).
Je pense que le message de Beaver est très clair.
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- CathEnchanteur
À vrai dire, je suis un peu fatiguée de cette énième provocation qui s'appuie tout un tas d'arguments fallacieux et d'approximations.
- MalagaModérateur
Nitnelav a écrit:Il ne s'agit évidemment de baisser le salaire d'une personne qui a déjà sa rémunération (le principe de non rétroactivité de la loi l'interdirait). On pourrait augmenter les petits salaires dans la fonction publique, et baisser les grilles élevées pour les entrants. On ne toucherait donc pas à la masse salariale globale, mais on rééquilibrerait considérablement les choses.Sikelia a écrit:Je pense qu'au lieu de baisser certains salaires (de quel droit ? sans compter que le coût de la vie ne baisserait pas pour autant), il faudrait plutôt revaloriser tous les salaires, en veillant à ce que ceux qui gagnent moins actuellement puissent se rattraper.
C'est une excellente idée. Cela permettra de faire le plein aux concours, notamment en maths : les candidats qui manquent à l'appel vont désormais se précipiter quand ils verront qu'ils seront moins payés que leurs aînés (et bien entendu, moins payés que dans d'autres emplois auxquels ils peuvent postuler avec un bac +5).
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- JayKewNiveau 9
Le pire est que ce jeune homme n’est pas un troll. Il pense vraiment ce qu’il dit.
Je crois hélas qu’il faut mettre un terme à cette conversation, qui ne mène a rien.
Laissons-le à ses convictions, auquel il croit mordicus. Si ça lui chante....
Je crois hélas qu’il faut mettre un terme à cette conversation, qui ne mène a rien.
Laissons-le à ses convictions, auquel il croit mordicus. Si ça lui chante....
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Bon, je vais vous livrer mon avis iconoclaste moi aussi : j'aime mon métier mais j'aime aussi avoir de l'argent pour ma vie et mes loisirs (qui pourtant ne sont pas fous) et me dire que je suis indépendante. Or, si jamais je me séparais de mon conjoint ingénieur, vu mon salaire (je suis agrégée échelon 5), dans ma ville, je peux me payer un grand studio ou un petit F1 (dans lequel je devrais vivre avec ma fille donc). Voilà, je n'ai besoin de savoir que ça pour savoir que, question salaire, on se fout de ma g***le. Et les leçons sur la justice sociale, merci hein.
Une question : si on baisse les salaires mais qu'on fait reposer sur le contribuable le paiement des études et tout ça, concrètement, nous profs, on se fait deux fois avoir non ? Puisqu'on sera à la fois la profession au salaire baissé et le contribuable vache à lait.
Alors que si on augmentait les salaires, oh quel miracle, la contribution serait plus aisée, et la consommation aussi...
PS : j'ai eu l'agreg à 23 ans et je me suis toujours sentie arnaquée, du point de vue de nos traitements. Je dis ça pour que vous voyiez que le problème de notre ami N, ce n'est peut-être pas tant la jeunesse que la réflexion (ou l'absence d'icelle)
Une question : si on baisse les salaires mais qu'on fait reposer sur le contribuable le paiement des études et tout ça, concrètement, nous profs, on se fait deux fois avoir non ? Puisqu'on sera à la fois la profession au salaire baissé et le contribuable vache à lait.
Alors que si on augmentait les salaires, oh quel miracle, la contribution serait plus aisée, et la consommation aussi...
PS : j'ai eu l'agreg à 23 ans et je me suis toujours sentie arnaquée, du point de vue de nos traitements. Je dis ça pour que vous voyiez que le problème de notre ami N, ce n'est peut-être pas tant la jeunesse que la réflexion (ou l'absence d'icelle)
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- LefterisEsprit sacré
Un métier où l'on gagne 30 à 35 % de moins que ses homologues est forcément un métier de déclassés, et l'opposition condition de travail/ traitement me semble entièrement factice. Les deux vont ensemble, et on peut ajouter à cela la dégradation de la conception même du métier, de l'intérieur comme de l'extérieur : le passage d'une transmission du savoir par une profession intellectuelle à un métier "d'animateur", de "coach" de compétences. Le tir croisé de ces dégradations va être un "levier" puissant pour les pouvoirs de se débarrasser peu à peu ( jeunesse qui se détourne des concours, puis embauche de contractuels qui devrait s’accélérer avec CAP 2022) d'une masse de salariés jugée trop importante et coûteuse pour la remplacer comme dans beaucoup de pays par des "jobs" temporaires, mal payés, pour occuper les 80% de la population dont l'OCDE estime qu'ils n'ont pas besoin d'une très haute formation intellectuelle.
