- lapetitemuExpert
Voilà, à la fin de mon cours en quatrième sur les points de vue, une élève m'a posé cette question : pourquoi choisir la troisième personne dans un récit en point de vue interne ? A part lui répondre que c'était une convention ancienne en littérature et que, finalement, le choix du "je" était assez récent, je n'ai pas su lui dire grand-chose.
Je me tourne donc vers vous : pourquoi la première personne du singulier ne s'est-elle imposée en littérature que tardivement ? (Et encore, je dis ça, mais si ça se trouve, je me trompe)
Je me tourne donc vers vous : pourquoi la première personne du singulier ne s'est-elle imposée en littérature que tardivement ? (Et encore, je dis ça, mais si ça se trouve, je me trompe)
- FanchetteNiveau 5
Bonsoir,
Pour la partie narration interne qui s'est imposée tardivement, ça se conteste avec des exemples qui remontent à l'Antiquité (Pétrone, Apulée pour le roman latin ; pour le roman grec je passe la main, je n'y connais rien). Je pourrais aussi citer un exemple du moyen-âge comme Le Livre du voir dit (Fanchette, agrégation cuvée 2002 - ou était-ce 2001 ?), au XVIIe siècle... Meuh bon, je crois que c'est quand même un peu pointu.
Pour le choix du point de vue interne, j'y réfléchis et je reviens après le repas, quelqu'un aura peut-être une réponse !
C'est quand même sympa d'avoir un élève capable de poser des questions pareilles !
Pour la partie narration interne qui s'est imposée tardivement, ça se conteste avec des exemples qui remontent à l'Antiquité (Pétrone, Apulée pour le roman latin ; pour le roman grec je passe la main, je n'y connais rien). Je pourrais aussi citer un exemple du moyen-âge comme Le Livre du voir dit (Fanchette, agrégation cuvée 2002 - ou était-ce 2001 ?), au XVIIe siècle... Meuh bon, je crois que c'est quand même un peu pointu.
Pour le choix du point de vue interne, j'y réfléchis et je reviens après le repas, quelqu'un aura peut-être une réponse !
C'est quand même sympa d'avoir un élève capable de poser des questions pareilles !
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21st Century Schizoid Woman - Chaos under construction
- nitescenceÉrudit
Je sais que tu es au collège, mais le point de vue interne n'existe pas : je suppose que tu veux parler de la focalisation interne ? Je n'*** pas les mouches avec la terminologie, car, la focalisation, c'est la façon dont le narrateur délivre l'information. Ça n'a rien à voir avec le fait que le narrateur soit homo ou hétérodiégétique. C'est sur deux plans différents, qu'on ne distingue plus si on parle de point de vue. Mais je ne suis pas sûr que ce soit transposable au collège...
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- lapetitemuExpert
Oui, oui, je suis en collège, et du coup, oui on parle de point de vue.
Tu fais bien cependant de préciser, car ça me donne en effet une piste pour répondre à mon élève : on peut effectivement avoir un récit dans lequel le narrateur n'est pas un personnage, mais qui choisit de délivrer l'information telle que la verrait le personnage principal.
Mon élève est une bonne élève, en effet, le genre qui te pousse dans tes limites et te force à réfléchir à des choses que tu enseignes mécaniquement... ça fait du bien, c'est sûr !
Tu fais bien cependant de préciser, car ça me donne en effet une piste pour répondre à mon élève : on peut effectivement avoir un récit dans lequel le narrateur n'est pas un personnage, mais qui choisit de délivrer l'information telle que la verrait le personnage principal.
Mon élève est une bonne élève, en effet, le genre qui te pousse dans tes limites et te force à réfléchir à des choses que tu enseignes mécaniquement... ça fait du bien, c'est sûr !
- SeiGrand Maître
lapetitemu a écrit:Voilà, à la fin de mon cours en quatrième sur les points de vue, une élève m'a posé cette question : pourquoi choisir la troisième personne dans un récit en point de vue interne ? A part lui répondre que c'était une convention ancienne en littérature et que, finalement, le choix du "je" était assez récent, je n'ai pas su lui dire grand-chose.
Je me tourne donc vers vous : pourquoi la première personne du singulier ne s'est-elle imposée en littérature que tardivement ? (Et encore, je dis ça, mais si ça se trouve, je me trompe)
Dès le XVIIIe, il y a beaucoup de récits rédigés à la première personne. Je pense en vrac à tous les romans épistolaires, ou bien à Robinson Crusoé, Manon Lescaut, La Religieuse...
La force d'un récit à la 3e personne, c'est que les points de vue peuvent varier très rapidement et même se confondre, le lecteur hésitant à trancher entre un point de vue interne ou externe.
Edit : je ne suis pas certaine d'avoir vraiment compris ta question, pardon, j'ai peut-être répondu complètement à côté...
- Kan-gourouFidèle du forum
Pour ma part, avec un récit à la première personne, j'ai toujours l'impression qu'il y a tromperie: le narrateur-personnage donne sa version donc celle qui l'arrange. Alors qu'avec la troisième personne, le narrateur raconte ce que perçoit et pense le personnage sans que celui-ci puisse filtrer les informations données au lecteur. Je ne sais pas si je suis très claire...
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Travaux en cours...
- FanchetteNiveau 5
nitescence a écrit:Je sais que tu es au collège, mais le point de vue interne n'existe pas : je suppose que tu veux parler de la focalisation interne ? Je n'*** pas les mouches avec la terminologie, car, la focalisation, c'est la façon dont le narrateur délivre l'information. Ça n'a rien à voir avec le fait que le narrateur soit homo ou hétérodiégétique. C'est sur deux plans différents, qu'on ne distingue plus si on parle de point de vue. Mais je ne suis pas sûr que ce soit transposable au collège...
De fait, au collège (et au lycée aussi, du moins dans les manuels) on considère que focalisation et point de vue sont synonymes, pour ne pas trop compliquer les choses.
Pour le choix de la focalisation interne, donc, pourrait-on lui trouver l'avantage de créer une distance que le narrateur interne n'aurait pas forcément ? Cette distance me semble utile en particulier dans le roman d'analyse (La Princesse de Clèves par exemple).
Mais je ne suis pas une spécialiste dans ce domaine, donc je raconte peut-être n'importe quoi.
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- CathEnchanteur
A ce props, ce serait bien si on apprenait cette distinction entre focalisation et point de vue aux élèves de collège... car franchement arriver 4 ans plus tard pour leur dire "Hé ! Vous savez quoi ? En fait...", c'est bizarre... et ils me regardent d'un oeil suspicieux genre Ouais ouais c'est ça, cause toujours...
Et c'est pas comme si c'était compliqué, en plus.
Et c'est pas comme si c'était compliqué, en plus.
- egometDoyen
Kan-gourou a écrit:Pour ma part, avec un récit à la première personne, j'ai toujours l'impression qu'il y a tromperie: le narrateur-personnage donne sa version donc celle qui l'arrange. Alors qu'avec la troisième personne, le narrateur raconte ce que perçoit et pense le personnage sans que celui-ci puisse filtrer les informations données au lecteur. Je ne sais pas si je suis très claire...
En effet, à la première personne, il s'agit d'un témoignage, donc sujet à caution. A la troisième personne il s'agit d'une sorte d'observation de l'intimité du personnage par un narrateur omniscient.
Le choix de la troisième personne autorise aussi à changer régulièrement de point de vue. On peut rentrer dans les pensées d'un personnage, puis d'un autre sans souci de cohérence. A la première personne, ça risquerait d'être plus confus.
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