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«On laisse des élèves devant des personnes qui n’ont pas été formées», Paul Devin, inspecteur. Empty «On laisse des élèves devant des personnes qui n’ont pas été formées», Paul Devin, inspecteur.

par Seifer Mar 30 Oct 2018 - 12:31
https://www.liberation.fr/france/2018/10/29/education-nationale-on-laisse-des-eleves-devant-des-personnes-qui-n-ont-pas-ete-formees_1688684?fbclid=IwAR3Po8EXYl6b834J5S3-joQ0yCLIrGTQOsXl87ES13hxVq9Gfnpvn04I3dQ

Inspecteur de l’Education nationale, Paul Devin déplore le recours «de plus en massif» à des contractuels qui n’ont pas les qualifications requises.

Il y a une incohérence totale entre le discours ministériel - Jean-Michel Blanquer n’a de cesse de répéter que l’école est au cœur de la politique de justice sociale - et la réalité. Le recours de plus en plus massif aux enseignants contractuels pose un véritable problème : au-delà du statut instable de ces personnels, on est confronté à la question récurrente de leur absence totale de formation. Quelle serait la réaction des gens s’ils apprenaient que des métiers sont aujourd’hui exercés par des gens qui n’ont pas acquis les qualifications nécessaires ? Qui accepterait, par exemple, de confier sa voiture à une personne qui n’a pas suivi un cursus pour être garagiste ? En France, aujourd’hui, on laisse des élèves devant des personnes qui n’ont pas été formées au métier d’enseignant. Ce n’est plus un problème à la marge, les chiffres le montrent. La plupart du temps, les parents d’élèves l’ignorent. Comment pourrait-on leur dire ?

«En tant qu’inspecteurs, on contribue au recrutement de ces personnels contractuels alors que l’on sait pertinemment que cette situation n’est pas satisfaisante. On se retrouve coincé, face à un choix impossible. A devoir arbitrer entre laisser des gamins pendant des semaines sans enseignant ou les confier à une personne sans qu’elle ait les compétences requises.

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par Seifer Mar 30 Oct 2018 - 12:33
A l'heure où Darmanin et Philippe se veulent les fossoyeurs de la FP avec le recours massif des contractuels, il risque d'être important de mener une bataille sur ce sujet-là.

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par henriette Mar 30 Oct 2018 - 12:39
Merci pour le lien, Seifer. C'est en effet un point à mettre davantage en avant.

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par jaybe Mar 30 Oct 2018 - 12:55
Il est bien difficile de croire que des parents concernés par la scolarité de leur(s) enfant(s) découvrent maintenant ce phénomène, cet article n'étant que le n+1-ème sur ce sujet qui revient régulièrement depuis des années (au moins pour ce qui est du second degré).

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par Invité Mar 30 Oct 2018 - 13:05
La seule chose qui intéresse véritablement les parents en majorité est que leur progéniture ait en face d'elle un adulte pour les garder et qui les note de manière bienveillante.

Et aussi que leur rejeton puisse passer de classe en classe sans que rien ne lui soit jamais opposé.

Et aussi de payer le moins d'impots possible. Voire mieux encore de faire partie du clan de ceux qui n'en payent plus.

La casse du service publique accompagné du recrutement massif de contractuels a donc un bel avenir devant elle.
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Bouboule
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par Bouboule Mar 30 Oct 2018 - 13:34
Oui, bon, je crois aussi que c'est parfois (souvent ?) une vraie politique et/ou un manque de compétences dans la gestion des ressources de la part des inspecteurs notamment.
J'ai constaté à plusieurs reprises que les inspecteurs préféraient essayer des contractuels sans expérience plutôt que de laisser faire les arrangements en interne entre CDE et titulaires.
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par Eleven Mar 30 Oct 2018 - 13:36
Certes, je suis d'accord, on laisse des personnes non qualifiées pour enseigner devant élèves. Je précise qu'il existe des contractuels qui ont TOUS les diplômes requis mais pas le concours, comme moi par exemple. Et je ne me suis pas sentie assez formée même après une Licence et un master MEEF ! Donc avant tout, il faudrait revoir la formation des professeurs et la rendre plus "pratique" parce que c'est en classe que doit se dérouler la majorité de la formation pas sur les bancs de l'université.

