- michkaNiveau 1
Bonjour à tous.
Je viens vers vous pour chercher un peu de réconfort et de conseil. Je suis enseignante dans un collège rural, plutôt tranquille; depuis le début de ma carrière, j'ai toujours été très perfectionniste dans la préparation de mes cours et investie avec mes élèves. J'ai déjà eu des soucis, comme tout le monde (autorité, élève compliqué à gérer, tensions avec des parents...). Mais depuis 5 ans sur le même poste, je mène ma barque tranquillement, j'ai plutôt de bonnes relations avec mes classes, mes cours se passent bien, j'ai même vécu quelques très beaux moments. Bien sûr, je ressens parfois une lassitude face aux programmes qui n'en finissent plus de changer, ou aux injonctions institutionnelles qui m'épuisent, ou même un sentiment d'impuissance face à certains élèves à qui je ne suis d'aucune aide, tant les lacunes et les difficultés sont grandes. Mais je crois que c'est un sentiment plutôt banal dans l'enseignement, et cela ne m'a jamais amenée à fondamentalement remettre en question ma profession (je dis bien: "fondamentalement" car le rêve d'autres horizons m'a quand même parfois effleurée).
Seulement, il y 3 ans, est apparu un sentiment de panique incontrôlée au moment précis où je lisais le texte aux élèves pour la dictée du DNB. Je me suis sentie étouffer, ma voix devenait tremblante, ma respiration était saccadée comme si je venais de monter les escaliers quatre à quatre et j'ai été obligée de m'arrêter, sous 30 paires d'yeux ébahis. Après quelques secondes, j'ai pu retrouver mon souffle et terminer laborieusement la dictée. Depuis, cette bouffée d'angoisse est réapparue de manière sporadique, toujours dans la même situation (moi en train de lire un texte à une classe). Etant en lettres, je vous laisse imaginer le sentiment de détresse et d'incompétence que cela engendre. Je précise que, pour enfoncer le clou, j'ai toujours aimé lire des textes aux gens et raconter des histoires... J'ai toujours aimé lire des textes aux élèves pour les leur faire découvrir... Pour moi, cela fait partie intégrante de mon métier de professeur de français. Depuis qu'elle est apparue, j'ai bien évidemment tenté d'étouffer cette angoisse en la provoquant délibérément: par exemple, avant d'étudier un texte avec mes 3èmes, je le leur lisais automatiquement. J'ai en mémoire quelques moments de grande solitude où mes mains tremblaient, mon coeur battait la chamade et mon souffle se perdait, mais, passé ces dix-vingt secondes de chaos, le calme revenait en moi et je parvenais à terminer le texte en savourant chaque mot, en ajoutant l'intonation, comme autrefois.
Deux années se sont passées ainsi. J'essayais de me faire une raison. J'arrivais tout de même à me contrôler et à "dominer" cette phobie étrange (et à l'esquiver quand il le fallait: je faisais alors lire un élève). Coup de chance, pour la surveillance du DNB que je redoutais tant, je me suis retrouvée à surveiller une autre matière que la mienne. Bref. Je l'acceptais, même si cela restait un poids. Je gardais cependant espoir que cette angoisse disparaisse soudainement, comme elle était venue. Cette année s'est plutôt bien déroulée à cet égard.
