- virgereNeoprof expérimenté
Bonjour,
Comme mon message sur le vieux topic du Cid ne rencontre pas de franc succès, j'essaye de faire un post exprès, en espérant avoir des réponses... A votre bon coeur !
J'ai la joie, l'honneur et l'avantage d'être inspectée en novembre (vous la sentez, la joie ?) et je serai sur le Cid depuis une semaine. J'aurai juste eu le temps de faire la scène d'expo, et j'hésite pour la visite du Grand Homme (dont on ne prononce pas le nom) à étudier la scène 5 ou la scène 6, j'y réfléchirai pendant les vacances.
Je vais me procurer la version audio de la représentation de 1951 à Avignon avec G. Philippe (je ne lirai donc pas le texte, les acteurs seront bien mieux que moi).
J'ai lu qu'il existait un version BD. Mais je tombe sur deux versions, aux mêmes éditions Petit à Petit : celle-ci https://www.amazon.fr/Cid-Pierre-Corneille/dp/2849490334/ref=sr_1_13?s=books&ie=UTF8&qid=1507971037&sr=1-13&keywords=christophe+billard qui est épuisée, et celle-là : https://www.amazon.fr/Cid-BD-Texte-int%C3%A9gral/dp/B01IUSOCGQ
Les ISBN ne sont pas les mêmes, ce ne sont donc pas les mêmes éditions, si ?
Par ailleurs, pour ceux qui connaissent, ces BD (ou l'une ou l'autre) valent le coup ? J'ai vu des extraits sur internet, la mise en image du monologue de Rodrigue me laisse dubitative a priori (mais c'est pas bien les a priori). De plus, la couverture (du second) présentant un Rodrigue en armure et une Chimène en jeans m'interroge (mais sans a priori pour le coup)
Des avis ?
Merci !
Comme mon message sur le vieux topic du Cid ne rencontre pas de franc succès, j'essaye de faire un post exprès, en espérant avoir des réponses... A votre bon coeur !
J'ai la joie, l'honneur et l'avantage d'être inspectée en novembre (vous la sentez, la joie ?) et je serai sur le Cid depuis une semaine. J'aurai juste eu le temps de faire la scène d'expo, et j'hésite pour la visite du Grand Homme (dont on ne prononce pas le nom) à étudier la scène 5 ou la scène 6, j'y réfléchirai pendant les vacances.
Je vais me procurer la version audio de la représentation de 1951 à Avignon avec G. Philippe (je ne lirai donc pas le texte, les acteurs seront bien mieux que moi).
J'ai lu qu'il existait un version BD. Mais je tombe sur deux versions, aux mêmes éditions Petit à Petit : celle-ci https://www.amazon.fr/Cid-Pierre-Corneille/dp/2849490334/ref=sr_1_13?s=books&ie=UTF8&qid=1507971037&sr=1-13&keywords=christophe+billard qui est épuisée, et celle-là : https://www.amazon.fr/Cid-BD-Texte-int%C3%A9gral/dp/B01IUSOCGQ
Les ISBN ne sont pas les mêmes, ce ne sont donc pas les mêmes éditions, si ?
Par ailleurs, pour ceux qui connaissent, ces BD (ou l'une ou l'autre) valent le coup ? J'ai vu des extraits sur internet, la mise en image du monologue de Rodrigue me laisse dubitative a priori (mais c'est pas bien les a priori). De plus, la couverture (du second) présentant un Rodrigue en armure et une Chimène en jeans m'interroge (mais sans a priori pour le coup)
Des avis ?
Merci !
- saocaeNiveau 7
Je ne connais aucune de ces BD. En cliquant sur tes liens, j'ai juste remarqué que les illustrateurs étaient différents, cela ne doit donc pas être les mêmes ouvrages.
Je te souhaite bon courage pour ton inspection, en général Le Cid suscite toujours des réactions d'élèves, ce qui sera positif pour ton inspection
Je te souhaite bon courage pour ton inspection, en général Le Cid suscite toujours des réactions d'élèves, ce qui sera positif pour ton inspection
- RabelaisVénérable
Que veux-tu en faire, de la BD?
J'ai une des deux éditions mais finalement, je ne me sers que de la planche illustrant le soufflet, et encore, pour pouvoir leur expliquer que la bd est fausse et qu'un soufflet n'est pas une baffe.
Mais je réfléchis cette année à leur photocopier la mise en page des stances, justement, qui me paraît correspondre visuellement à leurs habitudes de lecture, ce sera une aide pour eux.
J'ai une des deux éditions mais finalement, je ne me sers que de la planche illustrant le soufflet, et encore, pour pouvoir leur expliquer que la bd est fausse et qu'un soufflet n'est pas une baffe.
Mais je réfléchis cette année à leur photocopier la mise en page des stances, justement, qui me paraît correspondre visuellement à leurs habitudes de lecture, ce sera une aide pour eux.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- AmaliahEmpereur
Rabelais a écrit:Que veux-tu en faire, de la BD?
J'ai une des deux éditions mais finalement, je ne me sers que de la planche illustrant le soufflet, et encore, pour pouvoir leur expliquer que la bd est fausse et qu'un soufflet n'est pas une baffe.
Mais je réfléchis cette année à leur photocopier la mise en page des stances, justement, qui me paraît correspondre visuellement à leurs habitudes de lecture, ce sera une aide pour eux.
Mais qu'est-ce que c'est alors?
- virgereNeoprof expérimenté
Rabelais, c'était pour leur faire étudier la mise en images, comparer avec, peut-être, ce que eux auraient vu, voir l'interprétation proposée. Varier les supports. Chais pas trop en fait, ça dépend aussi des supports.
