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- lignebleueNiveau 3
Bonjour je me joins à la liste des enseignants qui souhaitent voir autre chose.
J'ai moins de cinq ans dans l'enseignement et je ne le vis pas bien malgré des bons moments avec certaines classes, le contact avec les adolescents n'est pas chose aisée pour moi.
Il y a aussi le déracinement et la solitude liés à la mutation que je vis très mal.
Je croyais et pensais que j'étais capable de le faire, que c'était un métier dans lequel je pourrais m'épanouir, mais je me suis trompé, et les conditions que j'ai eu pour mon stage ont sans doute contribué à mon idéalisation du métier (j'avais de très bonnes conditions et j'ai vécu l'une des meilleures expériences professionnelles de ma vie, c'était un vrai cercle vertueux et je serai même allé travaillé en rampant mais je constate qu'il est bien difficile que cela se reproduise avant plusieurs années dans la machine EN.).
Je pense que je ne suis pas fait pour être enseignant car même quand j'ai de bon moments avec des classes et des élèves j'ai du mal à garder ça en tête et voit beaucoup les aspects négatifs. Je pense très souvent à comment vont se passer les choses même quand je ne suis pas au travail, j'appréhende et j'anticipe en pensant que les choses vont mal se passer. Ce qui fait je suis assez anxieux et stressé veut tout contrôler et me heurte facilement et que ça se passe bien ce qui forcément se ressent. Et m'épuise.
Je trouve les difficultés du métier trop difficiles pour que je puisse les gérer objectivement et en prenant du recul dessus. Il faut énormément de patience, de self-control et de conviction pour faire front et gérer des groupes d'adolescents, être juste, avoir une échelle... Ce métier reste néanmoins le plus beau au monde quand on a des moments de relation éducative positifs avec ses élèves. Mais la part de conflit et de rapport de force est bien trop grande et très coûteuse en énergie.
Le pire de tout reste sans doute l'autorité, la réputation, la gestion de classe et les problèmes de discipline, les "défis" des élèves envers ma figure de prof, envers l'adulte. Ca va quand il y a du respect mais dès qu'il y a des tensions, règles à faire respecter, insolence, provocations que les élèves ne me prennent pas au sérieux etc à gérer je deviens vite irrité émotif et inquiet surtout quand les choses ne marchent pas ou que je me fais bordéliser...D'ailleurs je trouve que le collège est d'une difficulté très élevée. Et je me dis que je me suis trompé de voie quand ce genre de problèmes s'accumule et me fait tomber dans l'autoritarisme et des rapports tendus avec mes élèves, ce qui je vis comme un constat d'échec (trop gentil, trop sévère, pas d'échelle, trop interventionniste, pas assez, injuste...).
C'est donc un cercle vicieux car il est très dur de trouver la motivation et l'envie dans ces conditions, je pense même à démissionner pour faire refaire les saisons ou autres même si j'approche la trentaine. C'est assez délicat, et j'ai déjà dû être arrêté car j'étais épuisé par une année difficile de t1 post mutation.
J'attaque la rentrée dans un nouvel établissement, qui sait, peut-être que la mayonnaise va prendre même si j'appréhende déjà beaucoup (beaucoup trop même)...mais je sens au fond de moi que je ne pourrai pas continuer dans cette voie sur le long terme et ai le sentiment d'être coincé. Vu que je ne vis pas bien les difficultés de début de carrière que je rencontre, que j'ai toujours peur de mal faire, et m'irrite facilement...ben je finis par me mettre la pression me dire que je ne suis pas fait pour ce métier et me dit souvent que je ne suis pas compétent, que ce n'est pas pour moi. Ce qui a en plus le don de me pomper de l'énergie avant même que ça commence.
La situation est assez délicate, j'avais besoin d'extérioriser un peu.
La démission est irrévocable mais là j'ai du mal à voir autre chose puis la rentrée approche, qu'en pensez-vous? Contacter le syndicat? J'ai entendu parler des conseillers de mobilité de carrière ou de bilan de compétences au rectorat mais j'ai cru comprendre que ce n'était pas trop ça.
