Les élèves FLE et UP2A ont-ils besoin de métalangage ?

Bonjour,

Comment allez-vous?

Au vu du succès de mon premier sujet, je me lance de nouveau pour traiter d'un nouveau sujet. C'est celui du métalangage...voici alors ma question:

Lors de vos séances, fournissez-vous des éléments de métalangage? Est-ce utile? Attendez-vous d'eux qu'ils maîtrisent uniquement les objectifs de la séance sans donc faire appel au métalangage?

Merci,

Nanashi

Pourrais-tu définir ce que tu entends par "métalangage" ?
Si c'est faire des cours explicites de grammaire et de syntaxe, il me semble que tous les enseignants de Français en font, non ?

Comment enseignez-vous un fait de langue sans métalangage ?
Si je veux faire comprendre ce qu'est une métaphore, je vois mal comment le faire sans utiliser le mot propre."Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement": quand on n'a pas les mots pour désigner, on ne peut que difficilement comprendre voire penser ce qu'ils désignent...

oui.
La grammaire est constituée de métalangages et ils sont nommés et appris.
Depuis la primaire.
Ce qui fait que les eleves maîtrisent ce métalangage.
Enfin, maîtrisaient , parce qu'ils connaissent certes les mots mais n'ont plus accès au concept.

parler de métalangage pour désigner le vocabulaire grammatical, c'est du métalangage.

Étudier la structure de l'objet "grammaire", c'est être dans le métamétalangage ?

Cool des réponses et des réactions!

Pour préciser mes propos, voici ma réflexion en tant qu'enseignant (usurpateur) FLE débutant:

Si j'ai un groupe d'élèves ayant comme objectif d'utiliser la langue française dans un contexte oral principalement, pour commercer par exemple, est-il vraiment nécessaire de rentrer dans les détails de la grammaire et leur faire intégrer les différents concepts dont ils ont besoin pour réaliser la tâche ou l'acte de parole usité.

Autre exemple que je pourrais vous soumettre:

J'ai des primaires qui étudient le français comme troisième langue et la découvrent (niveau A1). Dans un premier temps, est-il essentiel pour ces chers bambins de connaître que dans la phrase "je mange", "je" est un pronom personnel sujet à la première personne du singulier? Mais que "je" renvoie aux personnes, en l'occurrence à "moi". De même pour "mange": "c'est un verbe en -er et sa terminaison c'est "e"" au lieu d'énoncer " verbe du premier groupe...".

Tout cela pour , dans un premier temps, donner des éléments, des outils afin de pouvoir commencer à formuler quelques petites phrases. (

Insister sur les structures, les moyens pour composer et construire des phrases, tâhes etc plus que sur des concepts à apprendre par cœur...

J'espère avoir été limpide et pas trop long...

merci!

Zagara a écrit:Pourrais-tu définir ce que tu entends par "métalangage" ?
Si c'est faire des cours explicites de grammaire et de syntaxe, il me semble que tous les enseignants de Français en font, non ?

Merci pour ta réponse.

Ai-je répondu à ta question?

On enseigne des langages. A un moment de la formation, le méta-langage aura une utilité car il est porteur d'implicites et de codes qui sont les bases du langage lié à ce méta-langage. Donc, oui, il faut l'enseigner. Mais pas à n'importe quel moment.

Pour ton exemple de verbe du premier groupe, dire que ce sont des verbes en -er et qu'ils appartiennent au premier groupe est important car il permet de trier ces outils du langage que sont les verbes. Il facilite la manipulation sophistiquée à terme du langage dans ses composantes orale et écrite. Ne pas le donner tout de suite fera perdre du temps tant à l'enseignant qu'à l'apprenant. Le fait de catégoriser permet d'entrer dans l'abstraction du langage et de la réflexion. Les travaux de J. Goody l'ont pas mal démontré (cf. "La pensée graphique"). Ne pas le faire grève tes élèves de cette possibilité de passer à un autre stade de la manipulation du langage et des connaissances qui seront manipulées par ce langage.

Rabelais a écrit:oui.
La grammaire est constituée de métalangages et ils sont nommés et appris.
Depuis la primaire.
Ce qui fait que les eleves maîtrisent ce métalangage.
Enfin, maîtrisaient , parce qu'ils connaissent certes les mots mais n'ont plus accès au concept.

Oui, bien-sûr la grammaire est fait de métalangages, mais ma question concerne un environnement FLE et celui de l'éducation nationale avec des natifs ou bien des non-natifs en UPE2A qui vont intégrer le système français.

Je dois donc avoir une approche différente, et, selon moi, le métalangage doit faire son apparition explicitement avec des apprenants d'un certain niveau.

Qu'en pensez-vous?

Dans un environnement FLE on s'adresse à des gens qui, en principe, maîtrisent déjà une langue -la leur- et ont donc déjà des connaissances en métalangage- enfin s'ils ont été scolarisés dans le pays d'origine.
Si les catégories diffèrent- parce que la grammaire de la langue d'origine est très différente du français- il me semble important de souligner les différences, précisément pour éviter les confusions, ou au contraire d'indiquer quand il y a une identité de fonctionnement. J'enseigne le français à des francophones natifs pour la plupart, mais il m'arrive régulièrement d'évoquer l'anglais, soit pour expliquer l'importance d'une catégorie vue en français, soit pour mieux la faire comprendre parce que la différence est plus palpable en anglais, soit pour aider un peu les collègues de LV

Il y a métalangage et métalangage... je m'explique. J'enseigne en UPE2A (NSA). On ne peut pas se passer de métalangage, mais à un niveau de complexité croissant : par exemple, pour le moment, les notions de verbe, de nom, et de pronom. Pas encore le détail de verbe "du 1er groupe", de pronom "personnel"... parce que dès le début, c'est indispensable. Rien que le terme "conjuguer" me semble du métalangage. Je réponds à ta question ?

Cela dépend des niveaux et même de la culture scolaire de l'élève.

Le premier but de l'enseignant en FLS c'est de viser la communication en français (à l'école et dans l'environnement proche de l'enfant). Pour cela, nul besoin de faire de "métalangage". Mais parfois, les élèves veulent vite connaitre ce métalangage. Cela peut dépendre de leurs habitudes d'apprentissages dans leur pays d'origine ou bien de ce qu'ils font en classe, en français. Dans ce cas, si c'est leur souhait, vous pouvez tout à fait leur donner ce métalangage ! Mais attention tout de même de ne pas vous transformer en prof de soutien de français/lettres modernes...