- joliefionaNiveau 6
Bonjour,
l'année prochaine, avec une collègue d'éco-droit, nous voudrions organiser un voyage pour notre classe de 1ere STMG que nous avons chaque année en commun.
Pour changer, nous aimerions quitter la France, aller en Europe par exemple.
Mais j'ai beau chercher, je ne parviens pas à "accrocher" un lieu de voyage au programme... Puisque, pour le bac, nous devons nous concentrer sur des auteurs français, c'est compliqué.
Je peux toujours faire un groupement de textes en poésie sur le voyage, mais bon...
Auriez-vous des idées plus pertinentes à me soumettre ?
Je cherche... un roman classique qui se déroule en Europe (accessible aux STMG) ? Plusieurs poèmes sur un même pays ?
J'ai épluché les manuels, mais je ne trouve rien de pertinent.
Merci pour vos idées!
l'année prochaine, avec une collègue d'éco-droit, nous voudrions organiser un voyage pour notre classe de 1ere STMG que nous avons chaque année en commun.
Pour changer, nous aimerions quitter la France, aller en Europe par exemple.
Mais j'ai beau chercher, je ne parviens pas à "accrocher" un lieu de voyage au programme... Puisque, pour le bac, nous devons nous concentrer sur des auteurs français, c'est compliqué.
Je peux toujours faire un groupement de textes en poésie sur le voyage, mais bon...
Auriez-vous des idées plus pertinentes à me soumettre ?
Je cherche... un roman classique qui se déroule en Europe (accessible aux STMG) ? Plusieurs poèmes sur un même pays ?
J'ai épluché les manuels, mais je ne trouve rien de pertinent.
Merci pour vos idées!
- RogerMartinBon génie
On est bien d'accord que vous ne cherchez pas dans les traductions (là il y aurait l'embarras du choix, La Métamorphose de Kafka se passe à Prague, Au-delà du fleuve et sous les arbres d'Hemingway à Venise, il y a des nouvelles d'Isherwood sur Berlin, etc.) ?
Il y aurait Bruges-la-Morte, mais Rodenbach est belge, pas français.
La Chute de Camus a pour cadre Amsterdam.
La BD Brüsel de Schuitten et Peeters est extraordinaire, mais hors-sujet j'imagine.
Il y aurait Bruges-la-Morte, mais Rodenbach est belge, pas français.
La Chute de Camus a pour cadre Amsterdam.
La BD Brüsel de Schuitten et Peeters est extraordinaire, mais hors-sujet j'imagine.
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- GaletteNiveau 7
Verlaine a écrit sur Bruxelles et la Belgique (Paysage belge). C'est là aussi qu'il s'est fait tirer dessus par Rimbaud. Ce dernier a également écrit sur la Belgique (Charleroi). Et puis il y a le passage en Belgique puis les iles anglo-normandes de Victor Hugo, il serait étonnant qu'il n'ait pas écrit là dessus.
La Chartreuse de Parme pour faire un tour en Italie
Le Cid à Séville
Cinna ou Bérénice à Rome
Phèdre en Grèce
La Chartreuse de Parme pour faire un tour en Italie
Le Cid à Séville
Cinna ou Bérénice à Rome
Phèdre en Grèce
- RogerMartinBon génie
Hugo sur les ïles anglo-normandes, il y a Les travailleurs de la mer, et sinon une description en vignettes dont je n'arrive pas à retrouver le titre. Mais ce n'est pas un voyage bon marché.
EDIT : la description des îles : L'archipel de la Manche.
En téléchargement gratuit ici : https://www.bibebook.com/bib/l'archipel-de-la-manche
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- GaletteNiveau 7
RogerMartin a écrit:Hugo sur les ïles anglo-normandes, il y a Les travailleurs de la mer, et sinon une description en vignettes dont je n'arrive pas à retrouver le titre. Mais ce n'est pas un voyage bon marché.
Pas faux, mais joliefiona n'a pas spécifié que cela devait être bon marché...
- CasparProphète
Galette a écrit:RogerMartin a écrit:Hugo sur les ïles anglo-normandes, il y a Les travailleurs de la mer, et sinon une description en vignettes dont je n'arrive pas à retrouver le titre. Mais ce n'est pas un voyage bon marché.
Pas faux, mais joliefiona n'a pas spécifié que cela devait être bon marché...
Elle enseigne sans doute dans un lycée où l'argent coule à flots et où le CA signe des chèques en blanc.
- RogerMartinBon génie
Oui, c'est très fréquent en effet.