Mais, depuis un mois (je précise que je suis très fatiguée pour de multiples raisons: problèmes personnels, projets passionnants mais chronophages, boulot de PP éreintant), elle est revenue de manière beaucoup plus forte qu'auparavant. Moi qui adorais lire des textes aux élèves, j'en viens à éviter de lire les textes étudiés en classe (et à me frustrer car c'est un réel plaisir pour moi). Lors des dictées, quand je dois lire une première fois le texte, je parviens à trouver une compensation en m'arrêtant à chaque phrase et en faisant un point avec des élèves sur des questions de vocabulaire. Ensuite, passée la première lecture (la plus redoutable), tout roule (le texte à dicter en détachant les mots ou les groupes syntaxiques ne me gêne pas). Le problème est que le DNB arrive bientôt, et je sens que je ne vais pas y arriver. Je crois que le caractère "officiel", "académique" de l'épreuve ne fait que renforcer l'angoisse en moi. Nous avons un nouveau chef cette année et il me paraît normal qu'il nous affecte, nous, les profs de français, à la surveillance de notre discipline. J'ai tout envisagé: aller en parler à mon chef (mais je n'aurai pas le courage), télécharger des textes audio pour éviter d'avoir à les lire, m'arrêter le jour de l'épreuve en question... Bref, je sens que la situation empire car plus je pense à ces bouffées d'angoisse, plus elles viennent... Depuis une semaine, j'ai perdu mes moyens lors d'un entretien avec une maman (alors que la situation n'était aucunement tendue). J'ai le sentiment que la phobie, qui auparavant était focalisée sur le simple fait de lire à une classe, se déplace et gagne du terrain. J'ai peur de l'associer bientôt au simple fait d'être au collège.
Je n'en peux plus... Je n'ai pourtant aucune raison d'être ainsi. Mes classes sont gentilles, j'adore mes élèves, surtout ceux de cette année, je me sens incapable, incompétente, et très isolée. J'ai pris contact avec une psy mais je voulais savoir ce que vous en pensiez. J'envisage sérieusement un changement de carrière.
Voilà... Merci de m'avoir lue jusqu'au bout!
Je viens vers vous pour chercher un peu de réconfort et de conseil. Je suis enseignante dans un collège rural, plutôt tranquille; depuis le début de ma carrière, j'ai toujours été très perfectionniste dans la préparation de mes cours et investie avec mes élèves. J'ai déjà eu des soucis, comme tout le monde (autorité, élève compliqué à gérer, tensions avec des parents...). Mais depuis 5 ans sur le même poste, je mène ma barque tranquillement, j'ai plutôt de bonnes relations avec mes classes, mes cours se passent bien, j'ai même vécu quelques très beaux moments. Bien sûr, je ressens parfois une lassitude face aux programmes qui n'en finissent plus de changer, ou aux injonctions institutionnelles qui m'épuisent, ou même un sentiment d'impuissance face à certains élèves à qui je ne suis d'aucune aide, tant les lacunes et les difficultés sont grandes. Mais je crois que c'est un sentiment plutôt banal dans l'enseignement, et cela ne m'a jamais amenée à fondamentalement remettre en question ma profession (je dis bien: "fondamentalement" car le rêve d'autres horizons m'a quand même parfois effleurée).
Seulement, il y 3 ans, est apparu un sentiment de panique incontrôlée au moment précis où je lisais le texte aux élèves pour la dictée du DNB. Je me suis sentie étouffer, ma voix devenait tremblante, ma respiration était saccadée comme si je venais de monter les escaliers quatre à quatre et j'ai été obligée de m'arrêter, sous 30 paires d'yeux ébahis. Après quelques secondes, j'ai pu retrouver mon souffle et terminer laborieusement la dictée. Depuis, cette bouffée d'angoisse est réapparue de manière sporadique, toujours dans la même situation (moi en train de lire un texte à une classe). Etant en lettres, je vous laisse imaginer le sentiment de détresse et d'incompétence que cela engendre. Je précise que, pour enfoncer le clou, j'ai toujours aimé lire des textes aux gens et raconter des histoires... J'ai toujours aimé lire des textes aux élèves pour les leur faire découvrir... Pour moi, cela fait partie intégrante de mon métier de professeur de français. Depuis qu'elle est apparue, j'ai bien évidemment tenté d'étouffer cette angoisse en la provoquant délibérément: par exemple, avant d'étudier un texte avec mes 3èmes, je le leur lisais automatiquement. J'ai en mémoire quelques moments de grande solitude où mes mains tremblaient, mon coeur battait la chamade et mon souffle se perdait, mais, passé ces dix-vingt secondes de chaos, le calme revenait en moi et je parvenais à terminer le texte en savourant chaque mot, en ajoutant l'intonation, comme autrefois.