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2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion ! Smile
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par skindiver Mar 30 Oct 2018 - 14:06
Eleven a écrit:Certes, je suis d'accord, on laisse des personnes non qualifiées pour enseigner devant élèves. Je précise qu'il existe des contractuels qui ont TOUS les diplômes requis mais pas le concours, comme moi par exemple. Et je ne me suis pas sentie assez formée même après une Licence et un master MEEF ! Donc avant tout, il faudrait revoir la formation des professeurs et la rendre plus "pratique" parce que c'est en classe que doit se dérouler la majorité de la formation pas sur les bancs de l'université.

Elle ne peut pas se faire qu'en classe. C'est pour ça que le concept de l'année de stage 9h en classe le reste du temps à l'ESPE est en théorie une bonne chose. (Après faut il encore que les cours soient interessants et servent à quelque chose).

J'ai commencé contractuel, je n'ai eu aucun entretien ni avec un inspecteur ni avec un CDE, je n'ai eu aucune journée de formation avant d'avoir le concours. Du jour au lendemain je me suis retrouvé devant une classe. Autant te dire que ces élèves là n'ont pas eu de chance de m'avoir cette année là.
Après oui avec l'expérience du terrain je me suis formé. J'ai eu du coup assez de recul quand j'ai été stagiaire pour sélectionner les informations que j'ai eu à l'ESPE et encore j'ai eu de la chance, les intervenants que j'ai eu étaient top et étaient tous en poste en lycée en parallèle donc avaient une réelle connaissance de la situation contrairement à certains prof de l'ESPE qui n'ont pas eu un reel élève devant eu depuis 20 ans pour ceux qui en ont déjà eu...
ZeSandman
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par ZeSandman Mar 30 Oct 2018 - 14:20
Paul Devin a écrit:
«En tant qu’inspecteurs, on contribue au recrutement de ces personnels contractuels alors que l’on sait pertinemment que cette situation n’est pas satisfaisante. On se retrouve coincé, face à un choix impossible. A devoir arbitrer entre laisser des gamins pendant des semaines sans enseignant ou les confier à une personne sans qu’elle ait les compétences requises.

C'est une manière bien caricaturale de présenter la situation, et qui dessert le propos ; il laisse entendre que c'est le cas pour chaque contractuel, ce qui est largement faux.
Je remarque que la plupart du temps, IPR et IEN ont opté pour la seconde solution ; de mon point de vue ce n'est peut-être pas la plus cohérente pour dénoncer
Paul Devin a écrit:
la perte de sens.

C'est peut-être la plus confortable, d'autant plus quand on sait au préalable que
Paul Devin a écrit:
la plupart du temps, les parents d’élèves l’ignorent.

Franck059 a écrit:La seule chose qui intéresse véritablement les parents en majorité est que leur progéniture ait en face d'elle un adulte pour les garder [...]

C'est du coup devenu comme un mantra chez ceux aux responsabilités ; j'ai entendu cela plusieurs fois personnellement, la plupart des collègues aussi. C'était je crois de mémoire aussi prononcé par la CDE du collège dans le reportage d'Envoyé Spécial consacré à ce phénomène.

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Eleven
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par Eleven Mar 30 Oct 2018 - 14:34
skindiver a écrit:
Eleven a écrit:Certes, je suis d'accord, on laisse des personnes non qualifiées pour enseigner devant élèves. Je précise qu'il existe des contractuels qui ont TOUS les diplômes requis mais pas le concours, comme moi par exemple. Et je ne me suis pas sentie assez formée même après une Licence et un master MEEF ! Donc avant tout, il faudrait revoir la formation des professeurs et la rendre plus "pratique" parce que c'est en classe que doit se dérouler la majorité de la formation pas sur les bancs de l'université.

