Serez-vous en grève le 22 mars?
- XIIINeoprof expérimenté
K1nase a écrit:XIII a écrit:
Construis ton mouvement, deviens un leader, montre nous le chemin!
On peut créer son propre syndicat sans être affilié à une organisation syndicale pré-existante ? Il me semblait que non.
Il est tellement fort et inventif qu'il trouvera...
- ErgoDevin
Il est probable que j'aie mal compris ce que vous disiez au départ alors mais qu'entendez-vous par le fait que si tout le monde a "favorable", ça donne plus de poids au dossier ?K1nase a écrit:Je ne comprends pas ce que vous dites. De plus, dans la majorité des filières, il a été annoncé qu'un algorithme sera utilisé pour sélectionner les dossiers excellents, et qu'ensuite une intervention humaine se penchera sur les autres dossiers, en prenant en compte les avis et les notes (alors, oui, il y a des variations locales selon les filières). Mais le cœur de ma question, c'est que la "sélection" qui touchera les personnes en attente qui ne seront pas prises pour cause de manque de place est très minoritaire (l'an dernier 170 licences sur 2600, soit 6,5 %).Ergo a écrit:Tout dépend de la façon dont les dossiers sont examinés, s'il y a quelqu'un pour les examiner et si ces personnes ont une espèce de mandat pour sélectionner par les notes. Si c'est un programme, ça n'aura en effet pas beaucoup d'impact.K1nase a écrit:Alors, je réagis à un bout très spécifique probablement un peu HS et m'en excuse pas avance.
Mais j'ai pas compris cette histoire. Considérant que les avis ne seront pris en compte que pour les filières non-sélectives qui dépassent leur capacité d'accueil, est-ce que cette stratégie aurait vraiment un effet ?
(Surtout qu'au final, si tout le monde a favorable, ça donne plus de poids au reste du dossier, à savoir les notes, donc au final si tout le monde fait ça le système sera plus strict et moins de personnes seront envoyées au casse-pipe).
Donc en quoi cela bloquerait le système ?
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- IlonaHabitué du forum
XIII a écrit: 90% d'une profession en grève LE même un jour avec menace de reconduite le lendemain, tu verrais que la chose serait vite pliée.
Probablement, mais cela n'aura jamais lieu.
En interne, les gens comparent le coût d'une telle démarche au bénéfice qu'ils pourraient en attendre, et lorsqu'ils regardent en arrière, les faits sont là, à chaque fois ils lâchent une journée de salaire pour rien.
Les syndicats sont dans une spirale de l'échec, ce qui doit rendre l'EN goguenarde, il n'y a pas d'autre solution qu'un changement radical de stratégie.
- K1naseNiveau 5
Ergo a écrit:Il est probable que j'aie mal compris ce que vous disiez au départ alors mais qu'entendez-vous par le fait que si tout le monde a "favorable", ça donne plus de poids au dossier ?K1nase a écrit:
Je ne comprends pas ce que vous dites. De plus, dans la majorité des filières, il a été annoncé qu'un algorithme sera utilisé pour sélectionner les dossiers excellents, et qu'ensuite une intervention humaine se penchera sur les autres dossiers, en prenant en compte les avis et les notes (alors, oui, il y a des variations locales selon les filières). Mais le cœur de ma question, c'est que la "sélection" qui touchera les personnes en attente qui ne seront pas prises pour cause de manque de place est très minoritaire (l'an dernier 170 licences sur 2600, soit 6,5 %).
Donc en quoi cela bloquerait le système ?
Les mentions sont pensées pour constituer un indicateur contextualisé de la "valeur" d'un élève. Dans l'idéal, avec les mentions on n'est pas obligé de mettre en regard la note de l'élève et sa moyenne par exemple. Moi qui suis un gros méchant prof, j'ai des élèves méritants mais moyennement talentueux qui se tapent un petit 11/20 de moyenne, mais comme la classe tourne à 9.5 et qu'ils sont sérieux, je mets favorable pour la majorité de leurs vœux, ça évite aux université de se taper le dossier en long en large et en travers, et ça module l'impact des notes. Mes chtiots élèves passeront devant des branleurs qui ont 13/20 avec moyenne à 14/20 d'autres collègues.
