- ElzzahNiveau 3
Bonjour à tous et à toutes et merci d'avance pour votre attention,
en cette veille de rentrée une question me trotte dans la tête. Serais-je trop sensible pour être prof ?
Un disclaimer auparavant: j'aime enseigner. Je suis stagiaire cette année et j'ai deux classes de secondes, une classe de première et une classe de terminale.
Mes secondes et premières sont des classes tout à fait normales, voir motivée pour l'une des secondes. Avec les secondes ça se passe très bien, bonne ambiance, motivation, implication. J'ai bien sûr des élèves "coquins" dirons-nous qui ne veulent pas travailler, bavardent etc... mais je n'hésite pas à les recadrer. Mes premières (st2s) ne sont pas à fond sur l'anglais et ont tendance à beaucoup bavarder et ne travaillent pas des masses, mais ce ne sont pas des élèves foncièrement méchants donc je ne ressent pas vraiment d'anxiété face à eux et je les reprends. Si une séance n'était pas nickel je relativise.
Par contre les terminales.... st2s toujours, ils ont dès le début montré énormément de réticence (ils ne se mettent pas au travail, ne participent que très très peu), été insolents (sans que ce soit grave, c'est une insolence plutôt latente), ricané, ils pointent du doigts toutes les "erreurs" que je peux faire (faute de frappe par ex) et pas du tout de façon agréable (ça ne me dérange pas du tout qu'on me dise que j'ai fait une erreur au contraire, mais avec eux c'est une opportunité de se foutre de moi), beaucoup de bavardage. Face à eux je perds tout mon enthousiasme, je stresse énormément, j'angoisse, j'y pense toute la semaine, je pleure à force, et bien sûr quand je les revois je suis limite en crise de panique. Je me souviens d'une séance horrible où le tableau n’arrêtait pas de s'ouvrir sur moi, je faisais tomber mes stylos, ils se foutaient de moi dans leur barbe et je n'ai pas eu une minute de silence. Après ça j'ai décidé de ne pas me laisser faire, de relever les comportements dérangeants, même si ça me fait peur. Je l'ai fait et les bavardages se sont beaucoup calmés, j'ai le calme pensant les taches écrites par exemple (en général) mais l'attitude c'est vraiment pas ça encore... après un cours avec eux j'ai toujours besoin de 5min pour respirer (pleurer un peu parfois).
Je me dis que des classes comme ça, tous les profs en ont, j'en aurai moi même bien d'autres et que si je n'arrive pas à relativiser, à me dire que c'est simplement une classe désagréable et que je fais de mon mieux, je risque de ne pas pouvoir faire ce métier très longtemps. Pourtant Dieu sait que j'aime enseigner, mettre les élèves en activité, les voir devenir progressivement plus motivés.
Y a-t-il des profs sensibles par ici ? Comment tenez vous ? Comment faire pour dépasser cela et arrêter de paniquer, de déprimer ?
Bonne soirée à tous et bonne rentrée.
Elisa
en cette veille de rentrée une question me trotte dans la tête. Serais-je trop sensible pour être prof ?
Un disclaimer auparavant: j'aime enseigner. Je suis stagiaire cette année et j'ai deux classes de secondes, une classe de première et une classe de terminale.
Mes secondes et premières sont des classes tout à fait normales, voir motivée pour l'une des secondes. Avec les secondes ça se passe très bien, bonne ambiance, motivation, implication. J'ai bien sûr des élèves "coquins" dirons-nous qui ne veulent pas travailler, bavardent etc... mais je n'hésite pas à les recadrer. Mes premières (st2s) ne sont pas à fond sur l'anglais et ont tendance à beaucoup bavarder et ne travaillent pas des masses, mais ce ne sont pas des élèves foncièrement méchants donc je ne ressent pas vraiment d'anxiété face à eux et je les reprends. Si une séance n'était pas nickel je relativise.
Par contre les terminales.... st2s toujours, ils ont dès le début montré énormément de réticence (ils ne se mettent pas au travail, ne participent que très très peu), été insolents (sans que ce soit grave, c'est une insolence plutôt latente), ricané, ils pointent du doigts toutes les "erreurs" que je peux faire (faute de frappe par ex) et pas du tout de façon agréable (ça ne me dérange pas du tout qu'on me dise que j'ai fait une erreur au contraire, mais avec eux c'est une opportunité de se foutre de moi), beaucoup de bavardage. Face à eux je perds tout mon enthousiasme, je stresse énormément, j'angoisse, j'y pense toute la semaine, je pleure à force, et bien sûr quand je les revois je suis limite en crise de panique. Je me souviens d'une séance horrible où le tableau n’arrêtait pas de s'ouvrir sur moi, je faisais tomber mes stylos, ils se foutaient de moi dans leur barbe et je n'ai pas eu une minute de silence. Après ça j'ai décidé de ne pas me laisser faire, de relever les comportements dérangeants, même si ça me fait peur. Je l'ai fait et les bavardages se sont beaucoup calmés, j'ai le calme pensant les taches écrites par exemple (en général) mais l'attitude c'est vraiment pas ça encore... après un cours avec eux j'ai toujours besoin de 5min pour respirer (pleurer un peu parfois).
Je me dis que des classes comme ça, tous les profs en ont, j'en aurai moi même bien d'autres et que si je n'arrive pas à relativiser, à me dire que c'est simplement une classe désagréable et que je fais de mon mieux, je risque de ne pas pouvoir faire ce métier très longtemps. Pourtant Dieu sait que j'aime enseigner, mettre les élèves en activité, les voir devenir progressivement plus motivés.
Y a-t-il des profs sensibles par ici ? Comment tenez vous ? Comment faire pour dépasser cela et arrêter de paniquer, de déprimer ?
Bonne soirée à tous et bonne rentrée.
Elisa
- MédéeÉrudit
Bonsoir Elisa,
Je suis aussi stagiaire cette année et j'ai une classe très pénible : ils ne travaillent pas, se foutent de tout, font preuve d'une insolence latente (donc du mal à punir car qui punir ?!), bref je n'aime pas leur faire cours, ils m'énervent tellement que je n'ai pas les bons réflexes, j'ai l'impression de leur faire des cours moisis.....heureusement avec mon autre classe ça se passe bien même si j'ai des cas pénibles, ils sont isolés donc plus faciles à gérer et même s'ils font preuve parfois d'insolence j'ai une meilleure relation avec eux car j'arrive à faire de l'humour pour désamorcer certaines situations, ce que je n'arrive pas du tout à faire avec les autres.....
Je n'ai jamais pleuré en sortant de cours, mais je suis souvent déprimée après les avoir eu.....bref je ne peux pas vraiment t'aider mais tu n'es pas seule !