Deux années se sont passées ainsi. J'essayais de me faire une raison. J'arrivais tout de même à me contrôler et à "dominer" cette phobie étrange (et à l'esquiver quand il le fallait: je faisais alors lire un élève). Coup de chance, pour la surveillance du DNB que je redoutais tant, je me suis retrouvée à surveiller une autre matière que la mienne. Bref. Je l'acceptais, même si cela restait un poids. Je gardais cependant espoir que cette angoisse disparaisse soudainement, comme elle était venue. Cette année s'est plutôt bien déroulée à cet égard.
Mais, depuis un mois (je précise que je suis très fatiguée pour de multiples raisons: problèmes personnels, projets passionnants mais chronophages, boulot de PP éreintant), elle est revenue de manière beaucoup plus forte qu'auparavant. Moi qui adorais lire des textes aux élèves, j'en viens à éviter de lire les textes étudiés en classe (et à me frustrer car c'est un réel plaisir pour moi). Lors des dictées, quand je dois lire une première fois le texte, je parviens à trouver une compensation en m'arrêtant à chaque phrase et en faisant un point avec des élèves sur des questions de vocabulaire. Ensuite, passée la première lecture (la plus redoutable), tout roule (le texte à dicter en détachant les mots ou les groupes syntaxiques ne me gêne pas). Le problème est que le DNB arrive bientôt, et je sens que je ne vais pas y arriver. Je crois que le caractère "officiel", "académique" de l'épreuve ne fait que renforcer l'angoisse en moi. Nous avons un nouveau chef cette année et il me paraît normal qu'il nous affecte, nous, les profs de français, à la surveillance de notre discipline. J'ai tout envisagé: aller en parler à mon chef (mais je n'aurai pas le courage), télécharger des textes audio pour éviter d'avoir à les lire, m'arrêter le jour de l'épreuve en question... Bref, je sens que la situation empire car plus je pense à ces bouffées d'angoisse, plus elles viennent... Depuis une semaine, j'ai perdu mes moyens lors d'un entretien avec une maman (alors que la situation n'était aucunement tendue). J'ai le sentiment que la phobie, qui auparavant était focalisée sur le simple fait de lire à une classe, se déplace et gagne du terrain. J'ai peur de l'associer bientôt au simple fait d'être au collège.
Je n'en peux plus... Je n'ai pourtant aucune raison d'être ainsi. Mes classes sont gentilles, j'adore mes élèves, surtout ceux de cette année, je me sens incapable, incompétente, et très isolée. J'ai pris contact avec une psy mais je voulais savoir ce que vous en pensiez. J'envisage sérieusement un changement de carrière.
Voilà... Merci de m'avoir lue jusqu'au bout!
- LilypimsGrand sage
Ce que j'en pense, c'est que tu dois voir un médecin, d'urgence. Ménage-toi.
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- HéliandreExpert
Un médecin et un psy(chothérapeute, chologue, chiatre, à voir...), oui, car il y a un travail à faire pour voir d'où ça vient ; si ce sont des crises d'angoisse, cela vient dire quelque chose. Tu n'est pas incompétente, il y a un domaine qui est touché (la lecture en public, justement ce que tu aimes et qui sans doute est donc investi émotionnellement, peut-être vu comme une performance ?) et crée un handicap; il faut vite le reconnaitre et le prendre en charge pour éviter une contagion à d'autres situations (puisque tu parles du rv avec la maman). Tu as encore du temps avec le planning de surveillance du DNB (qui pourra être changé), fais les 1ères démarches pour être aidée et éclairée. Bon courage.
- michkaNiveau 1
Merci de vos réponses! Nous verrons ce que me dira la psychologue. Je n'en ai encore parlé à aucun collègue, mais le faire ici, sur ce forum, est déjà un premier pas. Je ne vous cache pas que j'envisage tout de même une reconversion. Le milieu scolaire ne me convient peut-être plus, et mon inconscient me signifie peut-être qu'il est temps de changer.
