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Tristana
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Conflits sociaux étudiants de 2018 - Page 15 Empty Re: Conflits sociaux étudiants de 2018

par Tristana Sam 12 Mai 2018 - 14:07
Jacq a écrit:VOUS, au collège, avez un rôle essentiel : sortir les élèves de leurs préjugés sur les métiers et ouvrir leurs horizons.

Je rebondis là-dessus, en me répétant sans doute un peu : je trouve dommage que ce soit au enseignants de faire ce taf. L'orientation, la connaissance du milieu pro, ce ne sont pas des données que les enseignants maîtrisent ou doivent maîtriser. Chaque établissement devrait disposer de PsyEN qui font ce boulot, et qui le font intelligemment (ouais, difficile à dire je sais, quand on voit le niveau de leur formation...), pour décharger les enseignants de ce poids qui ne leur incombe pas.
Mais en l'état actuel des choses, clairement, c'est aux enseignants de faire le taf.

Bouboule a écrit:
- 500, ce serait peu pour beaucoup de collègues de BTS, IUT, CPGE qui le font depuis longtemps (OK, ce sont sûrement des glandeurs par rapport aux MCF, puisqu'ils n'ont pas de noble recherche à faire les jours fériés de mai)

Après, on peut s'interroger sur le statut des enseignants du supérieur, c'est pas interdit, hein. Comment veux-tu que des gens dont l'évolution de carrière est uniquement conditionnée à leurs travaux de recherche et qui ne sont jamais contrôlés sur la manière dont ils font leur cours ou gèrent leurs niveaux s'intéressent véritablement à lire 500 lettres de motivation (écrites avec les pieds pour le plupart) pendant les périodes d'examen ?...

Bouboule a écrit:C'est bien d'avoir ton témoignage de terrain et si je comprends bien le "ça me gave" parce que ça se rajoute à tout un tas de choses déjà pesantes, je crois qu'on est d'accord sur le fait que c'est mieux qu'un tirage au sort.

Je ne vais pas ressortir les arguments de Zagara mais dieu que c'est faible quand même comme argument !
"Regardez, avant il avait la gangrène, maintenant il n'a plus que le choléra, ça s'améliore hein"
Forcément, on prend le pire système possible, le plus inique, le plus idiot, mis en place parce que personne n'a voulu prendre en compte qu'il y allait avoir une augmentation des effectifs, et derrière on peut faire ce qu'on veut : y'aura jamais pire, en fait, que le tirage au sort (même si, comme l'a rappelé Zagara, ça concernait clairement pas la majorité des étudiants).
Maintenant, encore une fois, on ne nous dit pas ce qu'on fait des élèves qui n'iront pas à la fac et qu'on a laissé s'enferrer dans un bac pro ou général qui ne leur servira strictement à rien, puisqu'ils ne pourront pas poursuivre leurs études (je rappelle que le bac sert à ça : aller dans le supérieur).

kero a écrit:
Tristana a écrit:
kero a écrit:Après oui: il eut été préférable de dire clairement qu'un élève ne sachant pas aligner trois mots sans fautes n'avait pas sa place à l'université. Mais enfin... Ce discours demeure difficilement audible par pas mal de gens (les étudiants en premier).

Cette mesure n'avait qu'un intérêt : satisfaire ceux qui, comme toi, pensent que sélectionner est une solution parfaite, un mot magique qui va tout régler, sans réfléchir à ce que ça devrait créer comme responsabilités de la part de l'Etat : moyens pour les universités, vraie orientation, etc. Les anti-pédago sont donc ravis, ça y est, on va pouvoir taper sur du jeune trop bête pour venir à la fac ; ce qu'il devient et comment on en fait un adulte qui réussit sa vie et trouve du boulot, en revanche, on voit bien que ça ne vous intéresse pas beaucoup.

Mais c'est incroyable, ça. On pourrait, une bonne fois pour toute, avoir le droit d'exprimer des avis sans se trouver face à une telle agressivité, face à quelqu'un qui ne peut échanger un seul message sans faire la leçon ?

Tristana, pardon, mais pour qui te prends-tu pour prétendre décider que parce que je suis favorable à la sélection, je "ne m'intéresse pas beaucoup à un jeune trop bête pour venir à la fac". Qui es-tu pour décréter que je suis un "anti-pédago"', qui ne réfléchit à rien ?

J'en ai vraiment assez...

Tu vois, je viens de passer plusieurs heures dans mon collège à aider des élèves qui sont en grandes difficultés - entre autre, des élèves qui ont des problèmes de langue pour cause d'arrivée récente en France - à rattraper un peu de leurs lacunes. Alors, je vais te dire: je n'ai de leçons à recevoir de personne concernant l'aide à apporter à ceux dans le besoin.

Ta réaction est d'autant plus triste à constater que j'aurai par ailleurs été d'accord sur nombre de points que tu soulèves, à savoir en particulier sur la nécessité de revaloriser très sérieusement les filières pro. Ce que je disais sur la sélection n'était d'ailleurs absolument pas contradictoire avec cette idée. Tu t'en serais aperçue par toi-même avant même de poster si tu n'avais pas ce besoin de régulièrement t'ériger en ayatollah du juste et de l'injuste.

C'est bien que tu te plaignes de ma façon de te parler, mais dis-toi qu'elle n'est qu'une réaction aux propos très agréables que tu dissémines toi-même à chaque fois que tu prends la parole : tu sous-entends que l'extrême gauche et l'extrême droite c'est pareil, que les étudiants sont des teubés, que les idiots de la gauche refusent de comprendre qu'il ne faut pas envoyer quelqu'un qui n'a pas le niveau à la fac, etc etc. Personnellement, ce n'est pas parce que tu ne t'adresses pas à moi que je ne comprends pas les sous-entendus que tu glisses dans ta manière de t'exprimer.
Donc si toi tu peux te permettre de dire qu'il faut brosser dans le sens du poil les stupides de gauche qui ont de l'urticaire quand on leur parle de sélection, moi je te réponds que ParcoursSup permet l'exact inverse : de brosser dans le sens du poil les réacs qui s'imaginent que la sélection c'est la solution à tous nos problèmes, et qui en revanche ne s'interrogent pas une seconde sur ce qu'on va faire des gamins qui ont le bac et ne pourront rien faire d'autre par la suite, grâce au système sélectif.
Sans parler de ce que Zagara a intelligemment expliqué, à savoir que ce système va créer de forts embouteillages dans les endroits les plus côtés et qu'on va arriver (on y est déjà, mais ça va s'accentuer) à un enseignement supérieur à plusieurs vitesses, avec les facs des meilleurs et les facs des bouseux.
Jacq
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par Jacq Sam 12 Mai 2018 - 14:20
Tristana a écrit:
Jacq a écrit:VOUS, au collège, avez un rôle essentiel : sortir les élèves de leurs préjugés sur les métiers et ouvrir leurs horizons.