C'est rigolo, à part effectivement la Chartreuse, qui me paraît un peu difficile malgré mon amour inconditionnel pour Stendhal, c'est compliqué de trouver des romans classiques (= non contemporains ? c'est comme cela que je l'ai compris) d'auteurs français et pas trop ardus qui se passent en Europe mais hors de France.
C'est rigolo, à part effectivement la Chartreuse, qui me paraît un peu difficile malgré mon amour inconditionnel pour Stendhal, c'est compliqué de trouver des romans classiques (= non contemporains ? c'est comme cela que je l'ai compris) d'auteurs français et pas trop ardus qui se passent en Europe mais hors de France.
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- CorydonNiveau 4
Corinne ou l'Italie de Madame de Staël ? Les caves du Vatican de Gide ?
- joliefionaNiveau 6
Eh oui, RogerMartin, je ne veux pas de traductions puisqu’au bac nous devons présenter des textes écrits en langue française. Mon problème est bien là…
Je retiens La Chute de Camus, Les Travailleurs de la Mer d’Hugo (J’ai tellement aimé ce roman !), La Chartreuse de Parme de Stendhal et toutes les pièces de théâtre citées pour mes classes de Premières Générales, une autre année. Pour des STMG, ces romans me paraissent trop compliqués (sauf si des expériences de collègues me contredisent ? ).
Je vais chercher les textes de Verlaine sur Bruxelles et de Rimbaud sur Charleroi… et je vais me renseigner sur les textes que propose Corydon car je ne les connais pas.
Comme tu le dis si bien, RogerMartin, c’est assez étonnant de constater que des textes faciles + écrits en français + qui se déroulent en Europe ne sont pas si faciles que cela à dénicher…
A moins que je m’attèle à la littérature contemporaine, mais même Eldorado de Gaudé me paraît compliqué (beaucoup de personnages)…
En tout cas, merci pour vos conseils (qui, même s'ils ne m'ont pas encore aidé à trouver LE texte adéquat, me prouvent au moins que, si je ne trouve pas, ce n'est pas que je suis inculte, mais que c'est difficile à trouver!)
Je retiens La Chute de Camus,
Je vais chercher les textes de Verlaine sur Bruxelles et de Rimbaud sur Charleroi… et je vais me renseigner sur les textes que propose Corydon car je ne les connais pas.
Comme tu le dis si bien, RogerMartin, c’est assez étonnant de constater que des textes faciles + écrits en français + qui se déroulent en Europe ne sont pas si faciles que cela à dénicher…
A moins que je m’attèle à la littérature contemporaine, mais même Eldorado de Gaudé me paraît compliqué (beaucoup de personnages)…
En tout cas, merci pour vos conseils (qui, même s'ils ne m'ont pas encore aidé à trouver LE texte adéquat, me prouvent au moins que, si je ne trouve pas, ce n'est pas que je suis inculte, mais que c'est difficile à trouver!)
- RogerMartinBon génie
Les romans proposés par Corydon sont plus longs et plus complexes que Camus je trouve. Tu as jeté un coup d’œil à l'Archipel de la Manche ?
Sinon, si c'est la langue d'écriture qui compte et pas la nationalité de l'auteur, tu peux jeter un coup d'oeil à l'Assassin habite au 21, qui se passe à Londres (auteur belge Stanislas-André Steeman, 1939). C'est un roman policier très bien écrit.
http://excerpts.numilog.com/books/9782806228505.pdf
Il y a le "Londres" de Verhaeren
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/emile_verhaeren/londres.html
et de courtes évocations de Londres dans les Mémoires d'Outre-Tombe de Chateaubriand, où il mentionne les transformations urbaines entre deux visites, et dans les Souvenirs d'égotisme de Stendhal.
Sinon, si c'est la langue d'écriture qui compte et pas la nationalité de l'auteur, tu peux jeter un coup d'oeil à l'Assassin habite au 21, qui se passe à Londres (auteur belge Stanislas-André Steeman, 1939). C'est un roman policier très bien écrit.
http://excerpts.numilog.com/books/9782806228505.pdf
Il y a le "Londres" de Verhaeren
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/emile_verhaeren/londres.html
et de courtes évocations de Londres dans les Mémoires d'Outre-Tombe de Chateaubriand, où il mentionne les transformations urbaines entre deux visites, et dans les Souvenirs d'égotisme de Stendhal.
- Chateaubriand:
- 1 L 6 Chapitre 1
Londres, d'avril à septembre 1822.
