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- InvitéInvité
Les collègues du collège où je viens d'être affectée cette année donnent des livres à lire pendant l'été (lecture obligatoire par niveau). Pour les futurs 5èmes, l'un des livres est Deux graines de cacao d'E. Brisou Pellen. Cela ne correspond en rien avec le programme, surtout d'Histoire, mais passons là-dessus.
J'ai lu les deux tiers du livre et je ressens un profond malaise, qui me fait penser que je ne vais pas pouvoir le terminer et encore moins proposer une évaluation dessus.
Ce livre n'est pas du tout didactique, soit, c'est plutôt bien mais ne vois pas comment des élèves de 11 ou 12 ans vont pouvoir avoir la distance nécessaire pour saisir ce qu'est l'esclavage au-delà du "récit d'aventure" proposé. En fait dans ce texte, la traite des Africains devient une aventure pour un garçon qui ne pense pas : il ne comprend jamais ce qui se passe, et quand il comprend, il est embêté, mais sans plus car le plus important pour lui c'est d'aller à Haïti !
Le récit propose un florilège de clichés du racisme ordinaire : le personnage principale joue du violon pour les esclaves qui sont contents, du coup ( le genre de chose qui m'exaspère), les Africains ne sentent pas bon (l'insistance sur les odeurs est faite à maintes reprises), ils sont tous "forts comme des turcs", ils sont cannibales et ont peur d'être mangés sur le bateau, les seins des femmes noires sont des "mamelles pendantes et flasques", ils ne parlent presque jamais et ne sont pas des individus, juste un groupe.... De plus, adoption et esclavage se mêlent dans le roman, ce qui n'est pas heureux du tout. Bonjour les confusions ! J'arrête là mais je pourrais encore relever d'autres éléments qui me hérissent, car, encore une fois les discours racistes relayés ne sont pas contrebalancés. C'est au lecteur de prendre de la distance, puisque le héros, spectateur empoté, se laisse porter par les événements et les discours.
Je ne dis pas que ce livre est volontairement raciste, loin de là, je me demande juste s'il est à proposer à des collégiens manquant encore de maturité et de réflexion.
A ceux qui l'ont lu, est-ce que ma réaction de rejet est fondée ? Qu’est-ce que je fais de cette lecture obligatoire qui me rend presque malade ?
Je me tourne vers vous car en toute sincérité j'ai peur que ma réaction soit liée à mon histoire personnelle qui me rend très sensible sur certains sujets. Ai-je manqué le versant humaniste du livre ? Les critiques lues çà et là sont très positives, ce qui ajoute à ma confusion.
J'ai lu les deux tiers du livre et je ressens un profond malaise, qui me fait penser que je ne vais pas pouvoir le terminer et encore moins proposer une évaluation dessus.
Ce livre n'est pas du tout didactique, soit, c'est plutôt bien mais ne vois pas comment des élèves de 11 ou 12 ans vont pouvoir avoir la distance nécessaire pour saisir ce qu'est l'esclavage au-delà du "récit d'aventure" proposé. En fait dans ce texte, la traite des Africains devient une aventure pour un garçon qui ne pense pas : il ne comprend jamais ce qui se passe, et quand il comprend, il est embêté, mais sans plus car le plus important pour lui c'est d'aller à Haïti !
Le récit propose un florilège de clichés du racisme ordinaire : le personnage principale joue du violon pour les esclaves qui sont contents, du coup ( le genre de chose qui m'exaspère), les Africains ne sentent pas bon (l'insistance sur les odeurs est faite à maintes reprises), ils sont tous "forts comme des turcs", ils sont cannibales et ont peur d'être mangés sur le bateau, les seins des femmes noires sont des "mamelles pendantes et flasques", ils ne parlent presque jamais et ne sont pas des individus, juste un groupe.... De plus, adoption et esclavage se mêlent dans le roman, ce qui n'est pas heureux du tout. Bonjour les confusions ! J'arrête là mais je pourrais encore relever d'autres éléments qui me hérissent, car, encore une fois les discours racistes relayés ne sont pas contrebalancés. C'est au lecteur de prendre de la distance, puisque le héros, spectateur empoté, se laisse porter par les événements et les discours.
Je ne dis pas que ce livre est volontairement raciste, loin de là, je me demande juste s'il est à proposer à des collégiens manquant encore de maturité et de réflexion.
A ceux qui l'ont lu, est-ce que ma réaction de rejet est fondée ? Qu’est-ce que je fais de cette lecture obligatoire qui me rend presque malade ?