Je suis aussi stagiaire cette année et j'ai une classe très pénible : ils ne travaillent pas, se foutent de tout, font preuve d'une insolence latente (donc du mal à punir car qui punir ?!), bref je n'aime pas leur faire cours, ils m'énervent tellement que je n'ai pas les bons réflexes, j'ai l'impression de leur faire des cours moisis.....heureusement avec mon autre classe ça se passe bien même si j'ai des cas pénibles, ils sont isolés donc plus faciles à gérer et même s'ils font preuve parfois d'insolence j'ai une meilleure relation avec eux car j'arrive à faire de l'humour pour désamorcer certaines situations, ce que je n'arrive pas du tout à faire avec les autres.....
Je n'ai jamais pleuré en sortant de cours, mais je suis souvent déprimée après les avoir eu.....bref je ne peux pas vraiment t'aider mais tu n'es pas seule !
_________________
Rentrée 2024 : Poste fixe ! (et 16e établissement )
2021-2024 : TZR en remplacements courts
2020-2021 : T3 - TZR en AFA : 1 collège 6e, 5e + PP 5e
2019-2020 : T2 - TZR en AFA : 2 collèges 6e, 5e, 4e + PP 5e
2018-2019 : T1 - TZR en AFA : 3 collèges 5e, 4e
2017-2018 : Stagiaire en lycée (2nde x2)
- ElzzahNiveau 3
Sherlock a écrit:Bonsoir Elisa,
Je suis aussi stagiaire cette année et j'ai une classe très pénible : ils ne travaillent pas, se foutent de tout, font preuve d'une insolence latente (donc du mal à punir car qui punir ?!), bref je n'aime pas leur faire cours, ils m'énervent tellement que je n'ai pas les bons réflexes, j'ai l'impression de leur faire des cours moisis.....heureusement avec mon autre classe ça se passe bien même si j'ai des cas pénibles, ils sont isolés donc plus faciles à gérer et même s'ils font preuve parfois d'insolence j'ai une meilleure relation avec eux car j'arrive à faire de l'humour pour désamorcer certaines situations, ce que je n'arrive pas du tout à faire avec les autres.....
Je n'ai jamais pleuré en sortant de cours, mais je suis souvent déprimée après les avoir eu.....bref je ne peux pas vraiment t'aider mais tu n'es pas seule !
Merci Sherlock pour ta réponse !! J'ai eu l'impression de me lire tellement ton expérience est similaire à ce que je vis. "Qui punir?" c'est exactement mon problème aussi car c'est un peu tout le monde et en même temps personne... et tout comme toi je ne trouve pas les bons réflexes. je les revois vendredi et j'y pense déjà... courage à toi en tout cas !!
- chmarmottineGuide spirituel
Je pense qu'il faut garder confiance. Une classe peut vite déstabiliser un prof (même expérimenté). S'appuyer sur le fait que cela se passe bien avec les autres classes : toujours garder ça en tête.
Il arrive régulièrement d'avoir des classes avec des élèves qui ont mauvais esprit. Ce sont eux le problème, pas toi.
Il arrive régulièrement d'avoir des classes avec des élèves qui ont mauvais esprit. Ce sont eux le problème, pas toi.
- User24373Neoprof expérimenté
Je suis aussi très (trop) sensible et ultra anxieuse (mais je me soigne à coup de séances d'hypnothérapie). Et je me demande si je suis capable de faire ce métier avec la personnalité que j'ai. Toutefois pas pour les mêmes raisons que toi : avec les élèves globalement ça va. J'essaie de ne rien laisser passer, particulièrement en début d'année, même si c'est usant et que fatalement quand les élèves ne te connaissent pas, ils te testent et donc ça tourne souvent au mini clash. Bon c'est assez énergivore et pesant de cumuler les soirées où tu ressasses un conflit avec un (ou des) élève(s). Mais au bout d'un moment ils comprennent et ça finit par rouler et tu peux faire cours dans une ambiance agréable.
Pour moi, jusqu'à présent c'est comme que ça à marché.
Du coup, je sais que septembre peut être éprouvant à ce niveau mais que ça passe.
En revanche, ce qui ne passe pas ce sont les histoires, les tensions, les rivalités entre collègues.
Là je ne sais pas encore comment parvenir à passer au-dessus sans m'isoler, sans passer pour l'asociale.
Pour moi, jusqu'à présent c'est comme que ça à marché.
Du coup, je sais que septembre peut être éprouvant à ce niveau mais que ça passe.
En revanche, ce qui ne passe pas ce sont les histoires, les tensions, les rivalités entre collègues.
Là je ne sais pas encore comment parvenir à passer au-dessus sans m'isoler, sans passer pour l'asociale.
- alanneFidèle du forum
En lisant ton histoire , beaucoup se retrouvent, mais je pense que ton statut de stagiaire et la PRESSION consciente ou non que cela entraîne exagère ton ressentit face à cette classe.
_________________
Wait and see
- AndréCNiveau 9
Ce genre de classe aime les profs autoritaires; ils aiment être « pris en main » en leur disant exactement ce qu'ils doivent faire, comment le faire, qu'on les dirige, qu'on se comporte en petit chef, qu'on les évalue souvent, cela les rassure.
Il est très rassurant d'avoir un prof autoritaire, cela évite d'avoir à réfléchir.
Il est très rassurant d'avoir un prof autoritaire, cela évite d'avoir à réfléchir.
- SiggyHabitué du forum
Bonsoir,
Il y a plusieurs mois, j'ai posté un topic pour parler de ma propre situation. J'avais une classe de 1re ingérable, je n'arrivais pas à la canaliser, ça ricanait sans cesse et je n'arrivais pas à punir (je me retrouve dans ce que tu décris). Et c'était souvent l'angoisse avant que les élèves arrivent, je me souviens en particulier des deux heures que je devais passer avec eux, et où je me sentais vraiment seule. Il y avait quand même parfois des moments agréables, et la fin d'année s'est mieux passée. Mais avec le recul je me demande comment j'ai fait pour tenir parfois. Une autre année, j'avais eu une classe de 4e où j'avais à peu près la même appréhension, le moment où l'on redoute l'arrivée des élèves... C'est horrible comme sensation.
Néanmoins, je peux t'affirmer que ce genre de classes va te donner beaucoup d'expériences en peu de temps. Moi-même je me rends compte cette année, j'arrive déjà mieux à décider, à me faire écouter, à avoir de la répartie lorsqu'on me répond, etc. Et pour l'instant, je n'ai plus cette boule au ventre que j'avais parfois avec certaines classes. J'espère que ça ira pour toi.
Il y a plusieurs mois, j'ai posté un topic pour parler de ma propre situation. J'avais une classe de 1re ingérable, je n'arrivais pas à la canaliser, ça ricanait sans cesse et je n'arrivais pas à punir (je me retrouve dans ce que tu décris). Et c'était souvent l'angoisse avant que les élèves arrivent, je me souviens en particulier des deux heures que je devais passer avec eux, et où je me sentais vraiment seule. Il y avait quand même parfois des moments agréables, et la fin d'année s'est mieux passée. Mais avec le recul je me demande comment j'ai fait pour tenir parfois. Une autre année, j'avais eu une classe de 4e où j'avais à peu près la même appréhension, le moment où l'on redoute l'arrivée des élèves... C'est horrible comme sensation.