J'ai moins de cinq ans dans l'enseignement et je ne le vis pas bien malgré des bons moments avec certaines classes, le contact avec les adolescents n'est pas chose aisée pour moi.
Il y a aussi le déracinement et la solitude liés à la mutation que je vis très mal.
Je croyais et pensais que j'étais capable de le faire, que c'était un métier dans lequel je pourrais m'épanouir, mais je me suis trompé, et les conditions que j'ai eu pour mon stage ont sans doute contribué à mon idéalisation du métier (j'avais de très bonnes conditions et j'ai vécu l'une des meilleures expériences professionnelles de ma vie, c'était un vrai cercle vertueux et je serai même allé travaillé en rampant mais je constate qu'il est bien difficile que cela se reproduise avant plusieurs années dans la machine EN.).
Je pense que je ne suis pas fait pour être enseignant car même quand j'ai de bon moments avec des classes et des élèves j'ai du mal à garder ça en tête et voit beaucoup les aspects négatifs. Je pense très souvent à comment vont se passer les choses même quand je ne suis pas au travail, j'appréhende et j'anticipe en pensant que les choses vont mal se passer. Ce qui fait je suis assez anxieux et stressé veut tout contrôler et me heurte facilement et que ça se passe bien ce qui forcément se ressent. Et m'épuise.
Je trouve les difficultés du métier trop difficiles pour que je puisse les gérer objectivement et en prenant du recul dessus. Il faut énormément de patience, de self-control et de conviction pour faire front et gérer des groupes d'adolescents, être juste, avoir une échelle... Ce métier reste néanmoins le plus beau au monde quand on a des moments de relation éducative positifs avec ses élèves. Mais la part de conflit et de rapport de force est bien trop grande et très coûteuse en énergie.
Le pire de tout reste sans doute l'autorité, la réputation, la gestion de classe et les problèmes de discipline, les "défis" des élèves envers ma figure de prof, envers l'adulte. Ca va quand il y a du respect mais dès qu'il y a des tensions, règles à faire respecter, insolence, provocations que les élèves ne me prennent pas au sérieux etc à gérer je deviens vite irrité émotif et inquiet surtout quand les choses ne marchent pas ou que je me fais bordéliser...D'ailleurs je trouve que le collège est d'une difficulté très élevée. Et je me dis que je me suis trompé de voie quand ce genre de problèmes s'accumule et me fait tomber dans l'autoritarisme et des rapports tendus avec mes élèves, ce qui je vis comme un constat d'échec (trop gentil, trop sévère, pas d'échelle, trop interventionniste, pas assez, injuste...).
C'est donc un cercle vicieux car il est très dur de trouver la motivation et l'envie dans ces conditions, je pense même à démissionner pour faire refaire les saisons ou autres même si j'approche la trentaine. C'est assez délicat, et j'ai déjà dû être arrêté car j'étais épuisé par une année difficile de t1 post mutation.
J'attaque la rentrée dans un nouvel établissement, qui sait, peut-être que la mayonnaise va prendre même si j'appréhende déjà beaucoup (beaucoup trop même)...mais je sens au fond de moi que je ne pourrai pas continuer dans cette voie sur le long terme et ai le sentiment d'être coincé. Vu que je ne vis pas bien les difficultés de début de carrière que je rencontre, que j'ai toujours peur de mal faire, et m'irrite facilement...ben je finis par me mettre la pression me dire que je ne suis pas fait pour ce métier et me dit souvent que je ne suis pas compétent, que ce n'est pas pour moi. Ce qui a en plus le don de me pomper de l'énergie avant même que ça commence.
La situation est assez délicate, j'avais besoin d'extérioriser un peu.
La démission est irrévocable mais là j'ai du mal à voir autre chose puis la rentrée approche, qu'en pensez-vous? Contacter le syndicat? J'ai entendu parler des conseillers de mobilité de carrière ou de bilan de compétences au rectorat mais j'ai cru comprendre que ce n'était pas trop ça.