Les faits sont têtus : les concours de la FP continuent de faire le plein, mais pas l'E.N. qui n'attire plus ni la quantité, ni la qualité. Les jeunes ne sont pas totalement stupides.
Il est donc certain que si l'on voulait sortir l'EN de l'ornière, il faudrait déjà commencer par sortir ls enseignants de la catégorie B de fait dans la laquelle ils sont descendus, et ça les décideurs le savent, mais si ce n'est pas fait, c'est que ce n'est pas souhaité.
Les faits sont têtus : les concours de la FP continuent de faire le plein, mais pas l'E.N. qui n'attire plus ni la quantité, ni la qualité. Les jeunes ne sont pas totalement stupides.
Il est donc certain que si l'on voulait sortir l'EN de l'ornière, il faudrait déjà commencer par sortir ls enseignants de la catégorie B de fait dans la laquelle ils sont descendus, et ça les décideurs le savent, mais si ce n'est pas fait, c'est que ce n'est pas souhaité.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Fires of PompeiiGuide spirituel
J'ajoute une chose qui vous paraîtra peut-être idiote (je prends le risque) : si nos salaires "en imposaient" on serait peut-être moins vus comme des larbins par les usagers du service public.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- FenrirFidèle du forum
Fires of Pompeii a écrit:Je dis ça pour que vous voyiez que le problème de notre ami N, ce n'est peut-être pas tant la jeunesse que la réflexion (ou l'absence d'icelle)
Il se pourrait aussi, et ce n'est pas une attaque ad hominem, que notre interlocuteur n'applique pas à lui même les principes du débat contradictoire qu'il nous enjoint de respecter. Entre autres choses, comme le fait que ce sujet ait longuement été débattu ici et là sur le forum et que certains d'entre nous soient quelque peu chafouins de se faire prendre de haut. Et ce alors qu'eux même ont mené une réflexion qui mène à d'autres conclusions, et qui probablement se souviennent des débats tout en n'ayant plus l'envie de se répéter pour la n-ième fois. J'espère ne pas avoir remis une pièce dans la machine.
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À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- pseudo-intelloSage
Cath a écrit:À vrai dire, je suis un peu fatiguée de cette énième provocation qui s'appuie tout un tas d'arguments fallacieux et d'approximations.
JayKew a écrit:Le pire est que ce jeune homme n’est pas un troll. Il pense vraiment ce qu’il dit.
Je crois hélas qu’il faut mettre un terme à cette conversation, qui ne mène a rien.
Laissons-le à ses convictions, auquel il croit mordicus. Si ça lui chante....
Ma sœur est capable de dire sensiblement la même chose (en moins allumée de la mèche, tout de même), parce qu'elle est est agrégée et vit seule ; comme elle se trouve vivre confortablement sans frustrations financières (par rapport à ses besoins, mais je n'en aurais pas davantage), elle part du principe qu'on est bien assez payé et qu'il vaudrait mieux s'attaquer aux conditions de travail.
Libre à chacun, en outre, d'avoir sa vision sacerdotale du métier, c'est un choix. En revanche, la correction la plus élémentaire impose de ne pas venir expliquer à quelqu'un qui gagne moins que le salaire moyen, moins que les traitements de la FP à qualification égale, moins que le privé à qualification égale (même si notre jeune ami ne veut pas comparer avec le privé, pour des raisons fumeuses de "c'est pas pareil") que non, il n'est pas paupérisé, qu'il ne faut pas l'augmenter, qu'il ne doit pas se plaindre.
- Lisak40Expert spécialisé
Je suis d'accord avec tous vos commentaires !!
