[Agreg lettres] Méthodologie dissertation sur auteur

En formation on nous a conseillé d'oublier tout critique extérieur / toute intertextualité dans la dissertation (par intertextualité je parle de faire des ponts avec d'autres œuvres). Au CNED, on conseille l'inverse. J'imaginais la dissertation sur auteur comme une copie extrêmement savante, bourrée de références. En formation, on nous dit que c'est un piège à éviter et qu'il faut viser la simplicité apparente en dialoguant uniquement avec le sujet de départ. Avez-vous eu les mêmes échos ?

Il faut trouver un juste milieu. La réflexion sur l'oeuvre doit être la tienne (même si elle est enrichie de tes autres lectures) et les références à mobiliser doivent servir cette réflexion et lui permettre de se développer encore, en confirmant tes assertions ou en leur apportant une nuance voire en les infirmant. Donc il ne faut pas "bourrer" la copie de références mais enrichir ta réflexion de ces références. Elles sont nécessaires de ce point de vue, évidemment. On doit livrer une réflexion personnelle mais montrer qu'elle s'inscrit dans une somme d'études et dans un cheminement intellectuel que tu auras fait grâce à la critique. Après, sur la quantité, tout est question de mesure. Il faut utiliser les références en évitant à tout prix l'effet catalogue.

Honnêtement, j'ai eu mes meilleures notes en dissertation (16) en ne citant quasiment que l'œuvre (et encore, imparfaitement... Je suis nulle pour retenir des citations). Effectivement, je m'attachais surtout à réfléchir à l'aide du sujet.

Voilà. Réflexion avant tout. Enrichissement avec la critique nécessaire dans une certaine mesure. J'ajoute que quand je parle d'enrichir grâce à la critique ça n'implique pas une citation à chaque fois , ce serait réducteur. Une copie peut être très bonne sans jamais s'attacher à la critique, c'est clair. Mais puisqu'on parle de l'idéal vers lequel il faut tendre, si la réflexion est solide, savoir l'inscrire dans une certaine tradition est aussi un élément à prendre en compte et peut amener la réflexion à un autre stade. On voit aussi des copies pleines de citations de critique et nulles, car cela ne s'appuie sur rien de personnel. Il faut une analyse solide.

Un de nos enseignants nous avait conseillé de citer des critiques, un autre de ne pas les citer (ce qui ne dispensait pas de ne pas les connaître, mais on devait tellement les avoir intégrés qu'ils nous permettaient de bâtir une réflexion personnelle ancrée dans la tradition critique en quelque sorte).
Je pense qu'il n'y a pas vraiment de règles, mais que le risque de trop se raccrocher aux critiques est de plus ou moins nous éloigner du sujet alors que le sujet et l'œuvre doivent occuper l'essentiel de la dissertation.

Les critiques sont utiles s'ils sont bien utilisés (c'est-à-dire, en gros, rarement) ; il n'est jamais exigé des candidats qu'ils citent autre chose que le texte.

DesolationRow a écrit:Les critiques sont utiles s'ils sont bien utilisés (c'est-à-dire, en gros, rarement) ; il n'est jamais exigé des candidats qu'ils citent autre chose que le texte.

Voilà.

Dis donc toi, je me passerai de ton imprimatur.

DesolationRow a écrit:Dis donc toi, je me passerai de ton imprimatur.

et mon nihil obstat, tu le veux mon nihil obstat ?

Je vois, du bon sens avant tout, en somme.

Voilà.

Poupoutch a écrit:Honnêtement, j'ai eu mes meilleures notes en dissertation (16) en ne citant quasiment que l'œuvre (et encore, imparfaitement... Je suis nulle pour retenir des citations). Effectivement, je m'attachais surtout à réfléchir à l'aide du sujet.

Bonjour à tous,      
Les écrits approchent et j'aurais aimé relire les oeuvres encore une fois, parce que j'ai l'impression que les deux ou trois lectures que j'ai faites sont loin et qu'il y a des endroits des textes dont je n'ai pas la mémoire. Mais franchement, ne vaudrait-il pas mieux revoir la structure des oeuvres et apprendre quelques citations à présent ? Une espèce de désir de maîtrise me fait monter en pression. Peur de ne pas avoir les exemples adéquats pour traité le sujet du jour J et de rendre une copie maigrichonne... Si vous pouviez me dire votre avis, ce serait pas de refus !

Avoir lu deux ou trois fois les œuvres, c'est déjà bien. J'ai lu le RC en premier et ne l'ai pas relu depuis (et j'ai bel et bien tout oublié). Idem pour Corbière... (mais je dois être l'agrégative la moins préparée de l'année ).

