Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell

Bonjour tout le monde

J'espère que mon post est au bon endroit...

J'ai eu une professeur de français qui avait en horreur ce genre de littérature bien trop populaire à son goût. Ce n'était tout simplement pas de la littérature.

Je l'ai lu et relu lorsque j'étais adolescente voire étudiante. J'en connais les faiblesses car il y en a. Mais si j'aime tant lire, c'est parce que cette histoire m'a profondément chavirée. Elle et tant d'autres qui font hurler les puristes de la Littérature. Je pense à La petite maison dans la prairie qui, certes, relève de la littérature de jeunesse. Ricanements d'un intellectuel quand j'en ai parlé. Pourtant, encore une fois, si je me suis ruinée en bouquins (j'ai galéré lorsque j'ai déménagé il y a peu... ), c'est parce que j'ai fait des rencontres littéraire qui n'ont jamais été validées par les puristes.

Et vous, que pensez-vous de ce roman et quelle est votre opinion à propos de cette littérature populaire?

Bonne journée.

Catherine

J'ai dévoré ce roman après avoir vu le film; j'avais tous les personnages en image en tête et le film est fidèle au roman.
Et en VO siouplé

Et pour moi ce film fait partie des films "culte" au même titre que Casablanca, le Docteur Jivago, les dix Commandements ou Ben Hur et bien d'autres encore.

Après que certains trouvent ça nul je m'en moque totalement.
Je lis même des Simenon ou des Agatha Christie pour mon plaisir   

Je l'avais commencé ado et trouvé gnangnan, mais je suis archi fan de La petite maison dans la prairie ! Je te signale au passage que la 1re version, plus fidèle à la réalité et beaucoup moins estampillée jeunesse, est sortie (pas traduite encore) et, comme prévu, c'est encore mieux que la saga adoucie.

De la sous-littérature? Quand même, le prix Pullitzer, ce n'est pas notre Goncourt !

Je suis en train de le lire. C'est vraiment un beau roman, et c'est loin d'être niais. Scarlett est une femme très forte, une Merteuil de la Guerre de Sécession! C'est quasi un manifeste féministe. Scarlett est insupportable, c'est une affreuse peste, mais elle a une force de caractère admirable! Buttler est un sale type, le seul qui soit à la hauteur de Scarlett, cela dit.
En revanche, c'est aussi une ode à l'esclavagisme, c'est vraiment flagrant.

Ce livre a soutenu le moral des Français sous l'Occupation. Interdit (il venait des États-Unis), il circulait sous le manteau et il y eut une floraison de Scarlett à l'état-civil. Jacques Perret, le Caporal épinglé, rêve que Scarlett se penche sur lui et lui chuchote : « Restez toujours Sudiste ! »

Bien sûr, le racisme y est insupportable, d'autant plus insupportable qu'il se drape de bienveillance. Margaret Mitchell n'est là que le fidèle reflet de la mentalité de ce temps et de son temps, aspect documentaire non négligeable.

Transmis par mère, c'est un bouquin que j'ai lu et relu...

J'allais parler de Jacques Perret, Delia

C'est dans son stalag qu'il a dévoré ce livre, qui est passé d'un prisonnier à l'autre. je cite de mémoire  : "Bénie soit Margaret Mitchell qui nous a fait oublier le quotidien."
Je me demande si la citation plus haut n'est pas dans un autre livre.

Pour ce qui est de l'esclavagisme, la réalité n'était pas toujours et partout telle que l'on le caricature, on a là une autre vision, dont on ne peut nier qu'elle a aussi existé.

Daphné a écrit:J'ai dévoré ce roman après avoir vu le film; j'avais tous les personnages en image en tête et le film est fidèle au roman.
Et en VO siouplé

Pas tout à fait pour un remariage de Scarlett...

Je l'ai vu après avoir lu le livre (pas en vo, bravo pour toi) : c'est un des rares films où la distribution correspond parfaitement à ce qu'on imagine des personnages

Et je l'ai vu plusieurs fois, dont une fois sur le grand écran du défunt Gaumont Palace.

pas bien :

Oudemia a écrit:

Daphné a écrit:J'ai dévoré ce roman après avoir vu le film; j'avais tous les personnages en image en tête et le film est fidèle au roman.
Et en VO siouplé

Pas tout à fait pour un remariage de Scarlett...

Je l'ai vu après avoir lu le livre (pas en vo, bravo pour toi) : c'est un des rares films où la distribution correspond parfaitement à ce qu'on imagine des personnages

Et je l'ai vu plusieurs fois, dont une fois sur le grand écran du défunt Gaumont Palace.

pas bien :

Rhoooooo t'as pas honte ? 