Néanmoins, je peux t'affirmer que ce genre de classes va te donner beaucoup d'expériences en peu de temps. Moi-même je me rends compte cette année, j'arrive déjà mieux à décider, à me faire écouter, à avoir de la répartie lorsqu'on me répond, etc. Et pour l'instant, je n'ai plus cette boule au ventre que j'avais parfois avec certaines classes. J'espère que ça ira pour toi.
- Philomène87Grand sage
Je comprends beaucoup ton sentiment face à cette classe.
Ca viendra avec l'expérience, oui.
Déjà, pour une 1ère année, je trouve ça formidable que tu n'aies qu'une seule classe comme ça... Lorsque j'ai débuté, je n'avais que deux classes (heureusement !) mais elles étaient odieuses, et uniquement avec moi (car j'allais les voir dans les autres cours), me prouvant que c'était moi le problème. J'étais comme toi ultra sensible et angoissée, le mercredi à 10h j'avais fini ma semaine mais j'y pensais tout le restant de la semaine, même la nuit ça me hantait. Alors je me suis posé les mêmes questions que toi. Et puis j'ai continué, et l'année suivante, c'était déjà nettement mieux (mais pas parfait). Ne lâche rien, ce serait dommage, surtout si tu aimes enseigner.
En as-tu parlé avec ton tuteur ?
Ca viendra avec l'expérience, oui.
Déjà, pour une 1ère année, je trouve ça formidable que tu n'aies qu'une seule classe comme ça... Lorsque j'ai débuté, je n'avais que deux classes (heureusement !) mais elles étaient odieuses, et uniquement avec moi (car j'allais les voir dans les autres cours), me prouvant que c'était moi le problème. J'étais comme toi ultra sensible et angoissée, le mercredi à 10h j'avais fini ma semaine mais j'y pensais tout le restant de la semaine, même la nuit ça me hantait. Alors je me suis posé les mêmes questions que toi. Et puis j'ai continué, et l'année suivante, c'était déjà nettement mieux (mais pas parfait). Ne lâche rien, ce serait dommage, surtout si tu aimes enseigner.
En as-tu parlé avec ton tuteur ?
- SchéhérazadeNiveau 10
Elzzah a écrit:Bonjour à tous et à toutes et merci d'avance pour votre attention,
en cette veille de rentrée une question me trotte dans la tête. Serais-je trop sensible pour être prof ?
Un disclaimer auparavant: j'aime enseigner. Je suis stagiaire cette année et j'ai deux classes de secondes, une classe de première et une classe de terminale.
Mes secondes et premières sont des classes tout à fait normales, voir motivée pour l'une des secondes. Avec les secondes ça se passe très bien, bonne ambiance, motivation, implication. J'ai bien sûr des élèves "coquins" dirons-nous qui ne veulent pas travailler, bavardent etc... mais je n'hésite pas à les recadrer. Mes premières (st2s) ne sont pas à fond sur l'anglais et ont tendance à beaucoup bavarder et ne travaillent pas des masses, mais ce ne sont pas des élèves foncièrement méchants donc je ne ressent pas vraiment d'anxiété face à eux et je les reprends. Si une séance n'était pas nickel je relativise.
Par contre les terminales.... st2s toujours, ils ont dès le début montré énormément de réticence (ils ne se mettent pas au travail, ne participent que très très peu), été insolents (sans que ce soit grave, c'est une insolence plutôt latente), ricané, ils pointent du doigts toutes les "erreurs" que je peux faire (faute de frappe par ex) et pas du tout de façon agréable (ça ne me dérange pas du tout qu'on me dise que j'ai fait une erreur au contraire, mais avec eux c'est une opportunité de se foutre de moi), beaucoup de bavardage. Face à eux je perds tout mon enthousiasme, je stresse énormément, j'angoisse, j'y pense toute la semaine, je pleure à force, et bien sûr quand je les revois je suis limite en crise de panique. Je me souviens d'une séance horrible où le tableau n’arrêtait pas de s'ouvrir sur moi, je faisais tomber mes stylos, ils se foutaient de moi dans leur barbe et je n'ai pas eu une minute de silence. Après ça j'ai décidé de ne pas me laisser faire, de relever les comportements dérangeants, même si ça me fait peur. Je l'ai fait et les bavardages se sont beaucoup calmés, j'ai le calme pensant les taches écrites par exemple (en général) mais l'attitude c'est vraiment pas ça encore... après un cours avec eux j'ai toujours besoin de 5min pour respirer (pleurer un peu parfois).
Je me dis que des classes comme ça, tous les profs en ont, j'en aurai moi même bien d'autres et que si je n'arrive pas à relativiser, à me dire que c'est simplement une classe désagréable et que je fais de mon mieux, je risque de ne pas pouvoir faire ce métier très longtemps. Pourtant Dieu sait que j'aime enseigner, mettre les élèves en activité, les voir devenir progressivement plus motivés.
Y a-t-il des profs sensibles par ici ? Comment tenez vous ? Comment faire pour dépasser cela et arrêter de paniquer, de déprimer ?
Bonne soirée à tous et bonne rentrée.
Elisa
Ah une classe qui aime prendre en défaut, quel bonheur! Ils joueront ce petit jeu tant qu'ils te sentiront déstabilisée. S'ils sentent ta panique, ça aggrave les choses, parce qu'ils perçoivent qu'ils ont du pouvoir sur toi, ce qui est à la fois jouissif et angoissant: un professeur qui n'a pas une confiance suffisante en lui-même ne peut susciter la confiance de ses élèves. Ta situation te fragilise structurellement. Mais tu peux améliorer les choses.
Bref, tu t'es trompée? And so what? Manifeste indifférence et détachement. Leur comportement est ridicule et leur est préjudiciable, garde ça en tête pour prendre de la distance et les aider à sortir de ce petit jeu stupide. Ah, et s'il y avait moins de bruit, s'ils ricanaient moins, tu te tromperais moins, tu te concentrerais mieux. Et si toi tu ne peux pas te concentrer, que dire d'eux...Mets-les au travail. S'il le faut, cours magistral, et tu les fais beaucoup écrire, tu exiges un travail très régulier, avec des tests de vocabulaire, par exemple. Favorise toutes les situations d'enseignement où tu as le calme: c'est absolument prioritaire. Il faut sortir du cercle vicieux je stresse-je me plante-ils le voient et me mettent en cause-je stresse-je me plante... Pour enseigner au mieux, il faut que tu sois moins stressée, donc il faut en prendre les moyens, et refuser toutes les pratiques pédagogiques susceptibles de permettre le désordre, même si on t'en vante l'intérêt par ailleurs: avec eux, ici, maintenant, ce n'est pas possible. Point barre. Quand leur comportement aura évolué et que tu seras plus sereine, tu aviseras. Donc continue comme tu as commencé. Comment les collègues perçoivent-ils cette classe? Comment la gèrent-ils? Si tu te sens en confiance avec eux, tu peux leur en parler. As-tu suffisamment confiance en ton tuteur pour en parler? Il peut peut-être te donner une aide précieuse.