Elle ne peut pas se faire qu'en classe. C'est pour ça que le concept de l'année de stage 9h en classe le reste du temps à l'ESPE est en théorie une bonne chose. (Après faut il encore que les cours soient interessants et servent à quelque chose).

J'ai commencé contractuel, je n'ai eu aucun entretien ni avec un inspecteur ni avec un CDE, je n'ai eu aucune journée de formation avant d'avoir le concours. Du jour au lendemain je me suis retrouvé devant une classe. Autant te dire que ces élèves là n'ont pas eu de chance de m'avoir cette année là.
Après oui avec l'expérience du terrain je me suis formé. J'ai eu du coup assez de recul quand j'ai été stagiaire pour sélectionner les informations que j'ai eu à l'ESPE et encore j'ai eu de la chance, les intervenants que j'ai eu étaient top et étaient tous en poste en lycée en parallèle donc avaient une réelle connaissance de la situation contrairement à certains prof de l'ESPE qui n'ont pas eu un reel élève devant eu depuis 20 ans pour ceux qui en ont déjà eu...

Je suis d'accord avec toi, c'est pour cela que j'ai bien précisé que la majorité de la formation devait se faire en classe. Et effectivement, la "formation" à l'ESPE n'est pas toujours utile, tout comme toi, j'ai eu de très bons formateurs qui étaient sur le terrain en REP ou REP+ par contre, d'autres cours étaient inutiles.

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maikreeeesse
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par maikreeeesse Mar 30 Oct 2018 - 22:35
Franck059 a écrit:La seule chose qui intéresse véritablement les parents en majorité est que leur progéniture ait en face d'elle un adulte pour les garder et qui les note de manière bienveillante.

Et aussi que leur rejeton puisse passer de classe en classe sans que rien ne lui soit jamais opposé.

Et aussi de payer le moins d'impots possible. Voire mieux encore de faire partie du clan de ceux qui n'en payent plus.

La casse du service publique accompagné du recrutement massif de contractuels a donc un bel avenir devant elle.
Tu en es si sûr ? Que veux-tu que les parents fassent ? Après s'être inquiété auprès des parents délégués, s'être plaint au cde, pour ceux qui connaissent au rectorat, que veux-tu qu'ils fassent ? Les plus aisés paient des cours particuliers, d'autres après un an inscrèvent leur enfant dans le privé sans certitudes que ce soit mieux. Ils sont coincés.
Balthazaard
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par Balthazaard Mar 30 Oct 2018 - 22:40
Franck059 a écrit:La seule chose qui intéresse véritablement les parents en majorité est 3) que leur progéniture ait en face d'elle un adulte pour les garder et qui les note de manière bienveillante.

1) Et aussi que leur rejeton puisse passer de classe en classe sans que rien ne lui soit jamais opposé.

2) Et aussi de payer le moins d’impôts possible. Voire mieux encore de faire partie du clan de ceux qui n'en payent plus.

La casse du service publique accompagné du recrutement massif de contractuels a donc un bel avenir devant elle.

Complétement d'accord avec mon classement personnel.
Balthazaard
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par Balthazaard Mar 30 Oct 2018 - 22:45
je ne suis pas sur que les "qualifications requises" au sens de Paul Devin correspondent à l'idée que s'en font la majorité des gens de ce forum...
VicomteDeValmont
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par VicomteDeValmont Mar 30 Oct 2018 - 22:56
Balthazaard a écrit:je ne suis pas sur que les "qualifications requises" au sens de Paul Devin correspondent à l'idée que s'en font la majorité des gens de ce forum...

Paul Devin étant le secrétaire général du SNPI-FSU, je pense au contraire que les "qualifications requises" correspondent à l'idée que s'en fait la FSU et donc la majorité des personnes de ce forum.