Je me tourne vers vous car en toute sincérité j'ai peur que ma réaction soit liée à mon histoire personnelle qui me rend très sensible sur certains sujets. Ai-je manqué le versant humaniste du livre ? Les critiques lues çà et là sont très positives, ce qui ajoute à ma confusion.
- IsidoriaDoyen
J'ai fait lire ce roman quand j'avais du collège, mais c'était il y a vraiment longtemps et je ne saurais te répondre précisément sur les points que tu soulèves. Toutefois, je n'ai absolument pas souvenir de ce ressenti, ni d'une forme de malaise, et les élèves étaient plutôt réceptifs.
D'autres ont sans doute une expérience plus récente et pourront te répondre plus précisément. Dans mon lycée, nous avons encore évoqué ce titre cette année lors de la réunion pour la commande, et aucune critique comme celle-ci n'est sortie.
D'autres ont sans doute une expérience plus récente et pourront te répondre plus précisément. Dans mon lycée, nous avons encore évoqué ce titre cette année lors de la réunion pour la commande, et aucune critique comme celle-ci n'est sortie.
- DeliaEsprit éclairé
Je ne l'ai pas lu, mais je viens de consulter des résumés.
Donc un jeune garçon, né à Haïti en 1808, en un temps où il ne restait pratiquement plus de Français sur l'île, veut rentrer dans son île natale. Il embarque sur un navire négrier... aux cales pleines d'esclaves. On se demande bien pourquoi les armateurs les ont conduits d'Afrique en France au lieu de les mener aux Amériques. Cela ne tient pas debout... Ne tient pas debout non plus le fait que les femmes soient âgées : les trafiquants n'achetaient que des adolescents, doués déjà d'une certaine force de travail et aptes à apprendre. Surtout pas des femmes usées par la maternité.
Bref en plus de ses clichés racistes, le livre est pourri d'anachronismes.
Tu peux te servir de ce livre pour travailler l'implicite et l'explicite : que nous apprend le texte sur son auteur ?
Oublie très vite et passe aux Révoltés de Saint-Domingue de Bertrand Solet dont l'information est plus sûre.
Donc un jeune garçon, né à Haïti en 1808, en un temps où il ne restait pratiquement plus de Français sur l'île, veut rentrer dans son île natale. Il embarque sur un navire négrier... aux cales pleines d'esclaves. On se demande bien pourquoi les armateurs les ont conduits d'Afrique en France au lieu de les mener aux Amériques. Cela ne tient pas debout... Ne tient pas debout non plus le fait que les femmes soient âgées : les trafiquants n'achetaient que des adolescents, doués déjà d'une certaine force de travail et aptes à apprendre. Surtout pas des femmes usées par la maternité.
Bref en plus de ses clichés racistes, le livre est pourri d'anachronismes.
Tu peux te servir de ce livre pour travailler l'implicite et l'explicite : que nous apprend le texte sur son auteur ?
Oublie très vite et passe aux Révoltés de Saint-Domingue de Bertrand Solet dont l'information est plus sûre.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- mrlNiveau 10
Je n'ai pas lu ce bouquin, mais j'ai eu une année le même genre de malaise vis-à-vis d'une des lectures de vacances choisie par l'équipe où j'arrivais (Ravage, de Barjavel, qui m'avait bien énervée dès le début car une femme se prend une claque, de la part du héros, parce qu'elle n'a pas voulu lui obéir ; et qui m'a bien énervée ensuite aussi avec son culte - pétainiste - du chef qui viendra tous nous sauver, vive la terre, vive la famille, etc).
J'avais affronté le problème en choisissant quelques extraits qui me choquaient particulièrement pour que les élèves réagissent. Et j'avais fait faire une recherche documentaire dans laquelle ils avaient pu découvrir que le roman avait paru en feuilleton dans une revue fascisante, sous l'occupation.
Mais c'était en lycée.
J'étais la seule des collègues à trouver le bouquin politiquement puant (en même temps, je les comprenais, puisque,ado, j'avais adoré le bouquin sans me poser la moindre question).
Si tu penses que le bouquin véhicule des clichés racistes, pour moi il faudrait en parler avec tes élèves. Car ce livre peut conforter certains dans leurs préjugés, en choquer d'autres (notamment ceux qui sont noirs). Et puis tu montres ainsi que la littérature est vivante, vécue, et non pas un simple monument vis-à-vis duquel élèves et profs doivent s'incliner.