Mais si on mets "favorable" à tout le monde, ils se retrouvent tous sur le même plan. Et alors la survie de mes sérieux 11/20 face aux branleurs 13/20 (c'est un exemple caricatural, pastaper pastaper) repose sur l'honnêteté et la vigueur de la personne qui examinera leur dossier, et sur le fait qu'elle mette bien en regard la note avec les moyennes par exemple...
(Après je dis ça mais j'ai aussi prévu de mettre "favorable" à tous ceux qui demandent des filières non-tendues, puisque de toutes façons, leur dossier ne sera jamais évalué).
- stenchMonarque
Ilona a écrit:XIII a écrit: 90% d'une profession en grève LE même un jour avec menace de reconduite le lendemain, tu verrais que la chose serait vite pliée.
Probablement, mais cela n'aura jamais lieu.
Je suis de cet avis et c'est horrible de voir cela comme une fatalité alors qu'il n'en tient qu'à nous !
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"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend." Yannis Youlountas
"Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis."
- JaneBNeoprof expérimenté
Ilona a écrit:XIII a écrit: 90% d'une profession en grève LE même un jour avec menace de reconduite le lendemain, tu verrais que la chose serait vite pliée.
Probablement, mais cela n'aura jamais lieu.
En interne, les gens comparent le coût d'une telle démarche au bénéfice qu'ils pourraient en attendre, et lorsqu'ils regardent en arrière, les faits sont là, à chaque fois ils lâchent une journée de salaire pour rien.
Les syndicats sont dans une spirale de l'échec, ce qui doit rendre l'EN goguenarde, il n'y a pas d'autre solution qu'un changement radical de stratégie.
ça n'aura jamais lieu à cause de cette résignation. Qui a déjà obtenu quelque chose en restant passivement les bras croisés? Personne ...un combat, ça se mène et ce n'est pas à quelques militants purs et durs de le mener seuls.
Pour qu'un mouvement ait de l'ampleur, il faut qu'il soit massivement suivi . C'est aussi simple que cela ...Il ne tient qu'à nous comme le dit très justement Stench!
J'en viens à penser qu'on pourrait nous retirer 100 euros sur notre salaire que ça ne susciterait aucun tollé! ( Peut être certains se diraient -ils qu'il ne faut pas perdre plus en faisant une journée de grève )
- ErgoDevin
D'accord, je vois.K1nase a écrit:
Les mentions sont pensées pour constituer un indicateur contextualisé de la "valeur" d'un élève. Dans l'idéal, avec les mentions on n'est pas obligé de mettre en regard la note de l'élève et sa moyenne par exemple. Moi qui suis un gros méchant prof, j'ai des élèves méritants mais moyennement talentueux qui se tapent un petit 11/20 de moyenne, mais comme la classe tourne à 9.5 et qu'ils sont sérieux, je mets favorable pour la majorité de leurs vœux, ça évite aux université de se taper le dossier en long en large et en travers, et ça module l'impact des notes. Mes chtiots élèves passeront devant des branleurs qui ont 13/20 avec moyenne à 14/20 d'autres collègues.
Mais si on mets "favorable" à tout le monde, ils se retrouvent tous sur le même plan. Et alors la survie de mes sérieux 11/20 face aux branleurs 13/20 (c'est un exemple caricatural, pastaper pastaper) repose sur l'honnêteté et la vigueur de la personne qui examinera leur dossier, et sur le fait qu'elle mette bien en regard la note avec les moyennes par exemple...
