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- Philomène87Grand sage
Sujet créé à partir du sujet "j'hallucine (boulot)".
Après discussion entre collègues, on en est venu à la réflexion suivante : et si on supprimait les notes pour ces élèves-là ?
On pourrait les noter par compétences en fonction du niveau attendu.
Mais là encore on aura des râleurs qui diront qu'on stigmatise leur enfant ou qu'on ne les informe pas de leur niveau avec une note (pourtant, un 18 aménagé ne reflète rien, mais certains parents s'en foutent, du moment qu'il y a un chiffre et qu'il est élevé pour pas décourager Chérimoncoeur).
Après discussion entre collègues, on en est venu à la réflexion suivante : et si on supprimait les notes pour ces élèves-là ?
On pourrait les noter par compétences en fonction du niveau attendu.
Mais là encore on aura des râleurs qui diront qu'on stigmatise leur enfant ou qu'on ne les informe pas de leur niveau avec une note (pourtant, un 18 aménagé ne reflète rien, mais certains parents s'en foutent, du moment qu'il y a un chiffre et qu'il est élevé pour pas décourager Chérimoncoeur).
- roxanneOracle
Ca me fait penser à un de mes élèves de 1eS. Il vient me voir en début d'année pour me dire qu'il est dysorthographique, ce qui va rapidement se confirmer à la lecture de ses copies. Mais aucun PAP n'st mis en place. Par ailleurs, c'est un élève assez fin à l'oral mais en difficulté dans la plupart des matières et qui ne travaille pas assez. Il y a quelques semaines, il vient me voir, un peu remonté pour me rappeler qu'il m'avait signalé sa dysorthographie et qu'il est très étonné que je lui en lève des points pour l'orthographe. Je lui signale qu'il n'a aucun aménagement et que donc au bac, sa copie sera notée comme les autres (et qu'en plus, l'aménagement qu'il pourrait avoir sera au mieux un tiers temps ). Il revient vers moi quelques temps après, très indigné me disant qu'avec sa mère ils avaient contacté plusieurs orthophonistes qui leur avaient répondu qu'elles n'étaient pas prescriptrices de l'éducation nationale et qu'elles ne donnaient pas de certificat s'il n'y avait pas de rééducation entamée derrière. Je lui fais remarquer que ça me semble normal. Il me dit qu'il a déjà essayé, que ça ne sert à rien. Donc, il veut un certificat pour avoir des points sans rien entamer par ailleurs pour progresser (alors que j'ai connu plusieurs élèves ayant vraiment progressé grâce à un suivi surtout pour une dysorthographie puisqu'il n'est pas dyslexique) .
- archebocEsprit éclairé
roxanne a écrit:[...] il vient me voir, un peu remonté pour me rappeler qu'il m'avait signalé sa dysorthographie et qu'il est très étonné que je lui en lève des points pour l'orthographe. [...] Il revient vers moi quelques temps après, très indigné [...]
Il n'a peut-être pas les moyens de se payer un suivi long ? C'est le genre de truc qui peut mettre en colère lorsqu'on entend par derrière "il faut vous soigner".
- roxanneOracle
Ce n'est pas remboursé? Maintenant, je trouve rassurant et normal que les orthophonistes ne délivrent pas de certificat pour les examens sans suivi derrière.
- Philomène87Grand sage
Et donc, il faut aménager des contrôles sur simple prescription des parents ?
- roxanneOracle
Et puis bon, se préoccuper en février d'un aménagement pour le bac alors que je lui en avais parlé dès le début de l'année et venir s'offusquer après, c'est "abuser" non? Maintenant, je comprends que ce soit un log parcours du combattant. Je vais voir ce que donne son bac blanc oral.
- maduNiveau 8
Si le suivi est fait par un orthophoniste c’est remboursé, sinon la rééducation ne l’est pas. Pour mon fils c’etait 50€ la séance, c’est un réel investissement même si les rééducations en écriture ne doivent normalement pas se prolonger indéfiniment.
J’ai convenu avec la mère de mon 6e dyslexique de ne pas compter les notes de dictée dans la moyenne : les aménagements ne me semblent pas toujours pertinents, lui avait très peur d’être stigmatisé ; il fait donc la même dictée que les autres, est noté de la même manière et doit se corriger. Je trouve finalement que ça fonctionne assez bien, il progresse un peu, n’est pas découragé et sa moyenne me semble plus représentative de son travail que si j’aménageais.