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Balthazaard
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par Balthazaard Mar 30 Oct 2018 - 23:02
D'accord...encore que
Seifer
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par Seifer Mar 30 Oct 2018 - 23:38
étant à SUD, pas sûr que cela corresponde à la nôtre, mais je remercie skindriver de son témoignage. Le but de ce post n'est pas de critiquer les contractuels, eux-mêmes victimes de ce système, car comme il l'a dit, les élèves, lors de sa première année, n'ont probablement pas été gâtés (pas sûr que les miens non plus par ailleurs, mais j'aurais, comme beaucoup ici, pas mal de choses à redire sur la formation que j'ai dû suivre). Il a réussi à tenir et à travailler suffisamment pour rectifier ce qui n'allait pas et je suis persuadé que c'est un excellent enseignant. Il y a d'ailleurs probablement des enseignants et enseignantes contractuels meilleurs que des titulaires (ne me considérant pas moi-même comme un très bon enseignant et ayant encore pas mal de trajet à effectuer, même si chaque année aide).

Juste que le recours systématique aux contractuels est réellement problématique : cela amène à plusieurs questions. Le recrutement par le principal (proviseur en lycée) de l'établissement et donc la possible future réforme annonçant la fin du statut, le fait d'être totalement malléable par rapport aux directives gouvernementales, la réduction du budget pour nos élèves, nos enfants (même si personnellement je n'en veux pas) et leur avenir. Sans compter la précarisation du métier...

Et encore, nous ne parlons ici que de l'enseignement, or cela risque d'être généralisé à toute la fonction publique. Sérieusement, c'est une catastrophe.

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Verdurette
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par Verdurette Mer 31 Oct 2018 - 7:49
Je ne suis pas certaine que les parents d'élèves sachent si les professeurs de leurs enfants sont contractuels ou titulaires. J'ai assisté à un nombre non négligeable de réunions de rentrée, (3 X 7 années de secondaire) et comme tout parent d'élève lambda, je l'avoue, j'ai pensé "Untel a l'air organisé et sérieux" (ou pas), j'ai râlé sur des documents mal fichus, des erreurs d'orthographe ou au contraire admiré certaines prestations ... je n'ai jamais cherché à savoir si le prof était contractuel ou titulaire, certifié ou agrégé.

Il me paraît injuste de dire a priori qu'un contractuel est inapte (désolée de le dire, mais il y a des professeurs titulaires pas fameux, et des contractuels remarquables), compte tenu de la doxa de l'EN, je me demande parfois si elle ne rejette pas de très bons éléments un peu rebelles et doués de personnalité, pour préférer des formatés bien dociles. J'ai peut-être le syndrome du Cercle des poètes disparus, mais je pense que les élèves sont sensibles à ces "personnalités", encore aujourd'hui.

Pour autant, je trouve désolant que le système se satisfasse de cette précarité, de ces professeurs-Kleenex.
marjo
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Doyen

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par marjo Mer 31 Oct 2018 - 7:51
Eleven a écrit:
skindiver a écrit:
Eleven a écrit:Certes, je suis d'accord, on laisse des personnes non qualifiées pour enseigner devant élèves. Je précise qu'il existe des contractuels qui ont TOUS les diplômes requis mais pas le concours, comme moi par exemple. Et je ne me suis pas sentie assez formée même après une Licence et un master MEEF ! Donc avant tout, il faudrait revoir la formation des professeurs et la rendre plus "pratique" parce que c'est en classe que doit se dérouler la majorité de la formation pas sur les bancs de l'université.

Elle ne peut pas se faire qu'en classe. C'est pour ça que le concept de l'année de stage 9h en classe le reste du temps à l'ESPE est en théorie une bonne chose. (Après faut il encore que les cours soient interessants et servent à quelque chose).

