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- SapotilleEmpereur
Non, je pense qu'il est capable de lire pas mal de syllabes, mais déchiffrer un mot jusqu'au bout demande un effort certain ...
Deviner , comme on le lui a appris, va plus vite, , demande moins d'effort
Deviner , comme on le lui a appris, va plus vite, , demande moins d'effort
- archebocEsprit éclairé
Dhaiphi a écrit:Comment fait-il alors pour lire la première syllabe ? Aurait-il acquis un corpus de syllabes de manière globale ?Sapotille a écrit:un gamin qui"lit" très bien la première syllabe des mots et dit n'importe quoi ensuite il ne connait pas les lettres, les sons qu'elles forment entre elles ...
Hypothèse :
La méthode globale a marché mais seulement en partie : il a câblé la reconnaissance du début des mots. Mais comme l'enseignement n'est pas explicite, il ne dispose pas de la théorie qui va avec, et reconstruire la théorie "par observation réfléchie" est hors de portée. Par ailleurs, évidemment, l'absence des bases théoriques de phonologie l'empêchera de faire de l'observation réfléchie pour l'acquisition de l'orthographe.
- LouisBarthasExpert
Oui, c'est ça. Je vois souvent, dans les classes, la devinette enseignée de manière explicite. On leur demande de lire des étiquettes-mots dont ils ne savent déchiffrer qu'une partie. Or, comme la lecture globale n'existe pas, c'est-à-dire que le cerveau ne traite pas de la même façon les signes graphiques correspondant à des sons et les images, ils ne peuvent qu'essayer de deviner, et cette devinette est encouragée : on leur demande d'émettre des hypothèses et de faire des essais. C'est censé les rendre intelligent ! Il y a des professeurs d'école qui pensent même qu'un lecteur expert fait des hypothèses en lisant ; je ne conseille à personne de faire des hypothèses sur le mot à venir quand il lit ! Cette manière d'enseigner la lecture est catastrophique.Sapotille a écrit:Non, je pense qu'il est capable de lire pas mal de syllabes, mais déchiffrer un mot jusqu'au bout demande un effort certain ...
Deviner , comme on le lui a appris, va plus vite, demande moins d'effort.
Et surtout, les élèves finissent par croire eux-mêmes que les mots sont des images, il essaient de "reconnaître" les mots. Pour les rééduquer, il faut leur expliquer que tous les êtres humains lisent lettre à lettre. Il faut donc supprimer toutes les étiquettes et reprendre l'apprentissage lettre à lettre, centrer l'attention de l'enfant sur la lettre et non sur le mot pris dans sa globalité, comme une image. Lorsqu'un mot est difficile à lire, au lieu de faire des hypothèses, il faut le déchiffrer lettre à lettre en cachant le restant du mot, et le dévoiler progressivement en assemblant les lettres au fur et à mesure.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- VerduretteModérateur
Je ne peux que plussoyer ...
L'ennui, c'est qu'on a enseigné cela à tellement de PE : les séances d'hypothèses à partir des illustrations ou du contexte, qu'est-ce qui pourrait bien être écrit là ... c'est ce que j'ai vu faire et entendu dire par tous les CPC et animateurs pédagogiques que j'ai croisés depuis des lustres. J'ai même une CPC qui m'a affirmé que c'était "la meilleure méthode mais que,dommage, ça ne fonctionnait pas avec les enfants en difficulté..."
Il est vrai que nous, lecteurs expérimentés et rapides, ne lisons plus lettre à lettre, mais nous l'avons fait longtemps avant d'en arriver là. D'ailleurs, lorsque je lis un texte un peu complexe, sur un sujet qui ne m'est pas familier, il n'est pas rare que je relise un passage plus lentement car je sens bien que ma compréhension est trop superficielle. Mais ériger en cela en méthode de lecture sous prétexte d'assurer une soi-disant voie directe, c'est effectivement mettre la charrue avant les bœufs.
