Le Neo-défi lecture 2019 - Ici, on papote !

Adren a écrit:

Escargot Géant a écrit:



De mon côté cette nuit j'ai lu pour le défi 13 (Goncourt des lycéens) : Un brillant avenir de Catherine Cusset.

On suit la vie d'Elena, qui tombe amoureuse d'un juif en Roumanie en 1958, migre aux Etats -unis, connaît une relation difficile avec sa bru.

J'ai adoré.
Lisez-le.
Puis venez me remercier de l'avoir conseillé. De rien ça fait plaisir.

(en plus convient à de nombreux défis)

Merci, je le note dans ma liste "lu pour le Prix Goncourt des lycéens et associé finalement à un autre défi".

Haha oui bonne idée j'ai aussi noté pour ce roman qu'il validait les défis 7 22 35 46 (et 33 et 50 de façon un peu-beaucoup- tirée par les cheveux) (et maintenant 45) (par contre je ne connais pas le mois de naissance de Catherine Cusset)

Pour le réalisme magique effectivement la liste Babelio est parfois surprenante et je comprends certaines déceptions. Je vous conseille El ùltimo lector de David Toscana qui n'y figure pas mais que j'ai adoré l'an dernier.

Escargot Géant a écrit:Pour le réalisme magique effectivement la liste Babelio est parfois surprenante et je comprends certaines déceptions. Je vous conseille El ùltimo lector de David Toscana qui n'y figure pas mais que j'ai adoré l'an dernier.

J'avais pensé lire Evangelia de David Toscana en me demandant si c'était bien du réalisme magique. Je crois que je vais me laisser tenter par cet auteur.

Semaine 11, défi 11, Un livre d'un auteur déclaré fou : Le gai savoir, Friedrich Nietzsche

Nietzsche a écrit: 327. Prendre au sérieux
L'intellect chez la plupart est une machine embarrassante, sinistre et grinçante, que l'on désespère de mettre en marche : ils parlent de "prendre la chose au sérieux" dès qu'au moyen de cette machine ils s'avisent de travailler et de bien penser -ô! que de pénibles efforts doit leur coûter l'acte de bien penser! L'aimable brute homme perd à chaque fois sa bonne humeur, à ce qu'il paraît, quand elle se met à bien penser! elle se fait "sérieuse"! Et "là où ne prévalent que rire et gaieté, on pense à tort et à travers"-tel est le préjugé de cette brute sérieuse à l'égard de tout "gai savoir". Eh bien! montrons que c'est un préjugé!

Le gai savoir est composé de 383 unités, d'une longueur variant entre un paragraphe et trois pages.
On y  retrouve les grands éléments de la pensée de Nietzsche, comme la volonté d'inventer de nouvelles valeurs, la recherche des causes de la morale, le refus de la culpabilité ou l'importance de la joie. La brièveté des parties pourrait faciliter la lecture, mais l'absence d'argumentation suivie rend difficile d'en résumer et d'en critiquer les idées.  Nietzsche développe peu, il cherche plutôt à se montrer percutant. Souvent, j'ai saisi en gros ce qu'il voulait dire, mais j'aurais du mal à l'expliquer plus précisément. Beaucoup de passages sont séduisants, mais il serait bon de tester les limites des idées exposées, j'ai l'intuition qu'elles sont plus élégantes que solides.


Verdict : difficile

Grâce à la grève, j'ai pu finir ce matin Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre de Ruta Sepetys, initialement emprunté pour le prix des incorruptibles, et comme j'ai lu un autre titre entre temps, il complètera finalement le défi "Un livre dont l'histoire se déroule avant la naissance de l'auteur", ce qui m'amènera à un petit tour de chaises musicales entre les titres du défi déjà lus. L'auteur s'inspire de l'histoire de son grand-père, universitaire lituanien déporté en 1941 avec sa mère et sa grande soeur, qui est la narratrice du roman. Le récit retrace leur voyage en train jusqu'à un premier camp de travail dans l'Altaï, les conditions misérables de survie des uns et des autres, la cruauté des agents du NKVD, puis à nouveau leur déportation en Sibérie, au-delà du cercle polaire arctique.
Ce livre a reçu le Prix des Incorruptibles 3e en 2014, je ne l'avais pas encore lu ; tout en étant de la littérature pour la jeunesse, le récit est prenant et bouleversant.

