Re: Faites-vous grève pour le bac (surveillance, oraux et correction) ? Quelles conséquences ?

gauvain31 a écrit:

Madame_Prof a écrit:Eh oh, les syndicats sont en réunion intersyndicale. Y a des humains derrière. Vous imaginez la journée que passent les responsables syndicaux ?!

On a eu un mail du Snes à 18h pour évoquer la réussite de la grève, le souhait de reconduire, le DNB, et qu'on serait tenu au courant après l'intersyndicale.

Pardon pour mon impatience j'imaginais que toutes les AG de France se déroulaient le matin . Pour moi Toulouse = France. Je suis trop Toulouso-centré . Ça ne se reproduira plus Et oui bravo aux délégués syndicaux qui abattent un travail monstrueux

Ah ah, non mais je comprends, on a tous envie d'entendre des appels à la poursuite du mouvement ! Et, envie de retrouver un peu de courage pour la suite des évènements.

Toulouse = Ma 2e ville I love you

Le 93 et Toulouse sont bien mobilisés, ça fait plaisir abi

Bon courage Madame Prof !

Illiane a écrit:Du côté de Marseille, c'est reconduction de la grève demain et incitation à tenir des AG dans les établissements avant le début des épreuves pour essayer de convaincre les indécis. Et correctif de mes collègues : les épreuves ont plutôt commencé avec 10-15 mn de retard (en tout cas dans certaines salles, ça a pu être plus long pour d'autres).

Oh pu... ça monte au cerveau. Remplace "convaincre" par "bloquer" et là on est bon :serge:

21H45, toujours rien… Certains sont convoqués dès 7h45 demain… Je ne vois pas comment mobiliser les gens maintenant.
Je sais que la journée a été rude, mais juste une communication, même rapide, aurait été appréciable.

gauvain31 a écrit:

Mandala a écrit:Grève suivie dans mon lycée; cohorte d'étudiants et de retraités pour faire le job. Les épreuves se déroulent normalement

Pas mal de grévistes dans notre lycée apparemment (entre 40 et 50%) :des agents techniques et des IPR ont été convoqués comme surveillants. Nous étions 800 ce matin devant le Rectorat de Toulouse et avons voté pour une grève reconductible demain : pas sûr que les moyens mis en œuvre pour contrer la grève aujourd'hui seront les mêmes demain.

Nous devrions passer au 13h sur France TV tout à l'heure

Bravo à vous.
Et, franchement, des IPR convoqués pour surveiller, ce n'est pas une victoire, mais c'est quand même joli. D'ailleurs, pourquoi ne pas les convoquer tous les ans aux surveillances, et aussi aux corrections, puisqu'ils ont manifestement les compétences pour...

Kimberlite a écrit:

gauvain31 a écrit:

Mandala a écrit:Grève suivie dans mon lycée; cohorte d'étudiants et de retraités pour faire le job. Les épreuves se déroulent normalement

Pas mal de grévistes dans notre lycée apparemment (entre 40 et 50%) :des agents techniques et des IPR ont été convoqués comme surveillants. Nous étions 800 ce matin devant le Rectorat de Toulouse et avons voté pour une grève reconductible demain : pas sûr que les moyens mis en œuvre pour contrer la grève aujourd'hui seront les mêmes demain.

Nous devrions passer au 13h sur France TV tout à l'heure

Bravo à vous.
Et, franchement, des IPR convoqués pour surveiller, ce n'est pas une victoire, mais c'est quand même joli. D'ailleurs, pourquoi ne pas les convoquer tous les ans aux surveillances, et aussi aux corrections, puisqu'ils ont manifestement les compétences pour...

Mais je pense, et ils le savent, qu'ils vont devoir aussi corriger. Un collègue sur ce forum nous a raconté qu'un IPR s'était mis à corriger des copies, puisqu'il n'y avait plus personne.

Pour ceux qui parlent de la suite: pour les lycées on verra... c'est héroïque je trouve que des collègues parlent de reconduire la grève. D'ailleurs, le pourcentage de grévistes annoncé est clairement bidon et il y a de quoi être remonté (en plus de tout ce qui s'est fait et tout ce qui se prépare...).

Côté collège: il y a les surveillance du DNB et les corrections. Personnellement, je pense que la grève des corrections aurait plus d'effet, j'espère que les syndicats vont cibler dessus. Ce qui serait bien, ce serait que les collègues de lycée et lycée pro se joignent à ceux des collèges pour manifester, mener différentes actions...

Tout ceci me semble un peu désespéré, mais tant qu'on peut manifester et faire la grève...

