- MaminoHabitué du forum
Mal-être des enseignants : « La profession a besoin de retrouver un sens collectif »
http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2017/09/04/mal-etre-des-enseignants-la-profession-a-besoin-de-retrouver-un-sens-collectif_5180645_3224.html
http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2017/09/04/mal-etre-des-enseignants-la-profession-a-besoin-de-retrouver-un-sens-collectif_5180645_3224.html
Le malaise des enseignants est-il un phénomène nouveau ?
Françoise Lantheaume : l’enseignement est un métier difficile, « impossible », disait même Freud à son époque. Enseigner est un métier de relation à autrui, or, quand on travaille avec de l’humain, il y a de l’imprévisibilité, de l’inattendu. Une absence de contrôle qui crée quasiment toujours de la frustration.
Ce que l’on observe de façon évidente, c’est que la souffrance a dépassé le cadre personnel. Elle n’est pas seulement un problème de la psyché individuelle, mais surtout un élément lié à l’environnement de travail lui-même.
Qu’est-ce qui a changé dans cet environnement de travail ?
Tous les enseignants que nous interrogeons, peu importe le milieu dans lequel ils évoluent, nous décrivent ce sentiment que leur métier leur échappe de plus en plus. Ils sont bringuebalés par des politiques publiques oscillantes, qui demandent sans cesse de nouvelles pratiques et compétences pour lesquelles les enseignants ne sont pas formés.
Toute la profession est prise en étau dans un double discours contradictoire. D’un côté, une exigence de performances, des résultats qu’on évalue sans cesse. D’un autre côté, un souhait de bienveillance, d’être à l’écoute de chacun, de s’adapter aux élèves et à leur rythme pour éviter tout échec scolaire.
Ce ne sont évidemment pas les mêmes gestes professionnels pour chacune des deux stratégies. Les enseignants sont donc, de manière individuelle, obligés en permanence d’arbitrer. C’est de cette solitude que peut naître notamment la souffrance.
Concrètement, comment cela se traduit-il ?
Avant, les enseignants voyaient les élèves en classe, où on leur demandait d’exercer leur matière et de livrer un apprentissage. Or, depuis trente ans, il y a une intensification du travail, qui s’accompagne d’une diversification importante des tâches.
Il ne s’agit plus seulement de faire des apprentissages, mais de comprendre les modalités d’apprentissage de l’élève, de s’y adapter, de se fondre dans un milieu social, de mener un projet éducatif, de trouver des partenaires extérieurs pour le mener à bien… Le tout sans reconnaissance, tant de la part de l’institution scolaire que de la société.
Les enseignants qui réussissent le font au prix d’un engagement personnel énorme. Aujourd’hui, il faut travailler avec ses tripes : un bon cours préparé ne suffit pas pour une bonne leçon. Intéresser les élèves nécessite un surengagement. Le sentiment d’incertitude au quotidien face aux élèves pour intéresser à « l’objet apprentissage » est quelque chose de nouveau.
- Thalia de GMédiateur
Peux-tu éditer et "quoter" l'extrait pur une meilleure lisibilité ? Merci d'avance.
https://www.neoprofs.org/t113204-1001-conseils-pour-bien-poster-sur-neo
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- pseudo-intelloSage
"des politiques publiques oscillantes, qui demandent sans cesse de nouvelles pratiques et compétences pour lesquelles les enseignants ne sont pas formés"
Encore une fois, nous ne sommes "pas formés". Certes, mais nous ne voulons pas non plus nous former pour, parce qu'avant d'y être formés ou pas, le problème de ces politiques publiques oscillantes et de ces compétences et de ces tâches multipliées, c'est qu'elles sont d'une profonde débilité.
Encore une fois, nous ne sommes "pas formés". Certes, mais nous ne voulons pas non plus nous former pour, parce qu'avant d'y être formés ou pas, le problème de ces politiques publiques oscillantes et de ces compétences et de ces tâches multipliées, c'est qu'elles sont d'une profonde débilité.
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- ElevenNeoprof expérimenté
Ne pas lire certains commentaires en dessous de l'article ....
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2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- Pierre-HenriHabitué du forum
Oui, présenter la "formation" comme panacée... Et puis, zut, est-ce qu'on peut être formé à se faire insulter, formé à voir des chaises voler dans la salle, formé à être sous-payé, formé à voir son travail continuellement dénigré dans les médias, formé à prendre en charge des élèves souffrant de troubles psychiatriques graves sans aide ni moyens, formé à appliquer des textes officiels incompréhensibles, formé à la destruction de son métier ?