Le problème c'est que ces "stratégies" et habitudes se mettent place dès la maternelle. Mes collègues de CP ont une méthode vraiment syllabique (seul bémol : les mots-outils...) et comme je fais l'étude, j'ai généralement une dizaine d'élèves à faire lire le soir. Je pousse le sadisme jusqu'à demander de lire les syllabes ou les mots dans le désordre (évidemment je parle de tableaux de syllabes ou de mots hors phrases, je les montre dans l'ordre qui me convient). Cela les déstabilise un peu, mais ils lisent, ce qui montre bien que leur méthode est bonne et que ce n'est pas appris par cœur. Parfois, (mais ce n'est pas fréquent), un élève lit la première syllabe et finit d'une traite en disant n'importe quoi, mais on sent que c'est plus pour avoir plus vite fini que par habitude de deviner; quoi qu'il en soit, je le fais alors reprendre syllabe à syllabe en lui disant qu'il a deviné au lieu de lire, et qu'il faut vraiment lire.
L'ennui, c'est qu'on a enseigné cela à tellement de PE : les séances d'hypothèses à partir des illustrations ou du contexte, qu'est-ce qui pourrait bien être écrit là ... c'est ce que j'ai vu faire et entendu dire par tous les CPC et animateurs pédagogiques que j'ai croisés depuis des lustres. J'ai même une CPC qui m'a affirmé que c'était "la meilleure méthode mais que,dommage, ça ne fonctionnait pas avec les enfants en difficulté..."
Il est vrai que nous, lecteurs expérimentés et rapides, ne lisons plus lettre à lettre, mais nous l'avons fait longtemps avant d'en arriver là. D'ailleurs, lorsque je lis un texte un peu complexe, sur un sujet qui ne m'est pas familier, il n'est pas rare que je relise un passage plus lentement car je sens bien que ma compréhension est trop superficielle. Mais ériger en cela en méthode de lecture sous prétexte d'assurer une soi-disant voie directe, c'est effectivement mettre la charrue avant les bœufs.
Le problème c'est que ces "stratégies" et habitudes se mettent place dès la maternelle. Mes collègues de CP ont une méthode vraiment syllabique (seul bémol : les mots-outils...) et comme je fais l'étude, j'ai généralement une dizaine d'élèves à faire lire le soir. Je pousse le sadisme jusqu'à demander de lire les syllabes ou les mots dans le désordre (évidemment je parle de tableaux de syllabes ou de mots hors phrases, je les montre dans l'ordre qui me convient). Cela les déstabilise un peu, mais ils lisent, ce qui montre bien que leur méthode est bonne et que ce n'est pas appris par cœur. Parfois, (mais ce n'est pas fréquent), un élève lit la première syllabe et finit d'une traite en disant n'importe quoi, mais on sent que c'est plus pour avoir plus vite fini que par habitude de deviner; quoi qu'il en soit, je le fais alors reprendre syllabe à syllabe en lui disant qu'il a deviné au lieu de lire, et qu'il faut vraiment lire.
- V.MarchaisEmpereur
Je suis bien d'accord avec Louis Barthas et Verdurette. Nous en avons déjà parlé : au collège, les élèves en difficulté de lecture le sont avant tout parce qu'ils ne lisent pas ce qui est écrit mais passent leur temps à inverser des lettres, substituer un mot à un autre, et produire un texte dépourvu de sens. Donc la compréhension, comment dire ?
Certes, le déchiffrage rigoureux n'est pas une condition suffisante à la lecture experte, mais c'est une condition nécessaire, au sens d'indispensable. Et dans les écoles, depuis des décennies, on a tiré du fait que le déchiffrage n'est pas suffisant cette conclusion absurde qu'il serait finalement assez peu nécessaire. Son apprentissage est bâclé, et concurrencé par l'appel systématique à de mauvais câblages neuronaux instaurés par l'utilisation très fréquente de "mots-outils" qui font les mêmes dégâts dans le cerveau que la lecture globale.
Alors à un moment, il faut arrêter de répéter des formules toutes faites et se pencher sérieusement sur le problème réel que nous avons en face de nous, qui est bel et bien un problème de déchiffrage (couplé, j'en suis d'accord, à un manque cruel de "nourrissage" de la langue, en vocabulaire comme en syntaxe, écoute de temps comme le passé simple, etc.).
J'ajoute que le processus d'analyse-synthèse propre à la lecture est renforcé par l'écriture, mais qu'à force de réduire le temps consacré au français au profit de tout et n'importe quoi (mais pas à celui des élèves), on a conduit les instits, bien malgré eux, pour survivre, à ne quasiment plus faire écrire, mais à recourir massivement aux "polys", ce qui est une catastrophe pour l'apprentissage non seulement de l'écriture, mais aussi de la lecture.
