Appel à témoignages (L'Obs)

Bonjour,

Je suis journaliste au magazine L'Obs.

De mes années de lycée, j'ai gardé le souvenir d'enseignants faisant remplir à leurs classes, en début d'année, un questionnaire dont une question portait souvent sur l'orientation professionnelle ("quel métier souhaiteriez-vous exercer ?").

Je cherche des enseignants qui ont conservé ces documents.  Il faudrait qu'ils émanent de lycéens sortis du secondaire il y a une petite dizaine d'années (ou plus). J'aimerais en effet retrouver les élèves concernés, désormais adultes, et leur demander de revenir sur ces quelques mots écrits qui traduisaient leurs espoirs adolescents.

L'idée est de raconter la confrontation avec la réalité : l'entrée dans le monde professionnel, les inégalités d'accès au supérieur, etc. Rien ne se fera, bien sûr, sans le plein accord des personnes concernées.

J'ai déjà contacté quelques anciens élèves qui acceptent de participer, mais j'essaie de diversifier les profils. J'aimerais en arriver à une dizaine de témoignages, diversifiés socialement et géographiquement.

Je suis joignable à l'adresse suivante :  rnoyon[@]nouvelobs.com. Je rappellerai volontiers pour préciser la démarche ceux d'entre vous qui accepteraient de m'aider.

Très belle à journée à tous,

Cela risque d'être un peu compliqué. À titre personnel, je ne fais plus remplir aucune fiche de renseignements depuis déjà quelques années car, au delà du rituel, je ne m'en servais finalement pas. Quand j'en faisais faire, les réponses à la question « métier » ou « études » étaient souvent vagues, voire vides. En terminale, beaucoup d'élèves ne s'intéressaient à ces questions qu'au moment où feu la procédure APB débutait. Mes anciennes fiches ? Je les jetais en fin d'année.
Désolé de ne pas être plus constructif …

En fait, je pense que la plupart des profs ne les conservent pas. Déjà, ça prend de la place, et puis les élèves nous confient des choses parfois personnelles sur ces fiches, on évite donc d'en garder des traces écrites.

Salut,
J'aurais un gros doute sur la légalité, et à défaut sur la déontologie, de la chose. Ce sont des données relativement confidentielles, non ? Un prof a-t-il le droit de balancer des données personnelles et nominatives comme ça, à un journaliste ?

En tous cas, si j'étais contacté par un journaliste dans ce cadre, je le prendrais plutôt mal.

Dimka a écrit:Salut,
J'aurais un gros doute sur la légalité, et à défaut sur la déontologie, de la chose. Ce sont des données relativement confidentielles, non ? Un prof a-t-il le droit de balancer des données personnelles et nominatives comme ça, à un journaliste ?

En tous cas, si j'étais contacté par un journaliste dans ce cadre, je le prendrais plutôt mal.

+1

J'ajouterais que je ne vois pas bien l'intérêt de la fiche. Il suffit de demander à un trentenaire quel métier il voulait exercer à 20 ans, non ?

Il suffit d'effacer les noms...mais si vous trouvez un prof qui conserve les fiches de début d'année de ses élèves depuis plus de dix ans, méfiez-vous, il est probablement fou à lier ou hoarder, victime du syndrome de Diogène.

Merci beaucoup pour vos réponses.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles j'aimerais avoir ce type de document comme support : la formulation figée dans le temps a quelque chose d'émouvant et évite les reconstructions a posteriori, même inconscientes (plusieurs des personnes contactées ne se souvenaient pas exactement de leurs espoirs lycéens). Plus prosaïquement : nous aimerions illustrer les récits avec des photos des personnes tenant ces documents (ou des agrandissements).

Il est vrai que j'ai du mal à récupérer des fiches datant de plusieurs années et j'ai bien conscience que les conserver systématiquement supposerait une capacité de stockage un poil surréaliste. Mais j'ai quand même trouvé des enseignants qui en avaient encore certaines (en fonction des années ou des classes)

Pour ce qui est de la confidentialité des données, je comprends tout à fait que cela puisse poser question. Bien sûr, rien n'est publié sans le plein accord des personnes concernées et nous effacerons toutes les informations personnelles. Pour ce qui est de la communication des documents, il est possible de fonctionner ainsi : l'enseignant ne me donne dans un premier temps que le nom et prénom de la personne concernée, que je me charge ensuite de retrouver et de contacter en lui demandant si elle accepte que le doc me soit communiqué.