(ceci est l'avis d'une collègue qui n'hésite pas à parler de l'intériorisation de la domination avec des premières et qui, dans une séquence sur la condition féminine, est capable de faire lire un article sur les cheveux des héroïnes Disney, tous lisses jusqu'à Rebelle, comme si, jusque là, beauté rimait nécessairement avec cheveux lisses)
J'avais affronté le problème en choisissant quelques extraits qui me choquaient particulièrement pour que les élèves réagissent. Et j'avais fait faire une recherche documentaire dans laquelle ils avaient pu découvrir que le roman avait paru en feuilleton dans une revue fascisante, sous l'occupation.
Mais c'était en lycée.
J'étais la seule des collègues à trouver le bouquin politiquement puant (en même temps, je les comprenais, puisque,ado, j'avais adoré le bouquin sans me poser la moindre question).
Si tu penses que le bouquin véhicule des clichés racistes, pour moi il faudrait en parler avec tes élèves. Car ce livre peut conforter certains dans leurs préjugés, en choquer d'autres (notamment ceux qui sont noirs). Et puis tu montres ainsi que la littérature est vivante, vécue, et non pas un simple monument vis-à-vis duquel élèves et profs doivent s'incliner.
(ceci est l'avis d'une collègue qui n'hésite pas à parler de l'intériorisation de la domination avec des premières et qui, dans une séquence sur la condition féminine, est capable de faire lire un article sur les cheveux des héroïnes Disney, tous lisses jusqu'à Rebelle, comme si, jusque là, beauté rimait nécessairement avec cheveux lisses)
- sookieGrand sage
Delia a écrit:Je ne l'ai pas lu, mais je viens de consulter des résumés.
Donc un jeune garçon, né à Haïti en 1808, en un temps où il ne restait pratiquement plus de Français sur l'île, veut rentrer dans son île natale. Il embarque sur un navire négrier... aux cales pleines d'esclaves. On se demande bien pourquoi les armateurs les ont conduits d'Afrique en France au lieu de les mener aux Amériques. Cela ne tient pas debout... Ne tient pas debout non plus le fait que les femmes soient âgées : les trafiquants n'achetaient que des adolescents, doués déjà d'une certaine force de travail et aptes à apprendre. Surtout pas des femmes usées par la maternité.
Bref en plus de ses clichés racistes, le livre est pourri d'anachronismes.
Tu peux te servir de ce livre pour travailler l'implicite et l'explicite : que nous apprend le texte sur son auteur ?
Oublie très vite et passe aux Révoltés de Saint-Domingue de Bertrand Solet dont l'information est plus sûre.
D'après le résumé que je viens de lire (je ne connaissais pas le livre), j'ai compris que le bateau n'avait pas d'esclave en partant de Bretagne, le jeune héros, Julien, pensant alors aller directement en Haiti. C'est une fois en pleine mer qu'il se rend compte que le bateau met le cap sur l'Afrique pour être chargé d'esclaves puis fait route vers Cuba car l'esclavage est interdit en Haiti.
- InvitéInvité
Merci pour vos avis à toutes les trois !
Delia : en effet, l'action se passe après l'interdiction de l'esclavage en Haïti et le héros ne sait pas où il met les pieds en montant à bord, donc le livre "tient debout", sur ce point. Merci pour la référence, je connais Il était un capitaine de cet auteur.
Je vais essayer de continuer ma lecture demain, à tête reposée. Et sûrement en effet, discuter de cette lecture avec les élèves pour sonder ce qu'ils en ont pensé et retenu. Tu as raison mrl, la littérature est vivante, ma réaction en est la preuve !
Delia : en effet, l'action se passe après l'interdiction de l'esclavage en Haïti et le héros ne sait pas où il met les pieds en montant à bord, donc le livre "tient debout", sur ce point. Merci pour la référence, je connais Il était un capitaine de cet auteur.
Je vais essayer de continuer ma lecture demain, à tête reposée. Et sûrement en effet, discuter de cette lecture avec les élèves pour sonder ce qu'ils en ont pensé et retenu. Tu as raison mrl, la littérature est vivante, ma réaction en est la preuve !
- DeliaEsprit éclairé
Autant pour moi, c'est pour mes pieds... Je ne suis pas tombée sur le bon résumé.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- InvitéInvité
Ravage, de Barjavel, qui m'avait bien énervée dès le début car une femme se prend une claque, de la part du héros, parce qu'elle n'a pas voulu lui obéir
M'enfin, ce n'est pas parce qu'un livre a des idées nauséabondes qu'il faut s'énerver et le censurer ! Ou alors on ne fait plus lire Voyage au bout de la nuit, ni même certains textes des Caractères de La Bruyère qui parle très mal des paysans.