- DesquestionsNiveau 6
Bonjour,
Phobie scolaire, il me semble que ce serait pour des élèves. Phobie enseignante, peut-être, seulement à l'égard de la lecture orale. Burn out, pourquoi pas ?
Je ne sais pas si c'est comparable, mais ce que tu décris ressemble beaucoup à ce qu'a vécu une amie (non prof). Ses bouffées d'angoisse impactaient très fortement sa vie, elles se déclenchaient par le simple fait de sortir de chez elle pour faire ses courses.
J'ai été très étonnée par le temps qu'elle a mis avant de consulter (elle a cherché à "tenir" très longtemps), puis par le traitement lui-même : un anti-dépresseur connu. Je m'attendais à ce qu'elle reçoive des anxiolytiques, mais il s'avère que ce n'était pas si adapté qu'on le penserait (pourquoi, je ne sais pas, mais ça n'a pas aidé, seul l'AD a fonctionné).
Elle n'a pas consulté de psy, pensant que cela ne la mènerait à rien car elle se sentait très lucide sur ses difficultés, cependant elle a travaillé sur ses besoins (les cerner, les reconnaître, s'imposer de les respecter et de mettre à distance les nuisances). Elle a pris cet anti-dépresseur durant quelques 18 mois.
Elle a remarqué une corrélation entre ces bouffées d'angoisse lors des sorties et :
- des éléments personnels (des proches "nocifs")
- le manque de sommeil
- j'ai cru comprendre aussi un certain surmenage.
Elle a réussi à se dégager de tout cela, mais reste vigilante, en particulier sur son sommeil et son agenda (pas trop plein, même avec les copines positives).
On lui proposait beaucoup de bouger et s'activer, mais c'est justement ce qui la tire vers le bas.
Je décris juste, en espérant que cela puisse t'aider, mais je ne saurais faire de mon amie une généralité !
Phobie scolaire, il me semble que ce serait pour des élèves. Phobie enseignante, peut-être, seulement à l'égard de la lecture orale. Burn out, pourquoi pas ?
Je ne sais pas si c'est comparable, mais ce que tu décris ressemble beaucoup à ce qu'a vécu une amie (non prof). Ses bouffées d'angoisse impactaient très fortement sa vie, elles se déclenchaient par le simple fait de sortir de chez elle pour faire ses courses.
J'ai été très étonnée par le temps qu'elle a mis avant de consulter (elle a cherché à "tenir" très longtemps), puis par le traitement lui-même : un anti-dépresseur connu. Je m'attendais à ce qu'elle reçoive des anxiolytiques, mais il s'avère que ce n'était pas si adapté qu'on le penserait (pourquoi, je ne sais pas, mais ça n'a pas aidé, seul l'AD a fonctionné).
Elle n'a pas consulté de psy, pensant que cela ne la mènerait à rien car elle se sentait très lucide sur ses difficultés, cependant elle a travaillé sur ses besoins (les cerner, les reconnaître, s'imposer de les respecter et de mettre à distance les nuisances). Elle a pris cet anti-dépresseur durant quelques 18 mois.
Elle a remarqué une corrélation entre ces bouffées d'angoisse lors des sorties et :
- des éléments personnels (des proches "nocifs")
- le manque de sommeil
- j'ai cru comprendre aussi un certain surmenage.
Elle a réussi à se dégager de tout cela, mais reste vigilante, en particulier sur son sommeil et son agenda (pas trop plein, même avec les copines positives).
On lui proposait beaucoup de bouger et s'activer, mais c'est justement ce qui la tire vers le bas.
Je décris juste, en espérant que cela puisse t'aider, mais je ne saurais faire de mon amie une généralité !