Je rebondis là-dessus, en me répétant sans doute un peu : je trouve dommage que ce soit au enseignants de faire ce taf. L'orientation, la connaissance du milieu pro, ce ne sont pas des données que les enseignants maîtrisent ou doivent maîtriser. Chaque établissement devrait disposer de PsyEN qui font ce boulot, et qui le font intelligemment (ouais, difficile à dire je sais, quand on voit le niveau de leur formation...), pour décharger les enseignants de ce poids qui ne leur incombe pas.
Mais en l'état actuel des choses, clairement, c'est aux enseignants de faire le taf.


Tu as raison, surtout que c'est n'est pas notre travail à l'origine, et souvent encore moins notre formation. Mais il faut que quelqu'un le fasse. Oui, pour les PsyEN. Par contre il faut développer les découvertes et je pense dès le collège (lycée, trop tard). Il faut que les gamins sortent, dès le collège, de leurs préjugés concernant les métiers. Ce n'est peut-être pas obligatoirement aux collègues de le faire, mais il faut de véritables programmes dès le collège pour les sortir de leurs idées préconçues. Je ne veux pas dire il faut pouvoir les orienter par défaut, mais il faut qu'ils puissent aller vers des orientations qui leur donnent du boulot et qu'ils méprisent pour privilégier le tertiaire par principe. On est à cheval. IL faut arriver à présenter les filières porteuses d'emploi, mais il faudrait qu'elles aussi proposent des salaires corrects et attractifs.
kero
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Grand sage

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par kero Sam 12 Mai 2018 - 14:34
Tristana a écrit:C'est bien que tu te plaignes de ma façon de te parler, mais dis-toi qu'elle n'est qu'une réaction aux propos très agréables que tu dissémines toi-même à chaque fois que tu prends la parole

Oui, autrement dit, tu considères que tu es fondée à parler aux gens de manière insultante dès lors que tu n'aimes pas les avis qu'ils expriment. C'est en effet ce que tu ne cesses de démontrer. Ça en dit long sur le respect que tu peux porter à la divergence d'idées.
Sulfolobus
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par Sulfolobus Sam 12 Mai 2018 - 14:37
Tristana a écrit:
Sans parler de ce que Zagara a intelligemment expliqué, à savoir que ce système va créer de forts embouteillages dans les endroits les plus côtés et qu'on va arriver (on y est déjà, mais ça va s'accentuer) à un enseignement supérieur à plusieurs vitesses, avec les facs des meilleurs et les facs des bouseux.

Mais on y est déjà et depuis fort longtemps : le système est juste suffisamment hypocrite pour ne pas l'afficher clairement ce qui fait que seuls ceux ayant les bonnes relations sont au courant et peuvent donc en jouer. Si l'on va vers un système plus transparent, je trouverais que c'est une amélioration.

Après, on peut s'interroger sur le statut des enseignants du supérieur, c'est pas interdit, hein. Comment veux-tu que des gens dont l'évolution de carrière est uniquement conditionnée à leurs travaux de recherche et qui ne sont jamais contrôlés sur la manière dont ils font leur cours ou gèrent leurs niveaux s'intéressent véritablement à lire 500 lettres de motivation (écrites avec les pieds pour le plupart) pendant les périodes d'examen ?...
Es-tu en train de sous-entendre qu'il faudrait contrôler la manière dont les maitres de conférences font leurs cours et gèrent leurs niveaux ?
Tristana
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par Tristana Sam 12 Mai 2018 - 15:01
kero a écrit:
Tristana a écrit:C'est bien que tu te plaignes de ma façon de te parler, mais dis-toi qu'elle n'est qu'une réaction aux propos très agréables que tu dissémines toi-même à chaque fois que tu prends la parole

Oui, autrement dit, tu considères que tu es fondée à parler aux gens de manière insultante dès lors que tu n'aimes pas les avis qu'ils expriment. C'est en effet ce que tu ne cesses de démontrer. Ça en dit long sur le respect que tu peux porter à la divergence d'idées.

Il n'y avait aucune insulte dans mes propos et ce que tu as pris pour la violence ou de l'agressivité était un juste retour du mépris qui transpire dans chacun de tes messages.
Mais encore une fois, c'est bien utile de venir pleurer sur le "ton" de mes messages (quand tu n'es pas en reste dès que tu évoques ce que tu nommes l'extrême gauche), ça permet de ne pas répondre à tous les arguments de fond que je soulève quant à cette réforme.
Je réitère, et peu importe que tu prennes ça mal ou bien : le seul intérêt de cette réforme, c'est de prétendre briser un tabou pour faire plaisir à quelques uns (ça va avec la nomination de Blanquer qui ne va rien régler à l'EN mais au moins ça a fait plaisir à la frange anti pédago).

Sulfolobus a écrit:
Tristana a écrit:
Sans parler de ce que Zagara a intelligemment expliqué, à savoir que ce système va créer de forts embouteillages dans les endroits les plus côtés et qu'on va arriver (on y est déjà, mais ça va s'accentuer) à un enseignement supérieur à plusieurs vitesses, avec les facs des meilleurs et les facs des bouseux.

Mais on y est déjà et depuis fort longtemps : le système est juste suffisamment hypocrite pour ne pas l'afficher clairement ce qui fait que seuls ceux ayant les bonnes relations sont au courant et peuvent donc en jouer. Si l'on va vers un système plus transparent, je trouverais que c'est une amélioration.

En quoi c'est plus transparent ?
Et puis quand bien même : l'idée ce serait de réduire cette inégalité entre les établissements du supérieur, pas de la graver dans le marbre.

Sulfolobus a écrit:
Es-tu en train de sous-entendre qu'il faudrait contrôler la manière dont les maitres de conférences font leurs cours et gèrent leurs niveaux ?

Je ne vais pas me faire d'amis mais je ne comprends pas pourquoi on embête les profs du secondaire et du primaire toute leur carrière avec des inspections quand les enseignants du supérieur sont eux complètement libres quant à leurs enseignements, la manière de les enseigner, etc.
Je ne dis pas que ça doit passer par des inspections, je dis juste qu'on pourrait peut-être aussi s'interroger si un MCF (dont la moitié du travail, c'est quand même d'enseigner) fait bien son métier, ou pas.

_________________
« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
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par Sulfolobus Sam 12 Mai 2018 - 15:24
Tristana a écrit:
En quoi c'est plus transparent ?
Et puis quand bien même : l'idée ce serait de réduire cette inégalité entre les établissements du supérieur, pas de la graver dans le marbre.
Très rapidement tu verras fleurir sur internet des classements par filière de 1) sélectivité, de 2) devenir professionnel et salarial (ou de poursuite d'études) des anciens étudiants qui donnent l'information instantanément. Accessoirement, comme les facs seront en compétition, elles se bougeront peut-être un peu plus pour que leur offre de formation et sa finalité soit clairement expliquée (ce n'est pas le cas partout tout le temps, même si fort heureusement l'information est quand même de plus en plus accessible).

