Un élève utilise ma photo sur Facebook, que faire ?

Bonjour à tous, 

En fin d'heure, un élève vient me voir  pour me dire que quelqu'un avait posté  une photo de moi sur Facebook, il me la montre et  me dit   qu'il doit s'agir d'un élève de la classe. 

Ce soir, en arrivant chez moi, je me connecte sur Facebook avec un faux compte et je trouve ma photo sur le compte d'un élève (photo qu'il avait pris à mon insu, ce petit malin à juste découpé mon visage pour le coller sur une photo de son corps).

C'est un élève  qui était  brillant en début d'année mais qui a très mal tourné depuis le mois de janvier, il aurait mis  la photo de mon visage sur le sien le 4 mars.

J'envisage dès  ce soir de déposer plainte et de donner à mon proviseur  et à mon CPE les copies d'écran que je viens de collecter, et vous qu'en pensez vous ? Que feriez vous à  ma place ? 


D'avance merci

Je déposerais plainte avant d'en parler au chef, de peur qu'il fasse pression pour qu'il n'y ait pas de vagues et que ça se règle "en interne", c'est malheureusement souvent ce qui se passe quand un élève attaque un prof d'une manière ou d'une autre. Mais je reconnais que je suis très regardante sur ce genre de choses et peut-être trop sévère ... En tout cas, bon courage pour la gestion de cet épineux dossier !

Idem : plainte puis discussion avec le CDE.

Je ferais tout comme toi. Quant à l'ordre plainte/CDE, à toi de voir selon ton rapport avec ton proviseur.

A priori les deux s'imposent, même si le dépôt de plainte devrait être effectué après entretien, ne serait-ce que pour être accompagné : on est encore dans le cadre professionnel, protection du fonctionnaire, etc. Par ailleurs, c'est préférable niveau courtoisie.

Après, le dépôt de plainte s'impose-t-il ? Tu parles d'usurpation d'identité dans le titre, mais ce que tu décris est juste un montage, avec une photo prise à ton insu. La photo n'a pas être prise, certes, mais le montage est-il dégradant, ou assorti de commentaires qui le sont ? La démarche qui consiste à prendre le visage d'un professeur pour le mettre sur son propre corps est... perturbante.

Les commentaires ne sont pas dégradants, en fait il n'y en a pas ou presque pas,   je me pose quand même une question, est ce rendre service à l'élève que de le laisser  faire n'importe quoi, quelqu'un à dit un jour qu'à force de tout voir on fini par tout tolérer (St Augustin  je crois)  et j'ai bien l'impression que c'est ce qui est en train de se passer  dans notre métier....

Quand à la démarche qui consiste à  mettre ma photo  comme avatar, effectivement c'est assez désappointant, je me demande vraiment ce qui a pu passer par sa tête...

C'est arrivé à une collègue de mon collège il y a quelques mois... Mais la gendarmerie a refusé de prendre sa plainte sous prétexte que son prénom n'était pas tout à fait orthographié comme le sien (même s'il était bien question d'elle, avec référence à son métier et à sa matière...). En revanche, elle a obtenu un conseil de discipline et le renvoi de l'élève car les propos tenus en son nom n'étaient pas corrects. Bref, on peut parfois être déçu par les forces de l'ordre et soutenu par ses pairs...

Dans ce cas précis, si au niveau professionnel l'acte est très problématique, il est très léger au niveau légal. Une bonne relation avec le commissariat peut déboucher sur une convocation pour un rappel à la loi, guère plus - même si c'est potentiellement une réponse tout à fait adéquate.

Un collègue qui a connu un tel problème a contacté l'autonome de solidarité pour l aider dans ses démarches.

Il m'est arrivé quelque chose de similaire il y a quelques années. Un élève avait pris une photo de moi en classe et l'avait posté sur Facebook. Quand je m'en suis rendu compte, j'ai aussitôt appelé les parents de l'élève pour leur expliquer la situation et leur faire un rappel de la loi en matière de droit à l'image. La photo a ensuite disparu dans les 2 heures qui ont suivi mon appel. Pas besoin de porter plainte ni d'en avertir le CDE.

Je crois qu'avant d'aller à la gendarmerie, un appel aux parents pourrait résoudre le problème.

Je ne suis pas à l'autonome, j'ai  une assurance gmf  par contre, avec mon syndicat, mais je sais qu'ils ne prennent en compte les frais d'avocat que jusqu'à un certains  montant (750 euros de mémoire). Le problème c'est que j'hésite à déposer plainte car sur la page Facebook  peu de choses permettent d'identifier l'élève ( il a juste mis son prénom et on reconnait sa doudoune, autre signe distinctif : il indique qu'il a  m'a comme prof de rh) en fait je pense surtout que je vais perdre du temps car comme le dit pogonophile  il n'y aura dans le pire des cas qu'un rappel à la loi...

Pas dans le pire des cas, dans le meilleur des cas. Et en même temps, quoi d.autre ?

Comme tu le dis, c'est compliqué car je vois mal la gendarmerie ouvrir une enquête  pour repérer le numéro d'ip du petit malin qui m'a pris en photo en cours, quoi que... Je troue lamentable de la part de Facebook  de ne pas  faciliter plus la collaboration et le pistage  sur son site, combien de prof se sont fait prendre comme moi ? Mon aigreur est encore plus grande quand je pense que  sans la délation d'un élève je n'aurais rien sut ...

