- VicomteDeValmontGrand sage
La Documentation française, émanation du Conseil national de la Résistance, ferme ses locaux du 29-31, quai Voltaire. Ce service du premier ministre poursuit sa lente agonie. Le centre d’éditions et de documentation reste une marque, au nom du numérique. La plupart des archives iront à la benne.
En cette fin janvier, les yeux des Parisiens scrutent le Zouave du pont de l’Alma. Au même moment, le long de la Seine, c’est sur un autre quai qu’un événement tout aussi historique se déroule. Sous la pluie, ce vendredi 25 janvier, les camions de déménagement garés au 29 et au 31, quai Voltaire chargent ordinateurs, meubles de bureaux, dossiers. Direction les deux sites de la Dila (Direction de l’information légale et administrative) rue Desaix et avenue de Ségur. Le « QV », le quai Voltaire comme le nomment les habitués, ferme. En catimini. La Documentation française quitte les lieux et se sépare de milliers de documents. Au pilon ! Patrick (1), l’un des salariés, comprend « que l’on puisse déménager. On l’a déjà vécu à plusieurs reprises ces dernières années avec les divers regroupements (1981) et fusions (2010). Mais le faire de cette manière, en fermant la bibliothèque et la librairie, qui sont nos seuls lieux d’échange avec le public, sans les informer correctement, cela me choque ».
https://www.humanite.fr/patrimoine-mort-en-silence-de-la-vieille-dame-du-quai-voltaire-649486
En cette fin janvier, les yeux des Parisiens scrutent le Zouave du pont de l’Alma. Au même moment, le long de la Seine, c’est sur un autre quai qu’un événement tout aussi historique se déroule. Sous la pluie, ce vendredi 25 janvier, les camions de déménagement garés au 29 et au 31, quai Voltaire chargent ordinateurs, meubles de bureaux, dossiers. Direction les deux sites de la Dila (Direction de l’information légale et administrative) rue Desaix et avenue de Ségur. Le « QV », le quai Voltaire comme le nomment les habitués, ferme. En catimini. La Documentation française quitte les lieux et se sépare de milliers de documents. Au pilon ! Patrick (1), l’un des salariés, comprend « que l’on puisse déménager. On l’a déjà vécu à plusieurs reprises ces dernières années avec les divers regroupements (1981) et fusions (2010). Mais le faire de cette manière, en fermant la bibliothèque et la librairie, qui sont nos seuls lieux d’échange avec le public, sans les informer correctement, cela me choque ».
https://www.humanite.fr/patrimoine-mort-en-silence-de-la-vieille-dame-du-quai-voltaire-649486
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- RogerMartinBon génie
C'était pourtant une bibliothèque bien pratique, et gratuite quand j'y avais eu recours.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- VicomteDeValmontGrand sage
Pour ceux qui ne liraient pas l'article, un historique de la Documentation française:
La Documentation française est née avec la Résistance, au cœur de la Seconde Guerre mondiale. Son but à l’époque est de contrer la propagande nazie et celle de Vichy en créant deux centres de documentation et d’études politiques et économiques : l’un à Londres en 1942, l’autre à Alger en 1943. Ils doivent délivrer, clandestinement et par tout moyen, des informations fiables à la Résistance française. L’un de ses principaux fondateurs, le résistant Jean-Louis Crémieux-Brilhac, récemment disparu, rappelle dans son discours au moment de quitter la direction de la Documentation française, en 1982 : « Après les premiers voyages clandestins à Londres de Christian Pineau, de Pierre Brossolette et d’Emmanuel d’Astier, j’ai proposé d’envoyer du matériel documentaire aux mouvements de résistance, que ceux-ci réclamaient (…). Ainsi, cette Documentation française, nous l’avons créée et fait vivre avec une équipe dont les principaux cadres originels venaient de la Résistance extérieure ou intérieure : je nommerai parmi ceux qui furent vraiment de la fondation Henri Ferber, Alice Gorgeon, Suzanne Faure-Candeau » (2). Un instrument d’aide, de vulgarisation, un facilitateur de compréhension : voilà ce qui définissait le quai Voltaire. Un véritable service public donc, comme l’expliquait Crémieux-Brilhac, secrétaire du Comité exécutif de propagande de la France libre : « Le devoir informatif de l’État démocratique qui ne concurrence en aucune façon le rôle de la presse, complètement libre de ses commentaires. »
