- PetraPortoNiveau 10
Bonjour à tous,
Je me posais une question : selon vous, peut-on dire que La Guerre de Troie n'aura pas lieu relève de la tragi-comédie ou de la comédie ?
Je trouve que le personnage d'Hélène apporte une dimension comique non négligeable : son attitude enfantine vis-à-vis d'Hector, les vieillards qui la dévorent des yeux et paraissent tels des vieux beaux, le baiser final à Troilus lors du dénouement.
Qu'en pensez-vous,
Merci.
Je me posais une question : selon vous, peut-on dire que La Guerre de Troie n'aura pas lieu relève de la tragi-comédie ou de la comédie ?
Je trouve que le personnage d'Hélène apporte une dimension comique non négligeable : son attitude enfantine vis-à-vis d'Hector, les vieillards qui la dévorent des yeux et paraissent tels des vieux beaux, le baiser final à Troilus lors du dénouement.
Qu'en pensez-vous,
Merci.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
wasabi en folie a écrit:Bonjour à tous,
Je me posais une question : selon vous, peut-on dire que La Guerre de Troie n'aura pas lieu relève de la tragi-comédie ou de la comédie ?
Je trouve que le personnage d'Hélène apporte une dimension comique non négligeable : son attitude enfantine vis-à-vis d'Hector, les vieillards qui la dévorent des yeux et paraissent tels des vieux beaux, le baiser final à Troilus lors du dénouement.
Qu'en pensez-vous,
Merci.
Il me semble tout de même que le critère d'une tragi-comédie est le mélange entre tragédie (personnages de haute extraction, dénouement funeste notamment) et la comédie (personnages de basse extraction, dénouement heureux). Donc, quelle que soit la réponse pour La guerre de Troie n'aura pas lieu, je ne trouve pas que l'attitude enfantine soit par exemple un critère de décision.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- MauvetteÉrudit
Attention ! Il y a une dissonance entre le titre qui pose la question entre tragédie et tragi-comédie, et le post qui pose la question entre comédie et tragi-comédie.
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Je vais bien, ne t'en fais pas
- SphinxProphète
Pour moi c'est une tragédie dans le sens où même l'humour est grinçant. Quant Démokos et le Géomètre se disputent pour savoir s'il faut écrire un hymne ou lancer un concours d'insultes pour rendre les soldats plus hargneux, on rit deux minutes mais jaune car les conséquences sont rappelées tout de suite. Idem avec l'expert de la SDN, un lâche boursouflé qui se gargarise de ce que son paragraphe sur la formation offensive-défensive a été retenu (il y a eu des morts, mais ça c'est pas grave) et qui retourne sa veste quand Hector le menace de la prison : il est grotesque mais il a du sang plein les mains... Pour moi, quand Hélène flirte avec Troïlus, ce n'est pas un comique léger, c'est de l'humour noir parce que cela montre que son amour avec Pâris n'est qu'une baudruche, qu'elle-même d'ailleurs n'est qu'une baudruche sans volonté, et voilà pour quoi vont mourir les Troyens. Le comique ne suffit pas à contrebalancer le tragique, au contraire, il l'appuie.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- IphigénieProphète
Je n'en suis pas sûre: la définition classique de la tragi comédie, c'est une tragédie qui finit sans la mort du héros: le Cid par exemple.Fires of Pompeii a écrit:wasabi en folie a écrit:Bonjour à tous,
Je me posais une question : selon vous, peut-on dire que La Guerre de Troie n'aura pas lieu relève de la tragi-comédie ou de la comédie ?
Je trouve que le personnage d'Hélène apporte une dimension comique non négligeable : son attitude enfantine vis-à-vis d'Hector, les vieillards qui la dévorent des yeux et paraissent tels des vieux beaux, le baiser final à Troilus lors du dénouement.
Qu'en pensez-vous,
Merci.
Il me semble tout de même que le critère d'une tragi-comédie est le mélange entre tragédie (personnages de haute extraction, dénouement funeste notamment) et la comédie (personnages de basse extraction, dénouement heureux). Donc, quelle que soit la réponse pour La guerre de Troie n'aura pas lieu, je ne trouve pas que l'attitude enfantine soit par exemple un critère de décision.
Pour Giraudoux, je ne suis pas sûre qu'on puisse mettre ces étiquettes classiques: lui même parlait je crois de comédie dramatique ou de tragédie bourgeoise...
- DerborenceModérateur
J'ai édité le titre.Mauvette a écrit:Attention ! Il y a une dissonance entre le titre qui pose la question entre tragédie et tragi-comédie, et le post qui pose la question entre comédie et tragi-comédie.
Je suis d'accord avec Sphinx : on reste dans la tragédie.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- OxfordNeoprof expérimenté
Même avis que Sphinx et Derborence.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- OudemiaBon génie
On est dans la tragédie, pour les raisons données par Sphinx, ce qui n'exclut pas, parce qu'on n'est plus à l'époque classique, des passages comiques.
- IphigénieProphète
Sinon j’ai retrouvé dans la préface de Folio:
Je pense que si on la définit comme tragédie c’est donc surtout par cette fatalité , Giraudoux définissant la tragédie dans la pièce comme « la forme accélérée du temps »En fait, Giraudoux rêve d’être le Racine de son siècle. Sa Judith (1931), sous-titrée « tragédie », a été mal reçue, et il n’a pas accepté ce demi-échec. Avec Troie il cherche une demi-revanche. Avant la création, il présentait sa pièce comme « une comédie- tragédie(1) », « une comédie dramatique, une tragédie bourgeoise(2) », et c’est même écrit dans le texte :
Cette tribu royale, dès qu’il est question d’Hélène, devient aussitôt un assemblage de belle-mère, de belles-sœurs, et de beau-père digne de la meilleure bourgeoisie (I, vi, p. 96).
Après le succès des premières représentations, il ose le dire :
C’est une tragédie que j’ai voulu écrire. Une tragédie, bien entendu, à ma manière, mais une tragédie, c’est-à-dire un ouvrage dominé par une fatalité »
1. Interview de Jean Giraudoux par M. A. Dabadie, L’Écho de Paris, 6 novembre 1935, CJG 19, p. 184.
2. Interview de Jean Giraudoux par Almaviva, Le Figaro, 21 novembre 1935, CJG 19, p. 184.
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