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Léo1991
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Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît Empty Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît

par Léo1991 Lun 4 Oct 2021 - 19:48
Bonsoir à tous,

Je vous écris ce message car je ressens le besoin d'obtenir des avis, voire des conseils.

Je suis enseignant depuis plusieurs années dans la zone de Paris (je suis volontairement flou sur la géolocalisation). J'ai toujours enseigné en REP ou REP+.

Pour être honnête, je n'ai jamais eu de problème de gestion de classe et je suppose que cela arrange ma hiérarchie avec qui je n'ai jamais eu de problèmes non plus. Aussi, j'ai été inspecté l'année dernière et j'ai plutôt été rassuré : je n'ai obtenu que des éloges.

Malgré tout, je n'oublie pas que le vent peut tourner très vite et qu'il ne faut jamais fanfaronner. Rien n'est jamais acquis dans ce métier et je l'ai compris dès le début en voyant des collègues plus âgés se faire lyncher par d'autres collègues (pour des raisons pédagogiques ou non).

En somme, j'essaie de bien faire mon travail, je me donne à 100% chaque jour et je suis plutôt épanoui dans ma vie (pro' et personnelle). Je fais tout pour respirer la santé et je crois vraiment être heureux. (Je crois...)

Pourtant... Chaque année, le même recommencement. Une éternelle boucle. Il arrive un dimanche où je n'arrive plus à bouger du lit, tellement la fatigue me paralyse. Et là, je sais que je vais devoir me mettre en arrêt maladie 1 ou 2 jours. Et ce sera le même cirque dans quelques mois. Et ma famille me dira encore "t'as pas assez de tes vacances ? Il t'en faut toujours plus ?".

Donc chaque année, je dois me mettre en arrêt maladie une dizaine de jours éparpillés dans la période scolaire. Et cela est éprouvant car mes collègues ne cessent de me rabâcher que si ce métier est trop dur pour moi, il vaut mieux démissionner. Ils me rappellent qu'en vingt ans de carrière ils n'ont jamais été en arrêt maladie même avec une grippe. On me rappelle que la nouvelle génération dont je fais partie est trop faible, pas assez forte.

Ce qui fait que chaque mini "burn out" me tue un peu plus car je sais que les collègues me voient comme un faible qui profite du système. Et on n'hésite pas à me le faire savoir. Les chefs ne me disent rien mais je crois qu'ils n'en pensent pas moins.

Voilà, je me donne à 100%, je pense faire bien mon travail (et mes chefs me le confirment, l'inspecteur me l'a assuré) mais je n'ai pas le droit à ces écarts de fatigue qui m'arrivent de manière sporadique dans l'année.

Et si je me donnais à 90% au lieu de 100%, il est certain que là aussi on le remarquerait. (On = les parents, les enseignants, voire les chefs ?). La conséquence de tout ça ? Je me sens complétement piégé. J'aime mon métier, je m'y consacre à fond par plaisir, mais mon corps n'arrive pas à suivre. Cependant, si je ménage mon corps, le travail que je fournis sera de moins bonne qualité il y aura des collègues pour me le faire savoir.

Je vois leur attitude envers d'autres collègues : ils jugent leurs compétences, ils regardent constamment s'ils se donnent à fond, on vérifie bien qu'ils travaillent assez pour compenser la somme "astronomique" de vacances que l'on aurait eue "gracieusement" chaque été. Vous vous doutez bien que les chefs laissent volontairement cette ambiance au sein du collège.

Je m'exclue volontairement de ce "ils" car vous vous en doutez, je suis bien la dernière des petites fourmis qui peut se permettre de juger le travail d'autrui étant donné que moi-même je ne supporte pas l'excès de pression.

Je suis désolé pour ce gigantesque pavé. Je ne sais pas si je cherche du réconfort ou si au contraire j'attends que l'on me remonte les bretelles... Je suis un peu perdu.

Bonne soirée à vous ! Et merci à ceux qui auront le temps de lire Wink
pseudo-intello
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Sage

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par pseudo-intello Lun 4 Oct 2021 - 19:58
Si tes collègues pensent vraiment comme ça, ce sont des ***.

Je suis désolée, mais pour le reste,je ne peux pas décider à ta place. Ça te plaît, mais c'est trop dur. Mis ça t e plaît.

