- CroustibaptNiveau 7
Bonjour à tous,
Je suis prof d'histoire-géo en lycée.
J'ai toujours été intéressé par le latin, au point de faire une khâgne classique, de la khûber et de présenter le concours des Chartes, puis de faire un Master de théologie moderne sur des ouvrages en latin.
J'ai appris la création d'une certification LCA l'année prochaine. Mon établissement n'en a pas besoin (deux Certifiées de Lettres Classiques font un travail qui déchire), et je me dis que cette certification serait une motivation pour me replonger dans les lettres classiques tout en ayant un but.
Cependant, je ne voudrais pas apparaître comme un Judas. J'ai parfaitement conscience qu'une telle certification n'aura jamais la valeur du CAPES de Lettres Classiques, et que j'aurais toujours moins de connaissances et de maîtrise des langues que des spécialistes.
Quelle est votre vision de cette certification, en tant qu'enseignant de Langues anciennes ? La voyez-vous comme l'arrivée d'imposteurs (comme moi) ?
Je suis prof d'histoire-géo en lycée.
J'ai toujours été intéressé par le latin, au point de faire une khâgne classique, de la khûber et de présenter le concours des Chartes, puis de faire un Master de théologie moderne sur des ouvrages en latin.
J'ai appris la création d'une certification LCA l'année prochaine. Mon établissement n'en a pas besoin (deux Certifiées de Lettres Classiques font un travail qui déchire), et je me dis que cette certification serait une motivation pour me replonger dans les lettres classiques tout en ayant un but.
Cependant, je ne voudrais pas apparaître comme un Judas. J'ai parfaitement conscience qu'une telle certification n'aura jamais la valeur du CAPES de Lettres Classiques, et que j'aurais toujours moins de connaissances et de maîtrise des langues que des spécialistes.
Quelle est votre vision de cette certification, en tant qu'enseignant de Langues anciennes ? La voyez-vous comme l'arrivée d'imposteurs (comme moi) ?
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Discipline & Bonté
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Alors déjà, je dois dire une chose : merci, car ton post est plein de scrupules envers les profs de LC (dont je fais partie, tu l'auras compris), et que ça fait plaisir tout de même.
De manière générale, je ne vois pas cette certification d'un bon oeil : d'une part, c'est, de la part de l'État qui l'organise, mépriser notre CAPES ou notre agrégation ; d'autre part, c'est un moyen de pallier le manque de profs de LC sans vraiment recréer le vivier là où il le faudrait, à la source, chez les étudiants ; et enfin, se pose le problème de l'évaluation de cette certification, à savoir, quel niveau sera attendu ? Un vrai niveau, ou "juste assez pour enseigner"?
Maintenant, d'un point de vue pratique, puisque cette certification va exister, je trouve que quelqu'un qui a ton parcours serait tout à fait légitime, bien plus que pas mal de gens qui probablement nous "piqueront des heures pour compléter leur service (puisque c'est aussi un risque, dans certains établissements...)" sans connaître deux mots de latin.
Blame the game, not the player.
De manière générale, je ne vois pas cette certification d'un bon oeil : d'une part, c'est, de la part de l'État qui l'organise, mépriser notre CAPES ou notre agrégation ; d'autre part, c'est un moyen de pallier le manque de profs de LC sans vraiment recréer le vivier là où il le faudrait, à la source, chez les étudiants ; et enfin, se pose le problème de l'évaluation de cette certification, à savoir, quel niveau sera attendu ? Un vrai niveau, ou "juste assez pour enseigner"?
Maintenant, d'un point de vue pratique, puisque cette certification va exister, je trouve que quelqu'un qui a ton parcours serait tout à fait légitime, bien plus que pas mal de gens qui probablement nous "piqueront des heures pour compléter leur service (puisque c'est aussi un risque, dans certains établissements...)" sans connaître deux mots de latin.
Blame the game, not the player.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- RendashBon génie
Fires of Pompeii a écrit:
Blame the game, not the player.
Y'a pas, c'est quand même vachement classe, le latin
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Rendash a écrit:TFires of Pompeii a écrit:
Blame the game, not the player.
Y'a pas, c'est quand même vachement classe, le latin
Bon, j'ai un peu tordu, à dessein, le proverbe original. Mais on me pardonnera !