- Kan-gourouFidèle du forum
Bonjour lignebleue,
Ce que tu vis, je crois qu'on peut affirmer que tout le monde l'a déjà vécu au moins une fois, surtout en début de carrière. Les premières années sont difficiles et celle-ci, avec la réforme, l'était encore plus. Des difficultés avec certaines classes, on en a à tout moment de sa carrière. Ce qui est bien, c'est que ça nous apprend à chaque fois comment mieux gérer le prochain problème. Petit à petit, on apprend à se connaître, à savoir ce que l'on tolère ou non, et comment réagir. Cela prend du temps. En lisant Néo, tu trouveras de nombreux fils où tu te reconnaîtras. Tu trouveras aussi des conseils et des solutions pour améliorer ton quotidien. Et si vraiment cela ne suffit pas, tu trouveras aussi des fils sur la reconversion. Tu es encore jeune, ta voie n'est pas encore toute tracée. A ta place, je me laisserais encore un an de réflexion, en me renseignant sur les métiers qui m'intéresseraient si je devais quitter celui-ci.
Ce que tu vis, je crois qu'on peut affirmer que tout le monde l'a déjà vécu au moins une fois, surtout en début de carrière. Les premières années sont difficiles et celle-ci, avec la réforme, l'était encore plus. Des difficultés avec certaines classes, on en a à tout moment de sa carrière. Ce qui est bien, c'est que ça nous apprend à chaque fois comment mieux gérer le prochain problème. Petit à petit, on apprend à se connaître, à savoir ce que l'on tolère ou non, et comment réagir. Cela prend du temps. En lisant Néo, tu trouveras de nombreux fils où tu te reconnaîtras. Tu trouveras aussi des conseils et des solutions pour améliorer ton quotidien. Et si vraiment cela ne suffit pas, tu trouveras aussi des fils sur la reconversion. Tu es encore jeune, ta voie n'est pas encore toute tracée. A ta place, je me laisserais encore un an de réflexion, en me renseignant sur les métiers qui m'intéresseraient si je devais quitter celui-ci.
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Travaux en cours...
- Lord StevenExpert
Il n'y a pas grand conseil à vous donner. Si vous avez aimé votre stage, capitalisez les points jusqu'à pouvoir demander un établissement qui vous convient. Pour vous rassurer, beaucoup d'entre nous ont connu des débuts.... difficiles.... surtout lorsque l'on tentait d'appliquer les conseils IUFM ou ESPE.... donc vous voyez, nous avons survécu même si bien sûr sur le coup c'est hard. Trouvez vous peut être des derivatifs qui vident la tête si ce n'est pas le cas et tenez bon!!!!
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- lignebleueNiveau 3
Merci Kan-Gourou et Lord Steven. Effectivement je me reconnais dans plusieurs histoires. Oui je suis jeune mais j'approche la trentaine. Et le souci c'est que j'ai déjà connu d'aller travailler la boule au ventre à reculons. J'ai même connu le burn-out, l'écoeurement et l'épuisement complet. Je me dis même maintenant que je me suis trompé de voie et que je ne suis pas fait pour ce métier.
Les dérivatifs on les oublie vite à 800 km de chez soi.
Et repenser à mes futurs cours dans le nouveau bahut même si je n'y suis pas encore et que je ne sais pas comment ça va se passer...ça me fait pareil. Je me demande si je vais tenir et pense souvent à l'année à venir j'ai du mal à déconnecter du boulot, décompresser quand je n'y suis pas.
Voilà pourquoi je pense à me réorienter et me dis que je ne suis pas fait pour ce métier malgré une super année de stage. J'ai peur de ne pas être à l'aise devant mon public, de commencer à perdre le contrôle et mal faire mon travail, ne pas satisfaire mes élèves et qu'ensuite la relation éducative et humaine se dégrade (car je prends beaucoup à coeur aussi) et se détériore et que ça soit à nouveau la cercle vicieux et que je tombe dans l'autoritarisme (trop punir) et l'irritabilité jusqu'à l'écœurement et l'épuisement, le mal-être et la perte totale d'estime et de confiance en moi. Ca ne rendrait service à personne.