A mon sens, tes arrêts maladie ne sont pas un souci. Ils sont cependant potentiellement le signe qu'au fil des années (quand s'ajoutera la fatigue de la vie de famille, des enfants...), ça devienne vraiment trop dur.

Je pense que tu peux couper en deux en commençant à regarder les portes de sortie, sans te presser, et au fil du temps, si l'une te tape dans l’œil, tu sors ; si elle ne te tente pas assez pour sortir de l'EN, tu restes. Rien n'est figé, ton choix de rester n'a rien de définitif (celui de partir risque de l'être davantage).

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Médée
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Érudit

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par Médée Lun 4 Oct 2021 - 19:59
Bonsoir,
Une des solutions est peut-être de demander ta mutation. Tous les collègues ne sont pas prompts à juger de cette manière leurs confrères, je trouve ça aberrant, surtout quand on sait (comme tu le rappelles) comment nous sommes considérés dans la société... Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît 1665347707

Personnellement, je suis peu sensible à ce que pensent les autres de moi, mais je sais que ce n'est pas forcément évident.

Bon courage ! fleurs

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Rentrée 2024 : Poste fixe !   Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît 1783335506 (et 16e établissement Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît 2329779795 )
2021-2024 :  TZR en remplacements courts  titanic
2020-2021 : T3 - TZR en AFA : 1 collège  woohoo 6e, 5e + PP 5e
2019-2020 : T2 - TZR en AFA : 2 collèges 6e, 5e, 4e + PP 5e
2018-2019 : T1 - TZR en AFA : 3 collèges  Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît 2164541516  5e, 4e
2017-2018 : Stagiaire en lycée (2nde x2)
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par Léo1991 Lun 4 Oct 2021 - 20:12
pseudo-intello a écrit:Si tes collègues pensent vraiment comme ça, ce sont des ***.

Je suis désolée, mais pour le reste,je ne peux pas décider à ta place. Ça te plaît, mais c'est trop dur. Mis ça t e plaît.

A mon sens, tes arrêts maladie ne sont pas un souci. Ils sont cependant potentiellement le signe qu'au fil des années (quand s'ajoutera la fatigue de la vie de famille, des enfants...), ça devienne vraiment trop dur.

Je pense que tu peux couper en deux en commençant à regarder les portes de sortie, sans te presser, et au fil du temps, si l'une te tape dans l’œil, tu sors ; si elle ne te tente pas assez pour sortir de l'EN, tu restes. Rien n'est figé, ton choix de rester n'a rien de définitif (celui de partir risque de l'être davantage).

Merci pour ta réponse sincère ! Alors normalement, je n'ai pas prévu de faire des enfants et avec un rythme de travail aussi soutenu cela serait injuste pour l'enfant. Je crains que tu aies raisons, au fil des années il se peut que le métier devienne trop difficile pour moi.

C'est ce que je fais à chaque rentrée de septembre, je me dis à chaque fois "c'est peut-être ma dernière année, je ne m'interdis rien, si je veux partir je peux le faire". Mais le fait que mes cours se passent bien avec les élèves me donne envie de continuer...

Médée a écrit:Bonsoir,
Une des solutions est peut-être de demander ta mutation. Tous les collègues ne sont pas prompts à juger de cette manière leurs confrères, je trouve ça aberrant, surtout quand on sait (comme tu le rappelles) comment nous sommes considérés dans la société... Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît 1665347707

Personnellement, je suis peu sensible à ce que pensent les autres de moi, mais je sais que ce n'est pas forcément évident.

Bon courage ! fleurs

Quand je suis arrivé dans l'établissement c'était déjà comme cela. Il y a une poignée d'enseignants qui parviennent à s'extraire de cette surveillance et ce sont ces enseignants avec qui je m'entends le mieux.

Je ne jette pas la pierre à mes autres collègues, je suppose que c'est la nouvelle manière de "manager" les établissements par les chefs qui poussent les enseignants à se bouffer entre eux. Le discours médiatiques a probablement aggravé la chose "profs décrocheurs".

Et pour la mutation, avec la réforme des lycées, il n'y a quasi plus aucun poste dans ma discipline. Sauf si l'on est mariés et que l'on a des enfants.

Et je suis, en temps habituel, peu sensible à ce genre de discours, à ce genre de surveillance, mais l'établissement fonctionnant ainsi, cela a fini par me toucher malgré moi. C'est un collège de surface où beaucoup d'enseignants se vantent d'être des machines. Mais moi, je ne veux pas devenir une machine justement.