Tu possèdes laquelle des deux versions ? Si c'est la première (où il y a une baffe en couverture, justement), y'aurait moyen que tu me scannes le monologue de Rodrigue que je compare avec l'autre BD (dont les images du monologues sont en extrait en ligne) ?
Tu possèdes laquelle des deux versions ? Si c'est la première (où il y a une baffe en couverture, justement), y'aurait moyen que tu me scannes le monologue de Rodrigue que je compare avec l'autre BD (dont les images du monologues sont en extrait en ligne) ?
- cannelle21Grand Maître
Ne m'en veux pas, car ce que je vais te dire est un avis vraiment personnel. Je trouve dommage de passer par le détour de la BD pour entrer dans le théâtre. Le théâtre c'est le corps, c'est incarner cette langue du XVIIe, la faire passer par nos corps. Il s'agit d'une expérience sensible vraiment intéressant à expérimenter.
Quand je travaille sur les scènes 4 et 5 du Cid, je travaille en classe entière, et on joue... avant même la lecture analytique. Surtout pas après, d'ailleurs. Il y a quelque temps j'avais développé cette façon d'enseigner. Si ça t'intéresse, je pourrai reposter ici.
Je te souhaite bon courage pour ton inspection. J'espère ne pas avoir semé la confusion.
Quand je travaille sur les scènes 4 et 5 du Cid, je travaille en classe entière, et on joue... avant même la lecture analytique. Surtout pas après, d'ailleurs. Il y a quelque temps j'avais développé cette façon d'enseigner. Si ça t'intéresse, je pourrai reposter ici.
Je te souhaite bon courage pour ton inspection. J'espère ne pas avoir semé la confusion.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- Blan6ineÉrudit
J'adore ce que propose Cannelle21.
Il m'est arrivé de m'appuyer sur des planches de la BD de Jean-Louis Mennetrier et Christophe Billard (Petit à petit, 2006) : je trouve qu'il y a un vrai travail sur les angles, les décors... Je l'utilise en fin de séance pour réfléchir à l'art des auteurs/dessinateurs de BD (quels moyens à leur disposition ? quels choix ?).
Il m'est arrivé de m'appuyer sur des planches de la BD de Jean-Louis Mennetrier et Christophe Billard (Petit à petit, 2006) : je trouve qu'il y a un vrai travail sur les angles, les décors... Je l'utilise en fin de séance pour réfléchir à l'art des auteurs/dessinateurs de BD (quels moyens à leur disposition ? quels choix ?).
- RabelaisVénérable
Désolée, Virgere, j'ai la version avec le fond blanc.
Oui, les neos, c'est une sorte de gifle mais elle est faite ici pour provoquer le duel, pas pour lui décoller la tête comme sur l'image.
La gifle etait considérée être pour les femmes et non un combat en lui-même, d'où la vexation et le duel. Et il s'agit bien d'une provocation en duel, pas d'autre chose.
Après, rien que le fait d'effleurer la joue avec des gantds était un soufflet.
Alors, oui, mécaniquement, c'est une gifle, mais l'image est fausse en ce sens.
Oui, les neos, c'est une sorte de gifle mais elle est faite ici pour provoquer le duel, pas pour lui décoller la tête comme sur l'image.
La gifle etait considérée être pour les femmes et non un combat en lui-même, d'où la vexation et le duel. Et il s'agit bien d'une provocation en duel, pas d'autre chose.
Après, rien que le fait d'effleurer la joue avec des gantds était un soufflet.
Alors, oui, mécaniquement, c'est une gifle, mais l'image est fausse en ce sens.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- virgereNeoprof expérimenté
Ah mais pas de soucis, Cannelle ! Je suis en recherche d'inspiration, et ayant entendu parler de la BD, je gratte par là. D'habitude, je travaille le Cid en lecture analytique. C'est la perspective de l'inspection qui me fait chercher du renouveau (autant qu'elle serve à quelque chose)
Pour jouer avant, effectivement, ce peut être intéressant, et je veux bien que tu reviennes poster, merci. Après, c'est une classe de 29 élèves dans une salle de 30 places... Il faut donc aussi que ça "rentre". Mais j'attends avec intérêt la suite de ton idée !
Blan6ine, tu sembles avoir la 1re version, celle qui est épuisée. Serait-il possible que tu me scannes la ou les planches du monologue de Rodrigue (I, 6) pour que je compare avec l'autre ?
Rabelais : et du coup, elle est en jeans ou pas Chimène, comme sur la couverture ?
Selon comment elle est faite, la BD peut rester une bonne idée "en plus" ou à côté du reste.
Pour jouer avant, effectivement, ce peut être intéressant, et je veux bien que tu reviennes poster, merci. Après, c'est une classe de 29 élèves dans une salle de 30 places... Il faut donc aussi que ça "rentre". Mais j'attends avec intérêt la suite de ton idée !
Blan6ine, tu sembles avoir la 1re version, celle qui est épuisée. Serait-il possible que tu me scannes la ou les planches du monologue de Rodrigue (I, 6) pour que je compare avec l'autre ?
Rabelais : et du coup, elle est en jeans ou pas Chimène, comme sur la couverture ?
Selon comment elle est faite, la BD peut rester une bonne idée "en plus" ou à côté du reste.
- cannelle21Grand Maître
Voici la séance telle que je l'ai menée l’année dernière avec mes élèves (classe plutôt faible).