Chez nous 2 équipes en grève : SVT et SES + 4 collègues d'HG et 4 d'espagnol et une d'anglais, c'est tout soit une vingtaine.
On a été remplacé par des AED ou des retraités et il n y avait qu'une personne de couloir au lieu de 2 . Aucun souci a annoncé le PA aux parents...

Oui c'est aussi l'énergie du désespoir qui m'anime. Je vais être tonton dans quelques jours et je fais ça aussi pour mon petit neveu qui va naître ; je veux lui donner la chance que moi et ma sœur avons eu quand nous étions jeunes (nous sommes fils et fils d'ouvrier, notre père a quitté l'école à 12 ans en 1945)

Quand au 5% cela m'a aussi beaucoup remué.... Voici un extrait de l’excellente chronique de Thomas Legrand ce matin sur France inter :

Thomas Legrand in France Inter a écrit:Les épreuves commencent… dans ¼ d’heure ! L’idée qu’il puisse y avoir –pour la 1ère fois depuis 2003- une grève pour le BAC (cap scolaire mais aussi initiatique pour les jeunes Français) révèle une colère des enseignants, inédite par sa nature ! Dans la vie politique et sociale, des capteurs classiques permettent d’évaluer une crise. L’activité militante des syndicats, la teneur des mots d’ordre (codes que l’on sait déchiffrer), les taux de grévistes, l’affluence aux manifestations, le soutien populaire. Ces indices nous permettaient d’évaluer la puissance réelle d’un mouvement. Mais ces sondes pour jauger la profondeur d’un mouvement social ne sont plus adaptées. Nous sommes comme le sismologue qui s’aperçoit qu’il a installé ses enregistreurs de mouvements telluriques trop près d’une autoroute, le grondement permanent du trafic masque le bruit sourd et bas des failles profondes. La colère, le malaise des professeurs, cette fois-ci, n’est pas l’habituelle crainte conservatrice aux aspects catégoriels, souvent sur-joués par les syndicats. Il ne s’agit pas du râle du Mammouth trop gras.

J'ai trouvé l'image sismique très adéquate Smile

https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-17-juin-2019

https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/64279204_314164172804958_2574969692955344896_n.jpg?_nc_cat=101&_nc_ht=scontent-cdg2-1.xx&oh=d591d29b9ce8d5aad26802002e9887d8&oe=5D7D5A17

Appel à poursuivre la grève de la part de l'intersyndicale.

Pas ultra convaincu par le tract, mais je fais grève demain.

Merci Seifer : Blanquer et ses sbires ont fait une opération de communication mensongère aujourd'hui pour décourager les troupes.... dis-toi que les services des rectorat ont tout miser pour le 17, pas pour le 18 : il y aura peut-être des surprises. Je devais être de suppléance demain après-midi. Finalement mon proviseur-adjoint me contacte vendredi soir après 18 h (!)par mail pour me dire que je surveillerai une épreuve de bac pro : c'est qu'ils n'ont probablement plus de surveillants de secours....

C’est rigolo, ma convocation du 27 a été annulée. Razz

gauvain31 a écrit:Oui c'est aussi l'énergie du désespoir qui m'anime. Je vais être tonton dans quelques jours et je fais ça aussi pour mon petit neveu qui va naître ; je veux lui donner la chance que moi et ma sœur avons eu quand nous étions jeunes (nous sommes fils et fils d'ouvrier, notre père a quitté l'école à 12 ans en 1945)

Quand au 5% cela m'a aussi beaucoup remué.... Voici un extrait de l’excellente chronique de Thomas Legrand ce matin sur France inter :

Thomas Legrand in France Inter a écrit:Les épreuves commencent… dans ¼ d’heure ! L’idée qu’il puisse y avoir –pour la 1ère fois depuis 2003- une grève pour le BAC (cap scolaire mais aussi initiatique pour les jeunes Français) révèle une colère des enseignants, inédite par sa nature ! Dans la vie politique et sociale, des capteurs classiques permettent d’évaluer une crise. L’activité militante des syndicats, la teneur des mots d’ordre (codes que l’on sait déchiffrer), les taux de grévistes, l’affluence aux manifestations, le soutien populaire. Ces indices nous permettaient d’évaluer la puissance réelle d’un mouvement. Mais ces sondes pour jauger la profondeur d’un mouvement social ne sont plus adaptées. Nous sommes comme le sismologue qui s’aperçoit qu’il a installé ses enregistreurs de mouvements telluriques trop près d’une autoroute, le grondement permanent du trafic masque le bruit sourd et bas des failles profondes. La colère, le malaise des professeurs, cette fois-ci, n’est pas l’habituelle crainte conservatrice aux aspects catégoriels, souvent sur-joués par les syndicats. Il ne s’agit pas du râle du Mammouth trop gras.