Vu aussi plusieurs fois, au cinéma bien sûr mais aussi film enregistré et re-re-regardé. Tout comme le docteur Jivago et mes Hitchcok préférés.

Daphné a écrit:J'ai dévoré ce roman après avoir vu le film; j'avais tous les personnages en image en tête et le film est fidèle au roman.
Et en VO siouplé

Et pour moi ce film fait partie des films "culte" au même titre que Casablanca, le Docteur Jivago, les dix Commandements ou Ben Hur et bien d'autres encore.

Après que certains trouvent ça nul je m'en moque totalement.
Je lis même des Simenon ou des Agatha Christie pour mon plaisir   

Ah non mais là tu vas trop loin !

Caspar a écrit:

Daphné a écrit:J'ai dévoré ce roman après avoir vu le film; j'avais tous les personnages en image en tête et le film est fidèle au roman.
Et en VO siouplé

Et pour moi ce film fait partie des films "culte" au même titre que Casablanca, le Docteur Jivago, les dix Commandements ou Ben Hur et bien d'autres encore.

Après que certains trouvent ça nul je m'en moque totalement.
Je lis même des Simenon ou des Agatha Christie pour mon plaisir   

Ah non mais là tu vas trop loin !

Simenon faisait partie, il y a un temps indéterminé, des liste d'ouvrages recommandés en seconde (plus précisément, mais je ne sais pas pourquoi celui là particulièrement, L'aîné des Ferchaux, si je me souviens bien).

Daphné a écrit:J'ai dévoré ce roman après avoir vu le film; j'avais tous les personnages en image en tête et le film est fidèle au roman.
Et en VO siouplé

Et pour moi ce film fait partie des films "culte" au même titre que Casablanca, le Docteur Jivago, les dix Commandements ou Ben Hur et bien d'autres encore.

Après que certains trouvent ça nul je m'en moque totalement.
Je lis même des Simenon ou des Agatha Christie pour mon plaisir   

Je ne sais pas pour les autres mais Simenon est dans la Pléiade depuis des lustres

Par ailleurs libre à quiconque de se lancer sur une thèse sur Enid Blyton ou Georges Chaulet et participer à la valorisation de leur oeuvre.

Just kidding.

Non seulement certaines ici sèchent les cours pour aller voir Autant en emporte le vent au cinéma, mais en plus, il y a des lectrices d'Agatha Christie. Je suis extrêmement choquée.

Lombalgia a écrit:

Daphné a écrit:J'ai dévoré ce roman après avoir vu le film; j'avais tous les personnages en image en tête et le film est fidèle au roman.
Et en VO siouplé

Et pour moi ce film fait partie des films "culte" au même titre que Casablanca, le Docteur Jivago, les dix Commandements ou Ben Hur et bien d'autres encore.

Après que certains trouvent ça nul je m'en moque totalement.
Je lis même des Simenon ou des Agatha Christie pour mon plaisir   

Je ne sais pas pour les autres mais Simenon est dans la Pléiade depuis des lustres

Par ailleurs libre à quiconque de se lancer sur une thèse sur Enid Blyton ou Georges Chaulet et participer à la valorisation de leur oeuvre.

http://www.theses.fr/2006PA100140

Je préfère lire Gérard De Villiers ou Guy Des Cars, c'est beaucoup plus intellectuel.

Ah mais... Vous oubliez Le Meurtre de Roger Ackroyd, il me semble. Difficile de se montrer méprisant après ça.

Cath a écrit:Ah mais... Vous oubliez Le Meurtre de Roger Ackroyd, il me semble. Difficile de se montrer méprisant après ça.

Je me souviens l'avoir cité dans ma copie de bac!

Pierre Bayard lui a consacré un ouvrage stimulant : Qui a tué Roger Ackroyd ?

scot69 a écrit:Je préfère lire Gérard De Villiers ou Guy Des Cars, c'est beaucoup plus intellectuel.

Peu! Rien ne vaut Barbara Cartland, sauf peut-être Françoise Bourdin. Même si mon livre préféré, c'est La Valise en carton.

Recentrons les débats: Scarlett O'Hara, garce ou victime ? Vous avez quatre heures.

Oui, tu as raison.

Je n'ai pas encore fini le roman, j'en suis à son deuxième mariage. Au début, c'est surtout une grosse peste un peu trop gâtée, qui découvre qu'elle ne peut pas avoir tout ce qu'elle veut. Mais ce qu'elle n'a pas et n'aura jamais, c'est ce qu'elle aime et désire le plus au monde. Puis tout s'effondre, son monde disparaît. En cela, il y aurait de quoi la plaindre si ce à quoi elle tenait n'était pas l'esclavage. D'ailleurs, elle défend même fort mal la Cause, elle voudrait que Buttler s'occupe d'elle au lieu de le voir se battre.