L'année de stage est très difficile. Nourris ta vie par ailleurs autant que possible. Vois du monde, fais du sport: c'est vital pour te détendre et prendre du recul. Bon courage.
- CatalunyaExpert spécialisé
Sympa de la part des collègues de t'avoir mis des secondes et des classes technos :|
- User18797Niveau 2
Bonjour Elzzah,
Ton cas est tout à fait normal. Cette année, j'ai une classe bien plus pénible que celles que j'ai connues à mes débuts (je suis en REP) mais tu sais quoi, je suis beaucoup plus détendu qu'à cette époque ! Pourtant, ce n'est que ma troisième année d'enseignement et ma première dans cet établissement, ils me testent mais je sais que c'est le lot de tout enseignant et ça ne m'atteint pas plus que ça. Tout est dans le mental je pense ! Si tu aimes sincèrement ce métier, ça t'aidera beaucoup. Ne baisse pas les bras et dis-toi que oui, tous les profs ont une classe désagréable !
Bon courage !
Ton cas est tout à fait normal. Cette année, j'ai une classe bien plus pénible que celles que j'ai connues à mes débuts (je suis en REP) mais tu sais quoi, je suis beaucoup plus détendu qu'à cette époque ! Pourtant, ce n'est que ma troisième année d'enseignement et ma première dans cet établissement, ils me testent mais je sais que c'est le lot de tout enseignant et ça ne m'atteint pas plus que ça. Tout est dans le mental je pense ! Si tu aimes sincèrement ce métier, ça t'aidera beaucoup. Ne baisse pas les bras et dis-toi que oui, tous les profs ont une classe désagréable !
Bon courage !
- JayKewNiveau 9
C’est effectivement le lot de tous les profs, débutants ou chevronnés, d’avoir régulièrement une classe dite « pénible », où rien ne semble marcher. C’est l’experience qui te permettra de mieux gérer ça sur un plan mental, et éventuellement aussi sur un plan pédagogique (pour limiter la casse, et moins se faire de mal à soi).
Un conseil: quand tu te mets en colère, dis-toi que ce n’est pas toi, mais « le ou la prof » (la fonction), ça permet de prendre du recul, de se voir un peu de l’extérieur, en quelque sorte. De ce que tu racontes, il me semble qu’il serait bienvenu de prendre des mesures un peu draconiennes avec cette classe, idéalement en concertation avec le reste de l’équipe. En as-tu parlé avec le ou la prof principal(e) de la classe? Tu ne peux pas faire des miracles s’ils n’ont pas envie de travailler, mais tu peux au moins avoir la paix et ne pas y aller la boule au ventre. C’est le genre de classe qui te fait beaucoup apprendre sur toi: c’est le positif de la chose. Alors, courage et tiens bon!
Un conseil: quand tu te mets en colère, dis-toi que ce n’est pas toi, mais « le ou la prof » (la fonction), ça permet de prendre du recul, de se voir un peu de l’extérieur, en quelque sorte. De ce que tu racontes, il me semble qu’il serait bienvenu de prendre des mesures un peu draconiennes avec cette classe, idéalement en concertation avec le reste de l’équipe. En as-tu parlé avec le ou la prof principal(e) de la classe? Tu ne peux pas faire des miracles s’ils n’ont pas envie de travailler, mais tu peux au moins avoir la paix et ne pas y aller la boule au ventre. C’est le genre de classe qui te fait beaucoup apprendre sur toi: c’est le positif de la chose. Alors, courage et tiens bon!
- IphigénieProphète
Pas mieux!
Schererazade a dit l'essentiel.
Prends de la distance avec cette classe d'ados boutonneux tu en trouveras peut-être quelques uns capables d'avancer.
Bon courage.
Schererazade a dit l'essentiel.
Prends de la distance avec cette classe d'ados boutonneux tu en trouveras peut-être quelques uns capables d'avancer.
Bon courage.
- ElaïnaDevin
Ton cas est normal
Pour ma part les terminales ST2S sont les pires classes que j'ai jamais eues : des élèves pour la plupart désagréables, orgueilleuses, bavardes, d'une bêtise sans nom, souvent racistes, bavardes, feignantes
Je suis bien contente d'être dans un lycée sans section techno maintenant
Pour ma part les terminales ST2S sont les pires classes que j'ai jamais eues : des élèves pour la plupart désagréables, orgueilleuses, bavardes, d'une bêtise sans nom, souvent racistes, bavardes, feignantes
Je suis bien contente d'être dans un lycée sans section techno maintenant
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- parakalloJe viens de m'inscrire !
Tout à fait d'accord avec Schéhérazade : "Nourris ta vie par ailleurs autant que possible. Vois du monde, fais du sport: c'est vital pour te détendre et prendre du recul." Et revenir plus forte devant ces chers petits monstres !
La moindre "faille" que tu peux avoir, ces élèves-là la sentent et s'y engouffrent, que ce soit un rhume ou un problème personnel. Et c'est le cas tout au long d'une carrière, n'en déplaise à celles et ceux que tu entendras te répondre en salle des profs : "Ah bon? Pourtant avec moi, ça se passe bien!". La plupart du temps elles/ils (se) mentent. Les autres ont simplement trouvé le moyen de 'faire avec' sans trop de bobos.
Tu trouveras aussi des établissements où tu ne seras pas suivie, voire "enfoncée", par la Vie Sco, par la Direction, par les collègues.
Néanmoins, cela reste un beau, un très beau métier.
Mais très, très dur à vivre. Extrêmement usant nerveusement, et chronophage. Méprisé actuellement par le grand public et par nos politiques. Générant une constante remise en question. Réfléchir pour améliorer ou renouveler ses pratiques ? Oui, bien sûr. Culpabiliser ? On t'y incitera, notre chère Administration en tête. Non : suis ton instinct, étayé par la réflexion. C'est toi qui connais ton terrain.
Je suis contre les "Bon courage" et les "Tiens bon", parce qu'aucun métier ne mérite qu'on y laisse sa santé.
Du concret s'il vous plaît ! Cela seul peut aider à cheminer vers ses propres solutions.
De bons exemples ont été donnés plus haut. Et aussi :
Repérer le meneur/la meneuse d'un groupe, et la/le gérer en priorité pour que les autres suivent. Etapes : mettre au pied du mur, ignorer, puis valoriser et enfin responsabiliser. Peut s'enchaîner très rapidement.
Les désarçonner par une réaction totalement inattendue, en clair ne pas entrer dans le jeu dominant-dominé, en fonction de ta personnalité et des leurs, et reprendre la main dans la foulée. Souvent un peu théâtral, mais après coup on en garde un souvenir plein de rires.
