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- VerduretteModérateur
Je me pose beaucoup de questions en ce moment ... j'ai débuté dans l'EN il y a un peu plus de 20 ans. Je ne vais pas parler réformes, programmes, pédagogie, je voudrais juste parler de votre sentiment quant à nos élèves.
Depuis quelques années, je trouve qu'il y a un très gros changement : je les trouve de plus en plus agités, bruyants, centrés exclusivement sur eux-mêmes, ce qu'ils veulent bien faire , ou pas. Il faut sans cesse se battre pour obtenir qu'ils se taisent , se mettent au travail, il faudrait pratiquement leur donner les consignes individuellement ... Il faudrait sans cesse gérer leurs micro-conflits futiles (Machin a dit que j'étais amoureuse de Chose, et c'est pas vrai .. y m'a pris ma carte, et y veut pas me la rendre.... )
Et tout ceci est amplifié par des parents qui, loin de nous aider, cautionnent l'attitude de leurs chérubins et en remettent une couche, soit en invoquant des raisons capillotractées aux insuffisances de Monchérimoncoeur, soit en brandissant le drapeau de la maltraitance et du harcèlement chaque fois qu'il y a une petite histoire dans la cour (je précise que je prends très à cœur, en revanche, le "vrai" harcèlement).
J'ai aussi l'impression que nous avons de plus en plus d'élèves "à problèmes" : soucis vraiment graves de comportement, sans aucune solution, dys ou élèves qu'on devrait orienter qui restent également sans aide ni solution, etc... ce qui plombe encore davantage des classes déjà difficiles avec les élèves "lambda".
Est-ce moi qui fatigue, qui contrairement aux grands vins de ma Bourgogne natale ne me bonifie pas avec l'âge, et sens chaque année la moutarde également bourguignonne me monter de plus en plus haut dans le nez ? Ou avez-vous la même perception ?
Je suis intéressée autant par les témoignages d'anciens dans mon genre, qui constatent (ou pas) cette évolution, que par ceux des plus jeunes avec leur perception toute neuve ...
Autre question, avez-vous trouvé des solutions, puisque notre ministère n'en a pas ?
Depuis quelques années, je trouve qu'il y a un très gros changement : je les trouve de plus en plus agités, bruyants, centrés exclusivement sur eux-mêmes, ce qu'ils veulent bien faire , ou pas. Il faut sans cesse se battre pour obtenir qu'ils se taisent , se mettent au travail, il faudrait pratiquement leur donner les consignes individuellement ... Il faudrait sans cesse gérer leurs micro-conflits futiles (Machin a dit que j'étais amoureuse de Chose, et c'est pas vrai .. y m'a pris ma carte, et y veut pas me la rendre.... )
Et tout ceci est amplifié par des parents qui, loin de nous aider, cautionnent l'attitude de leurs chérubins et en remettent une couche, soit en invoquant des raisons capillotractées aux insuffisances de Monchérimoncoeur, soit en brandissant le drapeau de la maltraitance et du harcèlement chaque fois qu'il y a une petite histoire dans la cour (je précise que je prends très à cœur, en revanche, le "vrai" harcèlement).
J'ai aussi l'impression que nous avons de plus en plus d'élèves "à problèmes" : soucis vraiment graves de comportement, sans aucune solution, dys ou élèves qu'on devrait orienter qui restent également sans aide ni solution, etc... ce qui plombe encore davantage des classes déjà difficiles avec les élèves "lambda".
Est-ce moi qui fatigue, qui contrairement aux grands vins de ma Bourgogne natale ne me bonifie pas avec l'âge, et sens chaque année la moutarde également bourguignonne me monter de plus en plus haut dans le nez ? Ou avez-vous la même perception ?
Je suis intéressée autant par les témoignages d'anciens dans mon genre, qui constatent (ou pas) cette évolution, que par ceux des plus jeunes avec leur perception toute neuve ...
Autre question, avez-vous trouvé des solutions, puisque notre ministère n'en a pas ?
- SibyllineNiveau 5
Bonjour Verdurette,
bien qu'ayant enseigné exclusivement en collège, je reconnais bien toutes les situations que tu décris, et j'ai eu aussi l'impression d'une grande évolution depuis 10/15 ans.
Incapacité à entendre une consigne collective, incontinence verbale concernant ses désirs/mécontentements/problèmes gastriques ou que sais-je, qui doivent apparemment être exprimés à voix haute et dans la seconde même ...
En revanche, je ne te serai d'aucune aide concernant des solutions éventuelles, puisque la mienne a été de partir ! C'était clairement la meilleure, me concernant.
Je me demandais également si l'âge venant, j'étais moins patiente, mais je pense vraiment que l'attitude des élèves en classe et vis-à-vis du savoir a bien changé.
C'est une des raisons majeures qui m'ont poussée à changer de métier : dans mes cours il y avait de moins en moins de mathématiques, au profit de je ne sais quelles activités socio-éducatives. Et de petits chats orange (Scratch, pour ceux qui ne connaîtraient pas le bouzin).
L'année dernière, une élève (bon, une élève-Camif) m'avait dit d'un air perplexe : "Mais Madame ... c'est pas des maths ?!"
Je te rejoins également sur la grande difficulté à gérer les situations diverses d'élèves dys, parfois sévères, et par ailleurs de gamins avec des troubles psys, ce qui arrivait de plus en plus fréquemment.
bien qu'ayant enseigné exclusivement en collège, je reconnais bien toutes les situations que tu décris, et j'ai eu aussi l'impression d'une grande évolution depuis 10/15 ans.
Incapacité à entendre une consigne collective, incontinence verbale concernant ses désirs/mécontentements/problèmes gastriques ou que sais-je, qui doivent apparemment être exprimés à voix haute et dans la seconde même ...
En revanche, je ne te serai d'aucune aide concernant des solutions éventuelles, puisque la mienne a été de partir ! C'était clairement la meilleure, me concernant.
Je me demandais également si l'âge venant, j'étais moins patiente, mais je pense vraiment que l'attitude des élèves en classe et vis-à-vis du savoir a bien changé.