Et quand on a horreur du conflit et de la confrontation, que l'on perd trop facilement son sang-froid ou laisse couler, je pense que c'est incompatible avec l'exercice de ce métier même si on essaye de faire autorité, de montrer sa présence, de s'imposer et s'affirmer. C'est certainement le plus dur à gérer pour moi, cette gentillesse que je porte sur moi et que les élèves perçoivent évidemment comme une faiblesse et se sentent vite en terrain conquis avec moi voilà pourquoi je pense me faire souvent déborder. Jusqu'où et surtout combien de temps je peux forcer le trait et tenir? Etre ferme ou méchant ou sévère alors qu'on est de nature assez douce et calme c'est se faire très (trop) violence et sur le long terme ça rend les choses difficiles. Qui plus est quand on prend beaucoup les choses à coeur puisque les élèves aiment tester en permanence et sentent qu'il y a matière à déstabiliser. C'est triste et dommage mais c'est comme ça je le ressens. Puis il y a également le coeur de notre métier les objectifs d'apprentissage au milieu, arriver à transmettre des choses, des contenus, des compétences. Le pire c'est quand je vois les anciens rodés pour qui le costume du prof est comme une seconde nature chez eux, comme s'ils "respiraient" prof et moi à côté en proie à tous ces doutes...
Évidemment beaucoup de proches me conseillent de ne pas abandonner comme ça, que c'est tôt. Mais je ne souhaite pas m'obstiner dans une situation de souffrance. Il faut vraiment que j'aille puiser au fond de moi pour l'année à venir, que je crois en moi et que je trouve la force et les ressources pour vivre une bonne année même si des choses ne vont pas marcher. C'est dur, mais je dois me convaincre et trouver la confiance même si ça me semble une montagne infranchissable et que je ne me projette plus. Je sais pas où je vais aller les chercher mais il faut vraiment que je les trouve, au moins jusqu'à trouver même un CDD en saison dans le privé.
Les dérivatifs on les oublie vite à 800 km de chez soi.
Et repenser à mes futurs cours dans le nouveau bahut même si je n'y suis pas encore et que je ne sais pas comment ça va se passer...ça me fait pareil. Je me demande si je vais tenir et pense souvent à l'année à venir j'ai du mal à déconnecter du boulot, décompresser quand je n'y suis pas.
Voilà pourquoi je pense à me réorienter et me dis que je ne suis pas fait pour ce métier malgré une super année de stage. J'ai peur de ne pas être à l'aise devant mon public, de commencer à perdre le contrôle et mal faire mon travail, ne pas satisfaire mes élèves et qu'ensuite la relation éducative et humaine se dégrade (car je prends beaucoup à coeur aussi) et se détériore et que ça soit à nouveau la cercle vicieux et que je tombe dans l'autoritarisme (trop punir) et l'irritabilité jusqu'à l'écœurement et l'épuisement, le mal-être et la perte totale d'estime et de confiance en moi. Ca ne rendrait service à personne.
Et quand on a horreur du conflit et de la confrontation, que l'on perd trop facilement son sang-froid ou laisse couler, je pense que c'est incompatible avec l'exercice de ce métier même si on essaye de faire autorité, de montrer sa présence, de s'imposer et s'affirmer. C'est certainement le plus dur à gérer pour moi, cette gentillesse que je porte sur moi et que les élèves perçoivent évidemment comme une faiblesse et se sentent vite en terrain conquis avec moi voilà pourquoi je pense me faire souvent déborder. Jusqu'où et surtout combien de temps je peux forcer le trait et tenir? Etre ferme ou méchant ou sévère alors qu'on est de nature assez douce et calme c'est se faire très (trop) violence et sur le long terme ça rend les choses difficiles. Qui plus est quand on prend beaucoup les choses à coeur puisque les élèves aiment tester en permanence et sentent qu'il y a matière à déstabiliser. C'est triste et dommage mais c'est comme ça je le ressens. Puis il y a également le coeur de notre métier les objectifs d'apprentissage au milieu, arriver à transmettre des choses, des contenus, des compétences. Le pire c'est quand je vois les anciens rodés pour qui le costume du prof est comme une seconde nature chez eux, comme s'ils "respiraient" prof et moi à côté en proie à tous ces doutes...