Merci en tout cas pour ton message Smile
Zazk
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Fidèle du forum

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par Zazk Lun 4 Oct 2021 - 20:15
Bonsoir,
Je ne suis pas très bien "placée" pour te répondre car je suis en arrêt maladie peut-être définitif (maladie de Parkinson) après 35 ans de carrière.
Mais je me reconnais dans tes propos, en particulier quand tu sembles te reprocher de ne pas être "à la hauteur".
Ne te torture pas : ceux qui sont à même de te juger t'estiment. Quant aux autres : méfiance ! J'ai été très longtemps naïve au point de croire tout ce que les collègues pouvaient me dire à mon propos... Mais j'ai pu tout de même me rendre compte que leurs jugements n'étaient pas toujours honnêtes et désintéressés.
Certains prennent un malin plaisir à "écraser" le collègue qu'ils sentent plus faible : cela les venge de leurs frustrations et de leurs échecs personnels.
La vraie reconnaissance de ce que tu vaux, tu l'auras de la part des élèves, aujourd'hui et plus tard : il faut croire davantage l'élève que tu as eu plutôt que le collègue/concurrent qui te juge pour se hausser lui-même (et il y en a beaucoup).
Tu as besoin de t'absenter ? Absente-toi sans t'occuper des mauvaises langues et protège-toi avant tout. Trouve ceux à qui tu peux faire confiance et ne t'occupe pas des autres.
Mon absence actuelle m'a permis de prendre du recul, je ne vois plus certains collègues (et ça me soulage) et j'ai eu l'occasion de retrouver certains de mes élèves qui ne m'ont pas trouvée aussi "nulle" que je le ressentais et qui gardent de mon enseignement un souvenir très positif. Ça fait du bien.
Mais tout cela n'est pas toujours perceptible quand on reste "la tête dans le guidon"...
Bref, prends-toi le temps de prendre du recul.
Sophiathena
Sophiathena
Niveau 5

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par Sophiathena Lun 4 Oct 2021 - 20:24
Bonjour
Le fait de devoir s arrêter quelques jours par an ne doit pas vous conduire à abandonner votre métier si vous l appréciez globalement. Si vous avez besoin de ces pauses , il faut les prendre sans culpabiliser. Si certains collègues se vantent d être des machines, c est très triste pour eux surtout pour un métier comme le nôtre. Comme l a dit justement Zazk, certaines personnes aiment écraser les autres, et je pense qu il faut mépriser de telles personnes et refuser de se laisser entamer par des discours si mal intentionnés.
AsarteLilith
AsarteLilith
Bon génie

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par AsarteLilith Lun 4 Oct 2021 - 20:25
Tes collègues s'estiment donc indispensables ? Le jour où malheureusement, ils devront être absents, pour quelque raison que ce soit, ils verront que nul n'est irremplaçable et que l'institution fonctionne sans eux (et sans leur demander de leurs nouvelles, ni leurs collègues).

Prends soin de toi, c'est super si ton travail et ta relation avec les élèves te plaît. Pour comparer nos situations, je n'ai vraiment commencé à m'épanouir dans ce métier.. qu'en arrêtant d'y consacrer tout mon temps libre et mon espace mental ! Etrangement, avoir un compagnon qui me pousse, par sa simple existence, à séparer vie pro et vie perso et à réserver des plages horaires hors travail m'a été plus qu'utile, ça a été nécessaire même. Leçon tirée: prendre du temps pour soi.

Et pour tes collègues: "Quels principes de direction sont les leurs ? Et vers quel but tendent-ils, et pour quels motifs aiment-ils et respectent-ils? Accoutume-toi à regarder à nu leurs petites âmes. Lorsqu'ils s'imaginent te nuire en te blâmant ou te servir en te louant, quelle présomption !" (Marc-Aurèle, Pensées, 9, XXXIV). Ils ne sont pas tes inspecteurs. Qu'ils s'occupent d'eux-mêmes et de leurs élèves: s'ils ont encore le temps de juger les autres, c'est qu'ils ont trop de temps libre.

Oh, dernière chose: les vacances, ont les a tous, pas seulement les "méritants". Et on en a besoin pour recharger les batteries. J'invite tout interlocuteur, suite à un fil néo, qui a la malchance de me rappeler mes vacances, que le concours est ouvert à tous et qu'on cherche des profs. En général, ça calme trèèèès vite le malotru ( et au besoin, je mords !).