Quant à réduire l'inégalité entre les établissements, c'est impossible. Tu as en France au maximum et pour un domaine donné 2 ou 3 grandes centres de recherche, forcément les formations dans ces villes là sur ce domaine là sont meilleures qu'ailleurs, parce que c'est eux qui ont les spécialistes et que les autres font de leur mieux avec des enseignants non-spécialistes. Et ça innerve jusqu'à l'enseignement de L1 qui insistera plus sur telle ou telle chose en fonction de l'importance que les professeurs jugent qu'elle a et cette importance dépend de la science qu'ils font donc de leur spécialité.

Sauf à avoir les meilleurs spécialistes partout (ce qui est impossible), le niveau ne peut qu'être hétérogène à l'échelle d'un pays ou même plus largement. Mais c'est le cas partout dans le monde. Tu vas dans n'importe quel pays et tu as des facs plus fortes en X alors que d'autres sont plus fortes en Y.

Le tout étant que les choses soient dites clairement et que les étudiants ne se trompent pas de fac par méconnaissance.


Je ne vais pas me faire d'amis mais je ne comprends pas pourquoi on embête les profs du secondaire et du primaire toute leur carrière avec des inspections quand les enseignants du supérieur sont eux complètement libres quant à leurs enseignements, la manière de les enseigner, etc.
Je ne dis pas que ça doit passer par des inspections, je dis juste qu'on pourrait peut-être aussi s'interroger si un MCF (dont la moitié du travail, c'est quand même d'enseigner) fait bien son métier, ou pas.
Je suis relativement d'accord mais la question intéressante est de savoir en pratique comment évaluer cela correctement. Je ne connais pas de bonnes réponses, ni en France ni à l'échelle internationale.

La principale différence pour moi en terme de qualité d'enseignement entre la fac française et une fac étrangère résulte du manque de moyens en France qui limite énormément les liens privilégiés entre professeurs et étudiants d'une part et d'autre part d'une philosophie française de l'éducation où (ou une résignation qui fait que) l'autonomie est peu ou pas mise en avant.
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par Tristana Sam 12 Mai 2018 - 15:54
Sulfolobus a écrit:
Très rapidement tu verras fleurir sur internet des classements par filière de 1) sélectivité, de 2) devenir professionnel et salarial (ou de poursuite d'études) des anciens étudiants qui donnent l'information instantanément. Accessoirement, comme les facs seront en compétition, elles se bougeront peut-être un peu plus pour que leur offre de formation et sa finalité soit clairement expliquée (ce n'est pas le cas partout tout le temps, même si fort heureusement l'information est quand même de plus en plus accessible).

Alors ça... je ne crois pas du tout à cet argument, c'était déjà ce qu'on nous expliquait avec la LRU, et finalement ce qu'il s'est passé, c'est qu'il ne s'agit pas de se "bouger" quand on n'a pas de moyens.
Quant à mettre de la compétition partout, je trouve ça particulièrement contre productif quand on parle d'établissements d'enseignement (supérieur ou pas). La compétition entre établissements primaires et secondaires, ce serait bien aussi ?

Sulfolobus a écrit:Quant à réduire l'inégalité entre les établissements, c'est impossible. Tu as en France au maximum et pour un domaine donné 2 ou 3 grandes centres de recherche, forcément les formations dans ces villes là sur ce domaine là sont meilleures qu'ailleurs, parce que c'est eux qui ont les spécialistes et que les autres font de leur mieux avec des enseignants non-spécialistes. Et ça innerve jusqu'à l'enseignement de L1 qui insistera plus sur telle ou telle chose en fonction de l'importance que les professeurs jugent qu'elle a et cette importance dépend de la science qu'ils font donc de leur spécialité.

Sauf à avoir les meilleurs spécialistes partout (ce qui est impossible), le niveau ne peut qu'être hétérogène à l'échelle d'un pays ou même plus largement. Mais c'est le cas partout dans le monde. Tu vas dans n'importe quel pays et tu as des facs plus fortes en X alors que d'autres sont plus fortes en Y.

Le tout étant que les choses soient dites clairement et que les étudiants ne se trompent pas de fac par méconnaissance.

Mais qui aura envie d'aller dans une fac de seconde zone ?
Par ailleurs, ce n'est pas parce que tu n'as pas un grand centre de recherches que tu n'as pas des enseignants suffisamment performants. On en revient à ce que je disais sur le contrôle des enseignants du supérieur : la recherche, ce n'est pas l'enseignement, et on peut être un excellent chercheur et un bien piètre enseignant (surtout à la fac : des sommités qui méprisent les étudiants de L1 et ne font que leur lire en CM leurs propres textes de recherches, on en a tous connus, ce n'est pas eux qui forment le mieux les étudiants).
Avec ce genre de réflexions, alors il faudrait fermer toutes les facs qui ne sont pas adossées aux centres de recherche les plus performants, car à quoi bon former des gens si on ne leur donne qu'un enseignement de piètre qualité ?
C'est peut-être un gros mot, mais l'égalité républicaine et territoriale, je continue à y croire un peu.

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Virginie Despentes
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Conflits sociaux étudiants de 2018 - Page 15 Empty Re: Conflits sociaux étudiants de 2018

par Sulfolobus Sam 12 Mai 2018 - 16:13
Tristana a écrit:
Alors ça... je ne crois pas du tout à cet argument, c'était déjà ce qu'on nous expliquait avec la LRU, et finalement ce qu'il s'est passé, c'est qu'il ne s'agit pas de se "bouger" quand on n'a pas de moyens.
La LRU ne pouvait pas conduire à compétition puisque l'entrée en M1 était non sélective à partir du moment où la licence était délivrée. Maintenant que ce n'est plus le cas, ie que la licence a une valeur en soit et que les facs peuvent choisir leurs étudiants en M1 selon leurs critères, la compétition est  en place. Il reste à attendre un peu que le système atteigne un équilibre.
Par contre, la compétition pour les M2 et les thèses est féroce depuis longtemps puisqu'il y a depuis longtemps sélection.

Quant à mettre de la compétition partout, je trouve ça particulièrement contre productif quand on parle d'établissements d'enseignement (supérieur ou pas). La compétition entre établissements primaires et secondaires, ce serait bien aussi ?
Les choses sont très différentes. L'enseignement primaire et secondaire est là pour offrir une formation de qualité de base à tous. L'université est là pour offrir une formation poussée à ceux ayant les moyens intellectuels de la recevoir. La compétition ne peut avoir de sens dans le premier cas.


Mais qui aura envie d'aller dans une fac de seconde zone ?
Tous ceux qui à un moment X ne sont pas aptes à aller dans une fac de première zone. Parce qu'il vaut mieux un enseignement de deuxième zone adapté à son niveau qu'un enseignement de première zone que l'on est incapable de suivre. Wink Sachant que si le système est bien foutu, le fait d'avoir été dans une fac de deuxième zone ne présagera pas de la capacité à suivre plus tard dans une fac de première zone. Et puis surtout, plus que la hiérarchie des universités, tu auras aussi entre les universités de niveau équivalent des choix qui se feront sur la philosophie de la formation.

