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- Ramanujan974Érudit
Je trouve l'administration de plus en plus complaisante avec les élèves qui ont des problèmes de santé.
En gros, comme ils sont malades, on ne peut rien leur reprocher, ni à leur parents. Avec des beaux discours moralisateurs "vous vous rendez compte, elle est anorexique/boulimique/hyperactive/etc, c'est terrible pour un parent. On ne peut pas l'accabler en plus".
Avec les injonctions "il faut l'aider, l'accompagner, etc"
Ca me tape sur le système.
Autant je suis d'accord pour que l'état de santé puisse excuser les absences, le manque de travail et les mauvaises notes, autant ça me gonfle que cela autorise l'insolence et les comportements déplacés ou provocateurs.
Suis-je un monstre insensible à la souffrance humaine ?
En gros, comme ils sont malades, on ne peut rien leur reprocher, ni à leur parents. Avec des beaux discours moralisateurs "vous vous rendez compte, elle est anorexique/boulimique/hyperactive/etc, c'est terrible pour un parent. On ne peut pas l'accabler en plus".
Avec les injonctions "il faut l'aider, l'accompagner, etc"
Ca me tape sur le système.
Autant je suis d'accord pour que l'état de santé puisse excuser les absences, le manque de travail et les mauvaises notes, autant ça me gonfle que cela autorise l'insolence et les comportements déplacés ou provocateurs.
Suis-je un monstre insensible à la souffrance humaine ?
- mamieprofExpert spécialisé
J'ai plusieurs élèves avec de graves pathologies qui n'abusent jamais, ne boivent pas et ne mangent pas en cours, ne sortent pas au milieu du cours alors qu'ils sont autorisés à le faire. D'autres qui n'ont pas des maladies avérées et certifiées par un médecin se permettent tout et n'importe quoi et chaque dérapage est expliqué/ autorisé par un mail de 100 lignes des parents sur l ENT copie la direction qui va dans leur sens... Récemment on a mis des mises en garde absences et travail à un élève qui vient quand il veut et sèche toutes les évaluations. Il est tombé sur les profs en sdp pour nous demander des comptes. Quand on lui a expliqué il nous a dit "mais je suis malade" . Une collègue a dit qu'il n'y avait pas de dossier, de PAI etc alors il nous a dit violemment "mais je suis dépressif, c'est pas un motif valable pour rater les cours ?"
- roxanneOracle
L'enfant malade a souvent envie de se faire oublier, et ne revendique pas sa maladie. J regardais ce matin pendant une surveillance de bac blanc la liste impressionnante d'élèves bénéficiant de dispositions spéciales pour les examens (liste d'ailleurs collée sur un bureau à la vue de tous..). Alors, il y avait évidemment, les élèves handicapés, diabétiques, dys bénéficiant ou pas d'ailleurs d'aménagement, mais en tout cas signalés. Et puis d'autres "sujets à des crises possibles" dont les aménagements consistaient à pouvoir se lever autant de fois qu'ils le voulaient, sortir dans la cour (!!), être dispensés de telle ou telle épreuve (un bac L sans langue, c'est bien!).Je suis un peu dubitative.
- SlinkyNiveau 10
roxanne a écrit: Et puis d'autres "sujets à des crises possibles" dont les aménagements consistaient à pouvoir se lever autant de fois qu'ils le voulaient, sortir dans la cour (!!), être dispensés de telle ou telle épreuve (un bac L sans langue, c'est bien!).Je suis un peu dubitative.
Comment est-ce possible ?
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Her steps--slow, deliberate, and challenging, the set of her sleek head and her slender shoulders, the swing of her straight body, the slight swaying of her hips, are more deadly than all the leopard skins and languors of the old-time vampire. Here is Slinky!
- G'zNiveau 6
Ça me désole ! Je soutiens le coup de gueule de mon collègue 😩
- Fesseur ProGuide spirituel
De plus en plus effectivement d'aménagements notamment pour le DNB qu'avant.