Préalables :
- Les élèves ont lu la pièce dans son intégralité. Nous avons travaillé sur un résumé complet en faisant là aussi un travail oral avec une pioche de citations (je peux également détailler cette séance)
- Nous avons étudié la scène d'exposition.
- Nous menons la séance dans une salle sans table, sans chaise, sans collègue autour (je vole la salle de musique).
La séance
Elèves en cercle
MOI : Qu'avons-nous appris avec l'exposition ?
ELEVE : A la fin de l'exposition, il y a deux questions : R et C vont-ils pouvoir se marier ? Qui va obtenir la place auprès du roi, entre Le C et DD ?
MOI : Alors qui ?
ELEVE : DD. Le C est furieux et gifle DD.
MOI : Donc, dans quel état d'esprit se trouve DD (Acte I, scène 4)
ELEVE : Il est énervé
Les élèves marchent dans l'espace. Ils incarnent DD et sont donc énervés.
• D'abord déambulation muette.
• Puis ajouter de temps en temps un mot pour traduire l'énervement.
• Garder la même énergie avec les mots de Corneille : "Ô rage !" "Ô désespoir !" "Ô vieillesse ennemie !" "Infamie !" "Offense !"
MOI : Pourquoi est-il énervé ?
ELEVE : Parce qu'il est vieux et ne peut pas venger son honneur.
Les élèves reprennent la déambulation mais on doit sentir le personnage plus âgé et plus tourmenté.
MOI : Du coup, quand Rodrigue arrive (Acte I, scène 5), que ressent DD ?
ELEVE : Il est soulagé
Les élèves sont assis. Un élève joue DD : A. Il doit déambuler énervé sur scène, s'arrêter face public : " Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? "
Un autre élève joue Rodrigue : B : Il entre sur scène (Ouvre la porte).
Elève A : Sans bouger son corps, tourne la tête.
MOI : Que pourrait dire DD en voyant R ?
ELEVE : Fils, tu tombes bien.
Deux nouveaux élèves, rejouent la séquence précédente en ajoutant cela.
MOI : Il ne dit pas "Fils, tu tombes bien." mais "Rodrigue, as-tu du coeur." Qu'est-ce que cela veut dire ?
ELEVE : Que Rodrigue est amoureux ?
MOI : Non, à l'époque, coeur et courage ont la même étymologie.
ELEVE : Mais alors ça veut dire "Rodrigue as-tu des couilles ?"
MOI : Tu es sur la bonne voie mais si c'est un peu violent et surtout vulgaire.
Deux nouveaux élèves, rejouent la séquence précédente en ajoutant "Rodrigue, as-tu du coeur ?".
MOI : Quand Rodrigue entre sur scène, dans quel état d'esprit se trouve-t-il ?
ELEVE : Il est joyeux ?
MOI : Pourquoi ?
ELEVE : Parce qu'il va se marier. Il veut savoir si son père est d'accord.
MOI : Donc, en plus d'être joyeux, il est...
ELEVE : Il est pressé.
Pour jouer cet état d'esprit. Un élève se place derrière la porte. Il joue Rodrigue. Il tente d'ouvrir la porte en la poussant fort. Un autre élève bloque la porte de tout son poids. Soudain, il lâche. L'élève qui joue Rodrigue est donc déstabilisé et entre précipitamment.
Avec trois autre élève (R, DD, un bloqueur de porte), nous rejouons la séquence complète jusqu'à "Rodrigue, as-tu du coeur ?". L'entrée en scène brutale de R fait que DD doit tourner vite la tête.
MOI : A la question "Rodrigue, as-tu du coeur ?", Qu'est obligé de répondre Rodrigue ?
ELEVE : "Oui".
MOI : Pourtant sait-il de quoi parle son père ?
ELEVE : Non
Avec trois autre élève (R, DD, un bloqueur de porte), nous rejouons la séquence complète jusqu'au "oui" de Rodrigue. On doit sentir dans le jeu à la fois sa détermination et son questionnement.
MOI : Il va donc falloir que DD décide son fils à le venger. Quelles stratégies peut-il utiliser pour le convaincre ?
ELEVE : Lui dire que c'est une question d'honneur ?
MOI : DD dit : "Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte; viens me venger."
Les élèves forment deux lignes face à face. Ensemble : "Viens mon fils". La rangée avance d'un pas. "Viens mon sang". La rangée avance d'un pas. "Viens réparer ma honte". La rangée avance d'un pas. "Viens me venger". Les élèves doivent adresser la réplique à leur binôme en insistant sur le "viens". On change ensuite de ligne pour le même exercice.
MOI : Que répond Rodrigue ?
ELEVE : De qui ?
MOI : Alors de qui ?
ELEVE : Du Comte ?
MOI : Que ressent alors Rodrigue ?
ELEVE : Il est surpris. Il est désespéré.
Même exercice que le précédent. On ajoute la réplique de R "De quoi ?" et celle de DD : "le père de C". Ceux qui jouent Rodrigue doivent reculer d'un pas et se retourner pour jouer la surprise et le désespoir.
MOI : Pourquoi est-il désespéré ?
ELEVE : Parce qu'il ne veut pas tuer le père de Chimène.
MOI : ça, DD le sait. Il lui dit : "Je connais ton amour." Qu'attend-on juste après cette réplique ?
ELEVE : Un "mais tu n'as pas le choix."
Même exercice que le précédent en enchaînant. On ajoute "Je connais ton amour". DD place alors la main sur l'épaule de son fils. "Mais, tu n'as pas le choix."
MOI : Pourquoi R n'a-t-il pas le choix ?
ELEVE : C'est une question d'honneur.
