Prénoms et proportion de mention Très Bien au bac 2017

Comme quoi heureusement que j'ai appelé mon fils Alexandre, sinon il passait au rattrapage...Chaque année ils nous ressortent ce truc et à part montrer que les prénoms sont liés à certaines CSP/milieux culturels, je ne vois pas trop l'intérêt.

On voit aussi que le bleu est légèrement décalé sur la gauche.

Remarquons la forme triangulaire. Plus le nombre de candidats augmenté, moins l'effet du prénom est perceptible.
D'où la question : l'effet prénom est-il ou est-il un artefact statistique lié au fait qu'on décide de faire l'hérésie de comparer des valeurs d'effectif 5 avec des valeurs d'effectif 2000 ?

Je constate que je suis dans les plus nuls
Blague à part, c'est le genre de statistiques que j'aime bien, même si ça ne veut pas dire grand chose.

LordSteven a écrit:Je constate que je suis dans les plus nuls
Blague à part,  c'est le genre de statistiques que j'aime bien, même si ça ne veut pas dire grand chose.

Au contraire, c'est très intéressant pour aborder la socialisation différenciée selon le milieu social avec les élèves ! Ca montre d'une part que le prénom reste un marqueur social, d'autre part que les chances de réussite ne sont pas les mêmes pour tous.

(idem pour la socialisation différenciée selon le milieu social, d'ailleurs, avec les différences de réussite garçons-filles)

24,5 % des 200 Zeus ont obtenu TB.
25 % des 8 Apollon ont obtenu TB.
10 % des 10 Dionysos ont obtenu TB.
26,25 % des 100 Aphrodite ont obtenu TB.
24,28 % des 6000 Déméter ont obtenu TB.
0% des 3 Héra ont obtenu TB.
22,45 % des 2000 Hermès ont obtenu TB.
40 % des 15 Athéna ont obtenu TB.

Conclusion, appelez votre fille Athéna, et votre garçon Apollon. Mais c'est quand même mieux d'avoir une fille, mais il ne faut surtout pas l'appeler Héra.

Danska a écrit:Au contraire, c'est très intéressant pour aborder la socialisation différenciée selon le milieu social avec les élèves ! Ca montre d'une part que le prénom reste un marqueur social, d'autre part que les chances de réussite ne sont pas les mêmes pour tous.

(idem pour la socialisation différenciée selon le milieu social, d'ailleurs, avec les différences de réussite garçons-filles)

Ça montre surtout qu'on peut faire dire n'importe quoi à des chiffres.

Heu, là, ça montre surtout qu'on peut les interpréter n'importe comment...

Danska a écrit:

LordSteven a écrit:Je constate que je suis dans les plus nuls
Blague à part,  c'est le genre de statistiques que j'aime bien, même si ça ne veut pas dire grand chose.

Au contraire, c'est très intéressant pour aborder la socialisation différenciée selon le milieu social avec les élèves ! Ca montre d'une part que le prénom reste un marqueur social, d'autre part que les chances de réussite ne sont pas les mêmes pour tous.

(idem pour la socialisation différenciée selon le milieu social, d'ailleurs, avec les différences de réussite garçons-filles)

Cela me fait penser à l'un de mes excellents élèves de L prénommé Kevin qui lors d'un atelier d'écriture m'a écrit un conte pour revaloriser socialement les Brandon, ayant assez de la défiance suscitée de prime abord par les Kevin, Brandon et autres Steven

Prévention contre les Steven même quand ils sont lords ?

Danska a écrit:Heu, là, ça montre surtout qu'on peut les interpréter n'importe comment...

Il n'y a rien à interpréter, sauf à dire que les effectifs ne sont pas adaptés pour faire des statistiques. Si l'on peut dire quelque chose sur des différences de résultats obtenus aléatoirement avec un programme, cela signifie bien que le quelque chose n'est pas intrinsèque à l'objet étudié, mais aux limites de la statistique sous ces faibles effectifs.
Bien malin celui pourra dire pourquoi les Louise ont de meilleurs résultats que les Anthony, sachant qu'un ordinateur peut obtenir des résultats identiques en faisant une simulation aléatoire. Et si les différences entre les prénoms étaient purement aléatoires ? elles le sont bien pour ma simulation, pourquoi pas pour le graphique ?

Pourquoi pas ?

Celadon a écrit:Prévention contre les Steven même quand ils sont lords ?

Le pire c'est que en IRL on me demande souvent si je ne porte pas un pseudo, tant mon prénom correspond peu à ma génération et semble-t-il aux a priori sociaux et intellectuels qu'il véhicule, c'est quand même assez fou ces préjugés.