Et pour des élèves qu'on connait bien, qui n'en ont pas forcément besoin et qui ne s'en servent pas, comme le tiers-temps supplémentaire par exemple, guère utile pour nombre d'entre eux.
Mais ils ont des PAP ou autres donc bon...
Et pour des élèves qu'on connait bien, qui n'en ont pas forcément besoin et qui ne s'en servent pas, comme le tiers-temps supplémentaire par exemple, guère utile pour nombre d'entre eux.
Mais ils ont des PAP ou autres donc bon...
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Pourvu que ça dure...
- zeprofGrand sage
*mode cynique on* bah de toutes façons, du moment qu'on les garde bien au chaud... c'est bien l'essentiel non ? *mode cynique off*
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- Une passanteEsprit éclairé
Certains cas sont en effet surprenants, mais pour le fait de pouvoir se lever autant de fois que nécessaire, cela peut être lié à certaines maladies articulaires (dont on ne parlait pas autrefois mais qui sont mieux connues aujourd'hui).
- RabelaisVénérable
J'ai bien peur qu'on en arrive là, tout doucement, à force de " bonne volonté".zeprof a écrit:*mode cynique on* bah de toutes façons, du moment qu'on les garde bien au chaud... c'est bien l'essentiel non ? *mode cynique off*
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- JPhMMDemi-dieu
Je ne suis pas compétent pour gérer les pathologies.Ramanujan974 a écrit:Je trouve l'administration de plus en plus complaisante avec les élèves qui ont des problèmes de santé.
En gros, comme ils sont malades, on ne peut rien leur reprocher, ni à leur parents. Avec des beaux discours moralisateurs "vous vous rendez compte, elle est anorexique/boulimique/hyperactive/etc, c'est terrible pour un parent. On ne peut pas l'accabler en plus".
Avec les injonctions "il faut l'aider, l'accompagner, etc"
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- User17095Érudit
Pas besoin d'être compétent comme, par exemple, un médecin, il suffit de distinguer :
- le bon malade, celui qui souffre en silence, et ne demande pas de travail supplémentaire
- le mauvais malade, celui chez qui ça se traduit par un comportement pas discret, ou qui a besoin d'un accompagnement
C'est un peu comme le bon pauvre et le mauvais pauvre à l'époque des dames patronnesses (mais ça, "l'administration", que peut-elle y comprendre ?).
Sinon une fois le mauvais esprit mis de côté, on peut aussi se rappeler que d'une part, les pathologies ne sont jamais faciles à vivre pour celui qui en souffre, donc que ça a forcément des impacts sur la scolarité et l'entourage, et que d'autre part, la maladie et le handicap faisant encore et toujours l'objet fréquent de mises à l'écart et de stigmatisations, de nombreuses familles deviennent vite agressives par peur.
La meilleure façon de désamorcer, et à terme d'accompagner harmonieusement, c'est encore le dialogue...
- le bon malade, celui qui souffre en silence, et ne demande pas de travail supplémentaire
- le mauvais malade, celui chez qui ça se traduit par un comportement pas discret, ou qui a besoin d'un accompagnement
C'est un peu comme le bon pauvre et le mauvais pauvre à l'époque des dames patronnesses (mais ça, "l'administration", que peut-elle y comprendre ?).
Sinon une fois le mauvais esprit mis de côté, on peut aussi se rappeler que d'une part, les pathologies ne sont jamais faciles à vivre pour celui qui en souffre, donc que ça a forcément des impacts sur la scolarité et l'entourage, et que d'autre part, la maladie et le handicap faisant encore et toujours l'objet fréquent de mises à l'écart et de stigmatisations, de nombreuses familles deviennent vite agressives par peur.
La meilleure façon de désamorcer, et à terme d'accompagner harmonieusement, c'est encore le dialogue...
- SalsepareilleÉrudit
Dans mes bons jours je favorise le dialogue.
Dans mes jours normaux je ne dis rien et m'adapte.
Dans mes mauvais jours, je pense parfois avec beaucoup de cynisme que s'il faut accepter toutes ces situations, alors cela devrait être pareil pour les adultes.
