- FabienneNiveau 9
Bonjour,
Je cherche le début (ou un passage significatif) d'une nouvelle fantastique, pour en donner la fin à écrire à mes 2ndes.
J'ai déjà choisi "L'auberge du Larzac" de Seignolle, pour l'une de mes classes, et je cherche autre chose pour mon autre 2nde.
Merci d'avance!
Je cherche le début (ou un passage significatif) d'une nouvelle fantastique, pour en donner la fin à écrire à mes 2ndes.
J'ai déjà choisi "L'auberge du Larzac" de Seignolle, pour l'une de mes classes, et je cherche autre chose pour mon autre 2nde.
Merci d'avance!
- lollipopsNiveau 6
Tu as le début de "L'intersigne", de Villiers de l'Isle d'Adam.
"L’aspect champêtre de cette maison, les croisées et leurs jalousies vertes, les trois marches de grès, les lierres, les clématites et les roses-thé qui s’enchevêtraient sur les murs jusqu’au toit, d’où s’échappait, d’un tuyau à girouette, un petit nuage de fumée, m’inspirèrent des idées de recueillement, de santé et de paix profonde. Les arbres d’un verger voisin montraient, à travers un treillis d’enclos, leurs feuilles rouillées par l’énervante saison. Les deux fenêtres de l’unique étage brillaient des feux de l’Occident ; une niche où se tenait l’image d’un bienheureux était creusée entre elles. Je mis pied à terre, silencieusement : j’attachai le cheval au volet et je levai le marteau de la porte, en jetant un coup d’œil de voyageur à l’horizon, derrière moi.
Mais l’horizon brillait tellement sur les forêts de chênes lointains et de pins sauvages où les derniers oiseaux s’envolaient dans le soir, les eaux d’un étang couvert de roseaux, dans l’éloignement, réfléchissant si solennellement le ciel, la nature était si belle, au milieu des airs calmés, dans cette campagne déserte, à ce moment où tombe le silence, que je restai muet. Après quelques instants, comme le soir commençait à fraîchir, je revins au sentiment de la réalité. Je me levai très vite et je repris le marteau de la porte en regardant la maison riante. Mais à peine eus-je de nouveau jeté sur elle un regard distrait, que je fus forcé de m’arrêter encore, me demandant cette fois, si je n’étais pas le jouet d’une hallucination. Etait-ce bien la maison que j’avais vue tout à l’heure ? Quelle ancienneté me dénonçaient, maintenant, les longues lézardes, entre les feuilles pâles ? – Quelle bâtisse avec un air étranger ; les carreaux illuminés par les rayons d’agonie du soir brûlaient d’une lueur intense ; le portail hospitalier m’invitait avec ses trois marches ; mais, en concentrant mon attention sur ces dalles grises, je vis qu’elles venaient d’être polies, que des traces de lettres creuses y restaient encore, et je vis bien qu’elles provenaient du cimetière voisin, - dont les croix noires m’apparaissaient, à présent, de côté, à une centaine de pas.
Et la maison me sembla changée à donner le frisson, et les échos du lugubre coup de marteau, que je laissai tomber, dans mon saisissement, retentirent, dans l’intérieur de cette demeure, comme les vibrations d’un glas. Ces sortes de vues étant plutôt morales que physiques, s’effacent avec rapidité. Oui, j’étais, à n’en pas douter une seconde, la victime de cet abattement intellectuel que j’ai signalé. Très empressé de voir un visage qui m’aidât, par son humanité, à dissiper le souvenir, je poussai le loquet sans attendre davantage."
"L’aspect champêtre de cette maison, les croisées et leurs jalousies vertes, les trois marches de grès, les lierres, les clématites et les roses-thé qui s’enchevêtraient sur les murs jusqu’au toit, d’où s’échappait, d’un tuyau à girouette, un petit nuage de fumée, m’inspirèrent des idées de recueillement, de santé et de paix profonde. Les arbres d’un verger voisin montraient, à travers un treillis d’enclos, leurs feuilles rouillées par l’énervante saison. Les deux fenêtres de l’unique étage brillaient des feux de l’Occident ; une niche où se tenait l’image d’un bienheureux était creusée entre elles. Je mis pied à terre, silencieusement : j’attachai le cheval au volet et je levai le marteau de la porte, en jetant un coup d’œil de voyageur à l’horizon, derrière moi.