Évidemment beaucoup de proches me conseillent de ne pas abandonner comme ça, que c'est tôt. Mais je ne souhaite pas m'obstiner dans une situation de souffrance. Il faut vraiment que j'aille puiser au fond de moi pour l'année à venir, que je crois en moi et que je trouve la force et les ressources pour vivre une bonne année même si des choses ne vont pas marcher. C'est dur, mais je dois me convaincre et trouver la confiance même si ça me semble une montagne infranchissable et que je ne me projette plus. Je sais pas où je vais aller les chercher mais il faut vraiment que je les trouve, au moins jusqu'à trouver même un CDD en saison dans le privé.
- SonrisaNiveau 5
Je pense que tu devrais songer à demander une dispo pour convenances personnelles afin de prendre du recul.
C'est ce qui m'a vraiment permis de faire le point (et de souffler) et de confirmer mon réel souhait/besoin de reconversion.
C'est ce qui m'a vraiment permis de faire le point (et de souffler) et de confirmer mon réel souhait/besoin de reconversion.
- lignebleueNiveau 3
Merci Sonrisa. Je ne sais pas si on te la donne comme ça, et si ça prend du temps pour l'obtenir. Je me suis déjà arrêté quelques mois où j'ai pu souffler et me ressourcer, j'aimerais y arriver et ne pas me réarrêter à nouveau, au moins pour cette année. Le temps passe vite...
Le plus dur c'est de créer un cadre...c'est le minimum mais aussi le plus dur.
Beaucoup se joue au début mais l'un de mes soucis se situe au niveau du décalage entre mon seuil de tolérance (très très bas), et ma posture d'autorité et d'affirmation (peu assuré, je suis très loin d'avoir une personnalité "dragon", donc je ne peux pas jouer ce rôle bien longtemps, et quand tu n'es pas un dragon, c'est se faire violence que d'affronter la classe quand il faut rappeler une règle au moment où par exemple la classe t'échappe).
Ce qu'il me faut c'est du self-control, de la conviction pour ne pas me laisser submerger quand les tensions surviennent et qu'il faut sanctionner sans faire trop rentrer en jeu l'affect et en gardant une solidité devant le groupe. Pour créer un cadre sécurisant, et ne pas infantiliser les élèves, être cohérent. J'aimerais que les situations avec mes classes ne se dégradent pas, tout simplement. Mais ce qui est aussi difficile c'est la pédagogie et la didactique, j'ai vraiment l'impression d'être nul et de ne pas progresser ce qui me conforte de plus en plus dans l'idée que je ne pourrai pas continuer. J'ai l'impression qu'il faut toujours être sur le qui-vive, dans la tension, en mode "dragon" pour y arriver. Des vrais qualités de leader, de meneur et relationnelles avec les adolescents que hélas je n'ai pas ou seulement dans des situations faciles et des classes pas trop problématiques qui n'imposent pas de gros rapports de force et ne regardent pas un professeur gentil comme un extraterrestre. Je me dis que si j'étais vraiment fait pour ce métier je ne le vivrais pas aussi mal et trouverais les ressources pour être au dessus et arranger les situations qui dérapent et proposer des contenus et des cours, des activités adaptées à la demande des élèves. Et à ne pas me sentir autant mal à l'aise auprès de beaucoup d'ados et leurs comportements. Je me suis souvent senti en échec et la peur d'être débordé, d'avoir du chahut et ne pas savoir réagir devant des classes qui peuvent s'agiter est souvent là. C'est vraiment très dur d'avoir autant d'individus à gérer en temps réel. Je fais partie de ces enseignants jugés "trop gentils" ou "trop sévères" face à une classe difficile et vite catalogué, embêté et chahuté et titillé par les classes un peu difficiles, surtout dans les petits établissements où la réputation se fait vite. Je préfère donc me remettre en question et ne pas rester dans une sensation d'impuissance et une situation difficile.
Le plus dur c'est de créer un cadre...c'est le minimum mais aussi le plus dur.
