Accès à l'enseignement supérieur : les annonces du 30 octobre 2017

RogerMartin a écrit:Oh ben pourquoi ? On nous demande de classer, pas de dire comment, puisque c'est non-sélectif. Astuce, dess-dus' !

LaMaisonQuiRendFou a écrit: J'ai bien proposé une solution lors de la dernière réunion avec les collègues, si le système d'information est défaillant : on sélectionne en fonction de la moyenne au 2e trimestre de terminale (d'abord les bacs généraux, puis techno, puis pro). Simple, efficace, rapide.

Ruthven a écrit:

LaMaisonQuiRendFou a écrit: J'ai bien proposé une solution lors de la dernière réunion avec les collègues, si le système d'information est défaillant : on sélectionne en fonction de la moyenne au 2e trimestre de terminale (d'abord les bacs généraux, puis techno, puis pro). Simple, efficace, rapide.

Pas de moyenne générale apparemment dans la fiche Avenir (ce qui n'est pas plus mal), mais les moyennes des disciplines ( http://www.letudiant.fr/lycee/terminale/parcoursup-la-fiche-avenir.html ).

LaMaisonQuiRendFou a écrit:

RogerMartin a écrit:Oh ben pourquoi ? On nous demande de classer, pas de dire comment, puisque c'est non-sélectif. Astuce, dess-dus' !

On nous demande de faire remonter des pré-requis... Je ne prendrais pas le risque d'un recours au TA, de plus en plus fréquents de la part des étudiants (d'ailleurs ces recours sont souvent légitimes).

RogerMartin a écrit:

LaMaisonQuiRendFou a écrit:

RogerMartin a écrit:Oh ben pourquoi ? On nous demande de classer, pas de dire comment, puisque c'est non-sélectif. Astuce, dess-dus' !

On nous demande de faire remonter des pré-requis... Je ne prendrais pas le risque d'un recours au TA, de plus en plus fréquents de la part des étudiants (d'ailleurs ces recours sont souvent légitimes).

Les pré-requis c'est pour l'affichage; dans la mesure où on se contente de classer les dossiers à la demande expresse du ministère et qu'on ne refuse personne (Postbac ou je ne sais quoi se chargera d'exploser avant que ça se produise) on a le droit de les classer comme on veut. Et s'il n'y a pas d'outil automatique pour le faire, quand certaines formations vont recevoir 4000 dossiers pour 1000 places, à classer en dix jours en pleine période de cours au moment où se déroulent les comités de recrutements etc., ce sera du hasard de fait. L'automatisation serait un moindre mal.

RogerMartin a écrit:Je me base sur les chiffres de l'an dernier, on avait eu un retour sur certains contingents de demandes. Pas de classement, certes, mais deux fois moins de voeux que l'an dernier, où les candidats ont multiplié les voeux "pastille verte" (licence non sélective) et fait péter le système (ça, et le contingent des redoublants). Là s'ils ne demandent que des formations de ce type, ils n'auront droit qu'à 10 voeux.

A côté de ça, le ministère voudrait contraindre le supérieur privé à se joindre au Grand Bazar d'ici 2020.

En fait, on crève de la pulsion statistique. Il y a des tas de hauts fonctionnaires grassement payés qui ne sont même plus fichus d'ajouter des colonnes de chiffres, alors ils fantasment des systèmes informatiques qui leur crachent du "combien qui où" en permanence.

Ruthven a écrit:

ministre de l'enseignement supérieur a écrit: "L’université va dire oui à tout le monde, tous les étudiants seront inscrits dans la formation de leur choix"

"L’université va dire oui à tout le monde, tous les étudiants seront inscrits dans la formation de leur choix mais elle va adapter les parcours #PlanEtudiants #Parcoursup #DIMPOL" 23 réponses 18 Retweets 27 j'aime

Ergo a écrit:

"L’université va dire oui à tout le monde, tous les étudiants seront inscrits dans la formation de leur choix mais elle va adapter les parcours #PlanEtudiants #Parcoursup #DIMPOL" 23 réponses 18 Retweets 27 j'aime

...grâce aux nombreux moyens humains numériques et les six mois dont elle dispose.

Remarquez, le tweet ne dit pas en quelle année on adaptera les parcours mais pour 2018, comment dire... à part leur proposer nos UE de spécialisation progressive dans la limite des salles disponibles, hein...

