Modalités AP discutables

Bonjour à tous,

Je suis arrivée mi-septembre dans un collège où l'on ma présenté un fonctionnement pour l'AP qui ne convient pas à grand monde mais qui aurait été imposé par la direction.
Voici ce qui se passe :
- sur les 4h30 de français, 1h est consacrée à l'AP chaque semaine. A cette occasion, des groupes ont été (aléatoirement) recréés, qui mélangent les classes (générale et SEGPA) pour faire des groupes de 13 à 18 élèves.
- depuis la rentrée et jusqu'à la fin du mois de janvier, nous travaillons sur un projet de réécriture de conte. Les groupes d'élèves ont tourné sur 3 ateliers de 3 séances et restent ensuite avec le même professeur pendant 7 ou 8 semaines pour rédiger leur conte par groupes puis le taper et l'illustrer. Le projet était ultra bancal et s'est goupillé pendant une réunion de 30 minutes...
- à l'issue de ce premier projet il est question de ... euh ... personne ne sait vraiment. A priori, recréer de nouveaux groupes de niveau, et puis faire peut-être des activités de remédiation.

Plusieurs problèmes se posent :
- la difficulté à faire en cours de français en 3h30 ce qui était prévu en 4h30 (surtout que le projet d'AP ne portait pas sur une des entrées du programme)
- l'impact pédagogique très faible qu'on peut avoir sur des élèves qu'on ne connait pas et qu'on ne voit qu'une heure par semaine. Comment apporter une aide individualisée pertinente pour faire progresser des élèves dont on ne connaît ni les difficultés ni le niveau ? Comment faire quelque chose de suivi en ayant 7 jours entre chaque séance ?
- la difficulté pour certains d'entre nous à gérer et motiver des élèves de SEGPA, ce à quoi nous n'avons pas été formés, et à les faire travailler en groupe avec des élèves qu'ils ne connaissent pas.

La décision de gérer ainsi l'AP a été prise par une direction très soucieuse d'intégrer les élèves de SEGPA, ce qui permet de faire remonter ce genre d'initiatives au rectorat, mais beaucoup moins soucieuse de fonctionnement réel du dispositif et de son gros manque d'efficacité. Je m'apprête à proposer à mes collègues un fonctionnement différent, les professeurs de général sont d'accord, il reste à convaincre les professeur de SEGPA et la direction : on récupère nos classes entières et on fait un planning de co-intervention avec les professeurs surnuméraires (on devrait pour faire de la co-intervention deux semaines sur trois), ce qui permet de faire vraiment de la différenciation, d'inclure cela à notre progression et de vraiment savoir où en sont les élèves et ce qui a été vu. Ce créneau serait aussi gardé pour mener ponctuellement des projets avec les SEGPA autour du prix littéraire des 6e.

Ma question est la suivante : comment se passe l'AP chez vous ? Certains d'entre vous se sont-ils vus imposer une heure par semaine, hors cours habituel, avec des groupes mélangés ? Est-ce que cela fonctionne ? Est-ce que vous avez des pistes ?
Merci d'avance pour vos retours !

chez nous, c'est simple : une heure de français par niveau pour l'AP, dédoublée en 6 et 3 seulement (pas d'heures pour mieux) et le prof garde sa classe, sauf pour une 6eme dont j'ai l'heure d'AP chaque semaine (pour un temps partiel d'une collègue mais c'est un choix et on bosse bien ensemble).

L'organisation de ton collège me semble plus que bancale. Déjà ainsi, en 3eme on galère avec nos 3h pour faire cours alors là ça me semble ne servir à rien

Au début, dans mon collège, on fonctionnait comme toi. Les élèves d'un même niveau avaient tous AP français en même temps pour pouvoir créer des groupes de niveaux. Les groupes changeaient ensuite selon les trimestres. Le premier problème : ça a regroupé les élèves perturbateurs et décrocheurs au sein d'un même groupe (même si c'est un groupe de 15, ça reste un groupe très très compliqué à gérer). Le 2e problème a été celui que tu soulignes : il était difficile d'aider un gamin qu'on ne voit qu'une fois par semaine et dont on ne connaît pas assez le niveau global. Le 3e problème a été de vouloir faire la même chose dans tous les groupes en différenciant le niveau de difficulté (les bons s'ennuyaient, certaines activités s'enlisaient).

Depuis l'an dernier, on a décidé d'avoir des classes entières et de faire les heures d'AP en co-enseignement. Un professeur de français va aider son collègue. Il les suivra toute l'année pendant 1h. Comme le prof référent (= celui qui se fait aider) connaît sa classe, c'est lui qui décide le type d'activités menées en AP. Personnellement, j'en profite pour faire de la remédiation en langue, pour travailler l'oral et pour faire des écritures longues en binômes (type conte en 6e, robinsonnade en 5e, etc). J'apprécie beaucoup ce système, les autres professeurs peuvent m'aider à améliorer mes séances et j'apprends aussi en voyant les séances et les méthodes de mes collègues. Je ne reviendrai à la première méthode pour rien au monde !