(Après je dis ça mais j'ai aussi prévu de mettre "favorable" à tous ceux qui demandent des filières non-tendues, puisque de toutes façons, leur dossier ne sera jamais évalué).
Cela dit, pour la parenthèse finale, même en filière non tendue, on nous dit qu'il faudra examiner les dossiers puisque nous avons quand même une capacité d'accueil limitée par le nombre de TD/les locaux. Or, avec l'absence de hiérarchie des vœux, il pourrait y avoir 400 ou 500 étudiants qui font figurer notre filière dans leurs vœux et on ne peut pas dire "oui" aux 400 ou 500, la capacité d'accueil est deux fois inférieure à ça. Et pour l'instant, nous n'avons pas l'intention d'examiner les dossiers. Bon les 400/500, c'est hypothétique, évidemment.
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- K1naseNiveau 5
Ergo a écrit:
Cela dit, pour la parenthèse finale, même en filière non tendue, on nous dit qu'il faudra examiner les dossiers puisque nous avons quand même une capacité d'accueil limitée par le nombre de TD/les locaux. Or, avec l'absence de hiérarchie des vœux, il pourrait y avoir 400 ou 500 étudiants qui font figurer notre filière dans leurs vœux et on ne peut pas dire "oui" aux 400 ou 500, la capacité d'accueil est deux fois inférieure à ça. Et pour l'instant, nous n'avons pas l'intention d'examiner les dossiers. Bon les 400/500, c'est hypothétique, évidemment.
J'entends pas "tendue" toutes les filières qui vont vraiment avoir des problèmes de place, cela dit vous avez tout à fait raison mais il me semble que c'était déjà le cas avec l'ancien système (où tout le monde était "classé", même si le vœu était au fin fond des préférences).
Dans la pratique, il est probable (mais évidemment aucune certitude avant le 22 mai) que cela se décante assez rapidement après les premiers jours de réponses de candidats.
Dans tous les cas, même si 500 élève demandent une filière mais seuls 250 veulent y aller, s'il y a plus que 250 places, ces 250 élèves iront quelle que soit leur mention (et du coup, raison de plus pour mettre "favorable" à un élève moyen qui veut vraiment une filière non tendue).
- ErgoDevin
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« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- LefterisEsprit sacré
Tout à fait d'accord, mais pour lancer un mouvement, il faut parfois poser des banderilles. Et montrer aussi qu'on se bat pour des droits communs (retraites, indices, statuts...) et là, pas d'autre solution que des journées communes. Maintenant, je ne suis pas très optimiste, vu la veulerie globale de la profession, qui laisse tranquillement tuer l'E.N. et qui courbe l"échine, beaucoup espérant que son sort personnel restera supportable. J'en suis au point de me battre juste par principe, pour ne pas leur ressembler.Ilona a écrit:Personnellement, j'estime aussi que les grèves d'une journée sont stériles, nous saignent inutilement et nous enlèvent les forces qui nous seraient nécessaires pour tenir une stratégie bien pensée.
Et l'accumulation des échecs fait que plus personne n’adhère à la stratégie foireuse des syndicats (et c'est une syndiquée qui l'écrit, hélas!)
Quelle est cette stratégie bien pensée dont je parle ? C'est simple et tout le monde la connait ! Des mois en avance, les syndicats d'enseignants réunis en intersyndicales lancent un ultimatum au gouvernement en exigeant une hausse des salaires (à définir) sans quoi des grèves sont lancées pendant les périodes d'examens.
Evidemment, une ou deux rentrées mortes, avec menace de faire la même chose au moment des examens, grève du zèle (bac blancs, brevets blancs, projets, tout gelé..) et on entamerait vite les négociations.XIII a écrit:
90% d'une profession en grève LE même un jour avec menace de reconduite le lendemain, tu verrais que la chose serait vite pliée.