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Ce que tu décris est vraiment terrible ... à mon avis, un travail avec un psy devrait t'aider à y voir plus clair. Peut-être peux-tu déjà essayer de mettre par écrit tout ce qui touche à ton problème : quand cela a-t-il démarré, les circonstances, avec des dates pour pouvoir essayer de comprendre si quelque chose, dans ta vie, a changé à ce moment-là, même un détail apparemment anodin ... j'ai entendu un témoignage radiophonique sur un problème un peu semblable (perte de la voix du jour au lendemain) et le psy, au bout de 5-6 mois, a trouvé ce qui avait déclenché le truc : une réflexion amère d'une collègue qui avait touché une corde sensible et provoqué ce mutisme inconscient. Prends les devants avec ton chef, si tu as des rapports corrects avec lui, pour lui expliquer pour le DNB : il devrait pouvoir te rassurer au moins sur ce point et te faire surveiller une autre matière. Courage et consulte sans attendre !
- EloahExpert spécialisé
Ce que tu décris ressemble plus à de l'angoisse qu'à de la phobie mais cela n'en reste pas moins douloureux pour toi. En effet, je pense que tu devrais en parler à ton médecin traitant puis consulter un psychiatre. Pour info, s'il s'agit tout de même d'une phobie, seules les thérapies comportementales sont efficaces : pour s'en sortir, il s'agit de "re-programmer" le cerveau en se confrontant x fois à sa peur, pas du tout de raconter sa vie ou de fouiller dans son passé.
Concernant la dictée du brevet, peux-tu t'en ouvrir à tes collègues de Lettres, sans forcément entrer dans les détails ? Vous êtes peut-être plus nombreux qu'il n'y aura de salle d'examens, de ce fait tes collègues pourraient accepter de prendre en charge la dictée.
Courage !
Concernant la dictée du brevet, peux-tu t'en ouvrir à tes collègues de Lettres, sans forcément entrer dans les détails ? Vous êtes peut-être plus nombreux qu'il n'y aura de salle d'examens, de ce fait tes collègues pourraient accepter de prendre en charge la dictée.
Courage !
- MarimekkoNiveau 6
J'abonde dans le sens de mes collègues, consulter un spécialiste pour avoir un avis médical a l'air plus que recommandé dans ton cas.
En revanche, j'avoue ne pas comprendre pourquoi tu ne pourrais pas en toucher deux mots à ton principal (bon après, je ne connais pas les relations que vous entretenez tous les deux, mais dans l'hypothèse où elles sont "cordiales", ça pourrait ne pas être une mauvaise idée, ne serait-ce que pour l'organisation du dnb)
Bon courage en tout cas !
En revanche, j'avoue ne pas comprendre pourquoi tu ne pourrais pas en toucher deux mots à ton principal (bon après, je ne connais pas les relations que vous entretenez tous les deux, mais dans l'hypothèse où elles sont "cordiales", ça pourrait ne pas être une mauvaise idée, ne serait-ce que pour l'organisation du dnb)
Bon courage en tout cas !
- VerduretteModérateur
Je rejoins totalement les avis de mes VDD. J'ai fait moi-même une aphonie psychogène de plus d'un an, et j'ai constaté les bienfaits de la thérapie comportementale et aussi de l'hypnose si on n'arrive pas à trouver consciemment l'origine du problème.
Je pense aussi que c'est bien d'en parler pour gérer les épreuves du DNB. Le seul souci, c'est que bon nombre de gens qui seraient prêts à faire des concessions pour des problèmes physiques tiquent quand on leur annonce des problèmes d'ordre psychologique. Donc y aller avec prudence.
Je pense aussi que c'est bien d'en parler pour gérer les épreuves du DNB. Le seul souci, c'est que bon nombre de gens qui seraient prêts à faire des concessions pour des problèmes physiques tiquent quand on leur annonce des problèmes d'ordre psychologique. Donc y aller avec prudence.
- roxanneOracle
Ou alors si c'est trop dur, le jour du brevet, tu es aphone. Mais bon, ça ne règle pas le problème de fond.