Après tout, je suis une famille monoparentale (donc fatigue accrue), je devrais avoir un temps partiel de droit. Mon périnée n'est pas remis et ne le sera peut-être jamais: l'établissement doit en tenir compte et faire en sorte que je puisse sortir de salle quand je le veux! J'ai un problème aux yeux: je fatigue très vite, malgré une correction suffisante. Je devrais avoir un allégement de copies et être exempte de correction d'examen: au bout de 20 copies ma vue se trouble. Bon, je suis aussi d'une timidité maladive... Le travail en équipe et la communication avec les collègues, notamment, ça ne passe pas. Donc les EPI, l'AP en binôme... très peu pour moi. Certes je n'ai pas de certificat médical, mais un peu de compréhension et de bienveillance ne seraient pas de trop. Avec toutes ces tares (famille monoparentale, périnée mauvais, vue mauvaise, timidité...) je pense que ça justifie un PAP (pour la vue et le périnée je pense pouvoir avoir un justificatif!), avec pourquoi pas un aménagement de l'emploi du temps (le vendredi après-midi c'est là que ma vue est la plus mauvaise! Elle me cause de sacrées migraines). Mais bon: mon salaire doit rester celui d'un temps plein, sinon ce n'est pas juste, et j'écrirai un papillon pronote d'une page au rectorat pour me plaindre de discrimination.
Bon, c'est un post horrible plein de cynisme que je mets...
Toute la difficulté comme le dit Pogo (on peut abréger en mettant Pogo?) consiste à distinguer le bon malade du mauvais malade. Pas si évident... Et je me suis toujours demandée si les chefs d'établissement arrivent aussi à distinguer, chez les adultes, les bons malades (ceux qui souffrent de je ne sais quoi, mais qui ne disent rien, ne voulant pas étaler la vie perso au boulot) des mauvais malades (ils ont toujours quelque chose). Sûrement pas évident non plus.
PS: petit rajout... C'est fou ce qu'il y a comme enseignants malades les jours de correction d'examen!
Dans mes jours normaux je ne dis rien et m'adapte.
Dans mes mauvais jours, je pense parfois avec beaucoup de cynisme que s'il faut accepter toutes ces situations, alors cela devrait être pareil pour les adultes.
Après tout, je suis une famille monoparentale (donc fatigue accrue), je devrais avoir un temps partiel de droit. Mon périnée n'est pas remis et ne le sera peut-être jamais: l'établissement doit en tenir compte et faire en sorte que je puisse sortir de salle quand je le veux! J'ai un problème aux yeux: je fatigue très vite, malgré une correction suffisante. Je devrais avoir un allégement de copies et être exempte de correction d'examen: au bout de 20 copies ma vue se trouble. Bon, je suis aussi d'une timidité maladive... Le travail en équipe et la communication avec les collègues, notamment, ça ne passe pas. Donc les EPI, l'AP en binôme... très peu pour moi. Certes je n'ai pas de certificat médical, mais un peu de compréhension et de bienveillance ne seraient pas de trop. Avec toutes ces tares (famille monoparentale, périnée mauvais, vue mauvaise, timidité...) je pense que ça justifie un PAP (pour la vue et le périnée je pense pouvoir avoir un justificatif!), avec pourquoi pas un aménagement de l'emploi du temps (le vendredi après-midi c'est là que ma vue est la plus mauvaise! Elle me cause de sacrées migraines). Mais bon: mon salaire doit rester celui d'un temps plein, sinon ce n'est pas juste, et j'écrirai un papillon pronote d'une page au rectorat pour me plaindre de discrimination.
Bon, c'est un post horrible plein de cynisme que je mets...
Toute la difficulté comme le dit Pogo (on peut abréger en mettant Pogo?) consiste à distinguer le bon malade du mauvais malade. Pas si évident... Et je me suis toujours demandée si les chefs d'établissement arrivent aussi à distinguer, chez les adultes, les bons malades (ceux qui souffrent de je ne sais quoi, mais qui ne disent rien, ne voulant pas étaler la vie perso au boulot) des mauvais malades (ils ont toujours quelque chose). Sûrement pas évident non plus.
