- tannatHabitué du forum
Bonjour et excellente année à tous,
Je cherche à réunir quelques textes (plutôt des extraits littéraires) qui présenteraient une référence implicite (ou plusieurs) et/ ou explicite à la mythologie grecque. Auriez-vous des idées ou des suggestions, s'il vous plaît ?
En espérant que 2018 vous apporte en quantité et en qualité tout ce dont vous avez besoin pour être heureux...
Au plaisir de vous lire !
Je cherche à réunir quelques textes (plutôt des extraits littéraires) qui présenteraient une référence implicite (ou plusieurs) et/ ou explicite à la mythologie grecque. Auriez-vous des idées ou des suggestions, s'il vous plaît ?
En espérant que 2018 vous apporte en quantité et en qualité tout ce dont vous avez besoin pour être heureux...
Au plaisir de vous lire !
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- ZazkFidèle du forum
Bonjour, je pense à plusieurs poèmes : bien sûr, ceux de Du Bellay (le premier est très connu, le second un peu moins) :
I)
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.
II)
Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse
Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse,
Qu'il n'était rien plus doux que voir encore un jour
Fumer sa cheminée, et après long séjour
Se retrouver au sein de sa terre nourrice.
Je me réjouissais d'être échappé au vice,
Aux Circés d'Italie, aux sirènes d'amour,
Et d'avoir rapporté en France à mon retour
L'honneur que l'on s'acquiert d'un fidèle service.
Las, mais après l'ennui de si longue saison,
Mille soucis mordants je trouve en ma maison,
Qui me rongent le coeur sans espoir d'allégeance.
Adieu donques, Dorat, je suis encor romain,
Si l'arc que les neuf Soeurs te mirent en la main
Tu ne me prête(s) ici, pour faire ma vengeance.
I)
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.
II)
Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse
Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse,
Qu'il n'était rien plus doux que voir encore un jour
Fumer sa cheminée, et après long séjour
Se retrouver au sein de sa terre nourrice.
Je me réjouissais d'être échappé au vice,
Aux Circés d'Italie, aux sirènes d'amour,
Et d'avoir rapporté en France à mon retour
L'honneur que l'on s'acquiert d'un fidèle service.
Las, mais après l'ennui de si longue saison,
Mille soucis mordants je trouve en ma maison,
Qui me rongent le coeur sans espoir d'allégeance.
Adieu donques, Dorat, je suis encor romain,
Si l'arc que les neuf Soeurs te mirent en la main
Tu ne me prête(s) ici, pour faire ma vengeance.
- ZazkFidèle du forum
Et puis, un poème moins connu mais qui vous intéressera peut-être :
La Jalousie
Poètes, peintres parlants, que vous sert de nous feindre,
Peintres, poètes muets, que vous sert de nous peindre
Des feux, des fouets, des fers, des vaisseaux pleins de trous,
Des rages, des fureurs, des lieux épouvantables :
Pour exprimer l'horreur des enfers effroyables,
Est-il enfer semblable à celui des jaloux ?
L'aigle de Prométhée, les fouets des Euménides,
Les vaisseaux défoncés des folles Danaïdes,
D'Ixion abusé les roues et les clous,
Les peines de Tantal, de Sisyph, de Phlégie (Tantale, Sisyphe)
Ne sont que jeux au prix de l'âpre jalousie,
Il n'est enfer semblable à celui des jaloux.
Si la nuit le jaloux tient sa femme embrassée,
Il croit tenant le corps qu'un autre a sa pensée ;
Fût-elle à prier Dieu dans l'église à genoux,
Si du temps qu'il lui donne elle passe les bornes,
Ce Vulcain pense avoir le front tout plein de cornes
Et se plonge insensé dans l'enfer des jaloux.(…)
Ils sont pâles, chagrins, songeards, mélancoliques,
Noisifs, capricieux, maussades, fantastiques,
Difficiles, hargneux, sauvages, loups-garous,
L'esprit toujours porté à quelque horrible songe,
Un vautour sans cesser les entrailles leur ronge,
Bref, il n'est tel enfer que celui des jaloux. Jean AUVRAY (1590-1630)
La Jalousie
Poètes, peintres parlants, que vous sert de nous feindre,
Peintres, poètes muets, que vous sert de nous peindre
Des feux, des fouets, des fers, des vaisseaux pleins de trous,
Des rages, des fureurs, des lieux épouvantables :
Pour exprimer l'horreur des enfers effroyables,
Est-il enfer semblable à celui des jaloux ?