Adren a écrit:Grâce à la grève, j'ai pu finir ce matin Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre de Ruta Sepetys, initialement emprunté pour le prix des incorruptibles, et comme j'ai lu un autre titre entre temps, il complètera finalement le défi "Un livre dont l'histoire se déroule avant la naissance de l'auteur", ce qui m'amènera à un petit tour de chaises musicales entre les titres du défi déjà lus. L'auteur s'inspire de l'histoire de son grand-père, universitaire lituanien déporté en 1941 avec sa mère et sa grande soeur, qui est la narratrice du roman. Le récit retrace leur voyage en train jusqu'à un premier camp de travail dans l'Altaï, les conditions misérables de survie des uns et des autres, la cruauté des agents du NKVD, puis à nouveau leur déportation en Sibérie, au-delà du cercle polaire arctique.
Ce livre a reçu le Prix des Incorruptibles 3e en 2014, je ne l'avais pas encore lu ; tout en étant de la littérature pour la jeunesse, le récit est prenant et bouleversant.

Je l'ai lu en septembre. Comme toi, j'ai été touchée et émue par ce roman. J'ignorais complètement cet épisode historique.
J'aimerais beaucoup le faire lire à mes élèves de 3e (il y en a quelques uns au CDI), mais vu la longueur, j'imagine que ce sera mission impossible.

Hermiony, bien amené, des 3e devraient pouvoir le lire. C'est quand même le livre qui a été primé, il n'est pas difficile du tout d'accès, le problème, c'est vrai que c'est l'apparence. Peut-être en leur lisant le début ou un extrait, sans le leur montrer (ce qu'on avait fait avec la doc pour amorcer le Prix cette année) ? Ma classe de 3e qui participe cette année, après avoir poussé des cris d'orfraie en voyant les livres, préfère pour le moment, après en avoir lu trois sur cinq, de loin un des plus épais et a complètement délaissé le plus fin.
Toujours grâce à cette journée de grève, j'ai fait un tour à la médiathèque en quête d'un auteur haïtien, je découvre Dany Laferrière ; son oeuvre permettrait de remplir une bonne partie des thèmes du défi ! Je vais commencer dès ce soir à le lire.

Pour le défi 29. Fidèle, infidèle: Mariage à l'indienne de Kavita Daswani.

"Née à Bombay, devenue journaliste de mode à New York, Anju est écartelée entre son envie de vivre à l'américaine, célibataire et libre, et son désir de rester fidèle à ses racines indiennes pour ne pas décevoir sa famille. Mariage à l'indienne est le récit plein d'humour de ses pérégrinations amoureuses, de sa sélection rigoureuse des candidats et des choix qu'elle doit accomplir pour rester fidèle à elle-même tout en sacrifiant aux traditions."

Bon, c'est l'histoire de mariages arrangés, de princes charmants à trouver et de traditions archaïques à protéger (car le destin d'une fille indienne est de trouver un époux, soigneusement choisi par la famille).
La narratrice a des désirs contradictoires mais ils naissent en réalité du fait qu'elle ne trouve pas tout de suite de mari à 22 ans. En grandissant, elle prendra plus de recul sur sa situation. Sa famille exerce sur elle une très grande pression et se mêle de sa vie personnelle, mais il semblerait que ce soit comme ça en Inde. Il y a beaucoup de comparaisons entre l'Occident et l'Orient, entre les "Blancs" et les Indiens. La narratrice s'épanouit aux Etats-Unis dans le monde de la mode, il y a donc pas mal de clichés sur la vie new-yorkaise qui m'ont d'ailleurs fait penser à la série "Sex and the city". J'apprécie pourtant cette série, mais là, je n'ai vraiment pas accroché. Ce que vit la narratrice est difficile car un mauvais choix de sa part apporte la honte et le déshonneur à sa famille. Mon côté féministe s'est d'ailleurs souvent mis en alerte en lisant ce livre. Et la fin ne m'a pas plu:

Spoiler:

Bref, peu emballée.

J'ai continué !

Défi 18: un livre qui parle de conflits sociaux ou de grèves : Qu'est-ce que la propriété? de Proudhon. A priori, c'est dans le thème.
C'est un ouvrage qui traite de la propriété de manière plus politique qu'économique. Une réponse simple et brève: "c'est le vol". Pour quelles raisons, et de quelles façons la propriété vole-t-elle, c'est le sujet de l'essai. Une des réponses, qui est pré-marxiste, est que l'ouvrier, qui est le véritable concepteur de l'objet, ne peut jouir du fruit de son travail: on lui achète du temps de travail, pas ce qu'il a produit.

Défi 19: une oeuvre dont l'action se passe dans l'empire ottoman: Bajazet, de Racine.
Oh bon sang, que c'est beau ! Que dire de plus? Trop de choses pour un simple post sur Néo. La langue racinienne est magnifique, je replonge dans mes plus jeunes années, celles de khâgneuse, dès que je lis Racine: ma madeleine de Proust.