Beaucoup se joue au début mais l'un de mes soucis se situe au niveau du décalage entre mon seuil de tolérance (très très bas), et ma posture d'autorité et d'affirmation (peu assuré, je suis très loin d'avoir une personnalité "dragon", donc je ne peux pas jouer ce rôle bien longtemps, et quand tu n'es pas un dragon, c'est se faire violence que d'affronter la classe quand il faut rappeler une règle au moment où par exemple la classe t'échappe).
Ce qu'il me faut c'est du self-control, de la conviction pour ne pas me laisser submerger quand les tensions surviennent et qu'il faut sanctionner sans faire trop rentrer en jeu l'affect et en gardant une solidité devant le groupe. Pour créer un cadre sécurisant, et ne pas infantiliser les élèves, être cohérent. J'aimerais que les situations avec mes classes ne se dégradent pas, tout simplement. Mais ce qui est aussi difficile c'est la pédagogie et la didactique, j'ai vraiment l'impression d'être nul et de ne pas progresser ce qui me conforte de plus en plus dans l'idée que je ne pourrai pas continuer. J'ai l'impression qu'il faut toujours être sur le qui-vive, dans la tension, en mode "dragon" pour y arriver. Des vrais qualités de leader, de meneur et relationnelles avec les adolescents que hélas je n'ai pas ou seulement dans des situations faciles et des classes pas trop problématiques qui n'imposent pas de gros rapports de force et ne regardent pas un professeur gentil comme un extraterrestre. Je me dis que si j'étais vraiment fait pour ce métier je ne le vivrais pas aussi mal et trouverais les ressources pour être au dessus et arranger les situations qui dérapent et proposer des contenus et des cours, des activités adaptées à la demande des élèves. Et à ne pas me sentir autant mal à l'aise auprès de beaucoup d'ados et leurs comportements. Je me suis souvent senti en échec et la peur d'être débordé, d'avoir du chahut et ne pas savoir réagir devant des classes qui peuvent s'agiter est souvent là. C'est vraiment très dur d'avoir autant d'individus à gérer en temps réel. Je fais partie de ces enseignants jugés "trop gentils" ou "trop sévères" face à une classe difficile et vite catalogué, embêté et chahuté et titillé par les classes un peu difficiles, surtout dans les petits établissements où la réputation se fait vite. Je préfère donc me remettre en question et ne pas rester dans une sensation d'impuissance et une situation difficile.
- SonrisaNiveau 5
Ca dépend des besoins de ton académie dans ta matière...
Moi je l'ai obtenue du premier coup. Je l'ai su une semaine après avoir donné ma lettre de demande
Moi je l'ai obtenue du premier coup. Je l'ai su une semaine après avoir donné ma lettre de demande
- lignebleueNiveau 3
Et ta disponibilité démarre longtemps après? Elle dure longtemps? Même si je préfère éviter...
- SonrisaNiveau 5
J'avais demandé en mars pour la rentrée de septembre.
Elle dure un an.
Elle dure un an.
- Karine B.Guide spirituel
lignebleue a écrit:Merci Sonrisa. Je ne sais pas si on te la donne comme ça, et si ça prend du temps pour l'obtenir. Je me suis déjà arrêté quelques mois où j'ai pu souffler et me ressourcer, j'aimerais y arriver et ne pas me réarrêter à nouveau, au moins pour cette année. Le temps passe vite...
as-tu rencontré les services DRH de ton académie ?
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Le SNES, what else ?
Stagiaire agrégée à la rentrée 2015
Blog Maison Avant / Après Mise à jour en août 2013
- lignebleueNiveau 3
Non, ils pourraient m'apporter quelque chose?
Puis j'essaie de me blinder à bien préparer la rentrée là et pas mettre les collègues du nouveau bahut en difficulté surtout que j'ai entendu dire que c'était un lycée pas mal.
Puis j'essaie de me blinder à bien préparer la rentrée là et pas mettre les collègues du nouveau bahut en difficulté surtout que j'ai entendu dire que c'était un lycée pas mal.
- Karine B.Guide spirituel
lignebleue a écrit:Non, ils pourraient m'apporter quelque chose?