Les élèves forment un cercle de profération. Chacun leur tour ils avancent d'un pas et profère en regardant l'un de leur camarde : "Venge-moi, venge-toi." ou "Montre-toi digne fils d'un père tel que moi." ou "Va, cours, vole, et nous venge." (on insistera sur la gradation dans la dernière réplique).
Bilan :
- Lecture complète par le professeur des scènes 4 et 5 qui n'ont pas été lues avant. Les élèves sont assis par terre.
- MOI : Rodrigue a-t-il vraiment le choix ?
- ELEVE : Pas vraiment.
- MOI : Il est face à un dilemme.
- ELEVE : Soit il tue LE C. Il venge son père, sauve son honneur, mais perd C. Soit il ne tue pas Le C, perd son honneur et garde C.
- MOI : Tu es sûr ?
- ELEVE : Bein non, elle ne voudra plus de lui s'il n'a plus d'honneur.
- MOI : Donc, a-t-il le choix ?
- NON
- Lecture de la scène 6
Après :
- Les élèves jouent la scène. Ils avaient à l'apprendre.
- Nous revenons en cours sur la scène 5 et analysons précisément la scène 6.
Préalables :
- Les élèves ont lu la pièce dans son intégralité. Nous avons travaillé sur un résumé complet en faisant là aussi un travail oral avec une pioche de citations (je peux également détailler cette séance)
- Nous avons étudié la scène d'exposition.
- Nous menons la séance dans une salle sans table, sans chaise, sans collègue autour (je vole la salle de musique).
La séance
Elèves en cercle
MOI : Qu'avons-nous appris avec l'exposition ?
ELEVE : A la fin de l'exposition, il y a deux questions : R et C vont-ils pouvoir se marier ? Qui va obtenir la place auprès du roi, entre Le C et DD ?
MOI : Alors qui ?
ELEVE : DD. Le C est furieux et gifle DD.
MOI : Donc, dans quel état d'esprit se trouve DD (Acte I, scène 4)
ELEVE : Il est énervé
Les élèves marchent dans l'espace. Ils incarnent DD et sont donc énervés.
• D'abord déambulation muette.
• Puis ajouter de temps en temps un mot pour traduire l'énervement.
• Garder la même énergie avec les mots de Corneille : "Ô rage !" "Ô désespoir !" "Ô vieillesse ennemie !" "Infamie !" "Offense !"
MOI : Pourquoi est-il énervé ?
ELEVE : Parce qu'il est vieux et ne peut pas venger son honneur.
Les élèves reprennent la déambulation mais on doit sentir le personnage plus âgé et plus tourmenté.
MOI : Du coup, quand Rodrigue arrive (Acte I, scène 5), que ressent DD ?
ELEVE : Il est soulagé
Les élèves sont assis. Un élève joue DD : A. Il doit déambuler énervé sur scène, s'arrêter face public : " Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? "
Un autre élève joue Rodrigue : B : Il entre sur scène (Ouvre la porte).
Elève A : Sans bouger son corps, tourne la tête.
MOI : Que pourrait dire DD en voyant R ?
ELEVE : Fils, tu tombes bien.
Deux nouveaux élèves, rejouent la séquence précédente en ajoutant cela.
MOI : Il ne dit pas "Fils, tu tombes bien." mais "Rodrigue, as-tu du coeur." Qu'est-ce que cela veut dire ?
ELEVE : Que Rodrigue est amoureux ?
MOI : Non, à l'époque, coeur et courage ont la même étymologie.
ELEVE : Mais alors ça veut dire "Rodrigue as-tu des couilles ?"
MOI : Tu es sur la bonne voie mais si c'est un peu violent et surtout vulgaire.
Deux nouveaux élèves, rejouent la séquence précédente en ajoutant "Rodrigue, as-tu du coeur ?".
MOI : Quand Rodrigue entre sur scène, dans quel état d'esprit se trouve-t-il ?
ELEVE : Il est joyeux ?
MOI : Pourquoi ?
ELEVE : Parce qu'il va se marier. Il veut savoir si son père est d'accord.
MOI : Donc, en plus d'être joyeux, il est...
ELEVE : Il est pressé.
Pour jouer cet état d'esprit. Un élève se place derrière la porte. Il joue Rodrigue. Il tente d'ouvrir la porte en la poussant fort. Un autre élève bloque la porte de tout son poids. Soudain, il lâche. L'élève qui joue Rodrigue est donc déstabilisé et entre précipitamment.
Avec trois autre élève (R, DD, un bloqueur de porte), nous rejouons la séquence complète jusqu'à "Rodrigue, as-tu du coeur ?". L'entrée en scène brutale de R fait que DD doit tourner vite la tête.
MOI : A la question "Rodrigue, as-tu du coeur ?", Qu'est obligé de répondre Rodrigue ?
ELEVE : "Oui".
MOI : Pourtant sait-il de quoi parle son père ?
ELEVE : Non
Avec trois autre élève (R, DD, un bloqueur de porte), nous rejouons la séquence complète jusqu'au "oui" de Rodrigue. On doit sentir dans le jeu à la fois sa détermination et son questionnement.
MOI : Il va donc falloir que DD décide son fils à le venger. Quelles stratégies peut-il utiliser pour le convaincre ?
ELEVE : Lui dire que c'est une question d'honneur ?
MOI : DD dit : "Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte; viens me venger."