Plutôt une garce, mais ça lui est bien utile pour faire face à la vie difficile qu'elle va devoir mener.

J'ai lu le livre quand j'étais adolescente, vu le film un nombre incalculable de fois (en général je le visionne une fois par an).

Une de mes œuvres préférées tant sur papier qu'à l'écran.

Catherine93 a écrit:Bonjour tout le monde

J'espère que mon post est au bon endroit...

J'ai eu une professeur de français qui avait en horreur ce genre de littérature bien trop populaire à son goût. Ce n'était tout simplement pas de la littérature.

Je l'ai lu et relu lorsque j'étais adolescente voire étudiante. J'en connais les faiblesses car il y en a. Mais si j'aime tant lire, c'est parce que cette histoire m'a profondément chavirée. Elle et tant d'autres qui font hurler les puristes de la Littérature. Je pense à La petite maison dans la prairie qui, certes, relève de la littérature de jeunesse. Ricanements d'un intellectuel quand j'en ai parlé. Pourtant, encore une fois, si je me suis ruinée en bouquins (j'ai galéré lorsque j'ai déménagé il y a peu... ), c'est parce que j'ai fait des rencontres littéraire qui n'ont jamais été validées par les puristes.

Et vous, que pensez-vous de ce roman et quelle est votre opinion à propos de cette littérature populaire?

Bonne journée.

Catherine

Les puristes peuvent hurler. Il y a dans ce roman, à mon avis, quelques faiblesses. Par exemple, des clichés : la *** sympathique, la *** au grand coeur. Bof...
Par ailleurs, on a du mal à croire à l'amour de Scarlett pour Ashley Wilkes pendant douze ans d'affilée, alors qu'elle ne construit rien avec lui. On a l'impression que l'auteur se force. Sur le plan psychologique, il y a des moments, où, personnellement, je trouve à redire.
Pour autant, j'ai entendu des gens critiquer le livre alors qu'ils ne l'avaient jamais lu... Pas grave, pour certains. Du moment qu'ils ont vu l'affiche kitsch du film, ils ont l'impression de connaître et mettent ce livre au même niveau qu'un livre de littérature de série, alors que M. Mitchell a mis dix ans à l'écrire, ce qui change beaucoup.
Quelques réussites. Le livre, très documenté sur l'époque. C'est un roman historique. Le roman pose quelques vérités éternelles, dont le problème de l'éducation. L'héroïne a été éduquée d'une certaine façon, qui ne l'aideront en rien dans sa vie, et il faudra qu'elle s'adapte.
Concernant l'amour. Ce qui me paraît bien vu, sur le plan psychologique, c'est que Scarlett, qui est longtemps aveugle avec Ashley, se met dans les dernières pages du roman à lui trouver tous les défauts du monde (Ashley m'a toujours leurrée. Il venait me voir alors qu'il savait très bien que sa famille voulait lui faire épouser Mélanie), dès lors qu'elle s'aperçoit de son amour pour un autre qui lui paraît doté de moult qualités. Elle en devient injuste, et cela me paraît très bien étudié.
M. Mitchell n'était pas satisfaite de son roman qu'elle ne trouvait pas bon, et pour mieux s'enfoncer, elle disait qu'elle s'y connaissant en bons livres. Cette auto-flagellation me rend indulgent. J'avoue avoir lu son livre avec plaisir, surtout que j'aime bien l'époque. Et on n'est pas obligé d'adhérer à ses idées racistes à la noix. On remarque tout de même que Rhett est beaucoup plus large d'idées sur le sujet que nombre de personnages.

J'aime beaucoup ce genre de littérature moi aussi.
Pour moi Scarlett c'est en effet un peu Cersei Lannister : c'est une sale peste trop gâtée, mais être une sale peste, c'est aussi ce qui lui permet d'être à égalité avec les hommes. Il y a eu récemment un ouvrage sur les femmes esclavagistes aux Etats-Unis fort intéressant : il y est montré que contrairement à ce qui a été longtemps dit, les femmes propriétaires d'esclaves étaient tout aussi violentes que les hommes, et que la propriété d'esclaves, loin de les gêner, leur permettait au contraire de s'affirmer dans une société patriarcale.

J'aîme bien faire étudier la scène de la bibliothèque. Hormis le fait que trop d'élèves ne connaissent pas l'oeuvre à mon grand dam, je trouve que c'est une belle façon de traiter mythes et héros.