Proposer "autre chose" que le convenu, le trop académique, parfois pour mieux y revenir après l'avoir argumenté si les enjeux de l'année le justifient. Exemples : créer du rap/du slam/des poèmes/des nouvelles (et mettre en évidence les limites à la créativité du fait des lacunes), travailler en collectif, donner exceptionnellement 18/20 à tout le monde le mois prochain et ne perdront des points que ceux qui..., puis faire le bilan avec eux, etc. A toi de voir ce qui te convient le mieux.
Si tu décides de te donner cette année de stage pour voir venir, voir comment les choses évoluent, éventuellement une ou deux années ensuite pour voir ce que cela donne selon ton affectation ultérieure, alors tu verras que tu peux pratiquer un métier radicalement différent selon que tu es en collège ou en lycée, en ville ou à la campagne, selon la zone de recrutement des élèves, selon l'alchimie d'un établissement avec telle ou telle équipe en place, selon l'alchimie d'une classe à un ou deux élèves près...
Si tu choisis de bifurquer vers d'autres horizons qu'une salle de classe conventionnelle, que ce soit aujourd'hui dans 3 ou dans 10 ans, ne le vis pas comme un échec mais comme un choix salutaire. C'est TA vie.
Bonne route.
La moindre "faille" que tu peux avoir, ces élèves-là la sentent et s'y engouffrent, que ce soit un rhume ou un problème personnel. Et c'est le cas tout au long d'une carrière, n'en déplaise à celles et ceux que tu entendras te répondre en salle des profs : "Ah bon? Pourtant avec moi, ça se passe bien!". La plupart du temps elles/ils (se) mentent. Les autres ont simplement trouvé le moyen de 'faire avec' sans trop de bobos.
Tu trouveras aussi des établissements où tu ne seras pas suivie, voire "enfoncée", par la Vie Sco, par la Direction, par les collègues.
Néanmoins, cela reste un beau, un très beau métier.
Mais très, très dur à vivre. Extrêmement usant nerveusement, et chronophage. Méprisé actuellement par le grand public et par nos politiques. Générant une constante remise en question. Réfléchir pour améliorer ou renouveler ses pratiques ? Oui, bien sûr. Culpabiliser ? On t'y incitera, notre chère Administration en tête. Non : suis ton instinct, étayé par la réflexion. C'est toi qui connais ton terrain.
Je suis contre les "Bon courage" et les "Tiens bon", parce qu'aucun métier ne mérite qu'on y laisse sa santé.
Du concret s'il vous plaît ! Cela seul peut aider à cheminer vers ses propres solutions.
De bons exemples ont été donnés plus haut. Et aussi :
Repérer le meneur/la meneuse d'un groupe, et la/le gérer en priorité pour que les autres suivent. Etapes : mettre au pied du mur, ignorer, puis valoriser et enfin responsabiliser. Peut s'enchaîner très rapidement.
Les désarçonner par une réaction totalement inattendue, en clair ne pas entrer dans le jeu dominant-dominé, en fonction de ta personnalité et des leurs, et reprendre la main dans la foulée. Souvent un peu théâtral, mais après coup on en garde un souvenir plein de rires.
Proposer "autre chose" que le convenu, le trop académique, parfois pour mieux y revenir après l'avoir argumenté si les enjeux de l'année le justifient. Exemples : créer du rap/du slam/des poèmes/des nouvelles (et mettre en évidence les limites à la créativité du fait des lacunes), travailler en collectif, donner exceptionnellement 18/20 à tout le monde le mois prochain et ne perdront des points que ceux qui..., puis faire le bilan avec eux, etc. A toi de voir ce qui te convient le mieux.
Si tu décides de te donner cette année de stage pour voir venir, voir comment les choses évoluent, éventuellement une ou deux années ensuite pour voir ce que cela donne selon ton affectation ultérieure, alors tu verras que tu peux pratiquer un métier radicalement différent selon que tu es en collège ou en lycée, en ville ou à la campagne, selon la zone de recrutement des élèves, selon l'alchimie d'un établissement avec telle ou telle équipe en place, selon l'alchimie d'une classe à un ou deux élèves près...
Si tu choisis de bifurquer vers d'autres horizons qu'une salle de classe conventionnelle, que ce soit aujourd'hui dans 3 ou dans 10 ans, ne le vis pas comme un échec mais comme un choix salutaire. C'est TA vie.
Bonne route.
- Guermantes729Neoprof expérimenté
Bonjour
Je ne vais pas paraphraser les collègues qui t'ont tous donné de très bons conseils, je me permets juste d'apporter un petit "conseil" : le plan de classe
quand j'ai des classes comme ça, sans véritable meneur identifié, où le bruit est diffus, où un jour c'est A qui embête, un jour c'est B, je prends ma liste d'élèves et pointe ceux que j'entends régulièrement. Puis j'attrape une feuille un crayon et une gomme et hop plan de classe
en
isolant les meneurs: les isoler les uns des autres avant tout. Qu'ils ne puissent pas se voir/se parler
les mettre devant ou au contraire tout au fond mais s'ils sont trop nombreux, tu ne pourras PAS les mettre isolés+devant ou derrière, perso je privilégie alors l'isolement: tu mets 2 sages, 1 pénible, 2 sages
et
en preservant les "gentils" il faut, pour que ça marche, que les "gentils" soient derrière toi. Si tu fais l'effort de ne PAS séparer ceux qui ne t'embêtent pas, ceux là se placeront sans discuter et rendront les pénibles de fait, minoritaires
pour réussir les points 1 et 2, parfois ça passe par reconfigurer la salle, si tu n'as que des places par 2 par exemple, tu ne peux pas faire ce que je propose, en revanche, si tu mets 2 places de 2 collées à 1 place seule (3 à la suite), tu peux mettre
2 gentils + 1 pénible, la rangée, 2 gentils +1 pénible
ou avec 2 places de 2 (4 à la suite) 2 gentils, 1 pénible, 1 neutre (le solitaire de service)
cette année, j'ai fait ça avec une classe où j'avais 10 pénibles, ça m'a pris la soirée pour faire le plan de classe hein, mais ça a été radical.
Cela a le double avantage de casser le rythme pris, ET de montrer que tu imposes le tien: TU décides de leur place et tu n'as pas besoin de te fâcher ou punir.
sur les bons conseils des néo j'avais vidéo projeté le plan de classe au tableau et leur ai dit "vous vous placez comme indiqué au tableau, cela fera un très bon exercice de repérage dans l'espace"
j'ai fait ça 3 semaines après la rentrée en gros, et depuis (je croise les doigts) ça "roule" super bien !
Courage à toi!