- michkaNiveau 1
Je vous remercie beaucoup pour toutes vos réponses et votre soutien. En parler au chef... ? Je m'y étais préparée, on a de très bons rapports, je pense même qu'il a une bonne estime de moi (il est à fond dans le projet théâtre que je mène en ce moment et me soutiens à 100%). Bref, je sens que, à ses yeux, je suis une prof investie, qui adore son métier, et j'avoue que j'ai peur d'écorner cette image plutôt positive qu'il a de moi. De plus, j'ai le sentiment que, comme cela a été dit, les problème psychologiques font peur, surtout dans l'enseignement... C'est une personne humaine et je pense qu'il m'affecterait à un autre poste de surveillance sans problème. Mais pour moi, avouer cette angoisse reviendrait à avouer mon incompétence professionnelle. Je suis reconnaissante à certains ici qui veulent me rassurer en m'expliquant que cela ne remet pas en cause mes compétences, mais, de manière pragmatique, je crois que ne pas pouvoir lire un texte aux élèves quand on est prof de français (et que notre mission est justement de TRANSMETTRE l'amour de lire) relève de l'incompétence. Malheureusement, c'est ainsi... C'est une incompétence psychologique, ou appelons cela comme on veut... Bref je suis au bout du rouleau. Je crois que j'ai besoin de changement, en fait...
- IphigénieProphète
Il me semble que ce qui se passe, c'est que ton cerveau a créé une mauvaise connexion entre le moment de la lecture (moment de théâtralité) et ton angoisse, qui trahit sans doute un manque de confiance en soi (lié au perfectionnisme d'ailleurs), pour des raisons qu'il te faut identifier, et malgré ton amour du métier. Tu a une peur phobique (panique) de ne pas être à la hauteur qui se porte sur cet instant-là. Ça ressemble un peu à une sorte de panique agoraphobique, qui n'a rien à voir avec la peur de la foule comme on le dit parfois. Les conseils des autres sont très bons.
- MarimekkoNiveau 6
michka a écrit:Je vous remercie beaucoup pour toutes vos réponses et votre soutien. En parler au chef... ? Je m'y étais préparée, on a de très bons rapports, je pense même qu'il a une bonne estime de moi (il est à fond dans le projet théâtre que je mène en ce moment et me soutiens à 100%). Bref, je sens que, à ses yeux, je suis une prof investie, qui adore son métier, et j'avoue que j'ai peur d'écorner cette image plutôt positive qu'il a de moi. De plus, j'ai le sentiment que, comme cela a été dit, les problème psychologiques font peur, surtout dans l'enseignement... C'est une personne humaine et je pense qu'il m'affecterait à un autre poste de surveillance sans problème. Mais pour moi, avouer cette angoisse reviendrait à avouer mon incompétence professionnelle. Je suis reconnaissante à certains ici qui veulent me rassurer en m'expliquant que cela ne remet pas en cause mes compétences, mais, de manière pragmatique, je crois que ne pas pouvoir lire un texte aux élèves quand on est prof de français (et que notre mission est justement de TRANSMETTRE l'amour de lire) relève de l'incompétence. Malheureusement, c'est ainsi... C'est une incompétence psychologique, ou appelons cela comme on veut... Bref je suis au bout du rouleau. Je crois que j'ai besoin de changement, en fait...
Avoir une phobie ou un blocage n'est pas signe d'une incompétence... tout le monde a des problèmes et les reconnaître (mais aussi en parler aux personnes concernées) c'est le premier pas vers la guérison. Aviser le chef que tu ne te sens pas d'exercer une des tâches que l'on te confiera, c'est faire preuve de professionnalisme et il t'en saura gré, cela t'enlèvera en plus, un poids en moins sur les épaules.
(d'ailleurs, même s'il est embêtant pour un professeur de lettres de ne pas pouvoir lire devant ses élèves, je ne pense pas que ce soit le coeur du métier ni même l'une des tâches essentielles pour l'amour de la lecture, on peut le transmettre sans forcément lire devant ses élèves. De ce que tu racontes, tu as l'air d'être une professeure investie, qui a le souci de toujours bien faire, et, je pense que c'est l'essentiel pour pouvoir faire progresser ses élèves)
Je renouvelle mes encouragements
- michkaNiveau 1
Merci beaucoup de vos messages bienveillants. Je vais déjà essayer d'en parler aux collègues de lettres. Il faudra certainement que j'en parle à mon chef également. J'attends aussi l'avis de la psychologue.
