- LysahLysNiveau 1
Bonjour à tous,
Je m'appelle Lysahlys et après des kms de lecture je me lance sur ce forum. Depuis longtemps je souhaite être professeur de philosophie . Oui je sais , pure folie...
Je suis déjà fonctionnaire, personnel administratif en EPLE prioritaire , mais plus préoccuper par l'éducatif que par l'administratif 😁 Et donc, à la première occasion, toujours fourrée dans les projets et sorties, rompue à l'exercice de je remplace la cpe/vie scolaire/ psy-en etc... J'ai longtemps été en mode autodidacte mais l'enseignement de la philo, c'est ce que je veux vraiment. Aucune idéalisation du métier ni du système éducatif car je baigne dedans et je vois quotidiennement la dure réalité , l'impact des réformes, le manque de moyens et les relations dégradées avec les élèves et les familles l.
Alors j'avais commencé à me préparer en vue du capes (fac/cned). Mais la réforme du bac et les gros changements à venir me font douter (sans compter le stress du concours ) : quel avenir pour le professeur de philosophie ?
Pourriez vous me livrer vos ressentis svp ?
Merci par avance
Je m'appelle Lysahlys et après des kms de lecture je me lance sur ce forum. Depuis longtemps je souhaite être professeur de philosophie . Oui je sais , pure folie...
Je suis déjà fonctionnaire, personnel administratif en EPLE prioritaire , mais plus préoccuper par l'éducatif que par l'administratif 😁 Et donc, à la première occasion, toujours fourrée dans les projets et sorties, rompue à l'exercice de je remplace la cpe/vie scolaire/ psy-en etc... J'ai longtemps été en mode autodidacte mais l'enseignement de la philo, c'est ce que je veux vraiment. Aucune idéalisation du métier ni du système éducatif car je baigne dedans et je vois quotidiennement la dure réalité , l'impact des réformes, le manque de moyens et les relations dégradées avec les élèves et les familles l.
Alors j'avais commencé à me préparer en vue du capes (fac/cned). Mais la réforme du bac et les gros changements à venir me font douter (sans compter le stress du concours ) : quel avenir pour le professeur de philosophie ?
Pourriez vous me livrer vos ressentis svp ?
Merci par avance
- PuckVénérable
Mon ressenti de prof de LC, c’est qu’il ne faut pas se fier à tout ce qu’on raconte. Voir les étoiles dans les yeux de nos apprenants est la plus belle chose qui se puisse être. On ferait ce métier, qui est plus une passion, presque sans salaire. C’est vrai que c’est ce qui se passe, mais c’est un infime détail. Les parents sont le plus souvent sympathiques et apprécient qu’on soit lucide sur les compétences de leurs enfants. Du reste, il faut s’accrocher, car depuis les progrès dus à la didactique et aux sciences de l’éducation, on a beaucoup de surdoués. Heureusement que les neurosciences nous aident à mieux les accompagner. Quant aux réformes et aux cde, en fait c’est pour mieux nous adapter à un public, qui, s’il n’est pas toujours préparé à un enseignement trop souvent suranné, sait faire autre chose. Les professeurs de philosophie ont un bel avenir devant eux, grâce aux heures qu’ils vont récupérer, et vont pouvoir vraiment pratiquer la maïeutique et faire accoucher de jeunes esprits de tout ce qu’ils croient ignorer. Le concours devient souvent superflu et n’a jamais cautionné un vrai savoir-être avec les élèves. Vous pouvez enseigner en tant que contractuelle, ce qui devient une voie royale et une discussion intéressante avec les élèves remplace avantageusement un cours obsolète ou hors de leur univers. Quand il fait beau, les élèves adoreraient être dehors et retrouver l’enseignement péripatéticien. Certes, ils n’avaient pas de casques hi-tech dans l’Antiquité, mais on peut sans problème concevoir une argumentation philosophique sur les styles musicaux. Votre palette de multifonctions vous a bien préparée à la tournure du métier tel qu’il devient. Lancez-vous !
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"Ce que nous avons fait, aucune bête au monde ne l'aurait fait.
Mais nous nous en sommes sortis. Et nous voici confrontés à l'ingratitude de la nation. Pourtant, c'était pas ma guerre. C'était pas ma guerre, oh non !"Cripure
- MathadorEmpereur
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Quelle est ta formation en philosophie ?