Défi 20: Une pièce écrite par un auteur qui s'est aussi illustré dans d'autres genres : une pièce courte de Boris Vian, j'ai oublié le titre.
Qu'est-ce que c'était ennuyeux ! Heureusement que c'était court, parce que vraiment, c'est ce que je ne peux pas supporter en théâtre: plein de didascalies, qui font que je me demande pourquoi l'auteur n'a pas plutôt écrit un roman, rien ne se passe, ce n'est pas drôle, c'est niais... On dirait du Feydeau, en moins marrant, et déjà que je n'aime pas trop Feydeau...

Défi 21: Une pièce de théâtre antique qui évoque un mythe : Hercule furieux, de Sénèque.
Voici la pièce dans laquelle Hercule zigouille sa femme et ses enfants. Je n'ai pas aimé autant que Thyeste, et j'ai tendance à ne pas supporter ce gros naze d'Hercule (ma devise: la même que celle du vidéaste Linksthesun, sur sa vidéo "mythologie"). Mais ça reste très beau, et horrible à la fois.

Défi 22 : un livre avec un franchissement de frontière, réelle ou symbolique: L'étrange vie de Nobody Owens, de Neil Gaiman.
Une pure merveille ! Du fantastique empreint de polar, un Lewis Caroll gothique, je ne regrette vraiment pas cette lecture !
Un soir, le Jack entre dans une maison et tue toute la famille, sauf le bébé, qu'il ne parvient pas à trouver. Le bébé s'est enfui, et trouve refuge dans un cimetière, où il est adopté par des fantômes. Baptisé Nobody Owens et devenu jeune homme, "Bod" apprend que le Jack le menace toujours, il va devoir l'affronter. Dans le monde des vivants.
Frontière entre la vie et la mort, entre le visible et l'invisible, entre l'enfance et l'âge adulte...
Prenant, effrayant, drôle, émouvant, ce roman m'a enchantée !

Une idée pour l'auteur portugais ? Je n'y connais rien.

Jenny a écrit:Une idée pour l'auteur portugais ? Je n'y connais rien.

L'aveuglement de Saramago si tu n'es pas rebutée pas un livre noir et quelque peu oppressant.
J'avais aimé Le cul de Judas de Lobo Antunes, là aussi un livre noir qui rappelle le passé angolais du Portugal.
A titre personnel, l'atmosphère très lourde de ces deux livres ne m'encourage pas à les relire donc je vais sans doute essayer de lire un ouvrage de Eça de Queiros mais j'accueillerai volontiers des suggestions.

Comme auteur portugais, je connais Saramago. J'ai adoré L'Aveuglement. Je l'ai lu il y a une vingtaine d'années et j'en garde un souvenir très vif.

Ces jours-ci j'ai lu Lettre d'une inconnue de Zweig (défi 44 : initiale à 10 points) mais je crois que c'est une relecture (je n'étais plus très sûre...). En tout cas, lire Zweig est toujours un grand moment de plaisir.
Pour le défi 48 (procès), j'ai lu L'Adversaire d'Emmanuel Carrère, grâce à quelqu'un qui en a parlé ici. J'ai trouvé ce récit fascinant. Franchement, ce serait une fiction, je la trouverais invraisemblable. Je me souviens vaguement de l'affaire Romand (j'étais étudiante) mais je comprends qu'elle ait défrayé la chronique. Certains pans de l'humanité restent un mystère... J'ai envie de voir le film avec Auteuil.

Nicole a été plus rapide que moi!

Des avis qui convergent. Merci à vous deux.
Je suis déjà en train de lire un livre très dur. Ça devrait aller.

Clélia : j’adore Zweig.

J'ai lu L'Aveuglement qui m'a marquée et glacée tout autant que La Route. Je manque moi aussi d'idées pour l'auteur portugais et j'aimerais bien tomber sur quelque chose de pas trop noir.

Amaliah a écrit:J'ai lu L'Aveuglement qui m'a marquée et glacée tout autant que La Route. Je manque moi aussi d'idées pour l'auteur portugais et j'aimerais bien tomber sur quelque chose de pas trop noir.

La capitale d'Eça de Queiroz (un auteur du XIXème) lu il y a très longtemps mais pas spécialement noir. Publié aux éditions Actes Sud.

Pour le défi 23, un livre qui évoque les enfers : La Nuit  d'Elie Wiesel. Un livre poignant. Il convient aussi pour le défi 10 puisque l'auteur l'a écrit en français.