C'est une des raisons majeures qui m'ont poussée à changer de métier : dans mes cours il y avait de moins en moins de mathématiques, au profit de je ne sais quelles activités socio-éducatives. Et de petits chats orange (Scratch, pour ceux qui ne connaîtraient pas le bouzin).
L'année dernière, une élève (bon, une élève-Camif) m'avait dit d'un air perplexe : "Mais Madame ... c'est pas des maths ?!"
Je te rejoins également sur la grande difficulté à gérer les situations diverses d'élèves dys, parfois sévères, et par ailleurs de gamins avec des troubles psys, ce qui arrivait de plus en plus fréquemment.
_________________
1999-2017 : professeur de mathématiques
Inspectrice des Finances publiques
- DhaiphiGrand sage
Je ne puis que souscrire à votre constat et je crains que les activités "ludo-numériques" et un excès de "bienveillance" ne viennent qu'empirer la situation. :|
Citons une fois encore ce bon vieux Socrate pour nous mettre un peu de baume au cœur :
"Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans.”
Citons une fois encore ce bon vieux Socrate pour nous mettre un peu de baume au cœur :
"Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans.”
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- InstantKarmaNiveau 6
On ne peut que constater que l'école primaire n'est pas (plus ?) le lieu d'apprentissage de l'attention. Le collège, j'en ai fait quelques-uns, est devenu de plus en plus une garderie où rien ne porte à conséquence.
_________________
Le participe passer c’est tellement compliquer.
Supprimons le subjonctif pour que le français est plus simple à apprendre.
- évolutionsNiveau 6
Chère Verdurette,
Je pense que l'attitude de nos élèves et son évolution sont également influencées par les réformes, les programmes et d'une manière générale par la politique éducative de notre pays qui, décidément, met tout en œuvre depuis tant d'années, sans en avoir l'air, pour que les charges qui incombent à L’État en matière d’Éducation passent de sa main à celle d'un autre. Cela n'a peut-être pas de rapport a priori mais, si l'on considère comment l'école devient un synonyme de garderie gratuite, on peut comprendre un peu mieux l'évolution des comportements à l'école. Et ce phénomène est quand même bien renforcé par toute l'action politique depuis longtemps.
Pour ma part, je vis la même chose que vous en classe. J'ai, depuis longtemps, des classes de CE1 ou de CP-CE1. Bien que les cours doubles m'épuisent, je préfère largement un CP-CE1 où je récupère des enfants excellents de CP et surtout motivés par les apprentissages plutôt qu'un cours simple de CE1 où la motivation n'est pas au rendez-vous.
Je constate également, depuis un certain nombre d'années, une différence entre les filles et les garçons : ex. l'année dernière j'avais 17 garçons et 9 filles dans ma classe en cours simple. La classe était molle, sans dynamique, sans humour,... Cette année, j'ai 17 filles et 7 garçons dont 2 CP très motivés. L'atmosphère de la classe est beaucoup plus studieuse et détendue même si j'ai encore beaucoup de bavardages. La classe est pétillante. Les 5 garçons du CE1 me posent des problèmes de motivation et de travail. Les filles, d'une manière générale, semblent plus scolaires que les garçons et même s'il ne s'agit pas forcément d'une supériorité intellectuelle, elles semblent profiter plus des apports de l'école que les garçons. Elles développent, en cela, leur intelligence de façon plus importante et plus sûre.
Quant aux solutions, j'ai trouvé une petite étude intéressante publiée dans : "fenêtres sur cours" n° 440. L'auteur de cette étude est FRANÇOISE LANTHEAUME. Cette étude concerne les enseignants de plus de 50 ans, comme moi. Enfin, l'étude porte sur des enseignants qui tiennent le coup. C'est à lire pp 53-55 : https://www.snuipp.fr/publications/fsc_hs_sua_publications/160
Je pense que l'attitude de nos élèves et son évolution sont également influencées par les réformes, les programmes et d'une manière générale par la politique éducative de notre pays qui, décidément, met tout en œuvre depuis tant d'années, sans en avoir l'air, pour que les charges qui incombent à L’État en matière d’Éducation passent de sa main à celle d'un autre. Cela n'a peut-être pas de rapport a priori mais, si l'on considère comment l'école devient un synonyme de garderie gratuite, on peut comprendre un peu mieux l'évolution des comportements à l'école. Et ce phénomène est quand même bien renforcé par toute l'action politique depuis longtemps.
Pour ma part, je vis la même chose que vous en classe. J'ai, depuis longtemps, des classes de CE1 ou de CP-CE1. Bien que les cours doubles m'épuisent, je préfère largement un CP-CE1 où je récupère des enfants excellents de CP et surtout motivés par les apprentissages plutôt qu'un cours simple de CE1 où la motivation n'est pas au rendez-vous.
Je constate également, depuis un certain nombre d'années, une différence entre les filles et les garçons : ex. l'année dernière j'avais 17 garçons et 9 filles dans ma classe en cours simple. La classe était molle, sans dynamique, sans humour,... Cette année, j'ai 17 filles et 7 garçons dont 2 CP très motivés. L'atmosphère de la classe est beaucoup plus studieuse et détendue même si j'ai encore beaucoup de bavardages. La classe est pétillante. Les 5 garçons du CE1 me posent des problèmes de motivation et de travail. Les filles, d'une manière générale, semblent plus scolaires que les garçons et même s'il ne s'agit pas forcément d'une supériorité intellectuelle, elles semblent profiter plus des apports de l'école que les garçons. Elles développent, en cela, leur intelligence de façon plus importante et plus sûre.
Quant aux solutions, j'ai trouvé une petite étude intéressante publiée dans : "fenêtres sur cours" n° 440. L'auteur de cette étude est FRANÇOISE LANTHEAUME. Cette étude concerne les enseignants de plus de 50 ans, comme moi. Enfin, l'étude porte sur des enseignants qui tiennent le coup. C'est à lire pp 53-55 : https://www.snuipp.fr/publications/fsc_hs_sua_publications/160
- VerduretteModérateur
Merci pour ce lien, j'ai trouvé l'article fort intéressant, et je m'y suis assez reconnue : j'ai pris de la distance avec les injonctions d'En-Haut, je vis bien ma relative autonomie (j'ai des échanges fructueux et agréables avec toute l'équipe) mais je souffre (comme beaucoup) d'un manque de reconnaissance, et de la regrettable tendance qu'a notre hiérarchie à nous infantiliser (avec beaucoup moins de bienveillance que nos élèves).