Les élèves forment deux lignes face à face. Ensemble : "Viens mon fils". La rangée avance d'un pas. "Viens mon sang". La rangée avance d'un pas. "Viens réparer ma honte". La rangée avance d'un pas. "Viens me venger". Les élèves doivent adresser la réplique à leur binôme en insistant sur le "viens". On change ensuite de ligne pour le même exercice.
MOI : Que répond Rodrigue ?
ELEVE : De qui ?
MOI : Alors de qui ?
ELEVE : Du Comte ?
MOI : Que ressent alors Rodrigue ?
ELEVE : Il est surpris. Il est désespéré.
Même exercice que le précédent. On ajoute la réplique de R "De quoi ?" et celle de DD : "le père de C". Ceux qui jouent Rodrigue doivent reculer d'un pas et se retourner pour jouer la surprise et le désespoir.
MOI : Pourquoi est-il désespéré ?
ELEVE : Parce qu'il ne veut pas tuer le père de Chimène.
MOI : ça, DD le sait. Il lui dit : "Je connais ton amour." Qu'attend-on juste après cette réplique ?
ELEVE : Un "mais tu n'as pas le choix."
Même exercice que le précédent en enchaînant. On ajoute "Je connais ton amour". DD place alors la main sur l'épaule de son fils. "Mais, tu n'as pas le choix."
MOI : Pourquoi R n'a-t-il pas le choix ?
ELEVE : C'est une question d'honneur.
Les élèves forment un cercle de profération. Chacun leur tour ils avancent d'un pas et profère en regardant l'un de leur camarde : "Venge-moi, venge-toi." ou "Montre-toi digne fils d'un père tel que moi." ou "Va, cours, vole, et nous venge." (on insistera sur la gradation dans la dernière réplique).
Bilan :
- Lecture complète par le professeur des scènes 4 et 5 qui n'ont pas été lues avant. Les élèves sont assis par terre.
- MOI : Rodrigue a-t-il vraiment le choix ?
- ELEVE : Pas vraiment.
- MOI : Il est face à un dilemme.
- ELEVE : Soit il tue LE C. Il venge son père, sauve son honneur, mais perd C. Soit il ne tue pas Le C, perd son honneur et garde C.
- MOI : Tu es sûr ?
- ELEVE : Bein non, elle ne voudra plus de lui s'il n'a plus d'honneur.
- MOI : Donc, a-t-il le choix ?
- NON
- Lecture de la scène 6
Après :
- Les élèves jouent la scène. Ils avaient à l'apprendre.
- Nous revenons en cours sur la scène 5 et analysons précisément la scène 6.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- virgereNeoprof expérimenté
Wow ! C'est magnifique ! Je le vois très très bien !
Je me refuse à mener cette séance devant l'inspecteur (à cause de lui d'une part et pour ne pas m'attribuer ton mérite d'autre part) mais je prends tout de même !
Du coup, je vais peut-être décaler pour tomber sur cette scène après l'inspection.
C'est vraiment magnifique, merci du partage !
Je me refuse à mener cette séance devant l'inspecteur (à cause de lui d'une part et pour ne pas m'attribuer ton mérite d'autre part) mais je prends tout de même !
Du coup, je vais peut-être décaler pour tomber sur cette scène après l'inspection.
C'est vraiment magnifique, merci du partage !
- cannelle21Grand Maître
Je suis contente que tu parviennes à te projeter sur cette séance. Ce n'est pas facile de partager ce type de travail, de l'expliquer.
Parce que je ne peux pas m'en empêcher, voici une séance qui fonctionne bien, avant la lecture de la pièce par les élèves, pour découvrir l'oeuvre.
- Les élèves travaillent par groupes.
- Le professeur donne à chaque groupe un corpus d'une cinquantaine de citations.
- Les élèves doivent déterminer les thèmes de la pièce, les personnages...
- Lors de la mise en commun, un groupe propose un thème et les élèves des autres groupes doivent déclamer le maximum de citations afin de l'illustrer.
- Ensuite on visionne un résumé :https://www.youtube.com/watch?v=e-bHkfn_EBM
Une variante de cette séance serait de faire un cercle de chuchoteurs : les élèves viennent chuchoter à l'oreille d'autres élèves (en cercle, les yeux fermés) une citation. Ensuite tu échanges les groupes.
Ensuite, avec d'autres citations, tu peux faire un cercle de profération.
Quand tout le monde est passé, on peut déterminer les thèmes, les personnages... ce que l'on commence à comprendre.
J'étais partie sur ce corpus là.
ELVIRE : Il estime Rodrigue autant que vous l’aimez
CHIMENE : Dans ce grand bonheur, je crains un grand revers.
L’INFANTE : Elle aime Don Rodrigue et le tient de ma main.
LEONOR : Cet amour /
Vous rend-il malheureuse alors qu’ils sont heureux ?
L’INFANTE : Et je me dis toujours qu’étant fille de roi
Tout autre qu’un monarque est indigne de moi.
L’INFANTE : Cet hymen m’est fatal, je le crains, et souhaite.
DON DIEGUE : Joignons d’un nœud sacré ma maison à la vôtre.
LE COMTE : Ce que je méritais, vous l’avez emporté.
DON DIEGUE : Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
N’ai-je tant vécu que pour cette infamie ?
DON DIEGUE : Et mourir sans vengeance ou vivre dans la honte.
DON DIEGUE : Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte.
DON DIEGUE : Venge-moi ! Venge-toi !
DON DIEGUE : Va, cours, vole et nous venge.
RODRIGUE : Il faut venger un père, et perdre une maîtresse.
RODRIGUE : Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme ou de vivre en infâme.
RODRIGUE : Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l’ai reçu.