J'ai commencé contractuel, je n'ai eu aucun entretien ni avec un inspecteur ni avec un CDE, je n'ai eu aucune journée de formation avant d'avoir le concours. Du jour au lendemain je me suis retrouvé devant une classe. Autant te dire que ces élèves là n'ont pas eu de chance de m'avoir cette année là.
Après oui avec l'expérience du terrain je me suis formé. J'ai eu du coup assez de recul quand j'ai été stagiaire pour sélectionner les informations que j'ai eu à l'ESPE et encore j'ai eu de la chance, les intervenants que j'ai eu étaient top et étaient tous en poste en lycée en parallèle donc avaient une réelle connaissance de la situation contrairement à certains prof de l'ESPE qui n'ont pas eu un reel élève devant eu depuis 20 ans pour ceux qui en ont déjà eu...

Je suis d'accord avec toi, c'est pour cela que j'ai bien précisé que la majorité de la formation devait se faire en classe. Et effectivement, la "formation" à l'ESPE n'est pas toujours utile, tout comme toi, j'ai eu de très bons formateurs qui étaient sur le terrain en REP ou REP+ par contre, d'autres cours étaient inutiles.

Je me fais souvent cette remarque quand j'entends parler du manque de formation des contractuels : pour ma part, j'ai l'impression que l'année d'IUFM ne m'a servi à rien du tout (sans exagérer, tout ce que j'ai retenu de cette année, c'est comment faire un Doodle et un plan de classe en mettant les ch*** dans les coins) et que j'ai appris sur le terrain, aidée par ma tutrice bien évidemment (ce qui n'est pas le cas pour un contractuel). La question de notre formation en général se pose largement.
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par LaMaisonQuiRendFou Mer 31 Oct 2018 - 8:39
marjolie.june a écrit:
Je me fais souvent cette remarque quand j'entends parler du manque de formation des contractuels : pour ma part, j'ai l'impression que l'année d'IUFM ne m'a servi à rien du tout (sans exagérer, tout ce que j'ai retenu de cette année, c'est comment faire un Doodle et un plan de classe en mettant les ch*** dans les coins) et que j'ai appris sur le terrain, aidée par ma tutrice bien évidemment (ce qui n'est pas le cas pour un contractuel). La question de notre formation en général se pose largement.

Je suis bien d'accord.

Je n'ai jamais compris l'utilité d'une formation diplômante (M2 MEEF) avec toutes les contraintes qui vont avec (mémoire, notation, etc.) pour des stagiaires de l'EN. Le seul avantage de cette formation pour moi, ça a été de me faire de nouveaux amis (c'est bien, mais ce n'est pas exactement un objectif "professionnel" - quoique le réseau... bref je m'égare).

J'aurais largement préféré faire plus d'heures et être mieux payé (par exemple à 3/4 d'un service) et avoir une journée de formation tous les 15 jours sur un sujet précis.

Une formation préalable à la rentrée durant la 2e quinzaine d'août serait suffisante. On y aborderait les éléments les plus opérationnels (gestion de classe, etc.). Une semaine serait même suffisante juste avant la rentrée, avec rémunération des stagiaires dès le début de cette formation (fin août).

Ensuite c'est le tuteur qui forme en situation. Il faut vraiment arrêter avec leurs machins bidons de sciences de l'éduc'.

J'ai eu le cas sur mon ancien poste d'une étudiante qui avait bénéficié d'un emploi d'avenir professeur (instit') à partir de sa L3 AES. Elle a postulé un peu par hasard et a finalement trouvé sa voie grâce à ce dispositif.

En fin de L3 elle a candidaté en MEEF afin de préparer le CRPE. Elle n'avait pas un dossier extraordinaire mais elle tenait la route, elle était de bonne volonté et avait une réelle expérience pratique : refusée.

Motif donné par un membre du jury : "pour aller dans ce master on attend davantage des étudiants passés par une licence sciences de l'éducation". Cet ancien collègue a même dit que l'expérience professionnelle n'était pas un élément déterminant dans le dossier de candidature... A une étudiante bénéficiant d'un EAP ! Il se trouve que je connais assez bien la maquette des cours de cette fameuse licence et je ne vois vraiment pas en quoi cela prépare mieux au métier de professeur des écoles... Je pense que leur politique de recrutement en MEEF a pour seul objectif de légitimer l'existence de ces licences à l'Université (parce que globalement c'était le même réseau entre cette licence sciences de l'éduc et le MEEF de l'ESPE).