J'ai également supporté plusieurs années le surcroît de travail du double niveau avec des CP-CE1 un peu "triés sur le volet". Aujourd'hui ce n'est plus vrai. Même en double niveau (CE2 CM1) cette année, comme dans les autres (CE1-CE2 et CM1-CM2, soit 3 niveaux doubles sur les 9 classes de l'école), il serait impossible de ne mettre que des élèves calmes, autonomes, sérieux, sinon, les niveaux simples seraient soit des poubelles, soit des poudrières (voire les deux à la fois). Bref, des classes ingérables.
Plus généralement, j'ai connu des classes avec 2 ou 3 excellents élèves, généralement agréables à vivre, 1 ou 2 élèves avec des problèmes de comportement, 2 ou 3 élèves en grande difficulté, et un groupe lambda variable au milieu.
Actuellement, les élèves "sages" sont très nettement en minorité. (et c'est tout juste si l'institution ne déplore pas qu'ils soient inhibés et ne "participent" pas assez !!) Il est possible d'avoir 3 ou 4 "dys" dans une classe, dont des élèves dont les parents refusent une orientation pendant des années, dont / ou/ plus des élèves qui ont des problèmes majeurs de comportement.
Il y a deux ans, j'avais trois élèves ingérables en début d'année. (sur 27) Un est parti en ITEP à Noël, mais j'ai dû faire avec les deux autres le reste de l'année. Pour l'un, le médecin scolaire appelé lors d'une crise avait dit qu'il était "urgent de l'hospitaliser", mais cela n'a jamais eu lieu.
Une de mes collègues a eu un élève plus difficile encore, pour qui elle a obtenu de haute lutte une semaine d'observation en hôpital de jour. (en avril !!) L'hôpital de jour l'a gardé deux jours et renvoyé "car il était trop dangereux, ils n'arrivaient pas à le gérer". Il est revenu... dans l'école jusqu'à la fin juin.
Face à de telles difficultés, comment accepter le discours lénifiant de la "bienveillance", de la diversification et de l'inclusion ? J'ai envie de dire à mon IEN : "Mais prenez ma classe une journée, et montrez-moi comment faire". Une Conseillère pédagogique appelée en renfort nous a dit textuellement qu'elle n'avait aucune solution.
Donc "faire réussir tout le monde" dans ces conditions est une utopie pure et simple. Ou plutôt un mensonge , d'une malhonnêteté intellectuelle gravissime. Certains seront sauvés par leur famille, quant aux autres, ...tant pis pour eux. C'est cette duplicité, cette hypocrisie qui me mettent très en colère.
Et cela vous choque t-il si je dis que les parents, évidemment bienvenus pour s'intéresser au travail de leurs enfants, et avec lesquels il est évidemment normal de discuter, ne devraient pas avoir le dernier mot en lieu et place des professionnels que nous sommes? Et pourquoi, dans ces conditions, nous demander des tonnes de paperasses justifiant des décisions que nous nous ne pouvons pas prendre ?
J'ai également supporté plusieurs années le surcroît de travail du double niveau avec des CP-CE1 un peu "triés sur le volet". Aujourd'hui ce n'est plus vrai. Même en double niveau (CE2 CM1) cette année, comme dans les autres (CE1-CE2 et CM1-CM2, soit 3 niveaux doubles sur les 9 classes de l'école), il serait impossible de ne mettre que des élèves calmes, autonomes, sérieux, sinon, les niveaux simples seraient soit des poubelles, soit des poudrières (voire les deux à la fois). Bref, des classes ingérables.
Plus généralement, j'ai connu des classes avec 2 ou 3 excellents élèves, généralement agréables à vivre, 1 ou 2 élèves avec des problèmes de comportement, 2 ou 3 élèves en grande difficulté, et un groupe lambda variable au milieu.
Actuellement, les élèves "sages" sont très nettement en minorité. (et c'est tout juste si l'institution ne déplore pas qu'ils soient inhibés et ne "participent" pas assez !!) Il est possible d'avoir 3 ou 4 "dys" dans une classe, dont des élèves dont les parents refusent une orientation pendant des années, dont / ou/ plus des élèves qui ont des problèmes majeurs de comportement.
Il y a deux ans, j'avais trois élèves ingérables en début d'année. (sur 27) Un est parti en ITEP à Noël, mais j'ai dû faire avec les deux autres le reste de l'année. Pour l'un, le médecin scolaire appelé lors d'une crise avait dit qu'il était "urgent de l'hospitaliser", mais cela n'a jamais eu lieu.
Une de mes collègues a eu un élève plus difficile encore, pour qui elle a obtenu de haute lutte une semaine d'observation en hôpital de jour. (en avril !!) L'hôpital de jour l'a gardé deux jours et renvoyé "car il était trop dangereux, ils n'arrivaient pas à le gérer". Il est revenu... dans l'école jusqu'à la fin juin.
Face à de telles difficultés, comment accepter le discours lénifiant de la "bienveillance", de la diversification et de l'inclusion ? J'ai envie de dire à mon IEN : "Mais prenez ma classe une journée, et montrez-moi comment faire". Une Conseillère pédagogique appelée en renfort nous a dit textuellement qu'elle n'avait aucune solution.
Donc "faire réussir tout le monde" dans ces conditions est une utopie pure et simple. Ou plutôt un mensonge , d'une malhonnêteté intellectuelle gravissime. Certains seront sauvés par leur famille, quant aux autres, ...tant pis pour eux. C'est cette duplicité, cette hypocrisie qui me mettent très en colère.
Et cela vous choque t-il si je dis que les parents, évidemment bienvenus pour s'intéresser au travail de leurs enfants, et avec lesquels il est évidemment normal de discuter, ne devraient pas avoir le dernier mot en lieu et place des professionnels que nous sommes? Et pourquoi, dans ces conditions, nous demander des tonnes de paperasses justifiant des décisions que nous nous ne pouvons pas prendre ?