C'est très souvent le cas à l'étranger où il n'est pas rare de voir des thésards dans des universités hyper sélectives venir d'universités de seconde zone. Simplement parce que le seul bon enseignement à recevoir est celui que l'on est prêt à recevoir : et on n'a pas tous ni le même rythme, ni les mêmes envies.

Par ailleurs, ce n'est pas parce que tu n'as pas un grand centre de recherches que tu n'as pas des enseignants suffisamment performants.
Oui enfin, enseigner ce que l'on ne connait pas c'est difficile tout de même. Structurer un enseignement de L1 pour qu'il soit adapté à un domaine que l'on connait mal c'est impossible.
Être un bon chercheur ne fait pas de nous un bon enseignant mais être peu savant dans ce que l'on doit enseigner, si. Donc forcément les meilleures formations dans une discipline X ne peuvent être délivrées que là où sont les savants. Et il est illusoire de croire que parce que ton prof est super savant en botanique, il sera super savant en biologie animale (il y sera le plus souvent juste pas mauvais) : la quantité de choses à savoir est non seulement beaucoup trop vastes mais en plus elle est en constante évolution rapide. La spécialisation de la recherche ne peut que conduire à la spécialisation de l'enseignement universitaire.

C'est peut-être un gros mot, mais l'égalité républicaine et territoriale, je continue à y croire un peu.
Bien sûr mais elle ne peut vouloir dire un enseignement homogène d'excellence partout : il est impossible. Elle ne peut que vouloir dire une égalité d'accès uniquement basée sur la capacité à profiter de cet enseignement. Elle veut dire donner des bourses importantes à ceux qui n'ont pas les moyens autrement de payer cet enseignement, assurer un logement décent aux étudiants à proximité de leur fac....
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archeboc
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Conflits sociaux étudiants de 2018 - Page 15 Empty Re: Conflits sociaux étudiants de 2018

par archeboc Dim 13 Mai 2018 - 5:55
Zagara a écrit:Évidemment que c'est un vrai chiffre, je ne le donne pas au hasard. On peut refaire l'ordre de grandeur à partir de cet article : http://www.lemonde.fr/bac-lycee/article/2017/07/14/apb-84-3-des-candidats-admis-tirage-au-sort-dans-92-licences_5160877_4401499.html
Par ailleurs, si on regarde cet article, on se rend compte qu'APB 2017 a mieux marché qu'APB 2015 et en partie que 2016 :

Les principaux motifs de satisfaction pointés par l'article sont ceux cités par le ministère. Je suis paranoïaque, complotiste, où bien d'autres que moi estiment aussi que c'est louche, et que cela n'efface pas tous les autres points noirs pointés par l'article ?

Par ailleurs, 92 licences en tirage au sort, c'est lors du troisième tour. Au premier tour, c'était 169, et au second tour 115. Cela nous fait 374 licences concernés. Avec 0.2% d'étudiants concernés, soit 1600 étudiants (qui pour moi remplissent huit Airbus A320, et pour vous remplissent une sardine), cela fait des licences dont la capacité moyenne est inférieure à 5 étudiants.

Si on fait l'hypothèse que les chiffres donnés au premier, deuxième et troisième tour ne se cumulent pas, prenons donc seulement le premier tour : 1600 étudiants concernés, cela ferait un effectif moyen de moins de dix étudiants par licence. C'est absurde.

L'impression que cela donne, c'est que vous ne comptez que les étudiants refusés par tirage au sort. J'ai la conviction qu'un étudiant est "concerné par le tirage au sort" lorsqu'il a été tiré au sort, que le sort soit favorable ou pas. Un étudiant qui entre sur tirage au sort, ce n'est pas le même étudiant que s'il achète sa place au moyen de ses efforts personnels. Mais je ne sais pas si vous êtes accessible à cet aspect des choses.


Je me souviens bien du battage LREM-Médias pendant l'été qui a focalisé l'attention uniquement sur le tirage au sort, alors qu'ils avaient déjà dans les tuyaux la réforme de la sélection à l'entrée de l'université.

Que LREM ait bien manoeuvré, je ne vais pas le nier. Mais le paquet "LREM-Médias" me semble tirer votre diatribe du côté de la théorie du complot. Surtout, le système est au bord de la rupture, les effectifs étudiants augmentent, le gouvernement qui vient tout juste de s'installer en juillet 2017 a pris le train en marche. L'équipe de Mélenchon aurait-elle été au pouvoir que le tirage au sort aurait indigné toute la France de la même façon.


Parcoursup est inique by design.

Je ne comprends pas ce qui est inique dans Parcousup, ou plutôt : je ne vois pas ce qu'il y a de plus inique que le système APB, où après avoir éliminé tous ceux qui n'avait pas mis la formation en choix 1, après avoir éliminé par tirage au sort certains étudiants capables de réussir, on laissait entrer des étudiants incapables de suivre, pour leur faire perdre un an. La pédagogie par l'échec, et le refus de la moindre sélection préalable de la maternelle à bac+5, exception faite d'une sélection émasculée pour le M1 : non seulement iniquité mais gâchis financier et surtout humain. Rien à défendre dans APB.


- Mon fils n'aura pas sa place dans la fac qu'il voulait alors qu'il l'aurait eu 1 an plus tôt avec le même dossier, mais que je suis heureuse, c'est tellement mieux que le tirage au sort."

Evidemment, si on considère la place dans la fac de son premier voeux comme une mixture de droit de l'homme, de propriété personnelle et de ressource vitale, APB était peut-être un système efficace. Il suffisait "d'un peu de budget". Je suis toujours preneur des morilles.
e-Wanderer
e-Wanderer
Grand sage

Conflits sociaux étudiants de 2018 - Page 15 Empty Re: Conflits sociaux étudiants de 2018

par e-Wanderer Dim 13 Mai 2018 - 6:50
Tristana a écrit:
Je ne vais pas me faire d'amis mais je ne comprends pas pourquoi on embête les profs du secondaire et du primaire toute leur carrière avec des inspections quand les enseignants du supérieur sont eux complètement libres quant à leurs enseignements, la manière de les enseigner, etc.
Je ne dis pas que ça doit passer par des inspections, je dis juste qu'on pourrait peut-être aussi s'interroger si un MCF (dont la moitié du travail, c'est quand même d'enseigner) fait bien son métier, ou pas.
Figure-toi que si j'ai choisi la carrière d'enseignant-chercheur, c'est précisément en raison de cette liberté pédagogique totale. Définir moi-même la façon dont j'élabore mon programme, dont je l'adapte au niveau des étudiants (très variable d'un groupe à l'autre ou d'une année à l'autre), c'est essentiel à mes yeux. Si on nous demande d'élaborer nous-mêmes les maquettes d'enseignement (et donc de définir une progression cohérente sur plusieurs années), c'est bien qu'on nous reconnaît par principe une forme d'expertise disciplinaire et pédagogique, non ?