- LysahLysNiveau 1
Puck,
Merci pour votre réponse , plus positive que je ne le pensais. Une partie de moi imagine les choses de cette façon aussi. Et je me dis que la philosophie peut-être "partagée " différemment avec des élèves. Mon "2e choix" pas du tout par défaut serait CPE, par goût et parce que mon entourage professionnel et personnel m'y encourage fortement ( collègues profs , CPE et CE). Mais la philosophie a toujours été mon 1er choix que j'ai mis de côté à l'époque pour être " raisonnable". Mais passé le cap des 30 ans 😁 Que de regrets.
Le monde scolaire aujourd'hui est très dur ( sur différents plans) alors quitte à "en baver" autant que ce soit avec plaisir...
Merci pour votre réponse , plus positive que je ne le pensais. Une partie de moi imagine les choses de cette façon aussi. Et je me dis que la philosophie peut-être "partagée " différemment avec des élèves. Mon "2e choix" pas du tout par défaut serait CPE, par goût et parce que mon entourage professionnel et personnel m'y encourage fortement ( collègues profs , CPE et CE). Mais la philosophie a toujours été mon 1er choix que j'ai mis de côté à l'époque pour être " raisonnable". Mais passé le cap des 30 ans 😁 Que de regrets.
Le monde scolaire aujourd'hui est très dur ( sur différents plans) alors quitte à "en baver" autant que ce soit avec plaisir...
- LysahLysNiveau 1
Mathador a écrit:
J'avoue que je ne sais pas quoi penser de cette "réponse "
- LemmyKHabitué du forum
Je vois que vous n'avez jamais fait de CDI, ni remplacé le principal ou le proviseur ni même l'adjoint. Vous ne mentionnez pas non plus avoir remplacé l'infirmière ou le personnel de la cantine. C'est quand même très gênant.LysahLys a écrit:Bonjour à tous,
Je m'appelle Lysahlys et après des kms de lecture je me lance sur ce forum. Depuis longtemps je souhaite être professeur de philosophie . Oui je sais , pure folie...
Je suis déjà fonctionnaire, personnel administratif en EPLE prioritaire , mais plus préoccuper par l'éducatif que par l'administratif 😁 Et donc, à la première occasion, toujours fourrée dans les projets et sorties, rompue à l'exercice de je remplace la cpe/vie scolaire/ psy-en etc... J'ai longtemps été en mode autodidacte mais l'enseignement de la philo, c'est ce que je veux vraiment. Aucune idéalisation du métier ni du système éducatif car je baigne dedans et je vois quotidiennement la dure réalité , l'impact des réformes, le manque de moyens et les relations dégradées avec les élèves et les familles l.
Alors j'avais commencé à me préparer en vue du capes (fac/cned). Mais la réforme du bac et les gros changements à venir me font douter (sans compter le stress du concours ) : quel avenir pour le professeur de philosophie ?
Pourriez vous me livrer vos ressentis svp ?
Merci par avance
- LysahLysNiveau 1
CarmenLR a écrit:Quelle est ta formation en philosophie ?
Il m'a semblé plus cohérent de repartir de zéro , donc en licence.
Même si mon statut me permettrait de me lancer plus tôt peut-être.
Mais rien que de penser aux concours, aux autres candidats ...l'IPR... je préfère suivre l'adage, lentement mais sûrement 😊
- AiônNiveau 8
Bonsoir,
Je ne découragerais personne d'essayer. Je pense que nous avons sans doute la meilleure place de tout le secondaire. Notre liberté pédagogique et philosophique est vraiment respectée. On a la sécurité de l'emploi et presque toujours l'estime de nos contemporains. La réforme du baccalauréat nous a épargné, et si rien ne change dans l'actuelle réforme des programmes je ne vois aucun problème pour l'avenir à moyen terme. Ils ont détruit la série littéraire ce qui n'est vraiment pas sympa. Mais je pense qu'on parviendra à retomber sur nos pieds avec HLP quand on aura essuyé les plâtres. Je viens de corriger le dernier paquet de copies d'une classe que j'enseigne depuis depuis deux ans - les pauvres, c'est du boulot de m'écouter parler de philo sérieusement, surtout deux ans d'affilée - et j'éprouve un incommensurable sentiment de fierté quand je repense à eux tout-bout-de-chou. Ils ont tous énormément progressé (ils partaient de zéro ) et les meilleurs sont devenus excellents - je trouve - on verra au bac. Plusieurs se destinent au métier, lisent des oeuvres, et essaient de me piéger dans des arguties vraiment érudites. Je pense sans prétention avoir bouleversé leur vie, et après avoir eu très peur de moi ils m'aiment (syndrome de Stockholm quand tu nous tiens...), ce qui est vraiment très sympa. Qu'on se comprenne, ce n'est pas moi, c'est la philo. Et ça c'est génial !
