- TristanaVénérable
Not a Panda a écrit:Sulfolobus a écrit:Je vais suivre ici la lettre d'un Maitre de Conférence en cinéma à Paris 3 qui s'est mis en grève pédagogique et administrative.
https://twitter.com/AlexisBlanchet/status/990879951925792768
Ce qu'il décrit fait froid dans le dos.
Ce texte est essentiel parce qu'au-delà des questions idéologiques (est-ce que la sélection c'est bien ou pas), il y a les questions pratiques. Et ça, évidemment, quand on n'a pas un seul pied dans le supérieur, on n'a aucun moyen de savoir comment ça se passe réellement et le travail que cela demande, de mettre en place ParcoursSup. Dans la majorité des universités, les personnels administratifs sont en nombre extrêmement insuffisant, ce qui fait que les enseignants chercheurs se tapent eux-mêmes le boulot (tout ce qu'il raconte : organiser des plannings de soutenance, organiser des recrutements, etc., ce devrait être du ressort de personnels BIATSS) — et ça aboutit, nécessairement, à des fonctionnements défaillants.
L'université française n'a aujourd'hui pas les moyens de mettre en place la sélection telle qu'elle est pensée par ParcoursSup. Et l'éducation nationale, globalement, n'a pas les moyens non plus d'orienter les élèves vers les bonnes filières : on avait pourtant des conseillers d'orientation psychologues mais jamais on ne leur a demandé de faire l'orientation des élèves, c'était décidé en conseil de classe par les enseignants (et les familles qui se mettent à exiger l'entrée de leur enfant dans telle filière même quand ça n'a aucun sens). Ceux qu'on appelle PsyEN aujourd'hui voient les CIO fermer et vont simplement disparaître : non seulement ils ne servaient à rien mais en plus on va leur enlever le peu de moyens dont ils disposaient.
Donc on va faire quoi ? on va tenter de faire de la sélection sans en avoir les moyens, sans avoir le personnel pour, et sans aider les élèves à trouver leur voie ? ParcoursSup va être un massacre, qui va épuiser tout le monde et d'une inefficacité totale.
Au passage, le premier diplôme de l'enseignement supérieur, c'est le bac. Au lieu de demander aux élèves de faire des années en plus (on va finir par devoir faire 8 années d'études pour aboutir à un niveau bac d'il y a quelques décennies), peut-être qu'on pourrait simplement décider qu'on va réellement instruire les élèves et qu'on va leur donner une formation de qualité, dès l'école primaire, et qu'on va réussir à les orienter vers les filières qui leur conviennent le mieux, en admettant et en acceptant que non, 80% des Français de 18 ans n'auront pas un baccalauréat. Et en fait, c'est pas grave, car si on leur propose des alternatives qui leur permettent de s'épanouir personnellement et ensuite professionnellement, ils auront tout gagné.
- PonocratesExpert spécialisé
+ 1 mais cela ne se fera pas. On se ferait mal voir de l'OCDE, on passerait pour des charlots incapables de faire atteindre un niveau bac+ à nos enfants, on se retrouverait avec des gens au chômage plus tout, et puis surtout tous ces gens bien formés seraient bien moins malléables, corvéables...Tristana a écrit:
Au passage, le premier diplôme de l'enseignement supérieur, c'est le bac. Au lieu de demander aux élèves de faire des années en plus (on va finir par devoir faire 8 années d'études pour aboutir à un niveau bac d'il y a quelques décennies), peut-être qu'on pourrait simplement décider qu'on va réellement instruire les élèves et qu'on va leur donner une formation de qualité, dès l'école primaire, et qu'on va réussir à les orienter vers les filières qui leur conviennent le mieux, en admettant et en acceptant que non, 80% des Français de 18 ans n'auront pas un baccalauréat. Et en fait, c'est pas grave, car si on leur propose des alternatives qui leur permettent de s'épanouir personnellement et ensuite professionnellement, ils auront tout gagné.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- keroGrand sage
Si on est un tout petit peu de bonne foi, on peut difficilement ne pas noter que ce petit renforcement de sélection à l'université (nécessaire en ce que le bac ne joue plus ce rôle) via ParcoursSup, et au-delà de tous les reproches que l'on peut faire au dispositif, va précisément dans le sens d'un effort pour casser cette dynamique du "tout bac/fac" lancée, il y a maintenant longtemps, par la gauche. En clair, on casse un tabou. Rien que pour ça, cette mesure est salutaire.