Mais l’horizon brillait tellement sur les forêts de chênes lointains et de pins sauvages où les derniers oiseaux s’envolaient dans le soir, les eaux d’un étang couvert de roseaux, dans l’éloignement, réfléchissant si solennellement le ciel, la nature était si belle, au milieu des airs calmés, dans cette campagne déserte, à ce moment où tombe le silence, que je restai muet. Après quelques instants, comme le soir commençait à fraîchir, je revins au sentiment de la réalité. Je me levai très vite et je repris le marteau de la porte en regardant la maison riante. Mais à peine eus-je de nouveau jeté sur elle un regard distrait, que je fus forcé de m’arrêter encore, me demandant cette fois, si je n’étais pas le jouet d’une hallucination. Etait-ce bien la maison que j’avais vue tout à l’heure ? Quelle ancienneté me dénonçaient, maintenant, les longues lézardes, entre les feuilles pâles ? – Quelle bâtisse avec un air étranger ; les carreaux illuminés par les rayons d’agonie du soir brûlaient d’une lueur intense ; le portail hospitalier m’invitait avec ses trois marches ; mais, en concentrant mon attention sur ces dalles grises, je vis qu’elles venaient d’être polies, que des traces de lettres creuses y restaient encore, et je vis bien qu’elles provenaient du cimetière voisin, - dont les croix noires m’apparaissaient, à présent, de côté, à une centaine de pas.
Et la maison me sembla changée à donner le frisson, et les échos du lugubre coup de marteau, que je laissai tomber, dans mon saisissement, retentirent, dans l’intérieur de cette demeure, comme les vibrations d’un glas. Ces sortes de vues étant plutôt morales que physiques, s’effacent avec rapidité. Oui, j’étais, à n’en pas douter une seconde, la victime de cet abattement intellectuel que j’ai signalé. Très empressé de voir un visage qui m’aidât, par son humanité, à dissiper le souvenir, je poussai le loquet sans attendre davantage."
- henrietteMédiateur
Tu as le début de La Peur de Maupassant (et la nouvelle elle-même est très très courte du reste, et peut donc facilement être photocopiée ensuite).
Je t'envoie le texte par mail.
Je t'envoie le texte par mail.
- AbraxasDoyen
Ci-dessous, le texte intégral du Journal d'un monstre, de Richard Matheson, dont j'ai déjà parlé sur un autre fil. C'est court, c'est terrifiant, et la forme de "journal" permet de couper (et donc de continuer) où on veut - y compris à la fin.
On pourra même faire réfléchir les élèves sur le titre (le titre originel, Born of man and woman, est d'une efficacité diabolique, mais possède une connotation biblique peut-être incompréhensible de ce côté de l'Antlantique).
Alors, on dit merci qui ?
Journal d’un monstre
X. Aujourd’hui maman m’a appelé monstre. Tu es un monstre, elle a dit. J’ai vu la colère dans ses yeux. Je me demande qu’est-ce que c’est qu’un monstre ?
Aujourd’hui de l’eau est tombée de là-haut. Elle est tombée partout j’ai vu. Je voyais la terre dans la petite fenêtre. La terre buvait l’eau ; elle était comme une bouche qui a très soif. Et puis elle a trop bu d’eau et elle a rendu sale. Je n’ai pas aimé.
Maman est jolie, je sais. Ici dans l’endroit où je dors avec tout autour les murs qui font froid, j’ai un papier. Il était pour être mangé par le feu quand il est enfermé dans la chaudière. Il y a dessus Films et Vedettes. Il y a des images avec des figures d’autres mamans. Papa dit qu’elles sont jolies. Une fois, il l’a dit.
Et il a dit à maman aussi. Elle si jolie et moi quelqu’un de comme il faut. Et toi regarde-toi il a dit et il avait sa figure laide de quand il va ma battre. J’ai attrapé son bras et j’ai dit : tais-toi papa. Il a tiré son bras et puis il est allé loin où je ne pouvais pas le toucher.
Aujourd’hui maman m’a détaché un peu de la chaîne et j’ai pu aller voir dans la petite fenêtre. C’est comme ça que j’ai vu la terre boire l’eau de là-haut.