PS: petit rajout... C'est fou ce qu'il y a comme enseignants malades les jours de correction d'examen!
- OlympiasProphète
Sans faire de mauvais esprit, je suis toujours un peu interloquée quand je vois le fossé entre mon fils, autiste, qui a dû manquer, dans toute sa scolarité, moins de jours de classe ....et certains élèves pour lesquels on fait preuve d'une indulgence voire d'aménagements sans justification réelle.
- egometDoyen
Ramanujan974 a écrit:
Suis-je un monstre insensible à la souffrance humaine ?
On peut aisément retourner la question: vas-tu encourager les enfants à devenir des monstres insensibles à la souffrance humaine?
S'occuper de celui qui souffre, très bien. Autant que nécessaire et même plus.
Accorder des passe-droits à des hyperactifs, attention à ne pas en faire des enfants capricieux qui vont bouffer les autres: les professeurs, les élèves, leurs parents.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- Ramanujan974Érudit
egomet a écrit:Ramanujan974 a écrit:
Suis-je un monstre insensible à la souffrance humaine ?
On peut aisément retourner la question: vas-tu encourager les enfants à devenir des monstres insensibles à la souffrance humaine?
S'occuper de celui qui souffre, très bien. Autant que nécessaire et même plus.
Accorder des passe-droits à des hyperactifs, attention à ne pas en faire des enfants capricieux qui vont bouffer les autres: les professeurs, les élèves, leurs parents.
Tout à fait d'accord avec toi !
Donner les polys des cours, réexpliquer certaines notions, faire revoir les devoirs pour les élèves qui ont manqué des cours, pas de problème.
Mais tolérer qu'une fille s'épile les sourcils en cours et rende copie blanche sous prétexte qu'elle est malade, pas d'accord.
Pourtant, c'est ce que l'administration attend de nous. Bienveillance, empathie, blabla.
- cubeNiveau 8
Mais de quelle maladie bizarroïde cette jeune fille est-elle atteinte qui nécessite une épilation en urgence ? Un hirsutisme galopant ? Une phanérophobie ? (oui, j'ai cherché exprès le mot sur internet ...)Ramanujan974 a écrit:Donner les polys des cours, réexpliquer certaines notions, faire revoir les devoirs pour les élèves qui ont manqué des cours, pas de problème.
Mais tolérer qu'une fille s'épile les sourcils en cours et rende copie blanche sous prétexte qu'elle est malade, pas d'accord.
Pourtant, c'est ce que l'administration attend de nous. Bienveillance, empathie, blabla.
Je suis tout à fait d'accord pour faire des aménagements, mais en rapport avec la pathologie. Ce n'est d'ailleurs pas toujours évident d'avoir les informations, secret médical oblige : pas facile de s'adapter quand on ne sait pas à quoi on doit s'adapter. Et parfois les élèves (ou leurs parents : j'ai le cas cette année) ne veulent pas que les autres s'aperçoivent qu'ils ont des adaptations pour ne pas passer pour les chouchous. Et puis, on aménage, on aménage, ça ne résout pas le problème de fond qu'a l'élève, ça compense juste un peu. Il faut toujours qu'il se prenne en main et travaille dur pour pallier ses difficultés
Ce qui me rend triste, c'est quand des élèves sont visiblement dys, que leurs parents ne veulent pas l'admettre, et qu'on n'a rien dans le dossier pour mettre en place des aides. J'ai une petite en 4ème qui a de groooossses difficultés, à mon avis dyslexique et peut-être dyspraxique aussi si je compare son cas à des dys "repérés" que j'ai eu précédemment. Elle n'a aucune aide, et je vais éviter de vous donner mon avis sur sa mère . Elle se donne un mal de chien mais n'arrive pas à grand chose, alors que son voisin de table, dys "certifié" attend qu'on lui donne tout dans le bec et la regarde de haut.