Certes, le déchiffrage rigoureux n'est pas une condition suffisante à la lecture experte, mais c'est une condition nécessaire, au sens d'indispensable. Et dans les écoles, depuis des décennies, on a tiré du fait que le déchiffrage n'est pas suffisant cette conclusion absurde qu'il serait finalement assez peu nécessaire. Son apprentissage est bâclé, et concurrencé par l'appel systématique à de mauvais câblages neuronaux instaurés par l'utilisation très fréquente de "mots-outils" qui font les mêmes dégâts dans le cerveau que la lecture globale.
Alors à un moment, il faut arrêter de répéter des formules toutes faites et se pencher sérieusement sur le problème réel que nous avons en face de nous, qui est bel et bien un problème de déchiffrage (couplé, j'en suis d'accord, à un manque cruel de "nourrissage" de la langue, en vocabulaire comme en syntaxe, écoute de temps comme le passé simple, etc.).
J'ajoute que le processus d'analyse-synthèse propre à la lecture est renforcé par l'écriture, mais qu'à force de réduire le temps consacré au français au profit de tout et n'importe quoi (mais pas à celui des élèves), on a conduit les instits, bien malgré eux, pour survivre, à ne quasiment plus faire écrire, mais à recourir massivement aux "polys", ce qui est une catastrophe pour l'apprentissage non seulement de l'écriture, mais aussi de la lecture.
- SapotilleEmpereur
Il y a au moins 15 ans, nous avons écrit sur E.D.P. tout ce qui est écrit sur ce topic et plus encore, avec carrément des leçons modèles qui décortiquaient la marche à suivre et nous étions suivis par de jeunes PE qui en redemandaient !
Cela n'a pas plu à de farouches défenseurs des méthodes à fort départ global : on nous a fichus dehors !
Bannis, modérés, bâillonnés ! La bagarre a été passionnante !
Sur Néoprofs nous avons trouvé une liberté d'expression réjouissante, mais un topic comme celui-ci, c'est de quoi ouvrir les yeux à encore d'autres PE, enfin ...
Dommage qu'ils ne viennent pas beaucoup ici : un forum de Professeurs, c'est impressionnant !
Cela n'a pas plu à de farouches défenseurs des méthodes à fort départ global : on nous a fichus dehors !
Bannis, modérés, bâillonnés ! La bagarre a été passionnante !
Sur Néoprofs nous avons trouvé une liberté d'expression réjouissante, mais un topic comme celui-ci, c'est de quoi ouvrir les yeux à encore d'autres PE, enfin ...
Dommage qu'ils ne viennent pas beaucoup ici : un forum de Professeurs, c'est impressionnant !
- mistinguetteFidèle du forum
Vous me faites pleurez....Quand je pense que petit n°3 voudrait comprendre un peu plus les sons et les lettres et que sauf catastrophe nucléaire, en GS l'an prochain, il me ramènera fièrement son cahier avec des phrases de mots étiquettes, bien collées, dont aucun n'est déchiffrable avec des syllabes simples.
_________________
.'..Texte sur les l'oies' commentaires du prof hg que j’adorais sur ma copie de 6e : loi/ l'oie Vous en êtes une!. J'ai évolué depuis mais mon complexe orthographique m'accompagnera toujours. Il semble qu'aujourd’hui on parle de dyslexie pour l'étourdie éternelle que j'étais...alors si c'est la science des ânes, merci de pas charger la mule.
- V.MarchaisEmpereur
mistinguette a écrit:Vous me faites pleurez....Quand je pense que petit n°3 voudrait comprendre un peu plus les sons et les lettres et que sauf catastrophe nucléaire, en GS l'an prochain, il me ramènera fièrement son cahier avec des phrases de mots étiquettes, bien collées, dont aucun n'est déchiffrable avec des syllabes simples.
Voilà. C'est ce que j'ai vécu avec chacun de mes enfants - sauf avec n°2 qui a eu des instits formidables, qui lui ont fait dès la MS du code, du code et encore du code, bénies soient-elles sur 13 générations.
Ne pas perdre espoir complètement.
- SapotilleEmpereur
V.Marchais a écrit:mistinguette a écrit:Vous me faites pleurez....Quand je pense que petit n°3 voudrait comprendre un peu plus les sons et les lettres et que sauf catastrophe nucléaire, en GS l'an prochain, il me ramènera fièrement son cahier avec des phrases de mots étiquettes, bien collées, dont aucun n'est déchiffrable avec des syllabes simples.