XX. Aujourd’hui là-haut était jaune. Je sais quand je le regarde mes yeux ont mal. Quand je l’ai regardé il fait rouge dans la cave.
Je pense que c’était l’église. Ils s’en vont de là-haut. Ils se font avaler par la grosse machine et elle roule et elle s’en va. Derrière il y a la maman petite. Elle est bien plus petite que moi. Moi je suis très grand. C’est un secret j’ai fait partir la chaîne du mur. Je peux voir comme je veux dans la petite fenêtre.
Aujourd’hui quand là-haut n’a plus été jaune j’ai mangé mon plat et j’ai aussi mangé des cafards. J’ai entendu des rires dans là-haut. J’aime savoir pourquoi il y a des rires. J’ai enlevé la chaîne du mur et je l’ai tournée autour de moi. J’ai marché sans faire de bruit jusqu’à l’escalier qui va là-haut. Il crie quand je vais dessus. Je monte en faisant glisser mes jambes parce que sur l’escalier je ne peux pas marcher. Mes pieds s’accrochent au bois.
Après l’escalier j’ai ouvert une porte. C’était un endroit blanc comme le blanc qui tombe là-haut quelque fois. Je suis entré et je suis resté sans faire de bruit. J’entendais les rires plus fort. J’ai marché vers les rires et j’ai ouvert un peu une porte et puis j’ai regardé. Il y avait des gens. Je ne vois jamais les gens, c’est défendu de les voir. Je voulais être avec eux pour rire aussi. Et puis maman est venue et elle a poussé la porte sur moi. La porte m’a tapé et j’ai mal. Je suis tombé et la chaîne a fait du bruit. J’ai crié. Maman a fait un sifflement en dedans d’elle et elle a mis sa main sur sa bouche. Ses yeux sont devenus grands.
Et puis j’ai entendu papa appeler. Qu’est-ce qui est tombé il a dit. Elle a dit : rien un plateau. Viens m’aider à le ramasser elle a dit. Il est venu et il a dit c’est donc si lourd que tu as besoin. Et puis il m’a vu et il est devenu laid. Il y a eu la colère dans ses yeux. Il m’a battu. Mon liquide a coulé d’un bras. Il a fait tout vert par terre. C’était sale.
Papa a dit : retourne à la cave. Je voulais y retourner. Mes yeux avaient mal de la lumière. Dans la cave, ils n’ont pas mal.
Papa m’a attaché sur mon lit. Dans là-haut, il y a eu des rires encore longtemps. Je ne faisais pas de bruit et je regardais une araignée toute noire marcher sur moi. Je pensais à ce que papa a dit. Ohmondieu il a dit. Et il n’a que huit ans.
XXX. Aujourd’hui papa a remis la chaîne dans le mur. Il
faudra que j’essaie de la refaire partir. Il a dit que j’avais été très méchant de me sauver. Ne recommence jamais il a dit ou je te battrai jusqu’au sang. Après ça j’ai très mal.
J’ai dormi toute la journée et puis j’ai posé ma tête
sur le mur qui fait froid partir. J’ai pensé à l ‘endroit blanc de là-haut. J’ai mal.
XXXX. J’ai refait partir la chaîne du mur. Maman était dans là-haut. J’ai entendu des petits rires très forts. J’ai regardé dans la fenêtre. J’ai vu beaucoup de gens tout petits comme la maman petite avec aussi des papas petits.
Ils faisaient de bons bruits et ils couraient partout sur la terre. Leurs jambes allaient très vite. Ils sont pareils que papa et maman. Maman dit que tous les gens normaux sont comme ça.
Et puis un des papas petits m’a vu. Il a montré la petite fenêtre. Je suis parti et j’ai glissé le long du mur jusqu’en bas. Je me suis mis en rond dans le noir pour qu’ils ne me voient pas. Je les ai entendus parler à côté de la petite fenêtre et j’ai entendu les pieds qui couraient. Dans là-haut il y a eu une porte qui a tapé. J’ai entendu la maman petite qui appelait dans là-haut. Et puis j’ai entendu des gros pas et j’ai été vite sur mon lit. J’ai remis la chaîne dans le mur et je me suis couché par-devant.
J’ai entendu maman venir. Elle a dit tu as été à la fenêtre. J’ai entendu la colère. C’est défendu d’aller à la fenêtre, elle a dit. Tu as encore fait partir ta chaîne.