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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.

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Poupoutch
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par Poupoutch Lun 4 Oct 2021 - 20:32
Tu as déjà reçu de bons conseils et je trouve l'attitude de tes collègues absurde et dégueulasse.
Dans ces cas là, je suis très légaliste : un arrêt maladie, ça ne se conteste pas, c'est signé par un médecin. Si on n'a pas de compétence médicale, on ne conteste pas les arrêts des autres.

Maintenant, si tu veux rester prof, ce qui a l'air d'être le cas, il faut peut-être t'intéresser aux causes de ces périodes de fatigue intense. N'y a-t-il aucune cause médicale ? Psychologique ?
S'il y a une cause médicale, il faut commencer par te soigner. S'il n'y en a pas, est-ce que tu as des EDT avec des journées très intenses ? Est-ce que des voeux d'EDT différents pourraient aider ? Voire une organisation différente de ton travail ?

Enfin, et même si nous avons un métier fatigant, il n'est pas dit que tu n'aurais pas le même problème ailleurs. Certes il y a des métiers où on n'a pas la même charge mentale, mais où on a plus d'heures de présence au bureau, ce qui est aussi fatigant. A toi de voir ce qui cause ta fatigue selon toi et si un changement de métier pourrait aider, on ne peut pas répondre à ta place. Mais aimer son travail, c'est important. Pour avoir eu des jobs pas crevants mais qui ne m'intéressaient pas dans le privé, honnêtement, cela me fatiguait encore plus...

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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.

"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
Clecle78
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par Clecle78 Lun 4 Oct 2021 - 20:36
Ce que tu racontes est ignominieux. Tes collègues sont odieux, jaloux j'imagine, et malveillants. Non ce n'est pas pareil partout. J'ai connu plusieurs établissements très sympas.Tu n'as pas eu de chance.Te lire me met très en colère car si on a l'habitude de la méchanceté des extérieurs, c'est insupportable quand nos propres collègues se transforment en procureurs. Bon courage à toi. Et si tu as besoin de souffler de temps en temps n'hésite pas.
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User20159
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par User20159 Lun 4 Oct 2021 - 20:40
Ah oui nul n'est indispensable, nul n'est irremplaçable professeur

@Léo1991

Tu dis n'avoir travaillé qu'en REP/REP+. On ne se rend généralement compte de la fatigue de la REP/REP+ que quand on la quitte. On est beaucoup plus reposé ailleurs (même si elle me manque beaucoup ma REP+, enfin surtout ses élèves, les collègues pour beaucoup, ben beaucoup moins tiens... Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît 1665347707)

En ce qui concerne ces derniers, il faut oui apprendre à se détacher de leur jugement très vite. Les rares gratifications du métier ne viennent ni de l'institution ni des collègues mais des élèves. Et puis après tout c'est pour eux qu'on fait d'abord ce métier, pas pour se faire mousser en salle des profs.

Si tu as besoin de quelques jours d'arrêt par an, tu les prends, un point c'est tout.

Par contre, pour muter en HG en IDF, on est pas les plus à plaindre non plus.
Zenxya
Zenxya
Grand sage

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par Zenxya Lun 4 Oct 2021 - 20:42
D'abord fleurs2 tu as tout mon soutien.

Après, j'ai envie de te dire que ce qui est le plus important c'est toi. Si tu as besoin de souffler de temps en temps en prenant des arrêts maladies, tu n'as pas à culpabiliser. Ecoute ton corps, c'est lui qui est primordial. Le pire est de devoir "tenir" pour le regard des autres car c'est toi que tu sacrifies et les "autres" ne viendront pas t'aider à te relever quand tu seras au trente sixième dessous, certains se feront même un plaisir malsain à t'enfoncer encore.

Des galères qui ont émaillées ma "carrière", je retiens surtout les conseils du psy : il faut parfois être égoïste (et savoir se pardonner).