J’ai convenu avec la mère de mon 6e dyslexique de ne pas compter les notes de dictée dans la moyenne : les aménagements ne me semblent pas toujours pertinents, lui avait très peur d’être stigmatisé ; il fait donc la même dictée que les autres, est noté de la même manière et doit se corriger. Je trouve finalement que ça fonctionne assez bien, il progresse un peu, n’est pas découragé et sa moyenne me semble plus représentative de son travail que si j’aménageais.
- Philomène87Grand sage
De toute façon, sans Ptruc signé par le médecin scolaire, il n'y a aucun aménagement à faire. Dans ce cas, n'importe quel élève nul en orthographe pourrait s'en prévaloir. Ce serait trop facile.
- Petit poisNiveau 9
Bonjour à tous !
J'ai des classes où il y a beaucoup d'élèves "dys" (25 % de l'effectif dans certaines classes !). Je crois que la gestion de ces élèves relève aussi de la politique de l'établissement et du discours tenu aux parents ... Entre celui qui consiste à dire que tout sera mis en place pour prendre en compte l’handicap au point de faire croire qu'il va disparaitre par enchantement et celui qui consiste à accompagner l'enfant et sa famille dans la recherche d'une réussite (Pas forcément scolaire d'ailleurs), il y a un monde. Le premier rassure beaucoup mais conduit effectivement à des aberrations qui finissent mal car la réalité du niveau scolaire finit toujours par apparaitre et la descente est dure, autant pour le jeune que ses parents ...
Personnellement, je vis plutôt bien l'accueil de ces élèves dys (Je dis bien "généralement" hein !) : ils ont souvent un côté attachant et développe d'autres capacités que les élèves lambda. J'adapte mes photocopies de cours, leur autorise des productions conformes à leur handicap et les évaluations en suivant les PAI, en recherchant à aider l'élève à progresser ...
J'ai un Quatrième qui a des déficiences visio-temporelles : la cartographie est un exercice impossible pour lui ... Il se frotte tout de même aux exercices demandés ; je lui demande juste de s'appliquer. Et il sue et serre les dents : je ne note pas ses travaux. En évaluation, je lui impose un travail différent. Je lui mets un "non maitrisé" dans le bilan de la compétence "cartographie" en lui expliquant que je connais ses déficiences mais que je suis tenue de le noter, même si lui comme moi en connaissent la raison. Il le vit bien, je pense.
Il y a un gros travail réalisé avec les parents : rendez vous réguliers avec le professeur principal, réunion-bilan avec la famille, la médecin scolaire, la référente éducative et quelques profs. On y parle systématiquement de ce qui est envisagé pour l'avenir. Certains parents se montrent très réalistes et comprennent que la voie classique sera difficile voire impossible. Il faut alors réfléchir aux autres voies possibles, en s'appuyant sur les points positifs (Beaucoup de Dys sont des élèves très agréables, au rapport social facile, d'autres ont une fibre artistique originale, etc ...) Certains parents se bercent d'illusions et refusent d'accepter que leur gamin ne sera jamais ingénieur ... Ils s'accrochent à vouloir maintenir leur gosse en voie classique, refusant l'idée d'une ULIS, d'une 4ème Découverte des Métiers et même d'un redoublement (Facile à défendre si les moyennes sont artificiellement bonnes). Cela tient une année, mais pas deux ... Les signes de découragement apparaissent, la dépression n'est pas loin. Imaginez avoir 14 ans et être toute la journée en échec, en étant épuisé à 16h30, le tout saupoudré des hormones gazouillantes de l'adolescence ... Les parents qui se montrent surprotecteurs et parfois vindicatifs (J'ai aussi connu "Allez chercher dans le dictionnaire la définition de la dyslexie et vous comprendrez pourquoi vous ne pouvez pas mettre 0/2 pour l'orthographe !") sont reçus en présence du Directeur qui explique simplement la nécessité de ne pas mentir à un élève, quel qu’il soit, Dys ou pas. Certains parents comprennent, d'autres pas ... Les premiers nous remercient avec le recul, les autres s'en vont, fâchés.
Je ne dis pas que ça se passe toujours bien, loin de là. Mais j'ai l'impression d'avoir moins de soucis avec les familles des "Dys" qu'avec les autres. Il faudrait peut être développer un PAI enfant-roi, un PAI Huitième-merveille-du-Monde ... Mais là, je jette l'éponge.