Voilà. C'est ce que j'ai vécu avec chacun de mes enfants - sauf avec n°2 qui a eu des instits formidables, qui lui ont fait dès la MS du code, du code et encore du code, bénies soient-elles sur 13 générations.
Ne pas perdre espoir complètement.
Personnellement, j'ai pris le taureau par les cornes avant le CP pour mes enfants.
Je l'ai fait aussi pour mes 6 petits enfants, je l'ai fait et je le fais encore pour les petits neveux.
- AndréCNiveau 9
Qu'est-ce que c'est E.D.P ?Sapotille a écrit:Il y a au moins 15 ans, nous avons écrit sur E.D.P. tout ce qui est écrit sur ce topic et plus encore, avec carrément des leçons modèles qui décortiquaient la marche à suivre et nous étions suivis par de jeunes PE qui en redemandaient !
Cela n'a pas plu à de farouches défenseurs des méthodes à fort départ global : on nous a fichus dehors !
Bannis, modérés, bâillonnés ! La bagarre a été passionnante !
- OonnayHabitué du forum
Enseignant du primaire (forum)AndréC a écrit:Qu'est-ce que c'est E.D.P ?Sapotille a écrit:Il y a au moins 15 ans, nous avons écrit sur E.D.P. tout ce qui est écrit sur ce topic et plus encore, avec carrément des leçons modèles qui décortiquaient la marche à suivre et nous étions suivis par de jeunes PE qui en redemandaient !
Cela n'a pas plu à de farouches défenseurs des méthodes à fort départ global : on nous a fichus dehors !
Bannis, modérés, bâillonnés ! La bagarre a été passionnante !
- AndréCNiveau 9
Merci.
- V.MarchaisEmpereur
Sapotille a écrit:Il y a au moins 15 ans, nous avons écrit sur E.D.P. tout ce qui est écrit sur ce topic et plus encore, avec carrément des leçons modèles qui décortiquaient la marche à suivre et nous étions suivis par de jeunes PE qui en redemandaient !
Cela n'a pas plu à de farouches défenseurs des méthodes à fort départ global : on nous a fichus dehors !
Bannis, modérés, bâillonnés ! La bagarre a été passionnante !
Sapotille, si ça peut te consoler, il y a quelques années, je me suis fait virer de la liste de discussion de Weblettres parce que j'avais le culot de dire aux collègues que faire de la grammaire un peu plus structurée qu'au hasard des séquences et lire autre chose que des romans pour la jeunesse somme toute assez pauvres, ce serait sans doute pas mal. Je suis pourtant capable, je crois, d'exprimer mes convictions sans animosité. Mais quand on veut penser en rond, sans rencontrer surtout de contradiction...
- VerduretteModérateur
Et justement, sur EDP, il y a un sondage qui demande à partir de quelle période (durant l'année de CP) les enseignants travaillent sur des textes non déchiffrables à 100 %.
40 % des enseignants proposent dès la rentrée, avant donc d'avoir abordé la combinatoire, des textes que les élèves ne peuvent pas déchiffrer, qu'ils ne peuvent déchiffrer que partiellement (donc laissant le reste à la devinette).
A mettre face aux 4% d'enseignants utilisant une méthode "syllabique" pure.
40 % des enseignants proposent dès la rentrée, avant donc d'avoir abordé la combinatoire, des textes que les élèves ne peuvent pas déchiffrer, qu'ils ne peuvent déchiffrer que partiellement (donc laissant le reste à la devinette).
A mettre face aux 4% d'enseignants utilisant une méthode "syllabique" pure.
- SapotilleEmpereur
J'écris E..D..P.. de cette façon parce qu'ils nous surveillent ...
Je serai donc peut-être bannie tout à fait, mais les Dames de cépé ont créé un petit forum à part, uniquement dédié à cette classe et à ses apprentissages.
La copine qui a ainsi entraîné les PE de CP utilise Léo et Léa et prêche la Bonne Parole à celles qui sont démunies en ce qui concerne l'apprentissage de la lecture à cause de leur formation à l'IUFM et autre ESPE.
Donc, tout espoir n'est pas perdu !
Je serai donc peut-être bannie tout à fait, mais les Dames de cépé ont créé un petit forum à part, uniquement dédié à cette classe et à ses apprentissages.
La copine qui a ainsi entraîné les PE de CP utilise Léo et Léa et prêche la Bonne Parole à celles qui sont démunies en ce qui concerne l'apprentissage de la lecture à cause de leur formation à l'IUFM et autre ESPE.