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- LefterisEsprit sacré
Il y a un fil là-dessus, où j'exprime un avis mitigé. Pour résumer ma réponse de Normand, je crois que ça peut être une bonne chose si l'on y met des garde-fous. Une bonne chose pour parer au plus urgent, et sauver le latin (voire le grec) là où il est menacé de disparition. Bon pour les collègues que ça peut intéresser pour sauver leurs postes ET ayant un réel niveau, car les DHG à venir, pas besoin d'être devin pour envisager que ça ne pas s'arranger. En outre, je ne vois pas pourquoi dans une langue donnée, ou même dans les deux, quelqu'un qui a fait histoire serait forcément plus mauvais, s'il a autant étudié la ou les langues en questions.D'ailleurs, des tas de matières se marient aussi bien avec les langues anciennes (Histoire, philo, langues romanes...) Ca peut faire réouvrir ou réanimer les sections langues anciennes moribondes dans les facs, s'il y a de la demande ailleurs qu'en lettres.Croustibapt a écrit:Bonjour à tous,
Je suis prof d'histoire-géo en lycée.
J'ai toujours été intéressé par le latin, au point de faire une khâgne classique, de la khûber et de présenter le concours des Chartes, puis de faire un Master de théologie moderne sur des ouvrages en latin.
J'ai appris la création d'une certification LCA l'année prochaine. Mon établissement n'en a pas besoin (deux Certifiées de Lettres Classiques font un travail qui déchire), et je me dis que cette certification serait une motivation pour me replonger dans les lettres classiques tout en ayant un but.
Cependant, je ne voudrais pas apparaître comme un Judas. J'ai parfaitement conscience qu'une telle certification n'aura jamais la valeur du CAPES de Lettres Classiques, et que j'aurais toujours moins de connaissances et de maîtrise des langues que des spécialistes.
Quelle est votre vision de cette certification, en tant qu'enseignant de Langues anciennes ? La voyez-vous comme l'arrivée d'imposteurs (comme moi) ?
Là ou de fortes réticences peuvent naître, et elles sont légitimement exprimées par la plupart des intervenants de l'autre fil, c'est qu'on connaît l'E.N. et ses pompes. Une administration qui a inventé les Espé et le master MEEF, les "formations à la réforme" est capable de tout : une validation à la va-vite pour avoir un enseignant devant élève, et pourquoi pas, dans l'autre sens, des pressions sur certains collègues qui n'y tiennent pas et qui ont un un niveau de départ proche de zéro. Il faudrait que l'habilitation ne soit pas non plus un obstacle au mouvement des enseignants de lettres classiques, par le jeu de la politique du fait accompli, de situations de fait dans tel ou tel établissement.
Donc, pas a priori contre les collègues qui feraient ça, mais extrêmement défiant envers ce que ça peut devenir si on ne lance pas ça avec une infinité de précautions.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Presse-puréeGrand sage
Moi je pense que tu as le profil scientifique, que cette certification peut être un atout pour toi, mais ce que tu décris de la situation de ton établissement ne la rend pas nécessaire pour le moment.
Je suis moins réticent que d'autres intervenants, parce que dans mon coin, si un groupe LC n'est pas repris après une mut' ou un départ à la retraite, le groupe ferme, puis le poste et ensuite les autres se ramassent les heures de marge. Pour le dire plus clairement, une option qui ferme rouvre très difficilement. Moi, je ne défends pas le CAPES, mais le latin et le grec, et ils ont besoin de profs, aussi pour reconstituer, à terme, un vivier de recrutement.
Je suis moins réticent que d'autres intervenants, parce que dans mon coin, si un groupe LC n'est pas repris après une mut' ou un départ à la retraite, le groupe ferme, puis le poste et ensuite les autres se ramassent les heures de marge. Pour le dire plus clairement, une option qui ferme rouvre très difficilement. Moi, je ne défends pas le CAPES, mais le latin et le grec, et ils ont besoin de profs, aussi pour reconstituer, à terme, un vivier de recrutement.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- AlykiGrand sage
Franchement, selon les modalités de cette certification, je la passerai peut-être. Comme je l'ai dit sur un autre fil mon grec est plutôt bon. J'ai une expérience d'enseignement de l'histoire ancienne à l'Université (grecque et romaine). Après c'est vrai que si c'est pour faire de jolis théâtres grecs en allumettes non merci. Mais faire commencer le grec en collège ou alors faire l'heure de latin de cinquième (faudrait que je m'y remette : j'en ai fait trois ans puis j'avais repris en grand débutant à la fac avec les LC), ça pourrait m'intéresser pour compléter mon service. Par contre le niveau lycée, où les aspects littéraires deviennent plus importants, en plus de la structure "de base" de la langue, j'en suis bien incapable.