Revu en décembre 1846.
Trente et un ans après m'être embarqué, simple sous-lieutenant, pour l'Amérique, je m'embarquais pour Londres, avec un passeport conçu en ces termes : " Laissez passer " disait ce passeport, " laissez passer sa seigneurie le vicomte de Chateaubriand, pair de France, ambassadeur du Roi près Sa Majesté britannique, etc., etc. ". Point de signalement ; ma grandeur devait faire connaître mon visage en tous lieux. Un bateau à vapeur, nolisé [Signifie affréter.] pour moi seul, me porte de Calais à Douvres. En mettant le pied sur le sol anglais, le 5 avril 1822, je suis salué par le canon du fort. Un officier vient de la part du commandant, m'offrir une garde d'honneur. Descendu à Shipwright-Inn, le maître et les garçons de l'auberge me reçurent bras pendants et têtes nues. Madame la mairesse m'invite à une soirée, au nom des plus belles dames de la ville. M. Billing, attaché à mon ambassade, m'attendait. Un dîner d'énormes poissons et de monstrueux quartiers de boeuf restaura monsieur l'ambassadeur, qui n'a point d'appétit et qui n'était pas du tout fatigué. Le peuple, attroupé sous mes fenêtres, fait retentir l'air de huzzas. L'officier revint et posa, malgré moi, des sentinelles à ma porte. Le lendemain, après avoir distribué force argent du Roi mon maître, je me suis mis en route pour Londres, au ronflement du canon, dans une légère voiture, qu'emportaient quatre beaux chevaux menés au grand trot par deux élégants jockeys. Mes gens suivaient dans d'autres carrosses, des courriers à ma livrée accompagnaient le cortège. Nous passons Cantorbery, attirant les yeux de John-Bull et des équipages qui nous croisaient. A Black-Heath, bruyère jadis hantée des voleurs, je trouvai un village tout neuf. Bientôt m'apparut l'immense calotte de fumée qui couvre la cité de Londres.
Plongé dans le gouffre de vapeur charbonnée, comme dans une des gueules du Tartare, traversant la ville entière dont je reconnaissais les rues, j'abordai l'hôtel de l'ambassade, Portland-Place. Le chargé d'affaires, M. le comte Georges de Caraman, MM. les secrétaires d'ambassade, M. le vicomte de Marcellus, M. le baron E. Decazes, M. de Bourqueney, les attachés à l'ambassade, m'accueillent avec une noble politesse. Tous les huissiers, concierges, valets de chambre, valets de pied de l'hôtel, étaient assemblés sur le trottoir. On me présenta les cartes des ministres anglais et des ambassadeurs étrangers, déjà instruits de ma prochaine arrivée.
Le 17 mai de l'an de grâce 1793, je débarquai pour la même ville de Londres, humble et obscur voyageur, à Southampton, venant de Jersey. Aucune mairesse ne s'aperçut que je passais ; le maire de la ville, William Smith, me délivra le 18, pour Londres, une feuille de route à laquelle était joint un extrait de l' Alien-bill . Mon signalement porte en anglais : " François de Chateaubriand, officier français à l'armée des émigrés ( french officer in the émigrant army ), taille de cinq pieds quatre pouces ( five Feet for inches high ), mince ( thin shape ), favoris et cheveux bruns ( Brown hair and fits ) ". Je partageai modestement la voiture la moins chère avec quelques matelots en congé ; je relayai aux plus chétives tavernes ; j'entrai pauvre, malade, inconnu, dans une ville opulente et fameuse, où M. Pitt régnait ; j'allai loger, à six schillings par mois, sous le lattis d'un grenier que m'avait préparé un cousin de Bretagne, au bout d'une petite rue qui joignait Tottenham-Court-Road.
Ah ! Monseigneur, que votre vie
D'honneurs aujourd'hui si remplie,
Diffère de ces heureux temps !
Cependant une autre obscurité m'enténébrait à Londres. Ma place politique mettait à l'ombre ma renommée littéraire ; il n'y a pas un sot dans les trois royaumes qui ne préférât l'ambassadeur de Louis XVIII à l'auteur du Génie du Christianisme . Je verrai comment la chose tournera après ma mort, ou quand j'aurai cessé de remplacer M. le duc Decazes auprès de Georges IV, succession aussi bizarre que le reste de ma vie.