- AnguaGrand sage
Je vais en rajouter une couche au sujet de la prise en charge : aider un élève qui a des besoins particuliers, prendre du temps pour adapter des documents, copier un morceau de cours pour lui, reprendre une explication, l'aider à s'organiser et ainsi de suite, bien sûr. MAIS... mais. Tout cela prend du temps pour moi aussi, du temps de préparation, avant/pendant/après le cours. Il y a franchement des années où je ne serais pas contre une petite décharge (selon quantité de travail) pour justement travailler correctement avec ces élèves : me documenter sur ses difficultés, revoir la version d'un document, prendre les 10 minutes de plus dont il a besoin et j'en passe.
Bref, que ce soit pris en compte que comme "vous n'avez qu'à...", parce que bon des dys en tout genre, pour prendre cet exemple, je commence à en avoir assez vu pour savoir que les mêmes conseils sont donnés par des élèves totalement différents. J'ai eu une élève dys 1ère de sa classe. J'ai eu un élève dys qui apportait son manuel une fois dans l'année... je vous laisse imaginer l'écart de motivation et de boulot. A quel moment est-ce lié à leur dys** ou à leur personnalité, on ne peut pas toujours trancher, mais nous donner un peu plus de temps pour EUX, ce serait enfin une bonne chose...
Quand aux comportements particuliers à autoriser... je ne sais pas. Je ne me sens pas compétente. Par contre, c'est sûr qu'ils se multiplient. Meilleure connaissance des pathologies au fil des années et laxisme grandissant, je suis sûre que les deux s'additionnent, mais faire le tri...
Bref, que ce soit pris en compte que comme "vous n'avez qu'à...", parce que bon des dys en tout genre, pour prendre cet exemple, je commence à en avoir assez vu pour savoir que les mêmes conseils sont donnés par des élèves totalement différents. J'ai eu une élève dys 1ère de sa classe. J'ai eu un élève dys qui apportait son manuel une fois dans l'année... je vous laisse imaginer l'écart de motivation et de boulot. A quel moment est-ce lié à leur dys** ou à leur personnalité, on ne peut pas toujours trancher, mais nous donner un peu plus de temps pour EUX, ce serait enfin une bonne chose...
Quand aux comportements particuliers à autoriser... je ne sais pas. Je ne me sens pas compétente. Par contre, c'est sûr qu'ils se multiplient. Meilleure connaissance des pathologies au fil des années et laxisme grandissant, je suis sûre que les deux s'additionnent, mais faire le tri...
- YazilikayaNeoprof expérimenté
Angua a écrit:Je vais en rajouter une couche au sujet de la prise en charge : aider un élève qui a des besoins particuliers, prendre du temps pour adapter des documents, copier un morceau de cours pour lui, reprendre une explication, l'aider à s'organiser et ainsi de suite, bien sûr. MAIS... mais. Tout cela prend du temps pour moi aussi, du temps de préparation, avant/pendant/après le cours. Il y a franchement des années où je ne serais pas contre une petite décharge (selon quantité de travail) pour justement travailler correctement avec ces élèves : me documenter sur ses difficultés, revoir la version d'un document, prendre les 10 minutes de plus dont il a besoin et j'en passe.
Bref, que ce soit pris en compte que comme "vous n'avez qu'à...", parce que bon des dys en tout genre, pour prendre cet exemple, je commence à en avoir assez vu pour savoir que les mêmes conseils sont donnés par des élèves totalement différents. J'ai eu une élève dys 1ère de sa classe. J'ai eu un élève dys qui apportait son manuel une fois dans l'année... je vous laisse imaginer l'écart de motivation et de boulot. A quel moment est-ce lié à leur dys** ou à leur personnalité, on ne peut pas toujours trancher, mais nous donner un peu plus de temps pour EUX, ce serait enfin une bonne chose...