Maintenant, s'il est vrai que c'est une usine à gaz, là aussi: si de fait ça l'est, c'est bien parce qu'il était nécessaire de donner des gages à ceux qui accuseraient inévitablement le gouvernement de réintroduire de la sélection. Et au vu des réactions (à coup de slogans de type "Oh ! le nouveau système va renforcer la reproduction sociale", lancés par des gens qui n'ont jamais ouvert un bouquin de Bourdieu), on peut difficilement ne pas se dire qu'ils ont bien eu raison d'avancer comme ça.
Après oui: il eut été préférable de dire clairement qu'un élève ne sachant pas aligner trois mots sans fautes n'avait pas sa place à l'université. Mais enfin... Ce discours demeure difficilement audible par pas mal de gens (les étudiants en premier).
À noter, une fois encore, qu'il est étonnant que les élèves de lycée ne semblent pas s'en émouvoir outre mesure. Pourtant, plusieurs d'entre eux ne rechignent jamais à bloquer quelques lycées et cramer des poubelles devant. À croire qu'ils ont conscience qu'il vaut mieux intégrer une fac grâce à de bons résultats plutôt que sur le jeu du hasard...
Maintenant, s'il est vrai que c'est une usine à gaz, là aussi: si de fait ça l'est, c'est bien parce qu'il était nécessaire de donner des gages à ceux qui accuseraient inévitablement le gouvernement de réintroduire de la sélection. Et au vu des réactions (à coup de slogans de type "Oh ! le nouveau système va renforcer la reproduction sociale", lancés par des gens qui n'ont jamais ouvert un bouquin de Bourdieu), on peut difficilement ne pas se dire qu'ils ont bien eu raison d'avancer comme ça.
Après oui: il eut été préférable de dire clairement qu'un élève ne sachant pas aligner trois mots sans fautes n'avait pas sa place à l'université. Mais enfin... Ce discours demeure difficilement audible par pas mal de gens (les étudiants en premier).
À noter, une fois encore, qu'il est étonnant que les élèves de lycée ne semblent pas s'en émouvoir outre mesure. Pourtant, plusieurs d'entre eux ne rechignent jamais à bloquer quelques lycées et cramer des poubelles devant. À croire qu'ils ont conscience qu'il vaut mieux intégrer une fac grâce à de bons résultats plutôt que sur le jeu du hasard...
- AscagneGrand sage
@Tristana : Concernant la fac, certes, d'autant plus qu'à l'université, les effectifs estudiantins augmentent... mais pas le nombre de postes, ce qui représente là encore plus de charge de travail pour les titulaires, lorsqu'il ne bénéficient pas d'une situation spéciale (moins d'heure de cours, IUF - mais ça concerne combien, une centaine de personnes ? - ou autres). Lorsqu'on surcharge la barque, elle coule.
Mais le problème ne vient pas que des gouvernants, concernant l'EN et l'Université, il y a aussi pas mal d'illusions ou de contradictions chez les citoyens, non ? Bref. Je trouve qu'il est intéressant de voir qu'on peut en effet briser certains tabous ; en revanche, évidemment, la vigilance est de mise.
Mais le problème ne vient pas que des gouvernants, concernant l'EN et l'Université, il y a aussi pas mal d'illusions ou de contradictions chez les citoyens, non ? Bref. Je trouve qu'il est intéressant de voir qu'on peut en effet briser certains tabous ; en revanche, évidemment, la vigilance est de mise.
- ZagaraGuide spirituel
La pénurie de moyens a été volontairement organisée par la LRU couplée à une baisse constante des dotations annuelles.Ascagne a écrit:@Tristana : Concernant la fac, certes, d'autant plus qu'à l'université, les effectifs estudiantins augmentent... mais pas le nombre de postes, ce qui représente là encore plus de charge de travail pour les titulaires, lorsqu'il ne bénéficient pas d'une situation spéciale (moins d'heure de cours, IUF - mais ça concerne combien, une centaine de personnes ? - ou autres). Lorsqu'on surcharge la barque, elle coule.
Mais le problème ne vient pas que des gouvernants, concernant l'EN et l'Université, il y a aussi pas mal d'illusions ou de contradictions chez les citoyens, non ? Bref. Je trouve qu'il est intéressant de voir qu'on peut en effet briser certains tabous ; en revanche, évidemment, la vigilance est de mise.
Quand on veut privatiser son cheval on l'accuse de la rage.