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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
Ajonc35
Ajonc35
Sage

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par Ajonc35 Lun 4 Oct 2021 - 20:44
Je reprends le fil et je suis sidérée de constater que le nombre de .... augmenté. Au début de ma carrière, je n'en ai pas croisé mais au fil du temps, j'en ai vu, et de plus en plus pour des tas de raisons.
Je ne peux qu'approuver les réponses des néo.
En fin de carrière,  j'ai consulté un psychologue deux fois par an ( je sais, ce n'est pas remboursé mais elle me faisait vraiment du bien) et cela m'a permis de tenir jusqu'à la fin.
T'arrêter, oui si le médecin te prescrit des arrêts, prends les. On est pas tous égaux sur le plan santé et si j'en ai peu usé,   c'est que mon physique me le permettait. Quand on se donne à 100% dans ce métier, on est aux taquets et le moindre bobo, la moindre fatigue vous met au pied du mur.( Ma grande faiblesse était ma voix et le plus souvent cela m'a valu des arrêts juste avant les vacances d'octobre quand elles étaient encore un peu loin)
Tes collègues ne sont pas médecins, ne les consulte pas.
Bon courage.
Philomène87
Philomène87
Grand sage

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par Philomène87 Lun 4 Oct 2021 - 21:10
@Léo1991
De ce que je crois comprendre, c'est la pression de tes collègues qui te pousserait presque à partir, car le métier te plaît.
Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais il faut essayer de te rendre imperméable à ce qu'ils pensent/disent de toi.
A l'occasion, et tout dépend si tu es du genre langue dans ta poche ou pas, tu pourrais répondre que venir avec une grippe n'est pas du tout professionnel et surtout très égoïste (car le but, à part se faire mousser en mode "moi je travaille", c'est quoi ?).
Par ailleurs, ils n'ont pas à savoir pourquoi tu es souvent en arrêt (après tout, ce pourrait être autre chose que de la fatigue...).
J'ai l'impression que ça pue la jalousie chez toi : tu tiens tes classes, tu as eu des éloges de l'ipr... Et si ça se trouve, les élèves t'adorent et le font savoir à tes collègues.
Ananké
Ananké
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par Ananké Lun 4 Oct 2021 - 21:27
Je me mettais aussi une pression assez démesurée il y a qq temps pour me rendre compte progressivement que je la plaçais peut-être mal. Si on y réfléchit on a une grande responsabilité vis-à-vis de nos élèves qui s'accompagne d'une sorte de contrat moral tacite qui nous pousse à toujours vouloir faire mieux et être à 100% comme tu dis. Le problème c'est que dans les conditions actuelles cela conduit nécessairement au burn out. Il faut donc essayer de faire la part des choses. Je ne sais pas si ça peut t'aider mais dans mon cas, assez paradoxalement, c'est le fait d'être bien reposée, d'avoir bien mangé et d'avoir vu mes amis/mon conjoint qui fait que je peux être à 100% en classe. Je me rends compte que les lundi qui suivent un week-end où j'ai vu de la famille, où j'ai pas touché à mes copies, rien, mes cours sont plus dynamiques, il y a une meilleure osmose entre ce que je présente aux élèves et leurs remarques. C'est d'autant plus vrai avec les classes "difficiles" qui, n'ayant pas le niveau requis, ne me demandent en fait que très peu de temps en termes de correction de copies (plus en préparation puisqu'il faut faire preuve d'ingéniosité pour réussir à faire faire une dissertation à des élèves quasi analphabètes...).

Tout ça pour dire que 100% ne veut pas forcément dire toujours innover, redoubler d'effort constamment pour produire des nouveaux cours et se presser comme un citron ; j'ai vu des séquences que j'ai mis des heures à travailler ne pas passer, et des séances d'impro (par dépit finir par abandonner ce que je pensais faire) qui ont été de vraies réussites. Je trouve petit à petit mon mode de fonctionnement qu'il faut adapter à chaque classe mais avec le temps ça devient un peu plus gérable.

Et pour ce qui est des collègues, c'est dur au début de ne pas leur prêter d'attention ou entrer dans leur délire de façade mais il faut s'efforcer soit de les ignorer (ce qui est le mieux) soit accepter que tout cela n'est que de la montre et que c'est donné à tout le monde de faire bonne figure (face à des collègues comme ça et lorsqu'ils commencent à me fatiguer je sais être plus désagréable et pointilleuse qu'eux). Comme on m'avait dit ici il y a quelques temps, la montre est proportionnellement inverse au professionnalisme. Et je pense de plus en plus que c'est vrai : un collègue infect chez nous a quand même réussi à tenir des propos inacceptables quand il était question de maintenir ou non des cours en visio en demi jauge du type "faudrait pas qu'on ait l'impression qu'on veuille travailler que quand ça nous arrange", sous entendant que personne n'avait rien fichu pendant le confinement et qu'on était globalement tous des tire-au-flanc. Il s'est avéré que c'est quand même l'un des seuls a avoir été convoqué par la direction pour des soucis de suivis d'élèves ... pendant le confinement ! De là à dire que ces attitudes servent à masquer la médiocrité, je serais pas loin de l'affirmer...
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par Fesseur Pro Lun 4 Oct 2021 - 21:29
On peut aussi envoyer bouler les collègues.
Gentiment ou pas selon son caractère.