Hors défi puisque j'ai déjà validé le défi 35 : un livre qui commence par une mort : Le crépuscule de Shigezo de Sawako Ariyoshi proposé par une participante.
Shigezo est recueilli après le décès de son épouse par son fils et sa belle- fille. Une écriture fluide pour un roman sensible et profond sur la vieillesse et le regard que les membres de la famille portent sur la personne qui sombre dans la démence sénile. Dans le Japon de la fin du vingtième siècle, modernité et tradition s'entrechoquent et les belles-filles doivent faire tenir ensemble leur rôle ancestral et leur activité extérieure alors que le quotidien de l'homme n'est pas modifié. J'ai beaucoup aimé l'analyse toute en finesse des réactions, sentiments et émotions des personnages principaux et secondaires.

Edit : un jeu de chaises musicales me permet de faire entrer ce livre dans le défi.

On se rejoint sur une vision de l'enfer, Nicole: Je viens de terminer Les Hommes au triangle rose, d'Heinz Heger. Il s'agit du témoignage d'un homosexuel déporté. Une version peu reconnue de l'Histoire. Je croyais avoir lu l'insoutenable avec Si c'est un homme, mais j'ai l'impression, si c'est possible, d'être allée plus loin dans l'horreur. Primo Levi ne parle pas de la sexualité dans les camps. C'est un élément central du témoignage que je viens de lire.

Dites, Le Vicomte pourfendu dont l'histoire se déroule au XVIIIe siècle, ça se passe bien dans l'Empire ottoman? Ce n'est qu'en 1922 que l'empire ottoman disparaît.

Pour ma part, les récits de déportation les plus insoutenables que j'ai lus et relus, ce sont ceux de Charlotte Delbo dont la prose me prend aux tripes.

Amaliah a écrit:Dites, Le Vicomte pourfendu dont l'histoire se déroule au XVIIIe siècle, ça se passe bien dans l'Empire ottoman? Ce n'est qu'en 1922 que l'empire ottoman disparaît.

Il y a bien une bataille contre les Turcs au début, mais ensuite non, ce n'est pas dans l'empire ottoman (me semble-t-il).

Pour ce défi je viens de lire  Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, dont on a déjà parlé ici, et que je rangerai peut-être plus tard dans la catégorie "découvert grâce à un autre Néo".

J'avance toujours lentement dans les Versets sataniques.

Tu as aimé le roman d'Enard?

Oui, c'est une découverte ; pas bouleversant, mais une lecture agréable et l'exploitation de cette histoire de pont est séduisante.

Moi aussi, j'ai beaucoup aimé L'Aveuglement.

En littérature portugaise, je garde aussi un souvenir marquant de la Ballade de la plage aux chiens, de Pires, enquête policière sur fond de dictature de Salazar. C'est assez sombre, aussi, mais magistral dans son genre. Ambiance de roman noir avec inspecteurs suant à souhait et enjeux terribles.

De mon côté, j'ai terminé Biancarelli et son Massacre des Innocents pour le défi "auteur qui n'écrit pas dans sa langue maternelle". J'ai beaucoup aimé cette histoire de naufragés malmenés par une bande de brutes sanguinaires, qui se révèlent comme telles dans l'adversité, et le caractère lumineux de personnages qui se dégagent au milieu de ce tableau infernal et luttent pour conserver dignité et humanité. Inspiré d'un fait divers réel, c'est un récit saisissant, particulièrement bien construit. La narration est originale, procédant par tableaux qui sont autant de clins d'oeil à l'âge d'or de la peinture hollandaise, sans être jamais ennuyeuse. Je recommande.

J'ai aussi lu un court roman de Musset, parce que j'adore son théâtre, je connais sa poésie, et j'ai réalisé que je ne connaissais quasiment pas ses récits en dehors de la Confession d'un enfant du Siècle (que j'avais aimé aussi). Il s'agit des Deux Maîtresses. Bon, j'ai compris en le lisant pourquoi ce n'est pas passé à la postérité de la même manière. J'ai eu du mal à m'intéresser aux errements amoureux du narrateur. La seule vraie bonne surprise, c'était les jeux perpétuels du narrateur avec le lecteur, qui joue joue l'ignorance, feignant de ne pouvoir expliquer l'attitude de la femme quand le narrateur est caché dans un placard (si, si, Musset a osé) : est-elle ingénue, la femme de chambre a-t-elle révélé la présence du narrateur caché ? Pour le coup, c'est très efficace et permet de partager les doutes du personnage. Mais l'histoire en elle-même est très conventionnelle. Du coup, je la classe dans la catégorie "oeuvre qui rompt le 4e mur". Convient aussi pour classique du XIXe ou Fidèle, infidèle.