- thalinaNiveau 3
Bonjour,
J'enseigne les maths en collège depuis plus d'une dizaine d'années, et avec quelques collègues, nous nous rendons compte, chaque année, des problèmes d'attention et de la difficulté que certains élèves ont à réfléchir: Ils attendent que la réponse soit immédiate, ils ne lisent plus les énoncés en entier, et c'est de plus en plus souvent la consigne qui leur pose un problème.
Je m'aide des quelques élèves qui ont encore la capacité à réfléchir et qui expliquent à la classe, en espérant qu'ils arrivent à influencer leurs camarades dans leurs méthodes.
Avez-vous regardez l'émission sur ARTE "Demain, tous crétins?", sur la baisse du QI à cause des perturbateurs endocriniens ?
La pollution de notre environnement aurait un impact direct sur les capacité de raisonnement de nos élèves.
Il y a aussi le rôle des tablettes et des jeux vidéos qui limitent les interactions sociales dans les familles et qui rendent certains enfants hyperactifs.
Et puis, il y a l'éducation, l'autorisation de couper la parole pour donner son avis, l'impulsivité qui n'est pas réprimée...
J'enseigne les maths en collège depuis plus d'une dizaine d'années, et avec quelques collègues, nous nous rendons compte, chaque année, des problèmes d'attention et de la difficulté que certains élèves ont à réfléchir: Ils attendent que la réponse soit immédiate, ils ne lisent plus les énoncés en entier, et c'est de plus en plus souvent la consigne qui leur pose un problème.
Je m'aide des quelques élèves qui ont encore la capacité à réfléchir et qui expliquent à la classe, en espérant qu'ils arrivent à influencer leurs camarades dans leurs méthodes.
Avez-vous regardez l'émission sur ARTE "Demain, tous crétins?", sur la baisse du QI à cause des perturbateurs endocriniens ?
La pollution de notre environnement aurait un impact direct sur les capacité de raisonnement de nos élèves.
Il y a aussi le rôle des tablettes et des jeux vidéos qui limitent les interactions sociales dans les familles et qui rendent certains enfants hyperactifs.
Et puis, il y a l'éducation, l'autorisation de couper la parole pour donner son avis, l'impulsivité qui n'est pas réprimée...
- DhaiphiGrand sage
J'ai remarqué que la plupart s'enivre de projets* ou d'activités extérieures pour oublier que "Certains seront sauvés par leur famille, quant aux autres, ce sera tant pis pour eux".Verdurette a écrit:Merci pour ce lien, j'ai trouvé l'article fort intéressant, et je m'y suis assez reconnue
*le seul que je valide est "lire, écrire, compter"
Quels décisions ? Faire redoubler et surcharger les effectifs, diriger vers d'autres établissements plus ou moins "spécialisés" dans lesquels il n'y a pas de places.demander des tonnes de paperasses justifiant des décisions que nous nous ne pouvons pas prendre ?
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- Ma'amÉrudit
thalina a écrit:Bonjour,
J'enseigne les maths en collège depuis plus d'une dizaine d'années, et avec quelques collègues, nous nous rendons compte, chaque année, des problèmes d'attention et de la difficulté que certains élèves ont à réfléchir: Ils attendent que la réponse soit immédiate, ils ne lisent plus les énoncés en entier, et c'est de plus en plus souvent la consigne qui leur pose un problème.
Je m'aide des quelques élèves qui ont encore la capacité à réfléchir et qui expliquent à la classe, en espérant qu'ils arrivent à influencer leurs camarades dans leurs méthodes.
Avez-vous regardez l'émission sur ARTE "Demain, tous crétins?", sur la baisse du QI à cause des perturbateurs endocriniens ?
La pollution de notre environnement aurait un impact direct sur les capacité de raisonnement de nos élèves.
Il y a aussi le rôle des tablettes et des jeux vidéos qui limitent les interactions sociales dans les familles et qui rendent certains enfants hyperactifs.
Et puis, il y a l'éducation, l'autorisation de couper la parole pour donner son avis, l'impulsivité qui n'est pas réprimée...
Oui et puis ce qui est commode avec cet argument, c'est que ce n'est ni la faute de l'EN, ni la faute des parents, ni celle des élèves. Pratique...
Vite, un moratoire qui va durer 20 ans pour qu'on puisse continuer à supprimer toute forme de pression scolaire sans se poser de questions.
Et je parie que le résultat de l'étude sur les perturbateurs endocriniens sera "peut'et ben qu'oui, peut'et ben qu'non". Faudrait pas trop se fâcher avec les industriels non plus...
- LédisséEsprit sacré
Personnellement, je suis persuadée que les perturbateurs endocriniens jouent un rôle.
Cela n'a pas d'influence sur mon niveau d'exigence de calme et d'attention.
Il ne s'agit de toute façon pas de juger les enfants eux-mêmes, ni de les punir ou non en fonction de la raison (ou de la cause) de leur agitation. Il s'agit de punir leur agitation dans l'espoir d'avoir un effet sur celle-ci, point.
Et cela ne m'empêche pas de blâmer les écrans, le laxisme de certains parents, et le discours guimauvo-bienveillant de l'institution.
Cela n'a pas d'influence sur mon niveau d'exigence de calme et d'attention.
Il ne s'agit de toute façon pas de juger les enfants eux-mêmes, ni de les punir ou non en fonction de la raison (ou de la cause) de leur agitation. Il s'agit de punir leur agitation dans l'espoir d'avoir un effet sur celle-ci, point.
Et cela ne m'empêche pas de blâmer les écrans, le laxisme de certains parents, et le discours guimauvo-bienveillant de l'institution.
_________________
Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- VerduretteModérateur
Dhaiphi a écrit: Quelles décisions ? Faire redoubler et surcharger les effectifs, diriger vers d'autres établissements plus ou moins "spécialisés" dans lesquels il n'y a pas de places.
Si tu as mieux à proposer ?
Les perturbateurs endocriniens + les écrans + l'absence de contraintes + le tout-ludique à l'école ça fait tout de même pas mal de raisons.