Donc, tout espoir n'est pas perdu !
- VerduretteModérateur
Je note ...
- SapotilleEmpereur
- KimberliteExpert
Petite question pour vous:
chez nous, on a une AVS avec qui je m'entends bien, qui s'occupe des ULIS. En discutant avec elle de la lecture, elle m'expliquait qu'un de nos enseignants ULIS utilise... la méthode globale! Elle, de son côté, quand elle peut (devoirs, etc.) elle fait du syllabique (je ne suis plus certaine, mais il me semble qu'elle utilise un classique, genre Blocher). Du coup je lui ai conseillé les "Vive la lecture".
Puis, en passant par chez mes parents, j'ai récupéré de vieux livres de mon enfance, et un de ses livres était intitulé "lecture facile" et racontait une histoire simple avec les syllabes séparées par un tiret. Les dessins étaient peut-être pas géniaux, l'histoire un peu bête, mais je me suis dit que, si jamais, ça pouvait lui servir. J'ai eu la bêtise d'essayer de lui faire passer le livre par l'intermédiaire du collègue.
Résultat: j'apprends en mangeant avec elle à la cantine qu'avec ma super collègue de SEGPA (celle qui considère qu'il est impensable de faire apprendre un terme comme "matière organique" pour un contrôle si on n'a pas rabâché le terme plusieurs fois en classe), ils ont trouvé le livre horrible... et ne lui ont pas transmis (elle les a entendus se gargariser d'horreur en commentant... et se demandent s'ils ne l'ont pas jeté! Du coup, j'avoue n'avoir pas eu le courage d'aller réclamer mon livre).
Bref, par rapport à cette histoire, j'aimerais savoir ce que vous pensez des livres adaptés comme ça (séparation des syllabes). Il me semble que dans le Blocher, il n'y a pas de tirets mais une sorte d'espace. Est-ce que ça facilite le décodage?
Merci d'avance...
chez nous, on a une AVS avec qui je m'entends bien, qui s'occupe des ULIS. En discutant avec elle de la lecture, elle m'expliquait qu'un de nos enseignants ULIS utilise... la méthode globale! Elle, de son côté, quand elle peut (devoirs, etc.) elle fait du syllabique (je ne suis plus certaine, mais il me semble qu'elle utilise un classique, genre Blocher). Du coup je lui ai conseillé les "Vive la lecture".
Puis, en passant par chez mes parents, j'ai récupéré de vieux livres de mon enfance, et un de ses livres était intitulé "lecture facile" et racontait une histoire simple avec les syllabes séparées par un tiret. Les dessins étaient peut-être pas géniaux, l'histoire un peu bête, mais je me suis dit que, si jamais, ça pouvait lui servir. J'ai eu la bêtise d'essayer de lui faire passer le livre par l'intermédiaire du collègue.
Résultat: j'apprends en mangeant avec elle à la cantine qu'avec ma super collègue de SEGPA (celle qui considère qu'il est impensable de faire apprendre un terme comme "matière organique" pour un contrôle si on n'a pas rabâché le terme plusieurs fois en classe), ils ont trouvé le livre horrible... et ne lui ont pas transmis (elle les a entendus se gargariser d'horreur en commentant... et se demandent s'ils ne l'ont pas jeté! Du coup, j'avoue n'avoir pas eu le courage d'aller réclamer mon livre).
Bref, par rapport à cette histoire, j'aimerais savoir ce que vous pensez des livres adaptés comme ça (séparation des syllabes). Il me semble que dans le Blocher, il n'y a pas de tirets mais une sorte d'espace. Est-ce que ça facilite le décodage?
Merci d'avance...
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- Spoiler:
- AndréCNiveau 9
Qu'est-ce que ça veut dire un texte non déchiffrable à 100 % ?Verdurette a écrit:Et justement, sur EDP, il y a un sondage qui demande à partir de quelle période (durant l'année de CP) les enseignants travaillent sur des textes non déchiffrables à 100 %.
- SapotilleEmpereur
Kimberlite a écrit:Petite question pour vous:
chez nous, on a une AVS avec qui je m'entends bien, qui s'occupe des ULIS. En discutant avec elle de la lecture, elle m'expliquait qu'un de nos enseignants ULIS utilise... la méthode globale! Elle, de son côté, quand elle peut (devoirs, etc.) elle fait du syllabique (je ne suis plus certaine, mais il me semble qu'elle utilise un classique, genre Blocher). Du coup je lui ai conseillé les "Vive la lecture".