- ErgoDevin
Ça alors... mais qui aurait pu le prévoir ?
http://www.lemonde.fr/campus/article/2018/05/02/les-effectifs-etudiants-pourraient-croitre-de-65-000-a-la-prochaine-rentree_5293491_4401467.html28 300 étudiants supplémentaires s’inscriraient pour la première fois à l’université (15 000, soit + 5,5 %), en IUT (3 600, soit + 6,9 ), en classe préparatoire aux grandes écoles (2 800 ou + 6,6 %) ou en section de technicien supérieur (6 800, soit + 5,3 %). Cette progression, qui sera « conjuguée aux effets cumulés des augmentations d’entrée dans l’enseignement supérieur les années précédentes, se traduira par une progression substantielle du nombre total des inscriptions dans l’enseignement supérieur », prévoit le MESRI.
[...]
Mais pour que ces prévisions se réalisent, les capacités d’accueil doivent encore s’ajuster. En cinq ans, l’effectif étudiant s’est déjà accru de plus de 225 000 personnes, dont 160 000 à l’université. Et l’étude laisse donc entrevoir des difficultés pour accueillir les candidats lors de la rentrée 2018.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- RuthvenGuide spirituel
Ils vont peut-être faire des sujets de bac plus difficiles pour limiter la casse de Parcoursup...
- Patience et raisonFidèle du forum
@Zagara, depuis 2015 les dotations aux universités cristoliennes augmentent pourtant d'une année sur l'autre.
Par contre, cette augmentation ne couvre ni l'inflation, ni la hausse des dépenses liées au fonctionnement ou à la masse salariale
Par contre, cette augmentation ne couvre ni l'inflation, ni la hausse des dépenses liées au fonctionnement ou à la masse salariale
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Scio me nihil scire
Ambassadeur de Sparte à Byzance.
« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit » — Henri Lacordaire
« Quand le droit bavarde, le citoyen ne lui prête plus qu'une oreille distraite » — Rapport du Conseil d'État de 1991, De la sécurité juridique.
"Alors n’oubliez pas : si vous voulez vraiment être productifs, apprenez à travailler avec des outils qui font gagner du temps au lieu de tout refaire à la main. Mais si votre passion, c’est de ne surtout pas utiliser de livres déjà complets, et de réécrire votre propre truc à chaque fois parce que « Je préfère utiliser mes propres outils et je n’arrive pas à utiliser ceux des autres« , alors félicitations :
Vous êtes bons pour rejoindre l’Éducation Nationale française." Odieux ***.
- ZagaraGuide spirituel
Il s'agit donc bien d'une baisse. Une augmentation qui ne couvre pas l'inflation ou l'augmentation naturelle des dépenses, c'est économiquement une perte.Patience et raison a écrit:@Zagara, depuis 2015 les dotations aux universités cristoliennes augmentent pourtant d'une année sur l'autre.
Par contre, cette augmentation ne couvre ni l'inflation, ni la hausse des dépenses liées au fonctionnement ou à la masse salariale
Par exemple : si vous laissez actuellement de l'argent dans un livret A, comme son rendement est plus faible que l'inflation, vous perdez de l'argent.
Ici, c'est pareil : le gouvernement donne un peu plus d'argent à l'université, mais comme cette somme ne couvre pas la progression ordinaire des coûts, c'est une baisse de dotation.
- DesolationRowEmpereur
Le peu (très peu) de sympathie que j'ai pour les occupations de fac s'est évanoui à Ulm ce matin. Pauvres types.
- ZagaraGuide spirituel
Oui ce n'est pas bien de manquer de respect aux morts, je suis également choquée. C'est une erreur politique.
- DesolationRowEmpereur
À vrai dire ce n'est pas ça le pire. Pillage des locaux, menaces physiques contre des internes... Et les pitres d'agitateurs qui sont là depuis quinze ans et rêvent de la révolution à l'ENS qui rayonnent devant l'entrée.
- e-WandererGrand sage
Je viens de voir quelques photos dans l'article du Parisien : c'est vraiment consternant de bêtise.
- SulfolobusÉrudit
Ce qui m'hallucine complètement (je ne connais pas Ulm) c'est que ce que j'ai vu est pour moi inimaginable à Lyon. Des grèves, pourquoi pas ? Un blocage pourquoi pas ? Mais une profanation d'un monument aux morts, les tags écris au mur (faut quand même voir ce qui y est écrit !!!), des menaces sur les élèves y vivant, les dégradations montrées sur les photos, c'est juste ... pour moi inenvisageable.
- DesolationRowEmpereur
Clairement, les responsables ne sont en très nette majorité pas des élèves.
- AscagneGrand sage
J'espère bien...
Oui, c'est de la bêtise.
À côté de cela, les revendications légitimes ou raisonnées sont occultées, ce qui pose forcément problème.
