Organiser les dictées en vue du Brevet (3e)

Je viens de télécharger tes deux fiches Amaliah, merci beaucoup pour ce partage !
Je procède comme toi en 6e, je donne un travail de préparation mais le texte n'est connu qu'au moment de la dictée. Les élèves de troisième qui n'ont fait que des dictées {edit: dont ils connaissaient le texte à l'avance} tout au long de leur scolarité ne me paraissent pas avoir les automatismes nécessaires pour réussir des dictées sur des textes inconnus.

Je ne suis pas d'accord. J'ai pu constater de réels progrès avec une classe que j'ai suivie pendant 3 ans et la dictée de Brevet blanc était de loin leur meilleur résultat, face aux questions de lecture. Il ne faut pas oublier que préparer un texte, c'est réfléchir aux accords ; se faire dicter les texte plusieurs fois, c'est devoir se corriger entre et comprendre ses fautes. Enfin, il y a la mémoire visuelle qui joue beaucoup avec le modèle et cela permet de compenser souvent le fait que les élèves ne lisent pas assez pour acquérir cette mémoire des mots.
Maintenant, je pense qu'il faut, au moins en 3e, varier les préparations de dictée et la discussion avec Amaliah a permis d'éclairer certains points.

Oui, tu as raison, quand les élèves préparent sérieusement, en réfléchissant. Je crois que ceux que je récupérais avaient pris l'habitude d'apprendre la dictée par cœur, en fait.

Tremere a écrit:Je viens de télécharger tes deux fiches Amaliah, merci beaucoup pour ce partage !
Je procède comme toi en 6e, je donne un travail de préparation mais le texte n'est connu qu'au moment de la dictée. Les élèves de troisième qui n'ont fait que des dictées préparées tout au long de leur scolarité ne me paraissent pas avoir les automatismes nécessaires pour réussir des dictées sur des textes inconnus.

Tremere a écrit:Oui, tu as raison, quand les élèves préparent sérieusement, en réfléchissant. Je crois que ceux que je récupérais avaient pris l'habitude d'apprendre la dictée par cœur, en fait.

Pour moi, une dictée préparée n'est pas une autodictée ou une dictée dont on a donné le texte avant.

Effectivement j'ai manqué de clarté. Dans mon premier message, la partie en gras parlait du fait de dicter un texte préalablement distribué aux élèves. Je vais éditer.

Arf, j'avais tapé un long message qui s'est effacé...
Merci Amaliah pour ce partage !
Pour les dictées :
-je donne une liste de mots à connaître. Pour les classes faibles, je les note sur 10, ce qui donne une note globale de 30.
-je donne des règles précises à revoir
-je donne un ou deux temps précis à revoir
-j'ai 3 types de dictées différentes : à choix multiples et tirets pour les dys / à tirets pour les plus faibles / normale
-pour la correction, je donne le texte entier. J'ai repris le système de correction déniché sur ce forum l'été dernier. Les élèves ont une fiche avec les règles d'orthographe usuelles (je vais la raccourcir), chacune étant numérotée. Lors de ma correction, j'indique à l'élève quelle règle doit être recopiée 5 fois. Je souligne également des mots en vert, qui devront être recopiés 5 fois puis notés dans le classeur / des mots en rouge dont l'élève doit justifier la terminaison par une phrase complète (en lien avec les points donnés à réviser : pluriel, accord, terminaison des verbes). Parfois, je demande aussi de recopier une phrase entière, quand elle contient trop d'erreur.
Je laisse un temps de correction aux élèves le jour où je rends les copies. Ils terminent ce travail chez eux, puis je les reprends et les vérifie. Je peux accorder jusqu'à 4 points si la correction est bien faite, surtout pour les phrases de justification.
Durant la dictée, je relis avec eux, crayon à papier en main. Les élèves me donnent les sujets des verbes, on entoure les homophones, en rappelant une seule fois la règle pour chaque, on entoure les é/er/ez, toujours en rappelant une fois la règle et on veille aux accords des participes passés.
En 6e cette année, j'ai vu de réels progrès chez les élèves qui avaient pris ce travail de préparation et de relecture au sérieux. Je fais environ 1 dictée par mois en 6e.
Je vais tester en 3e cette année.