A force de donner à tout prix dans l'intellectuellement correct on oublie que l'Art et donc la littérature sont là pour nous secouer, nous faire réagir. Et c'est bien que les élèves lisent des œuvres susceptibles de les faire réagir, et qu'ils comprennent que certains auteurs ont des idées dérangeantes, mais qu'ils ont le droit d'écrire quand même des romans qu'on ne censurera pas forcément.
- lisette83Érudit
+1000
- OlympiasProphète
Je ne connais pas du tout ce livre.
- InvitéInvité
J'ai lu ce livre et je le ferais lire à des élèves sans la moindre hésitation.
- DeliaEsprit éclairé
Moi ce qui me dérange c'est que l'on parle de graines de cacao alors que le terme propre est fèves...
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Amadou Hampaté Ba
- InvitéInvité
Et tu crois donc que l'auteur n'est pas au courant ?Delia a écrit:Moi ce qui me dérange c'est que l'on parle de graines de cacao alors que le terme propre est fèves...
- DeliaEsprit éclairé
S'il le savait, il aurait écrit deux fèves de cacao.
Résumons : le discours est raciste, l'information historique approximative, le vocabulaire inexact.
Résumons : le discours est raciste, l'information historique approximative, le vocabulaire inexact.
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Amadou Hampaté Ba
- henrietteMédiateur
Avant de porter un jugement aussi définitif, il serait peut-être plus judicieux de... le lire.Delia a écrit:S'il le savait, il aurait écrit deux fèves de cacao.
Résumons : le discours est raciste, l'information historique approximative, le vocabulaire inexact.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- InvitéInvité
Mais oui, tiens, quel idiot cet auteur. Je me demande, d'ailleurs : pourquoi diable emploie-t-il tant de fois le mot fève dans le roman ? Pourquoi diable ces conversations sur les types de fève (Forastero, etc.) ? La réponse nous amène au second point.Delia a écrit:S'il le savait, il aurait écrit deux fèves de cacao.
Résumons : tu parles d'un livre que tu n'as pas lu.Résumons : le discours est raciste, l'information historique approximative, le vocabulaire inexact.
Je te soumets une hypothèse qui va te défriser : l'explication du titre est peut-être dans le livre.
- RabelaisVénérable
Sue a écrit:Ravage, de Barjavel, qui m'avait bien énervée dès le début car une femme se prend une claque, de la part du héros, parce qu'elle n'a pas voulu lui obéir
M'enfin, ce n'est pas parce qu'un livre a des idées nauséabondes qu'il faut s'énerver et le censurer ! Ou alors on ne fait plus lire Voyage au bout de la nuit, ni même certains textes des Caractères de La Bruyère qui parle très mal des paysans.
A force de donner à tout prix dans l'intellectuellement correct on oublie que l'Art et donc la littérature sont là pour nous secouer, nous faire réagir. Et c'est bien que les élèves lisent des œuvres susceptibles de les faire réagir, et qu'ils comprennent que certains auteurs ont des idées dérangeantes, mais qu'ils ont le droit d'écrire quand même des romans qu'on ne censurera pas forcément.
+1000 dans le cas de la littérature patrimoniale ( que tu cites d’ailleurs)
Quant à la littérature d’aujourd’hui , attendons un peu avant de décider s’il s’agit d’Art.
Mode réac. ON : voilà ce qu’on gagne à donner à lire des œuvres modernes, des interrogations auxquelles on ne peut répondre et sujettes au subjectif de chacun.
Mode réac. Off : tu as tout à fait le droit de ne pas faire cas de cette lecture d’été et de ne pas en vérifier la lecture.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- InvitéInvité
Et alors quoi, Rabelais, tu vas donner des classiques de la littérature patrimoniale à lire aux élèves, seuls, pendant les vacances d'été ?Rabelais a écrit:Mode réac. ON : voilà ce qu’on gagne à donner à lire des œuvres modernes, des interrogations auxquelles on ne peut répondre et sujettes au subjectif de chacun.
Mode réac. Off : tu as tout à fait le droit de ne pas faire cas de cette lecture d’été et de ne pas en vérifier la lecture.
- DeliaEsprit éclairé
Si je dis que le titre, justement, me détourne du livre ?Nizab a écrit:Résumons : tu parles d'un livre que tu n'as pas lu.Delia a écrit:
Résumons : le discours est raciste, l'information historique approximative, le vocabulaire inexact.
Je te soumets une hypothèse qui va te défriser : l'explication du titre est peut-être dans le livre.
N'avoir pas lu le livre m'interdit de faire la synthèse (résumons) des impressions de lecture présentes ici ?