Les faussaires des sciences de l'éduc ont déjà fait assez de mal comme ça en détruisant l'enseignement de la grammaire dans le secondaire. Les fameux dogmes, dont on revient à peine, imposant de ne faire que du saupoudrage, de « l'observation raisonnée de la langue » (sic) simplement adossée à l'étude littéraire des textes etc., ce n'est pas moi qui les ai inventés ! Chaque année, je vois débarquer en L1 des étudiants dont la moitié est infichue de faire une analyse syntaxique de niveau collège. "Au plafond pendaient des guirlandes" : 50% répondent que le sujet de la phrase est "au plafond". En début d'année, 80% ne font pas la différence entre un attribut et un COD. On en est là…

Alors il est HORS DE QUESTION que les gugusses meiriolâtres viennent me dire comment je dois m'y prendre pour rattraper la sauce. Inversement, j'ai expertisé pour le compte de la commission recherche ou du comité HDR de mon université quelques dossiers de didactique des sciences du langage (ou au CNU, quelques dossiers de sciences de l'éduc' qui demandaient une qualification en 9e section) : je sais ce qu'il y a dans leurs dossiers. C'est déjà un scandale suffisant que ces gens-là soient payés la même chose que les chercheurs sérieux qui pratiquent une vraie discipline.

Et évidemment, ce serait encore plus grotesque si ces guignols pointaient leur nez dans les cours de niveau avancé (master recherche, agrégation…). Je veux bien discuter des anaphores pronominales chez Saint-Simon, du vers mesuré à l'antique chez Baïf ou des emplois de l'article zéro chez La Fontaine, mais il faut que la personne en face sache un minimum de quoi elle parle.

Quant à être évalué par des gens sérieux, pourquoi pas. Mais les gens sérieux croulent déjà sous les tâches diverses et variées. Personnellement, je ne ressens aucun besoin d'aller voir ce que font mes collègues dans leur salle de cours.

Il y a aussi une autre raison, qui touche plus spécifiquement les cours de master et de doctorat. Ce sont des cours où on est parfois amené à proposer des choses très spéculatives, des hypothèses très risquées ou des idées très personnelles. Mon directeur de thèse, par exemple, avait forgé son propre système d'interprétation, parfois avec un vocabulaire spécifique. Il m'a fallu 6 mois pour comprendre à peu près ce qu'il voulait faire, dans quelle direction ça allait. Ses propositions étaient parfois très contestables, mais au moins c'était une vraie pensée, une vraie recherche, vivante. Si on veut transformer les enseignants-chercheurs en répétiteurs, il n'y a qu'à leur imposer une forme de contrôle…

C'est marrant, je serais plutôt tenté de demander l'inverse : qu'on supprime les inspections dans le secondaire, pour soustraire les professeurs à l'obligation d'appliquer les dernières lubies pédagogiques. Après tout, si nous considérons que nous sommes des cadres supérieurs, donnons-nous la liberté, la capacité d'initiative et la responsabilité de véritables cadres supérieurs. Quand je vois les jeunes professeurs paralysés à l'idée de mal faire, de ne pas appliquer à la lettre les consignes apprises à l'ESPE, au lieu de se demander avec détachement ce qu'ils auraient, eux, véritablement envie de mettre en place, ce qu'ils pensent bon pour les élèves etc., je me dis qu'on a transformé beaucoup de professeurs en exécutants un peu serviles. Je ne le dis pas méchamment, naturellement. Mais je le pense un peu quand même quand je vois sur le forum des fils du genre : "est-ce que je vais me faire taper sur les doigts si ma séquence déborde un peu ?" – Eh bien mon grand, si tu estimes que c'est bien pour tes élèves, fais-le ! Et puis si tu te rends compte que ça ne fonctionne pas, tu feras autrement la prochaine fois, il n'y a pas mort d'homme…

[PS : il serait peut-être bon que la modération sépare cette discussion du fil principal, car on dérive sans doute vers le hors-sujet. Mais c'est tout de même la base d'une vraie discussion.]
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par mathmax Dim 13 Mai 2018 - 7:10
Archeboc , un petit effort de logique ? Les différents tours ne se cumulent pas, et non il ne faut pas considérer le premier tour mais bien le dernier puisque l'intérêt de cette procédure en plusieurs étapes est d'améliorer le résultat : à chaque tour on prend en compte les désistements qui libèrent des places. Ensuite, le tirage au sort ne concerne pas l'ensemble d'ue licence mais seulement les candidats restant après application d'autres critères. L'aleatoire risque d'être plus grand cette année, avec la prise en compte d'appréciation délivrées de manière différente selon les lycées et les critères définis à la va-vite, ou non définis par les universités, sans aucune  transparence. De plus l'absence de classement des voeux par les lycéens est une stupidité. On peut être favorable à la sélection à l'entrée en fac mais dans ce cas je pense qu'il faut le dire clairement et prendre le temps nécessaire pour que les élèves connaissent les critères de sélection dès la fin de la seconde et puissent faire les choix nécessaires à ce moment-là. Pour les bacheliers de cette année les règles ont été changées en cours de jeu. En ce qui concerne l'investissement nécessaire il ne me paraît pas absurde que la part du PIB consacrée à l'éducation soit en proportion du nombre de jeunes à instruire, donc plus important pour les quelques années correspondant au mini baby-boom de l'an 2000 mais je dois être à vos yeux une dangereuse extrême-gauchiste !


Dernière édition par mathmax le Dim 13 Mai 2018 - 7:23, édité 1 fois

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par Leclochard Dim 13 Mai 2018 - 7:16
e-Wanderer a écrit:

C'est marrant, je serais plutôt tenté de demander l'inverse : qu'on supprime les inspections dans le secondaire, pour soustraire les professeurs à l'obligation d'appliquer les dernières lubies pédagogiques. Après tout, si nous considérons que nous sommes des cadres supérieurs, donnons-nous la liberté, la capacité d'initiative et la responsabilité de véritables cadres supérieurs. Quand je vois les jeunes professeurs paralysés à l'idée de mal faire, de ne pas appliquer à la lettre les consignes apprises à l'ESPE, au lieu de se demander avec détachement ce qu'ils auraient, eux, véritablement envie de mettre en place, ce qu'ils pensent bon pour les élèves etc., je me dis qu'on a transformé beaucoup de professeurs en exécutants un peu serviles. Je ne le dis pas méchamment, naturellement. Mais je le pense un peu quand même quand je vois sur le forum des fils du genre : "est-ce que je vais me faire taper sur les doigts si ma séquence déborde un peu ?" – Eh bien mon grand, si tu estimes que c'est bien pour tes élèves, fais-le ! Et puis si tu te rends compte que ça ne fonctionne pas, tu feras autrement la prochaine fois, il n'y a pas mort d'homme…

[PS : il serait peut-être bon que la modération sépare cette discussion du fil principal, car on dérive sans doute vers le hors-sujet. Mais c'est tout de même la base d'une vraie discussion.]