Le côté sombre c'est de se retrouver muté dans des coins pas possibles (je rigole pas...), d'avoir des classes parfois ingérables, notamment en techno. Si ça dérape ça peut tourner au harcélement moral. Sur un poste de certifié à temps plein on travaille énormément, j'ai mis ma santé en péril en faisant trop de nuits blanches. Ma première année d'enseignement (stage) a été la pire de ma vie. À un moment j'ai frôlé le burn-out, je pleurais sans pouvoir m'arrêter, je ne dormais plus, je ne mangeais plus, j'étais à découvert, les élèves me bordélisaient et allaient rater leur bac. Et je pense être particulièrement solide psychologiquement... J'ai tenu bon. Il m'a fallu deux ans de pratique pour me sentir à l'aise dans mon travail, et maintenant c'est toujours beaucoup de travail mais c'est très gratifiant. Ce n'est pas vraiment bien payé, particulièrement au début et sans l'agrégation. Corriger des milliers de fautes d'orthographes et de phrases mal construites est une torture pour l'esprit. J'aimerais vraiment avoir ma mutation et retrouver mes copains. Mais je suis heureux.
Et je pense que j'ai fait un très bon investissement pour l'avenir en traversant tout ça. Donc si ne pouvoir (et devoir) faire que de la philo t'intéresse et que les désagréments qu'on rencontre en débutant ou en tombant mal ne te font pas trop peur (j'ai essayé d'être le plus sincère possible). Alors c'est vraiment super. Je pense avoir beaucoup de chance d'avoir ce boulot !
J'oubliais, les concours sont difficiles, vraiment difficiles, je connais des gens que je trouve vraiment très bons, spécialistes d'auteurs particulièrement difficiles, et qui loupent à répétition. C'est mon cas avec l'agrégation (deux tentatives), même si là je suis fier de ne pas être pas passé trop loin. Un beau sacerdoce en somme !
Je ne découragerais personne d'essayer. Je pense que nous avons sans doute la meilleure place de tout le secondaire. Notre liberté pédagogique et philosophique est vraiment respectée. On a la sécurité de l'emploi et presque toujours l'estime de nos contemporains. La réforme du baccalauréat nous a épargné, et si rien ne change dans l'actuelle réforme des programmes je ne vois aucun problème pour l'avenir à moyen terme. Ils ont détruit la série littéraire ce qui n'est vraiment pas sympa. Mais je pense qu'on parviendra à retomber sur nos pieds avec HLP quand on aura essuyé les plâtres. Je viens de corriger le dernier paquet de copies d'une classe que j'enseigne depuis depuis deux ans - les pauvres, c'est du boulot de m'écouter parler de philo sérieusement, surtout deux ans d'affilée - et j'éprouve un incommensurable sentiment de fierté quand je repense à eux tout-bout-de-chou. Ils ont tous énormément progressé (ils partaient de zéro ) et les meilleurs sont devenus excellents - je trouve - on verra au bac. Plusieurs se destinent au métier, lisent des oeuvres, et essaient de me piéger dans des arguties vraiment érudites. Je pense sans prétention avoir bouleversé leur vie, et après avoir eu très peur de moi ils m'aiment (syndrome de Stockholm quand tu nous tiens...), ce qui est vraiment très sympa. Qu'on se comprenne, ce n'est pas moi, c'est la philo. Et ça c'est génial !
Le côté sombre c'est de se retrouver muté dans des coins pas possibles (je rigole pas...), d'avoir des classes parfois ingérables, notamment en techno. Si ça dérape ça peut tourner au harcélement moral. Sur un poste de certifié à temps plein on travaille énormément, j'ai mis ma santé en péril en faisant trop de nuits blanches. Ma première année d'enseignement (stage) a été la pire de ma vie. À un moment j'ai frôlé le burn-out, je pleurais sans pouvoir m'arrêter, je ne dormais plus, je ne mangeais plus, j'étais à découvert, les élèves me bordélisaient et allaient rater leur bac. Et je pense être particulièrement solide psychologiquement... J'ai tenu bon. Il m'a fallu deux ans de pratique pour me sentir à l'aise dans mon travail, et maintenant c'est toujours beaucoup de travail mais c'est très gratifiant. Ce n'est pas vraiment bien payé, particulièrement au début et sans l'agrégation. Corriger des milliers de fautes d'orthographes et de phrases mal construites est une torture pour l'esprit. J'aimerais vraiment avoir ma mutation et retrouver mes copains. Mais je suis heureux.