C'est déjà fait: le gel du point d'indice a fait perdre un mois de traitement depuis 2010 (plus de 8%). On ajoute les prélèvements qui augmentent et font dégringoler le net à chaque 1er janvier, quand on n'a pas pris d'échelon. Je ne compte pas ceux à cause du PPCR vont prendre 5 points,mais voir reculer leur prochain échelon, où ceux qui vont être barrés pour la HC à cause des quotas en baisse.JaneB a écrit:J'en viens à penser qu'on pourrait nous retirer 100 euros sur notre salaire que ça ne susciterait aucun tollé!
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- YazilikayaNeoprof expérimenté
Lefteris a écrit:Tout à fait d'accord, mais pour lancer un mouvement, il faut parfois poser des banderilles. Et montrer aussi qu'on se bat pour des droits communs (retraites, indices, statuts...) et là, pas d'autre solution que des journées communes. Maintenant, je ne suis pas très optimiste, vu la veulerie globale de la profession, qui laisse tranquillement tuer l'E.N. et qui courbe l"échine, beaucoup espérant que son sort personnel restera supportable. J'en suis au point de me battre juste par principe, pour ne pas leur ressembler.Ilona a écrit:Personnellement, j'estime aussi que les grèves d'une journée sont stériles, nous saignent inutilement et nous enlèvent les forces qui nous seraient nécessaires pour tenir une stratégie bien pensée.
Et l'accumulation des échecs fait que plus personne n’adhère à la stratégie foireuse des syndicats (et c'est une syndiquée qui l'écrit, hélas!)
Quelle est cette stratégie bien pensée dont je parle ? C'est simple et tout le monde la connait ! Des mois en avance, les syndicats d'enseignants réunis en intersyndicales lancent un ultimatum au gouvernement en exigeant une hausse des salaires (à définir) sans quoi des grèves sont lancées pendant les périodes d'examens.Evidemment, une ou deux rentrées mortes, avec menace de faire la même chose au moment des examens, grève du zèle (bac blancs, brevets blancs, projets, tout gelé..) et on entamerait vite les négociations.XIII a écrit:
90% d'une profession en grève LE même un jour avec menace de reconduite le lendemain, tu verrais que la chose serait vite pliée.C'est déjà fait: le gel du point d'indice a fait perdre un mois de traitement depuis 2010 (plus de 8%). On ajoute les prélèvements qui augmentent et font dégringoler le net à chaque 1er janvier, quand on n'a pas pris d'échelon. Je ne compte pas ceux à cause du PPCR vont prendre 5 points,mais voir reculer leur prochain échelon, où ceux qui vont être barrés pour la HC à cause des quotas en baisse.JaneB a écrit:J'en viens à penser qu'on pourrait nous retirer 100 euros sur notre salaire que ça ne susciterait aucun tollé!
J'ajouterais que entre 2000 et 2010, les salaires de base des enseignants français en milieu de carrière ont diminué d’environ 8 % en prix constants. À l’inverse, sur la même période, les salaires ont augmenté dans la quasi-totalité des autres pays de l’OCDE.
- JaneBNeoprof expérimenté
Yazilikaya a écrit:Lefteris a écrit:Tout à fait d'accord, mais pour lancer un mouvement, il faut parfois poser des banderilles. Et montrer aussi qu'on se bat pour des droits communs (retraites, indices, statuts...) et là, pas d'autre solution que des journées communes. Maintenant, je ne suis pas très optimiste, vu la veulerie globale de la profession, qui laisse tranquillement tuer l'E.N. et qui courbe l"échine, beaucoup espérant que son sort personnel restera supportable. J'en suis au point de me battre juste par principe, pour ne pas leur ressembler.Ilona a écrit:Personnellement, j'estime aussi que les grèves d'une journée sont stériles, nous saignent inutilement et nous enlèvent les forces qui nous seraient nécessaires pour tenir une stratégie bien pensée.
Et l'accumulation des échecs fait que plus personne n’adhère à la stratégie foireuse des syndicats (et c'est une syndiquée qui l'écrit, hélas!)