Bien d'accord avec toi.
Il y a un signe qui ne trompe pas de cette crainte qu'on peut interpréter comme une soumission: lorsqu'ils apprennent qu'ils seront inspectés, dans la plupart des cas, les enseignants ne font pas ce qu'ils avaient prévu de faire. Le cours sur le COD devient une "lecture de tableau" ou l'analyse d'un texte un travail de groupe avec petites cases à remplir... Si on devait établir un panorama du travail en classe à partir des des inspections, on aurait une vision faussée de ce qui se fait au quotidien avec une surreprésentation de quelques pratiques et une absence presque totale de la grammaire assez révélatrice d'un certain malaise.

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par Aurevilly Dim 13 Mai 2018 - 7:24
[quote="Leclochard"]
e-Wanderer a écrit:


Bien d'accord avec toi.
Il y a un signe qui ne trompe pas de cette crainte qu'on peut interpréter comme une soumission: lorsqu'ils apprennent qu'ils seront inspectés, dans la plupart des cas, les enseignants ne font pas ce qu'ils avaient prévu de faire. Le cours sur le COD devient une "lecture de tableau" ou l'analyse d'un texte un travail de groupe avec petites cases à remplir... Si on devait établir un panorama du travail en classe à partir des des inspections, on aurait une vision faussée de ce qui se fait au quotidien avec une surreprésentation de quelques pratiques et une absence presque totale de la grammaire assez révélatrice d'un certain malaise.  

Et quand on invite des amis à dîner, on ne fait pas non plus les œufs à la coque qui étaient prévus au départ, non ?
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par klaus2 Dim 13 Mai 2018 - 7:30
Personne ne lira les lettres de motivation ; déjà, elles sont fortement déconseillées pour les prépas du public ; les quelques-unes qui parviennent de l'étranger sont des exercices de flagornerie qui font rigoler tout le monde.

la peur des inspections ? quand on est inspecté 3 ou 4 fois en 30 ans ? en LV, on fait ce qu'on veut (mis à part la terminale)

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par Aurevilly Dim 13 Mai 2018 - 7:32
E-Wanderer, vous dites :"Les faussaires des sciences de l'éduc ont déjà fait assez de mal comme ça en détruisant l'enseignement de la grammaire dans le secondaire. (...) Alors il est HORS DE QUESTION que les gugusses meiriolâtres viennent me dire comment je dois m'y prendre pour rattraper la sauce."
Ce serait tellement bien si Meirieu était seul responsable de toutes les dérives de l'enseignement ! Hélas, parmi les nuisibles de l'enseignement de la grammaire figurent des universitaires de septième section (sciences du langage) bien plus dangereux par leurs certitudes que beaucoup d'enseignants de sciences de l'éducation. J'ai des exemples précis.
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par e-Wanderer Dim 13 Mai 2018 - 7:47
Ce n'est pas faux. Mais il y a aussi un malentendu : ce n'est pas forcément la faute des chercheurs en sciences du langage qui élaborent des théories pointues si des pédagogues fous se mettent en tête de les transposer dans les programmes du secondaire. Par exemple, quand Le Goffic propose de rebaptiser "intégratives pronominales" les relatives sans antécédent ("qui veut voyager loin ménage sa monture"), c'est une vraie belle théorie : le pronom, même s'il a une bonne tête de relatif, a surtout une valeur d'indéfini, et l'appellation même de "relative sans antécédent" est aberrante (si on dit "relative", c'est que c'est relatif à quelque chose). Mais évidemment on ne va pas enseigner ça au collège, ou alors c'est qu'on est complètement fou ! Remarque, j'ai expertisé pour le CNU le dossier d'un gugusse de l'ESPE qui a pondu une thèse de 900 pages pour expliquer que les élèves de CE2 sont capables de développer par eux-mêmes la théorie de la fiction de Gérard Genette. Et ce type-là enseigne déjà à de futurs professeurs : à mes yeux, un gars comme ça est un danger public.
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par Leclochard Dim 13 Mai 2018 - 7:54
Aurevilly a écrit:
Leclochard a écrit:
e-Wanderer a écrit:


Bien d'accord avec toi.
Il y a un signe qui ne trompe pas de cette crainte qu'on peut interpréter comme une soumission: lorsqu'ils apprennent qu'ils seront inspectés, dans la plupart des cas, les enseignants ne font pas ce qu'ils avaient prévu de faire. Le cours sur le COD devient une "lecture de tableau" ou l'analyse d'un texte un travail de groupe avec petites cases à remplir... Si on devait établir un panorama du travail en classe à partir des des inspections, on aurait une vision faussée de ce qui se fait au quotidien avec une surreprésentation de quelques pratiques et une absence presque totale de la grammaire assez révélatrice d'un certain malaise.  

Et quand on invite des amis à dîner, on ne fait pas non plus les œufs à la coque qui étaient prévus au départ, non ?

Oui et en même temps, quelque chose me gêne: c'est sous-entendre que l'enseignement de tous les jours n'était pas digne d'être montré. Pour retourner ta comparaison, j'ai envie de dire: "et si on faisait des oeufs à la coque magnifiques ?" Razz
En fait, quand j'y pense, ce qui me dérange le plus, ce n'est pas qu'on améliore son cours en réfléchissant beaucoup plus qu'on ne l'aurait fait ordinairement, c'est surtout qu'on change ce qu'on avait prévu pour correspondre à un supposé désir de l'inspecteur. Peut-être apprécierait-il justement les oeufs à la coque ?

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par Leclochard Dim 13 Mai 2018 - 7:59
klaus2 a écrit:Personne ne lira les lettres de motivation ; déjà, elles sont fortement déconseillées pour les prépas du public ; les quelques-unes qui parviennent de l'étranger sont des exercices de flagornerie qui font rigoler tout le monde.

la peur des inspections ? quand on est inspecté 3 ou 4  fois en 30 ans ? en LV, on fait ce qu'on veut (mis à part la terminale)

C'est justement parce qu'elles sont peu nombreuses qu'elles sont craintes. Si on était inspecté tous les deux ans, il y aurait moins de pression. Remarque avec la réforme, elles devraient être moins effrayantes car l'enjeu est plus réduit (gain d'une année à chaque fois).

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par mathmax Dim 13 Mai 2018 - 8:08

Oui et en même temps, quelque chose me gêne: c'est sous-entendre que l'enseignement de tous les jours n'était pas digne d'être montré. Pour retourner ta comparaison, j'ai envie de dire: "et si on faisait des oeufs à la coque magnifiques ?"  Razz  
En fait, quand j'y pense, ce qui me dérange le plus, ce n'est pas qu'on améliore son cours en réfléchissant beaucoup plus qu'on ne l'aurait fait ordinairement, c'est surtout qu'on change ce qu'on avait prévu pour correspondre à un supposé désir de l'inspecteur. Peut-être apprécierait-il justement les oeufs à la coque ?

C'est peut-être plutôt les inspecteurs qui ne sont pas jugés dignes de l'enseignement de tous le jours idee

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par klaus2 Dim 13 Mai 2018 - 8:10
3 inspections en 30 ans, on passe toujours au petit choix. Alors, la peur...