Dernière remarque : ces aménagements et ces suivis demandent beaucoup de temps et d'énergie. C'est ce qui me pèse de plus en plus car je n'ai pas été formée pour, ni ne suis payée pour ... Eternel problème de cette société où on fuit ses responsabilités en déplaçant le problème ailleurs que dans le cercle familial ...
J'ai des classes où il y a beaucoup d'élèves "dys" (25 % de l'effectif dans certaines classes !). Je crois que la gestion de ces élèves relève aussi de la politique de l'établissement et du discours tenu aux parents ... Entre celui qui consiste à dire que tout sera mis en place pour prendre en compte l’handicap au point de faire croire qu'il va disparaitre par enchantement et celui qui consiste à accompagner l'enfant et sa famille dans la recherche d'une réussite (Pas forcément scolaire d'ailleurs), il y a un monde. Le premier rassure beaucoup mais conduit effectivement à des aberrations qui finissent mal car la réalité du niveau scolaire finit toujours par apparaitre et la descente est dure, autant pour le jeune que ses parents ...
Personnellement, je vis plutôt bien l'accueil de ces élèves dys (Je dis bien "généralement" hein !) : ils ont souvent un côté attachant et développe d'autres capacités que les élèves lambda. J'adapte mes photocopies de cours, leur autorise des productions conformes à leur handicap et les évaluations en suivant les PAI, en recherchant à aider l'élève à progresser ...
J'ai un Quatrième qui a des déficiences visio-temporelles : la cartographie est un exercice impossible pour lui ... Il se frotte tout de même aux exercices demandés ; je lui demande juste de s'appliquer. Et il sue et serre les dents : je ne note pas ses travaux. En évaluation, je lui impose un travail différent. Je lui mets un "non maitrisé" dans le bilan de la compétence "cartographie" en lui expliquant que je connais ses déficiences mais que je suis tenue de le noter, même si lui comme moi en connaissent la raison. Il le vit bien, je pense.
Il y a un gros travail réalisé avec les parents : rendez vous réguliers avec le professeur principal, réunion-bilan avec la famille, la médecin scolaire, la référente éducative et quelques profs. On y parle systématiquement de ce qui est envisagé pour l'avenir. Certains parents se montrent très réalistes et comprennent que la voie classique sera difficile voire impossible. Il faut alors réfléchir aux autres voies possibles, en s'appuyant sur les points positifs (Beaucoup de Dys sont des élèves très agréables, au rapport social facile, d'autres ont une fibre artistique originale, etc ...) Certains parents se bercent d'illusions et refusent d'accepter que leur gamin ne sera jamais ingénieur ... Ils s'accrochent à vouloir maintenir leur gosse en voie classique, refusant l'idée d'une ULIS, d'une 4ème Découverte des Métiers et même d'un redoublement (Facile à défendre si les moyennes sont artificiellement bonnes). Cela tient une année, mais pas deux ... Les signes de découragement apparaissent, la dépression n'est pas loin. Imaginez avoir 14 ans et être toute la journée en échec, en étant épuisé à 16h30, le tout saupoudré des hormones gazouillantes de l'adolescence ... Les parents qui se montrent surprotecteurs et parfois vindicatifs (J'ai aussi connu "Allez chercher dans le dictionnaire la définition de la dyslexie et vous comprendrez pourquoi vous ne pouvez pas mettre 0/2 pour l'orthographe !") sont reçus en présence du Directeur qui explique simplement la nécessité de ne pas mentir à un élève, quel qu’il soit, Dys ou pas. Certains parents comprennent, d'autres pas ... Les premiers nous remercient avec le recul, les autres s'en vont, fâchés.
Je ne dis pas que ça se passe toujours bien, loin de là. Mais j'ai l'impression d'avoir moins de soucis avec les familles des "Dys" qu'avec les autres. Il faudrait peut être développer un PAI enfant-roi, un PAI Huitième-merveille-du-Monde ... Mais là, je jette l'éponge.
Dernière remarque : ces aménagements et ces suivis demandent beaucoup de temps et d'énergie. C'est ce qui me pèse de plus en plus car je n'ai pas été formée pour, ni ne suis payée pour ... Eternel problème de cette société où on fuit ses responsabilités en déplaçant le problème ailleurs que dans le cercle familial ...