Je ne vais pas paraphraser les collègues qui t'ont tous donné de très bons conseils, je me permets juste d'apporter un petit "conseil" : le plan de classe
quand j'ai des classes comme ça, sans véritable meneur identifié, où le bruit est diffus, où un jour c'est A qui embête, un jour c'est B, je prends ma liste d'élèves et pointe ceux que j'entends régulièrement. Puis j'attrape une feuille un crayon et une gomme et hop plan de classe
en
isolant les meneurs: les isoler les uns des autres avant tout. Qu'ils ne puissent pas se voir/se parler
les mettre devant ou au contraire tout au fond mais s'ils sont trop nombreux, tu ne pourras PAS les mettre isolés+devant ou derrière, perso je privilégie alors l'isolement: tu mets 2 sages, 1 pénible, 2 sages
et
en preservant les "gentils" il faut, pour que ça marche, que les "gentils" soient derrière toi. Si tu fais l'effort de ne PAS séparer ceux qui ne t'embêtent pas, ceux là se placeront sans discuter et rendront les pénibles de fait, minoritaires
pour réussir les points 1 et 2, parfois ça passe par reconfigurer la salle, si tu n'as que des places par 2 par exemple, tu ne peux pas faire ce que je propose, en revanche, si tu mets 2 places de 2 collées à 1 place seule (3 à la suite), tu peux mettre
2 gentils + 1 pénible, la rangée, 2 gentils +1 pénible
ou avec 2 places de 2 (4 à la suite) 2 gentils, 1 pénible, 1 neutre (le solitaire de service)
cette année, j'ai fait ça avec une classe où j'avais 10 pénibles, ça m'a pris la soirée pour faire le plan de classe hein, mais ça a été radical.
Cela a le double avantage de casser le rythme pris, ET de montrer que tu imposes le tien: TU décides de leur place et tu n'as pas besoin de te fâcher ou punir.
sur les bons conseils des néo j'avais vidéo projeté le plan de classe au tableau et leur ai dit "vous vous placez comme indiqué au tableau, cela fera un très bon exercice de repérage dans l'espace"
j'ai fait ça 3 semaines après la rentrée en gros, et depuis (je croise les doigts) ça "roule" super bien !
Courage à toi!
- ElevenNeoprof expérimenté
parakallo a écrit:Tout à fait d'accord avec Schéhérazade : "Nourris ta vie par ailleurs autant que possible. Vois du monde, fais du sport: c'est vital pour te détendre et prendre du recul." Et revenir plus forte devant ces chers petits monstres !
La moindre "faille" que tu peux avoir, ces élèves-là la sentent et s'y engouffrent, que ce soit un rhume ou un problème personnel. Et c'est le cas tout au long d'une carrière, n'en déplaise à celles et ceux que tu entendras te répondre en salle des profs : "Ah bon? Pourtant avec moi, ça se passe bien!". La plupart du temps elles/ils (se) mentent. Les autres ont simplement trouvé le moyen de 'faire avec' sans trop de bobos.
Tu trouveras aussi des établissements où tu ne seras pas suivie, voire "enfoncée", par la Vie Sco, par la Direction, par les collègues.
Néanmoins, cela reste un beau, un très beau métier.
Mais très, très dur à vivre. Extrêmement usant nerveusement, et chronophage. Méprisé actuellement par le grand public et par nos politiques. Générant une constante remise en question. Réfléchir pour améliorer ou renouveler ses pratiques ? Oui, bien sûr. Culpabiliser ? On t'y incitera, notre chère Administration en tête. Non : suis ton instinct, étayé par la réflexion. C'est toi qui connais ton terrain.
Je suis contre les "Bon courage" et les "Tiens bon", parce qu'aucun métier ne mérite qu'on y laisse sa santé.
Du concret s'il vous plaît ! Cela seul peut aider à cheminer vers ses propres solutions.
De bons exemples ont été donnés plus haut. Et aussi :
Repérer le meneur/la meneuse d'un groupe, et la/le gérer en priorité pour que les autres suivent. Etapes : mettre au pied du mur, ignorer, puis valoriser et enfin responsabiliser. Peut s'enchaîner très rapidement.
Les désarçonner par une réaction totalement inattendue, en clair ne pas entrer dans le jeu dominant-dominé, en fonction de ta personnalité et des leurs, et reprendre la main dans la foulée. Souvent un peu théâtral, mais après coup on en garde un souvenir plein de rires.
Proposer "autre chose" que le convenu, le trop académique, parfois pour mieux y revenir après l'avoir argumenté si les enjeux de l'année le justifient. Exemples : créer du rap/du slam/des poèmes/des nouvelles (et mettre en évidence les limites à la créativité du fait des lacunes), travailler en collectif, donner exceptionnellement 18/20 à tout le monde le mois prochain et ne perdront des points que ceux qui..., puis faire le bilan avec eux, etc. A toi de voir ce qui te convient le mieux.
Si tu décides de te donner cette année de stage pour voir venir, voir comment les choses évoluent, éventuellement une ou deux années ensuite pour voir ce que cela donne selon ton affectation ultérieure, alors tu verras que tu peux pratiquer un métier radicalement différent selon que tu es en collège ou en lycée, en ville ou à la campagne, selon la zone de recrutement des élèves, selon l'alchimie d'un établissement avec telle ou telle équipe en place, selon l'alchimie d'une classe à un ou deux élèves près...
Si tu choisis de bifurquer vers d'autres horizons qu'une salle de classe conventionnelle, que ce soit aujourd'hui dans 3 ou dans 10 ans, ne le vis pas comme un échec mais comme un choix salutaire. C'est TA vie.
Bonne route.
100% d'accord !
_________________
2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- capucine42Érudit
Je me reconnais dans ton témoignage. Je me pose souvent ce genre de questions aussi. D'ailleurs j'ai songé régulièrement à la reconversion pour cette raison.
Je suis une grande anxieuse et un rien me mine et m'empêche de dormir. Une classe que je sens hostile et pas au boulot devient pour moi un cauchemar et ça dure depuis 13 ans. J'ai pleuré après chaque heure de cours pendant mon année de stage. Je n'avais que 4,5 heures de cours par semaine à l'époque...Heureusement.
Je n'ai donc pas le choix, il faut que ça marche, que tout le monde bosse, qu'il n'y ait pas de bruit et d'agitation, ou en tout cas le moins possible. Ça veut dire plan de classe obligatoire et dès la deuxième semaine même si je ne connais pas encore bien les élèves, beaucoup de petites évaluations pour mettre au boulot les plus réticents et beaucoup de rappels à l'ordre au premier trimestre.
Dans les faits concrètement j'ai passé des tas d'années en étant plus que tranquille, en n' ayant pratiquement pas besoin de punir ou même d'élever la voix. Je me suis habituée à ce confort. Et puis cette année, comme j'ai muté, j'ai dû refaire ma réputation depuis septembre. En pratique ça n'a été dur qu'avec une classe en particulier, des BTS, mais je n'ai rien lâché jusqu'à la Toussaint, ce qui fait que ça va bien maintenant.
Je sais qu'il faut prendre de la distance et j'en prends autant que possible...dès lors que mes cours se déroulent comme je l'entends. Par chance c'est presque toujours le cas, mais je ne serais certainement pas capable de supporter le quart de ce que certains collègues subissent et je bosse dans un milieu plutôt favorisé dans l'ensemble.