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par kero Dim 13 Mai 2018 - 8:16
Aurevilly a écrit:
Leclochard a écrit:Bien d'accord avec toi.
Il y a un signe qui ne trompe pas de cette crainte qu'on peut interpréter comme une soumission: lorsqu'ils apprennent qu'ils seront inspectés, dans la plupart des cas, les enseignants ne font pas ce qu'ils avaient prévu de faire. Le cours sur le COD devient une "lecture de tableau" ou l'analyse d'un texte un travail de groupe avec petites cases à remplir... Si on devait établir un panorama du travail en classe à partir des des inspections, on aurait une vision faussée de ce qui se fait au quotidien avec une surreprésentation de quelques pratiques et une absence presque totale de la grammaire assez révélatrice d'un certain malaise.

Et quand on invite des amis à dîner, on ne fait pas non plus les œufs à la coque qui étaient prévus au départ, non ?

Quand on invite des amis à dîner, l'objectif n'est pas (supposé être) le même que lorsque l'inspecteur vient voir comment les choses se passent en classe.

Dans le premier cas, on a envie de faire plaisir et se faire plaisir. Dans le second cas, on est censé travailler de manière "normale" (au sens: d'une manière qui n'est pas exceptionnelle par rapport à nos habitudes) pour que l'inspecteur se fasse une idée, en gros, de nos méthodes pédagogiques et de nos capacités à gérer une classe.

Le problème est justement que tout le système amène les enseignants à faire comme si on devait faire plaisir à l'inspecteur. Tout le système repose, dans ce sens, sur une immense hypocrisie: l'inspecté sait qu'il doit montrer qu'il sait ce qu'il est supposé faire mais qu'il ne fait pas, et l'inspecteur sait qu'il ne vient que vérifier que l'inspecté sait ce qu'il est supposé faire mais qu'il ne fait pas.

Les choses seraient plus saines si on revalorisait le simple, et très sympathique œuf à la coque.
Elyas
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Conflits sociaux étudiants de 2018 - Page 15 Empty Re: Conflits sociaux étudiants de 2018

par Elyas Dim 13 Mai 2018 - 8:27
kero a écrit:
Aurevilly a écrit:
Leclochard a écrit:Bien d'accord avec toi.
Il y a un signe qui ne trompe pas de cette crainte qu'on peut interpréter comme une soumission: lorsqu'ils apprennent qu'ils seront inspectés, dans la plupart des cas, les enseignants ne font pas ce qu'ils avaient prévu de faire. Le cours sur le COD devient une "lecture de tableau" ou l'analyse d'un texte un travail de groupe avec petites cases à remplir... Si on devait établir un panorama du travail en classe à partir des des inspections, on aurait une vision faussée de ce qui se fait au quotidien avec une surreprésentation de quelques pratiques et une absence presque totale de la grammaire assez révélatrice d'un certain malaise.

Et quand on invite des amis à dîner, on ne fait pas non plus les œufs à la coque qui étaient prévus au départ, non ?

Quand on invite des amis à dîner, l'objectif n'est pas (supposé être) le même que lorsque l'inspecteur vient voir comment les choses se passent en classe.

Dans le premier cas, on a envie de faire plaisir et se faire plaisir. Dans le second cas, on est censé travailler de manière "normale" (au sens: d'une manière qui n'est pas exceptionnelle par rapport à nos habitudes) pour que l'inspecteur se fasse une idée, en gros, de nos méthodes pédagogiques et de nos capacités à gérer une classe.

Le problème est justement que tout le système amène les enseignants à faire comme si on devait faire plaisir à l'inspecteur. Tout le système repose, dans ce sens, sur une immense hypocrisie: l'inspecté sait qu'il doit montrer qu'il sait ce qu'il est supposé faire mais qu'il ne fait pas, et l'inspecteur sait qu'il ne vient que vérifier que l'inspecté sait ce qu'il est supposé faire mais qu'il ne fait pas.

Les choses seraient plus saines si on revalorisait le simple, et très sympathique œuf à la coque.

Si tu savais le nombre de "truqueurs" qui regrettent de faire comme tu dis dans mon Académie. La phrase qui tue est "C'est dommage de m'avoir présenté ce type de cours alors que vous faites ça, par ailleurs !" ou pire "Pourquoi ce que vous m'avez montré aujourd'hui est l'unique fois où vous l'avez fait selon les cahiers de texte et les cahiers des élèves ?"
Le pire étant les collègues qui font ce qu'ils pensent être à la mode et qui tombent sur un os parce que c'est une pratique considérée comme inefficace.
Il ne faut pas prendre les IA-IPR pour des idiots. Certains continuent le petit jeu hypocrite parce que ça ne sert à rien lors de l'entretien de risquer une querelle mais le rapport et l'incidence sur l'évaluation en prendront compte.
Le meilleur conseil qu'on donne dans mon Académie en inspection est le suivant : "Présentez ce que vous faites quotidiennement ou prenez des risques en présentant vos pratiques particulières ! Ne faites surtout pas le cours supposé attendu par l'inspection, c'est le meilleur moyen pour louper le coche."
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par Invité Dim 13 Mai 2018 - 8:30
Elyas a écrit:
Le meilleur conseil qu'on donne dans mon Académie en inspection est le suivant : "Présentez ce que vous faites quotidiennement ou prenez des risques en présentant vos pratiques particulières ! Ne faites surtout pas le cours supposé attendu par l'inspection, c'est le meilleur moyen pour louper le coche."

Un excellent conseil valable partout.
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Conflits sociaux étudiants de 2018 - Page 15 Empty Re: Conflits sociaux étudiants de 2018

par Aurevilly Dim 13 Mai 2018 - 8:59
C'est vrai que ma comparaison avec l’œuf à la coque n'est pas bonne. J'aurais dû choisir la salade. On en fait régulièrement, avec soin et même en variant les vinaigres. Mais, le jour où viennent les amis, alors là ! Quelle salade !
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par Tristana Dim 13 Mai 2018 - 10:28
e-Wanderer a écrit:
Tristana a écrit:
Je ne vais pas me faire d'amis mais je ne comprends pas pourquoi on embête les profs du secondaire et du primaire toute leur carrière avec des inspections quand les enseignants du supérieur sont eux complètement libres quant à leurs enseignements, la manière de les enseigner, etc.
Je ne dis pas que ça doit passer par des inspections, je dis juste qu'on pourrait peut-être aussi s'interroger si un MCF (dont la moitié du travail, c'est quand même d'enseigner) fait bien son métier, ou pas.
Figure-toi que si j'ai choisi la carrière d'enseignant-chercheur, c'est précisément en raison de cette liberté pédagogique totale. Définir moi-même la façon dont j'élabore mon programme, dont je l'adapte au niveau des étudiants (très variable d'un groupe à l'autre ou d'une année à l'autre), c'est essentiel à mes yeux. Si on nous demande d'élaborer nous-mêmes les maquettes d'enseignement (et donc de définir une progression cohérente sur plusieurs années), c'est bien qu'on nous reconnaît par principe une forme d'expertise disciplinaire et pédagogique, non ?