Tant mieux pour les quelques enseignants qui gagnent très bien leur vie (s'ils sont agrégés, ont passé la 50aine, etc.), et s'ils ont en plus un conjoint qui gagne très bien sa vie, clairement là on peut parler de petite voire parfois grosse bourgeoisie (ma tante agrégée dès ses 21 ans mariée donc à mon oncle numéro 2 d'une grosse boite d'informatique n'avait clairement pas le même niveau de vie que moi) : le but n'est pas de baisser leur salaire, mais d'augmenter celui des profs en bas de l'échelle. Je suis désolée, mais je ne vois pas en quoi paupériser tout le monde va aider en quoique ce soit, alors le coup du "oui en fait il faudrait plutôt baisser le salaire des enseignants les mieux payés, utiliser cet argent pour améliorer les conditions de travail de tous ( )" cela me fait doucement rigoler. Je vais demander à une amie née en Ukraine soviétique ce qu'elle va en penser. Et quand on parle des gros salaires enseignants, on est je suppose encore bien loin des 80 000 euros hors primes que touchent certains de mes amis cadres avec Bac+5 et 25 ans de carrière non plus hein !!
Tant mieux pour les quelques enseignants qui gagnent très bien leur vie (s'ils sont agrégés, ont passé la 50aine, etc.), et s'ils ont en plus un conjoint qui gagne très bien sa vie, clairement là on peut parler de petite voire parfois grosse bourgeoisie (ma tante agrégée dès ses 21 ans mariée donc à mon oncle numéro 2 d'une grosse boite d'informatique n'avait clairement pas le même niveau de vie que moi) : le but n'est pas de baisser leur salaire, mais d'augmenter celui des profs en bas de l'échelle. Je suis désolée, mais je ne vois pas en quoi paupériser tout le monde va aider en quoique ce soit, alors le coup du "oui en fait il faudrait plutôt baisser le salaire des enseignants les mieux payés, utiliser cet argent pour améliorer les conditions de travail de tous ( )" cela me fait doucement rigoler. Je vais demander à une amie née en Ukraine soviétique ce qu'elle va en penser. Et quand on parle des gros salaires enseignants, on est je suppose encore bien loin des 80 000 euros hors primes que touchent certains de mes amis cadres avec Bac+5 et 25 ans de carrière non plus hein !!
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Fires of Pompeii a écrit:Bon, je vais vous livrer mon avis iconoclaste moi aussi : j'aime mon métier mais j'aime aussi avoir de l'argent pour ma vie et mes loisirs (qui pourtant ne sont pas fous) et me dire que je suis indépendante. Or, si jamais je me séparais de mon conjoint ingénieur, vu mon salaire (je suis agrégée échelon 5), dans ma ville, je peux me payer un grand studio ou un petit F1 (dans lequel je devrais vivre avec ma fille donc). Voilà, je n'ai besoin de savoir que ça pour savoir que, question salaire, on se fout de ma g***le. Et les leçons sur la justice sociale, merci hein.
Je pense que mon budget loisirs passe essentiellement en livres, lesquels nourrissent l'exercice de mon métier. Mais je ne suis pas payé pour les choisir librement. Une bonne partie de mon temps consiste à réduire ma pile initiale de moitié. Un livre à plus de 20 euros, c'est un joli cadeau que je me fais. La bibliothèque n'est pas une solution satisfaisante : comme je m'en nourris, je les annote, je fais des index, j'ai besoin de pouvoir y revenir. Lisant pas mal d’œuvres latines, je me dis que ce budget doit être plus élevé encore pour les LC (les Budé, mon Dieu...).
En tout cas, cela m'a réjoui de voir que beaucoup ici n'ont pas oublié le principe du salaire à la qualification. En payant mal ses fonctionnaires qualifiés, ou certains d'entre eux, l'État montre qu'il n'adhère plus à ce principe, ce qui est dangereux pour tout le monde. Le salaire à l'utilité ou à la pénibilité est un piège.
- nc33Niveau 10
Pire que l'orthographe mal maîtrisée : nous sommes beaucoup à avoir du mal à débattre sans verser dans l'ad hominem et à s'abstenir de rebondir sur un point de vue extrême.pseudo-intello a écrit:
Les concours sont déjà assez désertés comme ça, l’État est de plus en plus souvent obligé de prendre des personnels insuffisamment qualifiés (profs qui font des tas de fautes d'orthographe, profs de français qui n'aiment pas lire et méconnaissent les fonctions grammaticales basiques, pour parler des matières que je connais).
