- AiônNiveau 8
On commence cette année pour notre part avec "Humanités, littérature et philosophie". Et je dois avouer, à ma grande honte, que chez nous cette année on a laissé les collègues de lettres s'en charger puisqu'elles ont les secondes en cours.Elaïna a écrit:on va tous finir par tapiner
Bravo Rendash, c'est bien vu !
- musaNeoprof expérimenté
Rendash a écrit:C'est con, on n'a plus de note d'inspection.
J'aurais bien aimé voir la note de tapinage artistique
- AudreyOracle
Aiôn a écrit:@Elaïna : Encore merci, du fond du coeur, j'apprends plein de choses, et c'est lumineux ! J'entends tous les arguments que tu développes, et ça va dans le sens de l'intuition que j'avais sur le rôle probable de la contre-réforme et la lutte contre la Bible en langue vernaculaire. Mais sur les filles méprisées par les jésuites je perds un peu mon latin... D'après Philippe Annaert, L'apport des religieuses enseignantes à l'éducation des filles dans les villes du Nord-Ouest de l'Europe, xviie-xviiie siècles, (2012) (merci google, parce que je n'y connais rien personnellement...) tous les principaux courants religieux qui font oeuvre de pédagogie semblent avoir une branche féminine, jésuites compris, les jésuitesses : ils ne semblent donc pas plus machos que les autres. Et tous ne leur enseigneraient pas le latin. Les seuls contre-exemples qu'il cite sont Peter Heyns d'Anvers, que je ne sais rattacher à aucun courant théologique ou philosophique, et des pensionnats du début du XVIIème siècle, mais sans plus de précision. C'est essentiellement pour dire qu'ils y renoncent "très tôt". Il me semble donc qu'il y aurait, à le suivre, un consensus de l'époque pour exclure les filles de l'étude du latin, sauf si elles deviennent vraiment religieuses et se consacrent à la liturgie (et encore ce n'est pas dit clairement). Donc si je comprends bien, qu'ils draguent ou pas leurs élèves , tous ces messieurs les aborderaient en langue vernaculaire (à tort certainement d'ailleurs d'après Molière "– Du grec, ô Ciel ! du grec ! Il sait du grec, ma sœur ! – Ah, ma nièce, du grec ! – Du grec ! quelle douceur !"). Ceci dit, donc, et à moins que quelque chose m'échappe, on doit pouvoir dire qu'il y a un trou entre l'humanisme de la Renaissance et l'époque classique de Molière sur le caractère sexy des langues anciennes pour les filles. Et que les jésuites paraissent hors de cause sur ce point. J'ai bien conscience de pinailler, qu'on se comprenne, mais ça m'aide beaucoup à apprendre.
Par ailleurs le fait qu'une fille qui parle les langues anciennes soint infiniment plus séduisante qu'une autre me semble un des meilleurs arguments avancés ici en faveur de la généralisation de leur enseignement...
Si seulement... :pleurs:
- AiônNiveau 8
C'est vers où Beurkville ? :ycombe:
- AudreyOracle
Aiôn a écrit:C'est vers où Beurkville ? :ycombe:
Un coin où pas un seul IPR LC n'ose mettre le pied...pourquoi? ;-)
- AiônNiveau 8
Parce que par chez moi l'IA-IPR de lettres classiques a l'air très bien, jury d'agreg, organisatrice de festival de BD... Je dis ça, je dis rien.