Quelle est cette stratégie bien pensée dont je parle ? C'est simple et tout le monde la connait ! Des mois en avance, les syndicats d'enseignants réunis en intersyndicales lancent un ultimatum au gouvernement en exigeant une hausse des salaires (à définir) sans quoi des grèves sont lancées pendant les périodes d'examens.Evidemment, une ou deux rentrées mortes, avec menace de faire la même chose au moment des examens, grève du zèle (bac blancs, brevets blancs, projets, tout gelé..) et on entamerait vite les négociations.XIII a écrit:
90% d'une profession en grève LE même un jour avec menace de reconduite le lendemain, tu verrais que la chose serait vite pliée.C'est déjà fait: le gel du point d'indice a fait perdre un mois de traitement depuis 2010 (plus de 8%). On ajoute les prélèvements qui augmentent et font dégringoler le net à chaque 1er janvier, quand on n'a pas pris d'échelon. Je ne compte pas ceux à cause du PPCR vont prendre 5 points,mais voir reculer leur prochain échelon, où ceux qui vont être barrés pour la HC à cause des quotas en baisse.JaneB a écrit:J'en viens à penser qu'on pourrait nous retirer 100 euros sur notre salaire que ça ne susciterait aucun tollé!
J'ajouterais que entre 2000 et 2010, les salaires de base des enseignants français en milieu de carrière ont diminué d’environ 8 % en prix constants. À l’inverse, sur la même période, les salaires ont augmenté dans la quasi-totalité des autres pays de l’OCDE.
Espérons que cela fasse réfléchir ceux qui sont encore indécis à l'idée de faire grève... Je ne sais plus qui disait sur ce fil que les choses bougent parfois quand un collègue se décide à faire grève et que ça en amène d'autres à faire de même. Je compte encore sur cet effet domino car nous sommes tous dans la même galère, non ?
- archebocEsprit éclairé
Sur une vaste organisation comme le MEN, je ne vois rien de plus efficace que la caisse de grève pour sponsoriser un mouvement long et dur sur trois ou quatre départements, de préférence frontaliers (pour gêner l'envoi de renforts). Si, le 3 septembre, 90% des enseignants de Nice et Toulon débrayaient pour six semaines, la République regarderait ses enseignants différemment.
Cela demande une capacité de colère et de discipline qui manquent l'une et l'autre à la profession.
- AiônNiveau 8
Après avoir lu 9 pages de réactions je voudrais partager un étonnement. Si l'on attend un résultat immédiat à chaque action de lutte on risque évidemment la déception. Pareil si l'on espère que l'on va nous aimer. Quémander des sous à l’État, ou de l'affection à l'opinion publique, revient à reconnaître la position de faiblesse et de dépendance qu'il s'agit de nier. Le bon mouvement de grève n'est pas celui qui produit le plus grand rapport de force ("être entendu"), ou qui rapporterait je ne sais quelle clopinette ("avoir gagné"), c'est celui qui favorise la prise de conscience que nous sommes en réalité plus libres que nous ne le croyions ("on l'a fait !"). Essayer de comprendre un acte de liberté uniquement en termes utilitaristes, comme beaucoup s'y sont livré ici, n'est pas seulement réducteur, c'est plus grave, cela tend à réifier le peu de liberté subjective dont nous disposons. Le fait que nous ne serons probablement pas entendus semble à certains une bonne raison de ne pas faire grève, j'y vois pour ma part un des principaux motifs pour la faire.
- ZagaraGuide spirituel
De fait, la grève des enseignants est devenue un rituel qui a perdu de vue sa fonction première : bloquer l'activité de manière efficace.
On ne fait pas grève pour se montrer ou se compter, mais pour faire du mal à son employeur. Une grève efficace est, pour les fonctionnaires, une grève qui met le ministère dans une situation de panique technique.
