La publicité d'un site de rencontres pour "sugar daddies" circule dans Paris, la mairie veut la faire "disparaître"

La polémique sur les "sugar daddies" débarque à Paris, après la Belgique. La mairie a condamné, mercredi 25 octobre, la publicité "honteuse" d'un site de rencontres qui incite les étudiantes et étudiants à entamer une relation avec un homme ou une femme plus âgé et fortuné. La Ville de Paris a annoncé qu'elle souhaitait "faire disparaître de nos rues" cette publicité, et travailler avec la préfecture dans cette optique. Le parquet de Paris confirme à franceinfo avoir reçu un signalement de la mairie. Ce dernier est en cours d'analyse.

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La prostitution étudiante est très ancienne. Mais là, c'est organisé, et fait apparaître comme normal que des vieux riches se paient des jeunes.

Quelle est dans ce cas la différence avec du proxénétisme ? J'imagine qu'ils se font de l'argent en proposant des gens rémunérés pour leurs pratiques sexuelles à des clients fortunés ?

C'est du proxénétisme uberisé.
Le prestataire de service maquereau n'a même pas à se salir les mains : tout se fait automatiquement et il prend sa commission tranquillement.

Le vieux riche qui se tape la petite jeune... contre rémunération... c'est de la prostitution déguisée non ?

Pourquoi déguisée ?

J'aime bien le terme "ubérisée" de Zagara. Donc on va dire ça

JEMS a écrit:J'aime bien le terme "ubérisée" de Zagara. Donc on va dire ça

Ben c'est exactement ce système-là : une application autonome qui met en relation le "donneur de service" et le "client" contre commission. Comme uberPop.
On peut appliquer cette méthode à absolument tous les services.

stench a écrit:Quelle est dans ce cas la différence avec du proxénétisme ? J'imagine qu'ils se font de l'argent en proposant des gens rémunérés pour leurs pratiques sexuelles à des clients fortunés ?

Je n'en vois aucune.
D'ailleurs des élus réagissent

La mairie de Paris a saisi mercredi le procureur de la République pour demander des poursuites contre le site internet. «J’ai saisi le procureur de la République et la plateforme de signalement Pharos» [...] pour demander la fermeture du site RichMeetBeautiful.fr», a indiqué sur Twitter Hélène Bidard, adjointe PCF chargée de la lutte contre les discriminations de la maire PS de Paris Anne Hidalgo. «Outre le trouble à l’ordre public d’une publicité qui peut être vue par des mineurs, ce site est une violence faite aux femmes. Derrière ces images dorées, des jeunes peuvent tomber dans la prostitution», a-t-elle précisé à l’AFP. «Nous voulons une enquête qui pourrait amener à des poursuites pour proxénétisme», a ajouté l’élue parisienne.

Bon c'est le Figaro clic, avec des commentaires infâmes, mais au moins c'est dit.

Attention, dans une relation de ce type, la relation sexuelle n'est pas aussi automatique que certains l'imaginent et celui qui a le pouvoir n'est pas forcément le plus fortuné : quelle est la différence avec une femme au foyer qui se fait entretenir par son mari ?

Je rappelle que je suis contre la prostitution quand elle est imposée, mais que ce que font deux adultes consentants ne regardent qu'eux.

nitescence a écrit:Attention, dans une relation de ce type, la relation sexuelle n'est pas aussi automatique que certains l'imaginent et celui qui a le pouvoir n'est pas forcément le plus fortuné : quelle est la différence avec une femme au foyer qui se fait entretenir par son mari ?

Je rappelle que je suis contre la prostitution quand elle est imposée, mais que ce que font deux adultes consentants ne regardent qu'eux.

En effet, au temps pour moi. La relation peut rester platonique, intellectuellement et affectivement enrichissante.

nitescence a écrit:Attention, dans une relation de ce type, la relation sexuelle n'est pas aussi automatique que certains l'imaginent et celui qui a le pouvoir n'est pas forcément le plus fortuné : quelle est la différence avec une femme au foyer qui se fait entretenir par son mari ?

Je rappelle que je suis contre la prostitution quand elle est imposée, mais que ce que font deux adultes consentants ne regardent qu'eux.

Consentir ? C'est bien le mot, quand l'étudiant(e) ne peut pas subvenir à ses besoins et se voit dans l'obligation de travailler en plus de ses études. Venir lui proposer de se prostituer pour éviter de travailler au Mcdo du coin est une infâmie. On attrape les mouches avec du "sugar"...

Celadon a écrit:

nitescence a écrit:Attention, dans une relation de ce type, la relation sexuelle n'est pas aussi automatique que certains l'imaginent et celui qui a le pouvoir n'est pas forcément le plus fortuné : quelle est la différence avec une femme au foyer qui se fait entretenir par son mari ?