- ElaïnaDevin
Aiôn a écrit:@Elaïna : Encore merci, du fond du coeur, j'apprends plein de choses, et c'est lumineux ! J'entends tous les arguments que tu développes, et ça va dans le sens de l'intuition que j'avais sur le rôle probable de la contre-réforme et la lutte contre la Bible en langue vernaculaire. Mais sur les filles méprisées par les jésuites je perds un peu mon latin... D'après Philippe Annaert, L'apport des religieuses enseignantes à l'éducation des filles dans les villes du Nord-Ouest de l'Europe, xviie-xviiie siècles, (2012) (merci google, parce que je n'y connais rien personnellement...) tous les principaux courants religieux qui font oeuvre de pédagogie semblent avoir une branche féminine, jésuites compris, les jésuitesses : ils ne semblent donc pas plus machos que les autres. Et tous ne leur enseigneraient pas le latin. Les seuls contre-exemples qu'il cite sont Peter Heyns d'Anvers, que je ne sais rattacher à aucun courant théologique ou philosophique, et des pensionnats du début du XVIIème siècle, mais sans plus de précision. C'est essentiellement pour dire qu'ils y renoncent "très tôt". Il me semble donc qu'il y aurait, à le suivre, un consensus de l'époque pour exclure les filles de l'étude du latin, sauf si elles deviennent vraiment religieuses et se consacrent à la liturgie (et encore ce n'est pas dit clairement). Donc si je comprends bien, qu'ils draguent ou pas leurs élèves , tous ces messieurs les aborderaient en langue vernaculaire (à tort certainement d'ailleurs d'après Molière "– Du grec, ô Ciel ! du grec ! Il sait du grec, ma sœur ! – Ah, ma nièce, du grec ! – Du grec ! quelle douceur !"). Ceci dit, donc, et à moins que quelque chose m'échappe, on doit pouvoir dire qu'il y a un trou entre l'humanisme de la Renaissance et l'époque classique de Molière sur le caractère sexy des langues anciennes pour les filles. Et que les jésuites paraissent hors de cause sur ce point. J'ai bien conscience de pinailler, qu'on se comprenne, mais ça m'aide beaucoup à apprendre.
Par ailleurs le fait qu'une fille qui parle les langues anciennes soint infiniment plus séduisante qu'une autre me semble un des meilleurs arguments avancés ici en faveur de la généralisation de leur enseignement...
Les jésuitesses, jamais entendu parler, sincèrement, et le principe même est impossible car les Jésuites (comme les oratoriens) sont des prêtres donc il n'y a pas d'équivalent possible féminin puisque les femmes ne peuvent pas accéder à la prêtrise. Il y a en revanche des soeurs xavières mais c'est beaucoup moins chiadé niveau enseignement.
En fait ce n'est pas une question de mépris, je pense. A en lire les spécialistes le problème n'est pas tellement le sexisme mais une conception de l'enseignement très genrée et, finalement, très utilitariste. Eduquer une fille, c'est lui enseigner le sens pratique : une fille doit être une future épouse et une mère, c'est à dire une gestionnaire de la maison, des enfants et des domestiques. La fille doit savoir le catéchisme (pour l'enseigner à ses enfants et aux domestiques dont la mère de famille a la responsabilité morale), et des notions d'économie domestique : qu'est-ce qu'une fille irait faire avec du latin, à l'époque de Molière ? C'est le même problème avec nos officiers des armées du roi : du latin, pour quoi faire ? Et d'ailleurs, le papa de Blaise Pascal, qui était intimement persuadé du génie de ses enfants, excluait de le mettre chez les Jésuites pour lui faire hennir du latin comme un bourrin.
Bien sûr, ça n'exclut pas l'existence de femmes savantes : les enfants d'Henri II et Catherine de Médicis, garçons comme filles, reçoivent une éducation très soignée, et ces demoiselles apprennent latin et grec qu'elles maîtrisent probablement mieux que leurs frères (à part Henri III qui devait s'en tirer un peu mieux, et encore). Mais ce sont des enfants-rois Du reste, si les enfants de la haute noblesse apprennent le latin chez les Jésuites (comme par exemple le grand Condé), ils n'en gardent pas une passion débordante. D'ailleurs, le roi qui fut le plus fort en thème, c'était Louis XVI et quand on voit à quoi ça l'a mené, le pauvre...