- roxanneOracle
J'ai un collègue de maths qui a réglé le problème en mettant systématiquement 5 points de plus à tout élève ayant un PAP et nécessitant un aménagement. Je lui ai fait remarquer que je ne voyais pas bien où était l'aménagement pour le coup, j'ai eu droit a à la "liberté pédagogique" mais dans son discours c'était surtout "j'ai obéi aux injonctions, pas de problèmes avec les parents" et plusieurs collègue semblaient trouver l'idée très bonne.
- Philomène87Grand sage
Petit pois a écrit: (J'ai aussi connu "Allez chercher dans le dictionnaire la définition de la dyslexie et vous comprendrez pourquoi vous ne pouvez pas mettre 0/2 pour l'orthographe !")
Ah ouais nan mais là...
- RogerMartinBon génie
Pour côtoyer en tant que parent d'élève moult parents en quête d'aménagements pour troubles divers (atttention, orthographe...), je vois bien que dans certains cas (pas tous) la seule chose qui intéresse les parents c'est que leur enfant ait de bonnes notes en dépit du décalage entre ce qu'il peut produire et le niveau attendu -- et surtout quand ils ont eux-mêmes eu un excellent parcours scolaire. C'est trop brutal pour eux de se faire à l'idée que leur enfant n'aura pas le même cursus que celui qu'ils ont suivi. Rien n'est fait pour les accompagner sur ce point, et après quelques épisodes malheureux je ne dis plus rien quand ils me demandent mon avis, je me contente de leur indiquer les procédures à suivre.roxanne a écrit:J'ai un collègue de maths qui a réglé le problème en mettant systématiquement 5 points de plus à tout élève ayant un PAP et nécessitant un aménagement. Je lui ai fait remarquer que je ne voyais pas bien où était l'aménagement pour le coup, j'ai eu droit a à la "liberté pédagogique" mais dans son discours c'était surtout "j'ai obéi aux injonctions, pas de problèmes avec les parents" et plusieurs collègue semblaient trouver l'idée très bonne.
Bref, l'analyse du collègue n'est peut-être pas éloignée des vœux de certains parents...
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- Petit poisNiveau 9
Philomène87 a écrit:Petit pois a écrit: (J'ai aussi connu "Allez chercher dans le dictionnaire la définition de la dyslexie et vous comprendrez pourquoi vous ne po
uvez pas mettre 0/2 pour l'orthographe !")
Ah ouais nan mais là...
Le mieux ! C'est que cette mère devait aussi être une dyslexique ignorée ... Au vu de l'orthographe de sa propre prose ...
- Philomène87Grand sage
Petit pois a écrit:Philomène87 a écrit:Petit pois a écrit: (J'ai aussi connu "Allez chercher dans le dictionnaire la définition de la dyslexie et vous comprendrez pourquoi vous ne po
uvez pas mettre 0/2 pour l'orthographe !")
Ah ouais nan mais là...
Le mieux ! C'est que cette mère devait aussi être une dyslexique ignorée ... Au vu de l'orthographe de sa propre prose ...
Elle t'a vraiment écrit ça ? Et tu as réagi comment ?
Moi, je gamberge depuis hier sur la réponse à apporter.
Je serais bien tentée d'écrire (poliment) que les aménagements ne sont pas une solution pérenne car la chute sera d'autant plus rude, que la note n'est qu'un chiffre mais si elle veut un 18 qui ne reflète pas la réalité je peux le mettre aussi, que tous les élèves doivent être évalués sur telle et telle compétence et que son gamin étant un de mes élèves, je dois l'évaluer aussi (même si le résultat n'est pas agréable à lire), bref, je ne sais pas, elle m'a l'air vindicative et peu encline à la discussion alors je peux aussi ne rien répondre et continuer de faire comme avant.
- SapotilleEmpereur
Cicyle a écrit:Je trouve la réponse d'Henriette très bien.
Je vote aussi pour la réponse de Henriette !
- BabaretteDoyen
Philomène87 a écrit:Petit pois a écrit: (J'ai aussi connu "Allez chercher dans le dictionnaire la définition de la dyslexie et vous comprendrez pourquoi vous ne pouvez pas mettre 0/2 pour l'orthographe !")
Ah ouais nan mais là...