Puis j'essaie de me blinder à bien préparer la rentrée là et pas mettre les collègues du nouveau bahut en difficulté surtout que j'ai entendu dire que c'était un lycée pas mal.
dans mon académie, oui :
- cela permet de faire un point sur ta situation actuelle et de balayer un peu les possibilités de reconversion
- il y a un contingent de congés formation DRH (pas grand chose, mais si ton dossier est jugé intéressant, tu peux en obtenir un)
- au final, il peut aussi y avoir un avis favorable donné pour obtenir une dispo devenue très difficile à obtenir autrement
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Le SNES, what else ?
Stagiaire agrégée à la rentrée 2015
Blog Maison Avant / Après Mise à jour en août 2013
- lignebleueNiveau 3
Merci. Des possibilités de reconversion, ça me semble difficile, je suis prof de langue et j'ai quelques expériences dans le tourisme.
Un congé formation et une disponibilité, j'imagine que ce n'est pas rémunéré. Merci pour la piste quand même, je note en tout cas.
Un congé formation et une disponibilité, j'imagine que ce n'est pas rémunéré. Merci pour la piste quand même, je note en tout cas.
- FurbyNiveau 9
Bonjour,
j'ai connu ce genre de situation il y a un peu plus d'un an, mais pas en début de carrière, au bout de presque 30 ans de métier. Et puis j'ai obtenu un poste à l'étranger : changement de cadre, de vie, j'ai presque l'impression d'avoir changé de métier !
Maintenant, les services RH peuvent effectivement te donner des pistes pour te reconvertir, mais il vaut mieux avoir un projet solide. La dispo n'est pas rémunérée, par contre le congé formation te conserve 80 % de ton salaire de base pendant un an, par contre tu n'as droit à aucune aide supplémentaire pour financer ta formation. Et il y aura bien sûr un contrôle d'assiduité dans ta formation.
Bon courage.
j'ai connu ce genre de situation il y a un peu plus d'un an, mais pas en début de carrière, au bout de presque 30 ans de métier. Et puis j'ai obtenu un poste à l'étranger : changement de cadre, de vie, j'ai presque l'impression d'avoir changé de métier !
Maintenant, les services RH peuvent effectivement te donner des pistes pour te reconvertir, mais il vaut mieux avoir un projet solide. La dispo n'est pas rémunérée, par contre le congé formation te conserve 80 % de ton salaire de base pendant un an, par contre tu n'as droit à aucune aide supplémentaire pour financer ta formation. Et il y aura bien sûr un contrôle d'assiduité dans ta formation.
Bon courage.
- lignebleueNiveau 3
Merci Furby. Oui, l'AEFE, pourquoi pas, ça peut être une piste à creuser j'en ai entendu parler. Tu es dans quel pays?
- chris69Niveau 4
Bonjour, je confirme les propos de Furby. Après 14 ans d'enseignement (3 ans banlieue parisienne puis 9 ans dans le NORD) je sentais un essoufflement. J'ai obtenu un poste avec l'AEFE et depuis un an c'est le bonheur. J'ai conscience d'être privilégié car je vais au travail avec un véritable plaisir pour enseigner. Les élèves de mon école sont très bien élevés, motivés et max 25/classe. Lors de ma première rentrée dans cette école, je n'ai pas perdu ma voix. En général, la reprise signifiait pour moi être presque aphone pendant quelques jours... pas ici. Les enfants écoutent, se taisent et travaillent. Bref, je rentre de vacances avec une énorme envie de reprendre.
Bon courage et bonne réflexion car la démission est vraiment radicale.
Bon courage et bonne réflexion car la démission est vraiment radicale.
- PseudoDemi-dieu
Pour que le congé formation soit rémunéré il faut un certain nombre d'années d'ancienneté. Et l'on doit ensuite des années à l'administration. Donc, on se forme mais on doit ensuite rester. Trois ans pour un an de congé, je crois me souvenir.Furby a écrit:Bonjour,
j'ai connu ce genre de situation il y a un peu plus d'un an, mais pas en début de carrière, au bout de presque 30 ans de métier. Et puis j'ai obtenu un poste à l'étranger : changement de cadre, de vie, j'ai presque l'impression d'avoir changé de métier !