Bref l'étudiante en question a poussé jusque dans un obscur M2 type AES fourre-tout (totalement bidon, juste là pour qu'un PR fasse ses heures pépère) le temps de finir son EAP et de réfléchir à son avenir. Elle va finalement tenter le CRPE par elle-même cette année...
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Enaeco
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par Enaeco Mer 31 Oct 2018 - 9:17
LaMaisonQuiRendFou a écrit:
marjolie.june a écrit:
Je me fais souvent cette remarque quand j'entends parler du manque de formation des contractuels : pour ma part, j'ai l'impression que l'année d'IUFM ne m'a servi à rien du tout (sans exagérer, tout ce que j'ai retenu de cette année, c'est comment faire un Doodle et un plan de classe en mettant les ch*** dans les coins) et que j'ai appris sur le terrain, aidée par ma tutrice bien évidemment (ce qui n'est pas le cas pour un contractuel). La question de notre formation en général se pose largement.

Je suis bien d'accord.

Je n'ai jamais compris l'utilité d'une formation diplômante (M2 MEEF) avec toutes les contraintes qui vont avec (mémoire, notation, etc.) pour des stagiaires de l'EN. Le seul avantage de cette formation pour moi, ça a été de me faire de nouveaux amis (c'est bien, mais ce n'est pas exactement un objectif "professionnel" - quoique le réseau... bref je m'égare).

C'est clairement ce qui a été, pour moi, le plus enrichissant de ma formation.
Échanger avec les collègues. Se raconter notre semaine. Parler avec des personnes qui vivent la même chose.
Ce qui a été mis en place. Ce qui marche, ce qui ne marche pas.
Qui a tenté quoi. Voir qu'on est tous confrontés aux mêmes problèmes, même si à différents degrés.

Il y avait un côté rassurant également.
Parce qu'aller voir son tuteur expérimenté qui a "dressé" sa classe au bout de 2 semaines et qui n'est plus confronté aux problèmes de gestion de classe au moment où on aurait besoin de solutions concrètes, ça n'est pas forcément source de réponses aux problèmes.
marjo
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par marjo Mer 31 Oct 2018 - 9:26
Enaeco a écrit:
LaMaisonQuiRendFou a écrit:
marjolie.june a écrit:
Je me fais souvent cette remarque quand j'entends parler du manque de formation des contractuels : pour ma part, j'ai l'impression que l'année d'IUFM ne m'a servi à rien du tout (sans exagérer, tout ce que j'ai retenu de cette année, c'est comment faire un Doodle et un plan de classe en mettant les ch*** dans les coins) et que j'ai appris sur le terrain, aidée par ma tutrice bien évidemment (ce qui n'est pas le cas pour un contractuel). La question de notre formation en général se pose largement.

Je suis bien d'accord.

Je n'ai jamais compris l'utilité d'une formation diplômante (M2 MEEF) avec toutes les contraintes qui vont avec (mémoire, notation, etc.) pour des stagiaires de l'EN. Le seul avantage de cette formation pour moi, ça a été de me faire de nouveaux amis (c'est bien, mais ce n'est pas exactement un objectif "professionnel" - quoique le réseau... bref je m'égare).

C'est clairement ce qui a été, pour moi, le plus enrichissant de ma formation.
Échanger avec les collègues. Se raconter notre semaine. Parler avec des personnes qui vivent la même chose.
Ce qui a été mis en place. Ce qui marche, ce qui ne marche pas.
Qui a tenté quoi. Voir qu'on est tous confrontés aux mêmes problèmes, même si à différents degrés.

Il y avait un côté rassurant également.
Parce qu'aller voir son tuteur expérimenté qui a "dressé" sa classe au bout de 2 semaines et qui n'est plus confronté aux problèmes de gestion de classe au moment où on aurait besoin de solutions concrètes, ça n'est pas forcément source de réponses aux problèmes.