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Fires of Pompeii a écrit:Bon, je vais vous livrer mon avis iconoclaste moi aussi : j'aime mon métier mais j'aime aussi avoir de l'argent pour ma vie et mes loisirs (qui pourtant ne sont pas fous) et me dire que je suis indépendante. Or, si jamais je me séparais de mon conjoint ingénieur, vu mon salaire (je suis agrégée échelon 5), dans ma ville, je peux me payer un grand studio ou un petit F1 (dans lequel je devrais vivre avec ma fille donc). Voilà, je n'ai besoin de savoir que ça pour savoir que, question salaire, on se fout de ma g***le. Et les leçons sur la justice sociale, merci hein.
Je pense que mon budget loisirs passe essentiellement en livres, lesquels nourrissent l'exercice de mon métier. Mais je ne suis pas payé pour les choisir librement. Une bonne partie de mon temps consiste à réduire ma pile initiale de moitié. Un livre à plus de 20 euros, c'est un joli cadeau que je me fais. La bibliothèque n'est pas une solution satisfaisante : comme je m'en nourris, je les annote, je fais des index, j'ai besoin de pouvoir y revenir. Lisant pas mal d’œuvres latines, je me dis que ce budget doit être plus élevé encore pour les LC (les Budé, mon Dieu...).
En tout cas, cela m'a réjoui de voir que beaucoup ici n'ont pas oublié le principe du salaire à la qualification. En payant mal ses fonctionnaires qualifiés, ou certains d'entre eux, l'État montre qu'il n'adhère plus à ce principe, ce qui est dangereux pour tout le monde. Le salaire à l'utilité ou à la pénibilité sont des pièges.
Je suis tout à fait d'accord avec toi.
J'étais ironique en parlant d'avis iconoclaste. La vérité c'est qu'outre les conditions de vie forcément dégradées par ce salaire indécent, je me sens insultée, après tous ces efforts, quand je vois ma fiche de paye. C'est comme une claque chaque mois .
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- OxfordNeoprof expérimenté
Fires of Pompeii a écrit:J'ajoute une chose qui vous paraîtra peut-être idiote (je prends le risque) : si nos salaires "en imposaient" on serait peut-être moins vus comme des larbins par les usagers du service public.
C'est aussi ce que je pense.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
J'ai du mal avec cet argument, en revanche. C'est peut-être vrai, mais je n'ai aucune envie de revendiquer une revalorisation pour ne plus être considéré comme un larbin. Ce serait donner raison à des jugements débiles, et je me verrais mal discuter de ça avec un agent d'entretien ou une AVS, tandis qu'il ne me gêne pas de leur présenter les autres arguments. Je risque une comparaison : je suis un peu efféminé et je me prends régulièrement des remarques homophobes, mais je n'aimerais pas que tous les garçons comme moi se mettent à revendiquer un accès gratuit à la salle de sport pour se muscler et s'épargner ces remarques.
- DaphnéDemi-dieu
Oxford a écrit:Fires of Pompeii a écrit:J'ajoute une chose qui vous paraîtra peut-être idiote (je prends le risque) : si nos salaires "en imposaient" on serait peut-être moins vus comme des larbins par les usagers du service public.
C'est aussi ce que je pense.
D'ailleurs certains élèves et parents ne se gênent pas pour nous le dire !
- Not a PandaHabitué du forum
beaverforever a écrit:De manière générale, j'ai l'impression que tu confonds le monde tel qu'il est et le monde tel que tu voudrais qu'il soit. Dire "Dans un monde idéal, la vie professionnelle serait tellement satisfaisante qu'on n'aurait pas besoin d'augmenter les salaires pour l'améliorer."
Pardonnez mon franc-parler mais, à la limite, pourquoi pas ? Par contre, on rase dans l'ordre décroissant en commençant par Bernard Arnault. Et si jamais pour faire fonctionner ce monde on en arrive jusqu'à me raser moi, je contribue sans problème.
En attendant, désolé mais je vais continuer à ajouter dans mes revendications, à côté de l'amélioration de nos conditions de travail, la revalorisation de nos salaires.
- tangoExpert spécialisé
Sans compter que certains élèves se moquent bien de nous et notre rémunération ridicule en ayant fait des études, alors qu'ils peuvent avoir plus (ou au moins autant) en en faisant moins. Nous sommes bien bêtes d'avoir poussé les études pour si peu et autant de désagréments autres liés à la professions de leur point de vue...
Ce qui casse aussi l’argument du "je dois gagner comme les élèves pour être du même milieu social" quand leurs parents ou eux-mêmes gagnent déjà mieux (que ce soit légal ou non, ça dépend des cas pour la rémunération des élèves). Il n'y a pas que des élèves enfants de pauvres, mais des élèves provenant de toutes les classes sociales en France. Surprise ! Et même des enfants d'ouvriers peuvent parfois être mieux lotis que nous.