- michkaNiveau 1
Iphigénie a écrit:Il me semble que ce qui se passe, c'est que ton cerveau a créé une mauvaise connexion entre le moment de la lecture (moment de théâtralité) et ton angoisse, qui trahit sans doute un manque de confiance en soi (lié au perfectionnisme d'ailleurs), pour des raisons qu'il te faut identifier, et malgré ton amour du métier. Tu a une peur phobique (panique) de ne pas être à la hauteur qui se porte sur cet instant-là. Ça ressemble un peu à une sorte de panique agoraphobique, qui n'a rien à voir avec la peur de la foule comme on le dit parfois. Les conseils des autres sont très bons.
C'est exactement cela. Je pense également que cela relève de la phobie. J'ai pourtant toujours été très à l'aise avec la lecture en public, c'est même quelque chose que je recherchais auparavant... Mais une phobie est toujours irrationnelle.
- EloahExpert spécialisé
J'ai re-pensé à ton post et ce que tu décris peut aussi être une forme d'attaque de panique. Je me permets de te conseiller le livre de Christophe André sur les peurs et phobies : moi qui suis maman d'une enfant phobique (au point d'être descolarisée), la lecture de ce livre m'a grandement aidée et éclairée. Sache, surtout, qu'on peut en guérir !
Non, il s'agit juste d'admettre que nous sommes humains donc fallibles. Nous avons tous peur de quelque chose (ton CDE aussi certainement!), il n'y a ni gêne ni honte à avoir. Tu sais, dans une autre vie j'ai été prof de Lettres comme toi et même si je n'ai pas de phobie, lors des premières années j'étais stressée de bafouiller en lisant pour mes élèves parce que je parle naturellement trop vite. Il m'a fallu deux ou trois ans pour prendre confiance et être capable de le faire en y prenant plaisir. Je pense, j'espère, ne pas avoir été pour autant une mauvaise prof pour mes élèves.
C'est exactement cela : le cerveau établit un lien erroné entre deux événements, c'est pour cela qu'hier je parlais de "reprogrammer le cerveau".
michka a écrit:je sens que, à ses yeux, je suis une prof investie, qui adore son métier, et j'avoue que j'ai peur d'écorner cette image plutôt positive qu'il a de moi.
Non, il s'agit juste d'admettre que nous sommes humains donc fallibles. Nous avons tous peur de quelque chose (ton CDE aussi certainement!), il n'y a ni gêne ni honte à avoir. Tu sais, dans une autre vie j'ai été prof de Lettres comme toi et même si je n'ai pas de phobie, lors des premières années j'étais stressée de bafouiller en lisant pour mes élèves parce que je parle naturellement trop vite. Il m'a fallu deux ou trois ans pour prendre confiance et être capable de le faire en y prenant plaisir. Je pense, j'espère, ne pas avoir été pour autant une mauvaise prof pour mes élèves.
Iphigénie a écrit:Il me semble que ce qui se passe, c'est que ton cerveau a créé une mauvaise connexion entre le moment de la lecture (moment de théâtralité) et ton angoisse, qui trahit sans doute un manque de confiance en soi (lié au perfectionnisme d'ailleurs), pour des raisons qu'il te faut identifier, et malgré ton amour du métier. Tu a une peur phobique (panique) de ne pas être à la hauteur qui se porte sur cet instant-là. Ça ressemble un peu à une sorte de panique agoraphobique, qui n'a rien à voir avec la peur de la foule comme on le dit parfois. Les conseils des autres sont très bons.
C'est exactement cela : le cerveau établit un lien erroné entre deux événements, c'est pour cela qu'hier je parlais de "reprogrammer le cerveau".
- ipomeeGuide spirituel
Cependant, à ta place, je m'abstiendrais d'en parler au travail. Ça pourrait se retourner contre toi ou être déformé. Tout le monde n'est pas bienveillant.
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