Quand aux comportements particuliers à autoriser... je ne sais pas. Je ne me sens pas compétente. Par contre, c'est sûr qu'ils se multiplient. Meilleure connaissance des pathologies au fil des années et laxisme grandissant, je suis sûre que les deux s'additionnent, mais faire le tri...
- AnguaGrand sage
Et j'ajouterais une râlerie tarte à la crème : si vraiment on voulait prendre en compte les difficultés des élèves, pour raison de santé ou d'autre chose, peut-être faudrait-il arrêter de les mettre à 28 par classe... j'ai une pensée pour l'élève dysorthographique que j'ai cette année en 4e. Avec lui, des élèves avec des problématiques familiales déstructurantes, trois allophones, un hyperactif, des collégiens simplement bavards et simplement collégiens... matériellement, je (comme mes collègues) passe du temps à instaurer un calme suffisant pour faire cours, et une bonne moitié aurait besoin de quelques minutes pour eux tout seuls, ou juste d'un conseil ("écris là", "non, relis ta leçon", "ce mot-là veut dire ça..."). J'ai l'impression de faire de mon mieux pour eux. Mais objectivement ce "mieux" serait bien mieux pour tout le monde s'ils étaient un poil moins nombreux.
Et c'est ainsi qu'il faut prioriser, et que c'est cruel.
Et c'est ainsi qu'il faut prioriser, et que c'est cruel.
- RabelaisVénérable
Totalement d'accord.Angua a écrit:Et j'ajouterais une râlerie tarte à la crème : si vraiment on voulait prendre en compte les difficultés des élèves, pour raison de santé ou d'autre chose, peut-être faudrait-il arrêter de les mettre à 28 par classe... j'ai une pensée pour l'élève dysorthographique que j'ai cette année en 4e. Avec lui, des élèves avec des problématiques familiales déstructurantes, trois allophones, un hyperactif, des collégiens simplement bavards et simplement collégiens... matériellement, je (comme mes collègues) passe du temps à instaurer un calme suffisant pour faire cours, et une bonne moitié aurait besoin de quelques minutes pour eux tout seuls, ou juste d'un conseil ("écris là", "non, relis ta leçon", "ce mot-là veut dire ça..."). J'ai l'impression de faire de mon mieux pour eux. Mais objectivement ce "mieux" serait bien mieux pour tout le monde s'ils étaient un poil moins nombreux.
Et c'est ainsi qu'il faut prioriser, et que c'est cruel.
Si nous n'étions pas professeurs dans la même matiere, j'aurais dit que tu enseignais à ma classe de 4A.
Je serais plus tranchée encore : il n'y a aucune prise en charge ni aucune inclusion réussie possible en l'état actuel de composition des classes. Point final.
On se tamponnera le coquillart autant qu'on voudra, on logicielera les écrits tant qu'on voudra, on trouera les dictées, on différenciera mais on n'accordera pas l'attention, le soin, l'aide individualisée nécessaire à ce que ces amenagements et cette inclusion soient utiles.
Ce n'est que pis aller.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- OlympiasProphète
Tout est dit. Ou presque. Tant qu'on nous colle de tels effectifs, c'est peu efficace.
- G'zNiveau 6
Olympias a écrit:Tout est dit. Ou presque. Tant qu'on nous colle de tels effectifs, c'est peu efficace.
La question que je me pose est : que font les " supérieurs hiérarchiques " face aux autorités hiérarchiques ? ( la réponse est : s'écraser et imposer aux enseignants de gérer. ..... mais chuuuuuuuuuuuuut )
- AsarteLilithBon génie
Rabelais a écrit:Totalement d'accord.Angua a écrit:Et j'ajouterais une râlerie tarte à la crème : si vraiment on voulait prendre en compte les difficultés des élèves, pour raison de santé ou d'autre chose, peut-être faudrait-il arrêter de les mettre à 28 par classe... j'ai une pensée pour l'élève dysorthographique que j'ai cette année en 4e. Avec lui, des élèves avec des problématiques familiales déstructurantes, trois allophones, un hyperactif, des collégiens simplement bavards et simplement collégiens... matériellement, je (comme mes collègues) passe du temps à instaurer un calme suffisant pour faire cours, et une bonne moitié aurait besoin de quelques minutes pour eux tout seuls, ou juste d'un conseil ("écris là", "non, relis ta leçon", "ce mot-là veut dire ça..."). J'ai l'impression de faire de mon mieux pour eux. Mais objectivement ce "mieux" serait bien mieux pour tout le monde s'ils étaient un poil moins nombreux.