Et quand bien même nous avons des élèves venant de milieux défavorisés, une profession mal traitée par la République ne peut pas être respectée par la population. Aujourd'hui peu respectent le statut de professeur. Il suffit de voir ce qu'est devenue la gestion de classe avec les incivilités et insolences répétées, le prof bashing régulier dans la société. Et ce "prof", on le respecte d'autant moins qu'il gagne peu, c'est un "looser" dans cette société où la "réussite" ne se mesure qu'en euros ou en dollars.
Enfin, il est inutile de comparer notre rémunération à celle de toute la population, il ne faut la comparer qu'à celle des personnes ayant le même statut professionnel, c'est à dire les cadres. Et là le constat est sans appel, pas de discussion possible.
Je ne me compare pas à une caissière ou un agent d'entretien. Je n'ai rien contre eux, c'est juste que nous n'avons pas les mêmes niveaux de formation, de compétences, les mêmes responsabilités, le même type de tâches à fournir (nous : travail réflexif, intellectuel entre autre et pas juste mécanique, sans vouloir dénigrer personne hein !) ce qui justifie clairement un différentiel de salaire. Le nombre de compétentes nécessaires pour bien assurer mon métier de professeur est supérieur à celui de dites professions citées précédemment. Et ce n'est en aucun cas du dénigrement des professions en questions mais un fait. Donc comparons ce qui est comparable.
Cessez de vous prendre pour un économiste Monsieur Nitnelav, c'est ridicule, vous parlez de choses que vous ne comprenez à l'évidence pas.
Fin de la discussion pour moi, c'était mon seul et unique post. Bonne journée.
Ce qui casse aussi l’argument du "je dois gagner comme les élèves pour être du même milieu social" quand leurs parents ou eux-mêmes gagnent déjà mieux (que ce soit légal ou non, ça dépend des cas pour la rémunération des élèves). Il n'y a pas que des élèves enfants de pauvres, mais des élèves provenant de toutes les classes sociales en France. Surprise ! Et même des enfants d'ouvriers peuvent parfois être mieux lotis que nous.
Et quand bien même nous avons des élèves venant de milieux défavorisés, une profession mal traitée par la République ne peut pas être respectée par la population. Aujourd'hui peu respectent le statut de professeur. Il suffit de voir ce qu'est devenue la gestion de classe avec les incivilités et insolences répétées, le prof bashing régulier dans la société. Et ce "prof", on le respecte d'autant moins qu'il gagne peu, c'est un "looser" dans cette société où la "réussite" ne se mesure qu'en euros ou en dollars.
Enfin, il est inutile de comparer notre rémunération à celle de toute la population, il ne faut la comparer qu'à celle des personnes ayant le même statut professionnel, c'est à dire les cadres. Et là le constat est sans appel, pas de discussion possible.
Je ne me compare pas à une caissière ou un agent d'entretien. Je n'ai rien contre eux, c'est juste que nous n'avons pas les mêmes niveaux de formation, de compétences, les mêmes responsabilités, le même type de tâches à fournir (nous : travail réflexif, intellectuel entre autre et pas juste mécanique, sans vouloir dénigrer personne hein !) ce qui justifie clairement un différentiel de salaire. Le nombre de compétentes nécessaires pour bien assurer mon métier de professeur est supérieur à celui de dites professions citées précédemment. Et ce n'est en aucun cas du dénigrement des professions en questions mais un fait. Donc comparons ce qui est comparable.
Cessez de vous prendre pour un économiste Monsieur Nitnelav, c'est ridicule, vous parlez de choses que vous ne comprenez à l'évidence pas.
Fin de la discussion pour moi, c'était mon seul et unique post. Bonne journée.
- Graisse-BoulonsNiveau 10
elisa18 a écrit:je bondis devant mon ordinateur depuis toute à l'heure!Cassandrine a écrit:Nitnelav a écrit:
Evidemment, il existe des exceptions : ces enfants résilients, enfants de pauvres, qui ont échappé aux lois de la réussite et de l'échec, et se sont sortis de leur milieu. Mais comme on ne fait pas un argument avec les exceptions...