Maintenant, les services RH peuvent effectivement te donner des pistes pour te reconvertir, mais il vaut mieux avoir un projet solide. La dispo n'est pas rémunérée, par contre le congé formation te conserve 80 % de ton salaire de base pendant un an, par contre tu n'as droit à aucune aide supplémentaire pour financer ta formation. Et il y aura bien sûr un contrôle d'assiduité dans ta formation.
Bon courage.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- CallmeLuciferNiveau 5
Furby a écrit:Bonjour,
j'ai connu ce genre de situation il y a un peu plus d'un an, mais pas en début de carrière, au bout de presque 30 ans de métier. Et puis j'ai obtenu un poste à l'étranger : changement de cadre, de vie, j'ai presque l'impression d'avoir changé de métier !
Maintenant, les services RH peuvent effectivement te donner des pistes pour te reconvertir, mais il vaut mieux avoir un projet solide. La dispo n'est pas rémunérée, par contre le congé formation te conserve 80 % de ton salaire de base pendant un an, par contre tu n'as droit à aucune aide supplémentaire pour financer ta formation. Et il y aura bien sûr un contrôle d'assiduité dans ta formation.
Bon courage.
Attention, il s'agit en fait de 80% du salaire brut, capé à hauteur de l'échelon 8, c'est important de le savoir pour pouvoir s'organiser (et mettre des sous de côté).
ça représente environ 1800€ pour quelqu'un qui est à, ou au-dessus de l'échelon 8, moins pour ceux qui sont en-dessous.
- NarvylNiveau 4
Un de mes amis a démissionné en cours d'année dernière et a passé un concours administrtif de l'EN en attendant de trouver une reconversion sur le long terme.
Il me décrivait de façon assez similaire à toi son ressenti par rapport aux efforts et a stress que lui demandait le métier de prof.
D'autant que, je ne sais si c'est ton cas, mais il est quelqu'un d'assez introverti et solitaire à l'habitude, donc le boulot administratif en bureau lui permet de respirer en attendant de trouver d'autres horizons.
Il avait demandé une dispo mais elle a été refusée, sans raison évoquée il me semble.
Il me décrivait de façon assez similaire à toi son ressenti par rapport aux efforts et a stress que lui demandait le métier de prof.
D'autant que, je ne sais si c'est ton cas, mais il est quelqu'un d'assez introverti et solitaire à l'habitude, donc le boulot administratif en bureau lui permet de respirer en attendant de trouver d'autres horizons.
Il avait demandé une dispo mais elle a été refusée, sans raison évoquée il me semble.
- nigousseHabitué du forum
Bonjour, je conseille à tous ceux souhaitant se reconvertir de s'inscrire sur le forum " Quitter l'enseignement" qui est une mine de renseignements. Vous y trouverez des parcours de reconversion, des infos pratiques, une écoute.... je le consulte depuis quelques mois et cela peut donner des idées, de l'aide... bon courage à tous.
- Marie-HenrietteNiveau 8
Je rappelle aussi l'existence du DIF pour aider à se financer une formation. J'en ai usé l'an dernier, ça ne va pas chercher très loin mais c'est toujours bon à prendre.
- Karine B.Guide spirituel
Oui
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Le SNES, what else ?
Stagiaire agrégée à la rentrée 2015
Blog Maison Avant / Après Mise à jour en août 2013
- PseudoDemi-dieu
Non, ça ne va pas chercher loin, surtout en tout début de carrière puisque c'est un droit riquiqui qui se cumule d'année en année. SI le principe n'a pas changé.Marie-Henriette a écrit:Je rappelle aussi l'existence du DIF pour aider à se financer une formation. J'en ai usé l'an dernier, ça ne va pas chercher très loin mais c'est toujours bon à prendre.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- Marie-HenrietteNiveau 8
Oui, mais ça ne se cumule pas au delà de 6 ans. Donc pour la collègue qui a cinq ans au compteur, ça vaut le coup quand même. C'est un droit méconnu.
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