Néanmoins j'ai été et suis encore souvent sous tension alors même que je ne suis jamais débordée. Mais peut-être serait-ce pareil ou pire dans d'autres activités. Je ne sais pas...Courage en tout cas.
Je suis une grande anxieuse et un rien me mine et m'empêche de dormir. Une classe que je sens hostile et pas au boulot devient pour moi un cauchemar et ça dure depuis 13 ans. J'ai pleuré après chaque heure de cours pendant mon année de stage. Je n'avais que 4,5 heures de cours par semaine à l'époque...Heureusement.
Je n'ai donc pas le choix, il faut que ça marche, que tout le monde bosse, qu'il n'y ait pas de bruit et d'agitation, ou en tout cas le moins possible. Ça veut dire plan de classe obligatoire et dès la deuxième semaine même si je ne connais pas encore bien les élèves, beaucoup de petites évaluations pour mettre au boulot les plus réticents et beaucoup de rappels à l'ordre au premier trimestre.
Dans les faits concrètement j'ai passé des tas d'années en étant plus que tranquille, en n' ayant pratiquement pas besoin de punir ou même d'élever la voix. Je me suis habituée à ce confort. Et puis cette année, comme j'ai muté, j'ai dû refaire ma réputation depuis septembre. En pratique ça n'a été dur qu'avec une classe en particulier, des BTS, mais je n'ai rien lâché jusqu'à la Toussaint, ce qui fait que ça va bien maintenant.
Je sais qu'il faut prendre de la distance et j'en prends autant que possible...dès lors que mes cours se déroulent comme je l'entends. Par chance c'est presque toujours le cas, mais je ne serais certainement pas capable de supporter le quart de ce que certains collègues subissent et je bosse dans un milieu plutôt favorisé dans l'ensemble.
Néanmoins j'ai été et suis encore souvent sous tension alors même que je ne suis jamais débordée. Mais peut-être serait-ce pareil ou pire dans d'autres activités. Je ne sais pas...Courage en tout cas.
- skindiverÉrudit
J'ai une classe comme la tienne.... Quand je les ai en classe entière certaines journées on se croirait limite dans un zoo.
Je suis obligé de faire un système de croix... Si 3 croix 3 heures de retenue... Elles ne se taisent qu'à la seconde croix.
Je les fait écrire au maximum, je projette tout au tableau, j'essaye d'avoir le moins de moments de flottement. Certains cours ça se passe très bien et d'autres je ne sais pas pourquoi c'est le bordel.
Mais en revanche je n'en ai mais alors strictement rien à faire... Ca me soule évidement par moment mais je n'ai aucune culpabilité et ça ne m'empêche pas de dormir et ça ne m'épuise pas.
Il faut appeler les parents même si c'est chronophage et les rencontrer. Avec certaines familles ça ne sert à rien. Une famille nous a clairement demandé de ne pas les appeler car ça ne les intéressait pas...Et si tu appelles les parents dès que tu te présentes ils raccrochent...
En tout cas ne te démotive pas mais ne culpabilise pas, essaye d'avoir un peu d'auto-dérision quand il t'arrive des misères en classe (stylos qui tombent tout le temps, ou le tableau qui se referme sur toi). Je me suis pris les pieds dans les câbles de l'ordi et je me suis ramassé, j'ai été le premier à hurler de rire et du coup ils ne se moquent pas.
Bon courage mais vraiment essaye de ne pas te prendre la tête.
Je suis obligé de faire un système de croix... Si 3 croix 3 heures de retenue... Elles ne se taisent qu'à la seconde croix.
Je les fait écrire au maximum, je projette tout au tableau, j'essaye d'avoir le moins de moments de flottement. Certains cours ça se passe très bien et d'autres je ne sais pas pourquoi c'est le bordel.
Mais en revanche je n'en ai mais alors strictement rien à faire... Ca me soule évidement par moment mais je n'ai aucune culpabilité et ça ne m'empêche pas de dormir et ça ne m'épuise pas.
Il faut appeler les parents même si c'est chronophage et les rencontrer. Avec certaines familles ça ne sert à rien. Une famille nous a clairement demandé de ne pas les appeler car ça ne les intéressait pas...Et si tu appelles les parents dès que tu te présentes ils raccrochent...
En tout cas ne te démotive pas mais ne culpabilise pas, essaye d'avoir un peu d'auto-dérision quand il t'arrive des misères en classe (stylos qui tombent tout le temps, ou le tableau qui se referme sur toi). Je me suis pris les pieds dans les câbles de l'ordi et je me suis ramassé, j'ai été le premier à hurler de rire et du coup ils ne se moquent pas.
Bon courage mais vraiment essaye de ne pas te prendre la tête.
- FiatLuxFidèle du forum
Au tout début, alors que j'étais en stage et que j'étais pleine d'idéaux, de motivation et d'optimisme, j'ai eu affaire à une classe affreuse. Je ne savais même plus qui punir tant les élèves impliqués étaient nombreux. Ces "élèves" s'amusaient à faire partir tous les profs en dépression. Je me suis pris une claque monumentale et j'ai énormément souffert. Finalement, je me suis posée et j'ai réfléchi aux différentes options. J'en ai vu deux :
- tout abandonner. C'est l'option qui me faisait le plus de l’œil. Je me disais que je n'étais pas faite pour supporter ça, que je n'en avais pas la force et qu'il valait mieux que je sauve le peu d'estime de moi-même qu'il restait. Problème : je venais de faire 5 ans d'études et celles-ci ne menaient à rien d'autre. Donc j'aurais été dans la panade pour me reconvertir.
- prendre du recul. C'est l'option que j'ai finalement choisie pour préserver ma santé mentale. Bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire mais je me suis dit qu'il fallait absolument que je considère ce métier comme un métier et non comme une passion. Vas-y en te disant que c'est pour avoir de quoi te nourrir. Si, en plus, tu parviens à prendre du plaisir de temps en temps, alors c'est un super bonus. Sinon, tant pis, tu fais ça pour gagner ta vie. Ils ne sont pas nombreux, les gens qui vont au travail en souriant. Il faut voir les moments où ça arrive comme une chance et non comme un dû.
Autre chose : je vais te faire part d'une astuce qui paraît un peu gnangnan mais, pour moi, ça marche. Quand tu te trouves dans une situation difficile, en classe, pense à quelque chose de positif qui n'a absolument aucun rapport avec ce métier : un concert que tu dois prochainement aller voir, des vacances prévues à tel endroit, Noël avec je ne sais qui ou juste la soirée télé à venir. Pense à quelque chose de réconfortant qui te rappelle que tu n'es pas qu'un professeur, que ce n'est qu'un rôle que tu joues et que tu es une personne à part entière derrière ça, une personne qui a une vie.
Bon courage.
- tout abandonner. C'est l'option qui me faisait le plus de l’œil. Je me disais que je n'étais pas faite pour supporter ça, que je n'en avais pas la force et qu'il valait mieux que je sauve le peu d'estime de moi-même qu'il restait. Problème : je venais de faire 5 ans d'études et celles-ci ne menaient à rien d'autre. Donc j'aurais été dans la panade pour me reconvertir.