Aller se balader de Bastille à Nation pendant 3h puis revenir sagement dans son établissement avoisine donc une efficacité proche de zéro. Par ailleurs, ça ne sert à rien d'espérer avoir une majorité de grévistes, puisque même au temps des grèves les plus efficaces, faire grève est rarement un fait majoritaire.
La vraie question est : comment rendre l'action d'une minorité réellement bloquante. C'est ça, une grève efficace : une minorité qui agit dans l'intérêt de la majorité de son corps en pétant le système bien huilé. Il faut assumer la part de disruption () qu'implique une vraie grève.
- Pour des ouvriers, c'est occuper physiquement l'usine et l'empêcher de fonctionner, afin de créer des pertes aux patrons.
- Pour les agriculteurs, c'est casser le fonctionnement des routes en faisant brûler des pneus et en mettant des tracteurs partout.
- Pour les enseignants, c'est détruire les examens, le seul truc qui compte vraiment pour l’État et l'opinion publique. Ne pas corriger, faire de la rétention d'information, ou même brûler les copies. Bref, faire pression en instrumentalisant le rapport un peu psychotique qu'ont les Français au diplôme. Dans un pays où le diplôme a une valeur en soi et est très respecté, être capable de l'empêcher d'être délivré est une vraie arme sociale.
Les enseignants sont-ils prêts à faire ce type d'action réellement efficace ? Je ne crois pas. Je crois qu'ils sont encore hallucinés par le rituel mort de la balade gentille et symbolique dont la performativité est égale à zéro.
EDIT : A quoi ça rime le "on l'a fait" si ça ne mène nulle part ? Au contraire, faire des grèves dans le vide et constater empiriquement que ça n'a strictement aucun effet démobilise les agents sociaux. Faire une grève juste pour la faire, c'est détruire le mouvement. Faut pas s'étonner d'être juste quelques milliers après. Ton "acte de liberté" c'est surtout un acte de défaite et de démobilisation. Une grève n'a jamais été sa propre fin. Une grève est là pour porter des revendications, pas pour se satisfaire de s'être promené et rentrer chez soi content de s'être soumis à un rituel mort.
On ne fait pas grève pour se montrer ou se compter, mais pour faire du mal à son employeur. Une grève efficace est, pour les fonctionnaires, une grève qui met le ministère dans une situation de panique technique.
Aller se balader de Bastille à Nation pendant 3h puis revenir sagement dans son établissement avoisine donc une efficacité proche de zéro. Par ailleurs, ça ne sert à rien d'espérer avoir une majorité de grévistes, puisque même au temps des grèves les plus efficaces, faire grève est rarement un fait majoritaire.
La vraie question est : comment rendre l'action d'une minorité réellement bloquante. C'est ça, une grève efficace : une minorité qui agit dans l'intérêt de la majorité de son corps en pétant le système bien huilé. Il faut assumer la part de disruption () qu'implique une vraie grève.
- Pour des ouvriers, c'est occuper physiquement l'usine et l'empêcher de fonctionner, afin de créer des pertes aux patrons.
- Pour les agriculteurs, c'est casser le fonctionnement des routes en faisant brûler des pneus et en mettant des tracteurs partout.
- Pour les enseignants, c'est détruire les examens, le seul truc qui compte vraiment pour l’État et l'opinion publique. Ne pas corriger, faire de la rétention d'information, ou même brûler les copies. Bref, faire pression en instrumentalisant le rapport un peu psychotique qu'ont les Français au diplôme. Dans un pays où le diplôme a une valeur en soi et est très respecté, être capable de l'empêcher d'être délivré est une vraie arme sociale.
Les enseignants sont-ils prêts à faire ce type d'action réellement efficace ? Je ne crois pas. Je crois qu'ils sont encore hallucinés par le rituel mort de la balade gentille et symbolique dont la performativité est égale à zéro.