LadyC a écrit:Et quand bien même vous pourriez, c'est absolument stupéfiant de candeur. On avoue (sans la nuance de vergogne qu'implique l'idée d' "avouer") que ce n'est pas au supérieur d'avoir des exigences : tout le monde a le droit de faire ce qu'il veut, c'est l'université dans une pochette surprise, et aux établissements de s'adapter pour que les choupinous qui ont daigné les choisir soient satisfaits, donc aient leur diplôme à la fin.
Voilà.
À part ça, le bac doit être plus exigeant, heureusement que la direction de l'EN a changé, blabla.

RogerMartin a écrit:
Voilà. On va être prêts, mais on ne dit pas pour quand...
Il faut dire que personne ne nous l'a vraiment demandé.

Tout ce que je sais, c'est que je serai en mission/injoignable au moment de regarder les dossiers, ça va bien fünf Minuten les âneries.

RogerMartin a écrit:

LadyC a écrit:Et quand bien même vous pourriez, c'est absolument stupéfiant de candeur. On avoue (sans la nuance de vergogne qu'implique l'idée d' "avouer") que ce n'est pas au supérieur d'avoir des exigences : tout le monde a le droit de faire ce qu'il veut, c'est l'université dans une pochette surprise, et aux établissements de s'adapter pour que les choupinous qui ont daigné les choisir soient satisfaits, donc aient leur diplôme à la fin.
Voilà.
À part ça, le bac doit être plus exigeant, heureusement que la direction de l'EN a changé, blabla.

Je n'ai rien contre l'idée d'accueillir un très large public : je bosse en anglais, pas en LC ni en droit Mais là, c'est juste de la pensée magique en tartine...

Et en même temps, on est le 7 janvier, et tout n'est pas absolument arrêté pour le brevet du mois de juin. J'ai décidé de faire comme les brillants lauréats de l'ENA (parce qu'on sait qu'on a les plus nuls, mais on dirait qu'ils cherchent à s'en convaincre...) qui ont échoué à l'EducNat : ne pas trop m'en faire, on est toujours trop en avance, c'est pas moi c'est l'ordinateur...

Ergo a écrit:Ce n'est pas non plus comme si la « poussée démographique » était une surprise.

RogerMartin a écrit:Je n'ai rien contre l'idée d'accueillir un très large public : je bosse en anglais, pas en LC ni en droit Mais là, c'est juste de la pensée magique en tartine...

Spoiler:

LadyC a écrit:

RogerMartin a écrit:Je n'ai rien contre l'idée d'accueillir un très large public : je bosse en anglais, pas en LC ni en droit Mais là, c'est juste de la pensée magique en tartine...

et @Ergo Je n'aurais rien non plus contre l'idée d'accueillir un très large public (si seulement...) C'est juste que, de ce que je lis sous la plume de ceux qui travaillent dans le supérieur, et de la minuscule expérience que j'y ai eue moi-même, y vont déjà des étudiants d'une ignorance et d'un manque de curiosité et de volonté d'apprendre déprimants, et qui y perdent des années.

LadyC a écrit:Ce tweet laisse entendre que tout le monde a le droit d'aller où il veut, peu importe si son ambition est démesurée ou ce qu'il demande inadapté. Et ce sera à l'université de lui faire acquérir ce qui devrait être des pré-requis, et que n'ont su lui inculquer ni le lycée, ni le collège.

archeboc a écrit:
Il faut comprendre l'éthologie de l'homme politique : il y a tellement de candidats et tellement peu d'élus, et le succès est tellement peu corrélé aux mérites personnels des vainqueurs, en dehors d'un seul, qui est de croire en sa bonne étoile, que chacun ne croit qu'en elle. Une belle carrière politique s'apparente au résultat d'une loterie, mais d'une loterie diffuse, comme étirée dans le temps, et dont le ticket, qu'il faut chaque jour repayer, est la conviction que tout va bien se passer. Voici ce qui fabrique chez les responsables les plus hauts, typiquement les ministres, un invincible sentiment de puissance absolue.

Gagnon a twitté qu'il serait élu, réélu, et nommé ministre. Il a été élu, réélu, et nommé ministre. Comment ne se persuaderait-il pas que le succès illumine ses volontés, et que ses tweets gouvernent le monde ? Ce n'est pas du mensonge, c'est de l'aveuglement involontaire, un optimisme structurellement déterminé par le gouvernement démocratique.

La plupart de nos ministres sont taillés dans ce moule : ils ont décidé que tout allait bien se passer parce que telle est l'expérience qu'ils ont de la vie. Ils ne peuvent se figurer la réalité leur résister, car ceux qui disposent de cette imagination ne peuvent soutenir l'épreuve qui fait les ministres.