Donc bref, finalement, j'ai peine à croire que depuis des siècles, il y ait pu avoir beaucoup de gamins qui faisaient du latin pour l'amour des lettres classiques. Ils en ont fait probablement par stratégie familiale (parce que mettre le rejeton chez les Jésuites, c'est une stratégie familiale)... alors peut-on reprocher aux gamins d'aujourd'hui de faire pareil ? comment croire que le latin puisse attirer massivement les passions alors que ça fait 500 ans qu'on constate que ça ne fonctionne pas ? Pour retomber sur nos pattes avec le fil de base, je fais partie de ceux qui feront faire du latin à mes fils, pour des tas de raisons, et je me contrefous de savoir si à 11 ans ils en éprouvent une passion débordante. ça leur viendra peut-être mais en attendant, je leur donnerai la possibilité d'en faire car je doute fort qu'ils aient tout seuls l'idée de débouler dans mon bureau un matin en bramant "mamaaaaaan, j'veux faire du latin". C'est vraisemblablement une stratégie élitiste mais si le prince de Condé l'a fait avant moi, j'ai un argument d'autorité
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- AiônNiveau 8
Elles ont pourtant droit à un article dans l'encyclopédie Diderot et d'Alembert. Bien moins drôle que l'article jésuite (qui est un morceau d'anthologie, au sens propre), mais tout de même. Elles n'étaient évidemment pas prêtres mais vivaient dans la spiritualité ignacienne, jamais confirmées par le Saint-Siège, elles ont été supprimées par Urbain VIII en 1631. Elles ont été remplacées par les ursulines cf. Devenir des Jésuitesses : les missionnaires ursulines du monde atlantique, Heidi Keller-Lapp, Caroline McKenzie, 2010, et bien plus tard effectivement par la communauté Saint6françois-Xavier. C'est un peu comme les franciscains et les clarisses, qui elles sont strictement cloîtrées et ne prêchent pas. Ou les dominicains et les dominicaines, où là il y a un ordre féminin qui prêche, enfin enseigne...Elaïna dixit a écrit: Les jésuitesses, jamais entendu parler, sincèrement
Méfie-toi. J'ai fait ça un jour. Et je dois avouer l'avoir parfois un peu regretté en apprenant mes déclinaisons... Ceci dit tu as raison, si on veut être cultivé on doit faire du latin, et on doit être cultivé, un point c'est tout.Elaïna dixit a écrit:je doute fort qu'ils aient tout seuls l'idée de débouler dans mon bureau un matin en bramant "mamaaaaaan, j'veux faire du latin".
- nicole 86Expert spécialisé
Aiôn a écrit:Méfie-toi. J'ai fait ça un jour. Et je dois avouer l'avoir parfois un peu regretté en apprenant mes déclinaisons... Ceci dit tu as raison, si on veut être cultivé on doit faire du latin, et on doit être cultivé, un point c'est tout.Elaïna dixit a écrit:je doute fort qu'ils aient tout seuls l'idée de débouler dans mon bureau un matin en bramant "mamaaaaaan, j'veux faire du latin".
Je l'ai fait aussi mais "on" m'a répondu que c'était pour les curés donc totalement exclu. J'ai eu conscience d'être à jamais exclue de la culture et vouée à la honte.
- AiônNiveau 8
@ nicole 86 : Il n'est jamais trop tard... Et vu mon niveau de latin j'avoue m'exclure ipso facto de la caste des gens cultivés . Pourquoi crois-tu que j'étudie chaque jour ? Si Socrate ne savait rien alors qu'il parlait grec couramment, je ne te raconte pas pour moi. Je te souhaite plus de talent que moi dans cette difficile discipline...
- DesolationRowEmpereur
C'est pas difficile le latin, tu confonds avec le grec.
- AiônNiveau 8
Pour avoir un peu étudié les deux, j'ai bien conscience de la différence, et mon niveau de grec est largement pire...
- DesolationRowEmpereur
Et la philo, c'est bien plus difficile que les deux multipliés l'un par l'autre, donc
- AiônNiveau 8
Non, la philo c'est l'inverse mathématique de ce que tu dis, c'est pour les cancres au carré, ça fait désapprendre ce que l'on sait, et après on tend asymptotiquement vers moins l'infini sur l'échelle du savoir.
- AudreyOracle
Aiôn a écrit:Parce que par chez moi l'IA-IPR de lettres classiques a l'air très bien, jury d'agreg, organisatrice de festival de BD... Je dis ça, je dis rien.
Eh ben ils ont bien de la chance les collègues LC par chez toi. Moi, prof depuis 2003, j'ai été inspectée 4 fois. Jamais en latin ou grec, toujours en français, et les deux dernières fois avec le même IPR, LM, qui m'expliquait que son fils ne ferait pas latin parce qu'il n'était pas assez travailleur et que sa femme et lui ont préféré ne pas le forcer, s'étonnant dans le même temps que j'aie autant d'élèves en latin et grec dans mon collège...
Bref... ils gardent les IPR LC pour la grande ville, à savoir Lyon, nous les pauvres bouseux du nord sous le brouillard, on peut s'en passer...