EDIT : A quoi ça rime le "on l'a fait" si ça ne mène nulle part ? Au contraire, faire des grèves dans le vide et constater empiriquement que ça n'a strictement aucun effet démobilise les agents sociaux. Faire une grève juste pour la faire, c'est détruire le mouvement. Faut pas s'étonner d'être juste quelques milliers après. Ton "acte de liberté" c'est surtout un acte de défaite et de démobilisation. Une grève n'a jamais été sa propre fin. Une grève est là pour porter des revendications, pas pour se satisfaire de s'être promené et rentrer chez soi content de s'être soumis à un rituel mort.
- GaliNéoFidèle du forum
Zagara a écrit:De fait, la grève des enseignants est devenue un rituel qui a perdu de vue sa fonction première : bloquer l'activité de manière efficace.
On ne fait pas grève pour se montrer ou se compter, mais pour faire du mal à son employeur. Une grève efficace est, pour les fonctionnaires, une grève qui met le ministère dans une situation de panique technique.
Aller se balader de Bastille à Nation pendant 3h puis revenir sagement dans son établissement avoisine donc une efficacité proche de zéro.
[...]
Les enseignants sont-ils prêts à faire ce type d'action réellement efficace ? Je ne crois pas. Je crois qu'ils sont encore hallucinés par le rituel mort de la balade gentille et symbolique dont la performativité est égale à zéro.
Enfin quelqu'un avec qui communiquer !
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¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año...
- CeladonDemi-dieu
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_du_22_Mars
Y a pas à dire, on en est loin, très loin...
Y a pas à dire, on en est loin, très loin...
- Guermantes729Neoprof expérimenté
Zagara a écrit:De fait, la grève des enseignants est devenue un rituel qui a perdu de vue sa fonction première : bloquer l'activité de manière efficace.
On ne fait pas grève pour se montrer ou se compter, mais pour faire du mal à son employeur. Une grève efficace est, pour les fonctionnaires, une grève qui met le ministère dans une situation de panique technique.
Aller se balader de Bastille à Nation pendant 3h puis revenir sagement dans son établissement avoisine donc une efficacité proche de zéro. Par ailleurs, ça ne sert à rien d'espérer avoir une majorité de grévistes, puisque même au temps des grèves les plus efficaces, faire grève est rarement un fait majoritaire.
La vraie question est : comment rendre l'action d'une minorité réellement bloquante. C'est ça, une grève efficace : une minorité qui agit dans l'intérêt de la majorité de son corps en pétant le système bien huilé. Il faut assumer la part de disruption () qu'implique une vraie grève.
- Pour des ouvriers, c'est occuper physiquement l'usine et l'empêcher de fonctionner, afin de créer des pertes aux patrons.
- Pour les agriculteurs, c'est casser le fonctionnement des routes en faisant brûler des pneus et en mettant des tracteurs partout.
- Pour les enseignants, c'est détruire les examens, le seul truc qui compte vraiment pour l’État et l'opinion publique. Ne pas corriger, faire de la rétention d'information, ou même brûler les copies. Bref, faire pression en instrumentalisant le rapport un peu psychotique qu'ont les Français au diplôme. Dans un pays où le diplôme a une valeur en soi et est très respecté, être capable de l'empêcher d'être délivré est une vraie arme sociale.
Les enseignants sont-ils prêts à faire ce type d'action réellement efficace ? Je ne crois pas. Je crois qu'ils sont encore hallucinés par le rituel mort de la balade gentille et symbolique dont la performativité est égale à zéro.
EDIT : A quoi ça rime le "on l'a fait" si ça ne mène nulle part ? Au contraire, faire des grèves dans le vide et constater empiriquement que ça n'a strictement aucun effet démobilise les agents sociaux. Faire une grève juste pour la faire, c'est détruire le mouvement. Faut pas s'étonner d'être juste quelques milliers après. Ton "acte de liberté" c'est surtout un acte de défaite et de démobilisation. Une grève n'a jamais été sa propre fin. Une grève est là pour porter des revendications, pas pour se satisfaire de s'être promené et rentrer chez soi content de s'être soumis à un rituel mort.