Pour l'apprentissage de la gestion de classe, le plus efficace pour moi fut d'avoir la possibilité d'aller voir les cours de collègues en ZEP, pendant mes années de T1, T2. J'ai pu voir tous les différents "trucs" utilisés, et trouver ceux adaptés à ma personnalité.
Elyas
Elyas
Esprit sacré

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par Elyas Mer 31 Oct 2018 - 9:34
Plus je lis, plus je me dis que la formation initiale a un souci : elle veut former à la didactique et à la pédagogie alors que le souci premier est la gestion de classe.

Je me demande s'il n'y aurait pas lieu d'une formation sur deux ans où la première année est dédiée à la gestion de la classe et aux premiers cours (et qui aboutit à la titularisation) et une deuxième année avec une VS amoindrie et une offre de formation sur toutes les possibilités de mise au travail avec une obligation d'au moins 108h de formation (soit 18 jours ventilés sur l'année sur un jour de décharge) avec suivi professionnel (échanges, visites dans les classes des autres stagiaires du même stage et dans la classe du formateur ; par exemple pour une formation sur l'étude de cas en géographie ou sur la cartographie en classe, ça donnerait deux jours de formation et deux visites de classes : celle d'un collègue dans le stage et celle du formateur., le tout sans enjeu de titularisation... mais bon, là, je rêve Smile).

Un élément qui ressort me trouble : celle qu'on réussit dans ce métier avec des trucs. Cela valide l'idée que n'importe qui peut enseigner. Or, nous sommes une profession avec des savoir-faire très précis et qui ne relève pas des trucs. Cela accrédite l'idée que nous ne sommes pas une profession très sérieuse.
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«On laisse des élèves devant des personnes qui n’ont pas été formées», Paul Devin, inspecteur. Empty Re: «On laisse des élèves devant des personnes qui n’ont pas été formées», Paul Devin, inspecteur.

par Invité Mer 31 Oct 2018 - 9:46
Elyas a écrit:Cela accrédite l'idée que nous ne sommes pas une profession très sérieuse.

A la limite même que nous ne sommes pas une profession.
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User20401
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«On laisse des élèves devant des personnes qui n’ont pas été formées», Paul Devin, inspecteur. Empty Re: «On laisse des élèves devant des personnes qui n’ont pas été formées», Paul Devin, inspecteur.

par User20401 Mer 31 Oct 2018 - 9:46
Elyas a écrit:Plus je lis, plus je me dis que la formation initiale a un souci : elle veut former à la didactique et à la pédagogie alors que le souci premier est la gestion de classe.

Je me demande s'il n'y aurait pas lieu d'une formation sur deux ans où la première année est dédiée à la gestion de la classe et aux premiers cours (et qui aboutit à la titularisation) et une deuxième année avec une VS amoindrie et une offre de formation sur toutes les possibilités de mise au travail avec une obligation d'au moins 108h de formation (soit 18 jours ventilés sur l'année sur un jour de décharge) avec suivi professionnel (échanges, visites dans les classes des autres stagiaires du même stage et dans la classe du formateur ; par exemple pour une formation sur l'étude de cas en géographie ou sur la cartographie en classe, ça donnerait deux jours de formation et deux visites de classes : celle d'un collègue dans le stage et celle du formateur., le tout sans enjeu de titularisation... mais bon, là, je rêve Smile).