Et c'est ainsi qu'il faut prioriser, et que c'est cruel.
Si nous n'étions pas professeurs dans la même matiere, j'aurais dit que tu enseignais à ma classe de 4A.
Je serais plus tranchée encore : il n'y a aucune prise en charge ni aucune inclusion réussie possible en l'état actuel de composition des classes. Point final.
On se tamponnera le coquillart autant qu'on voudra, on logicielera les écrits tant qu'on voudra, on trouera les dictées, on différenciera mais on n'accordera pas l'attention, le soin, l'aide individualisée nécessaire à ce que ces amenagements et cette inclusion soient utiles.
Ce n'est que pis aller.
J'ai des élèves à moins que 28 (REP) et j'ai le même sentiment.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- RabelaisVénérable
Avec toutes les problématiques sociales compliquées que les enfants rencontrent en REP, je crois qu'on peut diviser par deux l'effectif avant de penser à servir à quoi que ce soit pour qui que ce soit.AsarteLilith a écrit:Rabelais a écrit:Totalement d'accord.Angua a écrit:Et j'ajouterais une râlerie tarte à la crème : si vraiment on voulait prendre en compte les difficultés des élèves, pour raison de santé ou d'autre chose, peut-être faudrait-il arrêter de les mettre à 28 par classe... j'ai une pensée pour l'élève dysorthographique que j'ai cette année en 4e. Avec lui, des élèves avec des problématiques familiales déstructurantes, trois allophones, un hyperactif, des collégiens simplement bavards et simplement collégiens... matériellement, je (comme mes collègues) passe du temps à instaurer un calme suffisant pour faire cours, et une bonne moitié aurait besoin de quelques minutes pour eux tout seuls, ou juste d'un conseil ("écris là", "non, relis ta leçon", "ce mot-là veut dire ça..."). J'ai l'impression de faire de mon mieux pour eux. Mais objectivement ce "mieux" serait bien mieux pour tout le monde s'ils étaient un poil moins nombreux.
Et c'est ainsi qu'il faut prioriser, et que c'est cruel.
Si nous n'étions pas professeurs dans la même matiere, j'aurais dit que tu enseignais à ma classe de 4A.
Je serais plus tranchée encore : il n'y a aucune prise en charge ni aucune inclusion réussie possible en l'état actuel de composition des classes. Point final.
On se tamponnera le coquillart autant qu'on voudra, on logicielera les écrits tant qu'on voudra, on trouera les dictées, on différenciera mais on n'accordera pas l'attention, le soin, l'aide individualisée nécessaire à ce que ces amenagements et cette inclusion soient utiles.
Ce n'est que pis aller.
J'ai des élèves à moins que 28 (REP) et j'ai le même sentiment.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- mamieprofExpert spécialisé
Slinky75 a écrit:roxanne a écrit: Et puis d'autres "sujets à des crises possibles" dont les aménagements consistaient à pouvoir se lever autant de fois qu'ils le voulaient, sortir dans la cour (!!), être dispensés de telle ou telle épreuve (un bac L sans langue, c'est bien!).Je suis un peu dubitative.
Comment est-ce possible ?
Alors nous avons eu une élève avec les 1/3 temps au BB qui n'avait pas de temps additionnel mais sa mère a demandé à la direction de la faire composer dans une salle avec peu de personnes car lors des épreuves de première le bruit de ceux qui secouent comme des fous leur "blanco" ou de ceux qui grignotaient l'a énormément perturbée et bien elle a été installée dans une salle avec 3 autres élèves
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