C'est à voir selon ton rythme de lecture, tu peux te concentrer sur la construction des œuvres et quelques citations : je pense qu'en faisant cela, tes souvenirs de lecture vont remonter. J'ai relu de mon côté Cendrars en deux jours à la fin des vacances parce que j'en ressentais le besoin, mais là, noyée dans le boulot, les copies, et ma to do list qui s'allonge, je ne compte pas relire le RC en entier par exemple.
Bon courage...

Moi aussi, dans mon programme idéal, je me suis dit "allez, tu relis toutes les oeuvres". Eh bien j'en suis toujours à Cendrars que j'ai voulu relire en premier car c'est l'oeuvre que je maîtrise le moins (je maîtrise pas Corbière non plus même comme c'est moins "narratif", c'est moins grave de savoir des choses saupoudrées, je pense ).
Mais en vrai, je vais me fixer ce WE les pages à relire pour chaque oeuvre et me concentrer là-dessus, en essayant de revoir ces pages-là le plus régulièrement possible pour les avoir bien en mémoire. Et bien sûr la structure des oeuvres et des citations. Les journées ne sont pas assez longues...

Incapable de relire Garnier moi ! J'avais déjà eu du mal... Donc c'est l'oeuvre que je redoute le plus car c'est quasiment l'impasse de mon côté Je croise les doigts pour ne pas tomber là-dessus...

Y a quand même peu de chances que ça tombe (le 16e tombe quasiment jamais, ça fait deux ans que c'est déjà tombé sur du théâtre). Et puis Garnier, avec la structure de l'oeuvre et des citations, ça devrait limiter la casse, je pense.

ernya a écrit:Y a quand même peu de chances que ça tombe

Ce genre de raisonnement a planté, au fil des ans, un nombre de candidats considérable

Peu de chances ne veut pas dire aucune ! Chacun prend ses responsabilités quand il fait une impasse. Et puis, c'est normal de faire des paris. Faut bien décompresser ! 

Dis-moi, toi qui as l'air de t'y connaître, y a t-il des règles pour citer des vers dans une copie de concours ? Faut-il citer tout sur une ligne avec la barre oblique pour délimiter les vers ou a-t-on le droit de garder la présentation strophique ?

Je crois que j'ai fait les deux selon les copies ; je ne sais plus ce que j'ai fait le jour du concours. Quand je corrige des copies de concours dans lesquelles des candidats doivent citer des vers, je laisse passer les deux présentations sans même me poser la question

DesolationRow a écrit:Je crois que j'ai fait les deux selon les copies ; je ne sais plus ce que j'ai fait le jour du concours. Quand je corrige des copies de concours dans lesquelles des candidats doivent citer des vers, je laisse passer les deux présentations sans même me poser la question

Merci !

Aster a écrit:Bonjour à tous,  sunny  sunny  sunny
Les écrits approchent et j'aurais aimé relire les oeuvres encore une fois, parce que j'ai l'impression que les deux ou trois lectures que j'ai faites sont loin et qu'il y a des endroits des textes dont je n'ai pas la mémoire. Mais franchement, ne vaudrait-il pas mieux revoir la structure des oeuvres et apprendre quelques citations à présent ? Une espèce de désir de maîtrise me fait monter en pression. Peur de ne pas avoir les exemples adéquats pour traité le sujet du jour J et de rendre une copie maigrichonne... Si vous pouviez me dire votre avis, ce serait pas de refus !

Pour mon concours blanc sur Voltaire je connaissais parfaitement les oeuvres, au point de savoir ce qu'il se passait chapitre par chapitre, dans quel ordre exact, etc. Ça n'a servi à rien. Tu peux tout à fait faire ta dissertation sans pour autant tout connaître parfaitement, je pense par exemple au Roman comique qui fourmille de détails. A chaque fois que je jette un coup d’œil à une page je découvre un élément dont je n'avais pas le souvenir, alors que je connais très bien l'oeuvre. Il me semble que la connaissance parfaite des œuvres est bien plus utile pour l'oral. A ce stade des écrits, je te conseille plutôt de te concentrer sur ce que tu connais.

Je rêve que Garnier tombe aux écrits. Si ça tombe, je sors en dansant.

ernya a écrit:Dis-moi, toi qui as l'air de t'y connaître, y a t-il des règles pour citer des vers dans une copie de concours ? Faut-il citer tout sur une ligne avec la barre oblique pour délimiter les vers ou a-t-on le droit de garder la présentation strophique ?

J'ai demandé à notre professeur de XVIème. Les deux sont possibles.

Merci beaucoup pour cette réponse encourageante Fiatlux !

Aster, fais confiance à ton instinct. De quoi as-tu besoin ? Qu'est-ce qui te rassure ? te motive ? Fais en fonction.

Bonjour Sei
Je crois que j'ai surtout besoin de distance et de crêpes !

Moi, j'ai toujours besoin de crêpes, à tel point que j'appelle par leurs prénoms les deux personnes qui tiennent la crêperie.

Bon courage, Aster, pour la dernière ligne droite !