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Ἐρωτηθεὶς δὲ τί δεῖ μάλιστα μανθάνειν τοὺς ἐλευθέρους παῖδας, « Ταῦτ´ » ἔφη « ὅσαπερ ἂν αὐτοὺς ὠφελήσειεν ἄνδρας γενομένους. »
Interrogé sur ce qu'il valait mieux apprendre à des enfants libres, (Léotychidas) dit "ce qui pourra leur servir lorsqu'ils seront devenus des hommes" - Apophtegme laconien.
- LefterisEsprit sacré
.Exactement, et ça peut créer une demande dès les études sup, donc augmenter le "vivier" en fac, non seulement dans le second degré.Presse-purée a écrit: une option qui ferme rouvre très difficilement. Moi, je ne défends pas le CAPES, mais le latin et le grec
Je suis peut-être iconoclaste, mais l'essentiel est de maîtriser la langue et d'avoir lu pas mal de textes. Le reste, ça vient au fur et à mesure, un enseignant d'HG sera capable rapidement de commenter les "aspects littéraires" comme tu dis, du moment que ça s'appuie sur du solide. Celui qui ne maîtrise rien en revanche a de fortes chances soit d'être rapidement en difficulté, soit de brasser du vent et d'être obligé de se rabattre sur les Acropoles en carton pâte ou les JO d'opérette. Non, le vrai problème ne vient pas des collègues de bonne volonté, c'est plutôt de voir une idée acceptable transformée en bouse, comme on en a tant l'habitude.Alyki a écrit:Par contre le niveau lycée, où les aspects littéraires deviennent plus importants, en plus de la structure "de base" de la langue, j'en suis bien incapable.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Voilà, je suis assez d'accord avec Lefteris ; tout dépendra de la façon dont cette certification est conçue.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- OdéonNiveau 3
Certains professeurs certifiés sont bivalents. Par exemple, les professeurs qui ont eu le CAPES de Breton ont une bivalence en Histoire-Géographie, en Lettres, en Anglais ou en Mathématiques et doivent enseigner ces matières en plus. La bivalence a été instaurée pour ceux qui enseignent les langues régionales car ce sont des langues rares, avec très peu de postes ouverts au concours, et qui ne permettent pas de remplir un emploi du temps.
Doit-on à présent considérer que le Latin est une langue rare (alors qu'il est la troisième langue étudiée dans le secondaire français) et qu'il peut être enseigné par n'importe quel professeur ? Je taquine un peu mais ce débat est cyclique...
Bref, comme @Fires of Pompeii, j'émets quelques réserves quant à la création de cette certification. D'autant que dans votre établissement, il y a déjà deux enseignantes de Lettres classiques (plutôt exceptionnel, c'est déjà pas mal ), mais si vous êtes déterminé alors bonne chance, cette certification facilitera votre carrière et vos possibilités de mutation…
Cordialement,
@Odéon
Doit-on à présent considérer que le Latin est une langue rare (alors qu'il est la troisième langue étudiée dans le secondaire français) et qu'il peut être enseigné par n'importe quel professeur ? Je taquine un peu mais ce débat est cyclique...
Bref, comme @Fires of Pompeii, j'émets quelques réserves quant à la création de cette certification. D'autant que dans votre établissement, il y a déjà deux enseignantes de Lettres classiques (plutôt exceptionnel, c'est déjà pas mal ), mais si vous êtes déterminé alors bonne chance, cette certification facilitera votre carrière et vos possibilités de mutation…
Cordialement,
@Odéon
- Certifié d'allemand dans l'académie de Lyon, j'envisage de passer le capes de lettres ou de documentation.
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