Oui, c'est de la bêtise.
À côté de cela, les revendications légitimes ou raisonnées sont occultées, ce qui pose forcément problème.
- SulfolobusÉrudit
http://www.liberation.fr/france/2018/05/03/normale-sup-occupee-on-demande-juste-a-pouvoir-continuer-de-debattre-des-reformes-en-cours_1647556
:missT2:
C'est hallucinant
:missT2:
C'est hallucinant
- DesolationRowEmpereur
Inutile de dire, je présume, que ça ne correspond pas du tout à la réalité. Merci Libé, comme d'hab', un vrai travail de journaliste.
- Thalia de GMédiateur
Tu peux développer ?
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- DesolationRowEmpereur
Je veux pas trop disons que j'ai discuté avec des étudiants qui tiennent la position défendue dans l'article, et ce n'est clairement pas représentatif de l'opinion majoritaire ; j'ajouterais qu'ils peuvent protester contre la présence policière aujourd'hui, ils faisaient moins les malins la nuit dernière quand les débordements avaient lieu.
- Thalia de GMédiateur
Merci DR.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- BoubouleDoyen
Sulfolobus a écrit:http://www.liberation.fr/france/2018/05/03/normale-sup-occupee-on-demande-juste-a-pouvoir-continuer-de-debattre-des-reformes-en-cours_1647556
:missT2:
C'est hallucinant
DesolationRow a écrit:Inutile de dire, je présume, que ça ne correspond pas du tout à la réalité. Merci Libé, comme d'hab', un vrai travail de journaliste.
Un témoignage unique, anonymé, joint par téléphone.
Au moins Marie Piquemal est honnête sur le caractère général de son article.
(Pas un journaliste parmi les participants à cette nuit ?)
- AiônNiveau 8
Il ne faudrait pas non plus exagérer la situation. Que le comité de mobilisation soit débordé par des éléments extérieurs est un risque récurrent dans les occupations des grandes écoles parisiennes : il était arrivé la même chose lors de l'occupation de l'EHESS il y a quelques années. S'introduire dans les occupations de ce type de lieux pour y faire du scandale est une stratégie de la mouvance autonome qui est logique même si on ne l'admet pas. La preuve : on en entend parler.
- TristanaVénérable
kero a écrit:Si on est un tout petit peu de bonne foi, on peut difficilement ne pas noter que ce petit renforcement de sélection à l'université (nécessaire en ce que le bac ne joue plus ce rôle) via ParcoursSup, et au-delà de tous les reproches que l'on peut faire au dispositif, va précisément dans le sens d'un effort pour casser cette dynamique du "tout bac/fac" lancée, il y a maintenant longtemps, par la gauche. En clair, on casse un tabou. Rien que pour ça, cette mesure est salutaire.
Sauf que pour casser cette dynamique, on propose quoi en face ? On va aider les élèves à s'orienter ? On me dit que les PsyEN sont une espèce en voie de disparition et qu'on est en train de fermer les CIO, et qu'on va continuer à demander aux enseignants (dont ce n'est pas le métier) de faire de l'orientation, comme ils le peuvent, parfois sans même connaître toutes les possibilités qui existent.
Donc non, ce n'est pas salutaire de "briser un tabou" quand on va sacrifier une génération sans lui proposer autre chose que le "tout bac". Si tous les gamins se dirigent vers le bac, c'est parce que rien d'autre ne leur est proposé et parce qu'on passe notre temps à leur dire que de toute façon, sans bac, on ne réussira à rien, que les filières professionnelles c'est pour les débiles.
Faire de la fausse sélection, sans moyens (500 lettres de motivation pour un MCF à lire avant le mois de juin, c'est impossible et les lettres ne seront pas lues : la sélection se fera au pif), ce n'est absolument pas mieux que ce qui existait avant, non. Mais tu peux le répéter autant que tu veux pour te convaincre.
kero a écrit:Après oui: il eut été préférable de dire clairement qu'un élève ne sachant pas aligner trois mots sans fautes n'avait pas sa place à l'université. Mais enfin... Ce discours demeure difficilement audible par pas mal de gens (les étudiants en premier).
Mais il n'est pas question que le discours soit audible ou pas, il est question de réfléchir à comment c'est possible, déjà (même un élève qui part en filière pro devrait savoir s'exprimer correctement) ; et ensuite de réfléchir aux alternatives proposées. Si tout ce que tu fais, c'est laisser le système tel qu'il est, avec des filières pro mal connues, dévalorisées, sans orientation, sans moyen dans les universités pour mettre en place la sélection, tu n'améliores rien : tu envoies juste des gamins passer le bac pour ensuite aller s'inscrire au chômage. Ou alors faire des années de préparation à la fac — histoire que ça ne gonfle pas les chiffres du chômage et de continuer à allonger le temps d'études des élèves, pour aboutir à des niveaux tristement faibles.