J'ai trouvé l'image sismique très adéquate

https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-17-juin-2019

Blanquer n'a pas vraiment apprécié la chronique :

La colère des enseignants, Jean-Michel Blanquer et les joies de la radio filmée 😏#Quotidien pic.twitter.com/lRpllodSZR
— Quotidien (@Qofficiel) 17 juin 2019

Merci Ylm : ça c'est collector !!

Je me demande pourquoi le SNETAA ne figure pas dans ce mouvement ! Ils sont pourtant hostiles à la réforme !

gauvain31 a écrit:Merci Ylm : ça c'est collector !!

Cela vaudrait même le coup d'en faire un gif, non ?
"Quand ton ministre affirme qu'il ne fera aucune réforme"
"Quand le même ministre affirme que ce qui motive ses nombreuses réformes, c'est le biendesélèves"
ad libitum

EDIT : merci Vicomte !

VicomteDeValmont a écrit:

Malheureusement, la grève n'a pas été du tout suivie dans mon lycée (lycée périurbain où les apôtres du macronisme sont visiblement sur-représentés). C'est moi, le petit stagiaire, qui m'y suis collé... J'aurais bien poursuivi le mouvement mercredi (puisqu'un préavis couvre toute la période des examens), mais quel sens donné à mon geste qui demeurera isolé ?
Il aurait pourtant suffi que quelques-uns de ceux qui sont bardés d'heures de surveillance (28h pour moi, et même 29h40 avec un tiers-temps) se mettent en grève de manière coordonnée pour perturber le fonctionnement de l'établissement. Mais voilà...

Je suis gréviste aujourd'hui, non sans un inquiétude : comme c'est pour les corrections du bac, je cours le risque que l'on me retire non seulement le trentième d'aujourd'hui, mais tous ceux courant jusqu'à la date de remise des copies.
Je n'ai aucune garantie que mon geste aura la moindre conséquence : aucun moyen d'avoir une idée du caractère suivi de la grève, ne connaissant pas les collègues également convoqués.
J'espère malgré moi qu'ils trouveront quelqu'un pour corriger "mes" copies prévues - quand je dis quelqu'un, je pense à un IPR, pas à un collègue qui accepterait une charge supplémentaire, d'ailleurs illégale - et qu'ils préféreront prétendre que mon absence n'a guère eu d'impact, plutôt que de me faire lourdement sentir qu'elle en a eu un.

Sinon, y'a pas des caisses de grève pour les grévistes, qu'on puisse alimenter ? Est-ce que c'est légal d'ailleurs ?

La caisse de grève n'a rien d'illégal nash 06

Aujourd'hui devant le rectorat de Toulouse plusieurs fourgons de CRS et des soldats de la légion étrangère (source SNALC). L'AG s'est déroulée à l'ESPE dans un amphithéâtre (la directrice n'était pas d'accord d'ailleurs Rolling Eyes

)

Hypermnestre a écrit:Mais il y a d'autres jours de surveillance. Que fait-on ? On s'accroche ? On laisse tomber ?
Apparemment à Lyon ils ont voté la poursuite, à Caen une nouvelle journée vendredi seulement…
Pas de cadrage national ?
Et les copies, on les récupère ? On les corrige ?

As-tu un lien vers cette décision?
Je ne surveillais pas hier, je ne surveille pas vendredi, mais je suis censée surveiller demain. J'avais prévu de faire grève mais j'ai bien peur qu'une grève à moi toute seule car la nouvelle journée est vendredi ne serve pas à grand chose.

Je l'ai lu sur twitter, j'essaie de le retrouver.

Merci, Hypermnestre.

Mélanie, je ne parviens pas à retrouver la source (et je suis pourtant sûr d'avoir lu cela sur twitter !) alors j'édite ce que j'ai marqué pour n'induire personne en erreur. Je suis absolument désolée. Bon courage.

ylm a écrit:
Blanquer n'a pas vraiment apprécié la chronique :

La colère des enseignants, Jean-Michel Blanquer et les joies de la radio filmée 😏#Quotidien pic.twitter.com/lRpllodSZR
— Quotidien (@Qofficiel) 17 juin 2019

Excellent!
Les radios publiques sont en grève aujourd'hui. J'imagine que le sort qui les attend n'est pas joyeux (plan d'austérité... et probablement moyen de museler tous ces emmerdeurs, quand ils ne marchent pas au pas)... j'ai l'impression qu'on sent aussi l'énergie du désespoir chez certains.
Ces derniers temps, sur France Inter et France Culture, le mouvement de grève des enseignants a plutôt pas mal été relayé. Merci à eux.