Et je pense que j'ai fait un très bon investissement pour l'avenir en traversant tout ça. Donc si ne pouvoir (et devoir) faire que de la philo t'intéresse et que les désagréments qu'on rencontre en débutant ou en tombant mal ne te font pas trop peur (j'ai essayé d'être le plus sincère possible). Alors c'est vraiment super. Je pense avoir beaucoup de chance d'avoir ce boulot !
J'oubliais, les concours sont difficiles, vraiment difficiles, je connais des gens que je trouve vraiment très bons, spécialistes d'auteurs particulièrement difficiles, et qui loupent à répétition. C'est mon cas avec l'agrégation (deux tentatives), même si là je suis fier de ne pas être pas passé trop loin. Un beau sacerdoce en somme !
- LysahLysNiveau 1
LemmyK a écrit:Je vois que vous n'avez jamais fait de CDI, ni remplacé le principal ou le proviseur ni même l'adjoint. Vous ne mentionnez pas non plus avoir remplacé l'infirmière ou le personnel de la cantine. C'est quand même très gênant.LysahLys a écrit:Bonjour à tous,
Je m'appelle Lysahlys et après des kms de lecture je me lance sur ce forum. Depuis longtemps je souhaite être professeur de philosophie . Oui je sais , pure folie...
Je suis déjà fonctionnaire, personnel administratif en EPLE prioritaire , mais plus préoccuper par l'éducatif que par l'administratif 😁 Et donc, à la première occasion, toujours fourrée dans les projets et sorties, rompue à l'exercice de je remplace la cpe/vie scolaire/ psy-en etc... J'ai longtemps été en mode autodidacte mais l'enseignement de la philo, c'est ce que je veux vraiment. Aucune idéalisation du métier ni du système éducatif car je baigne dedans et je vois quotidiennement la dure réalité , l'impact des réformes, le manque de moyens et les relations dégradées avec les élèves et les familles l.
Alors j'avais commencé à me préparer en vue du capes (fac/cned). Mais la réforme du bac et les gros changements à venir me font douter (sans compter le stress du concours ) : quel avenir pour le professeur de philosophie ?
Pourriez vous me livrer vos ressentis svp ?
Merci par avance
À priori mon msg ne vous a pas plu sur ce point . Mais la réalité du terrain est :
1 CPE qui change chaque année et une partie de la vie scolaire peu impliquée donc oui j'ai fait plus de vie scolaire qu'il en faut. Pas d'adjoint avec le CE. Une Psy-En 1,5 jour par semaine (qd elle n'est ni malade , ni en Réunion , ni dans un autre EPLE)( pareil pour l'IDE et l'assistante sociale ) . Une section ULIS , des profs malades, en Réunion ou autre (ben oui ce sont des etres humains ). J'accompagne les élèves en JPO aux lycées et dans d'autres pédagogiques , j'explique aux parents les phases et démarches d'orientation (post-3ème, prépa-metiers , segpa en cours de collège , DIMA, etc... j'aide les élèves pour les dossiers d'affectation spécifique) je corrige les bulletins , prépare les examens CFG et DNB , les examens blancs. Je sépare , parmi d'autre les bagarres , je suis membre du Ç.A. depuis ma 1ère affectation, et par moment je console la stagiaire prof qui craque . Mes heures sup ne sont pas payées , le CE , la gestionnaire et moi-même allons au boulot même pendant les vacances pour essayer de bosser au calme .
Je ne suis pas arrogante, je ne me prends pas pour Wonderwoman. Mais je suis impliquée dans mon établissement , et pour survivre on se serre les coudes.
- AnaxagoreGuide spirituel
Mathador a écrit:
Ça me rappelle un fil sur l'Éloge de la folie.
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- LysahLysNiveau 1
Aiôn a écrit:Bonsoir,
Je ne découragerais personne d'essayer. Je pense que nous avons sans doute la meilleure place de tout le secondaire. Notre liberté pédagogique et philosophique est vraiment respectée. On a la sécurité de l'emploi et presque toujours l'estime de nos contemporains. La réforme du baccalauréat nous a épargné, et si rien ne change dans l'actuelle réforme des programmes je ne vois aucun problème pour l'avenir à moyen terme. Ils ont détruit la série littéraire ce qui n'est vraiment pas sympa. Mais je pense qu'on parviendra à retomber sur nos pieds avec HLP quand on aura essuyé les plâtres. Je viens de corriger le dernier paquet de copies d'une classe que j'enseigne depuis depuis deux ans - les pauvres, c'est du boulot de m'écouter parler de philo sérieusement, surtout deux ans d'affilée - et j'éprouve un incommensurable sentiment de fierté quand je repense à eux tout-bout-de-chou. Ils ont tous énormément progressé (ils partaient de zéro ) et les meilleurs sont devenus excellents - je trouve - on verra au bac. Plusieurs se destinent au métier, lisent des oeuvres, et essaient de me piéger dans des arguties vraiment érudites. Je pense sans prétention avoir bouleversé leur vie, et après avoir eu très peur de moi ils m'aiment (syndrome de Stockholm quand tu nous tiens...), ce qui est vraiment très sympa. Qu'on se comprenne, ce n'est pas moi, c'est la philo. Et ça c'est génial !