- gauvain31Empereur
Audrey a écrit:Aiôn a écrit:Parce que par chez moi l'IA-IPR de lettres classiques a l'air très bien, jury d'agreg, organisatrice de festival de BD... Je dis ça, je dis rien.
Eh ben ils ont bien de la chance les collègues LC par chez toi. Moi, prof depuis 2003, j'ai été inspectée 4 fois. Jamais en latin ou grec, toujours en français, et les deux dernières fois avec le même IPR, LM, qui m'expliquait que son fils ne ferait pas latin parce qu'il n'était pas assez travailleur et que sa femme et lui ont préféré ne pas le forcer, s'étonnant dans le même temps que j'aie autant d'élèves en latin et grec dans mon collège...
Bref... ils gardent les IPR LC pour la grande ville, à savoir Lyon, nous les pauvres bouseux du nord sous le brouillard, on peut s'en passer...
Ça sent le mépris ou le racisme de classe. Un IPR comme ça n'aurait plus aucune crédibilité à mes yeux.
Ça me rappelle une phrase terrible de ma professeure de français. J'avais des difficultés en rédaction , mais ma sœur qui était dans la même classe que moi avait plus de facilité. Nous avions demandé tous les deux l'option Latin en 4ème. Elle nous l'a déconseillé en disant devant toute la classe : "Oh vous la famille Gauvain, vous n'êtes pas fait pour faire du latin" Je n'avais jamais compris pendant de nombreuses années pourquoi elle nous avait dit ça
- AiônNiveau 8
J'imagine que les avis doivent être très partagés sur cette question, mais la bivalence de votre mission (lettres et langues anciennes) est une des raisons majeures qui avaient poussé mon ex (avec plutôt un profil agreg de grammaire) à ne pas passer les concours. Elle voulait bien enseigner le latin et le grec (et encore... vues les conditions), mais pas les lettres pour lesquelles elle n'avait pas spécialement d'appétence, étant linguiste de formation.
- LefterisEsprit sacré
Je me sens moins seul dans mes analyses ... L'E.N. a complètement digéré le système marchand, le primat de l'indidu, le "j'aime/j'aime pas" cher à nos petits auto-centrés. Certains "collègues" ont sombré de bonne foi . Combien de fois entend-on de la bouche de collègues de lettres : "cette oeuvre, c'est bien, ils "aiment". Au lieu de les mener hors de leur "moi, je , moi, moi, moi, encore", on descend à leur nombril. La réforme du collège va d'ailleurs dans ce sens : en lettres, du moment quo'n traite un thème "sociétaliste" qui les concerne, on peur esquiver les grands textes, passer par "ce qui leur plaît". Que ceux qui croient que j'exagère, regardent certains manuels , qui en mauvais littéraires mais en bons marchands ont bien saisi l'esprit. Il y aussi ceux qui font semblant d'appprouver ce qu'ils ne peuvent éviter, et qui leur nuirait dans la course aux places et aux fromages.Suivez mon regard. Il y a aussi les largués de la culture, même aux postes "d'encadrement", qui ne sont en fait que du management. Combien sont déjà non issus des disciplines, n'ont aucun diplôme hors sienséduk (chiffres à faire peur, là aussi, ils sont à disposition). Ils ne peuvent être sensible à la qualité des enseignements.Iphigénie a écrit:
je me dis que la logique marchande libérale (que l'on a expérimentée, en tant que professeur de LC, bon gré, mal gré depuis trente ans) est bien ancrée aujourd'hui dans les mentalités, puisqu'on finit par présenter comme spontanée et enthousiasmante une démarche publicitaire (ne parlons pas de tapinage, le mot est trop dur pour les oreilles chastes) qui n'est ni nouvelle, ni originale, ni rare, (puisqu'elle est devenue, depuis trente ans, absolument obligatoire pour subsister) mais qui surtout ramène la cohérence de l'enseignement public à la devanture la mieux offrante, sans garantie ni d'efficacité ni de suivi, ni d'ailleurs de contenu, au long terme. Avec l'avantage de reporter la responsabilité de l'effacement disciplinaire sur les épaules de l'enseignant, ce que fait ici Pogonophile, en toute sincérité.
