[Le Monde] des enseignants agitent la menace d’une « grève de la surveillance »

Je suis assez de l'avis de Lefteris, il ne faut pas que tous les collègues fassent grève lundi, mais se mettent d'accord pour se répartir les grèves sur la semaine de bac.
Par exemple, choisir trois jours (dont le lundi) et se répartir par tiers sur ces jours, en espérant que nos têtes pensantes aient moins de remplaçants pour ces jours là.

Je suis en collège, personnellement, je pense faire grève pour les corrections plus que pour la surveillance. Sauf si je ne suis pas convoqué en correction (j'avais été blacklisté en 2016).

Si après avoir courbé l'échine devant Sarkozy, puis devant Hollande, nous le faisons devant Macron, alors, comme on dit, "il faut savoir prendre ses responsabilités" et rester pour toujours à genoux. A moins qu'on ne propose de nouveau d'exaltantes journées isolées de grève, qui remplissent bien les poches de l'état. Pensons à nos jeunes collègues.

Cleroli a écrit:Par contre, j'ai l'impression que  tous les grévistes habituels (dont je fais partie) "échappent" aux surveillances du 17/06.

J'ai eu le même doute. N'étant pas encore convoqué. C'est pourtant inhabituel dans ma discipline. Des syndicalistes de mon lycée sont convoqués. Si c'est le cas, et pour ce qui concerne ma situation personnelle, c'était une précaution inutile. Je ne comptais pas faire grève pour le coup. C'est mon examen, j'en suis responsable, et je ne tiens pas à me défausser de cette responsabilité sur d'autres. C'est un point de conscience professionnelle et j'essaie de mon mieux de ne pas en manquer. Par ailleurs la mobilisation s'annonçait localement et nationalement faible. Je ne pense pas qu'il soit paranoïaque de craindre une manoeuvre de ce type, qui sans être absolument honnête serait de bonne guerre. L'éducation nationale essaie parfois de miniser les chiffres en ne comptant pas toujours tous les grévistes comme tels. Ça m'est déjà arrivé. J'en suis personnellement offensé, et je tiens à ce que l'on me retienne mon salaire lorsque je suis gréviste. En effet, notre hiérarchie ne devrait pas penser qu'elle peut faire ce qu'elle veut avec les finances publiques.

F.Lemoin a écrit:A moins qu'on ne propose de nouveau d'exaltantes journées isolées de grève, qui remplissent bien les poches de l'état

Que voulez-vous dire ?

Qu'il y a une ligne budgétaire prévue chaque année, qui prend en compte les journées de grève probables, et qui permet à l'état de faire des économies sur les salaires non versés. Les grèves traditionnelles des profs, ça fait bien rigoler le gouvernement, d'autant qu'il sait qu'ils sont des bisounours et qu'il n'y aura aucun débordement lors des manifs. Je me souviens de la grande manif à Paris contre la réforme du collège. C'était folklo, avec 14 policiers qui se reposaient, et une phrase le soir sur France Info. Ridicule. Ca, c'est terminé pour moi.

F.Lemoine a écrit:Qu'il y a une ligne budgétaire prévue chaque année, qui prend en compte les journées de grève probables, et qui permet à l'état de faire des économies sur les salaires non versés. Les grèves traditionnelles des profs, ça fait bien rigoler le gouvernement, d'autant qu'il sait qu'ils sont des bisounours et qu'il n'y aura aucun débordement lors des manifs. Je me souviens de la grande manif à Paris contre la réforme du collège. C'était folklo, avec 14 policiers qui se reposaient, et une phrase le soir sur France Info. Ridicule. Ca, c'est terminé pour moi.

J'

F.Lemoine a écrit:ça fait bien rigoler le gouvernement, d'autant qu'il sait qu'ils sont des bisounours

À titre personnel j'adore être traité de bisounours

Je vous propose d'ailleurs de méditer la tendresse de Bourvil, entre deux séances de fabrication de cocktails molotov. C'est très beau !



Les bisounours sont révolutionnaires !

Les PE ne peuvent évidemment pas faire de grève de surveillance ou de corrections.  Toutefois, le SNALC premier degré propose de faire grève le même jour, le 17 juin,  par solidarité et pour faire nombre.

Tandis que le SNUIPP demande de la faire le 13...

L'UNSA a donné ses instructions pour les élections européennes (un peu plus tôt).  Ce qui n'est , à mon sens, pas son rôle.

Je ne sais pas pour les autres.