Le côté sombre c'est de se retrouver muté dans des coins pas possibles (je rigole pas...), d'avoir des classes parfois ingérables, notamment en techno. Si ça dérape ça peut tourner au harcélement moral. Sur un poste de certifié à temps plein on travaille énormément, j'ai mis ma santé en péril en faisant trop de nuits blanches. Ma première année d'enseignement (stage) a été la pire de ma vie. À un moment j'ai frôlé le burn-out, je pleurais sans pouvoir m'arrêter, je ne dormais plus, je ne mangeais plus, j'étais à découvert, les élèves me bordélisaient et allaient rater leur bac. Et je pense être particulièrement solide psychologiquement... J'ai tenu bon. Il m'a fallu deux ans de pratique pour me sentir à l'aise dans mon travail, et maintenant c'est toujours beaucoup de travail mais c'est très gratifiant. Ce n'est pas vraiment bien payé, particulièrement au début et sans l'agrégation. Corriger des milliers de fautes d'orthographes et de phrases mal construites est une torture pour l'esprit. J'aimerais vraiment avoir ma mutation et retrouver mes copains. Mais je suis heureux.
Et je pense que j'ai fait un très bon investissement pour l'avenir en traversant tout ça. Donc si ne pouvoir (et devoir) faire que de la philo t'intéresse et que les désagréments qu'on rencontre en débutant ou en tombant mal ne te font pas trop peur (j'ai essayé d'être le plus sincère possible). Alors c'est vraiment super. Je pense avoir beaucoup de chance d'avoir ce boulot !
J'oubliais, les concours sont difficiles, vraiment difficiles, je connais des gens que je trouve vraiment très bons, spécialistes d'auteurs particulièrement difficiles, et qui loupent à répétition. C'est mon cas avec l'agrégation (deux tentatives), même si là je suis fier de ne pas être pas passé trop loin. Un beau sacerdoce en somme !
Bonsoir,
Ton message reflète le métier comme je l'imagine à peu près.
Comme je l'ai expliqué dans ma réponse précédente, mon poste actuel n'est pas de tout repos, et les conditions de travail , la surcharge et ma "vraie fiche de poste " m'ont menée à l'épuisement psychologique et physique . Ça a été dur de remonter la pente. C'est aussi pour cela que je compte m'accrocher à mon objectif , me donner à fond ok mais pour ce que j'aime vraiment . J'ai été incapable de quitter 1 EPLE car j'aime vraiment trop bosser avec " ces têtes de mules d'adolescents".
Cependant je me dis souvent que justement des candidats qui ne font que ça (préparer le concours) échouent ... alors moi😥
- LysahLysNiveau 1
Anaxagore a écrit:Mathador a écrit:
Ça me rappelle un fil sur l'Éloge de la folie.
Ah ok, je vais essayer de le retrouver alors.
- OrlandaFidèle du forum
Lysahlys, m'est avis que si vous n'avez pas vu l'évidente ironie du message de Puck, il va falloir beaucoup, beaucoup travailler pour passer le CAPES de philosophie...
_________________
"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- LysahLysNiveau 1
Orlanda a écrit:Lysahlys, m'est avis que si vous n'avez pas vu l'évidente ironie du message de Puck, il va falloir beaucoup, beaucoup travailler pour passer le CAPES de philosophie...
- Mon ignorance m'a fait manquer l'ironie de son 1er msg.
- l'ironie de ma réponse à son 2ème msg n'est apparemment pas à la hauteur de votre savoir.
- LysahLysNiveau 1
Par contre même si j'ai pu déceler de l'ironie dans le msg de LemmyK, j'ai tenu à répondre pour tous ceux qui le penserait sérieusement ... il n'y a pas que les profs qui croulent sous les clichés. Alors oui j'ai explicité mes propos.
- mafalda16Modérateur
Fil verrouillé en l'attente d'une décision de la modération.
_________________
"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
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