Un élément qui ressort me trouble : celle qu'on réussit dans ce métier avec des trucs. Cela valide l'idée que n'importe qui peut enseigner. Or, nous sommes une profession avec des savoir-faire très précis et qui ne relève pas des trucs. Cela accrédite l'idée que nous ne sommes pas une profession très sérieuse.
Assez d'accord avec ce que tu dis, Elyas. On se dit souvent, avec des collègues, que les formateurs ESPE, avec toutes leurs références de recherche sont à côté de la plaque. On est dans l'urgence de la prep. Avoir quelque chose à faire le lendemain, un peu pertinent pédagogiquement si possible et tenir nos élèves. En effet, par la suite, quand tout ça est géré, on peut se questionner sur la recherche, les innovations, etc.
Et parler théorie en amont (ce que font les M2 qui ont raté le concours) ne sert à rien à mon avis. Tant qu'on n'a pas mis les mains dans le cambouis, tout ça ne parle pas réellement (cette année, je suis en formation avec eux aussi, et clairement, ils connaissent plein de théories, mais au moment de construire une séquence, ça ne leur sert pas parce qu'ils n'ont pas le recul nécessaire).
Pour le dernier paragraphe, je dirais qu'il y a des deux, dans le métier : d'abord des "trucs", qui permettent de survivre au quotidien puis des connaissances, de vrais savoir-faire techniques, qui permette de faire vraiment des choses de qualité, d'être efficaces.

Je suis également d'accord avec La Maison Qui Rend Fou sur le fait qu'il est aberrant d'évaluer pour un master des gens en stage. La charge de travail est forcément énorme, le master forcément de mauvaise qualité (il faut bien aménager les épreuves, pour que les fonctionnaires stagiaires puissent dormir un peu) et les épreuves forcément à côté de la plaque (même si sur ça, ils essaient de faire quelques efforts : ici, on est évalué sur de la préparation de séquences, essentiellement).
marjo
marjo
Doyen

«On laisse des élèves devant des personnes qui n’ont pas été formées», Paul Devin, inspecteur. Empty Re: «On laisse des élèves devant des personnes qui n’ont pas été formées», Paul Devin, inspecteur.

par marjo Mer 31 Oct 2018 - 9:51
Elyas a écrit:Plus je lis, plus je me dis que la formation initiale a un souci : elle veut former à la didactique et à la pédagogie alors que le souci premier est la gestion de classe.

Je me demande s'il n'y aurait pas lieu d'une formation sur deux ans où la première année est dédiée à la gestion de la classe et aux premiers cours (et qui aboutit à la titularisation) et une deuxième année avec une VS amoindrie et une offre de formation sur toutes les possibilités de mise au travail avec une obligation d'au moins 108h de formation (soit 18 jours ventilés sur l'année sur un jour de décharge) avec suivi professionnel (échanges, visites dans les classes des autres stagiaires du même stage et dans la classe du formateur ; par exemple pour une formation sur l'étude de cas en géographie ou sur la cartographie en classe, ça donnerait deux jours de formation et deux visites de classes : celle d'un collègue dans le stage et celle du formateur., le tout sans enjeu de titularisation... mais bon, là, je rêve Smile).

Un élément qui ressort me trouble : celle qu'on réussit dans ce métier avec des trucs. Cela valide l'idée que n'importe qui peut enseigner. Or, nous sommes une profession avec des savoir-faire très précis et qui ne relève pas des trucs. Cela accrédite l'idée que nous ne sommes pas une profession très sérieuse.

Quand je disais "truc", je pensais à des moyens très concrets à mettre en place en ZEP (surtout) et qui personnellement, m'ont permis d'avoir vraiment la main en gestion de classe : attendre les élèves devant la salle pour qu'ils se rangent calmement et ne commencent pas à se chamailler (puisqu'ils sont surveillés), mettre une note de participation (système tout bête : feuille avec une colonne par heure de cours, évaluation sous la forme +/0/- à chaque séance avec possibilité pour les élèves de consulter la feuille en fin d'heure pour voir leurs progrès), circuler dans les rangs pendant les phrases de travail en autonomie... Bien évidemment, on ne fait pas cours avec des "trucs", mais certains de ces "trucs" m'ont personnellement beaucoup aidée à pouvoir obtenir et garantir le calme, pour ensuite pouvoir faire cours. Je parle du contexte bien précis de la ZEP, où j'ai enseigné 9 ans.
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