LE COMTE : Et l’on peut me réduire à vivre sans bonheur,
Mais non pas me résoudre à vivre sans honneur.
RODRIGUE : A qui venge son père, il n’est rien d’impossible.
CHIMENE : J’aimais, j’étais aimée, et nos pères d’accord.
L’INFANTE : Mon repos m’abandonne, et ma flamme revit.
DON FERNAND : Il verra ce que c’est de n’obéir pas.
DON ARIAS : Sire, le Comte est mort
Don Diègue, par son fils, a vengé son offense.
DON ALPHONSE : Chimène à vos genoux apporte sa douleur.
Elle vient tout en pleurs vous demander justice.
CHIMENE : Sire, mon père est mort ; mes yeux ont vu son sang
Couler à gros bouillons de son généreux flanc.
CHIMENE : Enfin, mon père est mort, j’en demande vengeance.
DON DIEGUE : Il m’a prêté sa main, il a tué le Comte.
Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte.
RODRIGUE : Mon juge est mon amour, mon juge est ma Chimène.
DON SANCHE : Employez mon amour à venger cette mort.
CHIMENE : Et que dois-je espérer qu’un tourment éternel
Si je poursuis un crime, aimant le criminel.
CHIMENE : Il y va de ma gloire, il faut que je me venge.
CHIMENE : Pour conserver ma gloire et finir mon ennui,
Le poursuivre, le perdre et mourir après lui.
RODRIGUE : Je l’ai vu, j’ai vengé mon honneur et mon père ;
Je le ferais encor, si j’avais à le faire.
CHIMENE : Je ne t’accuse point, je pleure mes malheurs.
RODRIGUE : Ne diffère donc plus ce que l’honneur t’ordonne :
Il demande ma tête et je te l’abandonne.
RODRIGUE : Ton malheureux amant aura bien moins de peine
A mourir par ta main qu’à vivre avec ta haine.
CHIMENE : Je cherche le silence et la nuit pour pleurer.
RODRIGUE : Mon bras, pour vous venger, armé contre ma flamme,
Par ce coup glorieux m’a privé de mon âme.
DON DIEGUE : L’amour n’est qu’un plaisir, l’honneur est un devoir.
DON DIEGUE : Les mores vont descendre, et le flux et la nuit
Dans une heure à nos murs les amènent sans un bruit.
DON DIEGUE : SI tu veux mourir, trouve une belle mort.
DON DIEGUE : Si tu l’aimes, apprends que revenir vainqueur
C’est l’unique moyen de regagner son cœur.
CHIMENE : Silence, mon amour, laisse agir ma colère.
CHIMENE : Il a sauvé la ville, il a servi son roi
Et son bras valeureux n’est funeste qu’à moi.
CHIMENE : Je vois ce que je perds quand je vois ce qu’il vaut.
L’INFANTE : Ôte-lui ton amour, mais laisse-nous sa vie.
RODRIGUE : Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent,
Et courent se livrer aux mains qui les attendent.
RODRIGUE : Et la terre, et le fleuve, et leur flotte, et le port,
Sont des champs de carnage où triomphe la mort.
DON DIEGUE : Chimène le poursuit et voudrait le sauver.
CHIMENE : Une si belle fin m’est trop injurieuse.
DON FERNAND : Consulte ton cœur, Rodrigue en est le maître.
CHIMENE : Pour moi ! Mon ennemi ! L’objet de ma colère !
L’auteur de mes malheurs ! L’assassin de mon père !
CHIMENE : Qu’un d’eux me l’apporte, et je suis sa conquête.
J’épouse le vainqueur, si Rodrigue est puni.
DON FERNAND : Si Rodrigue est vainqueur, l’accepte sans contrainte.
Qui que ce soit des deux, j’en ferai ton époux.
RODRIGUE : Je vais mourir Madame, et vous viens en ce lieu,
Avant le coup mortel, dire un dernier adieu.
RODRIGUE : Vous demandez ma mort, j’en accepte l’arrêt.
RODRIGUE : On dira seulement : « il adorait Chimène
Il n’a pas voulu vivre et mériter sa haine. »
CHIMENE : Défends-toi maintenant pour m’ôter à Don Sanche.
CHIMENE : Sors vainqueur d’un combat dont Chimène est le prix.
L’INFANTE : Rodrigue, ta valeur te rend digne de moi,
Mais, pour être vaillant, tu n’es pas fils de roi.
LEONOR : Le ciel vous doit un roi, Vous aimez un sujet !
CHIMENE : Mon père est sans vengeance, ou mon amant est mort.
CHIMENE : Un même coup a mis ma gloire en sûreté,
Mon âme au désespoir, ma flamme en liberté.
CHIMENE : Exécrable assassin d’un amant que j’adore.
CHIMENE : Enfin Rodrigue est mort, et sa mort m’a changée
D’implacable ennemie en amante infligée.
DON FERNAND : Chimène, sors d’erreur, ton amant n’est pas mort.
DON FERNAND : Ta gloire est dégagée, et ton devoir est quitte.
CHIMENE : Rodrigue a des vertus que je ne puis haïr.
DON FERNAND : Rodrigue t’a gagnée, et tu dois être à lui.
DON FERNAND : Prends un an, si tu veux, pour essuyer tes larmes.
Parce que je ne peux pas m'en empêcher, voici une séance qui fonctionne bien, avant la lecture de la pièce par les élèves, pour découvrir l'oeuvre.
- Les élèves travaillent par groupes.
- Le professeur donne à chaque groupe un corpus d'une cinquantaine de citations.
- Les élèves doivent déterminer les thèmes de la pièce, les personnages...