La Documentation française est née avec la Résistance, au cœur de la Seconde Guerre mondiale. Son but à l’époque est de contrer la propagande nazie et celle de Vichy en créant deux centres de documentation et d’études politiques et économiques : l’un à Londres en 1942, l’autre à Alger en 1943. Ils doivent délivrer, clandestinement et par tout moyen, des informations fiables à la Résistance française. L’un de ses principaux fondateurs, le résistant Jean-Louis Crémieux-Brilhac, récemment disparu, rappelle dans son discours au moment de quitter la direction de la Documentation française, en 1982 : « Après les premiers voyages clandestins à Londres de Christian Pineau, de Pierre Brossolette et d’Emmanuel d’Astier, j’ai proposé d’envoyer du matériel documentaire aux mouvements de résistance, que ceux-ci réclamaient (…). Ainsi, cette Documentation française, nous l’avons créée et fait vivre avec une équipe dont les principaux cadres originels venaient de la Résistance extérieure ou intérieure : je nommerai parmi ceux qui furent vraiment de la fondation Henri Ferber, Alice Gorgeon, Suzanne Faure-Candeau » (2). Un instrument d’aide, de vulgarisation, un facilitateur de compréhension : voilà ce qui définissait le quai Voltaire. Un véritable service public donc, comme l’expliquait Crémieux-Brilhac, secrétaire du Comité exécutif de propagande de la France libre : « Le devoir informatif de l’État démocratique qui ne concurrence en aucune façon le rôle de la presse, complètement libre de ses commentaires. »
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- Marie LaetitiaBon génie
VicomteDeValmont a écrit:La Documentation française, émanation du Conseil national de la Résistance, ferme ses locaux du 29-31, quai Voltaire. Ce service du premier ministre poursuit sa lente agonie. Le centre d’éditions et de documentation reste une marque, au nom du numérique. La plupart des archives iront à la benne.
En cette fin janvier, les yeux des Parisiens scrutent le Zouave du pont de l’Alma. Au même moment, le long de la Seine, c’est sur un autre quai qu’un événement tout aussi historique se déroule. Sous la pluie, ce vendredi 25 janvier, les camions de déménagement garés au 29 et au 31, quai Voltaire chargent ordinateurs, meubles de bureaux, dossiers. Direction les deux sites de la Dila (Direction de l’information légale et administrative) rue Desaix et avenue de Ségur. Le « QV », le quai Voltaire comme le nomment les habitués, ferme. En catimini. La Documentation française quitte les lieux et se sépare de milliers de documents. Au pilon ! Patrick (1), l’un des salariés, comprend « que l’on puisse déménager. On l’a déjà vécu à plusieurs reprises ces dernières années avec les divers regroupements (1981) et fusions (2010). Mais le faire de cette manière, en fermant la bibliothèque et la librairie, qui sont nos seuls lieux d’échange avec le public, sans les informer correctement, cela me choque ».
https://www.humanite.fr/patrimoine-mort-en-silence-de-la-vieille-dame-du-quai-voltaire-649486
À priori, ce n'est pas aussi simple que ça. Une partie des fonds (l'essentiel?) aurait été transférée dans les anciens locaux de l'Imprimerie nationale, une copie numérique des document demeurera consultable. La littérature grise a été transférée dans un centre de documentation, plus de huit institutions ont récupéré plus de 2000 mètres linéaires de d'archives et de documents. Bref, tout n'est pas jeté. Et plusieurs spécialistes s'étant émus de l'affaire, les choses ne devraient pas se passer tout à fait ainsi.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- BabaretteDoyen
Attention, en langage bibliothéconomique, "pilon" signifie simplement que le document quitte la bibliothèque. Il peut très bien être récupéré par une autre bibliothèque.
Il est fort probable que nombre de documents aient été numérisés.
Cela dit, ça n'empêche pas que la fermeture de cet endroit soit un coup de canif pour les bibliothèques: une bibliothèque, ce n'est pas que des collections, c'est aussi un lieu où on peut se retrouver pour étudier ou pour lire, ou que sais-je qui nécessite une ambiance adéquate.
Il est fort probable que nombre de documents aient été numérisés.
Cela dit, ça n'empêche pas que la fermeture de cet endroit soit un coup de canif pour les bibliothèques: une bibliothèque, ce n'est pas que des collections, c'est aussi un lieu où on peut se retrouver pour étudier ou pour lire, ou que sais-je qui nécessite une ambiance adéquate.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
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