Merci Amaliah pour le partage. J'utilisais de mon côté les doubles pages à la fin du TDL pour l'orthographe lexicale (je donnais certaines règles à réviser en amont) mais j'ai eu du mal à m'y tenir.
En troisième, j'alterne "dictées type brevet" et "dictée préparée" (sans donner le texte à l'avance, je procède un peu comme Amaliah (révisions de règles d'accord, conjugaison...).
En AP je fais parfois la "dictée de groupe": chaque élève écrit pour lui-même le texte dicté puis je regroupe les élèves de façon à ce que les groupes soient équilibrés. Les élèves comparent leurs textes et argumentent. Le but est de me rendre une dictée par groupe sans faute !

Quand tu dis "groupes équilibrés", tu mets les élèves en groupe homogène ou hétérogène? Pour moi, c'est toujours des élèves de même niveau et par deux que je mets ensemble alors qu'en formation, on nous a expliqué qu'il fallait des groupes de 4 et hétérogènes, sachant que le scripteur doit être le plus faible du groupe... Ça me semble juste impensable.

Je pensais comme toi. J'ai testé les deux méthodes et ce n'est pas celle que je pensais qui fonctionne le mieux...
Je m'explique: je regroupe bien les élèves en groupe hétérogène. Chaque groupe est constitué d'au moins un élève excellent et d'un élève en grande difficulté. Je leur explique que même les bons élèves font des erreurs et que parfois les élèves les plus faibles peuvent avoir raison ! Je donne aussi des petites "aides" pour les groupes les plus en difficulté ("comme vous êtes silencieux, vous avez le droit de chercher un mot dans le dictionnaire !")
En fait c'est surtout la personnalité de mes élèves qui me permet de faire des groupes qui fonctionnent: certains très bons élèves n'ont parfois pas confiance en eux et se laissent facilement convaincre que ce qu'ils ont écrit est incorrect (et c'est faux ! ); certains élèves en grande difficulté soutiennent mordicus des orthographes inimaginables ! Tout est donc dans l'argumentation.
Comme la correction est donnée dans la foulée (je corrige les dictées de groupe au bureau rapidement), je les entends après "se disputer": "je t'avais bien dit que c'était "er"!...". En tous cas, c'est le seul moment où mes élèves s'intéressent un peu à une correction de dictée...

Ah oui et sinon... L'élève scripteur est celui qui est volontaire, si personne ne veut l'être, ils se partagent la tâche. Hors de question d'imposer ça au plus faible du groupe. Super pour l'estime de soi... Ils sont drôles les formateurs...

Je comprends tout à fait ce que tu veux dire mais je n'ai jamais rencontré ce cas de figure dans mes classes. Cela tient sûrement à mon collège (ex-ZEP) qui regroupe des élèves extrêmement hétérogènes. Si je mets un très faible (= 3 de moyenne) avec mes excellents à 18, c'est l'excellent qui va se retrouver à expliquer les règles au très faible.
Je pense à mon excellent, il fait sa dictée et passe à autre chose que je lui donne à faire (d'ailleurs les excellents ont le droit à un petit coup de pouce (j'indique le nombre de fautes (en général deux maximum), il prennent le dictionnaire mais ne font jamais la dictée à deux).
En mettant deux élèves de niveau moyen ensemble, là, j'ai entendu les argumentations des uns et des autres. Et pour les groupes très faibles, c'est dictée à tirets, puis à deux (ou à trois) avec dico et mon aide pour réfléchir.

Moi aussi, il m'arrive souvent de corriger la dictée à mon bureau, ça va vite.

Merci Amaliah pour ce travail de titan !
Vos remarques sont très intéressantes et je partage avec vous cette volonté de faire progresser les élèves en orthographe. Je ne suis jamais allée aussi loin que vous, la seule chose que je fais, c'est de travailler un point de langue précis en classe, en plus je donne souvent une liste de mots à apprendre. Quand je corrige la dictée, je note sur 10 la partie préparée et sur 10 le reste. Ca valorise les élèves qui travaillent et évite les catastrophes.

Ta méthode m'intéresse Amaliah, je vais tester !