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- New ZealandNiveau 9
Si ce livre t'a tant choqué/gêné que ça, tu devrais peut-être au contraire en parler avec tes élèves et parler de ton ressenti, le comparer à leurs interprétations. Ils ne se seront peut-être pas rendu compte de la portée du texte (que je n'ai pas lu, je me base sur ce que tu en dis). J'ai lu Ravage à l'adolescence et je n'avais pas perçu le sexisme auquel mrl fait référence.
- JennyMédiateur
Delia : Tu ne vois vraiment pas le problème de donner un avis sur un ouvrage à partir d’un titre et de résumés ?
- HélipsProphète
Delia a écrit:Si je dis que le titre, justement, me détourne du livre ?Nizab a écrit:Résumons : tu parles d'un livre que tu n'as pas lu.Delia a écrit:
Résumons : le discours est raciste, l'information historique approximative, le vocabulaire inexact.
Je te soumets une hypothèse qui va te défriser : l'explication du titre est peut-être dans le livre.
N'avoir pas lu le livre m'interdit de faire la synthèse (résumons) des impressions de lecture présentes ici ?
Je n'ai pas bien vu qui a eu l'impression d'un vocabulaire inexact. Que le titre te détourne du livre, je peux comprendre, mais ton résumé, je ne vois pas bien.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- archebocEsprit éclairé
Sue a écrit:Ravage, de Barjavel, qui m'avait bien énervée dès le début car une femme se prend une claque, de la part du héros, parce qu'elle n'a pas voulu lui obéir
M'enfin, ce n'est pas parce qu'un livre a des idées nauséabondes qu'il faut s'énerver et le censurer ! Ou alors on ne fait plus lire Voyage au bout de la nuit, ni même certains textes des Caractères de La Bruyère qui parle très mal des paysans.
A force de donner à tout prix dans l'intellectuellement correct on oublie que l'Art et donc la littérature sont là pour nous secouer, nous faire réagir. Et c'est bien que les élèves lisent des œuvres susceptibles de les faire réagir, et qu'ils comprennent que certains auteurs ont des idées dérangeantes, mais qu'ils ont le droit d'écrire quand même des romans qu'on ne censurera pas forcément.
De mémoire, je ne vois qu'un texte de La Bruyère qui parle des paysans, et c'est, sur un mode saisissant, une déploration sur leur condition miséreuse. Difficile de dire que La Bruyère parle très mal des paysans.
- Spoiler:
- « L'on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles répandus par la campagne, noirs, livides et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent, et qu'ils remuent avec une opiniâtreté invincible ; ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes ; ils se retirent la nuit dans des tanières où ils vivent de pain noir, d'eau, et de racine : ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu'ils ont semé. »
(Quant à Brisou Pelen, ni sa langue, ni ses idées, ni ses intrigues ne m'ont jamais semblé dignes d'être étudiées au collège).
- abricotedapiExpert spécialisé
Au-delà du malaise personnel face à ce livre, c'est assez pénible de devoir traiter avec les élèves d'une lecture qu'on n'a pas voulue. Je crois qu'à ta place je traiterais les autres livres, et pas celui-là.
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- Spoiler:
- 2024-2025 : en poste fixe !!
2023-2024 (TZR) AFA : 2 classes de 6e (PP 6e)
2022-2023 (TZR) AFA : 1 classe de 5e, 2 classes de 4e, 1 classe de 3e (PP 5e)
2021-2022 (TZR) 2 remplacements : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e / 3 classes de 6e
2020-2021 (TZR) AFA 2 collèges dont le RAD : 2 classes de 5e, 1 classe de 4e (PP 5e) + 1 classe de 6e
2019-2020 (TZR) AFA RAD : 2 classes de 6e, 2 classes de 5e (PP 6e)
2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
2014-2018 : quatre ans en poste fixe (8 classes de 6e, 4 classes de 4e, 3 classes de 5e, 2 classes de 3e et 4 x PP 6e)
2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
- SphinxProphète
Ça ne coûte quand même pas cher de faire une évaluation de lecture vite fait, de façon à ne pas démolir le boulot de collègues qui ont apparemment réussi à obtenir que l'on fasse lire les élèves pendant les vacances, exploit devant lequel je m'incline personnellement. Si on n'aime pas le livre, eh bien passé l'évaluation on ne travaille pas dessus et on discute avec les collègues de façon à modifier les préconisations pour l'été prochain, et puis c'est tout.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
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- interrogations sur le site internet "vox poetica" (pour ceux qui connaissent)
- Primaire vs secondaire, pour ceux qui ont pratiqué les deux
- Un roman sur le malaise des profs et le malaise adolescent...
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