Elle a pris la canne et elle m’a battu. Je n’ai pas pleuré. Je ne sais pas le faire. Mais mon liquide a coulé sur tout le lit. Elle l’a vu et elle a fait un bruit avec sa bouche et elle est allée loin. Elle a dit ohmondieu mondieu pourquoi m’avez-vous fait ça ? J’ai entendu la canne tomber par terre. Maman a couru et elle est partie là-haut. J’ai dormi la journée.
XXXXX. Aujourd’hui il y a eu l’eau une autre fois. Maman était là-haut et j’ai entendu la maman petite descendre l’escalier tout doucement. Je me suis caché dans le bac à charbon parce que maman aurait eu la colère si la maman petite m’avait vu.
Elle avait une petite bête vivante avec elle. Elle avait des oreilles pointues. La maman petite lui disait des choses.
Et puis il y a eu que la bête vivante m’a senti. Elle a couru dans le charbon et elle m’a regardé. Elle a levé ses poils. Elle a fait un bruit en colère avec ses dents. J’ai sifflé pour la faire partir mais elle a sauté sur moi.
Je ne voulais pas lui faire de mal. J’ai eu peur parce qu’elle m’a mordu encore plus fort que les rats. Je l’ai attrapé et la maman petite a crié. J’ai serré la bête vivante très fort. Elle a fait des bruits que je n’avais jamais entendus. Et puis je l’ai lâchée. Elle était toute écrasée et toute rouge sur le charbon.
Je suis resté caché quand maman est venue et m’a appelé. J’avais peur de la canne. Et puis elle est partie. Je suis sorti et j’ai emporté la bête. Je l’ai cachée dans mon lit et je me suis couché dessus. J’ai remis la chaîne dans le mur.
X. Aujourd’hui est un autre jour. Papa a mis la chaîne très courte et je ne peux pas m’en aller du mur. J’ai mal parce qu’il m’a battu. Cette fois j’ai fait sauter la canne de ses mains et puis j’ai fait mon bruit. Il s’est sauvé loin et sa figure est devenue toute blanche. Il est parti en courant de l’endroit où je dors et il a fermé la porte à clef.
Je n’aime pas. Toute la journée il y a les murs qui font froid. La chaîne met longtemps à partir. Et j’ai une très mauvaise colère pour papa et maman. Je vais leur faire voir. Je vais faire la même chose que l’autre fois.
D’abord je ferai mon cri et je ferai des rires. Je courrai après les murs. Après je m’accrocherai la tête en bas par toutes mes jambes et je rirai et je coulerai vert de partout et ils seront très malheureux d’avoir été méchants avec moi.
Et puis s’ils essaient de me battre encore, je leur ferai du mal comme j’ai fait à la bête vivante. Je leur ferai très mal.
On pourra même faire réfléchir les élèves sur le titre (le titre originel, Born of man and woman, est d'une efficacité diabolique, mais possède une connotation biblique peut-être incompréhensible de ce côté de l'Antlantique).
Alors, on dit merci qui ?
Journal d’un monstre
X. Aujourd’hui maman m’a appelé monstre. Tu es un monstre, elle a dit. J’ai vu la colère dans ses yeux. Je me demande qu’est-ce que c’est qu’un monstre ?
Aujourd’hui de l’eau est tombée de là-haut. Elle est tombée partout j’ai vu. Je voyais la terre dans la petite fenêtre. La terre buvait l’eau ; elle était comme une bouche qui a très soif. Et puis elle a trop bu d’eau et elle a rendu sale. Je n’ai pas aimé.
Maman est jolie, je sais. Ici dans l’endroit où je dors avec tout autour les murs qui font froid, j’ai un papier. Il était pour être mangé par le feu quand il est enfermé dans la chaudière. Il y a dessus Films et Vedettes. Il y a des images avec des figures d’autres mamans. Papa dit qu’elles sont jolies. Une fois, il l’a dit.
Et il a dit à maman aussi. Elle si jolie et moi quelqu’un de comme il faut. Et toi regarde-toi il a dit et il avait sa figure laide de quand il va ma battre. J’ai attrapé son bras et j’ai dit : tais-toi papa. Il a tiré son bras et puis il est allé loin où je ne pouvais pas le toucher.