De plus, le corollaire implicite est que les professeurs qui n'y arrivent pas sont ceux qui refusent de se former -- qui sont trop paresseux ou trop réactionnaires pour évoluer.
Bon, le reste de l'article est très bien, je pinaille sur un point de détail, je le sais, mais ce culte de la formation, considérée comme la solution magique à tous les problèmes, c'est usant, et aussi une bonne part du problème.
De plus, le corollaire implicite est que les professeurs qui n'y arrivent pas sont ceux qui refusent de se former -- qui sont trop paresseux ou trop réactionnaires pour évoluer.
Bon, le reste de l'article est très bien, je pinaille sur un point de détail, je le sais, mais ce culte de la formation, considérée comme la solution magique à tous les problèmes, c'est usant, et aussi une bonne part du problème.
- ZagaraGuide spirituel
D'ailleurs l'article se contredit, puisqu'à la fin on apprend que les enseignants les plus heureux sont ceux qui "avaient su développer une certaine distance avec les injonctions", manière compassée de dire "ceux qui disent à la hiérarchie et à l'institution d'aller se faire voir et font leurs cours comme ils l'entendent".pseudo-intello a écrit:"des politiques publiques oscillantes, qui demandent sans cesse de nouvelles pratiques et compétences pour lesquelles les enseignants ne sont pas formés"
Encore une fois, nous ne sommes "pas formés". Certes, mais nous ne voulons pas non plus nous former pour, parce qu'avant d'y être formés ou pas, le problème de ces politiques publiques oscillantes et de ces compétences et de ces tâches multipliées, c'est qu'elles sont d'une profonde débilité.
Vouloir se former chaque année pour une nouvelle réforme qui contredit la précédente serait donc une voie plus sinueuse vers le bonheur que d'envoyer les réformistes paître. Quelle surprise.
Ce que je déteste avec le rabâchage autour de la formation, c'est que ça sous-entend que les enseignants sont des incompétents. Alors que ce sont des professionnels et des praticiens qui savent certainement mieux comment faire classe, à leur sauce, que le random formateur qu'ils verront 6h.
- Philomène87Grand sage
Eleven a écrit:Ne pas lire certains commentaires en dessous de l'article ....
"Google vous remplace largement"
Encore faut-il savoir l'utiliser.
- EsméraldaGrand sage
Article pas complètement inintéressant si ce n'est pour ce leitmotiv de l'absence de formation. Les dernières journées de formation auxquelles j'avais été conviée ( pour la mise en oeuvre la réforme...) m'avaient à chaque fois bien déprimé sans m'apprendre grand chose.
- Dame JouanneÉrudit
C'est exactement ça! Ce genre de propos rabâché sans cesse sous-entend que nous n'y arrivons pas parce que nous sommes incompétents! Et donc pourquoi nous écouter pour bâtir les réformes ?Zagara a écrit:
Ce que je déteste avec le rabâchage autour de la formation, c'est que ça sous-entend que les enseignants sont des incompétents. Alors que ce sont des professionnels et des praticiens qui savent certainement mieux comment faire classe, à leur sauce, que le random formateur qu'ils verront 6h.
Et quand aux formations actuelles, personne ne semble les remette en cause mais juste déplorer leur nombre insuffisant! Or, pour quelques unes d'intéressantes combien d'entre elles sont des pertes de temps où on collecte une ou deux idées intéressantes pour beaucoup de blabla.
La dernière que j'ai suivie, sur la classe inversée, m'a particulièrement déçue : des listes de sites, de logiciels et à nous de construire notre séquence ex nihilo! Pas d'exemples concrets, pas de présentations de ce que les formatrices faisaient elles-même dans leurs classes. Elles n'ont pas écouté nos demandes et ont simplement dévidé leur programme de formation... Au final une grande perte de temps et le sentiment de devoir essentiellement se dépatouiller tous seuls...
- acsyleNiveau 10
Eleven a écrit:Ne pas lire certains commentaires en dessous de l'article ....
J'espère que le mec qui se prétend inspecteur est un gros troll.
- Alegato.Niveau 7
C'est clair que ça fait peur quand on lit le commentaire.acsyle a écrit:Eleven a écrit:Ne pas lire certains commentaires en dessous de l'article ....
J'espère que le mec qui se prétend inspecteur est un gros troll.
- Philomène87Grand sage
Quand je me sens bête et nulle, je m'amuse à lire les commentaires beaufesques du Monde ou du Figaro, ça guérit vachement.
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