- Lors de la mise en commun, un groupe propose un thème et les élèves des autres groupes doivent déclamer le maximum de citations afin de l'illustrer.
- Ensuite on visionne un résumé :https://www.youtube.com/watch?v=e-bHkfn_EBM
Une variante de cette séance serait de faire un cercle de chuchoteurs : les élèves viennent chuchoter à l'oreille d'autres élèves (en cercle, les yeux fermés) une citation. Ensuite tu échanges les groupes.
Ensuite, avec d'autres citations, tu peux faire un cercle de profération.
Quand tout le monde est passé, on peut déterminer les thèmes, les personnages... ce que l'on commence à comprendre.
J'étais partie sur ce corpus là.
ELVIRE : Il estime Rodrigue autant que vous l’aimez
CHIMENE : Dans ce grand bonheur, je crains un grand revers.
L’INFANTE : Elle aime Don Rodrigue et le tient de ma main.
LEONOR : Cet amour /
Vous rend-il malheureuse alors qu’ils sont heureux ?
L’INFANTE : Et je me dis toujours qu’étant fille de roi
Tout autre qu’un monarque est indigne de moi.
L’INFANTE : Cet hymen m’est fatal, je le crains, et souhaite.
DON DIEGUE : Joignons d’un nœud sacré ma maison à la vôtre.
LE COMTE : Ce que je méritais, vous l’avez emporté.
DON DIEGUE : Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
N’ai-je tant vécu que pour cette infamie ?
DON DIEGUE : Et mourir sans vengeance ou vivre dans la honte.
DON DIEGUE : Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte.
DON DIEGUE : Venge-moi ! Venge-toi !
DON DIEGUE : Va, cours, vole et nous venge.
RODRIGUE : Il faut venger un père, et perdre une maîtresse.
RODRIGUE : Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme ou de vivre en infâme.
RODRIGUE : Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l’ai reçu.
LE COMTE : Et l’on peut me réduire à vivre sans bonheur,
Mais non pas me résoudre à vivre sans honneur.
RODRIGUE : A qui venge son père, il n’est rien d’impossible.
CHIMENE : J’aimais, j’étais aimée, et nos pères d’accord.
L’INFANTE : Mon repos m’abandonne, et ma flamme revit.
DON FERNAND : Il verra ce que c’est de n’obéir pas.
DON ARIAS : Sire, le Comte est mort
Don Diègue, par son fils, a vengé son offense.
DON ALPHONSE : Chimène à vos genoux apporte sa douleur.
Elle vient tout en pleurs vous demander justice.
CHIMENE : Sire, mon père est mort ; mes yeux ont vu son sang
Couler à gros bouillons de son généreux flanc.
CHIMENE : Enfin, mon père est mort, j’en demande vengeance.
DON DIEGUE : Il m’a prêté sa main, il a tué le Comte.
Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte.
RODRIGUE : Mon juge est mon amour, mon juge est ma Chimène.
DON SANCHE : Employez mon amour à venger cette mort.
CHIMENE : Et que dois-je espérer qu’un tourment éternel
Si je poursuis un crime, aimant le criminel.
CHIMENE : Il y va de ma gloire, il faut que je me venge.
CHIMENE : Pour conserver ma gloire et finir mon ennui,
Le poursuivre, le perdre et mourir après lui.
RODRIGUE : Je l’ai vu, j’ai vengé mon honneur et mon père ;
Je le ferais encor, si j’avais à le faire.
CHIMENE : Je ne t’accuse point, je pleure mes malheurs.
RODRIGUE : Ne diffère donc plus ce que l’honneur t’ordonne :
Il demande ma tête et je te l’abandonne.
RODRIGUE : Ton malheureux amant aura bien moins de peine
A mourir par ta main qu’à vivre avec ta haine.
CHIMENE : Je cherche le silence et la nuit pour pleurer.
RODRIGUE : Mon bras, pour vous venger, armé contre ma flamme,
Par ce coup glorieux m’a privé de mon âme.
DON DIEGUE : L’amour n’est qu’un plaisir, l’honneur est un devoir.
DON DIEGUE : Les mores vont descendre, et le flux et la nuit
Dans une heure à nos murs les amènent sans un bruit.
DON DIEGUE : SI tu veux mourir, trouve une belle mort.
DON DIEGUE : Si tu l’aimes, apprends que revenir vainqueur
C’est l’unique moyen de regagner son cœur.
CHIMENE : Silence, mon amour, laisse agir ma colère.
CHIMENE : Il a sauvé la ville, il a servi son roi
Et son bras valeureux n’est funeste qu’à moi.
CHIMENE : Je vois ce que je perds quand je vois ce qu’il vaut.
L’INFANTE : Ôte-lui ton amour, mais laisse-nous sa vie.
RODRIGUE : Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent,
Et courent se livrer aux mains qui les attendent.
RODRIGUE : Et la terre, et le fleuve, et leur flotte, et le port,
Sont des champs de carnage où triomphe la mort.
DON DIEGUE : Chimène le poursuit et voudrait le sauver.
CHIMENE : Une si belle fin m’est trop injurieuse.
DON FERNAND : Consulte ton cœur, Rodrigue en est le maître.
CHIMENE : Pour moi ! Mon ennemi ! L’objet de ma colère !
L’auteur de mes malheurs ! L’assassin de mon père !
CHIMENE : Qu’un d’eux me l’apporte, et je suis sa conquête.
J’épouse le vainqueur, si Rodrigue est puni.
DON FERNAND : Si Rodrigue est vainqueur, l’accepte sans contrainte.