Il n'y a pas à tergiverser, même si ça n'aboutit à rien, il faut aller au commissariat ou à la gendarmerie. Ne pas le faire c'est minimiser l'acte. C'est également amenuiser le "pouvoir" d'une loi censée nous protéger, c'est donner à certains l'opportunité de dire "c'est arrivé à M. Machin, il n'a pas porté plainte, vous pouvez bien vous en passer" si l'incident se produit plus gravement avec quelqu'un d'autre.

bil36 a écrit:Comme tu le dis, c'est compliqué car je vois mal la gendarmerie ouvrir une enquête  pour repérer le numéro d'ip du petit malin qui m'a pris en photo en cours, quoi que... Je troue lamentable de la part de Facebook  de ne pas  faciliter plus la collaboration et le pistage  sur son site, combien de prof se sont fait prendre comme moi ? Mon aigreur est encore plus grande quand je pense que  sans la délation d'un élève je n'aurais rien sut ...

bah, pourquoi pas ?
quand des élèves de master ont posté sur moi des saletés sur internet, la police n'a pas tellement déconné. Alors oui ça n'a pas débouché sur grand chose (en même temps je ne demandais pas à les envoyer au goulag hein) mais il faut marquer le coup.

pogonophile a écrit:Dans ce cas précis, si au niveau professionnel l'acte est très problématique, il est très léger au niveau légal. Une bonne relation avec le commissariat peut déboucher sur une convocation pour un rappel à la loi, guère plus - même si c'est potentiellement une réponse tout à fait adéquate.

Cela n'a rien de "léger", c'est une question de droit à l'image. Et la publication de l'image prise sans autorisation aggrave les choses.

bil36 a écrit:Bonjour à tous, 

En fin d'heure, un élève vient me voir  pour me dire que quelqu'un avait posté  une photo de moi sur Facebook, il me la montre et  me dit   qu'il doit s'agir d'un élève de la classe. 

Ce soir, en arrivant chez moi, je me connecte sur Facebook avec un faux compte et je trouve ma photo sur le compte d'un élève (photo qu'il avait pris à mon insu, ce petit malin à juste découpé mon visage pour le coller sur une photo de son corps).

C'est un élève  qui était  brillant en début d'année mais qui a très mal tourné depuis le mois de janvier, il aurait mis  la photo de mon visage sur le sien le 4 mars.

J'envisage dès  ce soir de déposer plainte et de donner à mon proviseur  et à mon CPE les copies d'écran que je viens de collecter, et vous qu'en pensez vous ? Que feriez vous à  ma place ? 


D'avance merci

Il ne s'agit pas d'une usurpation d'identité (il ne se fait pas passer pour toi) mais de la publication d'une image personnelle sans ton autorisation.
Comme cela a été fait dans le cadre de ton activité professionnelle, parles-en à ton chef et demande lui à bénéficier de la "protection fonctionnelle".

Signale l'image sur Facebook comme atteinte à ton droit à l'image. Elle sera rapidement publiée. cela m'arrive régulièrement (de la part de collègues) sur Twitter et les comptes sont toujours suspendus (au moins pour quelques heures) et les tweets supprimés.

Tu peux ensuite porter plainte ou simplement déposer une main courante. Ce qui pourrait déboucher pour l'élève sur un rappel à la loi.

Une petite séance d'EMI (en équipe) sur ce sujet avec la classe ne serait sans doute pas inutile non plus.

Bon courage.

Fires of Pompeii a écrit:
Cela n'a rien de "léger", c'est une question de droit à l'image. Et la publication de l'image prise sans autorisation aggrave les choses.

Quand la réponse ne risque pas de dépasser le rappel à la loi, on reste dans le juridiquement "léger", quoi qu'on en pense individuellement ensuite.

Revenons à l'essentiel :

Agrippina furiosa a écrit:Je déposerais plainte avant d'en parler au chef, de peur qu'il fasse pression pour qu'il n'y ait pas de vagues et que ça se règle "en interne", c'est malheureusement souvent ce qui se passe quand un élève attaque un prof d'une manière ou d'une autre. Mais je reconnais que je suis très regardante sur ce genre de choses et peut-être trop sévère ... En tout cas, bon courage pour la gestion de cet épineux dossier !

Il ne faut pas tarder.
Bon courage.

Et en parler avec l'élève en question? Quel age a t'il?

Gerryli a écrit:Et en parler avec l'élève en question? Quel age a t'il?

Je me suis fait la même réflexion.

épilogue : je suis allé voir le proviseur adjoint en lui donnant le nom de l'élève qui m'avait dit que l'on m'avait mis sous Facebook, une heure après l'élève "témoin" est convoqué dans le bureau du pro, un quart d'heure après l'élève coupable est convoqué à son tour (une fois le témoin sorti et rentré en classe).

L'élève a 18 ans en juin et a tout avoué (visiblement en pleurant) il est assez discret en cours, du moins assez perfide pour faire des insolences dans mon dos.

Dans la mesure ou la page Facebook ne comportait pas de c termes offensant à mon encontre, et dans la mesure ou l'élève est viré une semaine (en mai) je ne pense pas porter plainte (perdre deux heures de mon temps ne m'enchante guère)