ça me rappelle l'émotion des représentants de la CNarela qui se réjouissaient parce que le ministre Darcos (ex IG de LC) leur avait lancé un gentil "Allez les lettres classiques!" enthousiaste. Ils n'avaient pas saisi que c'était un "allez vous faire voir" d'un postulant à l'Académie. :lol: mais "sauve qui peut", c'est ce qu'on dit quand tout tourne vraiment mal.
L'ironie de la chose est que ces syndicats prétendûment progressistes, mais couleur citron, sont issus du syndicalisme corporatiste , né de la bulle Rerum Novarum. Selon cette idéologie, le syndicalisme doit s'"incorporer" au pouvoir et l'accompagner. Tout l'opposé des syndicats de lutte, qui paradoxalement veulent que toute l'étendue du savoir et du passé humain soit offerte à tous, car c'est un objet d'examen. Trotsky qui ne peut être soupçonné de bigoterie admirait Notre -Dame, par exemple.RogerMartin a écrit:Merci, Iphigénie.
Je trouve hallucinant que certains regardent capoter l'enseignement du grec et du latin en expliquant que c'est de la faute des enseignants forcément passéistes et réacs (je pense que la haine du latin des curés n'a jamais disparu de l'ADN de bien des syndicats et groupes de "réflexion"), et en applaudissant à la marche du temps. Mais toutes les autres matières scientifiques sont derrière, et bientôt les CDE seront officiellement gardiens de bétaillères ou surveillants d'usines à saucisses. À chacun selon ses ambitions et ses capacités.
Cette évidence n'est plus perçue, car plus l'ignorance est grande , moins elle voit sa misère. Et donc moins il y aura de latinistes dans les arcanes, moins il y en aura devant les élèves, et plus il y aura de d'animateurs-glosateurs de textes non littéraires (voir plus haut, sur les programmes) , infoutus d'enseigner la langue de surcroît. Pas grave, on n'a qu'à parler globish , dans une société à 80 % de services.DesolationRow a écrit: N'importe quelle personne qui a ne serait-ce qu'une vague idée de l'enseignement du français sait que le latin devrait être strictement obligatoire,
Ces gens se sont précipités dans de fromages opportunément ouverts. Ils ont été la caution de pouvoirs convertis à la société marchande sans oser l'avouer. En outre, ils ont pris le melon. Qu'on aime ou non Brighelli, il leur a mis jadis leur fait dans la tronche : ils sont montés par réseau et faveur, ils ont créé leur "discipline" digne du marc de café, sans jamais se confronter à la méritocratie républicaine, contre laquelle ils ont une dent, un ressentiment, qui s'ajoute à leur goût du pouvoir. Inutile de citer les volumes de déclarations vomitives, nous en avons tous ici lu des pages (obligatoires d'ailleurs dans certaines formations). Quand on ne peut pas finir une malheureuse licence de lettres, comme j'en connais, parce que l'AF, le latin parfois, c'st "duuur", on fait sienséduk, qui ne nécessite aucun prérequis. Et après on explique aux autres ....Mais ce sont les Dubet et autres tristes sires qui sont responsables de la catastrophe que l'on constate, en demandant obsessionnellement que tout le monde soit égalitairement mal traité.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- AiônNiveau 8
@Audrey : J'ai enseigné dans les Terres froides, au sud de par chez toi. Je compatis. Quand je parlais de conditions de travail parfois ahurissantes, celle-ci est la pire que j'ai rencontrée...
@Lefteris : Je partage entièrement ton mépris des soi-disant sciences de l'éducation. C'est une "discipline" qui attire comme les mouches les arrivistes, les arrogants, les incultes et les peigne- -censuré-. Je peux développer une critique épistémologique plus soutenue et je l'ai fait en son temps, mais ces mange- -censuré- ne le méritent même pas étant donné qu'ils méprisent le dialogue constructif. Et il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, parce que c'est structurel dans leur "discipline". Je m'excuse de m'énerver mais je le pense vraiment et ils ont le pouvoir, c'est plus que consternant. Je ne me vois par contre aucune raison de soutenir de soutenir Brighelli étant donné que je me sens capable de les -censuré- tout seul. Ceci dit, je constate qu'ils ont la capacité de rendre fous (de rage) des gens sensés au départ.