Qui que ce soit des deux, j’en ferai ton époux.
RODRIGUE : Je vais mourir Madame, et vous viens en ce lieu,
Avant le coup mortel, dire un dernier adieu.
RODRIGUE : Vous demandez ma mort, j’en accepte l’arrêt.
RODRIGUE : On dira seulement : « il adorait Chimène
Il n’a pas voulu vivre et mériter sa haine. »
CHIMENE : Défends-toi maintenant pour m’ôter à Don Sanche.
CHIMENE : Sors vainqueur d’un combat dont Chimène est le prix.
L’INFANTE : Rodrigue, ta valeur te rend digne de moi,
Mais, pour être vaillant, tu n’es pas fils de roi.
LEONOR : Le ciel vous doit un roi, Vous aimez un sujet !
CHIMENE : Mon père est sans vengeance, ou mon amant est mort.
CHIMENE : Un même coup a mis ma gloire en sûreté,
Mon âme au désespoir, ma flamme en liberté.
CHIMENE : Exécrable assassin d’un amant que j’adore.
CHIMENE : Enfin Rodrigue est mort, et sa mort m’a changée
D’implacable ennemie en amante infligée.
DON FERNAND : Chimène, sors d’erreur, ton amant n’est pas mort.
DON FERNAND : Ta gloire est dégagée, et ton devoir est quitte.
CHIMENE : Rodrigue a des vertus que je ne puis haïr.
DON FERNAND : Rodrigue t’a gagnée, et tu dois être à lui.
DON FERNAND : Prends un an, si tu veux, pour essuyer tes larmes.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- RabelaisVénérable
Non, elle n'est pas en jean, tous portent les vêtements adaptés à l'époque ( enfin, je ne suis pas spécialiste mais rien de moderne )virgere a écrit:Ah mais pas de soucis, Cannelle ! Je suis en recherche d'inspiration, et ayant entendu parler de la BD, je gratte par là. D'habitude, je travaille le Cid en lecture analytique. C'est la perspective de l'inspection qui me fait chercher du renouveau (autant qu'elle serve à quelque chose)
Pour jouer avant, effectivement, ce peut être intéressant, et je veux bien que tu reviennes poster, merci. Après, c'est une classe de 29 élèves dans une salle de 30 places... Il faut donc aussi que ça "rentre". Mais j'attends avec intérêt la suite de ton idée !
Blan6ine, tu sembles avoir la 1re version, celle qui est épuisée. Serait-il possible que tu me scannes la ou les planches du monologue de Rodrigue (I, 6) pour que je compare avec l'autre ?
Rabelais : et du coup, elle est en jeans ou pas Chimène, comme sur la couverture ?
Selon comment elle est faite, la BD peut rester une bonne idée "en plus" ou à côté du reste.
_________________
Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- virgereNeoprof expérimenté
Merci Cannelle, mes idées se précisent et tu n'y es pas étrangère !
Je pense faire l'étude de l'expo et l'interprétation déambulée ( ta séance, quoi ^^) avant l'inspection. Les élèves auront travaillé la langue classique pendant les vacances ainsi que le vocabulaire du théâtre. Ils n'auront pas lu la pièce en entier, mais ils liront l'acte I après l'étude de l'expo (avec résumé lacunaire à compléter)
Le jour de l'inspection, étude du monologue I, 6 : rappel de l'interprétation déambulée (j'adore ce nom ^^) et de la synthèse, écoute de G. Philippe, analyse ensemble à partir de ce qui aura été vu lors de la séance précédente (le non choix de R.) et question : vu qu'il n'a pas le choix, à quoi sert ce monologue ? --> A se convaincre lui-même, qu'il obéisse par conviction et non par soumission (posture du héros). Découvrir les 4 mouvements du texte, synthèse.
Et comme j'ai les élèves deux heures : écriture par groupe de la mise en scène du monologue et de ses didascalies (lumière, déplacements, gestuelle) et interprétation.
Ca peut encore changer, mais je crois que j'ai ma base.
Et si tout se goupille bien, l'inspecteur ne verra qu'une séance analytique classique (qu'il n'aime pas) et saura qu'il rate une lecture déambulée et une mise en scène par gourpe (qu'il aimerait). Bien fait !
Je pense faire l'étude de l'expo et l'interprétation déambulée ( ta séance, quoi ^^) avant l'inspection. Les élèves auront travaillé la langue classique pendant les vacances ainsi que le vocabulaire du théâtre. Ils n'auront pas lu la pièce en entier, mais ils liront l'acte I après l'étude de l'expo (avec résumé lacunaire à compléter)
Le jour de l'inspection, étude du monologue I, 6 : rappel de l'interprétation déambulée (j'adore ce nom ^^) et de la synthèse, écoute de G. Philippe, analyse ensemble à partir de ce qui aura été vu lors de la séance précédente (le non choix de R.) et question : vu qu'il n'a pas le choix, à quoi sert ce monologue ? --> A se convaincre lui-même, qu'il obéisse par conviction et non par soumission (posture du héros). Découvrir les 4 mouvements du texte, synthèse.
Et comme j'ai les élèves deux heures : écriture par groupe de la mise en scène du monologue et de ses didascalies (lumière, déplacements, gestuelle) et interprétation.
Ca peut encore changer, mais je crois que j'ai ma base.
Et si tout se goupille bien, l'inspecteur ne verra qu'une séance analytique classique (qu'il n'aime pas) et saura qu'il rate une lecture déambulée et une mise en scène par gourpe (qu'il aimerait). Bien fait !
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