100000 fois d'accord Zagara ! En 2003 j'ai fait plus d'un mois de grève, puis à l'approche du bac "ah ben non je dois faire passer les tp" pour l'un "ah ben non on sera pas populaire" pour l'autre "on sera de toutes les façons réquisitionnés" pour le 3 ème. .. et tout ce petit monde est rentré bien sagement en classe sans attendre. .. plus d'un mois de salaire perdu pour se dégonfler une fois les choses sérieuses arrivant. ...
D'ailleurs souvent on lit "j'aurais bien fait grève mais j'ai un conseil de classe ' Ou "j'aurais bien fait grève mais j'ai un ds prévu" ou "j'aurais bien fait grève mais y'a une sortie ciné" bref "j'aurais bien fait grève mais il y aura des conséquences"... Je n'en veux pas du tout à ces collègues, tout le monde fait comme il peut. ... Mais tant qu'on ne sera pas prêt à mettre le bazar vraiment, ça ne sert à rien
- GaliNéoFidèle du forum
Guermantes729 a écrit:Mais tant qu'on ne sera pas prêt à mettre le bazar vraiment, ça ne sert à rien
Ça fait DEUX PAGES que je le dis ! J'ai même été corrigé par la modération !
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¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año...
- OonnayHabitué du forum
Il n'y a qu'une chose qui fait peur aux gouvernements : Les élèves et les étudiants dans la rue !
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- Si tout va bien... :
- Je vous quitte dans :
- K1naseNiveau 5
GaliNéo a écrit:Guermantes729 a écrit:Mais tant qu'on ne sera pas prêt à mettre le bazar vraiment, ça ne sert à rien
Ça fait DEUX PAGES que je le dis ! J'ai même été corrigé par la modération !
Si je puis me permettre, tu n'as pas vraiment parlé de "mettre le bazar", tu as parlé de défoncer des bâtiments publics à coup de batte de base-ball (et j'imagine que les boîtes crâniennes à proximité feraient partie des dommages collatéraux). Ce n'est pas tout à fait la même chose.
- Thalia de GMédiateur
Parce que tu confonds action radicale (mettre le bazar) et action violente. Et la modération a jugé qu'on ne peut laisser un appel à une action violente sur un forum public.GaliNéo a écrit:Guermantes729 a écrit:Mais tant qu'on ne sera pas prêt à mettre le bazar vraiment, ça ne sert à rien
Ça fait DEUX PAGES que je le dis ! J'ai même été corrigé par la modération !
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- OonnayHabitué du forum
Ou alors on peut se mettre d'accord pour faire les gros yeux tous ensemble à un moment précis pour montrer notre chagrin...
Trêve de plaisanteries, on la met en place cette action d'envoi massif de lettres à Macron ?
Trêve de plaisanteries, on la met en place cette action d'envoi massif de lettres à Macron ?
- YazilikayaNeoprof expérimenté
Juste une parenthèse à propos du statut des cheminots:
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/06/18/prime-charbon-prime-pour-absence-de-prime-les-legendes-urbaines-de-la-sncf_4439497_4355770.html
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/06/18/prime-charbon-prime-pour-absence-de-prime-les-legendes-urbaines-de-la-sncf_4439497_4355770.html
- Guermantes729Neoprof expérimenté
Oui je pense qu'on peut déranger lourdement le bon fonctionnement de la garderie l'école, sans être violent!
Je pense que Macron peut recevoir 60 millions de lettres sans que ça ne dérange qui que ce soit. ...
Je pense que Macron peut recevoir 60 millions de lettres sans que ça ne dérange qui que ce soit. ...
- CeladonDemi-dieu
Non seulement ça ne dérangerait personne, mais les media alertés tourneraient vite fait l'opération en dérision...
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