Cette mesure n'avait qu'un intérêt : satisfaire ceux qui, comme toi, pensent que sélectionner est une solution parfaite, un mot magique qui va tout régler, sans réfléchir à ce que ça devrait créer comme responsabilités de la part de l'Etat : moyens pour les universités, vraie orientation, etc. Les anti-pédago sont donc ravis, ça y est, on va pouvoir taper sur du jeune trop bête pour venir à la fac ; ce qu'il devient et comment on en fait un adulte qui réussit sa vie et trouve du boulot, en revanche, on voit bien que ça ne vous intéresse pas beaucoup.
Ascagne a écrit:@Tristana : Concernant la fac, certes, d'autant plus qu'à l'université, les effectifs estudiantins augmentent... mais pas le nombre de postes, ce qui représente là encore plus de charge de travail pour les titulaires, lorsqu'il ne bénéficient pas d'une situation spéciale (moins d'heure de cours, IUF - mais ça concerne combien, une centaine de personnes ? - ou autres). Lorsqu'on surcharge la barque, elle coule.
Mais le problème ne vient pas que des gouvernants, concernant l'EN et l'Université, il y a aussi pas mal d'illusions ou de contradictions chez les citoyens, non ? Bref. Je trouve qu'il est intéressant de voir qu'on peut en effet briser certains tabous ; en revanche, évidemment, la vigilance est de mise.
Je ne vois pas bien de quoi tu parles concernant les citoyens. Le manque de moyens à l'université, c'est bien un souci gouvernemental ; de toute façon, depuis le passage de la LRU, c'est tout bénéf pour l'Etat qui peut constamment nous dire : "mais vous faites ce que vous voulez, vous êtes autonomes" et qui derrière sabre les budgets. Autonomie factice, en réalité.
_________________
« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- JacqGuide spirituel
Tristana a écrit: [...]
Mais il n'est pas question que le discours soit audible ou pas, il est question de réfléchir à comment c'est possible, déjà (même un élève qui part en filière pro devrait savoir s'exprimer correctement) ; et ensuite de réfléchir aux alternatives proposées. Si tout ce que tu fais, c'est laisser le système tel qu'il est, avec des filières pro mal connues, dévalorisées, sans orientation, sans moyen dans les universités pour mettre en place la sélection, tu n'améliores rien : tu envoies juste des gamins passer le bac pour ensuite aller s'inscrire au chômage. Ou alors faire des années de préparation à la fac — histoire que ça ne gonfle pas les chiffres du chômage et de continuer à allonger le temps d'études des élèves, pour aboutir à des niveaux tristement faibles.
Cette mesure n'avait qu'un intérêt : satisfaire ceux qui, comme toi, pensent que sélectionner est une solution parfaite, un mot magique qui va tout régler, sans réfléchir à ce que ça devrait créer comme responsabilités de la part de l'Etat : moyens pour les universités, vraie orientation, etc. Les anti-pédago sont donc ravis, ça y est, on va pouvoir taper sur du jeune trop bête pour venir à la fac ; ce qu'il devient et comment on en fait un adulte qui réussit sa vie et trouve du boulot, en revanche, on voit bien que ça ne vous intéresse pas beaucoup.
[...] .
Oui. Les élèves qui arrivent en LP devraient savoir un minimum lire et écrire, tu as raison. Ensuite le problème n'est peut être pas les filières pro "mal connues" mais dévalorisées par les dernières réformes qui font qu'un élève ne sachant ni lire et écrire obtient son bac (merci le bac pro trois ans) et obtient le droit d'entrer dans le supérieur quelque soit son niveau réel. L'autre problème est que les filières pro, jadis, permettaient d'entrer sur le marché du travail, c'était même leur finalité principale, mais ne le permettent plus. On veut sélectionner ou recruter à la fac, mais déjà ce qui serait bon c'est de ne pas mentir à nos jeunes durant des années de scolarité avant de leur balancer une forme de sélection à l'entrée dans le supérieur. Déjà, ne pas mentir serait de leur assurer que leur scolarité a une véritable valeur et pour les filières professionnelles de ne pas les dévaloriser et déprofessionnaliser à chaque réforme (ce qui va encore être le cas avec la prochaine réforme, "déforme").
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