Suicide d'une CPE du lycée Jean Moulin de Béziers [avril 2019]

Ce suicide a une teneur toute particulière : il s'agit du deuxième décès depuis l'été dernier. Quelques jours avant la rentée des classes, un cadre du lycée Jean-Moulin a été retrouvé pendu dans son logement de fonction. Le chiffre fait froid dans le dos : depuis 2008, six agents ont mis fin à leurs jours. Un bien triste record pour un établissement scolaire en France. En octobre 2011, une professeur de mathématiques s'était immolée par le feu dans la cour de récréation.

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/une-salariee-du-lycee-jean-moulin-s-est-encore-donne-la-mort-a-beziers-a-quel-moment-y-aura-t-il-une-1555511700

3 CPE pour 2700 élèves, donc un CPE pour 900 élèves...

Que de suicides en peu de temps dans cet établissement...

Pour rappel, c'est le lycée de Lise Bonnafous.
En 2014, c'est le proviseur adjoint qui se suicide.
En 2018 le responsable des agents.

Il y a eu un CHSCT en novembre 2018.

Mon Dieu, que c'est effrayant… Que faire pour enrayer cette succession de drames?

C'est désolant et terrifiant.
Des pensées pour la famille de cette collègue.

"Le chiffre fait froid dans le dos : depuis 2008, six agents ont mis fin à leurs jours."

"Pour autant, rien ne permet de dire si ce passage à l'acte est lié directement ou pas à une souffrance au travail. Cette sexagénaire surmontait difficilement la perte de son fils il y a deux ans. L'automne dernier, France Bleu Hérault l'avait rencontrée dans un endroit très discret. Elle était accompagnée de plusieurs salariés non-enseignants.  Elle évoquait sa souffrance au travail, son mal-être, le manque de considération.

Cette CPE voulait rester anonyme. Nous avions pris soin de ne pas évoquer sa fonction car elle craignait les représailles. La peur d'une mutation dans un autre lycée. "

Mes pensées à cette collègue et à ses collègues.

Oh

Ha@_x a écrit:3 CPE pour 2700 élèves, donc un CPE pour 900 élèves...

Mais puisqu'on vous dit que ça n'a rien à voir avec le travail...

Quelle tristesse ; et quelle honte pour l'EN.

Des pensées pour sa famille et ses proches.

Paleoprof a écrit:Mon Dieu, que c'est effrayant… Que faire pour enrayer cette succession de drames ?

Même question.

Thalia de G a écrit: Des pensées pour sa famille et ses proches.

Paleoprof a écrit:Mon Dieu, que c'est effrayant… Que faire pour enrayer cette succession de drames ?

Même question.

Il y aurait plusieurs pistes, le problème est que le malaise éprouvé dans le personnel du lycée est lié tant aux conditions matérielles qu'aux facteurs humains très mal connus. Et probablement que les deux sont liés. Cette impuissance/indifférence des autorités est terrible et doit accentuer le sentiment de mépris ou d'abandon que doivent ressentir beaucoup de personnes dans l'enceinte de cet établissement

LadyC a écrit:

Ha@_x a écrit:3 CPE pour 2700 élèves, donc un CPE pour 900 élèves...

Mais puisqu'on vous dit que ça n'a rien à voir avec le travail...

Quelle tristesse ; et quelle honte pour l'EN.

Et tout le monde s'en fout...

et

Fesseur Pro a écrit:

LadyC a écrit:

Ha@_x a écrit:3 CPE pour 2700 élèves, donc un CPE pour 900 élèves...

Mais puisqu'on vous dit que ça n'a rien à voir avec le travail...

Quelle tristesse ; et quelle honte pour l'EN.

Et tout le monde s'en fout...