J'ai eu "Vous aller arrêter les controle surprise quand? Quand ma fille ne pourra plus venir en cours de français", rédigé sur la copie complètement froissée de la gamine. Étonnamment, je n'ai pas répondu.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- User9397Niveau 9
Petit pois a écrit:J'ai un Quatrième qui a des déficiences visio-temporelles : la cartographie est un exercice impossible pour lui ... Il se frotte tout de même aux exercices demandés ; je lui demande juste de s'appliquer. Et il sue et serre les dents : je ne note pas ses travaux. En évaluation, je lui impose un travail différent. Je lui mets un "non maitrisé" dans le bilan de la compétence "cartographie" en lui expliquant que je connais ses déficiences mais que je suis tenue de le noter, même si lui comme moi en connaissent la raison. Il le vit bien, je pense.
Il y a un gros travail réalisé avec les parents : rendez vous réguliers avec le professeur principal, réunion-bilan avec la famille, la médecin scolaire, la référente éducative et quelques profs. On y parle systématiquement de ce qui est envisagé pour l'avenir. Certains parents se montrent très réalistes et comprennent que la voie classique sera difficile voire impossible. Il faut alors réfléchir aux autres voies possibles, en s'appuyant sur les points positifs (Beaucoup de Dys sont des élèves très agréables, au rapport social facile, d'autres ont une fibre artistique originale, etc ...) Certains parents se bercent d'illusions et refusent d'accepter que leur gamin ne sera jamais ingénieur ... Ils s'accrochent à vouloir maintenir leur gosse en voie classique, refusant l'idée d'une ULIS, d'une 4ème Découverte des Métiers et même d'un redoublement (Facile à défendre si les moyennes sont artificiellement bonnes). Cela tient une année, mais pas deux ... Les signes de découragement apparaissent, la dépression n'est pas loin. Imaginez avoir 14 ans et être toute la journée en échec, en étant épuisé à 16h30, le tout saupoudré des hormones gazouillantes de l'adolescence ... Les parents qui se montrent surprotecteurs et parfois vindicatifs (J'ai aussi connu "Allez chercher dans le dictionnaire la définition de la dyslexie et vous comprendrez pourquoi vous ne pouvez pas mettre 0/2 pour l'orthographe !") sont reçus en présence du Directeur qui explique simplement la nécessité de ne pas mentir à un élève, quel qu’il soit, Dys ou pas. Certains parents comprennent, d'autres pas ... Les premiers nous remercient avec le recul, les autres s'en vont, fâchés.
Je ne dis pas que ça se passe toujours bien, loin de là. Mais j'ai l'impression d'avoir moins de soucis avec les familles des "Dys" qu'avec les autres. Il faudrait peut être développer un PAI enfant-roi, un PAI Huitième-merveille-du-Monde ... Mais là, je jette l'éponge.
Dernière remarque : ces aménagements et ces suivis demandent beaucoup de temps et d'énergie. C'est ce qui me pèse de plus en plus car je n'ai pas été formée pour, ni ne suis payée pour ... Eternel problème de cette société où on fuit ses responsabilités en déplaçant le problème ailleurs que dans le cercle familial ...
Concernant ce que j'ai mis en gras. Si son handicap ne lui permet pas de réaliser une tâche cartographique, il est impossible de l'évaluer. Donc ce n'est pas qu'il ne maîtrise pas, c'est qu'il est dans l'incapacité de la maîtrisé. Il serait donc plus cohérent de mettre "non évaluée" dans le livret de compétences.
- Philomène87Grand sage
On joue sur les mots. S'il est dans l'incapacité de la maîtriser, on peut mettre "non acquis". Ce n'est pas un mensonge. Je sais c'est con, parce qu'il a un handicap, enfin, encore une fois, une note n'est pas une sanction. C'est un diagnostic.
- User9397Niveau 9
Dans le cas cité, évoqué qu'une compétence, qu'un élève en situation de handicap n'est pas à même de réaliser, est considérée comme "non maîtrisée" devient une sanction. Elle ne peut pas être évaluée du fait de la situation. Ce n'est pas jouer sur les mots, c'est prendre en compte la réalité des conditions de l'élève.
- Philomène87Grand sage
historien14 a écrit:Dans le cas cité, évoqué qu'une compétence, qu'un élève en situation de handicap n'est pas à même de réaliser, est considérée comme "non maîtrisée" devient une sanction. Elle ne peut pas être évaluée du fait de la situation. Ce n'est pas jouer sur les mots, c'est prendre en compte la réalité des conditions de l'élève.