Aujourd’hui maman m’a détaché un peu de la chaîne et j’ai pu aller voir dans la petite fenêtre. C’est comme ça que j’ai vu la terre boire l’eau de là-haut.
XX. Aujourd’hui là-haut était jaune. Je sais quand je le regarde mes yeux ont mal. Quand je l’ai regardé il fait rouge dans la cave.
Je pense que c’était l’église. Ils s’en vont de là-haut. Ils se font avaler par la grosse machine et elle roule et elle s’en va. Derrière il y a la maman petite. Elle est bien plus petite que moi. Moi je suis très grand. C’est un secret j’ai fait partir la chaîne du mur. Je peux voir comme je veux dans la petite fenêtre.
Aujourd’hui quand là-haut n’a plus été jaune j’ai mangé mon plat et j’ai aussi mangé des cafards. J’ai entendu des rires dans là-haut. J’aime savoir pourquoi il y a des rires. J’ai enlevé la chaîne du mur et je l’ai tournée autour de moi. J’ai marché sans faire de bruit jusqu’à l’escalier qui va là-haut. Il crie quand je vais dessus. Je monte en faisant glisser mes jambes parce que sur l’escalier je ne peux pas marcher. Mes pieds s’accrochent au bois.
Après l’escalier j’ai ouvert une porte. C’était un endroit blanc comme le blanc qui tombe là-haut quelque fois. Je suis entré et je suis resté sans faire de bruit. J’entendais les rires plus fort. J’ai marché vers les rires et j’ai ouvert un peu une porte et puis j’ai regardé. Il y avait des gens. Je ne vois jamais les gens, c’est défendu de les voir. Je voulais être avec eux pour rire aussi. Et puis maman est venue et elle a poussé la porte sur moi. La porte m’a tapé et j’ai mal. Je suis tombé et la chaîne a fait du bruit. J’ai crié. Maman a fait un sifflement en dedans d’elle et elle a mis sa main sur sa bouche. Ses yeux sont devenus grands.
Et puis j’ai entendu papa appeler. Qu’est-ce qui est tombé il a dit. Elle a dit : rien un plateau. Viens m’aider à le ramasser elle a dit. Il est venu et il a dit c’est donc si lourd que tu as besoin. Et puis il m’a vu et il est devenu laid. Il y a eu la colère dans ses yeux. Il m’a battu. Mon liquide a coulé d’un bras. Il a fait tout vert par terre. C’était sale.
Papa a dit : retourne à la cave. Je voulais y retourner. Mes yeux avaient mal de la lumière. Dans la cave, ils n’ont pas mal.
Papa m’a attaché sur mon lit. Dans là-haut, il y a eu des rires encore longtemps. Je ne faisais pas de bruit et je regardais une araignée toute noire marcher sur moi. Je pensais à ce que papa a dit. Ohmondieu il a dit. Et il n’a que huit ans.
XXX. Aujourd’hui papa a remis la chaîne dans le mur. Il
faudra que j’essaie de la refaire partir. Il a dit que j’avais été très méchant de me sauver. Ne recommence jamais il a dit ou je te battrai jusqu’au sang. Après ça j’ai très mal.
J’ai dormi toute la journée et puis j’ai posé ma tête
sur le mur qui fait froid partir. J’ai pensé à l ‘endroit blanc de là-haut. J’ai mal.
XXXX. J’ai refait partir la chaîne du mur. Maman était dans là-haut. J’ai entendu des petits rires très forts. J’ai regardé dans la fenêtre. J’ai vu beaucoup de gens tout petits comme la maman petite avec aussi des papas petits.
Ils faisaient de bons bruits et ils couraient partout sur la terre. Leurs jambes allaient très vite. Ils sont pareils que papa et maman. Maman dit que tous les gens normaux sont comme ça.
Et puis un des papas petits m’a vu. Il a montré la petite fenêtre. Je suis parti et j’ai glissé le long du mur jusqu’en bas. Je me suis mis en rond dans le noir pour qu’ils ne me voient pas. Je les ai entendus parler à côté de la petite fenêtre et j’ai entendu les pieds qui couraient. Dans là-haut il y a eu une porte qui a tapé. J’ai entendu la maman petite qui appelait dans là-haut. Et puis j’ai entendu des gros pas et j’ai été vite sur mon lit. J’ai remis la chaîne dans le mur et je me suis couché par-devant.