C'est tout de même embêtant, ces injonctions chaotiques et contradictoires de syndicats qui devraient normalement s'accorder au moins sur la situation catastrophique des enseignants, et sur l'urgence d'une action concertée et efficace.
Voila ce qui finit aussi par dissuader de faire grève : la quasi certitude de l'inanité de la chose.

Aiôn a écrit:[Je ne comptais pas faire grève pour le coup. C'est mon examen, j'en suis responsable, et je ne tiens pas à me défausser de cette responsabilité sur d'autres. C'est un point de conscience professionnelle et j'essaie de mon mieux de ne pas en manquer.

Ma conscience professionnelle me pousse à faire de mon mieux pour défendre un métier dans lequel j'avais confiance et à me battre pour mes conditions de travail et celles de mes futurs élèves. C'est précisément par conscience professionnelle que je serai en grève.

stench a écrit:

Aiôn a écrit:[Je ne comptais pas faire grève pour le coup. C'est mon examen, j'en suis responsable, et je ne tiens pas à me défausser de cette responsabilité sur d'autres. C'est un point de conscience professionnelle et j'essaie de mon mieux de ne pas en manquer.

Ma conscience professionnelle me pousse à faire de mon mieux pour défendre un métier dans lequel j'avais confiance et à me battre pour mes conditions de travail et celles de mes futurs élèves. C'est précisément par conscience professionnelle que je serai en grève.

Voilà.

Ton message Aiôn sous-entend que nous, grévistes, n'aurions pas de conscience professionnelle... C'est fort gonflé d'écrire cela. Heureusement que des gens avec une conscience professionnelle et militante se battent pour les autres, pour l'ensemble. Dans l'EN et ailleurs. Par le passé et encore maintenant.

Et ce n'est pas "ton examen" (philo ou pas).

stench a écrit:

Aiôn a écrit:[Je ne comptais pas faire grève pour le coup. C'est mon examen, j'en suis responsable, et je ne tiens pas à me défausser de cette responsabilité sur d'autres. C'est un point de conscience professionnelle et j'essaie de mon mieux de ne pas en manquer.

Ma conscience professionnelle me pousse à faire de mon mieux pour défendre un métier dans lequel j'avais confiance et à me battre pour mes conditions de travail et celles de mes futurs élèves. C'est précisément par conscience professionnelle que je serai en grève.

Tout à fait d'accord : je compte me battre, pas forcément pour moi (pas grand-chose à y gagner perso), mais pour mes futurs élèves et tous les jeunes collègues qui débutent ... Nous en avons 3 chez nous, qui ont la foi dans leur métier pour l'instant et je pense qu'il est de mon devoir de faire en sorte que des conditions de travail acceptables préservent cet état d'esprit précieux le plus longtemps possible.

J'ai discuté ce matin avec un AED de mon lycée : grosse pression du chef d'établissement pour qu'ils soient présent pour surveiller le bac en cas d'absence de professeurs (sous-entendu qu'ils ont un contrat précaire...)

Oui, franchement, le coup de la conscience pro qui fait qu'on ne fait pas grève, je trouve ça plus que moyen.

Marc Smith a écrit:J'ai discuté ce matin avec un AED de mon lycée : grosse pression du chef d'établissement pour qu'ils soient présent pour surveiller le bac en cas d'absence de professeurs (sous-entendu qu'ils ont un contrat précaire...)

Même chose ici, l'adjointe fait le tour des AED ...

C'est marrant comment, dès qu'un supérieur est un peu déstabilisé, il se réfugie dans le chantage et la cruauté envers les plus faibles.

L'aspect positif, c'est que la grève fait vraiment peur. Allez-y, les gars (qui peuvent être des filles...) !

Une retraitée, qui s'est en on temps cloqué quarante-cinq jours de grève... gratuits !

Petit message à caractère pratique pour tous ceux qui manifestement n'ont pas (ou font semblant de ne pas avoir) la moindre idée du fonctionnement concret d'un vrai mouvement de grève : il s'agit moins de laisser chacun libre de faire ses choix "en conscience" que de réaliser un mouvement collectif de blocage musclé des collègues en SDP ou à la grille. Le prof n'est autre qu'une brebis appeurée qu'il faut absolument protéger d'elle-même. A défaut d'une incitation pesante, le troupeau ira tout droit surveiller sitôt que la sonnerie aura retenti. Il faut être bienveillant, accompagner les collègues dans leur démarche de rébellion et ne surtout pas les laisser seuls livrés à leur "conscience professionnelle"... Le collectif contraignant est l'arme des faibles, l'atomisation sous couvert de liberté celui des oppresseurs. Merci de m'avoir lu. Si vous savez pas un truc vous me demandez, je suis pas loin.