Merci encore !

Une jolie idée, mais je pense qu'il y a aussi beaucoup d'élèves qui répondent au hasard ou "pour faire bien".

Quand bien même j'aurais pu garder de telles fiches, la déontologie m'interdirait de vous les fournir.
Il me semblerait plus logique d'appeler des anciens élèves à témoin,  puis d'essayer de retrouver leurs professeurs de lycée, mais dans ce sens retrouver cette fiche me semblerait obsolète, même si j'ai bien noté le côté émouvant (et photogénique si j'ai bien compris) de la chose.
Je ne vois pas du tout de plus le lien entre ces fiches et l'entrée dans le monde professionnel, là les souvenirs me semblent suffire.

En revanche, ne m'en voulez pas de mon côté méfiant, je suis très circonspect sur les conclusions, allez disons les impressions que pourraient laisser aux lecteurs de tels témoignages,  peut-être choisis selon la couleur que vous voudrez bien donner à votre article, sur "les inégalités d'accès au supérieur" par exemple.
En résonance avec un récent article de Libération sur APB, je ne peux m'empêcher d'imaginer une suite d'histoires racontant comment vos témoins avaient de grands projets mais les vilains enseignants et la méchante institution les en a empêchés / dissuadés.

Mais je vois le mal partout.

ZeSandman a écrit:Quand bien même j'aurais pu garder de telles fiches, la déontologie m'interdirait de vous les fournir.
Il me semblerait plus logique d'appeler des anciens élèves à témoin,  puis d'essayer de retrouver leurs professeurs de lycée, mais dans ce sens retrouver cette fiche me semblerait obsolète, même si j'ai bien noté le côté émouvant (et photogénique si j'ai bien compris) de la chose.
Je ne vois pas du tout de plus le lien entre ces fiches et l'entrée dans le monde professionnel, là les souvenirs me semblent suffire.

En revanche, ne m'en voulez pas de mon côté méfiant, je suis très circonspect sur les conclusions, allez disons les impressions que pourraient laisser aux lecteurs de tels témoignages,  peut-être choisis selon la couleur que vous voudrez bien donner à votre article, sur "les inégalités d'accès au supérieur" par exemple.
En résonance avec un récent article de Libération sur APB, je ne peux m'empêcher d'imaginer une suite d'histoires racontant comment vos témoins avaient de grands projets mais les vilains enseignants et la méchante institution les en a empêchés / dissuadés.

Mais je vois le mal partout.

Belle réponse à laquelle j'adhère totalement.

Ma réponse préférée à la question: quel métier souhaiteriez-vous exercer?
Boxeur noir américain.
C'était un première S  blanc comme neige. Véridique mais je ne l'ai pas conservée! C'était il y a une vingtaine d'années. J'ai eu aussi trompettiste dans la NASA.
En fait j'apprécie surtout les réponses originales. Ces fiches ne servent pas à grand -chose. Sinon, de nombreuses  filles qui font de l'équitation indiquent qu'elles aimeraient faire vétérinaire et pour l'instant aucune n'a eu le diplôme, je ne sais même pas si elles ont essayé.
A la question posée par une collègue: quelles sont les difficultés qui pourraient t'empêcher de parvenir au métier que tu souhaites ?  L'élève avait répondu: quand papa court derrière maman avec la tronçonneuse, ce n'est pas facile de se concentrer car cela est très bruyant.

LemmyK a écrit:Ma réponse préférée à la question: quel métier souhaiteriez-vous exercer?
Boxeur noir américain.
C'était un première S  blanc comme neige. Véridique mais je ne l'ai pas conservée! C'était il y a une vingtaine d'années. J'ai eu aussi trompettiste dans la NASA.

Armstrong l'a bien fait !