Oui mais cela revient au même. Non évalué, ok, c'est plus politiquement correct. Mais c'est non maîtrisé.
- User9397Niveau 9
Donner un niveau de maitrise nécessite de pouvoir évaluer une compétence. Dans le cas présent, il n'est pas possible de faire une évaluation de la compétence, l'élève n'étant pas en mesure de mener un travail correctement du fait de son handicap.
À un moment, il est nécessaire d'inclure véritablement ces élèves et de prendre en compte leur handicap pour leur permettre une véritable scolarisation.
À un moment, il est nécessaire d'inclure véritablement ces élèves et de prendre en compte leur handicap pour leur permettre une véritable scolarisation.
- LédisséEsprit sacré
On marche sur la tête. Une sanction, c'est une punition. Le "non acquis" est juste là pour constater, signaler "X n'est pas capable de faire telle chose". Qu'il ne soit pas capable parce qu'il ne fiche rien ou parce qu'il est handicapé, c'est précisé dans le dossier. Le résultat de l'évaluation n'est pas plus une sanction quand le résultat est nul qu'une récompense quand le résultat est brillant (il peut être perçu ainsi, mais il tient à nous d'être clairs avec les élèves). Il y aurait une case "non évaluABLE", certes, c'est celle-ci qu'il faudrait cocher.
Mais on voit là (entre autres) l'hypocrisie des petites cases des compétences (affreuse grille destinée au futur employeur, qui veut juste savoir si X est capable ou non d'effectuer telle tâche, et non le pourquoi du comment) : si on se contentait des notes, on indiquerait simplement dans l'appréciation "X n'est pas évalué en cartographie pour telle raison", et on ne noterait pas X en cartographie (sans impact donc dans la moyenne), point. Rien qui puisse être perçu comme une "sanction".
Mais on voit là (entre autres) l'hypocrisie des petites cases des compétences (affreuse grille destinée au futur employeur, qui veut juste savoir si X est capable ou non d'effectuer telle tâche, et non le pourquoi du comment) : si on se contentait des notes, on indiquerait simplement dans l'appréciation "X n'est pas évalué en cartographie pour telle raison", et on ne noterait pas X en cartographie (sans impact donc dans la moyenne), point. Rien qui puisse être perçu comme une "sanction".
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- LagomorpheFidèle du forum
historien14 a écrit:Donner un niveau de maitrise nécessite de pouvoir évaluer une compétence. Dans le cas présent, il n'est pas possible de faire une évaluation de la compétence, l'élève n'étant pas en mesure de mener un travail correctement du fait de son handicap.
Bien sûr que si, on peut toujours évaluer une compétence. Rien n'empêche d'évaluer la compétence "intégrer une fonction complexe par changement de variable" chez des élèves de 6ème. Il ne la valideront pas, c'est normal à leur âge, et cette évaluation est inutile, mais elle est possible. Dans le cas présent l'évaluation est inutile, on sait très bien qu'elle ne sera pas validée, et forcer l'élève handicapé à échouer dans ce qu'il n'est pas capable de faire serait absurdement cruel, mais il n'en reste pas moins que la compétence en question n'est pas acquise.
historien14 a écrit:À un moment, il est nécessaire d'inclure véritablement ces élèves et de prendre en compte leur handicap pour leur permettre une véritable scolarisation.
Dans le cas présent:
- En quoi l'élève en question est-il exclu ?
- En quoi son handicap n'est-il pas pris en compte ? Il lui a été expliqué, sans lui mentir et vraisemblablement avec douceur, qu'à cause de son handicap certaines compétences ne pouvaient pas être maîtrisées. Peut-être a-t-on également mis en oeuvre des adaptations d'autres évaluations pour lui permettre de valider des compétences sur lesquelles son handicap n'intervient pas directement. Peut-être a-t-on pris le temps de mettre en valeur ce qu'il est capable de réussir, de manière à ce qu'il puisse, avec sa famille, choisir une voie dans laquelle il sera compétent et heureux.
- En quoi sa scolarisation n'est-elle pas véritable ?
C'est joli les phrases toutes faites combinant les éléments de langage à la mode, mais à un moment il faut qu'elles aient un sens. Sauf à faire le raccourci grotesque "élève qui ne valide pas 100% des compétences = élève exclu n'ayant pas eu droit à une scolarité véritable", je ne vois aucun sens à celle que j'ai citée.
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