Arrivé à Londres comme ambassadeur français, un de mes plus grands plaisirs était de laisser ma voiture au coin d'un square, et d'aller à pied parcourir les ruelles que j'avais jadis fréquentées, les faubourgs populaires et à bon marché, où se réfugie le malheur sous la protection d'une même souffrance, les abris ignorés que je hantais avec mes associés de détresse, ne sachant si j'aurais du pain le lendemain, moi dont trois et quatre services couvraient la table en 1822. A toutes ces portes étroites et indigentes qui m'étaient autrefois ouvertes, je ne rencontrais que des visages étrangers. Je ne voyais plus errer mes compatriotes, reconnaissables à leurs gestes, à leur manière de marcher, à la forme et à la vétusté de leurs habits ; je n'apercevais plus ces prêtres martyrs, portant le petit collet, le grand chapeau à trois cornes, la longue redingote noire usée, et que les Anglais saluaient en passant. De larges rues bordées de palais avaient été percées, des ponts bâtis, des promenades plantées : Regent ' s-Park occupait, auprès de Portland-Place , les anciennes prairies couvertes de troupeaux de vaches. Un cimetière, perspective de la lucarne d'un de mes greniers, avait disparu dans l'enceinte d'une fabrique. Quand je me rendais chez lord Liverpool, j'avais de la peine à retrouver l'espace vide de l'échafaud de Charles Ier ; des bâtisses nouvelles, resserrant la statue de Charles II, s'étaient avancées avec l'oubli sur des événements mémorables.
Que je regrettais, au milieu de mes insipides pompes, ce monde de tribulations et de larmes, ces temps où je mêlais mes peines à celles d'une colonie d'infortunés ! Il est donc vrai que tout change, que le malheur même périt comme la prospérité ! Que sont devenus mes frères en émigration ? Les uns sont morts, les autres ont subi diverses destinées : ils ont vu comme moi disparaître leurs proches et leurs amis ; ils sont moins heureux dans leur patrie qu'ils ne l'étaient sur la terre étrangère. N'avions-nous pas sur cette terre nos réunions, nos divertissements, nos fêtes et surtout notre jeunesse ? Des mères de famille, des jeunes filles qui commençaient la vie par l'adversité, apportaient le fruit semainier du labeur pour s'éjouir à quelque danse de la patrie. Des attachements se formaient dans les causeries du soir après le travail, sur les gazons d'Hamstead et de Primrose-Hill. A des chapelles ornées de nos mains dans de vieilles masures, nous priions le 21 janvier et le jour de la mort de la Reine, tout émus d'une oraison funèbre prononcée par le curé émigré de notre village. Nous allions le long de la Tamise, tantôt voir surgir aux docks les vaisseaux chargés des richesses du monde, tantôt admirer les maisons de campagne de Richmond, nous si pauvres, nous privés du toit paternel : toutes ces choses sont de véritables félicités !
...
Voilà ce que j'éprouvais, ce que je me disais dans ces premiers jours de mon ambassade à Londres. Je n'échappais à la tristesse qui m'assiégeait sous mon toit, qu'en me saturant d'une tristesse moins pesante dans le parc de Kensington. Lui, ce parc, n'est point changé, comme j'ai pu m'en assurer en 1843 ; les arbres seulement ont grandi ; toujours solitaire, les oiseaux y font leur nid en paix. Ce n'est plus même la mode de se rassembler dans ce lieu, comme au temps que la plus belle des Françaises, madame Récamier, y passait suivie de la foule. Du bord des pelouses désertes de Kensington, j'aimais à voir courre, à travers Hyde-Park, les troupes de chevaux, les voitures des fashionables, parmi lesquelles figure en 1822 mon tilbury vide, tandis que, redevenu gentillâtre émigré, je remontais l'allée où le confesseur banni disait autrefois son bréviaire.
C'est dans ce parc de Kensington que j'ai médité l ' Essai historique ; que, relisant le journal de mes courses d'outre-mer, j'en ai tiré les amours d' Atala ; c'est aussi dans ce parc, après avoir erré au loin dans les campagnes sous un ciel baissé, blondissant et comme pénétré de la clarté polaire, que je traçai au crayon les premières ébauches des passions de René . Je déposais, la nuit, la moisson de mes rêveries du jour dans l ' Essai historique et dans les Natchez . Les deux manuscrits marchaient de front, bien que souvent je manquasse d'argent pour en acheter le papier, et que j'en assemblasse les feuillets avec des pointes arrachées aux tasseaux de mon grenier, faute de fil.
- Stendhal:
Chapitre VI
...