Je rappelle que je suis contre la prostitution quand elle est imposée, mais que ce que font deux adultes consentants ne regardent qu'eux.

Consentir ? C'est bien le mot, quand l'étudiant(e) ne peut pas subvenir à ses besoins et se voit dans l'obligation de travailler en plus de ses études. Venir lui proposer de se prostituer pour éviter de travailler au Mcdo du coin est une infâmie. On attrape les mouches avec du "sugar"...

Qui es-tu pour en juger ? Tous les pauvres ne se prostituent pas. J'en ai marre qu'on parle à la place de ceux qui concernés, qu'on leur confisque la parole et qu'on décide à leur place s'ils sont consentants ou non : le pouvoir de dire non est aussi le pouvoir de dire oui, de décider pour soi, sans qu'autrui vienne donner son avis de ce qui est bon pour l'autre, de ce qu'il a le droit de faire ou de ne pas faire.

Je crois avoir bien précisé le cas de nécessité, ce qui exonère la personne d'une bonne partie de son consentement. On ne va pas chercher à faire de polémique à chaque fois, si ?

Thalia de G a écrit:

nitescence a écrit:Attention, dans une relation de ce type, la relation sexuelle n'est pas aussi automatique que certains l'imaginent et celui qui a le pouvoir n'est pas forcément le plus fortuné : quelle est la différence avec une femme au foyer qui se fait entretenir par son mari ?

Je rappelle que je suis contre la prostitution quand elle est imposée, mais que ce que font deux adultes consentants ne regardent qu'eux.

En effet, au temps pour moi. La relation peut rester platonique, intellectuellement et affectivement enrichissante.

La femme qui reste au foyer et se fait entretenir, c'est aussi platonique, intellectuellement et affectivement enrichissant ?

Celadon a écrit:Je crois avoir bien précisé le cas de nécessité, ce qui exonère la personne d'une bonne partie de son consentement. On ne va pas chercher à faire de polémique à chaque fois, si ?

= je décide qu'elle n'a pas le droit de consentir, je décide pour elle qu'elle n'est pas libre. C'est fou de se rendre propriétaire ainsi de la liberté d'autrui, de le maintenir dans une minorité juridique.

Heu, la femme au foyer n'a qu'un seul mari, non ?
Et elle paye souvent bien cher le fait de ne pas travailler...

Cath a écrit:Heu, la femme au foyer n'a qu'un seul mari, non ?
Et elle paye souvent bien cher le fait de ne pas travailler...

Nous sommes d'accord, mais personne n'y trouve rien à redire.

Et donc ça n'a rien à voir avec ces sugar daddies...

Ce qui est intéressant c'est les conditions de la liberté et du consentement. Dans King Kong Théorie, Virginie Despentes, qui a pratiqué la prostitution et défend les droits des travailleurs sexuels, l'explique très bien: la prostitution est le produit d'une société fondamentalement inégalitaire (hommes/femmes, riches/pauvres, etc): dans la mesure où on vit dans cette société, certain(e)s préfèrent la prostitution plutôt que de travailler pour un patron, et surtout, c'est une manière de tirer avantage des inégalités en "faisant payer" le client et en s'organisant comme on veut.
Bon, après, il faut se sentir capable de coucher avec des gens qui ne vous plaisent pas (cf le récit de cette étudiante prostituée, qui en avait fait un livre, et qui racontait ses échanges assez sordides avec des hommes âgés qu'elle "recrutait" sur internet et son malaise après).

Sinon, je crois que la différence essentielle entre la femme au foyer et l'étudiant(e) c'est que généralement l'étudiant(e) considère la prostitution comme un expédient provisoire et pas comme un projet de vie.

Oui, enfin j'y vois d'autres différences, mais ce n'est pas le sujet.

Si ça leur convient, je ne vois pas où est le problème. Et personne ne peut décider à la place de l'autre si ça lui convient ou pas, parce que ça revient à le priver de sa liberté sous couvert de bons sentiments. Chacun fait ce qu'il veut de son corps.

Un peu comme les gens qui vendent leurs organes, quoi.

Oui, je trouve ça con mais chacun fait ce qu'il veut...

Etudier les conditions du consentement ne veut pas dire qu'on prive les gens de leur liberté de décider, mais qu'on regarde dans quel contexte cette liberté s'exerce. C'est ce que fait V Despentes, qui défend pourtant absolument le droit de se prostituer, mais qui dit très clairement que la prostitution est le produit d'un certain contexte social, et une réponse de certain(e)s dominé(e)s au système.