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par User20159 Lun 4 Oct 2021 - 21:35
Ce fil a tout de même quelque chose de tragique...

Finalement nos collègues adeptes de la mousse sont beaucoup plus nocifs que prévu Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît 1665347707
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par Fesseur Pro Lun 4 Oct 2021 - 21:42
Logique pour des collègues adeptes de la mousse de mettre la pression...

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par Philomène87 Lun 4 Oct 2021 - 21:47
C'est quand même fort le "si c'est trop dur pour toi, il faut changer de métier". Il y aurait de quoi répondre "toi, je ne t'ai rien demandé".
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par User20159 Lun 4 Oct 2021 - 21:51
Jeu de mot facile :sourit:

Mais ce qui me sidère, après lecture de cet énième témoignage, c'est le nombre de collègues qui ont un comportement limite cour d'école puéril : c'est moi le meilleur, moi j'travaille, tu l'as  vu mon zoli projet, ma zolie sortie, mes belles ceintures,.....oh la la, mais si tu fais pas comme moi t'es un vilain prof', tu n'es sûrement pas comme nous...

Vécu, aussi Rolling Eyes

Quand au "si c'est trop dur pour toi il faut changer de métier" il laisse effectivement songeur quand à l'empathie dont est capable l'auteur d'une telle phrase... Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît 1665347707
abricotedapi
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par abricotedapi Lun 4 Oct 2021 - 21:57
Pourquoi devrait-on te remonter les bretelles ?
On fait un métier éprouvant, énergivore, qui nous prend beaucoup. Personnellement j'ai une santé fragile et je suis généralement absente deux jours par période (de vacances à vacances) parce que je fais, comme toi, un mini "burn out" : je suis épuisée et mon corps tombe malade. Je fais avec. Je travaille sur la culpabilité (je suis en thérapie). J'accepte les limites de mon corps et je prends soin de moi. De temps en temps j'arrive à échapper à ces deux jours d'arrêt, mais la plupart du temps j'en ai besoin. Je fais comme je peux.

Quand j'étais en poste fixe j'ai aussi reçu des remarques de mes collègues. C'était dur à encaisser. Depuis que je suis TZR : rien. Je dois passer plus inaperçue. L'année dernière j'ai informé l'une de mes cheffes de ma situation personnelle pour qu'elle comprenne mes arrêts bien qu'elle n'ait jamais émis la moindre remarque à ce sujet.

Bref, je n'ai pas de solution à proposer. Peut-être que ça peut te faire du bien de savoir que tu n'es pas seul.

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Spoiler:
Bartlebooth
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par Bartlebooth Lun 4 Oct 2021 - 21:57
Quand le corps envoie des signaux, il faut l’écouter. Je suis passée par un burnout il y a quelques années parce que je ne m’étais pas arrêtée à temps et ça  a été  très  difficile de récupérer,  ça  a pris des mois. J’ai plusieurs anciennes collègues qui ont connu de sérieux problèmes de santé liés au moins en partie à leur investissement selon leurs médecins.  Certains d’entre nous sont par nature perfectionnistes et ne se rendent pas compte qu’ils travaillent trop: une bonne thérapie  aide à  prendre du recul et à  sauver sa peau.
Quant à  tes collègues,  je vais rester polie et taire ce que je pense d’eux. Dix jours d’arrêt par an, ça  n’a rien d’énorme, ça ne met pas en danger le niveau de tes élèves.  Ce serait bien pire si tu quittais la profession et que tu étais remplacée par un agent immobilier ou toute personne recrutée par petite annonce. En ce qui concerne ta famille... eh bien, si ton entourage n’a toujours pas compris que le métier d’enseignant était épuisant,  il n’y a rien à  faire sinon mettre fin à  la discussion.
Comme plusieurs collègues ici, je pense qu’il y a des équipes toxiques et qu’une mutation est parfois salutaire.
dryade
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Niveau 8

Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît Empty Re: Je n'arrive pas à supporter la pression de ce métier qui, pourtant, me plaît

par dryade Lun 4 Oct 2021 - 21:58
Ton message me fait halluciner, car je pensais qu'en REP (+) les collègues se serraient plus les coudes que dans les établissements tranquilles. Il est possible en effet qu'il y ait de la jalousie de leur part, comme l'ont dit les Néos avant moi. Il n'en reste pas moins que reprocher à un collègue des absences est une attitude parfaitement déplacée : les collègues devraient au contraire se soucier de ce qui se passe plutôt que de chercher à culpabiliser. C'est honteux.
Tu peux éviter la salle des profs ou les collègues toxiques (leur répondre à demi-mots, tourner le dos à ceux qui t'ont fait des réflexions) ; tu peux aussi remettre à leur place ceux qui se permettent de te juger. Tu peux également chercher à changer d'établissement, car même si la profession est de moins en moins solidaire, en arriver à se bouffer le nez me semble assez exceptionnel.
En ce qui concerne ta fatigue, tu peux bien sûr consulter. N'oublie pas qu'une heure de cours, c'est très très épuisant pour tout le monde, y compris les jeunes en pleine forme, et demande beaucoup (trop) d'énergie. C'est donc normal d'avoir des faiblesses, surtout quand on se donne à fond. C'est d'ailleurs pour cela qu'avec le temps, les vieux comme moi cherchent avant tout à se préserver.
Je t'envoie plein de bonnes ondes et te souhaite aussi de persévérer dans ce métier qui te plaît. Les élèves renvoient de l'énergie quand ça se passe bien avec eux. Quant aux collègues toxiques, on peut faire sans.
trefle trefle trefle
scot69
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Modérateur

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par scot69 Lun 4 Oct 2021 - 21:58
Alors, de ce que j'ai remarqué (et surtout vécu), c'est souvent UN(E) collègue qui a suffisamment d'aura, de prestance pour manipuler les autres, et pour se faire bien voir par lui, ils vont dans son sens. Certains ont besoin d'avoir une sorte de petite cour et de rayonner, ils n'hésiteront pas pour cela à écraser un souffre-douleur. C'est bas et mesquin. L'idée est peut-être d'essayer de trouver qui est le foyer de ce séisme et de voir comment te positionner face à cette (ou ces) personne(s).
Lefteris
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Esprit sacré

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par Lefteris Lun 4 Oct 2021 - 22:09
Cum grano salis : je pense que la théorie du "métier pas comme les autres" a fait beaucoup, beaucoup de mal , du côté es harceleurs comme du côté des harcelés.

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Baldred
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par Baldred Lun 4 Oct 2021 - 22:34
@leo1991
Le harcelement ne concerne pas que les élèves et les comportements décrits en relève. C'est assez surprenant en REP, le fait d'être souvent plutôt jeunes et de passer ses journées sur le volcan conduit en général ceux qui auraient des penchants à se museler. Pas de chance, ou alors les choses ont bien changé. Vingt-ans de carrière en REP et la ramener ? Il faut vraiment lui demander ce qu'il a raté pour être là ( pas d'offenses c'est une question très saine à se poser quand le melon nous pousse). J'ai un peu de mal à te suivre pourtant : tu es un prof heureux ( donc exténué) qui se prend des petites journées aux champs pour faire diminuer la pression, que celui qui n'a jamais séché te jette la première pierre. Tu dis que n'as pas de problème avec ta hiérarchie, que l'inspecteur a validé/légitimé ta pratique du métier, que tu aimes ce que tu fais, que tu respires la santé  et tu te soucies de ce que tes collègues ou ta famille pourraient penser ou te dire ? Qu'ils jaugent si tu as mérité des vacances qu'ils jugeraient "astronomiques" ? des profs ??? Ta hiérarchie apprécie ton travail et en même temps n'en pense pas moins ?  Ton message dis beaucoup de choses et en sous-entend encore plus du côté de l'épuisement, de la perte de confiance et du doute. Peut-être plus que du côté de la malveillance et ou du harcelement de tes collègues. Je ne remets pas en doute ce que tu dis, mais il me semble qu'en doutant moins tu t'en moquerais plus et t'en défendrais mieux.
Personne ici ne te remontera les bretelles, étrange demande, mais te conseillera sans doute d'en parler encore à un psychologue, ou toute personne qui pourra t'aider à faire le tri entre ce qui te reviens et ce qui appartient à d'autres.
Bon courage
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