@Nitnelav: Je suis l'exception "l'enfant résilients parents de pauvres".... Je n'aime d'ailleurs pas ces termes.... Mon père était ouvrier étranger sachant à peine lire dans sa langue maternelle...
Je ne viens pas d'une famille de profs et je ne suis pas une riche héritière.
J'en ai bavé pour être là où je suis mais je considère que je mérite un salaire digne de ce nom .... Lorsque j'ai commencé ma carrière d'enseignante,il y a 20 ans, certes mon salaire était plus bas que maintenant, mais je gagnais bien ma vie (je pouvais me payer régulièrement le resto, partir en vacances...).
20 ans plus tard, mon salaire a augmenté mais je gagne moins bien ma vie (je ne parle pas des charges familiales, je n'ai pas d'enfants) , les loyers ont augmenté, l'eau, l'électricité, les prix...
Certes, je gagne correctement ma vie, je ne suis pas pauvre ... Certaines personnes sont jalouses de mon salaire de prof mais lorsque je leur montre ma fiche de paie... (pas de 13eme mois ni d'autres avantages) elle changent d'avis...
Je fais vraiment partie des exceptions.... Fille d'ouvrier et de vendeuse devenue prof.....
Et puis maman divorcée qui élève seule ses enfants....
Je crois que Nitnelav est jeune et n'a pas du tout idée du monde dans lequel nous vivons. Il est fils de profs.... Catégorie sociale à l'époque privilégiée....
Dans ma matière, nous sommes 3 mamans solos sur 6.... Non, ce n'est plus une exception.....
La paupérisation des enseignants? je la touche du doigt tous les jours.... Je suis en fin de carrière, je n'ai que 2 enfants et ma fille est boursière du CROUS..... Nous avons dû prendre un crédit étudiant cette année.....
Tout est là : netlav est fils de prof, catégorie à l'époque privilégiée...Je prend un pari : je suis presque sûr que netlav à "baigné" dans l'ambiance "SNES" depuis tout petit.
Ca fait maintenant plusieurs décennies que les profs, précédemment correctement rémunérés, se faisaient plaisir à déclamer fièrement le même discours selon lequel ils ne voulaient pas d'argent pour eux mais plus pour les autres. Ca fait des années et des années que le bon ton l'emporte sur tout le reste...Des collègues qui par le passé avaient un niveau de vie en presque en rapport avec leur niveau d'expertise, n'étaient pas insultés ni méprisés par le pays. Ils s'offraient le plaisir de se présenter au monde (et entre eux) comme "au dessus des considération matérielles", il étaient pour "l'égalité", "pour l'augmentation des petits salaires" et de tous les nobles "combats"...Et ça a marché bien plus qu'ils ne l'escomptaient, dans le sens ou leurs successeurs sont dépassés par les catégories B, rattrapés par le smic et socialement méprisés.
nitnelav est juste anachronique, et ça tombe tellement bien avec le fait d'être fils de profs que ça doit être vrai...j'espère que cette posture lui procure un intense plaisir et le sentiment d'être plus noble d'esprit que les autres car la douleur va venir, bientôt.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Ah mais c'est sans doute une vision du monde qui mérite d'être discutée. Je constate juste que le monde actuel en est éloigné et qu'il serait difficile de le transformer en cette utopie.Not a Panda a écrit:beaverforever a écrit:De manière générale, j'ai l'impression que tu confonds le monde tel qu'il est et le monde tel que tu voudrais qu'il soit. Dire "Dans un monde idéal, la vie professionnelle serait tellement satisfaisante qu'on n'aurait pas besoin d'augmenter les salaires pour l'améliorer."
Pardonnez mon franc-parler mais, à la limite, pourquoi pas ? Par contre, on rase dans l'ordre décroissant en commençant par Bernard Arnault. Et si jamais pour faire fonctionner ce monde on en arrive jusqu'à me raser moi, je contribue sans problème.
En attendant, désolé mais je vais continuer à ajouter dans mes revendications, à côté de l'amélioration de nos conditions de travail, la revalorisation de nos salaires.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'ai du mal avec cet argument, en revanche. C'est peut-être vrai, mais je n'ai aucune envie de revendiquer une revalorisation pour ne plus être considéré comme un larbin. Ce serait donner raison à des jugements débiles, et je me verrais mal discuter de ça avec un agent d'entretien ou une AVS, tandis qu'il ne me gêne pas de leur présenter les autres arguments. Je risque une comparaison : je suis un peu efféminé et je me prends régulièrement des remarques homophobes, mais je n'aimerais pas que tous les garçons comme moi se mettent à revendiquer un accès gratuit à la salle de sport pour se muscler et s'épargner ces remarques.