Mais la question, c'est surtout de savoir comment on va arranger tout ça.
- RabelaisVénérable
Je ne crois pas que l'impact des perturbateurs endocriniens ( entre autres ) soit un leurre.
Les dégâts de l'écran sont un facteur aggravant, la dissolution des règles de base dans les problématiques familiales sociétales un second.
Face à ce constat, déjà ancien, l'EN avait deux solutions : baisser l'exigence ou dénoncer, ce qui aurait provoqué une mise au ban des lanceurs d'alerte ( comme d'habitude...le citoyen lambda approuvant cette décision par peur :" mais non, ce n'est pas vrai/ mais non, faut pas croire les documentaires / mais non, c'est pour d'autres enfants, pas pour le mien etc").
Vous n'n'êtes pas aveugles :
- les enfants s'agitent dans tous les sens sans but = il faut les laisser se déplacer dans la classe
- les enfants ont des difficultés à tenir une heure sans parler-hurler-bouger en tous sens = variez les activites, rendez vos cours intéressants et le mieux : donnez du rythme ( en clair, zappez d'une activité à l'autre)
- beaucoup de dyslexie, dysortho.= fondons les dans la masse, offrons la lecture globale, cessons d'enseigner le geste d'écriture en MS, ne formons plus les PE à l'apprentissage de ce geste. ( probleme masqué= probleme résolu)
- les parents sont dans le déni quant aux possibilités de concentration de leur gamin = Laissons-les prendre le pouvoir à l'école et contredire les professionnels lanceurs d'alerte
- les parents sont dans le déni quant à l'éducation qu'ils donnent à leur enfant = instaurons le concept de bienveillance
- les parents sont dans le déni quant aux capacités intellectuelles de leur enfant/ leur trouble psy = inventons le concept d'inclusion et faisons leur croire que comme par magie, laisser un enfant en difficulte de ce type parmi les eleves de sa cohorte va miraculeusement, sans soin, résoudre ses problèmes.
Ajoutons : fermons peu à peu les structures, réduisons les AVS, réduisons les diagnostics.
Bientôt, avec l'ancien fonctionnement, ces structures auraient débordé .
Gardons tout ce petit monde à l'école, c'est la seule solution, la moins chère, la moins écoutée :leurs professeurs devenant incapables de faire progresser les meilleurs, entre l'injonction des hautes sphères de s'aligner sur le plus faible, de se concentrer sur les difficultés des eleves problématiques et l'impossibilité croissante de faire un cours de qualité de plus de 15 mn , les autres étant utilisées à la gestion de classe et la mise au travail, TOUS les élèves vont au mieux stagner, au pire régresser et le tour sera joué ( quid de la baisse impressionnante de niveau scolaire, voire intellectuel entre nos arrières grands parents et nous, j'ai acheté des livres d'annales du certificat d'étude, j'en pleurerais, je suis tellement stupide en comparaison )
le peuple fermera les yeux, il l'a toujours fait.
Les dégâts de l'écran sont un facteur aggravant, la dissolution des règles de base dans les problématiques familiales sociétales un second.
Face à ce constat, déjà ancien, l'EN avait deux solutions : baisser l'exigence ou dénoncer, ce qui aurait provoqué une mise au ban des lanceurs d'alerte ( comme d'habitude...le citoyen lambda approuvant cette décision par peur :" mais non, ce n'est pas vrai/ mais non, faut pas croire les documentaires / mais non, c'est pour d'autres enfants, pas pour le mien etc").
Vous n'n'êtes pas aveugles :
- les enfants s'agitent dans tous les sens sans but = il faut les laisser se déplacer dans la classe
- les enfants ont des difficultés à tenir une heure sans parler-hurler-bouger en tous sens = variez les activites, rendez vos cours intéressants et le mieux : donnez du rythme ( en clair, zappez d'une activité à l'autre)
- beaucoup de dyslexie, dysortho.= fondons les dans la masse, offrons la lecture globale, cessons d'enseigner le geste d'écriture en MS, ne formons plus les PE à l'apprentissage de ce geste. ( probleme masqué= probleme résolu)
- les parents sont dans le déni quant aux possibilités de concentration de leur gamin = Laissons-les prendre le pouvoir à l'école et contredire les professionnels lanceurs d'alerte
- les parents sont dans le déni quant à l'éducation qu'ils donnent à leur enfant = instaurons le concept de bienveillance
- les parents sont dans le déni quant aux capacités intellectuelles de leur enfant/ leur trouble psy = inventons le concept d'inclusion et faisons leur croire que comme par magie, laisser un enfant en difficulte de ce type parmi les eleves de sa cohorte va miraculeusement, sans soin, résoudre ses problèmes.
Ajoutons : fermons peu à peu les structures, réduisons les AVS, réduisons les diagnostics.
Bientôt, avec l'ancien fonctionnement, ces structures auraient débordé .
Gardons tout ce petit monde à l'école, c'est la seule solution, la moins chère, la moins écoutée :leurs professeurs devenant incapables de faire progresser les meilleurs, entre l'injonction des hautes sphères de s'aligner sur le plus faible, de se concentrer sur les difficultés des eleves problématiques et l'impossibilité croissante de faire un cours de qualité de plus de 15 mn , les autres étant utilisées à la gestion de classe et la mise au travail, TOUS les élèves vont au mieux stagner, au pire régresser et le tour sera joué ( quid de la baisse impressionnante de niveau scolaire, voire intellectuel entre nos arrières grands parents et nous, j'ai acheté des livres d'annales du certificat d'étude, j'en pleurerais, je suis tellement stupide en comparaison )
le peuple fermera les yeux, il l'a toujours fait.
_________________
Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- IlonaHabitué du forum
Quand la France sera au fond du trou au niveau économique parce que plus personne (pas même les chefs d'entreprises français) ne voudra employer une main d'oeuvre française intellectuellement déficiente, nos décideurs se diront que peut-être il serait bon de changer de cap.
Hélas, la vérité est que ce pays est fini,ainsi qu'une bonne partie du monde occidental.
Le QI moins des chinois est de 105 (le notre de 97 et il ne cesse de baisser).