Les faussaires des sciences de l'éduc ont déjà fait assez de mal comme ça en détruisant l'enseignement de la grammaire dans le secondaire. Les fameux dogmes, dont on revient à peine, imposant de ne faire que du saupoudrage, de « l'observation raisonnée de la langue » (sic) simplement adossée à l'étude littéraire des textes etc., ce n'est pas moi qui les ai inventés ! Chaque année, je vois débarquer en L1 des étudiants dont la moitié est infichue de faire une analyse syntaxique de niveau collège. "Au plafond pendaient des guirlandes" : 50% répondent que le sujet de la phrase est "au plafond". En début d'année, 80% ne font pas la différence entre un attribut et un COD. On en est là…

Alors il est HORS DE QUESTION que les gugusses meiriolâtres viennent me dire comment je dois m'y prendre pour rattraper la sauce. Inversement, j'ai expertisé pour le compte de la commission recherche ou du comité HDR de mon université quelques dossiers de didactique des sciences du langage (ou au CNU, quelques dossiers de sciences de l'éduc' qui demandaient une qualification en 9e section) : je sais ce qu'il y a dans leurs dossiers. C'est déjà un scandale suffisant que ces gens-là soient payés la même chose que les chercheurs sérieux qui pratiquent une vraie discipline.

Et évidemment, ce serait encore plus grotesque si ces guignols pointaient leur nez dans les cours de niveau avancé (master recherche, agrégation…). Je veux bien discuter des anaphores pronominales chez Saint-Simon, du vers mesuré à l'antique chez Baïf ou des emplois de l'article zéro chez La Fontaine, mais il faut que la personne en face sache un minimum de quoi elle parle.

Quant à être évalué par des gens sérieux, pourquoi pas. Mais les gens sérieux croulent déjà sous les tâches diverses et variées. Personnellement, je ne ressens aucun besoin d'aller voir ce que font mes collègues dans leur salle de cours.

Il y a aussi une autre raison, qui touche plus spécifiquement les cours de master et de doctorat. Ce sont des cours où on est parfois amené à proposer des choses très spéculatives, des hypothèses très risquées ou des idées très personnelles. Mon directeur de thèse, par exemple, avait forgé son propre système d'interprétation, parfois avec un vocabulaire spécifique. Il m'a fallu 6 mois pour comprendre à peu près ce qu'il voulait faire, dans quelle direction ça allait. Ses propositions étaient parfois très contestables, mais au moins c'était une vraie pensée, une vraie recherche, vivante. Si on veut transformer les enseignants-chercheurs en répétiteurs, il n'y a qu'à leur imposer une forme de contrôle…

C'est marrant, je serais plutôt tenté de demander l'inverse : qu'on supprime les inspections dans le secondaire, pour soustraire les professeurs à l'obligation d'appliquer les dernières lubies pédagogiques. Après tout, si nous considérons que nous sommes des cadres supérieurs, donnons-nous la liberté, la capacité d'initiative et la responsabilité de véritables cadres supérieurs. Quand je vois les jeunes professeurs paralysés à l'idée de mal faire, de ne pas appliquer à la lettre les consignes apprises à l'ESPE, au lieu de se demander avec détachement ce qu'ils auraient, eux, véritablement envie de mettre en place, ce qu'ils pensent bon pour les élèves etc., je me dis qu'on a transformé beaucoup de professeurs en exécutants un peu serviles. Je ne le dis pas méchamment, naturellement. Mais je le pense un peu quand même quand je vois sur le forum des fils du genre : "est-ce que je vais me faire taper sur les doigts si ma séquence déborde un peu ?" – Eh bien mon grand, si tu estimes que c'est bien pour tes élèves, fais-le ! Et puis si tu te rends compte que ça ne fonctionne pas, tu feras autrement la prochaine fois, il n'y a pas mort d'homme…

[PS : il serait peut-être bon que la modération sépare cette discussion du fil principal, car on dérive sans doute vers le hors-sujet. Mais c'est tout de même la base d'une vraie discussion.]

Mais je n'ai jamais voulu qu'on empêche les enseignants de monter leurs cours comme bon leur semble ; je ne dis pas qu'il faut des programmes qui imposeraient des pratiques et des enseignements ; je dis juste qu'à un moment donné, il ne serait pas stupide que quelqu'un (qui ait les compétences disciplinaires suffisantes) puisse aller voir ce qu'il se passe.
Des enseignants qui ne se soucient absolument pas de leurs étudiants, de ce qui se passe en cours, qui cherchent juste à faire leurs heures quitte à monter des programmes qui ne tiennent pas la route, il y en a. J'en connais, j'en côtoie et risque de continuer à en côtoyer. Et je trouve dommage que l'enseignement dans le supérieur, qui est très bien pris en charge par la grosse majorité des MCF et PU (ne me faisons pas dire ce que je n'ai pas dit), ne soit pas davantage considéré comme quelque chose d'important qui peut nécessiter, parfois, qu'on regarde un peu ce qui s'y passe.
Je sais très bien que beaucoup choisissent ce métier pour la grande liberté qu'il leur apporte ; tout le monde ne choisit pas cette liberté pour les mêmes raisons.
Demander une réflexion sur ce sujet, ce n'est pas demander à ce qu'on ait des inspecteurs du même niveau que ceux qu'il y a dans le secondaire et le primaire. Et ce n'est pas parce que l'inspection est défaillante dans les premiers niveaux que l'idée de l'inspection serait, en soi, une mauvaise chose.

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Conflits sociaux étudiants de 2018 - Page 15 Empty Re: Conflits sociaux étudiants de 2018

par e-Wanderer Dim 13 Mai 2018 - 11:21
C'est marrant, mais le seul exemple que je connaisse de collègue qui fasse sciemment n'importe quoi avec ses étudiants le fait précisément au nom des "pédagogies innovantes". Elle les flanque devant un écran et part boire un café pendant qu'ils sont "en activité" et pondent collectivement une vague synthèse de ce qu'ils ont pu repomper sur internet. Le top du top, à ses yeux, est d'utiliser le téléphone portable comme instrument de la pédagogie moderne. Effectivement, elle ne demanderait pas mieux que de venir fourrer son nez dans les cours des collègues pour leur expliquer la vie… furieux

Sinon, il y a deux-trois collègues qui font des cours un peu spéciaux, mais ce n'est pas en les inspectant que ça résoudrait grand-chose : ce sont des collègues qui ont un comportement social légèrement "décalé", de façon générale, y compris dans la vraie vie. Ils font de leur mieux, mais bon, ils ne sont pas très doués pour les échanges et la parole, c'est tout (de grands rêveurs, des personnes introverties ou bien des gens très nerveux etc.). On s'arrange pour leur confier des étudiants déjà avancés, capables de dépasser les apparences et de faire leur miel de ces cours, malgré l'abord assez déstabilisant. Et ce sont souvent des cours très profitables, malgré leur aspect étrange, car ces collègues-là sont généralement des gens très savants.
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