Oh pas tout le monde quand même n'exagérons rien. Je dirais plutôt qu'il y a un fatalisme totalement nauséabond, un déni criminel, et un manque de courage politique qui explique aussi les suicides chez les agriculteurs et chez les policiers. Que fait concrètement l'Etat pour ces derniers  ? Rien. En tout cas rien pour les 3 ans prochaines années. Un suicide c'est pas digne d'une start-up nation; dans une idéologie extrémiste où l'humain n'est qu'un outil, pourquoi s'émouvoir des suicides? Est-ce qu'on s'émeut quand on casse sa scie ou sa fourchette ?

Je ne trouve pas, sur le site du rectorat, d'onglet permettant d'accéder aux compte-rendus de CHSCT. Ça existe ? (Les CR, oui, mais un accès rapide et ouvert, je veux dire...)

S'il y a eu un CHSCT le 6 novembre 2018 sur la situation, il y a bien un CR accessible ?

Peut-être uniquement aux personnels de l'académie ? À la fac c'est typiquement le genre de truc qu'on garde sur l'intranet.

Grhmpf. Indeed.
Si un collègue de l'académie a ça sous la main... ?

Fesseur Pro a écrit:

LadyC a écrit:

Ha@_x a écrit:3 CPE pour 2700 élèves, donc un CPE pour 900 élèves...

Mais puisqu'on vous dit que ça n'a rien à voir avec le travail...

Quelle tristesse ; et quelle honte pour l'EN.

Et tout le monde s'en fout...

Je ne crois pas que ce soit le problème. Je pense surtout que le type de réponse envisagée est inadapté.

Après le suicide d'un membre du personnel en 2014, outre le même dispositif d'écoute et d’accompagnement des personnes identifiées, une enquête a été menée dans le cadre du CHSCT dont les conclusions ont été présentées au sein de la même instance. Et en 2018, "le dispositif d'accompagnement déployé a permis d'accompagner les situations individuelles déclarées", ajoute le rectorat.

Je peux me tromper, ne connaissant pas tout le contexte, mais mon impression est qu'on traite les symptômes sans traiter les causes. Un peu comme quand on médicalise les problèmes de comportement des élèves pour ne pas réviser le règlement intérieur ou embaucher des surveillants. Un petit cachet de ritaline, ça ira mieux. On fait quelque chose, il ne faut pas le nier, peut-être avec les meilleures intentions du monde. Devant un suicide, tout le monde est un peu désemparé, c'est normal. Mais cette médicalisation du problème peut être très mal vécue, notamment si l'on donne l'impression que l'on fait porter aux individus tous les défauts du système. Si on pense qu'il faut changer les conditions de travail et que l'on vous offre des entretiens avec des psychologues, il est facile de percevoir le dispositif d'écoute comme hypocrite et de ressentir un manque profond de considération.

Je ne crois pas que ce soit calculé, au sens où les types du rectorat chercheraient seulement à se couvrir. Je crois qu'en mettant en place des "dispositifs d'écoute" ils espéraient sincèrement que les choses allaient s'améliorer. On est tous un peu comme ça, quand un proche est en dépression, on fait confiance à des psychiatres. Et parfois on le regrette amèrement. Mon sentiment est que tout le monde dans l'Education Nationale prend le problème des conditions de travail avec fatalisme. C'est un fait admis que l'enseignement est un métier éprouvant pour les nerfs. Tout ce que l'on peut faire, c'est l'admettre une bonne fois, à la manière des soldats qui acceptent l'idée qu'ils sont déjà morts, et tenter de réparer les dégâts quand ils arrivent. Les problèmes liés à la perte de confiance et à la perte d'autorité sont nationaux. Aujourd'hui pour se rendre compte à quel point c'est anormal, il faut quitter le pays. Et je suis très sérieux.

egomet a écrit:Je ne crois pas que ce soit calculé, au sens où les types du rectorat chercheraient seulement à se couvrir. Je crois qu'en mettant en place des "dispositifs d'écoute" ils espéraient sincèrement que les choses allaient s'améliorer.

J'aimerais croire cela. Mais je n'y arrive plus, loin s'en faut. :|