Reims : fac fermée pour cause de migrants

http://etudiant.lefigaro.fr/article/reims-une-universite-fermee-apres-l-installation-d-un-camp-de-migrants_e66aa8b8-9c4a-11e7-b7b0-502e9a6da729/

Article a écrit:
le président de l’Université de Reims Champagne-Ardenne (Urca), Guillaume Gellé, a annoncé que «l’établissement resterait fermé jusqu’à nouvel ordre» après qu’une quarantaine de migrants se sont installés dans le parc universitaire. «Je ne pouvais plus assurer la sécurité de tous, que ce soit celle des étudiants ou celle des réfugiés. Parmi eux, on dénombre une quinzaine d’enfants, dont certains ont moins de 5 ans.

Voilà voilà... je n'avais pas vu la nouvelle postée ici. Comme quoi 40 migrants dont 15 enfants sont plus efficaces qu'un mouvement social pour bloquer entièrement une fac.

Mais bon, ça ne va pas faire remonter dans mon estime les présidents d'université... C'est sur qu'ils sont installés au milieu du site, mais de là à représenter un "danger"...

C'est toujours compliqué pour un président d'université de prévoir ce qui peut se passer, surtout s'il y a des cités universitaires à proximité. Et il y a la sécurité des personnes, mais aussi celle des bâtiments (par exemple en cas de branchements électriques sauvages, d'ouverture de bouches à incendie etc). Il y a quelques années, le campus sur lequel je travaille avait été squatté par les gens du voyage (plusieurs dizaines de caravanes sur les pelouses à proximité immédiate des amphis), et comme ce n'est pas un lieu prévu pour ça, il y avait eu des problèmes. Les présidents des différents établissements avaient été patients, mais ils avaient fini par demander une intervention de la police, et pourtant ils étaient majoritairement marqués à gauche. Ce n'est pas une question de générosité mais d'infrastructures.

Voilà, e-Wanderer a tout dit. Il va quand même falloir arrêter de taper sur les gens dès qu'on parle de la situation des migrants, et arrêter de faire retomber sur des universités / des particuliers / ce que vous voulez, une situation créée par l'incurie des pouvoirs publics.
Non, une fac n'est pas faite pour accueillir des migrants / des SDF / des gens du voyages ou qui que ce soit d'autre que des étudiants et des professeurs.

e-Wanderer a écrit:C'est toujours compliqué pour un président d'université de prévoir ce qui peut se passer, surtout s'il y a des cités universitaires à proximité. Et il y a la sécurité des personnes, mais aussi celle des bâtiments (par exemple en cas de branchements électriques sauvages, d'ouverture de bouches à incendie etc). Il y a quelques années, le campus sur lequel je travaille avait été squatté par les gens du voyage (plusieurs dizaines de caravanes sur les pelouses à proximité immédiate des amphis), et comme ce n'est pas un lieu prévu pour ça, il y avait eu des problèmes. Les présidents des différents établissements avaient été patients, mais ils avaient fini par demander une intervention de la police, et pourtant ils étaient majoritairement marqués à gauche. Ce n'est pas une question de générosité mais d'infrastructures.

Mmm. Il y a en tout et pour tout 10 tentes. Et manifestement, vu où ils les ont mises, peu de chance de réussir facilement un branchement sauvage. Et pour avoir connu les squatts de gens du voyage sur ce même campus il y a quelques années, ça n'avait pas vraiment posé de problème. Et les risques pour les personnes étaient bien plus grands lors des blocages étudiants, là encore sans fermeture de l'université.

Je ne nie pas les difficultés des présidents : mais pour le coup, interdire de cours des milliers d'étudiants pendant plusieurs jours (parti comme c'est, la semaine entière), c'est pour le moins... disproportionné. Et de fait c'est le point de vue des équipes enseignantes qui ont commencé à faire tourner et signer une lettre ouverte à la présidence pour protester contre cette décision, justement parce qu'elle n'a aucune commune mesure avec l'incident.

Alors non, une fac ce n'est pas fait pour recevoir les migrants, roms ou autres, et oui, l'impéritie et l'incurie viennent de l'état et de la municipalité, mais la question n'est pas là pour le coup...

e-Wanderer a écrit:C'est toujours compliqué pour un président d'université de prévoir ce qui peut se passer, surtout s'il y a des cités universitaires à proximité. Et il y a la sécurité des personnes, mais aussi celle des bâtiments (par exemple en cas de branchements électriques sauvages, d'ouverture de bouches à incendie etc). Il y a quelques années, le campus sur lequel je travaille avait été squatté par les gens du voyage (plusieurs dizaines de caravanes sur les pelouses à proximité immédiate des amphis), et comme ce n'est pas un lieu prévu pour ça, il y avait eu des problèmes. Les présidents des différents établissements avaient été patients, mais ils avaient fini par demander une intervention de la police, et pourtant ils étaient majoritairement marqués à gauche. Ce n'est pas une question de générosité mais d'infrastructures.

Sur le campus où je bosse, la dernière installation des gens du voyage s'est faite dans une zone boisée, mais de moins en moins boisée tant qu'a duré leur occupation. Comme le bois qu'ils brûlaient était vert, et qu'ils ne brûlaient pas que du bois, l'atmosphère en hiver était quasi-pékinoise.

Pour la situation décrite ici, il s'agit sans doute pour le président d'ouvrir le parapluie : la probabilité d'un accident est faible, mais si il se produit, c'est lui qui va au tribunal.

archeboc a écrit:

Pour la situation décrite ici, il s'agit sans doute pour le président d'ouvrir le parapluie : la probabilité d'un accident est faible, mais si il se produit, c'est lui qui va au tribunal.

Il a aussi plus de chance de voir se pointer une solution en bloquant l'ensemble de la fac.

Je suis assez réservé, deux lectures sont possibles. J'aime à penser que la fermeture est un signe fort face à une situation peu tolérable et une manière de faire réagir sur le sujet.

Je trouve la décision du président très défendable : il faut parer à toute éventualité (y compris les pires) et envoyer un signal fort au préfet pour qu'il agisse rapidement.

Les migrants sont partis. Le camp est levé.
La Croix-Rouge et l'armée du salut ont trouvé à loger la quarantaine de migrants.

http://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/reims/campus-croix-rouge-campement-demonte-quarantaine-migrants-ete-relogee-1331705.html#xtor=EPR-521-[france3regions]-20170920-[info-bouton1]