Ils sont beaucoup plus nombreux que nous, disciplinés et travailleurs.
Ils viennent apprendre de nous (d'ailleurs ils ont quasiment terminé cette phase), puis nous serons écrasés par un matérialisme supérieur.
Voilà ce qui en coûte quand on refuse d'instruire sa population pour faire de petites économies au prix d'un désastre futur.
Hélas, la vérité est que ce pays est fini,ainsi qu'une bonne partie du monde occidental.
Le QI moins des chinois est de 105 (le notre de 97 et il ne cesse de baisser).
Ils sont beaucoup plus nombreux que nous, disciplinés et travailleurs.
Ils viennent apprendre de nous (d'ailleurs ils ont quasiment terminé cette phase), puis nous serons écrasés par un matérialisme supérieur.
Voilà ce qui en coûte quand on refuse d'instruire sa population pour faire de petites économies au prix d'un désastre futur.
- gauvain31Empereur
Rabelais a écrit:Gardons tout ce petit monde à l'école, c'est la seule solution, la moins chère, la moins écoutée, le peuple fermera les yeux.
Le peuple ne pourra pas fermer les yeux trop longtemps.... Au bout d'un moment la cocotte-minute explosera... et là on fermera les yeux? Je sais que le déni est très développé dans l'EN , mais il y a des limites à l'indécence. Et cela fait un moment que ces limites sont franchies.
- gauvain31Empereur
Ilona a écrit:Quand la France sera au fond du trou au niveau économique parce que plus personne (pas même les chefs d'entreprises français) ne voudra employer une main d'oeuvre française intellectuellement déficiente, nos décideurs se diront que peut-être il serait bon de changer de cap.
Hélas, la vérité est que ce pays est fini,ainsi qu'une bonne partie du monde occidental.
Le QI moins des chinois est de 105 (le notre de 97 et il ne cesse de baisser).
Ils sont braucoup plus nombreux que nous, disciplinés et travailleurs.
Ils viennent apprendre de nous (d'ailleurs ils ont quasiment terminé cette phase), puis nous serons écrasés par un matérialisme supérieur.
Voilà ce qui en coûte quand on refuse d'instruire sa population pour faire de petites économies au prix d'un désastre futur.
+100000 C'est peut-être là notre seul salut: les chef d'entreprise français... mais aussi les évaluations internationales, qui ont plus de poids que nous. On ne pourra pas rejeter sans cesse la faute aux enseignants. Quand on passe de 1er à dernier et en 1er lieu de l'OCDE en mathématiques (étude TIMSS), il y a des questions à se poser....de la part des IG et IA-IPR de maths. Ça fait un moment qu'on écoute plus nos IPR... et eux-même le savent. Alors oui, qu'est-ce qu'on fait maintenant?
- IlonaHabitué du forum
On fait une réforme du lycée dans le but de faire croire pour la nième fois que l'institution se saisit du problème et s'apprête à le résoudre.gauvain31 a écrit: Alors oui, qu'est-ce qu'on fait maintenant?
Or on ne peut pas demander aux gens à l'origine du problème de le résoudre, ils doivent être limogés, voire jugés pour ce qu'ils ont fait (ministres compris).
- User21929Expert
Surtout condamnés !Ilona a écrit:On fait une réforme du lycée dans le but de faire croire pour la nième fois que l'institution se saisit du problème et s'apprête à le résoudre.gauvain31 a écrit: Alors oui, qu'est-ce qu'on fait maintenant?
Or on ne peut pas demander aux gens à l'origine du problème de le résoudre, ils doivent être limogés, voire jugés pour ce qu'ils ont fait (ministres compris).
- gauvain31Empereur
Whypee a écrit:Surtout condamnés !Ilona a écrit:On fait une réforme du lycée dans le but de faire croire pour la nième fois que l'institution se saisit du problème et s'apprête à le résoudre.gauvain31 a écrit: Alors oui, qu'est-ce qu'on fait maintenant?
Or on ne peut pas demander aux gens à l'origine du problème de le résoudre, ils doivent être limogés, voire jugés pour ce qu'ils ont fait (ministres compris).
+1000 pour maltraitance sur mineurs. C'est ce que j'ai dit à une CPE lorsqu'elle m'a dit qu'un élève de seconde avait 6 de moyenne générale en 3ème (n'avait pas le DNB). Le collège d'où il venait expérimentait "le choix des familles."
La CPE (déléguée syndicale à l'UNSA) a fait la tronche.
- ElyasEsprit sacré
Ilona a écrit:Quand la France sera au fond du trou au niveau économique parce que plus personne (pas même les chefs d'entreprises français) ne voudra employer une main d'oeuvre française intellectuellement déficiente, nos décideurs se diront que peut-être il serait bon de changer de cap.
Hélas, la vérité est que ce pays est fini,ainsi qu'une bonne partie du monde occidental.
Le QI moins des chinois est de 105 (le notre de 97 et il ne cesse de baisser).
Ils sont beaucoup plus nombreux que nous, disciplinés et travailleurs.
Ils viennent apprendre de nous (d'ailleurs ils ont quasiment terminé cette phase), puis nous serons écrasés par un matérialisme supérieur.
Voilà ce qui en coûte quand on refuse d'instruire sa population pour faire de petites économies au prix d'un désastre futur.
Attention avec les statistiques chinoises. Elles sont énormément manipulées d'une façon ou d'une autre (par exemple, sélection de ceux qui vont passer le test de QI).
- celitianSage
+1 avec ce qui a déjà été dit.
Avec des collègues, nous trouvons également que beaucoup d'étudiants sont de moins en moins curieux.
Nous nous en sommes rendus compte avec l'utilisation de vocabulaire difficile pour eux, auparavant ils demandaient la signification du mot maintenant ils ne comprennent pas mais s'en moquent totalement.
Avec des collègues, nous trouvons également que beaucoup d'étudiants sont de moins en moins curieux.
Nous nous en sommes rendus compte avec l'utilisation de vocabulaire difficile pour eux, auparavant ils demandaient la signification du mot maintenant ils ne comprennent pas mais s'en moquent totalement.
- User17706Bon génie
Au sujet du reportage d'Arte, attention, quand même.