Je vais à présent m'attaquer au Procès de Kafka.

*Ombre* a écrit:Moi aussi, j'ai beaucoup aimé L'Aveuglement.

De mon côté, j'ai terminé Biancarelli et son Massacre des Innocents pour le défi "auteur qui n'écrit pas dans sa langue maternelle". J'ai beaucoup aimé cette histoire de naufragés malmenés par une bande de brutes sanguinaires, qui se révèlent comme telles dans l'adversité, et le caractère lumineux de personnages qui se dégagent au milieu de ce tableau infernal et luttent pour conserver dignité et humanité. Inspiré d'un fait divers réel, c'est un récit saisissant, particulièrement bien construit. La narration est originale, procédant par tableaux qui sont autant de clins d'oeil à l'âge d'or de la peinture hollandaise, sans être jamais ennuyeuse. Je recommande.

Je vais à présent m'attaquer au Procès de Kafka.

Je note le livre de Biancarelli, auteur dont j'ignorais le nom jusqu'à ce soir. Merci.

En ce qui concerne les récits de déportation, je crois Babarette que si je connaissais cette catégorie de victimes, je ne souhaite pas être confrontée aux récits très crus du livre de Heinz Heger. Charlotte Delbo, une autre fois peut-être.

Dumas qui s'auto-tacle dans Monte-Cristo : "S'il habitait Paris, s'il fréquentait nos spectacles, je vous dirais, mon cher, ou que c'est un mauvais plaisant qui pose, ou que c'est un pauvre diable que la littérature a perdu : en vérité, il a fait ce matin deux ou trois sorties dignes de Didier ou d'Antony". Pfffffrt

Et j'attends avec impatience le retour de monsieur de son déplacement pour lui lire celle-ci, de la part de l'auteur du Grand Dictionnaire de Cuisine : "il ne s'aperçut pas que son compagnon fût préoccupé le moins du monde ; tout au contraire, il faisait honneur au repas en homme condamné depuis quatre ou cinq mois à la cuisine italienne, c'est-à-dire à l'une des plus mauvaises cuisines du monde."

Bonjour à tous,
pour le défi n°8 "un livre d'un auteur haïtien", je viens de lire Je suis un écrivain japonais, de Dany Laferrière. Le narrateur, probable double de l'auteur, écrivain caribéen vivant à Montréal, raconte comment, suite à ce qu'il pensait être une blague faite à son éditeur, il se retrouve à tenter d'écrire un livre dont le titre est "Je suis un écrivain japonais". Je dois reconnaître que j'ai été un peu déçue, surtout par le style (phrases courtes, paragraphes longs, je préfère l'inverse), un peu par le fond, en plus de la part d'un Académicien. J'ai quand même apprécié les évocations de la culture japonaise, ou plutôt des clichés à son sujet, bien restitués par le personnage. J'ai emprunté un autre roman du même auteur pour un autre défi, on verra plus tard.

Pour le défi 30, un livre écrit par un courtisan : Portrait d'un homme heureux, André Le Nôtre d'Erik Orsenna. Première rencontre avec cet auteur qui écrit  à la mode des compositions françaises d'antan et cite des ouvrages pour aller plus loin dans la connaissance du célèbre jardinier. Une lecture agréable qui laisse parfois percer l'expérience du courtisan que fut l'auteur, c'est ce qui fait le sel de cette biographie et je propose cet extrait sur lequel nous pouvons méditer :

D'où vient l'Age d'or, cette sorte de vague qui soudain hisse tpus les arts d'un pays jusqu'à l'excellence ?
Il y faut la richesse, sans doute. Mais tant d'époques opulentes amassent et bâtissent sans rien produire d'immortel. Il y faut des mécènes qui rêvent et commandent. Mais que peuvent leurs folies si personne ou trop peu, n'y sait répondre ? Comment expliquer cette mobilisation générale venue du tréfonds d'un peuple - ou d'un morceau de siècle - un chef d’œuvre collectif ? le génie de quelques uns n'y suffit pas.Il doit reposer sur le talent et le savoir-faire d'innombrables. Des hommes et des femmes nés dans les mêmes années. Au lieu de s'ignorer, ils se voient, ils se parlent, ils s'apprécient ou se détestent, ils projettent ensemble ou se défient. Bref, un âge d'or c'est l'enfant commun de toute une génération.
Chapitre X L'amitié