Londres me toucha beaucoup à cause des promenades le long de la Tamise vers Little Chelsea (little chelsy). Il y avait là de petites maisons garnies de rosiers qui furent pour moi la véritable élégie. Ce fut la première fois que ce genre fade me toucha.
Je comprends aujourd’hui que mon âme était toujours bien malade. J’avais une horreur presque hydrophobique à l’aspect de tout être grossier. La conversation d’un gros marchand de province grossier m’hébétait et me rendait malheureux pour tout le reste de la journée, par exemple, le riche banquier Charles Durand de Grenoble, qui me parlait avec amitié. Cette disposition d’enfance, qui m’a donné tant de moments noirs de quinze à vingt-cinq ans, revenait avec force. J’étais si malheureux que j’aimais les figures connues. Toute figure nouvelle, qui dans l’état de santé m’amuse, alors m’importunait.
Le hasard me conduisit à Tavistock Hôtel, Covent-Garden. C’est l’hôtel des gens aisés qui, de la province, viennent à Londres. Ma chambre, toujours ouverte dans ce pays du vol avec impunité, avait huit pieds de large et dix de long. Mais, en revanche, on allait déjeuner dans un salon qui pouvait avoir cent pieds de long, trente de large et vingt de haut. Là, on mangeait tout ce qu’on voulait et tant qu’on voulait pour cinquante sous (deux shillings). On nous faisait des beefsteaks à l’infini, ou l’on plaçait devant vous un morceau de bœuf rôti de quarante livres avec un couteau bien tranchant. Ensuite venait le thé pour cuire toutes ces viandes. Ce salon s’ouvrait en arcades sur la place de Covent-Garden. Je trouvais là tous les matins une trentaine de bons Anglais marchant avec gravité, et beaucoup avec l’air malheureux. Il n’y avait ni affectation, ni fatuité françaises et bruyantes. Cela me convint, j’étais moins malheureux dans ce salon. Le déjeuner me faisait toujours passer non pas une heure ou deux comme une diversion, mais une bonne heure.
25 juin.
J’appris à lire machinalement les journaux anglais, qui au fond ne m’intéressaient point. Plus tard, en 1826, j’ai été bien malheureux sur cette même place de Covent-Garden au Ouakum Hôtel, ou quelque nom aussi disgracieux, à l’angle opposé à Tavistock. De 1826 à 1832, je n’ai pas eu de malheurs.
On ne donnait point encore Shakespeare le jour de mon arrivée à Londres ; j’allai à Haymarket qui, ce me semble, était ouvert. Malgré l’air malheureux de la salle, je m’y amusai assez.
She stoops to conquer, comédie de [Goldsmith], m’amusa infiniment à cause du jeu des joues de l’acteur qui faisait le mari de miss [Richland], qui s’abaissait pour conquérir : c’est un peu le sujet des [Fausses Confidences] de Marivaux. Une jeune fille à marier se déguise en femme de chambre ; [ce] beau stratagème m’amusa fort.
Le jour, j’errais dans les environs de Londres, j’allais souvent à Richmond.
Cette fameuse terrasse offre le même mouvement de terrain que Saint-Germain-en-Laye. Mais la vue plonge de moins haut peut-être, sur des prés d’une charmante verdure parsemée de grands arbres vénérables par leur antiquité. On n’aperçoit, au contraire, du haut de la terrasse de Saint-Germain, que du sec et du rocailleux. Rien n’est égal à cette fraîcheur du vert en Angleterre et à la beauté de ces arbres : les couper serait un crime et un déshonneur, tandis qu’au plus petit besoin d’argent, le propriétaire français vend les cinq ou six grands chênes qui sont dans son domaine. La vue de Richmond, celle de Windsor, me rappelaient ma chère Lombardie, les monts de Brianza, Desio, Como, la Cadenabbia, le sanctuaire de Varèse, beaux pays où se sont placés mes beaux jours.
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- GaletteNiveau 7
D'accord avec Roger-Martin quant à la difficulté des Caves du Vatican ou Corinne.
Bonne idée Chateaubriand.
Vous pouvez aussi suivre les tribulations de Candide (Allemagne, Lisbonne....)
En revanche, Le Cid est étudié au collège... Ça devrait donc être faisable avec tes STMG tout de même.
Bonne idée Chateaubriand.
Vous pouvez aussi suivre les tribulations de Candide (Allemagne, Lisbonne....)
En revanche, Le Cid est étudié au collège... Ça devrait donc être faisable avec tes STMG tout de même.
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