En même temps cela explique peut être pourquoi malgré une agreg et un doctorat je n'ai pas eu de mention TB au bac, zut alors je vais me faire appeler Joseph ou Theophile9, mieux encore, Diane

As-tu pensé à ce que serait un monde sans préjugés ?

Celadon a écrit:As-tu pensé à ce que serait un monde sans préjugés ?

Oui figurez vous que je milite aussi contre les préjugés anti Kevin et anti Steven mais j'ai un préjugé positif pour le céladon

Ah on reconnaît bien là un homme de culture !

(doublon sans citation)

Celadon a écrit:As-tu pensé à ce que serait un monde sans préjugés ?

Un monde horrible où il faudrait réfléchir?

Celadon a écrit:Ah on reconnaît bien là un homme de culture !

En tout cas, ça donne un chouette exercice d'algorithmique + statistiques sur fond de "combattre la culture de surinterprétation de chiffres statistiques non interprétables."

LordSteven a écrit:

Celadon a écrit:As-tu pensé à ce que serait un monde sans préjugés ?

Oui figurez vous que je milite aussi contre les préjugés anti Kevin et anti Steven mais j'ai un préjugé positif pour le céladon

Puisque les Chinois font des coupes de Pythagore en céladon, c'est forcément pour quelqu'un de bien.

JPhMM a écrit:

Danska a écrit:Heu, là, ça montre surtout qu'on peut les interpréter n'importe comment...

Il n'y a rien à interpréter, sauf à dire que les effectifs ne sont pas adaptés pour faire des statistiques. Si l'on peut dire quelque chose sur des différences de résultats obtenus aléatoirement avec un programme, cela signifie bien que le quelque chose n'est pas intrinsèque à l'objet étudié, mais aux limites de la statistique sous ces faibles effectifs.
Bien malin celui pourra dire pourquoi les Louise ont de meilleurs résultats que les Anthony, sachant qu'un ordinateur peut obtenir des résultats identiques en faisant une simulation aléatoire. Et si les différences entre les prénoms étaient purement aléatoires ? elles le sont bien pour ma simulation, pourquoi pas pour le graphique ?

Pourquoi pas ?

Mais ici, il ne s'agit pas de statistiques au sens mathématique du terme, il n'y a aucun calcul digne d'intérêt à faire ni aucun résultat à obtenir ! La seule chose que montre ce graphique, et c'est déjà pas mal, c'est qu'il y a davantage de filles que de garçons parmi les mentions "très bien" au bac, et davantage d'élèves portant des prénoms connotés de façon positive. Evidemment que si Kevin ou Brandon change de nom pour s'appeler Pierre-Henri, il n'augmente pas ses chances de réussite au bac ! Seulement, Kevin ou Brandon ne s'appellera pas Pierre-Henri, pour la simple et bonne raison que ce n'est pas un prénom donné dans les classes sociales les plus défavorisées.

A partir de là, c'est surtout aux sociologues d'expliquer ces constats, pas un ordinateur.

JPhMM a écrit:24,5 % des 200 Zeus ont obtenu TB.
25 % des 8 Apollon ont obtenu TB.
10 % des 10 Dionysos ont obtenu TB.
26,25 % des 100 Aphrodite ont obtenu TB.
24,28 % des 6000 Déméter ont obtenu TB.
0% des 3 Héra ont obtenu TB.
22,45 % des 2000 Hermès ont obtenu TB.
40 % des 15 Athéna ont obtenu TB.

Conclusion, appelez votre fille Athéna, et votre garçon Apollon. Mais c'est quand même mieux d'avoir une fille, mais il ne faut surtout pas l'appeler Héra.

JPhMM a écrit:

Danska a écrit:Au contraire, c'est très intéressant pour aborder la socialisation différenciée selon le milieu social avec les élèves ! Ca montre d'une part que le prénom reste un marqueur social, d'autre part que les chances de réussite ne sont pas les mêmes pour tous.

(idem pour la socialisation différenciée selon le milieu social, d'ailleurs, avec les différences de réussite garçons-filles)

Ça montre surtout qu'on peut faire dire n'importe quoi à des chiffres.

C'est aussi utilisable pour développer l'idée qu'on ne doit pas confondre corrélation et causalité et rechercher des variables cachées pour essayer d'expliquer la relation. Ici, c'est d'abord une question de capital culturel et de milieu social : en tendance, le prénom est un marqueur d'un certain milieu social plus ou moins doté en capital culturel et cette inégale répartition de capital culturel détermine en partie la réussite scolaire.

EDIT : Danska, je plussoie, même si j'ajouterais "(...) Kévin ou Brandon a moins de chances de s'appeler Pierre-Henri (...)"

+ 1 !

Je connais au moins un Pierre-Henri issu d'une famille ouvrière immigrée.