L'aigle de Prométhée, les fouets des Euménides,
Les vaisseaux défoncés des folles Danaïdes,
D'Ixion abusé les roues et les clous,
Les peines de Tantal, de Sisyph, de Phlégie (Tantale, Sisyphe)
Ne sont que jeux au prix de l'âpre jalousie,
Il n'est enfer semblable à celui des jaloux.
Si la nuit le jaloux tient sa femme embrassée,
Il croit tenant le corps qu'un autre a sa pensée ;
Fût-elle à prier Dieu dans l'église à genoux,
Si du temps qu'il lui donne elle passe les bornes,
Ce Vulcain pense avoir le front tout plein de cornes
Et se plonge insensé dans l'enfer des jaloux.(…)
Ils sont pâles, chagrins, songeards, mélancoliques,
Noisifs, capricieux, maussades, fantastiques,
Difficiles, hargneux, sauvages, loups-garous,
L'esprit toujours porté à quelque horrible songe,
Un vautour sans cesser les entrailles leur ronge,
Bref, il n'est tel enfer que celui des jaloux. Jean AUVRAY (1590-1630)
- ProvenceEnchanteur
Au début de Vipère au poing, référence à Hercule.
- ernyaFidèle du forum
@Tanat : tu recherches une référence ou un thème particulier ? C'est que c'est vaste comme sujet !
- InvitéInvité
Je ne vais sans doute pas vraiment t'aider mais le titre de ton sujet me fait immédiatement penser à ce livre ; je n'arrive pas à remettre la main dessus -il doit encore être dans un carton- mais dans mon souvenir c'est une véritable mine d'or :
Y
Y
- PonocratesExpert spécialisé
Dans les Amours de Cassandre de Ronsard, il n'y a que cela. Au point qu'il fallu qu'un de ses amis, Muret, écrive des commentaires parce que leurs contemporains ne comprenaient pas toutes les allusions. L'édition du livre de poche est très bien faite puisqu'elle donne à la fois le texte de Ronsard et les commentaires de Muret - et d'autres notes.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- LilypimsGrand sage
Dans L'Hymne de l'Automne, Ronsard évoque les muses, Euterpe notamment. Dans La Curée, Renée assiste à une représentation de Phèdre.
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- archebocEsprit éclairé
Rencontré soit de bêtes feu jetant
Que Jason vit, quérant la Toison d'or
[...]
Qui mal voudrait au royaume de France.
= = = = = = = = =
Andromaque, je pense à vous. Ce petit fleuve
Pauvre et triste miroir ou jadis resplendit
L'immense majesté de vos douleurs de veuves
Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit
A fécondé soudain ma mémoire fertile
Comme je traversais le nouveau carrousel.
[...]
= = = = = = = =
Lorsqu'il fut de retour enfin
Dans sa patrie, le sage Ulysse
Son vieux chien de lui se souvint
Près d'un tapis de haute lice
Sa femme attendait qu'il revînt.
L'époux royal de Sacontal,
Las de vaincre, se réjouit
Lorsqu'il la retrouva plus pâle
d'attente et d'amour yeux pâlis
Caressant sa gazelle mâle
J'ai songé à ses rois heureux
Lorsque le faux amours et celle
Dont je suis encore amoureux
mêlant leurs ombres infidèles
Me rendirent si malheureux
= = = = = = =
Un joli quart du théâtre classique (Andromaque, Phèdre, Iphigénie)
= = = = = = =
Percy Jackson (à condition de bien maîtriser la mythologie, sinon, c'est gâché)
= = = = = = =
Que Jason vit, quérant la Toison d'or
[...]
Qui mal voudrait au royaume de France.
= = = = = = = = =
Andromaque, je pense à vous. Ce petit fleuve
Pauvre et triste miroir ou jadis resplendit
L'immense majesté de vos douleurs de veuves
Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit
A fécondé soudain ma mémoire fertile
Comme je traversais le nouveau carrousel.
[...]