Deux liens pour prendre un peu de distance :
http://www.pseudo-sciences-13.org/demaincredule.html
https://www.soundofscience.fr/644
____________
Et sur le Q.I. plus précisément, https://www.soundofscience.fr/675
À ma connaissance (mais évidemment je ne connais pas tout), il n'existe aucune étude qui permettrait d'affirmer que le Q.I. moyen serait en baisse en France. L'article de Dutton & Lynn intitulé 'A Negative Flynn Effect in France, 1999 to 2008-9' porte sur un échantillon de... 79 individus. Indépendamment même des possibles biais théoriques de ces chercheurs (ils semblent attachés à l'idée que le Q.I. dépend avant tout de l'ethnie), c'est une remarque qui suffit pour balayer l'étude.
Bref, ne soyons pas crédules. Nous n'avons pas la moindre idée d'une éventuelle influence des perturbateurs endocriniens sur une baisse des capacités intellectuelles dont nous ignorons totalement si elle a lieu ou non (ne sachant même pas s'il y a ou non une baisse du Q.I., ce qui ne revient de toute façon pas au même, jusqu'à preuve du contraire).
____________
Cela dit, ayant eu moi-même quasi continûment à enseigner durant les 17 dernières années, je n'ai pas l'impression non plus que les choses s'arrangent, du tout. Mais je dirais qu'il s'agit de discipline avant tout, ou que tout s'y ramène.
Deux liens pour prendre un peu de distance :
http://www.pseudo-sciences-13.org/demaincredule.html
https://www.soundofscience.fr/644
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Et sur le Q.I. plus précisément, https://www.soundofscience.fr/675
À ma connaissance (mais évidemment je ne connais pas tout), il n'existe aucune étude qui permettrait d'affirmer que le Q.I. moyen serait en baisse en France. L'article de Dutton & Lynn intitulé 'A Negative Flynn Effect in France, 1999 to 2008-9' porte sur un échantillon de... 79 individus. Indépendamment même des possibles biais théoriques de ces chercheurs (ils semblent attachés à l'idée que le Q.I. dépend avant tout de l'ethnie), c'est une remarque qui suffit pour balayer l'étude.
Bref, ne soyons pas crédules. Nous n'avons pas la moindre idée d'une éventuelle influence des perturbateurs endocriniens sur une baisse des capacités intellectuelles dont nous ignorons totalement si elle a lieu ou non (ne sachant même pas s'il y a ou non une baisse du Q.I., ce qui ne revient de toute façon pas au même, jusqu'à preuve du contraire).
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Cela dit, ayant eu moi-même quasi continûment à enseigner durant les 17 dernières années, je n'ai pas l'impression non plus que les choses s'arrangent, du tout. Mais je dirais qu'il s'agit de discipline avant tout, ou que tout s'y ramène.
- évolutionsNiveau 6
Je viens de lire le sujet de Laure B qui a démissionné. Depuis 2012 environ et la trahison impardonnable du président Hollande et de ses sbires incompétents, décideurs nuisibles qui ont abîmé un peu plus l’Éducation Nationale, j'ai parfois également envie de démissionner. Je me dis que je vais essayer de faire le dos rond pour rejoindre l'âge de la retraite d'ici un peu moins de 5 ans. J'espère que les conditions pour entrer en retraite de ne durciront pas encore plus.
A lire ici et là, l'état dans lequel se trouve l’Éducation Nationale et ses enseignants, c'est la métaphore d'une galère qui prend l'eau de partout et prise en pleine tempête qui me vient à l'esprit. Nous, les galériens, ne voyons de nos soutes, rien de l'approche des récifs acérés qui nous attendent pour éventrer le vaisseau. Nous n'entendons que le rythme du tambour martelé par les hurleurs-décideurs qui voient bien les récifs et qui hurlent malgré tout pour faire accélérer la galère dans la direction funeste.
La question que je me pose sans cesse est de savoir combien de temps nous allons accepter d'aller vers cet horrible destin et entraîner avec nous ce qui devrait être le trésor de notre société et que nous devrions préserver : les jeunes.
Quand l'électro-choc aura t-il lieu pour faire dévier la trajectoire de la galère et qu'elle se dirige enfin vers des cieux plus cléments ?
Bien sûr l’Éducation Nationale ne peut pas être la seule à endosser la responsabilité de cette décadence et la société, dans son ensemble, doit trouver l'énergie nécessaire et la lucidité pour assurer son avenir. Cette dernière considération dépasse largement nos frontières et englobe toute la planète.
J'ai la nette impression d'être sorti largement du sujet. Mea maxima culpa
A lire ici et là, l'état dans lequel se trouve l’Éducation Nationale et ses enseignants, c'est la métaphore d'une galère qui prend l'eau de partout et prise en pleine tempête qui me vient à l'esprit. Nous, les galériens, ne voyons de nos soutes, rien de l'approche des récifs acérés qui nous attendent pour éventrer le vaisseau. Nous n'entendons que le rythme du tambour martelé par les hurleurs-décideurs qui voient bien les récifs et qui hurlent malgré tout pour faire accélérer la galère dans la direction funeste.
La question que je me pose sans cesse est de savoir combien de temps nous allons accepter d'aller vers cet horrible destin et entraîner avec nous ce qui devrait être le trésor de notre société et que nous devrions préserver : les jeunes.
Quand l'électro-choc aura t-il lieu pour faire dévier la trajectoire de la galère et qu'elle se dirige enfin vers des cieux plus cléments ?
Bien sûr l’Éducation Nationale ne peut pas être la seule à endosser la responsabilité de cette décadence et la société, dans son ensemble, doit trouver l'énergie nécessaire et la lucidité pour assurer son avenir. Cette dernière considération dépasse largement nos frontières et englobe toute la planète.
J'ai la nette impression d'être sorti largement du sujet. Mea maxima culpa
- RabelaisVénérable
C'est tout le problème des lanceurs d'alerte et de leur très fâcheuse tendance à tordre les données des études ( j'en connais d'autres, dans l'EN ).
Ils se décrédibilisent hélas et l'on oublie bien vite qu'ils ont raison, la plupart du temps.
