- Paul DedalusNeoprof expérimenté
C'est avec une immense tristesse et un grand bouleversement que j'ai appris il y a quelques heures le décès d'Anne Dufourmantelle à l'âge de 53 ans seulement. C'est un véritable drame.
Elle s'est noyée vendredi à Pampelonne, apparemment en voulant porter secours à deux enfants alors qu'ils se trouvaient en difficulté en mer. Ils ont pu être secourus par les maîtres nageurs alors qu'Anne a elle-même été prise de suffocations et n'a pu être sauvée.
Mort certes dramatique mais héroïque et qui lui ressemble.
http://www.varmatin.com/faits-divers/la-femme-noyee-a-pampelonne-etait-la-philosophe-anne-dufourmantelle-morte-pour-avoir-voulu-sauver-deux-enfants-156168
J'avais une grande affection pour cette philosophe et psychanalyste que j'ai eu l'occasion de rencontrer par deux fois lors de conférences données à l'ENS. Ses écrits toujours plein de finesse, de sincérité, d'humanité, de simplicité et témoignant d'une grande ouverture et intelligence (sous sa plume, la référence à Kierkegaard revenait d'ailleurs très fréquemment). Ils m'ont d'ailleurs beaucoup aidé dans les périodes difficiles.
C'était une amie de la philosophe américaine Avital Ronell et comme cette dernière elle était proche de Derrida et c'est d'abord par son biais que je l'ai connue en 2010.
Je continuerai à la lire et j'avais d'ailleurs pensé fortement à son très bel essai, Éloge du risque, alors que je suis tombé sur "Le risque" pour ma leçon de CAPES de cette année et que j'ai soutenu une thèse proche de la sienne. Merci à elle pour m'avoir accompagné par l'esprit.
Prières et pensées pour ses proches, notamment pour sa fille Clara que je connaissais également par Facebook.
Je vais passer mon temps libre des prochains jours à relire ses essais. Notamment Puissance de la douceur, qui est une puissance fort méconnue mais dont nous avons fort besoin à cette époque. Celle d'Anne Dufourmantelle nous manquera cruellement.
Mémoire éternelle.
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- Blan6ineÉrudit
Merci à toi d'attirer notre attention sur cette femme trop tôt disparue et son oeuvre.
Autre réaction : Tweet de Raphaël Enthoven
Autre réaction : Tweet de Raphaël Enthoven
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
J'appréciais particulièrement chez elle, son attention au "travail du négatif" dans le soin et le refus des solutions trop faciles par sa rigueur intellectuelle couplée à une grande humanité.
Assurément, elle manquera.
Personnellement, je vais me jeter sur ses livres ces prochains jours pour faire revivre tout ce qu'elle a apporté.
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Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
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