Puis, en passant par chez mes parents, j'ai récupéré de vieux livres de mon enfance, et un de ses livres était intitulé "lecture facile" et racontait une histoire simple avec les syllabes séparées par un tiret. Les dessins étaient peut-être pas géniaux, l'histoire un peu bête, mais je me suis dit que, si jamais, ça pouvait lui servir. J'ai eu la bêtise d'essayer de lui faire passer le livre par l'intermédiaire du collègue.
Résultat: j'apprends en mangeant avec elle à la cantine qu'avec ma super collègue de SEGPA (celle qui considère qu'il est impensable de faire apprendre un terme comme "matière organique" pour un contrôle si on n'a pas rabâché le terme plusieurs fois en classe), ils ont trouvé le livre horrible... et ne lui ont pas transmis (elle les a entendus se gargariser d'horreur en commentant... et se demandent s'ils ne l'ont pas jeté! Du coup, j'avoue n'avoir pas eu le courage d'aller réclamer mon livre).
Bref, par rapport à cette histoire, j'aimerais savoir ce que vous pensez des livres adaptés comme ça (séparation des syllabes). Il me semble que dans le Blocher, il n'y a pas de tirets mais une sorte d'espace. Est-ce que ça facilite le décodage?
Merci d'avance...
Ton livre perdu ce devait être "la lecture en riant" !
https://manuelsanciens.blogspot.fr/2012/04/methode-syllabique-jolly-en-riant-la.html
Il y avait les deux enfants lili et toto, la vache était la mumu, je crois même que la chat s'appelait titi...
S'ils te l'ont pris et pas rendu, ce sont des vandales : ce sont des bouquins qu'on conserve dans les Musées, maintenant !
La méthode Boscher sépare effectivement les syllabes .... mais elle a appris à lire à des centaines et des centaines d'enfants alors que le tout global en a noyé beaucoup plus encore (dont moi :triste4: !!!)
- VerduretteModérateur
AndréC a écrit:Qu'est-ce que ça veut dire un texte non déchiffrable à 100 % ?Verdurette a écrit:Et justement, sur EDP, il y a un sondage qui demande à partir de quelle période (durant l'année de CP) les enseignants travaillent sur des textes non déchiffrables à 100 %.
Un texte dans lequel il y a des mots constitués de phonèmes que l'enfant n'a pas appris.
En début d'année, quand on a appris a, e/é , i, o , u et les consomme l et v, le texte va se limiter à "Léo a lu, Léo a vu Léa, Lola a lu" ... c'est maigre,évidemment mais c'est 100% lisible. Peu à peu, cela va s'étoffer, et cela n'empêche nullement, par ailleurs, des "lectures offertes" plus intéressantes.
- AndréCNiveau 9
Je me souviens encore de la première fois où j'ai appris à lire comme si j'étais devant la maîtresse. Je la revois encore en ce grand jour. J'étais très très content d'apprendre à lire.Verdurette a écrit:AndréC a écrit:
Qu'est-ce que ça veut dire un texte non déchiffrable à 100 % ?
Un texte dans lequel il y a des mots constitués de phonèmes que l'enfant n'a pas appris.
En début d'année, quand on a appris a, e/é , i, o , u et les consomme l et v, le texte va se limiter à "Léo a lu, Léo a vu Léa, Lola a lu" ... c'est maigre,évidemment mais c'est 100% lisible. Peu à peu, cela va s'étoffer, et cela n'empêche nullement, par ailleurs, des "lectures offertes" plus intéressantes.
La maîtresse (on les appelait ainsi à l'époque) nous a dit (tout en écrivant au tableau les syllabes) :
- « p » se prononce « peu »
- « peu » et a « pa » et nous avons répété après elle.
- « peu » et i « pi »,
- « peu » et o « po »
- « peu » et u « pu »
- « peu » et é « pé »
- « peu » et e « peu »
puis on a lu « Papa, Papi, pape, pipo, pipi, pépé »
Ensuite on a fait de même avec « m » qui se prononce « meu » et on a lu « Maman, Mami, Mémé »
Je ne me souviens plus de la suite.
Quand vous dites en début d'année, c'est pour quelle méthode ?