= = = = = = = =
Lorsqu'il fut de retour enfin
Dans sa patrie, le sage Ulysse
Son vieux chien de lui se souvint
Près d'un tapis de haute lice
Sa femme attendait qu'il revînt.
L'époux royal de Sacontal,
Las de vaincre, se réjouit
Lorsqu'il la retrouva plus pâle
d'attente et d'amour yeux pâlis
Caressant sa gazelle mâle
J'ai songé à ses rois heureux
Lorsque le faux amours et celle
Dont je suis encore amoureux
mêlant leurs ombres infidèles
Me rendirent si malheureux
= = = = = = =
Un joli quart du théâtre classique (Andromaque, Phèdre, Iphigénie)
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Percy Jackson (à condition de bien maîtriser la mythologie, sinon, c'est gâché)
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- tannatHabitué du forum
Tout m'intéresse ce que j'avais déjà comme ce que je ne connaissais pas... Donc merci Zazk.Zazk a écrit:Et puis, un poème moins connu mais qui vous intéressera peut-être :
Je vais de ce pas consulter cela, merci Provence.Provence a écrit:Au début de Vipère au poing, référence à Hercule.
Non, pas de référence ou de thème particulier pour l'instant. Oui, c'est vaste mais il me faut élargir les horizons (et séparer Ouranos de Gaia) pour permettre à d'autres entrevoir un peu de lumière...ernya a écrit:@Tannat : tu recherches une référence ou un thème particulier ? C'est que c'est vaste comme sujet !
Si, si, tout est intéressant, merci maldoror, je vais tenter de me le procurer ou du moins d'en trouver des extraits...maldoror1 a écrit:Je ne vais sans doute pas vraiment t'aider mais le titre de ton sujet me fait immédiatement penser à ce livre (...)
Super, je vais aussi chercher celui-ci, merci Ponocrates.Ponocrates a écrit:Dans les Amours de Cassandre de Ronsard, il n'y a que cela. Au point qu'il fallu qu'un de ses amis, Muret, écrive des commentaires parce que leurs contemporains ne comprenaient pas toutes les allusions. L'édition du livre de poche est très bien faite puisqu'elle donne à la fois le texte de Ronsard et les commentaires de Muret - et d'autres notes.
Je prends note, merci Lilypims.Lilypims a écrit:Dans L'Hymne de l'Automne, Ronsard évoque les muses, Euterpe notamment.
Enfin merci aussi archeboc !
Voyons auriez-vous, comme Provence, d'autres romans dont les personnages ou l'histoire puissent être en lien ?
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- LilypimsGrand sage
La Curée; Renée, c'est Phèdre d'une certaine manière.
EDIT. Dans l'une des lettres dites "du voyant", Rimbaud fait du poète "un voleur de feu" ; mais ce n'est pas un roman. J'avais oublié Nana qui incarne Vénus au début du roman de Zola.
EDIT. Dans l'une des lettres dites "du voyant", Rimbaud fait du poète "un voleur de feu" ; mais ce n'est pas un roman. J'avais oublié Nana qui incarne Vénus au début du roman de Zola.
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- tannatHabitué du forum
Je vois effectivement chez Zola, dans les Rougon-Macquart, quelque chose de l'ordre du mythe... Quant à Rimbaud, mais oui... Merci encore....Lilypims a écrit:La Curée; Renée, c'est Phèdre d'une certaine manière.
EDIT. Dans l'une des lettres dites "du voyant", Rimbaud fait du poète "un voleur de feu" ; mais ce n'est pas un roman.
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- DeliaEsprit éclairé
Malpertuis, de Jean Ray
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- tannatHabitué du forum
Merci Delia.
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- slynopHabitué du forum
Il y a de nombreuses références dans Feux et Nouvelles Orientales de Yourcenar, de même, me semble-t-il, dans plusieurs textes de Laurent Gaudé, mais je n'ai plus les titres en tête.
- RuthvenGuide spirituel
Dans l'oeuvre de Claude Louis-Combet, tu peux lire Augias et autres infamies et Miroir de Léda (absolument pas adaptés pour des collégiens même si c'est très beau).
- tannatHabitué du forum
Merci à vous deux...
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- CeladonDemi-dieu
Ysé/Erato du Partage de midi de Claudel ?
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