Je ne dis pas que c'est un argument justement. C'est un état de fait, mais pas un motif pour avoir une augmentation nous sommes d'accord.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- pseudo-intelloSage
D'ailleurs, on est plusieurs à avoir été caissières, pendant nos études. On est restés la même personne. Sauf qu'à un moment, malgré nos années de prépa, nous avons été embauchés pour un travail non-qualifié et payés comme tels, et que CAPES en poche, nous aspirons légitimement à mieux.tango a écrit:Je ne me compare pas à une caissière ou un agent d'entretien. Je n'ai rien contre eux, c'est juste que nous n'avons pas les mêmes niveaux de formation, de compétences, les mêmes responsabilités, le même type de tâches à fournir (nous : travail réflexif, intellectuel entre autre et pas juste mécanique, sans vouloir dénigrer personne hein !) ce qui justifie clairement un différentiel de salaire.
L'agent d'entretien, idem, c'était peut-être l'éducatrice spécialisée avant qu'elle reprenne ses études sur le tard à 30 balais.
L'aide-soignante, c'était peut-être ton infirmière qui depuis a évolué en interne.
Ce n'est pas une question de personne (puisque la même personne peut avoir exercé des métiers différents à divers moments de sa vie), mais de qualification.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Fires of Pompeii a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'ai du mal avec cet argument, en revanche. C'est peut-être vrai, mais je n'ai aucune envie de revendiquer une revalorisation pour ne plus être considéré comme un larbin. Ce serait donner raison à des jugements débiles, et je me verrais mal discuter de ça avec un agent d'entretien ou une AVS, tandis qu'il ne me gêne pas de leur présenter les autres arguments. Je risque une comparaison : je suis un peu efféminé et je me prends régulièrement des remarques homophobes, mais je n'aimerais pas que tous les garçons comme moi se mettent à revendiquer un accès gratuit à la salle de sport pour se muscler et s'épargner ces remarques.
Je ne dis pas que c'est un argument justement. C'est un état de fait, mais pas un motif pour avoir une augmentation nous sommes d'accord.
Alors nous sommes d'accord !
- Lisak40Expert spécialisé
Même si je suis d'accord avec tout ce que vous dites et que je ne veux pas me mettre en mode "troll", je repense à ce post lu sur un des rezosocio où un prof étalait ravi sa démission de son poste, pour devenir... agent d'entretien dans son établissement, avec le salaire assorti !! Qui sait : c'était peut-être un agrégé HC qui a décidé qu'il préférait un métier avec de meilleures conditions de travail : pas de travail le soir, les week-ends, les vacances), des toilettes propres et fournie en paier toilettes, savon et papier séchant toute la journée, et ce tous les jours de la semaine, des salles de repos propres, voire qui n'ont pas été repeintes en 1983, des frigos et des micro-ondes, un coin vaisselle, et même des cafetières Nespresso !
- kroutuNiveau 6
Lisak40 a écrit:Même si je suis d'accord avec tout ce que vous dites et que je ne veux pas me mettre en mode "troll", je repense à ce post lu sur un des rezosocio où un prof étalait ravi sa démission de son poste, pour devenir... agent d'entretien dans son établissement, avec le salaire assorti !! Qui sait : c'était peut-être un agrégé HC qui a décidé qu'il préférait un métier avec de meilleures conditions de travail : pas de travail le soir, les week-ends, les vacances), des toilettes propres et fournie en paier toilettes, savon et papier séchant toute la journée, et ce tous les jours de la semaine, des salles de repos propres, voire qui n'ont pas été repeintes en 1983, des frigos et des micro-ondes, un coin vaisselle, et même des cafetières Nespresso !
Certes, mais ce n'est pas là le coeur de la critique. Nitnelav affirme que 1/ l'amélioration des conditions de travail doit être LA priorité, et 2/ l'augmentation des traitements n'est pas souhaitable.
Pour le point 1, je pense que tout le monde est d'accord sur la nécessaire amélioration de nos conditions de travail (pour la priorité, je suppose que les avis seront plus variés), mais ce qui cristallise les tensions, c'est la deuxième affirmation.
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