@Lefteris : Je partage entièrement ton mépris des soi-disant sciences de l'éducation. C'est une "discipline" qui attire comme les mouches les arrivistes, les arrogants, les incultes et les peigne- -censuré-. Je peux développer une critique épistémologique plus soutenue et je l'ai fait en son temps, mais ces mange- -censuré- ne le méritent même pas étant donné qu'ils méprisent le dialogue constructif. Et il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, parce que c'est structurel dans leur "discipline". Je m'excuse de m'énerver mais je le pense vraiment et ils ont le pouvoir, c'est plus que consternant. Je ne me vois par contre aucune raison de soutenir de soutenir Brighelli étant donné que je me sens capable de les -censuré- tout seul. Ceci dit, je constate qu'ils ont la capacité de rendre fous (de rage) des gens sensés au départ.
- LefterisEsprit sacré
Ce qui m'inquiète, c'est qu'ils sont de plus en plus nombreux. J'avais entendu parler de cette supercherie quand je n'étais pas dans l'EN, où je suis entré fort tard. Je n'ai pas mesuré l'ampleur du désastre, que j'ai commencé à saisir en IUFM, et je crois que ça s'est aggravé depuis. On les trouve partout, ils s'infiltrent comme les punaises, et leur influence se fait sentir à tous les niveaux : programmes, réformes, master MEEF, flicage en Espé, dénaturation du métier, mépris des savoirs. Effectivement, on ne peut pas discuter de grand chose avec ces gens, c'est une autre planète.Aiôn a écrit:@Audrey : J'ai enseigné dans les Terres froides, au sud de par chez toi. Je compatis. Quand je parlais de conditions de travail parfois ahurissantes, celle-ci est la pire que j'ai rencontrée...
@Lefteris : Je partage entièrement ton mépris des soi-disant sciences de l'éducation. C'est une "discipline" qui attire comme les mouches les arrivistes, les arrogants, les incultes et les peigne- -censuré-. Je peux développer une critique épistémologique plus soutenue et je l'ai fait en son temps, mais ces mange- -censuré- ne le méritent même pas étant donné qu'ils méprisent le dialogue constructif. Et il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, parce que c'est structurel dans leur "discipline". Je m'excuse de m'énerver mais je le pense vraiment et ils ont le pouvoir, c'est plus que consternant. Je ne me vois par contre aucune raison de soutenir de soutenir Brighelli étant donné que je me sens capable de les -censuré- tout seul. Ceci dit, je constate qu'ils ont la capacité de rendre fous (de rage) des gens sensés au départ.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- IphigénieProphète
Ce sont nos jésuites...
- LefterisEsprit sacré
J'ai aussi pensé à des religieux dogmatiques, directeurs de conscience modernes des politicards et gestionnaires. A Tartuffe aussi.Iphigénie a écrit:Ce sont nos jésuites...
Il y a quand même une grande différence avec les jésuites : ces derniers dispensaient un enseignement disciplinaire solide.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- KilmenyEmpereur
Audrey a écrit:Aiôn a écrit:Parce que par chez moi l'IA-IPR de lettres classiques a l'air très bien, jury d'agreg, organisatrice de festival de BD... Je dis ça, je dis rien.
Eh ben ils ont bien de la chance les collègues LC par chez toi. Moi, prof depuis 2003, j'ai été inspectée 4 fois. Jamais en latin ou grec, toujours en français, et les deux dernières fois avec le même IPR, LM, qui m'expliquait que son fils ne ferait pas latin parce qu'il n'était pas assez travailleur et que sa femme et lui ont préféré ne pas le forcer, s'étonnant dans le même temps que j'aie autant d'élèves en latin et grec dans mon collège...
Bref... ils gardent les IPR LC pour la grande ville, à savoir Lyon, nous les pauvres bouseux du nord sous le brouillard, on peut s'en passer...
Dans une petite ville, j'ai été inspectée deux fois en latin. Cela n'a rien à voir avec la taille de la ville, je pense, mais cela dépend de l'IPR de secteur, même si en théorie, un inspecteur LM doit pouvoir inspecter en latin, non ?
_________________
Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- A reboursEsprit éclairé
Kilmeny a écrit:Audrey a écrit:Aiôn a écrit:Parce que par chez moi l'IA-IPR de lettres classiques a l'air très bien, jury d'agreg, organisatrice de festival de BD... Je dis ça, je dis rien.