- prendre du recul. C'est l'option que j'ai finalement choisie pour préserver ma santé mentale. Bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire mais je me suis dit qu'il fallait absolument que je considère ce métier comme un métier et non comme une passion. Vas-y en te disant que c'est pour avoir de quoi te nourrir. Si, en plus, tu parviens à prendre du plaisir de temps en temps, alors c'est un super bonus. Sinon, tant pis, tu fais ça pour gagner ta vie. Ils ne sont pas nombreux, les gens qui vont au travail en souriant. Il faut voir les moments où ça arrive comme une chance et non comme un dû.
Autre chose : je vais te faire part d'une astuce qui paraît un peu gnangnan mais, pour moi, ça marche. Quand tu te trouves dans une situation difficile, en classe, pense à quelque chose de positif qui n'a absolument aucun rapport avec ce métier : un concert que tu dois prochainement aller voir, des vacances prévues à tel endroit, Noël avec je ne sais qui ou juste la soirée télé à venir. Pense à quelque chose de réconfortant qui te rappelle que tu n'es pas qu'un professeur, que ce n'est qu'un rôle que tu joues et que tu es une personne à part entière derrière ça, une personne qui a une vie.
Bon courage.
- stephanelNiveau 6
J'ai également souffert mes premières années et je pleurais tous les jours en rentrant chez moi les premières et deuxièmes années.
Puis , je pleurais 1 fois par semaine et le week end de la troisième à 15 eme année!
J'ai été harcelée par 2 chefs d'établissement dont une qui m'a démolie .
Maintenant, cela va mieux ...au bout de 20 ans mais j'ai toujours du mal à me détacher de ce métier, à profiter de mes week end à ne pas penser boulot 1 seul jour de l'année.
Pour toutes ces raisons, j'envisage régulièrement depuis 20 ans à changer de métier.
Mais je sais que cela sera pareil dans n'importe quel autre métier : je serai angoissée, stressée , car c'est ma nature.
Puis , je pleurais 1 fois par semaine et le week end de la troisième à 15 eme année!
J'ai été harcelée par 2 chefs d'établissement dont une qui m'a démolie .
Maintenant, cela va mieux ...au bout de 20 ans mais j'ai toujours du mal à me détacher de ce métier, à profiter de mes week end à ne pas penser boulot 1 seul jour de l'année.
Pour toutes ces raisons, j'envisage régulièrement depuis 20 ans à changer de métier.
Mais je sais que cela sera pareil dans n'importe quel autre métier : je serai angoissée, stressée , car c'est ma nature.
- ElzzahNiveau 3
Je vous remercie tous pour vos réponses !! Je n'ai pas répondu avant aujourd'hui car j'ai beaucoup stressé avec cette rentrée. D'autant plus que ma tutrice et la professeur avec qui nous nous partageons les terminales ont décidé de mélanger les groupes pour les regrouper par niveau. On m'a demandé de classer mes élève par niveau et dit que j'aurai les "beginners". Mes élèves les plus compliqués font partie de ce groupe (ils sont très faibles). Je ne m'y attendais pas et le groupe devait être changé dès l'après midi (nous en avons discuté vers 10h avec ma tutrice). J'ai paniqué et j'ai pleuré devant elle. Elle m'a alors proposé le groupe intermédiaire. Je m'en veux beaucoup d'avoir réagit ainsi, et j'ai honte. J'étais sur le point d'envoyer un message pour dire que j'acceptais le groupe débutant, d'autant plus que le cours d'aujourd'hui n'était pas si terrible, mais qui sait si ce n'est as une exception... et j'ai peur d'avoir l'air de tergiverser et embêter tout le monde. Tant de questions dans ma tête, je ne sais que faire.
- ElzzahNiveau 3
Tellement de conseils dans vos messages ! c'est vraiment génial. Encore merci à tous !!
- pseudo-intelloSage
Mon stage ne s'est pas spécialement mal passé, car je me suis retrouvée dans un lycée potable, mais je peux te garantir que ma première année de titulaire, plus des 3/4 des profs (du bahut où je passais le plus de temps) me voyaient comme une pas faite pour le job, une qui aurait un dawa monstre dans ses cours jusqu'à la fin de sa vie.
Alors que j'étais juste débutante, et confrontée à des classes difficiles.
J'ai craqué trois fois, hors de la présence des élèves, mais dans l'établissement (en arrivant le matin dans la salle des profs). Je pense que c'était psychosomatique ; c'était le seul moyen que mon corps, ou mon inconscient, ou que sais-je avait trouvé, je suppose, pour ne pas y aller.
Si j'avais été un peu moins crétine, je me serais faite arrêter de temps en temps.
La deuxième année (autre collège), certains collègues étaient un peu circonspects, et doutaient de ma capacité intrinsèque à tenir une classe. D'autres savaient que dans ce collège-là, a fortiori quand on est jeune ET femme ET pas du terroir (trahis par l'absence d'accent !), c'est pas simple, il faut du temps.
J'ai bougé, j'ai eu des établissements moins moisis. J'ai fini par, évidemment, avoir de temps en temps des classes pourries (que j'aborde à peu près dans la même philosophie que skindiver), mais avec les autres, j'obtiens souvent une qualité de silence qui me permet de faire cours portes ouvertes, et à chaque fois que je laisse exprès la porte ouverte (surtout en été, pour profiter de la fraîcheur du couloir), je repense aux moments où j'étais trèèèèèès loin de pouvoir le faire, rapport au bruit, et mesure avec plaisir le chemin parcouru.
Alors que j'étais juste débutante, et confrontée à des classes difficiles.
J'ai craqué trois fois, hors de la présence des élèves, mais dans l'établissement (en arrivant le matin dans la salle des profs). Je pense que c'était psychosomatique ; c'était le seul moyen que mon corps, ou mon inconscient, ou que sais-je avait trouvé, je suppose, pour ne pas y aller.
Si j'avais été un peu moins crétine, je me serais faite arrêter de temps en temps.
La deuxième année (autre collège), certains collègues étaient un peu circonspects, et doutaient de ma capacité intrinsèque à tenir une classe. D'autres savaient que dans ce collège-là, a fortiori quand on est jeune ET femme ET pas du terroir (trahis par l'absence d'accent !), c'est pas simple, il faut du temps.
J'ai bougé, j'ai eu des établissements moins moisis. J'ai fini par, évidemment, avoir de temps en temps des classes pourries (que j'aborde à peu près dans la même philosophie que skindiver), mais avec les autres, j'obtiens souvent une qualité de silence qui me permet de faire cours portes ouvertes, et à chaque fois que je laisse exprès la porte ouverte (surtout en été, pour profiter de la fraîcheur du couloir), je repense aux moments où j'étais trèèèèèès loin de pouvoir le faire, rapport au bruit, et mesure avec plaisir le chemin parcouru.
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