Je peux les comprendre, mais ils sont contre productifs et empêchent alors le public d'adhérer à leurs thèses.
Pour convaincre la masse, il faut être irréprochable.
Exemple : depuis la fraude du lanceur d'alerte ROR-autisme-troubles du comportement en 1998, l'industrie du vaccin a gagné..Et pour toujours. Peu importe que les fraudeurs soient des deux côtés.
Ils se décrédibilisent hélas et l'on oublie bien vite qu'ils ont raison, la plupart du temps.
Je peux les comprendre, mais ils sont contre productifs et empêchent alors le public d'adhérer à leurs thèses.
Pour convaincre la masse, il faut être irréprochable.
Exemple : depuis la fraude du lanceur d'alerte ROR-autisme-troubles du comportement en 1998, l'industrie du vaccin a gagné..Et pour toujours. Peu importe que les fraudeurs soient des deux côtés.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- RabelaisVénérable
Tout à faitévolutions a écrit:Je viens de lire le sujet de Laure B qui a démissionné. Depuis 2012 environ et la trahison impardonnable du président Hollande et de ses sbires incompétents, décideurs nuisibles qui ont abîmé un peu plus l’Éducation Nationale, j'ai parfois également envie de démissionner. Je me dis que je vais essayer de faire le dos rond pour rejoindre l'âge de la retraite d'ici un peu moins de 5 ans. J'espère que les conditions pour entrer en retraite de ne durciront pas encore plus.
A lire ici et là, l'état dans lequel se trouve l’Éducation Nationale et ses enseignants, c'est la métaphore d'une galère qui prend l'eau de partout et prise en pleine tempête qui me vient à l'esprit. Nous, les galériens, ne voyons de nos soutes, rien de l'approche des récifs acérés qui nous attendent pour éventrer le vaisseau. Nous n'entendons que le rythme du tambour martelé par les hurleurs-décideurs qui voient bien les récifs et qui hurlent malgré tout pour faire accélérer la galère dans la direction funeste.
La question que je me pose sans cesse est de savoir combien de temps nous allons accepter d'aller vers cet horrible destin et entraîner avec nous ce qui devrait être le trésor de notre société et que nous devrions préserver : les jeunes.
Quand l'électro-choc aura t-il lieu pour faire dévier la trajectoire de la galère et qu'elle se dirige enfin vers des cieux plus cléments ?
Bien sûr l’Éducation Nationale ne peut pas être la seule à endosser la responsabilité de cette décadence et la société, dans son ensemble, doit trouver l'énergie nécessaire et la lucidité pour assurer son avenir. Cette dernière considération dépasse largement nos frontières et englobe toute la planète.
J'ai la nette impression d'être sorti largement du sujet. Mea maxima culpa
Mais deux réflexions m'animent :
- que faire des mes 7 éléves par classe qui ne comprennent rien et dont il faut assurer la gestion comportementale pendant au minimum le quart de mon heure de cours ?
Même si je suis exigeante et que je n'applique ni le zapping, ni le flottement en grammaire, ni le bruit pédagogique, ni aucune activité extra-français-ludique, même si je fais du BLED, des répétitions, bref, un cours de 1950, il est parasité par ces jeunes-là, ceux pour lesquels on me recommande de faire de la bouse en classe, afin qu'ils ne s'ennuient pas, que la classe ne soit pas perturbée ( sauf qu'elle régresse, cette classe, puisqu'elle n'apprend rien).
Ces 7 là maintiennent une tension en cours, font un bruit de fond dans le meilleur des cas et je ne puis les exclure systématiquement.
Réponse des chefs : ils n'ont pas 16 ans, on les garde.
- Que faire à notre niveau, quand même nos syndicats rappellent dans leurs lettres d'information que l'EN est là pour assurer la réussite de tous .
La réussite ?
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- ElyasEsprit sacré
PauvreYorick a écrit:Au sujet du reportage d'Arte, attention, quand même.
Deux liens pour prendre un peu de distance :
http://www.pseudo-sciences-13.org/demaincredule.html
https://www.soundofscience.fr/644
____________
Et sur le Q.I. plus précisément, https://www.soundofscience.fr/675
À ma connaissance (mais évidemment je ne connais pas tout), il n'existe aucune étude qui permettrait d'affirmer que le Q.I. moyen serait en baisse en France. L'article de Dutton & Lynn intitulé 'A Negative Flynn Effect in France, 1999 to 2008-9' porte sur un échantillon de... 79 individus. Indépendamment même des possibles biais théoriques de ces chercheurs (ils semblent attachés à l'idée que le Q.I. dépend avant tout de l'ethnie), c'est une remarque qui suffit pour balayer l'étude.
Bref, ne soyons pas crédules. Nous n'avons pas la moindre idée d'une éventuelle influence des perturbateurs endocriniens sur une baisse des capacités intellectuelles dont nous ignorons totalement si elle a lieu ou non (ne sachant même pas s'il y a ou non une baisse du Q.I., ce qui ne revient de toute façon pas au même, jusqu'à preuve du contraire).
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Cela dit, ayant eu moi-même quasi continûment à enseigner durant les 17 dernières années, je n'ai pas l'impression non plus que les choses s'arrangent, du tout. Mais je dirais qu'il s'agit de discipline avant tout, ou que tout s'y ramène.
Je partage ton message sur la question de la manipulation et des biais autour des études sur le QI. D'ailleurs, le QI est souvent mis en avant pour montrer des différences "ethniques" (pour ne pas dire raciales). J'enseigne depuis 17 ans aussi et j'ai n'ai pas noté de réel changement dans l'attitude ou les performances de mes élèves (elles ont tendance à s'élever en fait mais c'est sans doute dû au fait que j'ai pris de la bouteille). En revanche, c'est du côté d'une partie des adultes que je vois une vraie différence. Un certain laxisme que les élèves repèrent tout de suite et utilisent.
Ensuite, il y a sans doute des intérêts économiques à effrayer les gens sur une baisse du QI.
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- Evolution des 150 000 élèves sortant sans diplôme
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- L'évolution des performances en calcul des élèves de CM2 à trente ans d'intervalle (1987-2017)
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