J’ai entendu maman venir. Elle a dit tu as été à la fenêtre. J’ai entendu la colère. C’est défendu d’aller à la fenêtre, elle a dit. Tu as encore fait partir ta chaîne.
Elle a pris la canne et elle m’a battu. Je n’ai pas pleuré. Je ne sais pas le faire. Mais mon liquide a coulé sur tout le lit. Elle l’a vu et elle a fait un bruit avec sa bouche et elle est allée loin. Elle a dit ohmondieu mondieu pourquoi m’avez-vous fait ça ? J’ai entendu la canne tomber par terre. Maman a couru et elle est partie là-haut. J’ai dormi la journée.
XXXXX. Aujourd’hui il y a eu l’eau une autre fois. Maman était là-haut et j’ai entendu la maman petite descendre l’escalier tout doucement. Je me suis caché dans le bac à charbon parce que maman aurait eu la colère si la maman petite m’avait vu.
Elle avait une petite bête vivante avec elle. Elle avait des oreilles pointues. La maman petite lui disait des choses.
Et puis il y a eu que la bête vivante m’a senti. Elle a couru dans le charbon et elle m’a regardé. Elle a levé ses poils. Elle a fait un bruit en colère avec ses dents. J’ai sifflé pour la faire partir mais elle a sauté sur moi.
Je ne voulais pas lui faire de mal. J’ai eu peur parce qu’elle m’a mordu encore plus fort que les rats. Je l’ai attrapé et la maman petite a crié. J’ai serré la bête vivante très fort. Elle a fait des bruits que je n’avais jamais entendus. Et puis je l’ai lâchée. Elle était toute écrasée et toute rouge sur le charbon.
Je suis resté caché quand maman est venue et m’a appelé. J’avais peur de la canne. Et puis elle est partie. Je suis sorti et j’ai emporté la bête. Je l’ai cachée dans mon lit et je me suis couché dessus. J’ai remis la chaîne dans le mur.
X. Aujourd’hui est un autre jour. Papa a mis la chaîne très courte et je ne peux pas m’en aller du mur. J’ai mal parce qu’il m’a battu. Cette fois j’ai fait sauter la canne de ses mains et puis j’ai fait mon bruit. Il s’est sauvé loin et sa figure est devenue toute blanche. Il est parti en courant de l’endroit où je dors et il a fermé la porte à clef.
Je n’aime pas. Toute la journée il y a les murs qui font froid. La chaîne met longtemps à partir. Et j’ai une très mauvaise colère pour papa et maman. Je vais leur faire voir. Je vais faire la même chose que l’autre fois.
D’abord je ferai mon cri et je ferai des rires. Je courrai après les murs. Après je m’accrocherai la tête en bas par toutes mes jambes et je rirai et je coulerai vert de partout et ils seront très malheureux d’avoir été méchants avec moi.
Et puis s’ils essaient de me battre encore, je leur ferai du mal comme j’ai fait à la bête vivante. Je leur ferai très mal.
- FabienneNiveau 9
Merci à tous.
Abraxas: ton avatar est comme qui dirait très alléchant.
Il est quand même sacrément baraqué Daniel Craig
Mais bon, là on s'éloigne du sujet
Abraxas: ton avatar est comme qui dirait très alléchant.
Il est quand même sacrément baraqué Daniel Craig
Mais bon, là on s'éloigne du sujet
- hermioneHabitué du forum
J'adore le journal d'un monstre, je le fais dans ma séquence sur les nouvelles à chute en 3èmes.
..sinon je suis bien d'accord avec Fabienne à propos de l'avatar d'Abraxas...
..sinon je suis bien d'accord avec Fabienne à propos de l'avatar d'Abraxas...
_________________
Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin.
Marguerite Yourcenar
- CircéExpert
Fabienne a écrit:Merci à tous.
Abraxas: ton avatar est comme qui dirait très alléchant.
Il est quand même sacrément baraqué Daniel Craig
Mais bon, là on s'éloigne du sujet
HS moi aussi mais un mec avec le cerveau d'Abraxas et la plastique de son avatar, mon Dieu, quel homme!!!
Sinon, merci pour cette nouvelle de Matheson, j'en cherchais une intéressante qui me sorte de Maupassant pour mes secondes!
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