- DeliaEsprit éclairé
Une de mes sœurs a fait en son temps le même exercice, à la maison :
« p-a, pa ;
p-i, pi ;
p-o, po ;
p-u, pu ;
pipi, popo, ça pue ! » a-t-elle triomphalement conclu.
« p-a, pa ;
p-i, pi ;
p-o, po ;
p-u, pu ;
pipi, popo, ça pue ! » a-t-elle triomphalement conclu.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- KimberliteExpert
Merci Sapotille. Très intéressant mais ce n'est pas ça.Sapotille a écrit:Kimberlite a écrit:Petite question pour vous:
chez nous, on a une AVS avec qui je m'entends bien, qui s'occupe des ULIS. En discutant avec elle de la lecture, elle m'expliquait qu'un de nos enseignants ULIS utilise... la méthode globale! Elle, de son côté, quand elle peut (devoirs, etc.) elle fait du syllabique (je ne suis plus certaine, mais il me semble qu'elle utilise un classique, genre Blocher). Du coup je lui ai conseillé les "Vive la lecture".
Puis, en passant par chez mes parents, j'ai récupéré de vieux livres de mon enfance, et un de ses livres était intitulé "lecture facile" et racontait une histoire simple avec les syllabes séparées par un tiret. Les dessins étaient peut-être pas géniaux, l'histoire un peu bête, mais je me suis dit que, si jamais, ça pouvait lui servir. J'ai eu la bêtise d'essayer de lui faire passer le livre par l'intermédiaire du collègue.
Résultat: j'apprends en mangeant avec elle à la cantine qu'avec ma super collègue de SEGPA (celle qui considère qu'il est impensable de faire apprendre un terme comme "matière organique" pour un contrôle si on n'a pas rabâché le terme plusieurs fois en classe), ils ont trouvé le livre horrible... et ne lui ont pas transmis (elle les a entendus se gargariser d'horreur en commentant... et se demandent s'ils ne l'ont pas jeté! Du coup, j'avoue n'avoir pas eu le courage d'aller réclamer mon livre).
Bref, par rapport à cette histoire, j'aimerais savoir ce que vous pensez des livres adaptés comme ça (séparation des syllabes). Il me semble que dans le Blocher, il n'y a pas de tirets mais une sorte d'espace. Est-ce que ça facilite le décodage?
Merci d'avance...
Ton livre perdu ce devait être "la lecture en riant" !
https://manuelsanciens.blogspot.fr/2012/04/methode-syllabique-jolly-en-riant-la.html
Il y avait les deux enfants lili et toto, la vache était la mumu, je crois même que la chat s'appelait titi...
S'ils te l'ont pris et pas rendu, ce sont des vandales : ce sont des bouquins qu'on conserve dans les Musées, maintenant !
La méthode Boscher sépare effectivement les syllabes .... mais elle a appris à lire à des centaines et des centaines d'enfants alors que le tout global en a noyé beaucoup plus encore (dont moi :triste4: !!!)
C'est juste un livre avec une histoire (avec un lapin) adaptée apparemment pour être plus lisible (mais j'avoue ne pas avoir lu, juste jeté un œil avant de le prêter... enfin si je le revois un jour). Je ne sais pas si l'histoire était géniale (elle était peut-être débile?), mais au moins ça semblait simple, écrit gros et destiné à des lecteurs tout débutants.
Ce truc a dû être édité dans les années 70-80 (donc un peu à contre-courant des c...eries de l'époque. Dire que j'ai appris à lire avec Yves et Béatrice!).
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- Spoiler:
- VerduretteModérateur
AndréC a écrit: Quand vous dites en début d'année, c'est pour quelle méthode ?
Ce que je présente, c'est début septembre pour les tenants de la méthode syllabique. On apprend d'abord les sons simples, consonne-voyelle, puis voyelle-consonne, puis les sons complexes : par, pra, ... les diphtongues : an, ou, oi .. et toutes leurs combinaisons selon une progression du simple au complexe, du fréquent au rare.
Pour les partisans de la méthode mixte, le premier jour on va donner un texte du style:
Aujourd'hui, c'est la rentrée.
Loulou est content d'aller à l'école.
Il retrouve les copains.
L'élève va le "lire", en réalité le deviner,
ce mot c'est "aujourd'hui" et aujourd'hui, c'est, c'est ... oui, la rentrée !
Le petit garçon s'appelle Loulou il , il ???
il rigole ? non
il est heureux ?
il est content, oui !