Eh ben ils ont bien de la chance les collègues LC par chez toi. Moi, prof depuis 2003, j'ai été inspectée 4 fois. Jamais en latin ou grec, toujours en français, et les deux dernières fois avec le même IPR, LM, qui m'expliquait que son fils ne ferait pas latin parce qu'il n'était pas assez travailleur et que sa femme et lui ont préféré ne pas le forcer, s'étonnant dans le même temps que j'aie autant d'élèves en latin et grec dans mon collège...
Bref... ils gardent les IPR LC pour la grande ville, à savoir Lyon, nous les pauvres bouseux du nord sous le brouillard, on peut s'en passer...
Dans une petite ville, j'ai été inspectée deux fois en latin. Cela n'a rien à voir avec la taille de la ville, je pense, mais cela dépend de l'IPR de secteur, même si en théorie, un inspecteur LM doit pouvoir inspecter en latin, non ?
Inspectée une fois en latin par l'IPR de LC (et l'heure suivante par un inspecteur stagiaire LM sur du français, j'ai eu la chance d'avoir 2H d'inspection !), et cette année en latin par un LM, j'affirme avoir 100 fois préféré l'inspecteur LC réputé horrible...
Question de point de vue et d'esprit, je crois...
- Philippus magisterNiveau 7
Bonjour,
épisode 2 du bras de fer qui m'oppose à mon proviseur. J'ai 15 hellenistes qui veulent commencer le grec en 1ere et nous avons permis depuis quelques années de le faire. Les élèves ont 2 ans pour préparer le bac, à raison de 2h/semaine. C'est mieux que rien. Ils sont plutôt contents. Mon proviseur, qui veut de toute évidence récupérer mes heures fait tout pour me décourager. Il envoie un courrier à tous les parents de 2e en écrivant à propos des LCA: "leur implantation dans un établissement relève de la responsabilité du chef d'établissement et du Conseil d'administration comme le prévoit le code de l'éducation" Il refuse d'inscrire les élèves qui le demandent sous le prétexte qu'il faut avoir commencé le grec en 2e. s'il triomphe, ça ramène les effectifs à 5, et ça sonne le glas du grec dans l'établissement.
je pense envoyer un courrier au recteur pour avertir qu'il va contre le texte de janvier 2018 qui semble clair, mais j'ai le sentiment que, grâce à des arguties juridiques, on peut autoriser n'importe quoi, et qu'aucun texte ne tient. On m'a dit aussi que les IPR n'ont aucun poids.
Jusqu'où vais-je être obligé d'aller pour faire la promotion de la discipline??
Qui a une idée de stratégie?
merci!
épisode 2 du bras de fer qui m'oppose à mon proviseur. J'ai 15 hellenistes qui veulent commencer le grec en 1ere et nous avons permis depuis quelques années de le faire. Les élèves ont 2 ans pour préparer le bac, à raison de 2h/semaine. C'est mieux que rien. Ils sont plutôt contents. Mon proviseur, qui veut de toute évidence récupérer mes heures fait tout pour me décourager. Il envoie un courrier à tous les parents de 2e en écrivant à propos des LCA: "leur implantation dans un établissement relève de la responsabilité du chef d'établissement et du Conseil d'administration comme le prévoit le code de l'éducation" Il refuse d'inscrire les élèves qui le demandent sous le prétexte qu'il faut avoir commencé le grec en 2e. s'il triomphe, ça ramène les effectifs à 5, et ça sonne le glas du grec dans l'établissement.
je pense envoyer un courrier au recteur pour avertir qu'il va contre le texte de janvier 2018 qui semble clair, mais j'ai le sentiment que, grâce à des arguties juridiques, on peut autoriser n'importe quoi, et qu'aucun texte ne tient. On m'a dit aussi que les IPR n'ont aucun poids.
Jusqu'où vais-je être obligé d'aller pour faire la promotion de la discipline??
Qui a une idée de stratégie?
merci!
- SteredDoyen
Qu'en pensent les parents des élèves concernés et les fédérations ?
Et tes collègues ?
Il te faut trouver des soutiens face à ta direction :/ Courage
Et tes collègues ?
Il te faut trouver des soutiens face à ta direction :/ Courage
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"Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent." Maïakovski
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