Merci pour vos réponses. C'est vrai que j'aimerais avoir l'occasion de faire de la co-intervention, pour avoir testé une fois c'est vraiment bénéfique pour tout le monde. Je vais tenter d'amener les collègues de SEGPA à changer d'avis, en leur faisant valoir la possibilité de mener des projets SEGPA/générale même si on abandonne ce mode de fonctionnement. Ils tiennent très fort à inclure leurs élèves avec les élèves de générale, et la direction ne jure que par cela. L'idée est bonne sur le papier, mais sa réalisation se fait au détriment des élèves de générale qui perdent une heure d'enseignement efficace par semaine...

Dans mon collège, les élèves ont 2h d'AP par semaine répartis en groupes d'environ 16 gamins issus des 6 classes de 6e. Il y a 4 périodes dans l'année et les groupes tournent à chaque période. L'année dernière on faisait partie de ce dispositif et c'était vraiment merdique car normalement les gamins ont 4h d'anglais par semaine et là ils avaient 3h de cours et 2 ou 3 périodes maximum. Ca commençait seulement la 3ème semaine de septembre et régulièrement il y avait des semaines sans AP pour faire des bilans et organiser la période suivante. On a perdu un temps fou sur le programme et tout ça pour quoi? On abordait un travail avec un groupe fin septembre mais le groupe suivant ne voyait ça que fin novembre voire parfois en février.

Pour l'anglais on a refusé de rester dans cette organisation. On a 4h par semaine donc une en demi groupes une semaine sur deux. C'est bien mieux comme ça!

Au lycée, l’AP est déjà là depuis quelques années. Et pour avoir testé plusieurs fonctionnements dans plusieurs établissements différents, j’en suis arrivé à la conclusion suivante qui vaut au moins pour les maths : si, comme c’est le cas dans mon établissement actuel, l’heure d’AP est destinée à sa classe, il vaut mieux s’en servir comme une heure de cours classe entière pour une simple et unique raison : les programmes sont déjà lourds en comptant cette heure d’AP comme heure classe entière, ils deviennent impossible à tenir avec une heure de moins sauf si on va beaucoup trop vite, méthode pédagogique efficace si on veut perdre toute la classe. Pour le soutien scolaire, il vaut mieux tabler sur l’aide aux devoirs, après la classe.

Dans mon collège, AP français avec une heure dédoublée donc 2h prof et prise en charge de l'AP par le prof en charge de la classe : de loin la meilleure solution !

Bon courage avec cette organisation pour le moins bancale.

ernya a écrit:Au début, dans mon collège, on fonctionnait comme toi. Les élèves d'un même niveau avaient tous AP français en même temps pour pouvoir créer des groupes de niveaux. Les groupes changeaient ensuite selon les trimestres. Le premier problème : ça a regroupé les élèves perturbateurs et décrocheurs au sein d'un même groupe (même si c'est un groupe de 15, ça reste un groupe très très compliqué à gérer). Le 2e problème a été celui que tu soulignes : il était difficile d'aider un gamin qu'on ne voit qu'une fois par semaine et dont on ne connaît pas assez le niveau global. Le 3e problème a été de vouloir faire la même chose dans tous les groupes en différenciant le niveau de difficulté (les bons s'ennuyaient, certaines activités s'enlisaient).

Depuis l'an dernier, on a décidé d'avoir des classes entières et de faire les heures d'AP en co-enseignement. Un professeur de français va aider son collègue. Il les suivra toute l'année pendant 1h. Comme le prof référent (= celui qui se fait aider) connaît sa classe, c'est lui qui décide le type d'activités menées en AP. Personnellement, j'en profite pour faire de la remédiation en langue, pour travailler l'oral et pour faire des écritures longues en binômes (type conte en 6e, robinsonnade en 5e, etc). J'apprécie beaucoup ce système, les autres professeurs peuvent m'aider à améliorer mes séances et j'apprends aussi en voyant les séances et les méthodes de mes collègues. Je ne reviendrai à la première méthode pour rien au monde !

C'est exactement ce qu'ont décidé les collègues dans l'établissement où je suis affectée cette année. Ca fonctionne très bien. Parfois c'est le collègue qui vient dans ma classe et le jour suivant c'est moi dans une autre classe, d'un autre niveau. Les heures sont sur l'edt. On peut ainsi continuer de travailler le programme. Je ne connaissais pas ce fonctionnement, j'étais un peu sceptique au début (et puis ce n'est pas forcément évident d'avoir quelqu'un d'autre dans sa classe...).

Oui c'est vrai ! J'espère qu'on sortira bien vite de ce casse-tête

Bonjour ! Une autre question se soulève : j'ai abordé le sujet avec les collègues (classe ordinaire et segpa) et tout le monde est d'accord pour passer à un autre mode de fonctionnement. Problème : il faut maintenant convaincre le principal adjoint, plus que réticent à changer ce fonctionnement qu'il a imposé et très peu ouvert aux remontées "du terrain". Ma question est la suivante : la direction d'un établissement peut-elle imposer un mode de fonctionnement pour l'AP contre l'avis de l'ensemble des professeurs ? Existe-t-il un texte à ce sujet ? Vous êtes-vous déjà trouvés face à une direction agissant ainsi ?
Merci d'avance pour vos retours !