Il retrouve ... qui ? les ? les co.. ?
ses coquillages ?
Non ... les co, les co ... ?
l'école !
Non !! les co... les co... oui, les copains !!
puis l'apprendre par cœur.
Le lendemain, il aura une page avec une illustration représentant un éléphant et un chapiteau bariolé.
La classe fera des hypothèses sur ce qui se passe, et "lira" :
Aujourd'hui, le cirque est arrivé au village.
Loulou admire les éléphants.
Et théoriquement , après quelques semaines de cette "lecture"
j'entends "rrr" dans rentrée, dans arrive, je déduis que c'est le r qui fait rrrr
école et content, le c fait "k" etc etc ...
Ca s'appelle "être acteur de ses apprentissages".
Certes, c'est ce que font, spontanément, certains enfants EIP (peu nombreux) qui apprennent à lire tout seuls.
Mais c'est aussi ce que n'arrivent pas à faire une grande partie des élèves lambda, qui bénéficieraient d'un enseignement explicite.
La méthode étant épuisante pour les élèves en difficulté, ils prennent vite l'habitude de deviner à partir de la première syllabe, même si ça n'a aucun sens dans le texte.
On adjoindra par la suite des tableaux de syllabes, et des "placards-sons" pour apprendre que le son [o] ne s'écrit pas seulement o/au/eau, mais aussi ot , op, od, aud, aux, aut,... d'où les problèmes d'orthographe.
Autrement dit, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
- AndréCNiveau 9
Verdurette a écrit:AndréC a écrit: Quand vous dites en début d'année, c'est pour quelle méthode ?
Ce que je présente, c'est début septembre pour les tenants de la méthode syllabique. On apprend d'abord les sons simples, consonne-voyelle, puis voyelle-consonne, puis les sons complexes : par, pra, ... les diphtongues : an, ou, oi .. et toutes leurs combinaisons selon une progression du simple au complexe, du fréquent au rare.
Pour les partisans de la méthode mixte, le premier jour on va donner un texte du style:
Aujourd'hui, c'est la rentrée.
Loulou est content d'aller à l'école.
Il retrouve les copains.
L'élève va le "lire", en réalité le deviner,
ce mot c'est "aujourd'hui" et aujourd'hui, c'est, c'est ... oui, la rentrée !
Le petit garçon s'appelle Loulou il , il ???
il rigole ? non
il est heureux ?
il est content, oui !
Il retrouve ... qui ? les ? les co.. ?
ses coquillages ?
Non ... les co, les co ... ?
l'école !
Non !! les co... les co... oui, les copains !!
puis l'apprendre par cœur.
Le lendemain, il aura une page avec une illustration représentant un éléphant et un chapiteau bariolé.
La classe fera des hypothèses sur ce qui se passe, et "lira" :
Aujourd'hui, le cirque est arrivé au village.
Loulou admire les éléphants.
Et théoriquement , après quelques semaines de cette "lecture"
j'entends "rrr" dans rentrée, dans arrive, je déduis que c'est le r qui fait rrrr
école et content, le c fait "k" etc etc ...
Ca s'appelle "être acteur de ses apprentissages".
Certes, c'est ce que font, spontanément, certains enfants EIP (peu nombreux) qui apprennent à lire tout seuls.
Mais c'est aussi ce que n'arrivent pas à faire une grande partie des élèves lambda, qui bénéficieraient d'un enseignement explicite.
La méthode étant épuisante pour les élèves en difficulté, ils prennent vite l'habitude de deviner à partir de la première syllabe, même si ça n'a aucun sens dans le texte.
On adjoindra par la suite des tableaux de syllabes, et des "placards-sons" pour apprendre que le son [o] ne s'écrit pas seulement o/au/eau, mais aussi ot , op, od, aud, aux, aut,... d'où les problèmes d'orthographe.
Autrement dit, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Ah oui, c'est ainsi !
Je vous pris d'excuser ma violence, mais ce que vous décrivez est une vraie horreur.
Comment peut-on garder un bon souvenir de sa première lecture avec de telles abjections ?
Bénie soit ma maîtresse que je n'ai jamais oublié et qui m'a tout appris.
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- CNRS - Lecture-écriture : "Décodage, compréhension orale, vocabulaire : trois compétences clés pour favoriser l'apprentissage de la lecture des enfants de CP scolarisés en ZEP".
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