C'est la raison pour laquelle j'avais proposé à mes collègues de venir à 8h, distribuer les sujets, puis partir et se déclarer gréviste.

Marc Smith a écrit:C'est la raison pour laquelle j'avais proposé à mes collègues de venir à 8h, distribuer les sujets, puis partir et se déclarer gréviste.

Acte de présence, début de tâche, abandon de la suite ne peuvent-ils pas être interprétés comme abandon de poste ?

Bonjour,

Je crois qu'on ne peut pas se déclarer gréviste en cours d'épreuve. Je ne suis pas sûre de moi mais il y a quelques années, nous avons annoncé à notre proviseur que nous serions grévistes pour la seconde épreuve, soit à 10h30. Elle a répondu que nous n'avions pas le droit et qu'il fallait être gréviste dès 8h. Ce sur quoi nous lui avons signifié que nous étions donc grévistes également pour la première épreuve. Elle nous a retenu et a appelé le rectorat qui nous a donné un rendez-vous pour une audience avant que la seconde épreuve commence. A creuser donc. Pour ma part, je serai gréviste mais ne suis pas prête à des actions susceptibles d'être considérées comme des fautes.

Chez nous en LP, seules les corrections de copies de bac pro sont rémunérées. La semaine prochaine, je suis convoquée 2 jours ( jeudi et vendredi à 75 km de chez moi)pour les corrections de français et d'HG de BEP/CAP, seul le déplacement sera remboursé ( pour info, j'ai touché le remboursement de juin 2018 fin février 2019!!) et zéro kopeck pour lez copies ( 50 par jour). De même, je suis convoquée tous les ans pour le DNB ( 3ième pro) et là aussi zéro euro et 50 copies, je ne suis pas convoquée pour le bac pro ( le seul truc qui rapporte un peu je n'y ai pas droit, mon inspecteur ne m'apprécie pas outre mesure et je me fais avoir depuis des années, tant qu'à se déplacer, autant que cela rapporte un peu!). Je n'ai pas connaissance de grève des corrections prévues en LP, de toute manière le LP tout le monde s'en fiche, y'a que le "vrai bac" qui importe aux yeux des médias et autres.

As-tu déjà pensé à noter de manière très sèche ? Histoire de décourager ce genre de pratiques.

Nigousse tu es sûre? Il me semble que les copies de BEP sont rémunérées, mais c'est ridicule en effet, de l'ordre de 0,75 euros/copie. En bac c'est 5 euros la copie. C'est sûr que si "punition" de l'IPR il doit y avoir, elle passe par la radiation des listes de corrections de bac pro. Cela m'est arrivé. Mais ça ne dure pas longtemps, ils ont trop besoin de correcteurs!

Oui Zigmag je suis sûre, ça fait des années, de mémoire au moins 8 que je ne perçois que le remboursement du billet de train et que je suis blacklistée pour le bac pro donc la conscience professionnelle je la laisse aux autres, j'ai contacté mon syndicat pour savoir si des grèves sont prévues, je devrais avoir un mail à ce sujet ce soir d'après le sms reçu en réponse à mes demandes.

Blacklistée pour le bac pro, je t'assure que ça ne durera pas, d'abord parce que s'ils ont besoin de davantage de correcteurs dès l'année prochaine, ils t'appelleront ; ensuite parce que très rapidement - dans deux ans? trois? - tous les examens vont être en CCF. Problème réglé (facile).

stench a écrit:

Aiôn a écrit:[Je ne comptais pas faire grève pour le coup. C'est mon examen, j'en suis responsable, et je ne tiens pas à me défausser de cette responsabilité sur d'autres. C'est un point de conscience professionnelle et j'essaie de mon mieux de ne pas en manquer.

Ma conscience professionnelle me pousse à faire de mon mieux pour défendre un métier dans lequel j'avais confiance et à me battre pour mes conditions de travail et celles de mes futurs élèves. C'est précisément par conscience professionnelle que je serai en grève.

Ma conscience professionnelle exige justement de ne pas m'accaparer la responsabilité des autres
Ce n'est pas mon examen, et le responsable reste l'état. Nous n'en sommes qu'un maillon mais cette responsabilité ne repose pas sur ce maillon justement.

Les copies de BEP ou CAP doivent être rémunérées, même s'il est vrai que 0,75€ par copie, c'est ridicule. Idem pour le DNB.

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000025768094&categorieLien=id